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 If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise ☼ Illyria

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Zorkharr

L'Édenteur

Zorkharr
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MessageSujet: If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise ☼ Illyria   If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise  ☼ Illyria EmptyVen 23 Mai - 2:37

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Two of a Kind
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P
arfum d'un été aux allures sempiternelles, landes de fragrances chaudes et de mysticisme elfique, contrée de celle que les continentaux nommaient Xyhmis. Une terre où l'ésotérisme régnait en maître, à chaque nouvelle foulée, semblait se présenter un nouveau mystère. Depuis le peu de temps qu'il y pérégrinait, guidé par un zodiaque encore inconnu et une intuition de pérégrin, l'homme de Barbarie au teint de cuivre devait bien avouer se laisser porter par l'atmosphère indiciblement enchanteresse de ces lieux qui n'étaient pas les siens. Les dunes arides et dorées de son désert originel lui manquaient plus qu'aucun idiome n'aurait été à même de l'exprimer, mais... il trouvait une incroyable beauté lyrique en ces paysages d'Equinoxe qu'il n'avait jamais vus jadis, car ils respiraient une histoire qu'il aurait été curieux d'apprendre. Il s'agissait pourtant de la quatrième année consécutive qu'il entamait sur Middholt, la première sans la compagnie fraternelle d'un certain faquin au pelage rubigineux qui l'avait jusqu'alors guidé, et avec lequel il avait presque exclusivement arpenté les régions septentrionales sans plus s'interroger. Une trinité d'ans dont la froidure hivernale avait fini par l'avoir à l'usure, et l'avait finalement décidé à quitter le confort du binôme pour se hasarder seul, tout d'abord là où le soleil serait susceptible de luire, puis, là où son instinct l'emmènerait. C'était ainsi, qu'avec une pléthore de questions et d'incertitudes en tête, il s'en était allé embrasser une destinée nébuleuse, ralliant ce sud par lequel il était arrivé en s'échappant des arènes de Sade. Sans en connaître la raison, les vents l'avaient conduit en direction des Steppes de l'Est, où il avait sillonné l'illustre aire des Freux jusqu'à rencontrer l'un de ces dignitaires comme il les abhorrait. Mais outrepassée l'antipathie naturelle pour des fots-en-cul en atours pailletés, il s'était fait circonspect au vu de l'aumônière fort généreusement garnie qu'il lui avait brandie sous la gueule, comme l'on exposerait une bribe de carne juteuse à un animal prompt à tout pour se sustenter. L'allégorie n'était pas moins fausse, et la bête noiraude s'était pourléchée les babines face à l'appât du gain qui promettait de la sauvegarder de l'inanition durant un long moment. Si autrefois, il aurait été le premier à glavioter avec mépris sur l'espèce sonnante et trébuchante, lui qui n'avait pas été élevé avec le cantique des piécettes, il s'était fait à l'idée et surtout à la triste véracité que sans cela, la survie serait improbable. C'était donc sans même songer à l'acabit de la demande qu'il avait accepté, un quart de la rétribution miroitée en poche, le reste une fois qu'il s'en serait revenu de... la Forêt de Falleskogen ?

Voilà comment Zorkharr avait traversé les plus belles étendues d'arcanes pour côtoyer un environnement assurément moins suave et... innocent. Une sylve étonnamment pittoresque tant peuplée d'immensurables arbres que d'autochtones reptiliens ou hexapodes qu'il n'était pas foncièrement désireux de croiser. Les consignes et avertissements de son employeur lui revinrent à l'esprit tandis qu'un étrange coléoptère à la carapace bigarrée lui passait sous le nez : cette futaie était tout sauf réputée pour l'innocuité de sa faune et de sa flore, il allait falloir agir en conséquence. Les directives avaient été concises : grâce à de nombreux détails cartographiques, il avait pour ordre de repérer un géant arbustif, à la frondaison en pleurs et constellée de fleurs aux corolles pourprines. Au pied du tronc couleur obsidienne, se trouverait un amas de terre retournée, sous lequel avait été inhumé le paquet qu'il était censé récupérer. Les explications s'étaient achevées sur cette note, la mission pour laquelle le reître avait été engagé était seule à importer, le reste n'était que trivialités qu'il n'avait, selon le sieur, nul besoin de savoir. Et le Krorag partageait l'avis, il se fichait comme de son premier coït du contenu du fameux colis, tant que chacun trouvait son compte dans l'affaire qu'il voulait rondement menée. Les mercenaires qui s'étaient essayés à l'exercice avant lui n'étaient jamais revenus de leur péripétie, de quoi le tenir à l'affût du moindre ennemi plausiblement tapi dans un boqueteau, car lui n'avait pas l'intention d'y laisser sa peau. Après moult instants sur l'échine de son destrier et grâce à un sens de l'orientation intrinsèque, le mastodonte parvint à trouver ce après quoi il cherchait, le majestueux saule qui n'attendait visiblement que lui. Après s'être avisé de la sécurité de l'endroit, il descendit de sa monture et se mit à fureter aux environs, jusqu'à dénicher et déterrer l'objet de sa quête. Il avait bien du mal à comprendre ce qu'il y avait d'ardu dans cette besogne, ou peut-être ses prédécesseurs avaient-ils tout simplement joué d'infortune.

« … HO !! » S'époumona brusquement le bélître au crin de jais, qui venait de prendre un olibrius en flagrant délit, ce dernier s'étant approché en tapinois jusqu'à son canasson pour le lui dérober. Et s'il eut encore l'espoir de réussir en se hâtant comme un beau diable, l'Edenteur eut tôt fait de bondir à ses abords pour lui harper le pied et le faire basculer de son juchoir hippique. Le bougre s'alita lourdement dans la poussière en étouffant une plainte, déjà prêt à repartir à quatre pattes pour échapper à une quelconque sanction. « Viens là ! Nooon ! Tu ne comprends pas, l... lâche-moi, bas les pattes ! » Il se débattit, voulut se soustraire à la poigne de fer du bourreau des îles qui le souleva par le col de sa tunique et l'envoya se fracasser l'épine dorsale contre l'arbre à proximité. « J'comprends que t'as surtout essayé de me voler mon cheval espèce de ribaude à barbe ! T'es tombé sur le mauvais cuistre l'ami, tu vas la payer au centuple, ta foutue audace ! Attends attends attends ! On peut s'arranger ! J'connais cette forêt sur le bout des doigts, j'pourrais peut-être t'y guider ? Dommage pour toi, j'ai déjà ce qui me faut et si je suis arrivé là tout seul, j'peux retrouver mon chemin sans toi. J'ai pas le temps... j'ai pas le temps d'ergoter bordel de Dagoth, il va arriver ! » La curieuse tirade de l'énergumène contribua à lénifier la fulgurante rancune de l'insulaire qui courba un sourcil. « Quoi ? Qui va arriver ? L'assassin ! Ca fait des jours qu'il me colle au cul, j'pensais que Falleskogen le dissuaderait de me traquer, mais j'avais tort, faut que je me tire d'ici ! » Quelque chose dans les fourrés se mit alors à mouvoir. « Aaah ! Il est là ! »

Zorkharr se retourna dans l'expectative d'apercevoir ledit spadassin, une inattention dont profita le gaillard pour frapper derechef, galvanisé par la menace d'une exécution certaine s'il ne tentait pas maintenant le tout pour le tout. Il se releva et s'élança sur le barbare pour lui subtiliser le surin qui ballait à son ceinturon, mais celui-ci ne l'entendit point de cette oreille. Son coude cogna brutalement la denture ennemie qu'il fit éructer de l'hémoglobine, assommant succinctement l'impudent qu'il maintint debout tout en s'emparant de la lourde hache qui ornementait son râble. Là, il trancha net le bras du jeune homme, que la douleur foudroyante réveilla tout de go et qui poussa un hurlement à en faire frémir les feuillages. « Qu'est ce que t'as pas compris dans mes phrases précédentes ? » L'individu contempla avec horreur ce qu'il restait de son membre sanguinolent, avant que le surin dont il avait désiré s'emparer ne s'introduise dans sa bouche pour couper la chair, puis ce fut les phalanges du Krorag qui s'y aventurèrent pour lui arracher la langue. Il laissa le corps encore en vie tomber sur le sol et vomir une nappe purpurine, pendant qu'il observait avec un bref intérêt l'organe qu'il venait de glaner. « Je vais éviter de manger ta langue, ta verve est trop casse-couilles pour que j'en hérite. » Il jeta négligemment le piètre trophée, mira le bougre agonir le temps d'un instant, puis brandit son arme dont le fer affilé s'abattit sur le thorax pour en briser la cage et éclabousser les alentours d'une pluie vermeille.

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MessageSujet: Re: If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise ☼ Illyria   If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise  ☼ Illyria EmptyMar 27 Mai - 18:13

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La traque durait depuis des semaines. Fraîchement nommée Eliminatrice, Illyria ne pouvait que s’attendre à ce que les contrats se fassent plus laborieux mais se faire ainsi balloter de contrées en contrées par une simple proie, telle la première gourdasse venue, tenait de la plus minable galéjade.

Sauf qu’il était preste, le coquebert ! Et doté d’une chance des plus surprenantes. Jamais encore il ne s’était retrouvé parfaitement isolé et il semblait toujours se tenir de telle façon qu’elle devait se positionner selon des angles impraticables pour l’éliminer proprement. Or, la Sycophante refusait tout bonnement de ternir la réputation de la guilde et n’offrait que des agonies propres et promptes. Qu’il ait conscience de sa présence l’agaçait mais sa propension à lui filer entre les doigts faisait monter des bouffées de colère au creux de sa poitrine et les imprécations pleuvaient entre ses dents serrées.

De la colline des suicidés au lac des brumes, le misérable lui avait fait couvrir plus de territoires en une poignée de jours qu’elle n’en avait eu l’occasion de toute son existence. Epuisée, sa bourse outrageusement allégée par les provisions et le fourrage qu’il avait fallu acquérir, et ses hoseaus proches des lambeaux à force d’intempéries et de séjours dans la bauge, Illyria n’avançait plus que portée par un mélange de fierté personnelle et de rêveries ensanglantées. Oublié depuis longtemps, l’honneur d’une mort élégante ! Les hurlements du fifrelin promettaient d’être une musique ô combien douce à ses oreilles après tant d’humiliations et elle élimait désormais ses lames plus consciencieusement que jamais. Avoir dû abandonner sa monture à l’orée des bois de  Falleskogen n’avait guère amélioré son humeur et, si elle avançait à pas feutré parmi la luxuriante végétation de la sylve, la rage bouillonnait au fond de son cœur, chaque effluve prenant la délicate touche métallique du sang frais.

Présumant de l’itinéraire de sa proie – il suivait la même piste depuis hier, oubliant les précautions élémentaires de la bête traquée de peur de se perdre –, Illyria avait levé le camp à l’heure du loup afin de le devancer. Une paire d’heures, de nouvelles estafilades et une écharde plus tard, elle se trouvait jugée sur la fourche formée par deux branches basses du seul arbre lui ayant paru relativement inoffensif aux alentours. Falleskogen n’avait jamais été réputée pour son hospitalité et elle avait déjà manqué de se faire arracher une jambe par une bête aussi sournoise qu’inconnue et ne désirait nullement retenter l’expérience. Calant le havresac élimé qu’elle transportait partout sur la branche la plus épaisse, elle entreprit de remonter l’arc nu qu’il avait abrité tout en pestant contre sa propre présomption au moment d’accepter le contrat. Si Vex avait voulu le confier à un Eliminateur plus chevronné, c’est qu’il avait de bonnes raisons – des raisons qu’elle aurait dû écouter au lieu de s’insurger contre le peu de cas qu’il semblait faire de ses capacités. Apprendre à taire son orgueil lui aurait évité bien des désagréments, notamment celui de se retrouver perchée au milieu d’une sylve hostile, les bras endoloris à force de bander son arc.

Le bruit de sabots écrasant les fourrés manqua de la faire culbuter au sol et elle ne se ressaisit qu’au prix d’une flèche brisée contre l’écorce de son perchoir. Se mordant la lèvre pour retenir une bordée de jurons, la Sycophante tira une nouvelle pointe de son carquois pour plus de sûreté et observa le cavalier. Malgré son imposante stature, Illyria fut surtout intimidée par la longue tresse noire qui battait la peau aussi nue qu’hâlée de son dos. Une telle chevelure couplée à tant de chair exposée au sein même de Falleskogen lui conférait une allure menaçante et elle ne put s’empêcher de frémir légèrement lorsqu’il mit pied à terre, faisant rouler sa lourde musculature sous le bronze de son épiderme.

« … HO !! »

Fascinée par le mouvement, la jeune femme n’avait remarqué ni l’arrivée de sa proie, ni sa tentative suicidaire de faire main basse sur la monture du géant et elle manqua à nouveau de bataculer dans les taillis lorsque l’interpellation tonitruante la tira de son observation.
D’un bond, l’homme était sur l’inconscient, l’envoyant goûter au mélange de feuilles mortes et de terre poussiéreuse du lit forestier. Et là où toute personne censée se serait jetée à genoux pour implorer son pardon, l’imbécile se mit à se débattre, hurlant ordres et blasphèmes à la face du géant.

« Quoi ? Qui va arriver ?
- L'assassin ! Ca fait des jours qu'il me colle au cul, j'pensais que Falleskogen le dissuaderait de me traquer, mais j'avais tort, faut que je me tire d'ici ! »


Aussitôt, Illyria banda son arc et en dirigea la flèche vers la nuque découverte de sa proie, envoyant valser le havresac à bas de l’arbre dans sa précipitation. Que ce couard ait révélé sa présence à une telle brute, elle n’en avait cure. Mais qu’il insinue son incapacité à assurer sa mise à mort était une outrecuidance qu’elle comptait bien lui faire payer sur le champ, prouvant par la même l’étendue de ces talents d’archère au géant, potentiel adversaire qu’il valait mieux dissuader de s’intéresser à elle de trop près.

Au moment où elle décocha, elle savait son tir irréprochable et voyait déjà l’empennage figé dans la nuque de sa proie. Cependant, et pour son plus grand malheur, le géant avait été distrait par la chute de son havresac et, profitant de son inattention momentanée, le malingre coquebert fit une ridicule tentative pour se saisir de l’arme pendouillant à sa ceinture. La flèche siffla non loin de son oreille mais ne due lui arracher qu’un bref hoquet de surprise, pas la chair, avant d’aller se perdre entre les arbres. Et sous les yeux aussi ébahis qu’effarés d’Illyria, le géant passa à l’attaque.

Une poignée de secondes suffirent pour que la proie qu’elle traquait depuis si longtemps et qui lui avait causé tant de tourments ne soit plus qu’une bouillie humaine agonisant dans ses chairs sanguinolentes. En temps normal, les éclaboussures écarlates l’auraient fascinée et auraient calmé la nausée qui lui tordait les entrailles suite à la violence de cette mise à mort. De sa vie, elle n’avait jamais vu d’homme arracher bras et organe à mains nues mais, si la terreur était belle et bien présente quelque part au fond de son être, l’ire absolue que provoqua l’échec de sa mission la fit si bien taire qu’elle bondit hors des fourrés, le bras tenant l’arc ballant le long de son corps et sa main libre tendant un doigt accusateur vers la poitrine – le ventre plutôt, vu sa propre stature – du géant.

« Par Dagoth, c’est quoi ton problème au juste ? Ta mère t’a pas appris qu’on n’accorait pas les contrats d’un Sycophante ? »

Plantée devant l’homme, l’Eliminatrice prit conscience de son insignifiance face à une telle montagne humaine mais, si elle déglutit par pur réflexe, elle ne se démonta pas. Après tout, même en plein cœur de cette maudite sylve, une telle mise à mort ne pourrait passer pour l’œuvre d’un membre de la guilde et il n’était d’ailleurs guère dans ses habitudes de revendiquer des réussites qui n’étaient point les siennes. Et une proie morte de la main d’un barbare, ça ne lui laissait que des cendres pour tout contrat et le goût amer de la défaite pour tout paiement.

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MessageSujet: Re: If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise ☼ Illyria   If you go down to the woods today, you're sur of a big surprise  ☼ Illyria EmptyMer 28 Mai - 11:33

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L
a patience d'un Krorag était généralement lacunaire, en particulier lorsqu'il était question de se faire escamoter un bien, qu'il eut s'agit d'un destrier ou d'un simple surin. Qu'avait-il espéré faire, au juste ? La désespérance enfantait d'actions folles, mais de là à provoquer un ostrogoth de son acabit, c'était que le bélître ne tenait réellement point à sa vie – ou qu'il y avait peut-être trop tenu. A bien y songer, Zorkharr n'avait fait que lui rendre servir en le débarrassant du poids de fuir, traquer à l'instar d'une carne de gibier qui frémissait au clabaudage du limier. Et sacré limier, pour avoir la témérité de pénétrer un lieu telle que cette sylve à la notoriété souffreteuse simplement pour occire un couard – mais après tout, n'en avait-il pas fait de même pour récupérer un bien petit paquet pour une si longue pérégrination ? De tout son soûl, il abhorrait la mélodie de l'or et la valeur que ce trivial bout de métal chatoyant possédait sur ce continent, c'était vendre son âme aux démons dans l'espoir de glaner la plus grosse récompense, et donc, la plus grande plausibilité de survivre. Mais à trop vouloir en faire, l'on finissait par se heurter à des embûches sépulcrales, et l'embûche en question renâcla avant de se pourlécher les babines pour récupérer les éclaboussures pourprines que sa dernière offensive avait générées. Il n'avait pas prévu d'holocauste aujourd'hui, mais ses dieux, vraisemblablement voraces de sacrifices brailleurs, en avaient décidé autrement. Et à présent qu'il avait débarrassé la surface du globe d'un misérable vie supplémentaire, il aurait été temps qu'il s'en retourne vers l'aire de la Corneille pour achever sa besogne et poursuivre son errance, l'aumônière ragaillardie. Mais à ses risques et périls, le gargantuesque cuistre en avait presque omis le spadassin qui avait expectoré l'une de ses flèches, qu'il avait à peine eu le loisir de voir fendre les airs pour estafilader l'oreille du désormais défunt. Là où d'autres auraient craint d'être la prochaine cible mouvante, lui, ignorait sciemment le danger, car après tout et autant qu'il le savait, n'y avait aucun contrat sur sa gueule archaïque. Les assassins talonnaient les rétributions et la gloire, paradoxalement à leur propension à la furtivité, mais rarement après les meurtres sans intérêt ni rendement. Toutefois, se faisaient-ils émissaires de l'exécution sommaire, motivés par la vengeance ?

Car aux pattes de l'animal hirsute, c'étaient bien tous les efforts apparemment déployés au cours des derniers jours du meurtrier chevronné qui gisaient. Le cadavre sanguinolent de l'échec, qui abreuvait les racines du Saule de son beau vermeil. Une scène digne d'admiration pour l'un, et prompte à faire culminer la colère à son apogée pour celle qui bondit hors des boqueteaux pour ajouter sa réplique à l'improvisation. Tout d'abord stupéfait puis incrédule, le reître se redressa de toute sa hauteur et contempla la harpie le désigner comme l'on crierait haro sur quelqu'un – et ce fut un peu ce qu'elle fit non sans emprunter de grands airs inopportuns. Même le hennissement de l'être hippique non loin de là sembla être goguenard, car ce n'était pas tous les jours que le Krorag se faisait ainsi vitupérer à l'instar d'un bambin qui aurait dérobé le jouet d'un autre, lui-même se demandait s'il ne s'agissait pas d'une piètre galéjade – et il y aurait certainement cru, s'ils ne s'étaient pas trouvés au milieu d'un environnement hostile. Et si dans les deux seules tirades de la sylphide, il y avait plusieurs éléments sur lesquels s'indigner, ce fut le plus impromptu qu'il choisit pour se lamenter. « Dagoth ! Dagoth ! Z'avez que ce nom à la bouche, c'est foutre qui celui-là ? » Dante lui en avait déjà parlé, mais ce n'était pas comme si le mastodonte se préoccupait des figures déifiées des peuplades du coin, il avait ses propres éminences divines à contenter. Il leva les yeux aux cieux et opina négativement du chef comme si tout ceci l'exaspérait, puis, concluant prématurément qu'il ne risquait pas grand chose en dépit de l'arc dans la main de son interlocutrice, il rengaina son imposante hache au fer de laquelle pendait un chapelet de dents humaines dans son râble. « Commençons par le commencement, ma mère m'a appris que les êtres avec une petite queue et une grande gueule ça se bute, que ceux avec une fente et des mamelles ça se baise et que les deux, ça se mange ! T'as besoin d'en savoir plus sur mon éducation ? Après la théorie, j'pense pas que t'aies envie de passer à la pratique. » Car si l'on suivait l'ordre énuméré, c'était au tour de ses cuisses d'être écartées, et il doutait qu'un quelconque bon samaritain émerge depuis la pénombre des frondaisons pour lui porter secours s'il décidait de la balloter en copulation sauvage.

Ceci étant dit, ses calots cerclés de sombre jaugèrent plus attentivement la femelle, étudiant tant les cambrures de son anatomie que les esquisses de sa physionomie. Ce ne fut qu'alors qu'il fit le rapprochement entre l'arc qui ballait près de son flanc et la flèche décochée plus tôt, les dires de feu le pleutre lui revinrent en mémoire, et sa tête s'inclina sensiblement sur le côté pour la mirer avec suspicion. « C'est toi, l'assassin pour lequel il se chiait dessus ? Une femme ? J'veux dire... « ça » ? » D'une mouvance de la paluche il désigna sa vis-à-vis, et deux perspectives naquirent dans son esprit : soit elle faisait diversion le temps que le véritable spadassin les contourne et saute sur l'échine du titan, soit elle l'était véritablement et le monde ne tournait plus rond. A force de truculences, Zorkharr en venait à s'étonner d'encore s'étonner. « Et après on s'indigne que tout va mal dans c'foutu pays. » Argua t-il pour lui-même dans son dialecte maternel, roulant les syllabes rugueuses d'un phonème de rogomme tout en secouant de nouveau le chef. Il se désintéressa un instant de la naïade pour repérer le colis qu'il avait fait tomber dans la rixe, et qu'il s'en alla récupérer au pied de l'arbre, visiblement peu inquiété. « Je sais pas c'est quoi un Sycophante et j'm'en branle gaiement, si c'est ta tribu et que ton guide t'a envoyée pour faire la peau à l'autre capon des bas-fonds, c'est qu'il voulait se débarrasser de toi, parce que t'es manifestement pas douée. Les femelles devraient apprendre à rester à leur place, ton époux doit vraiment mal te tringler pour que t'en sois réduite à courir les condamnés. Mais entre nous je m'en cogne complètement, dis que c'est toi qui la tuais si ça peut te faire mouiller, c'est pas comme si revendiquer sa mort me rapporterait quoi que ce soit, j'ai autre chose à faire. » Il s'apprêta à faire volte-face mais y renonça à la dernière seconde pour darder une oeillade assassine à la belle, qu'il pointa à son tour de l'index. « Fiche-moi une flèche dans le cul et j'te jure que tu finis comme lui. » Menace ou avertissement, peu importait, elle était prévenue, et il put se retourner pour se diriger vers sa monture.

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