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 What fools we are.... [Vidar]

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MessageSujet: What fools we are.... [Vidar]   What fools we are.... [Vidar] EmptyVen 11 Avr - 22:18

Quel tigre avait pris possession de son âme alors que le soleil se couchait sur Ibenholt ? Ezhaathe n'en savait rien, le cœur glacé et les gestes lourds. Vidar n'était plus dans la chambre, l'homme avait ses propres affaires et elle, elle préférait. Parce qu'elle avait pleuré, que le khôl formait désormais de grandes larmes noires sur ses joues. Être faible, paraître faible, aucune différence... Les mains tremblaient trop pour enlever le maquillage, Ezhaathe cru  vomir un instant mais n'en fit rien. Son cœur malade se tordait, à l'agonie, quelque part là dans son corps.
Parce qu'elle avait vu le visage de sa mère.
Fille de reine et fille de rien, cela allait au delà des mots. Tout prenait un sens, une signification et pourtant...
Pourtant la jeune femme ne s'était jamais sentie aussi perdue de sa vie.
A sa demande, l'aubergiste lui monta de quoi prendre un bain. Pour lui, elle était cette femme étrangère formant avec Vidar un couple de marchands assez fortunés, rien d'autre. Il faut dire que les pirates et les assassins étaient assez mal vus comme clientèle....

De nouveau laissée seule, Ezhaathe quitta ses vêtements. Les blessures psychosomatiques de son bras, celles du chien noir dans l'arène il y a tant d'années la brûlaient aujourd'hui. Elle tâcha d'oublier, d'ignorer tout en glissant nue dans l'eau tiède. Besoin de se laver, besoin de frotter, de tout enlever de cette rencontre, un sentiment presque comparable à la première fois que le maître l'avait touché.
Par tous les dieux, pourquoi réagissait-elle ainsi ? Un cri lui déchira la gorge, feulement de loup blessé, il n'était pas fort, épuisée qu'elle était, et personne ne l'entendait. La jeune femme plaqua son visage entre ses mains, cherchant à reprendre son calme, à redevenir le capitaine de navire glacial et imperturbable qu'elle pouvait être. Un échec.
Lèvres sèches et cœur gonflé, tout lui paraissait impossible. Allons ma fille, lève toi en ce cas, va te coucher, tu as besoin de repos...Mais non, même son corps refusait d'obéir. Ezhaathe comprit alors que les secondes s'étaient faites heures, que l'eau désormais glacée lui avait paralysé les membres.
Le froid, comme une malédiction propre à la ville. Elle frissonna, tâchant de faire lâcher prise aux ombres.
Non, elle ne sombrerait pas, pas aujourd'hui, pas maintenant, jamais. Parce qu'un jour viendrait le feu, parce qu'un jour viendrait la mort, la maladie, les massacres et que tout cela serait de son fait, son seul et unique fait n'en déplaisent aux dieux.
Car les hommes blessés eux-aussi avaient besoin de vengeance.

Alors Ezhaathe se leva à nouveau, nue et marquée par tant de cicatrices, elle qui plus jamais ne se laissait toucher.  Il y avait des femmes pour l'amour, il y en avait d'autres pour la mort. Elle tremblait, frigorifiée. Cela n'avait rien à voir avec les bains glacés dans la baie de Sade qu'elle prenait seule, en pleine nuit pour sentir l'écume et le courant lui déchirer le corps, comme un combat, une renaissance. Non le froid qu'elle sentait ici était sournois et pernicieux, peut-être parce que la jeune femme doutait de son propre nom.Elle n'avait pas d'amis, peu d'alliés et devait malgré tout continuer à donner cette impression de femme forte que rien ne pourrait abattre.

Qu'il est dur de porter des masques grands, bien plus grands que vous.

La porte claqua alors, l'homme entra. Elle sentait le poids de ses bottes faire grincer le parquet. Que faire alors, se tourner, le regarder ? Pourtant Ezhaathe n'était pas sûre de pouvoir offrir un visage incapable de se briser. Alors elle restait debout et nue avec pour seule barrière le voile de sa chevelure. Il ne pouvait voir que son dos, la forme de ses courbes,  Il ne réclamait jamais plus. Son chien. Son chien errant se contentant des restes...

 « Sers-nous du vin, Vidar, la journée a été longue... »

Elle secoua la tête et enfila rapidement quelques vêtements propres. Lorsqu'elle se retourna enfin, l'homme n'avait pas bougé. Ezhaathe détailla les traits brutaux de son visage, comme si un dieu maudit s'était amusé à le peindre de ténèbres. Quel étrange duo ils formaient tous les deux : un homme incapable de reconnaître l'autorité et une femme craignant les hommes. Et pourtant il lui obéissait, et pourtant elle le laissait partager sa chambre, ses plans, ses gloires et ses vengeances. Mais jamais sa couche.

 « Es-tu devenu sourd ? Du vin, bâtard... »

Et bâtarde, elle était elle aussi.

 « Ce n'est pas le bon moment pour tes insolences... »

Elle n'avait pas peur, savait comment le tuer, l'égorger, trancher les chairs tout guerrier qu'il était. Parce qu'elle était Anonyme, fille des ombres non, fille d'une reine, une reine qui t'a vendu à la mort et au néant, qu'elle savait comment se battre Soit une gentille fille, qu'elle n'acceptait de dominance de personne je suis le maître écarte les cuisses, quelle gentille petite fille tu fais......

Qu'elle ne pleurait pas.
Ou juste en silence.

 « Et dis moi ce que tu as bien pu voir de cette ville. Mais d'abord, le vin. »

Elle avait un goût de sang aux lèvres, celui de personnes sans noms, sans visages, qu'elle voulait faire couler pour une nuit et apaiser le fauve qui grognait en cet instant même dès qu'elle ouvrait la bouche. Le fauve qu'elle pouvait être parfois.
Assise sur le lit désormais, les poings serrés, Ezhaathe tâchait de recoudre les déchirures de ses pensées. Du courage mon enfant, au moins un peu....
Elle inspira profondément, épaules droites comme toujours, drapée de son manteau de solitude malgré le regard de l'homme, malgré sa tendresse étrange, sa fidélité.

Les orphelins, les enfants perdus de Sade, égarés à présent en Ibenholt.


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MessageSujet: Re: What fools we are.... [Vidar]   What fools we are.... [Vidar] EmptyDim 13 Avr - 8:18

Si les hommes n’étaient pas fait pour la nature terrible et cruelle de ce monde, pas de doute que les chiens n’étaient pas fait pour les folies des hommes.

Et c’était précisément ce que Vidar ressentait là, derrière les murs d’Ibenholt, car les chiens ne devaient pas se mêler aux hommes ou même prétendre les comprendre et c’était sans aucune prétention que Vidar se déplaçait en ces lieux. Il avait peu dormi, son esprit trop dérangé pour trouver le sommeil et à même le sol de sa chambre, il avait veillé, ressassant les derniers jours passés en compagnie d’Ezhaathe, là, aux pieds de sa maîtresse, l’animal pensait. L’animal était agité, dérangé, faible et débile au sens premier du terme mais seulement car sa maîtresse l’était également… Avait-elle seulement besoin de le dire pour qu’il le comprenne? Trois hivers passés à marcher dans l’ombre de cette femme, à n’inspirer que lorsqu’elle expirait, à penser et à tuer lorsqu’elle le lui ordonnait… Il n’avait jamais été marié, mais il n’avait jamais été aussi fidèle, fidèle à l’Anonyme, fidèle à celle qu’il appelait et nommait déjà Reine dans sa tête. Mais que pouvait faire le chien face à la détresse et face au coeur flanchant de sa maîtresse? Que pouvait-il bien faire? Il avait quitté la chambre alors qu’elle dormait encore, paisible, toute trace d’inquiétude ayant disparu de son visage. Le jour l’avait trouvé, les bruits de la ville l’avaient dérangé. Vidar n’était pas fait pour ce genre de cité, trop brutal, trop froid, trop cruel, même les rayons du soleil sur la peau de son visage semblaient le déranger. Et pourtant, c’était un fils de l’été, il aurait dû acceuillir le printemps à bras ouvert, mais fils de l’été qu’il était, il connaissait la nuit, il connaissait les ténèbres et il connaissait les étoiles et les nuits sans fin, il savait craindre la Lune et les dangers de la nuit et il savait comment s’en protéger. Alors oui, l’atmosphère si légère, l’arrivée de ces étrangers qui se pressaient dans les rues lui donnait tout simplement envie de vomir.

Comment le monde pouvait continuer de tourner, de s’émouvoir et de vivre alors que quelque part Ezhaathe dépérissait? Oh diable ce simulacre de sacre du printemps, pas la moindre fleur n’aurait dû pousser, les roses auraient dû être piétinées et les coeurs aussi… Colère, colère, dégoût et déception, tant de sentiments qu’il ne maîtrisait pas et pourtant, il conservait un visage impassable.

Continuant sa journée, il trouva un forgeron digne de ce nom qui promettait de lui offrir une lame bien plus performante que celle qu’il possédait, Vidar marchanda avant de songer à tuer l’homme… Oh il le tuerait si l’épée n’était  pas à la hauteur de la promesse du créateur, il le tuerait avec son épée et il aurait un rire face à l’ironie. En chemin vers l’auberge, un autre objet attira son oeil, un bijoux cette fois-ci, une chaîne en argent, surmonté de la pierre la plus singulière qu’il ait jamais vue, il se moquait bien du nom et des détails que lui donna le marchand, non, la pierre était noire, noire et lisse, bien taillée, brillante, renvoyant à Vidar son propre reflet. Reflet implacable et vrai, le barbare et bourreau qu’il était … Il acheta le bijou en donnant bien plus d’argent que nécessaire au marchand  avant de tourner les talons. L’auberge se remplissait, les affaires devaient faire bon train avec les festivités qui approchaient, on s’écarta sur son passage, on le faisait souvent et au final il n’y pensait plus. Il grimpa les escaliers, le bijou toujours à la main, ouvrant la porte de leur chambre sans s’annoncer. Et vision sublime, vision divine qui s’offrit à Vidar alors qu’Ezhaathe en personne se tenait nue, dos à lui, ses longs cheveux couleur ébène faisant office de vêtement. Il referma la porte, silencieux au possible tandis que ses yeux tentait de mémoriser chaque cicatrice, des cadeau selon Vidar. Il ne l’aimerait certainement pas autant si elle n’était pas marquée, car il ne l’aimait pas car elle avait jadis été vierge et parfaite, non, il aimait sa rage, sa colère et quelque part, s’il avait pu trouver tous ceux qui l’avaient blessée par le passé, il les aurait certainement embrassé avant de les égorger lui même.

Et elle réclamait déjà du vin, mais il était incapable de bouger, préférant la regarder se mouvoir, peut être pour en voir plus, peut être car il n’osait réclamer plus. Il ne pouvait s’abaisser à le lui demander et quelque part, il lui en voudrait très certainement de dire oui. Alors que voulait-il? Bonne question, mais Vidar n’était qu’un chien, un bâtard, un secret qu’elle connaissait bien et il ne répondit pas, laissant l’insulte rouler sur la langue d’Ezhaathe, il lui laissant le temps de remettre son armure, de redevenir maître de ses sentiments, il lui laissait le temps de redevenir invincible, sachant qu’il était le seul à la voir ainsi. Elle s’impatientait, vêtue à présent, mais quoi de plus normal, n’était-il pas qu’un simple serviteur dans le fond? Un simple serviteur qui voyait les fissures sur le masque parfait de sa maîtresse. Mais le vin, d’abord le vin. Il poussa un profond soupir, signe qu’il était toujours là, toujours à son service et il se délesta de son manteau, la peau de l’animal de trop dans de telles circonstances, il avait toujours le collier à la main, la pierre enfermée dans son poing et de son autre main libre il attrapa la bouteille de vin, et remplit un verre pour Ehzaathe. « Célébrons nous quelque chose? » Il était toujours insolent et avec ce sourire qu’elle devait tant détester, il s’approcha d’elle et finit par lui donner son verre. Un simple verre pour elle et la bouteille pour lui.  « Tu n’es pas le genre de femme qui se laisse gagner par les maux que l’alcool peuvent sauver. » murmura Vidar à peine conscient qu’il parlait.  « Mais… Buvons pour cette grande fête qui fera bientôt trembler ces murs, buvons pour le retour des beaux jours…Buvons. » Amer au possible, amer des vérités cachées et des larmes qu’il savait qu’elle avait versées, il but directement au goulot, une longue gorgée  pour cet homme qui n’avait pas soif. Il se rapprocha du lit et posa enfin le collier, à côté d’elle.

« Une seule trouvaille aujourd’hui… Peut être que mes recherches seront plus fructueuses demain. » Était-ce un cadeau? Un cadeau d’un fou à un autre fou? Peu importe, la pierre lui ressemblait, aussi noire que les cheveux d’Ehzaathe, aussi brillante et quelque part honnête, car Vidar se voyait vraiment, honnêtement, dans le reflet du bijou et dans les yeux de celle qu’il avait choisi de suivre.

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MessageSujet: Re: What fools we are.... [Vidar]   What fools we are.... [Vidar] EmptyJeu 17 Avr - 15:33

L'homme semblait joyeux, un peu trop peut-être. Ezhaathe n'avait pourtant pas besoin de se rappeler de sa silhouette lorsque venait le danger, ténèbres de son regard et yeux noirs comme la fin de l'univers même. Et puis venait la force tranquille du désespoir, lorsque plus rien ne restait sinon la nuit. Leur nuit. Parce que Vidar était un animal, son animal, il était le cri primaire et bestial du loup battu à mort, du fauve que les chiens déchiquettent, de l'aigle abattu en pleine course et pourtant vole encore.
Il était le danger et la victoire à la fois, celle dont personne ne voulait si ce n'est elle, Ezhaathe. Parce qu'elle non plus n'avait plus d'âme, que rien ne saurait les ramener de l'autre côté du soleil, là où pouvaient enfin s'apaiser les tourments. Non, un tel destin était pour d'autres, des jeunes gens plus rieurs et pour eux...pour eux restait la douleur.

Elle but le vin jusqu'à la lie, elle assise, l'homme debout. Pourtant elle le dominait n'est-ce pas ? Eux, les enfants de l'été que l destin aurait du combler. Reposant la coupe vide, la jeune femme écouta la voix rauque, légèrement insolente du guerrier. Qu'aimait-elle dans cette voix ? Peut-être rien, peut-être beaucoup de choses quand même. Il parla de la fête à venir, d'elle aussi un peu mais Ezhaathe n'écoutait pas. Et puis soudain, de la manière la plus humble possible pour un homme comme lui, Vidar fit son offrande. La pirate portait peu de bijoux, en Anonyme elle n'en avait aucun car tout pouvait alors devenir source d'identification, en capitine il n'y avait que l'or et l'argent à ses oreilles qu'elle portait à la manière de certains soldats de manière à avoir toujours de quoi payer quelque chose ou quelqu'un sur elle. Elle ne les portait pas comme des bijoux, des apparats, et Ezhaathe ne se sentirait jamais assez femme pour cela. Comme le khôl à ses yeux, qu'elle étalait pour se protéger du soleil, et les traces étaient noires, et les traces étaient sombres, pouvait-on tomber amoureux d'un tel regard ? Non, pas lorsqu'on se voulait sain d'esprit. Ce que Vidar n'était pas. Vidar qu'Ezhaathe ignorait encore et encore, mais cela était une autre histoire.

Le collier semblait être forgé à partir de la nuit même. Ezhaathe le trouva beau sans pour autant s'imaginer le porter. Elle gardait cette distance froide si caractéristique de sa personne, analysant encore et encore les portées d'un tel geste. Revêtir le bijou serait-il un acte de soumission face à l'homme, ou bien au contraire serait-ce le geste tendre d'une déesse acceptant lèvres pincées ce que son servant avait à offrir ?

 « Te voilà sentimental à présent ? »

Et lorsqu'elle prit l'objet, il lui sembla le sentir battre en sa main comme un cœur de tourment. Comme son cœur à elle, comme son cœur à lui aussi, car ils étaient forgés du même métal, du même soleil.
Alors, souple et assassine, Ezhaathe se remit debout

 « Le bijou est coûteux, il se ferait trop remarquer... N'oublie pas que nous serons parmi les roturiers. Ici, nous n'avons pas de noms, toi comme moi... Mais cela ne nous empêchera pas de frapper »

Frapper où, qui, comment ? Des questions pour tourbillonner derrière le labyrinthe de ses yeux. Trop à penser, trop à deviner, elle en frissonnait. La vengeance était une drogue et son corps s'en trouvait faible, si faible. Elle repensa à la forêt, odeur de glace et d'humus, la femme devant elle, trop lointaine, une voix qu'elle ne connaissait pas, sa mère pourtant. Le monstre l'ayant rendu monstre elle aussi par ses décisions et son absence. Quel genre de jugement peut-on porter pour une telle sorcière ?

 « Chien, ais-je eu raison de venir ici ? Tu aurais pu en profiter, me laisser aller et prendre le pouvoir sur ma flotte. Les hommes te respectent assez pour cela... Nous n'y gagnerons rien ici, mais pourtant nous sommes là quand même. »

Et, sans un mot, Ezhaathe lui tendit le collier. Elle consentait à le porter et, les cheveux rabattus sur le côté, tournant le dos à ce si étrange allié, acceptait que Vidar le lui accroche.

 « N'oublie pas que je ne suis pas une femme, tout comme toi tu n'es pas un homme »

Ils avaient abandonné tout cela bien des années avant, chacun de leur côté. Parce qu'à quoi servait l'humanité dans un tel monde ? Seuls quelques idéalistes s'en accommodaient encore, pas eux. Pas elle. Elle, la martyre éternelle, incapable de comprendre le monde et les hommes. Qui pour l'aimer par le feu et par l'acier ? Personne, murmurait-elle dans un éclat de soleil, il n'y aura jamais personne. Une promesse, une fatalité, de la vie elle ne connaîtrait que les blessures et les colères, le reste ne pourrait apporter que la mort.
La mort elle n'en voulait pas, pas encore. Car la fille de l'Eté comptait bien apporter un réel hiver au monde, celui de charnier et de désolation.
Et nul ne l'en empêcherait...

Les mains de Vidar près d'elle, trop près. Alors comme un mauvais réflexe, alors qu'Ezhaathe lui avait elle même donné l'autorisation de la toucher pour simplement lui faire porter le bijou, elle se retourna, lame dégainée. D'où sortait-elle la dague ? Du secret des Anonymes et de leur enseignement. En un mouvement souple et appuyé, elle aurait pu trancher les poignets de l'homme, pourtant elle s'était retenue, visage déformé et yeux de petite fille. La peur revenait, ne l'avait jamais quitté. Puis, se rendant compte de son geste, elle laissa tomber l'arme à terre et recula, tête détournée.

Femme condamnée à ne pouvoir être aimée...


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MessageSujet: Re: What fools we are.... [Vidar]   What fools we are.... [Vidar] EmptyDim 27 Avr - 5:27

« Nous ne sommes rien, nous ne sommes que des ombres, je ne l’oublie pas. » Était-ce leur promesse à eux? Leur voeu de mariage pour des noces célébrées dans un bain de sang pour tous ceux qu’ils avaient tué, ensemble, côte à côté, épaule contre épaule, lame contre lame? Oh ces mots il les avait prononcé tant de fois qu’ils avaient plus de sens pour lui que le soleil qui brillait dans le ciel. Et, à l’instant, il avait encore prononcé ces mots-là sans aucune saveur, son visage presque triste. Presque, il avait oublié ce qu’était la tristesse, c’était le genre de poison auquel il ne pouvait plus goûter, il avait enterré tout cela le jour où il avait creusé la tombe de sa mère. Que connaissait-il alors ce pauvre animal? Vidar connaissait la rancoeur, il connaissait l’amertume et tant d’autres choses qui forgeaient un coeur de pierre et qui ne faisaient rien pour aider sa soif de sang. Rien. Même pas elle, à dire vrai, peut être qu’elle l’aimait ainsi, peut être qu’elle aimait sa bête quand cette dernière était en train d’ôter la vie… Il était tellement difficile de pouvoir être certain avec eux, car ils ne vivaient pas non, ils ne vivaient pas, ils n’étaient que des ombres, ils n’étaient pas amis, ils n’étaient certainement pas amants. Pas amants, non pas besoin d’acheter l’amour de cette femme là avec un quelconque bijou … Non, il ne s’agissait pas de cela, mais Vidar ne devait pas espérer qu’elle comprenne ses gestes ou mêmes ses intentions, d’autres étaient passés avant lui, d’autres avaient détruit cette femme qu’il aimait tant. Et forte pendant une seconde, elle pouvait être faible la seconde suivante, sans doute pour cela que la lame apparue entre eux deux, leur regard se croisant. Il avait dans les mains le collier qu’elle avait consenti à mettre et la bouteille de vin, vide à présent, il jeta la bouteille sur le sol, cette dernière se brisant sur le coup tandis que la lame aussi trouvait le sol.

« Et qu’attends tu donc de moi Ehzaathe? » Ce n’était pas la bonne question, il aurait dû demander qui ils étaient. Qui étaient-ils aujourd’hui… Bien loin des flots, bien loin de l’air glacial que Vidar avait appris à affectionner, bien loin de leur navire. Oh la terre ferme ne lui avait jamais paru aussi aride. Il avait besoin de sentir le sol tanguer sous chacun de ses pas pour pouvoir se sentir véritablement en vie, la terre solide et froide c’était simplement lors des batailles, simplement lorsque la mort marchait dans ses pas. Voilà depuis des jours qu’il n’avait pas tué, qu’il n’avait pas ôté la vie et peut être la peur dans les yeux d’Ehzaathe, peut être que c’était car elle connaissait la vérité… Peut être. Il prit de nouveau la parole, laissant tomber le collier aussi, fatigué de devoir la chasser, égo d’homme blessé? Sans doute, mais elle n’était pas un oiseau que l’on pouvait mettre en cage, non, elle ne l’était tout simplement pas. Il recula alors, retrouvant la parole, comblant le silence.

« Je ne suis pas un conseiller et si je courbe l’échine devant toi ce n’est pas à cause d’un quelconque titre mais bien parce que tu pourrais me trancher la gorge et c’est un sort que j’accepte, un sort que je désire peut être même d’une certaine façon. » Des mots de vérité, l’alcool n’avait pas encore corrompu sa langue et même si c’était le cas… Pouvait-il véritablement mentir à Ehzaathe? Non, il s’en savait incapable, il avait juré, il avait prêté serment, le genre de serment qui lui permettrait de braver la mort en personne dans un futur distant. Car non, son coeur n’appartenait pas à cette déesse là mais bien Ehzaathe, que ferait-elle de ce coeur une fois que lui, l’homme serait mort? Est-ce qu’elle finirait par le dévorer goulument, si oui peut être comprendrait-elle véritablement de quoi il était fait, mais Vidar en doutait, si elle était bien de celles qui ôtaient la vie des hommes il ne savait pas ce qu’elle était capable de faire à leur âme.

« Nous ne sommes pas chez nous ici, nous ne le serons jamais et j’ignore ce que nous sommes venus chercher… Mais je ne te trahirai pas. Jamais. » Les reproches étaient presque audibles, presque, il ne la questionnait jamais, et ce qui faisait sa force, leur force, c’était cette aptitude à pouvoir obéir et ce aveuglément. Le chien commençait-il à tirer sur sa muselière? Bonne question. Il lui tourna le dos, ramassa les morceaux de verre à terre pour les jeter par la fenêtre ouverte.

« Jamais. »  Vidar répéta le mot avec un peu plus de force et beaucoup plus de conviction, posant son regard de nouveau sur la femme. Elle n’avait rien à craindre de lui, il n’était pas l’ennemi, ils ne devaient pas se déchirer non, le reste du monde les traînerait très certainement dans la boue mais elle pouvait toujours lui tenir la main. Ça, c’était certain.

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MessageSujet: Re: What fools we are.... [Vidar]   What fools we are.... [Vidar] EmptyJeu 1 Mai - 1:14

Elle aurait voulu l'aimer pourtant, avec toute sa violence et sa douleur, mais pour cela il fallait être femme et ce n'était plus son cas. Ezhaathe pouvait avoir des regrets souvent, des remords parfois, mais elle savait : changer lui était impossible. Parfois, la jeune femme se prêtait à rêver de promesses et de serments, mais comment lui expliquer ?
Elle pouvait lui mentir : »je t'aimerai, mais après notre guerre » et lui, hé bien lui il accepterait mais à quoi bon ? Car sitôt ce combat fini, s'ils restaient vivants alors d'autres guerres viendraient et ni Ezhaathe ni Vidar ne connaîtrait la paix. Il n'y avait pas de place pour eux, il n'y avait pas de temps pour eux, car ils avaient trop soufferts et souffriraient encore. Qui pour les comprendre, qui par le feu et la glace pour donner un nom au moindre de leur tourment ?
Alors, digne à nouveau, Ezhaathe prit le visage de l'homme entre ses mains. Elle souriait, sphinx sans secret, face à ses mots et ses questions. Un jour il la trahirait. Parce qu'elle irait trop loin ou au contraire, parce qu'elle serait innocente....
Un jour, elle le trahirait aussi, c'était cela la vie. Vidar était trop intelligent pour ne pas le savoir, et elle lisait sa peau ainsi que l'on parcourt les vieux livres aux si belles histoires. Bien des femmes seraient capables d'espérer un tel amant, hélas...
Et s'il était si violent, cela n'était pas que dû à son passé, Ezhaathe y avait aussi un rôle. Elle l'encourageait et ne lui donnait pas d'autres existence après tout.

 « Mon fou, ne fait pas de promesses que tu ne saurais tenir.... Nous sommes au dessus de cela. »

Il y avait de la tendresse dans sa voix, juste un peu, comme une prière portée par les vagues et l'écume. Elle ne savait pas quoi faire, et ses mains n'avaient nulle brusquerie sur le visage du guerrier, cependant c'était là le seul geste qu'Ezhaate se sentait capable de lui donner.

 « Je vais avoir besoin de toi pour me guider, Vidar... J'ai trop de haine pour y voir clairement et nous sommes seuls ici, livrés à nous même. »

En son cœur, le chien noir aboya sous les sifflements du serpent. Fermer les yeux n'apporterait point de repos, juste un peu plus de rancoeur. Si le fer reposait à présent en son fourreau, restait l'odeur de la lame trop nue de sang entre eux. Ils étaient monstres, ils étaient animaux et ne pouvaient donner d'affection. Juste la mur, encore et toujours.
Des bruts venaient du couloir, gloussement d'une femme, voix rauque d'un homme, bruits mouillés de baisers, tape que l'on met aux fesses, puis une porte qui claque, et juste l'imagination pour ce que eux ne ferait jamais.
Finalement, Ezhaathe se recula, les bras de nouveau le long du corps.

 « J'ai croisé ma mère cet après midi... As-tu déjà vu des elfes, toi ? Saurais-tu m'en dire un peu plus à leur sujet ? »

Parce qu'il était d'un autre monde que le sien, un enfer voisin de celui qu'Ezhaathe habitait. A nouveau elle se rassit sur le lit, un peu plus calme, comme si la propre voix de Vidar avait su brider ses peurs et ses faiblesses. Quelqu'un pour la brider, la contrebalancer et lui apporter de force un équilibre que la jeune femme ne saurait avoir par elle même.
Pas après toute la souffrance et les larmes.
Pas après le silence...
Ce qu'il y avait entre eux possédait la taille d'un soupir. Quelque chose de simple à franchir et pourtant... Ils s'aimeraient un jour oui, car telle était la volonté des dieux, mais sous d'autres soleils, avec d'autres visages car leur vie ci était déjà par trop marquée.

Il y avait le dédain de ses cheveux, l'ombre de ses yeux, et avec un peu plus de vin peut être que l'on saurait comment prononcer ces mots ? « touche-moi », lais il y avait déjà eu assez de vin pour ce soir, et les cicatrices restaient de même que les violences.

Rêveuse, Ezhaathe agrippa le tissu rugueux des draps du bout des doigts, imaginant le roulis des vagues contre ce qui aurait pu être la cabine d'un navire. La mer lui manquait, la violence des tempêtes, la faim et la soif, la menace des mutineries, les attaques et abordages....

Mais même son navire ne pouvait constituer un foyer.

Plus de larmes sur ses joues, plus de feu dans son regard, simplement des promesses de destruction. Pas d'amour, jamais d'amour et il y avait des mots que même Ezhaathe ne savait prononcer. «Sauve-moi ». Quelle importance ? Car Vidar ne savait pas sauver, ils se condamnaient l'un l'autre, ils se condamneraient toujours et s'aimeraient un peu, juste un peu.
Pas plus d'un battement de cœur et d'un rêve amer, pas plus d'un soupir silencieux et de regards de haine et de terreur. Que connaissaient-ils d'autres après tout ?


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