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 The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia

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Jora Ebonhand

Perle de Nacre

Jora Ebonhand
Perle de Nacre
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MessageSujet: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyDim 6 Avr - 15:40




L
e papier désuet semblait chanter à chaque manipulation, entre la pulpe de ses phalanges graciles et au derme virginal. Elle avait toujours apprécié la caresse de cette matière bigarrée des rétrospections de quidams mémorables, des hauts faits d'antan ou des truculentes fantaisies de quelque songe-creux, qui avait retracé la fantasmagorie de leur imagination à travers d'incroyables épopées. Encore plus qu'un art à part entière, les opuscules étaient d'immensurables fenêtres sur le monde, à défaut d'être des huis menant à une réelle liberté. Vivre et mourir sot était l'apanage de l'indigence, et pour Jora, les opuscules avaient longtemps été ses seuls exutoires. Ils l'étaient redevenus, depuis que l'oiselle avait derechef été enfermée dans une cage dorée – dorée, mais altérée par le noir pennage des Freux qui en avaient indûment fait leur aire. Elle en avait assez de ces plumes de jais abandonnées dans le sillon de ses geôliers, assez d'ouïr l'Usurpateur croasser depuis des cimes qui auraient dû lui appartenir, à elle. Un nid de charognards duquel elle devait s'échapper, pour mieux étendre ses propres ailes et prendre son essor dans le dessein de faire renaître la dignité familiale de ses cendres. De pion substantiel, elle désirait ardemment passer au rôle de joueuse émérite, sur le sombre échiquier d'une société indiciblement putrescente. En attendant que son heure vienne d'être considérée à sa juste valeur et crainte par ses antagonistes, elle se plongeait à corps perdu dans la fresque chronologique d'Ibenholt et se documentait sur les différentes landes qui composaient le continent. Sa force, elle le savait, ne passerait jamais par le maniement de l'estoc ou tout autre procédé physique, mais par l'acuité de son intellect et de toutes les connaissances qu'elle aurait glanées dans sa jeune existence. Les écueils se dresseraient en nombre sur la route du triomphe, elle s'échinait à rosser cette ingénuité qui lui avait collé à l'âme depuis toujours, couvée par un père aimant qui s'était avéré être aussi un despote sanguinaire. De ce dont on ne trépassait pas, l'on apprenait, et elle avait intégré ce que Sylarne Clanfell lui avait involontairement appris au gré de leur récent conciliabule. Les règles du jeu pouvaient être modifiées au bon vouloir de celui qui savaient les manipuler, ainsi, d'otage, elle évoluait en pupille encline à mettre sa fierté de côté pour mieux apprendre de ses ennemis. Quels qu'étaient les griefs qu'elle retenait contre eux, Jorkell et son épouse étaient deux parangons de matoiserie, et force était de constater que s'abreuver à leur savoir ne lui serait que bénéfique.

Installée sous l'une des alcôves bistre du Jardin des Glaces, éternellement entourée des sbires armés des Ravncrone qui ne la perdaient jamais de vue, elle fit basculer une énième page de l'ouvrage qu'elle avait en main. Les Dames et les Eres, s'intitulait-il, traitant de la métamorphose de la condition féminine à travers les époques jusqu'à présent. Les femmes n'étaient plus seulement des matrices à féconder et les garantes d'un foyer, elles étaient devenues des créatures fondamentales  à l'influence et l'équilibre gouvernemental, en plus de pouvoir aujourd'hui faire la fierté de leurs pères en se voyant confier leur héritage, au même titre qu'un premier né mâle. « Nous ne sommes pas rien... » Susurra la sylphide pour elle-même, après avoir achevé la lecture de son chapitre. Ses prunelles se relevèrent lentement et plongèrent dans le néant face à elle, tandis que ses doigts refermaient le livre avec la volonté de rester sur cette note fière et résolue. « Je ne suis pas rien... » L'héritière se sentit consumée par le feu sacré des Ebonhand, celui-là même que d'aucuns croyaient à jamais éteint avec la disparition d'Hulgard – ils se fourvoyaient. Toutes ces ouailles félonnes se trompaient, elle balaya la cour givrée d'un regard improbateur, jaugeant les badauds – faussement – quiets qui avaient naguère courbé l'échine devant son paternel. Regrettaient-ils cette époque pas si lointaine ? Regrettaient-ils celle dans laquelle ils étaient désormais embourbés ? Bon gré, mal gré, tous tâchaient de survivre, et de préserver ce que certains avaient mis des générations à obtenir.

Soudain, elle distingua une cohorte chamarrée, quelques-uns se pressant aux abords d'une personnalité qu'elle ne parvint pas à immédiatement reconnaître. Ce ne fut qu'une fois les nobles encenseurs dégagés de son champ de vision, qu'elle reconnut cette crinière d'écorce et ce visage docile aux traits de royauté déchue. Lehvinia Dragonfall était son triste reflet dans le miroir de la fatalité, victime malléable de conspirations qui les avaient dépassé et pour lesquelles elle paierait un lourd tribut. Elle l'avait d'ores et déjà aperçue à Jernvugge depuis l'annonce officielle de ses fiançailles avec Lorkhan, mais n'était jamais allée à sa rencontre, aussi vrai que l'inverse l'était. A chaque fois qu'elle était amenée à la contempler, une ineffable tristesse l'opprimait et lui faisait craindre de devenir un bouc émissaire, pour les fautes et les folies qu'avait pu commettre son défunt géniteur. Depuis ces conquêtes sanglantes, qui diable avait exprimé la moindre compassion pour la lignée asservie d'Askevale ? Tous étaient contraints de poser le genou à terre devant le Corbeau, et savoir qu'il en avait un jour été de même devant la Main Blanche dont elle était l'ultime représentante la tourmentait. Un voile de culpabilité s'apposa sur sa physionomie tout en courbes, elle se mordit la lippe avec hésitation, incertaine quant à l'idée dont son esprit trouble venait d'enfanter. Puis, après quelques secondes, elle serra sa pelisse contre son galbe frêle et se leva, faisant intuitivement réagir les gardes qui prirent soin d'accompagner son mouvement et de la talonner, sans même s'affubler du moindre questionnement.

Elle laissa les étoiles nivales que crachaient les nues opalines consteller sa chevelure, donnant l'impression que des bribes de ciel s'étaient plu à s'y loger pour en faire une drôle de fée. Jora progressa, ignorant les oeillades des sujets qui se posaient sur elle à son passage, et se fraya un chemin jusqu'à parvenir aux abords de sa consoeur princière, sous l'une des nombreuses arches. Son apparition fit instantanément taire toutes les conversations alentours, tous la mirèrent, curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien vouloir à la nymphe aux yeux diaphanes. Là encore, la blonde fit fi de la présence d'autrui, exclusivement centrée sur la jeune femme à peine plus âgée qu'elle. Le port de tête altier de l'Ebonhand aurait aisément pu augurer une redoutable joute verbale, elle harpa le regard de sa vis-à-vis et toutes deux se sondèrent avec une superbe intrinsèque à leurs titres. Deux dames. Deux héritières. Deux martyres, qui auraient chacune eut leurs revendications et allégations. Il était toujours plus simple de faire la guerre plutôt qu'aspirer à la paix, trop précaire, et qui réclamait son lot de concessions. Des concessions qu'aujourd'hui, Jora était prête à faire. « Princesse Lehvinia. » Entonna la voix cristalline mais pas moins confiante de la jouvencelle, sans que son faciès ne se départisse de sa noblesse. « Je suis la princesse Jora Ebonhand. » Princesse, elle l'était toujours, quoi que pouvaient en dire les féaux Ravncrone. Sa dignité était encore la dernière richesse que l'on ne lui arracherait jamais. Plusieurs secondes aphones s'écoulèrent dans l'appréhension collective que le dialogue ne dégénère, puis... la flavescente naïade se prosterna, une rotule sur le sol, mirettes et front bas. « Au nom de la maison que je représente, je vous ploie devant témoins mes plus plates et sincères excuses pour ce que votre royaume a subi, par la faute d'un souverain du même patronyme. » Hulgard n'aurait jamais admis ce geste de contrition, elle le savait pertinemment, mais qu'elle l'ait aimé et continuait de le faire dans sa mort ne signifiait pas qu'elle partageait ses convictions, encore moins qu'elle légitimait les ignominies dont il était l'instigateur. Les prises d'Ibenholt et d'Askevale avaient été les deux seules fois où elle avait eu honte de lui, les dieux savaient à quel point elle l'avait haï. La donzelle resta un moment dans sa position, battant une coulpe qui n'était pas directement la sienne mais qu'elle se devait malheureusement d'assumer, puis elle releva ses calots pour les darder sur son homologue. « Feu mon père a eu tort de mener cette campagne inique et meurtrière, j'aurais aimé être apte à l'en empêcher – hélas. Rien de ce que je dirai ou ferai ne justifiera sa bassesse, ni ne ramènera les innocents tombés sous le joug de son ambition, qu'ils soient d'Ibenholt ou d'Askevale. J'espère que vous trouverez un jour la force et la bonté de pardonner à sa descendance à défaut de pouvoir absoudre ou oublier les actes du roi Hulgard, et si tel n'est pas le cas, je comprendrai. »

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyVen 11 Avr - 17:25

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lehvinia dragonfall & jora ebonhand
The Weeping of Heirs.
Un ciel un brin plus lumineux, mais un temps qui ne dépaysait pas la jeune Dragonfall. Ibenholt lui rappelait par de nombreux aspects sa citadelle tant aimée. Bien sûr la capitale se voulait plus grande, plus imposante, plus riche et luxueuse. Elle représentait le nord et abritait les grands de ce monde. Toute la fierté que Lehvinia pouvait porter à Askevale ne faisait sans doute pas le poids face à de telles prouesses architecturales, symboles d'une véritable puissance. En arrivant aux portes de la capitale, après quatre longues journées de voyages, la princesse n'avait pu cacher son émerveillement. Des yeux pétillants devant ces remparts, pour une femme à l'âme enfantine, qui aurait rêvé parcourir le monde pour en rapporter le récit à la maison. Puis elle avait laissé se peindre un voile de retenue sur ses traits fins en pensant aux siens. Elle venait ici sur invitation, par pure geste courtois, à des visées qu'elle soupçonnait quelques peu douteuses. Il s'agissait de politique en un sens, de stratégie. Son voyage relevait là de la diplomatie, pour soit disant la rapprocher de son promis, lui faire découvrir la grande citée du nord... Elle avait eu droit à différents discours, comme pour la persuader de s'y rendre, alors qu'elle n'avait jamais exprimé clairement la moindre réticence à cela. Tout le monde, la connaissant un minimum, devinait que se retrouver face à Jorkell Ravncrone était loin de l'enchanter. Mais la princesse avait une éducation, des manières. Elle savait se tenir en société, et était même capable de faire des miracles en affichant des sourires bienveillants quand tout son être lui criait de s'emparer d'une épée et de transpercer son interlocuteur. C'était rare, que les dieux l'en préserve !

Aujourd'hui, elle avait pointé le bout de son nez en extérieur, profitant alors des températures plutôt clémentes. Les fourrures et manteaux étaient toujours de mise, mais elle avait connu des hivers plus rudes. L'air frais faisait rougir ses pommettes saillantes, et son teint se voulait plus pâle que d'ordinaire, contrastant avec le brun chaleureux de ses cheveux. Une capuche encadrait ce joli tableau, soulignant la beauté de ses traits féminins, cadeau de Dame Nature. Jamais seule depuis son arrivée à Ibenholt, ses dames de compagnie veillaient à ce qu'elle ne manque de rien. Bien qu'elles se devaient de la suivre et, dans leur bon rôle, la distraire ; leur attention était sans cesse retenu ailleurs. Des regards, des sourires, des échanges... Sans oublier quelques commérages. Tout ce qu'elles avaient connu à Askevale se voyait ici multiplié, exagéré, poussé à l'extrême. Lehvinia le devinait sans mal. Derrière tous ces visages paisibles, cette décontraction apparente, se dissimulait un œil vif, une oreille tendue, une curiosité maladive. Elle avait voulu s'en éloigner le temps d'une promenade, se rendre au cœur de la citée en souhaitant l'explorer à sa manière. Cependant, on l'avait retenu, et plutôt dirigé vers le Jardin des Glaces. Certes, on lui en avait fait les éloges, décrivant ces lieux comme un sanctuaire de beauté tissée d'argent. Mais ça n'était pas ce qu'elle avait désiré. Soit... Se remémorant les conseils de son père adoré, elle n'avait rien ajouté. « Reste discrète mon enfant... On fera suffisamment attention à toi. »

Cependant, ce à quoi elle ne s'était pas attendue, ce fut cette rencontre. Elle l'aurait reconnue entre mille. Il suffisait de la détailler quelques instants pour déceler chez elle quelque chose de princier. Une prestance naturelle, que beaucoup de dames devaient lui envier à la cours. Qui, en ces terres, ne la connaissait pas ? Lehvinia la trouvait même plus charmante que les descriptions qu'on lui en avait faite. Les deux héritières restèrent un moment les bouches closes, se toisant de la tête aux pieds, comme pour appréhender la réaction de chacune. Le monde qui les entourait demeurait suspendu à leurs lèvres, se demandant peut-être si la dragonne allait cracher du feu, à défaut de venin... Elle se présenta, et Lehvinia ne fit aucun commentaire. Avec un grand respect, elle lui retourna son salue. Vint alors des excuses qui ne manquèrent pas de surprendre dans un premier temps la jeune femme. Lehvinia fut touchée par ces propos, qu'elle jugeait bienveillant et d'une délicatesse rare. « Princesse Jora, vos mots me vont droit au cœur. » Elle semblait porter une responsabilité qui n'était pas la sienne du simple fait qu'elle partageait un nom. Un patronyme qui avait été chargé de ces actions passée. Lehvinia le concevait et, avec le recul nécessaire pour ne plus être aveuglée par la peine et la rancune, ne lui en tenait pas rigueur. Elle faisait la part des choses. La princesse n'avait pas marché sur Askevale. Elle n'avait pas mené ces troupes aux portes de la citadelle, n'avait pas siégé jusqu'à ce que tout un peuple meurt de faim.  Elle-même n'aurait pas aimé être tenue pour responsable des actes d'un père conquérant... « Il est vrai que nul ne pourra les faire revenir. Et j'espère qu'aucune victime ne tombera dans l'oubli. Mais sachez, ma Dame, que je ne saurais vous tenir pour responsable de ces actes. Je suis bien placée pour savoir que la sagesse d'une femme est très souvent mise à l'écart de l'ambition d'un souverain. » Certains pourraient penser qu'elle était une princesse avec bien peu de fierté, offrant son pardon sans se faire prier. Lehvinia ne le percevait pas ainsi. Pour elle, la grandeur de son âme passerait par la bonté de sa personne.

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Jora Ebonhand

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyDim 13 Avr - 16:30




D
urant un bref instant, Jora tenta de s'illustrer à la délicate place sur laquelle trônait la Dragonfall. Elle avait vu son royaume se faire assiéger et contenir jusqu'à ce que les panses crient famine, et en meurent. Elle avait vu son peuple se faire massacrer sans une once de considération, encore moins d'hésitation. Puis, elle avait vu sa lignée se faire couvrir d'opprobre lorsque le pouvoir de souveraineté avait été retiré à son père. Oui... Mais au moins, elle l'avait toujours auprès d'elle, son père, ce qui n'était malheureusement pas le cas de l'Ebonhand. Pour autant, la vie d'un parent valait-elle le trépas de centaines d'autres ? Si elle avait effectivement eu voix au chapitre lors de cette sombre période de conspirations, aurait-elle choisi d'assurer la prospérité de sa propre famille considérablement amoindrie avec le temps, ou aurait-elle préféré sauvegarder les peuplades ? Une décision de cette envergure n'était jamais immaculée de conséquences, tout comme il n'y avait jamais de versant fondamentalement bon, ni foncièrement mauvais dans une situation, quelle qu'elle soit. Hulgard avait voulu renouer avec la gloire de leur patronyme, et pour cela, elle ne parvenait à lui en vouloir... Aujourd'hui, venait son tour, à elle, d'être digne de son héritage aussi meurtrier était-il. Le malheur de sa condition d'orpheline était, dans cette guerre, également un avantage non négligeable, car en étant la dernière représentante de son nom, elle n'avait plus qu'à prendre soin d'elle-même là où Lehvinia jouissait d'une grande famille. Trop de bévues, et les répercutions risquaient d'être assassines pour la famille régente d'Askevale, qui finiraient hélas comme la créature mythique qui faisait leur héraldique : éteinte. La pression sur les épaules de sa consoeur brune était d'un autre genre, mais pas moins substantielle et périlleuse, ce pour quoi elle avait envie de la contempler avec compassion plutôt qu'hostilité ou tout autre sentiment. Et elle était à la fois curieuse et anxieuse de savoir quel regard la lady porterait sur son minois.

Si elle n'avait cure des oeillades et jugements précipités de l'ensemble des dames et seigneurs qui se tenaient autour d'elles, la réaction de Lehvinia serait en revanche une pierre angulaire pour l'avenir, quand bien même leurs sorts respectifs semblaient déjà scellés. Il n'était pas question d'une conversation badine entre deux damoiselles de haute naissance, mais d'un aparté princier, où elles se prononçaient en leur nom et celui de leurs aïeux. Tomba alors la sentence, la flavescente sylphide graciée par son aîné des vilenies qui étaient du fait de son défunt géniteur, et de lui seul. Son appréhension se lénifia, ses épaules s'affaissèrent intuitivement et elle osa une risette pusillanime tandis que son interlocutrice entérinait son discours. A ses propos, d'ailleurs, elle acquiesça, non sans une pointe d'outrage quant au fait de constater que ces sieurs ne prenaient que rarement compte de l'opinion féminine. Et pourtant, si les rôles des femmes à travers l'Histoire avaient toujours été tus, ils n'en demeuraient pas moins importants. « Si encore j'avais été seulement consultée... Mon père avait pour marotte de me tenir à l'écart d'absolument tout, je n'étais pas même l'épouse dont il aurait pu ouïr les conseils même d'une oreille distraite, je n'étais que sa fille. Hors, il en va du devoir d'un enfant d'obéir à son parent. C'est du moins... ce qui s'apparente à l'ordre des choses, mais... Je n'aurais rien pu faire de toute façon. » Telle était la péroraison de son argutie, elles auraient pu ergoter longtemps à ce sujet, la finalité en serait toujours la même. Car à moins d'avoir mis sa propre existence en péril en guise d'ultimatum pour faire cesser ses exactions, Hulgard ne l'aurait jamais entendue, et même ainsi, il aurait mis un terme à sa rébellion et aurait poursuivi ses plans. S'il avait été orgueilleux et opiniâtre au point de tourner l'échine aux Ravncrone, rien n'aurait pu le dissuader d'agir à sa guise. Une bien triste vérité. « Quoi qu'il en soit... Je vous remercie. Votre mansuétude, si tant est que je puisse la qualifier ainsi, signifie beaucoup pour moi. »

Elle se redressa enfin, et se sentit étrangement délestée d'un poids qui la tarabustait depuis trop de temps. Elle constatait également que son intuition n'était pas si sotte ni même vaine que cela, et qu'elle devrait peut-être apprendre à davantage s'y fier. Elle humecta alors ses lippes, incertaine de l'attitude à adopter à présent que l'atmosphère était pacifiée. Une suggestion bourlinguait dans les méandres de son esprit, dont elle douta de la légitimité, mais qui ne tentait rien n'avait rien. Alors, ignorant derechef la présence des dames de compagnie et autres individus ci-présents, elle se lança tout de même. « Sans doute ne suis-je pas en position de vous demander cela, mais que diriez-vous de faire quelques pas en ma compagnie ? Comme vous pouvez le constater, si ce n'est par de braves roquets de sa Majesté, je suis peu entourée. » Elle guigna avec dédain les gardes qui lui étaient rattachés et qui se lancèrent mutuellement des regards circonspects. « Cela fait des lustres que je n'ai pas eu une discussion intelligente et amicale, et puis, je n'avais jamais rencontré de membre de votre illustre famille auparavant, je suis curieuse d'apprendre de vous milady. » Jora osa de nouveau un sourire, de ceux sincères qui s'étaient fatalement raréfiés depuis son emprisonnement à Jernvugge. Elle fut ensuite ravie de voir sa proposition acceptée, et Lehvinia se hisser à ses abords pour qu'elles puissent ainsi profiter d'une flânerie dans la magnificence de ces jardins glacés. Talonnées par les factionnaires de la Corneille qui tendraient évidemment l'oreille, les sujets allaient devoir être choisis avec minutie et les mots plus encore. Cependant, cela n'empêchait pas de tâter le terrain diplomatique, car si la blonde jouvencelle parvenait à s'évader de sa tour d'ivoire, les Dragonfall seraient des alliés plus que potentiels dans le jeu des trônes. « Eh bien, dites-moi, était-ce la première fois que vous posiez pied en Ibenholt, après avoir été fiancée au prince Lorkhan ? Comment trouvez-vous le royaume ? Est-ce différent d'Askevale ? » Ebaudie de pouvoir croiser le dialecte à défaut du fer en si charmante compagnie, elle posa ses mirettes sur sa camarade, et poursuivit. « L'on m'a conté quelques légendes et fantaisies à propos des Ashlands ainsi que du Pont d'Alfeynheim... »

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptySam 19 Avr - 15:10

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Il était bien vrai que nulle dame ne devait être tenue pour responsable des actes d'un époux, d'un père ou encore d'un frère. Le partage d'un nom ne devait pas être celui de la sottise, ou de l'ambition... Du moins, c'est ce que pensait Lehvinia. Le fardeau ne devait pas être imposé à celui ou celle qui ne le méritait pas, et seul le soutien et l'entraide volontaire pouvait entraîner de telles retombées. Elle en était intimement persuadée, convaincue bien qu'elle ait toujours voué un grand respect aux anciens, à son nom, à sa famille. L'affirmation de soi et de ses choix, ses responsabilités, n'empêchait en rien l'amour patriotique et fraternel. La jeune Dragonfall distinguait les deux, avec un regard qu'elle espérait juste et droit. A la suite de ses excuses, la princesse Jora ajouta quelques explications et commentaires, appuyant alors les propos tenus par la brunette un peu plus tôt. Lehvinia la comprenait. Du moins, elle s'efforçait de le faire et pensait pouvoir imaginer ce qu'elle avait pu traverser. Aujourd'hui, elle se disait encore qu'elle devait être à mille lieux de la réalité, et qu'il était presque impossible de se glisser dans sa peau. Elle espérait d'ailleurs ne jamais avoir à affronter de tels faits, à ressentir de telles émotions.

Son statut de captive devait être aussi pesant, appuyant sur ses épaules pour qu'elle cède et finisse par courber l'échine face à un nouveau souverain. Et pourtant, elle dégageait une assurance princière, une fierté digne de son rang et une grande force. La princesse des Ashlands ne pouvait que l'admirer pour cela, la voyant se tenir bien droite, tenir sa place et veiller à son image en société. Jora paraissait fragile au premier abord, lorsqu'on observait cette petite tête blonde et ces grands yeux clairs. Et pourtant... Tout le contraire semblait se dessiner sur ses traits fins lorsque l'on prenait le temps de la regarder, réellement. Lehvinia le pensait. Au-delà de ces soupçons, elle le ressentait ainsi. Il ne lui en fallait pas davantage pour se rendre à l'évidence qu'elle ne pouvait que s'allier à cette femme, même dans le plus grand des silences. Tombant comme une pluie fine sur un immense désert, les mots se voulaient souvent inutiles. Leur impact était éphémère. Bien trop court.

Dans l'hypothèse de faire preuve d'audace et d'en oublier quelques règles de bien séance, la maîtresse déchue de ces lieux proposa à l'invitée d'Ibenholt de se joindre à elle pour une balade en ces jardins. Promenade qu'elle ne pu refuser, affichant alors un léger sourire en coin. « Avec plaisir, princesse. Faites-moi donc découvrir ces jardins, dont les éloges ne tarissent point. » On n'avait eu de cesse de lui en parler, insistant pour qu'elle s'y rende afin de comparer sa beauté à celle du jardin de la Reine, à Askevale. Bien que dans le cœur de Lehvinia, rien ne pouvait égaler les allées abritant les secrets de sa mère, et de sa grand-mère jadis... Elle reconnaissait ici que le mariage de ces couleurs et de ces lumières ornait Dame Nature d'une élégance authentique. « De plus, s'il m'est possible de vous tirer d'un ennuis profond, je ne saurais vous le refuser ! » Son sourire se fit un brin plus franc, alors qu'elle toisait d'un rapide coup d’œil les brutes qui lui servaient d'escorte. Elle n'ajouta rien, ne voulant pas user de provocations alors qu'elle venait tout juste d'arriver en ces lieux. Elle tenait à sa discrétion et ses airs angéliques.

Prenant place aux côtés de la jeune femme, Lehvinia renvoya ses dames de compagnie à d'autres occupations d'un signe de tête gracieux. La belle chérissait la simplicité et la présence de ces oreilles indiscrètes dans leurs dos l'indisposait. Non pas qu'elle cherchait à comploter contre qui ce soit en compagnie de Jora, mais elle savait que le moindre mot allait devoir être savamment choisi, puis pesé, avant de franchir le seuil de ses lèvres sous peine que le tout soit interprété avec malveillance, risquant alors de l'impliquer dans de sales affaires ou de lui mettre des bâtons dans les roues sur le chemin de la reconquête d'Askevale. Tenant son léger sourire en place, rien ne pouvait laisser penser à telles accusations à ce jour. Fort heureusement, la légèreté de la conversation l'aidait à chasser ces prémices d'inquiétude. Jora lui portait un grand intérêt, l'interrogeant alors sur son arrivée, ses impressions face à la capitale... « En effet, il s'agit là de ma première visite à Ibenholt. Il faut dire que les occasions s'étaient faites rares par le passé. » Certes, elle avait parfois accompagné son cher et tendre père lors de voyages diplomatiques, mais les visites à Ibenholt lui avaient toujours été refusées, face à l'importance des affaires traitées à ces périodes. Le souvenir de son père, la fixant si sérieusement et lui promettant qu'ils iraient un jour, tous les deux, à Ibenholt la fit sourire de plus belle. Balayant le jardin d'un regard, s'arrêtant sur quelques détails pouvant lui rappeler sa demeure, elle répondit à la princesse. « Ces terres me rappellent beaucoup Askevale. Le ciel, cette brise froide... Ainsi, je ne suis pas tellement dépaysée, troublée ou en souffrance face à un quelconque manque des miens. »

Lorsque Jora fit allusion à certaines légendes, le visage de la Dragonfall sembla s'éclairer. Contes et légendes avaient bercer son enfance, l'aidant à se forger un solide caractère, digne de ses ancêtres. Ne dit-on pas que les enfants de sa maison étaient nés des flammes d'un dragon, lui-même issu des profondeurs du volcan d'Alenefjell ? Les Dragonfall y puisaient leur force, depuis toujours. Cependant, intriguée et curieuse de connaître ce qui avait été récité à la délicate damoiselle qui lui faisait face, elle la questionna. « Vraiment ? Et quelles sont-elles ? » Ignorant la garde rapprochée -et imposée- de Jora, Lehvinia se permit de la prendre par le bras, avec douceur, et reprit : « J'aimerais entendre ce qui se dit de nous en ces contrées... Cela m'amuserait beaucoup ! »

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyMer 23 Avr - 10:43




D
ire qu'il était agréable d'avoir un peu de bonne compagnie de l'aire des Freux aurait été un euphémisme, l'Ebonhand n'en aurait jamais espéré tant en ce jour qui lui semblait sombrement usuel, le même que depuis une entière lunaison. Bien que les tintements provoquées par les armures de ses factionnaires avaient une propension inégalée pour l'importuner, lui rappelant que cette flânerie n'était qu'un piètre simulacre de liberté de mouvements, elle s'échina à les ignorer pour se concentrer sur sa camarade qui lui apparaissait comme... exceptionnellement doucereuse et courtoise. N'était-ce là qu'artifice dans un jeu finement rôdé ? Pour une fois, et peut-être à ses risques et périls, Jora n'avait point envie de se méfier, ou du moins, elle voulait baisser cette garde incessamment levée contre tous ces dévoyés en nippes de soie. C'étaient dans ces instants de complicité féminine qu'elle prenait conscience que ses gouvernantes lui faisaient défaut, et plus particulièrement sa préceptrice elfe dont elle n'avait eu aucune nouvelle depuis le trépas de son père. Irinwe avait le don de l'élégance tant discursive que physique, ergoter sur quelque sujet avec un sérieux plus ou moins feint lui manquait cruellement. Elle n'était plus une enfant pour se lamenter de la solitude et elle avait mis un point d'honneur à confronter ses tribulations avec toute la dignité de son rang et surtout celle de son patronyme, pourtant, n'avait-elle pour autant pas de bien-fondé quant à se plaindre d'une telle situation ? Même si elle ne voyait aucun chatoiement d'hostilité en la personne de sa consoeur brune, elle doutait que l'élégie de la Main puisse être d'un quelconque intérêt chez le Dragon. Si les Dragonfall désiraient vraiment quelque chose, ce n'était point une cantilène, mais une preuve que la seule descendante d'Hulgard était d'un apanage tout différent, et qu'elle n'était vertement pas aussi vaine que d'aucuns se plaisaient à l'affirmer. Ils n'avaient guère eu le choix d'épouser les lubies de la Corneille, sous son joug et pris entre ses serres, ils n'étaient eux aussi que des créatures meurtries promptes à devenir pitance pour les charognards. Et entre proies acculées, n'y avait-il pas la plausibilité de voir naître la flamme d'une alliance ? Même tacite ?

La sylphide à la crinière argentine fut surprise d'apprendre qu'Ibenholt possédait quelques allures du royaume limitrophe, et quand à savoir que Lehvinia ne se languissait pas spécialement des siens, pouvait-elle seulement le comprendre ? Elle ignorait ce que pouvait représenter une grande famille et encore moins les liens fraternels ou sororaux. L'unique fois où elle avait été contrainte de quitter les abords de son père avait été lorsqu'il l'avait envoyée en sûreté à Ravenhole, quelques jours avant l'innommable Nuit des Larmes. Puis, elle avait brutalement et définitivement été séparée du despote, qu'elle avait feint d'abhorrer durant les deux derniers ans qui s'étaient écoulés, une attitude qu'elle regrettait amèrement maintenant qu'il n'était plus ici pour glaner ses excuses. Alors, plutôt que jacter vainement sur des notions qui lui étaient inconnues, elle n'arbora qu'un mince sourire, avant de placer la conversation sous le signe des légendes. La poigne suave qui prit son bras évasa sa risette, et ce fut avec plaisir qu'elle lui ploya cette proximité dont les courtisans n'hésiteraient certainement à parler dès lors qu'elles auraient l'échine tournée. Tenant fermement son opuscule contre elle de sa menotte libre, ce fut un regard rêveur qu'elle éleva sur l'auguste architecture du palais, se remémorant ce que l'on avait bien pu lui conter à propos des landes de la belle à ses abords. « Il est vrai qu'il est toujours amusant de constater des ouï-dires sur notre mère patrie, moi-même, je raffole de tous les poncifs et les rumeurs que ceux qui ont la chance de pérégriner peuvent m'apporter. Heureusement pour moi, je me base surtout sur les recueils qui traitent du sujet. En l'occurrence, je me souviens avoir lu que les Ashlands devaient leur nom à des pluies cendrées, qu'un volcan dont j'ai omis le nom, vous m'en pardonnerez, provoquerait de temps à autre. C'est ce qui rend vos contrées infécondes à l'agriculture si je ne m'abuse ? Pour ce qui est de la version plus... officieuse, un olibrius a un jour affirmé que ces dites cendres étaient le corollaire d'une ancienne anathème jetée sur Askevale, et que l'éperon volcanique de l'île environnante cracherait en fait les restes de corps calcinés, faisant agonir la terre et les êtres qui s'y trouvent. On raconte que c'est un voile terne et maudit qui recouvre votre ville, les plus sots prônant qu'inhaler cette poussière reviendrait à se brûler les bronches, pour peu que l'on ne soit pas askevalois de souche. »

Des dires truculents qui avaient au moins le mérite d'alimenter l'ébahissement à défaut de faire bonne réputation du royaume voisin. Elle avait traversé une partie de ces terres pour se rendre au nid des Ravncrone un binôme d'années en arrière, et elle ne se portait pas plus mal de cette pérégrination. Ebaudie par la discussion, la colombe posa ses mirettes sur la délicate physionomie de Lehvinia, qu'elle contempla tout en poursuivant. « On prétend aussi que le pont d'Alfeynheim a été forgé par Catharsis elle-même, et qu'il s'agirait des vertèbres du Démiurge. Je serais tellement curieuse de le voir de mes propres yeux... Mais l'on dit bien du mal des Sentinelles et de leur politique, même feu mon père prétendait qu'il n'était question que d'un groupuscule de faquins et de criminels que l'on envoyait à une mort lente mais assurée. La valeur de ces gens semble particulièrement controversée, je ne sais que croire les concernant. » Un endroit et des cerbères effrayants à n'en point douter, mais la curiosité encourageait l'Ebonhand à vouloir vérifier ces racontars, peut-être, comme tous ceux qui n'avaient pas conscience du danger que cela représentait. « Oh... quand j'étais enfant, certaines de mes nourrices fabulaient quant à vos geôles, dans lesquelles les Dragonfall garderaient un véritable dragon enchaîné et auquel ils offraient le gibier de potence. Je dois admettre que cela me fascinait, mais je ne suis pas convaincue que cela soit véridique ? Le seul représentant de votre héraldique que vous devez avoir doit être celui qui garde le trône de Fer-Dragon, me fourvoierais-je ? »

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Princesse héritière d'Askevale

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyJeu 1 Mai - 23:06

Fiche ©️ Quantum Mechanics
lehvinia dragonfall & jora ebonhand
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Avenante, et même un brin familière en prenant ainsi le bras de l'Ebonhand ; Lehvinia cherchait pour ainsi dire à détendre l'atmosphère. Loin d'être à cran, elle préférait afficher une claire décontraction. Son rang, ainsi que le passé commun de leurs familles respectives auraient inspiré un tout autre comportement. Les témoins de cette scène allaient probablement jaser à leur sujet. La belle n'était pas sotte. Malgré tout, elle conservait ces airs bienveillants et cette douceur amicale. Tout cela commençait par tourner le dos aux chiens de garde de la princesse, préférant les ignorer. Mais attention : elle ne les oubliait pas pour autant, sentant leurs regards pesant sur elles et se doutant alors qu'ils tendaient l'oreille. La conversation était pourtant bien anodine... C'était parfait !

Suite au récit de sa consœur, Lehvinia esquissa un ravissant sourire et ne pu qu'approuver. La première partie de ses propos étaient véridiques. Elle les avait lu, et la fille des Ashlands ne pouvait que valider ces écrits. « En effet, nos terres portent ce nom à cause du volcan Alenefjell. Il gronde quelques fois, comme s'il venait de se réveiller d'un léger sommeil et qu'il tenait à nous rappeler sa présence. L'on m'a dit que le spectacle qu'offraient ses irruptions était grandiose. Mais je n'ai pas pu le constater par moi-même. C'est bien trop dangereux pour une lady, vous en conviendrez. » Pourtant, ça n'était pas l'envie qui lui aurait manqué. Voir ces coulées de laves, ces traînées rougeoyantes lécher les flans du volcans, devait être un magnifique tableau animé. Mais elle était une femme, qui plus est de haut rang. Sa place était donc loin de ces aventures. Elle échangea un regard avec Jora et reprit : « Il recouvre la région d'un manteau gris... Et il est vrai que cela est bien fâcheux concernant l'agriculture. » C'était un fait, c'était naturel. Ces pluies rendaient le sol infertile, et les rendaient donc dépendants des contrées voisines. Le commerce de denrées alimentaires était un pilier de l'économie askevaloise. Avec un soupçon d'optimisme et une grande dose d'enthousiasme, elle ponctua le tout d'une simple remarque : « Nous compensons avec la cueillette de savoureux champignons ! Un délice ! » Car bien que les récoltes soient inexistantes dans les Ashlands, le savoir faire culinaire n'en était pas amoindri. Loin de là ! Les festins pouvaient être grandioses ! Viandes, poissons et mets incroyablement savoureux se partageaient de grandes tablées et régalaient les papilles des plus gourmands.

La version officieuse qui suivit fut bien plus surprenante. L'espace d'un instant, la brunette tenta d'imaginer ce qui lui était conté. Spontanément, elle grimaça légèrement lorsque les images heurtèrent son esprit. Askevale et ses terres seraient donc pour certains maudites... Pire encore, elles agoniraient, dépériraient à chaque nouvelle averse... « Certes, il est bon de se protéger lorsque l'air se veut trop chargé de ces poussières mais... Vous brûler les bronches, dites-vous ? Ce sont de sombres histoires... » En était-elle pour autant vexée ? Pas le moins du monde. De nombreuses histoires se transmettaient, voyageant de royaume en royaume. Tout à chacun possédait son lot de légendes, de rumeurs diverses et variées. Et son nom lui-même en inspiraient plus d'un. Les Dragonfall avait la réputation d'être froids, durs, distants... Lehvinia n'avait pas pour autant l'impression d'être de mauvaise compagnie. Pas avec Jora en tout cas. Leur discussion allait bon train. Des Ashlands, elles avaient voyagé verbalement jusqu'aux frontières est, tout près du pont d'Alfeynheim. Pouvait-elle nier ce qu'avançait la jolie tête blonde qui l'accompagnait ? Non, sûrement pas. Cette structure était légendaire. On lui prêtait pour mère la déesse Catharsis. Elle abritait de sombres individus... Lehvinia savait, de ce qu'elle avait ouïe dire, ce qui s'y passait. Un bon nombre de vauriens y étaient envoyés. Elle-même n'aimerait pas y mettre les pieds. « Je ne pourrais juger la valeur de tous ces hommes. Beaucoup y ont été envoyé pour se repentir de certains crimes et pêchés. Du moins, j'ose l'imaginer... Mais j'aime croire que de braves âmes doivent aussi occupées l'enceinte de la Chancellerie. » Elle avait sans doute un petit côté naïf en formulant de tels hypothèses ; et elle en avait parfaitement conscience.

Le dernier des aveux de la magnifique blonde fut quand à lui bien plus amusant. Lehvinia afficha un sourire plus franc, après avoir détaillé ses traits fins alors qu'elle lui confiait ces souvenirs d'enfance. « Vous en doutez ? »  Ses lèvres s'étirèrent doucement, creusant deux fossettes sous ses pomettes rosées. Elle décida de laisser planer ce doute. L'idée qu'Askevale abrite l'une de ces créatures mystiques l'enchantait. Cela semblait donner encore plus de prestige à la citadelle, l'élevant au sommet, comme on l'aurait fait en prenant son envole avec un tel animal. Néanmoins, il fallait rester réaliste. Posséder une telle arme, un être si puissant et légendaire... Avec cet atout, elle aurait sans doute déjà fait rôtir Jorkell, jusqu'au dernier de ses alliés. « Vos nourrices m'auraient beaucoup plus, étant enfant ! » Elle laissa échapper un rire cristallin, surprenant alors l'un des gorilles qui suivaient la princesse d'Ibenholt à la trace, qui venait de toussoter. Elle lui adressa un regard, presque trop contrasté avec sa légèreté tout juste passée. Puis finalement, elle reporta son attention sur Jora. « Plus jeune, je m'amusais avec mes cadets à me cacher dans les recoins les plus improbables de la citadelle. Ils pouvaient passer un temps fou à ma recherche, me courant après dès qu'ils m'apercevaient. Mais d'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais pu admirer un tel animal derrières nos murs... »


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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyMar 6 Mai - 15:57




C
onverser à propos du royaume contigü lui donnait envie de s'y rendre, d'en arpenter toute la lande et de vérifier par elle-même la véracité de tout ce que l'on avait pu lui conter à propos des steppes Dragonfall. Une étendue stérile, certes, mais recelant vraisemblablement de mystères controversés qui ne la rendait pas moins intrigante. Là aussi, il s'agissait d'un héritage, et elle comprenait que son interlocutrice en vante les plus belles aspérités, tout en ayant l'humilité d'en corroborer les aspects moins reluisants. Qui aurait-elle été pour la juger, elle, dont le géniteur avait meurtri le Nord entier, elle, dont on suspectait l'hoirie d'être maudite tant il s'y était produit d'atrocités. Elle avait beau elle-même s'interroger quant à une éventuelle anathème du Trône de Jais, il restait sien à ses prunelles, bien spolié à ses aïeux qui lui susurraient de le récupérer qu'importait le prix. Défendre la quintessence ancestrale n'était pas chose aisée et cela ne s'improvisait pas, il fallait faire face aux vicissitudes, accepter les sacrifices, et était-elle seulement prête pour cela ? A ses yeux, et bien qu'elle appréciait le personnage de Lorkhan pour le peu qu'elle le connaissait vraiment, être contrainte de devenir son épouse par la seule volonté d l'Usurpateur était synonyme de devenir un holocauste. Malgré tout, Lehvian semblait garder la tête haute, mais se réjouissait-elle seulement de cette perspective d'avenir ? Qu'elle était curieuse, la joliette Ebonhand, de savoir quel genre d'émotions galvanisaient la suave vénusté incarnée par sa compagne de promenade. Si seulement elle avait eu le don de pénétrer l'esprit des gens, quand bien même cela aurait-il été trop facile, et rien ne l'était, dans l'univers dans lequel ils évoluaient bon gré mal gré. La référence aux champignons dont on faisait manifestement des plats gastronomiques la fit sourire, voilà à quoi elles en étaient réduites, à traiter de trivialité alors qu'elles auraient pu ourdir quelque complot pour mettre un terme au règne inique de la Corneille. La frustration grondait, mais l'heure n'était point encore venue, aussi était-il plus opportun de la faire taire.

Tout le reste ne fut que palabres, bien que chaque réponse fut entendue et écoutée à sa juste valeur par la princesse déchue qui ne s'intéressait pas moins à la discussion. L'impulsion taquine de la nymphe qui se plut à instiller l'incertitude quant à l'existence d'un véritable dragon au sein de sa demeure lui attira une lorgnade à la fois espiègle et amusée. Sans doute renvoyaient-elles l'image de deux babillardes en train de cancaner sur d'autres damoiselles de la cour, de façon aussi vaine que superficielle. « Allons bon ! » Finit par rire la jouvencelle au crin opalin, qui préférait ne pas donner crédit à cet ouï-dire qui aurait déjà fait ses preuves depuis belle lurette. Si créature mythique il y avait eu, ses propriétaires ne l'auraient-ils pas utilisée lors du siège du Freux et de la Main Blanche ? Elle gageait qu'ils n'auraient pas hésité, n'eut-ce été que pour le bien-être de leurs sujets tourmentés par la famine puis par les lames hostiles. Le factionnaire qui toussota eut tôt fait de feindre l'innocence lorsque les regards du binôme lui léchèrent la tempe, avant que l'incident ne soit bien vite balayé. Et finalement, elle eut confirmation que le palais d'Askevale n'était pas l'antre d'une telle bête qui, à défaut d'être faite d'os et de chair, s'était peinte en nacre sur l'étendard de la lignée royale. « Oh, il est vrai que vous êtes une famille nombreuse ! Combien de frères et sœurs avez-vous exactement ? Comment est-ce, le quotidien ainsi entourée ? En particulier lorsque l'on est l'aînée... J'ai contemplé tant de dissonances fraternelles et sororales que j'en suis venue à m'interroger sur la question, est-mieux ou pire d'être un enfant unique ? » Elle se mit à quêter dans ses souvenirs comme si elle y cherchait de quoi étayer son argutie, une phalange sur le bout du menton. « Si tant est que la fratrie est soudée, je suppute que l'on ne peut qu'en tirer profit et fierté. Tout aussi bénéfique que l'inverse est néfaste... Avant de devenir princesse d'Ibenholt, j'ai toujours été celle de mon père. J'étais son seul joyau, la dernière perle de la dignité familiale, vous comprenez. » Elle se tourna en direction de Lehvinia et arbora une risette courtoise. « Je pourrais m'en plaindre, tant j'étais précieuse qu'il refusait de m'exposer en dehors de notre logis, mais au versant opposé, je sais qu'il m'a sincèrement aimée, alors... ce n'est pas si simple. »

Un léger rictus mélancolique orna la commissure de ses lèvres, elle mira un instant le sol, puis reprit couleurs et contenance. « Sans doute était-ce parce que je n'avais qu'elles qu'il choisissait mes nourrices avec une imagination féconde, pour que je ne m'ennuie jamais, avec leurs histoires de dragon. » Les dieux savaient qu'elle aurait pu lui conter nombre de ces affabulations fantasmagoriques auxquelles elle avait candidement cru jadis, et elle s'apprêta d'ailleurs à lui en narrer une seconde lorsqu'un émissaire vint les interrompre. « Lady Jora, Sa Majesté le roi vous fait mander, séance tenante. » Décontenancée aussi bien qu'intérieurement furibonde de ne serait-ce qu'ouïr le titre officiel de Jorkell, la nymphette le contempla longuement, puis, offensée, s'humecta les lippes avant de prendre un port altier. « Si fait, rien ne presse, permettez au moins que je fasse preuve de politesse en saluant son altesse à mes côtés. » L'énergumène se recula d'un pas sans même sourciller, octroyant ainsi une fragile sphère d'intimité aux jeunes femmes obligées de se séparer prématurément. Chagrinée d'avoir à délaisser une compagnie qu'elle avait trouvé fort agréable, l'Ebonhand se mit face à son interlocutrice, navrée. « Veuillez m'excuser, je n'ai d'autre choix que vous laisser, mais j'ose espérer que nous aurons encore l'occasion de flâner ensemble ? Avec votre bénédiction, je vous rendrai visite incessamment sous peu, et peut-être même pourrons-nous partager le couvert si le cœur vous en dit. » La Dragonfall était la première personne avec laquelle elle serait ravie de diner depuis qu'on l'avait réduite au rang de captive, il fallait y voir, un réel intérêt. Elle hésita alors, se pinça les lèvres, puis s'approcha de la muse encore couronnée pour poser une main délicate sur son épaule et l'étreindre avec bienséance. Entre elles, elle plaça l'ouvrage qu'elle avait transporté jusqu'alors, et dont la couverture se logea doucement contre l'abdomen de Lehvinia pour lui faire comprendre de le prendre. Lorsque Jora s'écarta, le livre, lui, resta dans les bras de sa consoeur, à laquelle elle accorda un sourire sans réelle joie. Ce ne serait rien qu'un opuscule, aux yeux de tous, mais sous l'acte d'apparence anodine, se camouflait un message qu'elle espérait intelligible. Les Dames et les Eres, tel était l'intitulé, et il était peut-être temps que, de cette ère qui les avait tant blessées, elles la fassent leur.

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MessageSujet: Re: The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia   The Weeping of Heirs ♤ Lehvinia EmptyVen 16 Mai - 19:55

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Parler des Ashlands, et plus encore de sa cité tant aimée, faisait plaisir à la jeune femme. Elle appréciait l'intérêt que l'on pouvait porter à ses terres, se délectant de cette curiosité. Lehvinia répondait aux questions de l'Ebonhand avec amusement. Il faut dire qu'elle y allait de ses petites anecdotes enfantines. A l'aide de ces badinages, les demoiselles se découvraient l'une l'autre, peu à peu. Bien sûr, la dragonne avait longtemps entendu parlé de la jolie blonde. On n'avait eu de cesse de lui parler de cette héritière, la plaçant parfois comme rivale, quelque fois comme potentielle alliée depuis la prise de pouvoir de Jorkell et sa captivité à Jernvugge.

« J'ai 6 frères et sœurs... Il est vrai que nous sommes nombreux, et cela ne manque pas d'animer nos journées. » En cela, Jora supposait le vrai. Les familles nombreuses demandaient patience et organisation. Et cela se devait d'être étroitement lié à la taille de la fratrie. Du moins, c'était ce que l'on avait toujours répété à la belle. Le respect des siens veillait à la bonne marche de la famille. Bien sûr, les chamailleries en tout genre ne pouvaient pas être évitées. Au contraire, elles se multipliaient et chacun avait son petit grain de sel à placer, en tout temps. Cependant, c'était ce que Lehvinia avait toujours apprécié. Cela respirait la vie, du moment que c'était contrôlé ! Elle connaissait quelques désaccords avec ses frères et sœurs parfois, surtout les plus âgés... Mais rien n'allait jusqu'à faire imploser leur foyer. Et elle était bien loin d'envier les familles d'autrui... « J'ai pris mon rôle d'aînée très au sérieux, tout particulièrement après la perte de notre mère. Je suis proche de mes cadets et porte une grande importance à ces relations fraternelles. Je ne saurais vraiment comment vous le décrire. Mieux ou pire ? Je n'ai que de maigres souvenirs quand à demeurer l'unique enfant d'un foyer, il m'est donc impossible d'en juger. » Sans doute aurait-elle trouvé le quotidien bien fade sans avoir l'occasion de partager quelques histoires mondaines avec ses sœurs, de défier ses frères, de rire de leurs erreurs et de leurs maladresses pour ensuite les aider à corriger le tout...

« Je suis fière des miens, tout comme j'espère faire la fierté de mon père, et mes cadets. » Elle comprenait parfaitement ce que voulait dire Jora, ayant elle-même une relation privilégiée avec son père. Hareld avait fait tout ce qui avait été en son pouvoir pour offrir le meilleur à sa fille. Il en avait fait une vraie lady, lui permettant de se forger un esprit vif, de douces manières, ainsi que quelques compétences qui lui seraient peut-être utiles, en temps voulu. Lehvinia avait conscience de cette chance et portait une telle reconnaissance envers son père, qu'elle surpassait même tout son amour pour lui. Une relation de confiance et de respect s'était instaurée entre père et fille, cette dernière ayant toujours été le joyaux de la famille aux yeux du patriarche. Mais l'avait-il pour autant bridé ? Sans doute de peur que la fleur manque de lumière et d'oxygène, il lui avait laissé une liberté conséquente, ou du moins l'illusion de certain pouvoir sur sa propre existence. Le cœur de la dragonne n'étant pas si dur qu'il n'y paraissait, l'avoir par les sentiments avaient par moment été une solution pour ce père aimant et protecteur. Lehvinia n'avait pas fini à Sorlhem, juste avant le siège d'Askevale, par le plus grand des hasards...

La conversation allait bon train, lorsque l'on vint à les couper dans leur élan. Un émissaire venait de les interrompre, annonçant alors que le roi avait fait mander la princesse. La nouvelle fut quelque peu décevante pour Lehvinia, qui se faisait une joie de poursuivre cette promenade en si bonne compagnie. Depuis son arrivée, certes récente, elle s'était faite discrète et très peu de gens avaient su lui porter un brin d'attention, autre qu'une curiosité mal placée. Jora s'excusa et émit alors l'hypothèse de passer prochainement un peu de temps ensemble, entre demoiselles. « Mais sachez que ma bénédiction est votre. Je serais ravie de partager un repas en votre douce compagnie. » Lehvinia ponctua le tout d'un signe de tête, la saluant avec tout le respect que voulait son rang ; tout ce qu'elle pouvait ressentir à son égard après cette courte mais délicieuse entrevue. Un simple regard du côté de la garde royale sembla suffisant pour redonner à l'invitée du nord tout son sérieux. Néanmoins, elle conservait un léger sourire en coin, davantage pour la forme que pour l'éventuelle joie de séparer d'une si bonne compagnie. Loin d'elle cette idée ! Jora s'avança vers elle, et l'enlaça amicalement, sans pour autant déroger aux règles de bienséance. Le geste fut simple, mais toucha Lehvinia, qui en peu de temps avait su -ou tout du moins cru- percevoir quelques points communs avec la demoiselle. Cette impression avait probablement été partagée... Alors qu'elle l'étreignait, Jora plaça entre elle un livre. Le sentant tout contre elle, la dragonne s'en empara sans un mot, devinant qu'elle lui cédait dans un élan de discrétion. N'osant réellement se retourner, elle la laissa se décaler à la suite de la garde, les devançant pour quitter les jardins. Lehvinia baissa alors le regard, détaillant l'ouvrage que lui avait laissé la princesse. Du bout des doigts, la Dragonfall parcouru les lettres dorée. Le titre avait là toute sa symbolique, à demi-mot... Elle soupira doucement et porta son regard sur ces jardins, puis l'horizon. Les Dames et les Eres. Sans nul doute la leur.



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