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 My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell]

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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MessageSujet: My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell]   My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell] EmptyJeu 15 Mai - 4:59

Fiche © Quantum Mechanics
sylarne clanfell & jorkell ravncrone
  my pride is a crown, my wrath is a throne
 
U
ne liliale dextre suivait le cours sinueux d'un feston de soie crème, son doigt s'attardant sur les guipures qui façonnaient le fauve à la gueule bée. Les bouches jumelles, de centaines d'entre elles, tendaient leurs crocs ivoiriens sur la soie écarlate de son baldaquin, mais elle n'avait cure des lions rugissants sur fond rubicond, puisque sous le vélin de sa peau semblait s'étirer sa silhouette, une sibylline et obsédante forme qui disloquait l'indemne frontière textile, disséminant sous ses doigts les frissons réminiscents d'une nuit où il l'avait plaquée sur les draps rubescents pour l'y dénuder encore et encore. Une semaine s'était écoulée, depuis qu'il l'avait visitée pour la dernière fois. Et le temps semblait s'être fait abrasif, rongeant ses chairs et érodant la lithiase de son pensum pour la laisser profondément burinée d'une obsession qui la taraudait, sempiternelle compagne de sa solitude. L'écrin flave dévalait la colline adamantine de ses épaules, engoncées dans le satin smaragdin frappé de l'éburnéenne corneille, l'emblème de ses nippes contrastant violemment avec les fauves qui se déclinaient sur les draps. De deux oriflammes elle était désormais l'égérie, unissant le freux et le lion dans une seule et même filiation qui pourtant était plus que schismatique ; les antipodes se faisant non seulement phénotypiques, mais aussi idéologiques. Pourtant il lui semblait désormais que l’eurythmie de l'or et du jais n'était que plus mirifique encore, lorsque d'aventure elle captait d'une prunelle céladon l'éclat cuprifère de sa crinière sur l'ébène de celle de Lorkhan, les deux corps amarrés comme navires sur la grève d'une passion devenue antalgique, devenant remparts contre les écueils et les récifs, contre le ressac et les tempêtes. Sur ces draps somnolait le spectre de leur appétence, une vésanique chimère qui se faisait originelle insomnie, interminable anorexie. Et alors qu'elle avançait une main vers l'oreiller, saisissant d'un doigt incertain les vestiges fantomatiques de son ontologique présence, elle fut tirée de sa déréliction par une de ses suivantes qui, poussant la lourde porte de ses appartements, esquissa une révérence, les yeux balayant les voliges, consciente qu'elle apportait à sa férale maîtresse une nouvelle qui achèverait de l'empanacher d'une égrotante contrariété. « Sa Majesté le roi réclame votre présence auprès de lui et souhaite que vous partagiez sa couche cette nuit, votre Grâce. » Le freux n'avait pas réclamé sa présence depuis plus d'une lunaison et la lionne redoutait le conciliabule plus que toute autre chose. Il y avait une semaine déjà que Jorkell avait proféré coassantes menaces à son égard, jurant par l'Abime de la faire écarteler par ses légions entières si les médisances la concernant elle et le prince héritier s'avéraient vraies. Dès lors elle s'était évertuée à ne pas croiser sa route et à lui faire oublier jusqu'à sa présence, se mussant dans une absence en toute chose, les coursives mêmes de Jernvugge se trouvant délestées de sa régalienne personne nuit et jour. Et dans le tumulte des préparatifs pour la mascarade, elle était passée inaperçue, jouant de nouveau les spectres comme elle l'avait fait jadis entre les murs de Fortrekke. « J'ai fait préparer pour vous un bain dans votre boudoir, dois-je faire venir plus d'eau chaude ? » D'un geste de la main, la reine lui rétorqua sèchement : « Ce ne sera pas nécessaire, Aithirne. » Quittant le socle du baldaquin, laissant derrière elle les caligneuses anamnèses d'une passion qu'elle avait ressuscité d'une nostalgie éphémère, elle se laissa conduire dans son boudoir où l'attendait un bassin embaumant la fleur d'orange sanguine et le chèvrefeuille. Sur la crédence Aithirne avait déjà empli un sébile de myr dont elle se saisit aussitôt pour le porter à ses lèvres, la cinabre boisson jetant derrière ses prunelles d'exquises antalgies.


D
éjà la péronnelle s'évertuait à révéler sa lactescente nudité, faisant chuter aux pieds de la souveraine les lourdes nippes qui ceignaient sa taille, le froid nival qui sévissait dans la pièce faisant s'ériger les pointes de ses seins alors qu'elle altérait la surface lisse de l'eau pour s'y glisser entièrement, ses lippes léonines exhalant un soupir d'aise alors que la fébricitante chaleur embrassait le vélin de sa chair. Quand sa suivante eut oint son corps entier d'un savon au lait d'amandes, elle vêtit la reine d'une stola aux soies incarnadines avant de faire cascader sa cuprique crinière en lourdes boucles qui s'éprirent de la cambrure de ses reins pour en faire leur creuset. « Votre beauté n'a d'égale en ces murs, Votre Majesté... » Cynique, un sourire creusa l'églantine de ses lèvres alors qu'elle se séparait du calice crevant de vacuité. Cette vénusté, elle l'aurait volontiers toute dédiée à Lorkhan et pourtant c'était à Jorkell qu'elle l'adressait, vespérale obole dont elle ne souhaitait ni le gratifier ni le nantir après tout l'acrimonieux fiel dont il l'avait abreuvée. Mais la lionne se résignait à sa tâche, l'haleine avinée et les lèvres maculées d'un honneur qu'elle semblait avoir du avaler avec le devoir. De son hyménée elle ne trouvait félicité que dans l'adultère. Ironique aléas d'un sort qui se voulait moins que favorable à l'encontre de sa fille à la chevelure d'or. Et alors qu'elle s'extirpait de ses quartiers, foulant de ses pas félins le marbre jaspé de jais et d'ivoire de l'Aile du Dragon, elle sentait son souffle fredonner le requiem d'un cœur éteint, puis saccadé et vésanique, fracassant l'ergastule osseux de sa poitrine lorsqu'elle aperçut le lourd portique des appartements princiers gravé de la corneille. Et malgré elle elle stoppa sa progression, ses prunelles sinople embrassant les anfractuosités de la porte alors qu'elle sentait ses forces l'abandonner à une nouvelle asthénie, plus morfale encore. Le savoir là, à quelques pas la tétanisait, la faisant se statufier pour n'être plus que l'ombre d'elle même. Combien aurait-elle préféré s'abandonner au sanctuaire de ses bras, cueillant à ses lèvres le courage qui lui manquait en cet instant, chassant dans l'océan guède de ses yeux la fureur qui liquéfiait son impassibilité pour la faire défaillir ? Recomposant le masque de flegme qui s'était crevassé dans un instant de faiblesse fugace, elle exhala un long soupir et passa son chemin, ses pas la menant ostensiblement vers un calvaire vespéral qu'elle espérait bref. Les factionnaires se dérobèrent devant elle, poussant les lourdes portes qui menaient aux quartiers royaux où tout n'était que nitides candélabres, suppurant le devoir et l'ascétisme, comme si elle n'avait pas déjà été assez intoxiquée aux faux-semblants et à l'amour de façade. C'est mithridatisée par les menaces de son époux qu'elle lui servit un sourire teinté de subtiles nuances sardoniques, esquissant une révérence brève et leste. « Mon roi... » Sans plus de cérémonie, elle s'amarra au guéridon, rivant entre ses doigts diaphanes un calice cristallin qu'elle attacha à sa bouche, mouillant le quai de ses lèvres de flots grenat avant d'incliner la tête en direction de son royal mari, sculptant sur la lithiase lisse de ses lèvres une expression amère. « Je vous croyais résolu à l'ascétisme... ou occupé à faire brider vos chevaux pour les faire mener jusqu'à mes appartements. » Une indiscrète algarade qui rappelait les dernières paroles qu'il lui avait adressées, la menaçant de la faire saillir par tous les destriers de Ravenhole dans un élan de rage frigide dont lui seul avait le secret...

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Jorkell Ravncrone

Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale

Jorkell Ravncrone
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MessageSujet: Re: My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell]   My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell] EmptyLun 19 Mai - 2:25

If you think this as a happy ending, you haven’t been paying attention…

L’or. Qui le possède, possède le monde. Une morale terrible. Une morale que connaissait trop bien Jorkell Ravncrone, tandis qu’il lisait et relisait la note de ce qu’allait lui coûter les festivités en l’honneur de Veloth. Voilà bien quelque chose dont il se serait passé. Les dieux étaient morts de toute façon, ils s’étaient entretués sur cette terre comme les humains ou les elfes le faisaient aujourd’hui. Quelle importance ? Quel intérêt ? Le roi ne brillait pas par sa foi, à peine était-il plus dévoué à Catharsis, dont le feu lui était consacré de part sa naissance au plus froid de novembre. Mais quand bien même il aurait été question de fêtes en l’honneur de la créatrice de sa race, la corneille ne se serait pas montrée moins avare. Pas que la cupidité soit un des vices du patriarche, loin de là, celui-ci n’avait surtout que l’ambition, écrasant toute vertu car le rendant aveugle, mais seul grand travers de son âme. Les autres étaient plus petits, plus négligeables. Cependant il avait fait bien des emprunts pour faire la guerre, et ses dettes étaient déjà assez importantes pour qu’il n’aille mettre des sommes rocambolesques pour amuser la plèbe et les notables d’Ibenholt ou d’ailleurs. Il ne pouvait pas y couper pourtant. Las, il porta à ses lèvres fines un verre de vin ambré. Avait-on idée des sommes nécessaires pour obtenir trois des cinq citadelles de Middolt – et plus encore pour les garder sous son empire ? Il était certes loin de la ruine, riche, marié à une femme plus riche encore, à l’abri du besoin pour des générations. Son regard éclata dans un scintillement de colère et de tristesse mêlées. Des générations. La belle affaire. Son fils aîné était mort. Son Lokmir. Et il était là, lui, sur le trône de jais rougit des sangs mêlés de Kalanar et d’Hulgard, appelé l’Usurpateur et maudit dans milles maisons autour de lui. Encore faudrait que lui, et les générations qui survivraient après lui, aient le temps d’en profiter. Il soupira.

Le pas claquant de son épouse qui entrait dans les appartements silencieux le tira de ses pensées. En réponse à sa révérence et son sourire ironique, elle n’eut le droit qu’à un regard froid, vide de tout sentiment. Leur mariage était sans amour – malheureux aurait-on pu dire, quoique le souverain ne fusse certainement pas de cet avis. Pas qu’il ne soit pleinement satisfait de cet hyménée, loin de là, mais pour lui l’amour était à laisser aux cœurs faibles, il se satisfaisait parfaitement d’un mariage sans amour s’il y avait respect et fidélité, comme cela avait été le cas pour ses premières noces. Mais avec la lionne des Clanfell, la tache était plus ardue qu’avec la Crowgale, et il se surprenait à trouver en lui une morgue similaire à celle que sa nouvelle épouse affichait en sa présence. Il ne supportait pas de la voir le mépriser ouvertement, ce qui provoquait chez lui une colère froide mais terrible. Jamais il n’était tendre, cela n’était pas dans sa nature sévère et froide ; par ailleurs il ignorait tout de la tendresse ayant pour son plus grand malheur déchiré le ventre de sa mère dans un désir de vie meurtrier en venant au monde, et par la suite grandit seulement avec un père autoritaire et violent. Mais malgré cette nature, sans doute aurait-il pu s’entendre avec Sylarne si elle avait au moins été courtoise et loyale. Il la regarda se servir sans un mot, rangeant tranquillement son papier. Sa tendre épouse, son cher amour. « Je vous croyais résolu à l'ascétisme... ou occupé à faire brider vos chevaux pour les faire mener jusqu'à mes appartements. » Ses doigts blanchirent alors qu’ils serraient soudain plus fort la coupe presque vide. Il prit la dernière gorgée du liquide pourpre et posa le cristal. Ses gestes étaient lents et calmes, tandis que sa rage se réveillait en lui. Elle aurait pu au moins avoir la décence de continuer de nier, la décence de ne pas remettre cela sur le tapis. Un désir violent de la voir à genoux devant lui, de la voir soumise et repentie, par tous les moyens le pris. Peut-être aurait-il du lever la main sur elle, pour lui apprendre, pour lui montrer, mais il y renâclait. « Cela pourrait se produire, si vous vous obstinez à tenter de me mettre hors de moi. » Ses lèvres se tendirent dans un sourire dédaigneux, pendant qu’il tendait la main pour se servir à nouveau. Détaillant sa coupe pleine, une ironie amusée passa sur son visage. « Vous buvez trop Sylarne. » En prononçant ses mots, il accompagna son propre vers jusque son visage non sans que celui-ci ne se soit un instant peint d’une ironie amusée. Voilà bien une futilité dont il n’avait cure, mais cela serait toujours mieux que de laisser son esprit vagabonder d’un rêve de vengeance à un rêve de violence en se rappelant l’abominable accusation que Kaedred avait porté contre la reine consort et le prince héritier. « Je pensais annoncer les fiançailles de Lorkhan avec l’héritière des Dragonfall lors du Grand Bal, cela serait certainement une bonne chose. » Il ne pouvait pourtant lutter contre son désir malsain de la voir mise à mal, et cherchant à jauger son expression il continua. « C’est une nouvelle dont nous nous réjouissons tous, n’est-ce pas ma chère ? »

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
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MessageSujet: Re: My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell]   My Pride is a Crown, My Wrath is a Throne [PV Jorkell] EmptyJeu 22 Mai - 21:24

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sylarne clanfell & jorkell ravncrone
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S
urin impardonnable, l'hyménée était son pandémonium. Avant même qu'on ne loge à la lisière de son occiput celui que le roi des freux avait affûté comme il avait aiguisé ses serres, on la vouait déjà à une indicible géhenne en lui imposant la présence méphitique de Lorkmir, comme si elle était condamnée à épouser un corbac plutôt qu'un autre sans jamais se lier au bon, au seul qu'elle désirait. Cette incoercible fatalité dont elle subissait les affres ne semblait jamais se lasser de la pétrir d'étourdissantes neurasthénies, lui infligeant châtiment sur châtiment dans une cyclothymie entropique implacable. Les vespéraux conciliabules avec son époux n'étaient qu'un symptôme de plus de cet égrotant fatum qui distillait sa strychnine à l'orée de son pensum, la rendant malade de cynisme et asthénique de morgue. Elle ne pouvait que cracher venin, elle qu'on entourait d'ophidiens carnassiers, se faisant céraste dans ce nid de vouivres. La rage larvée de son bourreau n'était plus une vulnérante crainte, qu'une froide averse qui crépitait sur les flammes de son hubris maintenant qu'elle s'était mithridatisée de son poison morfal, l'avalant à parcimonieuses lampées plutôt que d'une goulée gargantuesque et elle ne redoutait plus la noyade. Et sur l'abaque de son intellect, elle avait inscrit les scripturaires calculs dont elle empanachait ses moindres mouvements sur l'échiquier politique, mue par un instinct de survie qui, bien que primal, n'en demeurait pas moins soumis lui aussi à une compartimentation aseptique et cartésienne. La régalienne corneille ne manquerait pas de se disputer l'exuvie de son corps léonin, becquetant la moindre entraille sirupeuse qui oserait s'affranchir de son ergastule de chair pour exhaler ses remugles à l'air libre. Qu'il ose glisser une seule serre sur le vélin de sa peau et elle le lui rendrait au centuple, fauve tout autant qu'elle était férale dans la bastide où on l'acculait. Dusse-t-il lui faire miroiter de décadentes menaces, dusse-t-il entreprendre à son encontre de périlleux châtiments, elle ne trouverait catharsis que dans une vengeance qui ferait s'abattre sur le freux déjà en précaire position des milliers de francisques comme autant de couperets sur ses moindres velléités hégémoniques. La lionne accueillit donc la réponse à son outrecuidant phonème avec une placidité plus que cuirassée, galvanisée dans son équanimité par cette nouvelle impression d'être intouchable maintenant qu'elle avait érigé des remparts plus solides autour de la forteresse de ses affects. Et quand il fendit ses lippes longilignes d'une sentence paternaliste, elle ne put que lui opposer une expression perplexe mêlée de moquerie, indéniablement amusée par cet élan d'intérêt pour sa personne qui arrachait au roi un conseil plus que malvenu. Portant à nouveau jusqu'au quai de ses lèvres un sébile plein d'une houle grenat, elle fit s'ébranler la lithiase de ses lèvres pour lui souffler, sardonique : « Ne ressuscitez pas l'apophtegme paternelle, je vous en prie. Je croyais avoir enterré avec Sylar les ennuyantes homélies sur la tempérance... »


N'
y avait-il aucune prérogative à être reine, si elle devait souffrir également des gémonies de son époux comme elle avait enduré les géhennes de celles de son père ? Mais elle aurait du croire à la badinerie alors que la panoptique corneille coassait désormais, clouant à son échine dipsomaniaque d'intarissables vésanies pour faire s'effriter sa médullaire contenance. Il lui semblait que le freux tirait de ses méchancetés une jouissance plus grande encore que celle qu'elle tirait elle-même d'une libation antalgique. Pourquoi diantre devait-il se faire un point d'honneur à rappeler à sa férale épouse les affres d'une fatalité qui ne cessait de river entraves à ses poignets pour l'attirer inexorablement dans un gouffre bée à l'haleine frigide ? Tous ses cauchemars se réifiaient désormais devant ses yeux, dystopique amok qui la laissait chancelante à l'orée de son pensum aux flots agités. L'alliance entre le dragon et la corneille était une suite logique aux velléités des Ravncrone sur les Ashlands et aussi avertie était la Clanfell sur la rationalité d'une telle entreprise, elle ne pouvait concevoir qu'il serait arraché à elle par les abyssales souffrances d'un hyménée aussi aseptique que le sien. Et ce qui effrayait davantage la lionne n'était pas l'ombre d'un mariage aussi malheureux que le sien, mais bien les spectres mortifères d'une amnésie dans laquelle elle serait précipitée céans par le prince, redoutant plus que toute autre chose d'en être relayée au statut de passion éphémère ou de lubie enfantine qu'il convenait désormais d'écarter d'une main cruelle. L'axiome de son existence était désormais liée au prince et plus que jamais ses paradigmatiques aspirations passaient à travers leur relation adultérine. Et peu lui importaient les stratagèmes du freux, elle ne comptait pas demeurer impuissante spectatrice, réclamant la part du lion comme si elle lui revenait de droit. L'atrabilaire jeu dans lequel son seigneur et maître semblait se complaire en cet instant laissa néanmoins la lithiase de son visage inaltérée alors qu'elle glissait vers lui des prunelles céladon plus qu'amusée par cette prestidigitation affective dont il tentait de l'étourdir. Sa rhétorique était-elle à ce point déficitaire pour qu'il se laisse aller à de si puériles tergiversations ? Croyait-il que le sort en était jeté et qu'en déplaçant un pion sur l'échiquier il avait le droit de crier échec et mat ? La reine vit fleurir sur ses lippes incarnadines un sourire narquois qui en disait long sur ce qu'elle pensait de cette si gauche dialectique. S'il croyait le fauve incapable de mordre puisqu'aux fers, il se fourvoyait. Un seul regard sur la lustrine de ses prunelles suffirait à comprendre qu'elle n'était nullement touchée par le fleuret de sa lexie. Les manigances de Jorkell n'auraient pas raison du fil de leur passion coupable ; seul Lorkhan aurait le dernier mot, au final. Se jouait alors sur le théâtre de leur rhétorique respective une lutte des titans qui se solderait inévitablement par une défaite cuisante pour un camp ou pour l'autre. Et par Catharis, elle ne se contenterait pas de feuler pour menacer. « Oh, je me réjouis effectivement de telles alliances, mon Seigneur. Et pourtant je ne peux m'empêcher d'y voir une occasion pour les Dragonfall de reprendre ce qui leur revient de droit. » Attachant une griffe au cristal de son calice, elle toisa le freux du haut de ses mirettes glaciales. « Vous êtes vous même en mesure de constater l'ampleur de l'acrimonie d'un esprit féminin lorsqu'il se mêle des affres du pouvoir. Je trouve paradoxal que vous ne voyez pas en cette union les prémisses d'une velléité askevaloise qui pourrait précipiter la chute de notre dynastie. »


U
n piège se trouvait-il au détour de son ironique phonème ? Rien n'était moins sûr. Et si Jorkell devait percevoir quelque chose dans la psyché de ce regard léonin, c'était bien la volonté de conserver les Ravncrone au pouvoir dans la Ville veuve de Septentrion. Les intérêts de Lorkhan se conjuguaient parfois aux appétences du père et si le roi n'y voyait que les viles entreprises d'une femme jalouse, il n'avait pas saisi les subtilités de cette vénerie à laquelle ils se prêtaient tous deux. Il était, de surcroît, de notoriété publique que le monarque déchu des Ashlands n'entretenait à l'égard de la maison zinzoline aucune sympathie, ne rechignant pas à contracter une alliance de traître avec l'Ebonhand pour discréditer le patriarche Ravncrone. Si l'Usurpateur croyait dompter la maison cendreuse d'une union maritale, il était plus ingénu encore qu'elle le croyait. Sa main vint caresser le cristal limpide avant de s'en saisir alors qu'elle s'avançait vers son époux pour lui faire face. Nulle animosité ne brillait néanmoins derrière l'éclat malachite de ses yeux, qu'une froide et stérile logique qui n'avait plus rien à voir avec le ressac de ses affects malmenés. Il lui semblait qu'en un seul instant tout n'était devenu que stratégie politique, une implacable réalité avec laquelle elle devait composer sans relâche, haranguée de toutes parts par un échiquier aux destins pluriels qui ne sombrait jamais dans la léthargie. Et aussi impérieux devenait l'orage de son hubris aussi inane était l'obligation de voir les affronts lavés par la vengeance. Étonnamment et malgré l'inimitié que partageait le couple royal, il n'en était pas moins alliés de circonstances menant la même barque vers la même destination. Leur dénominateur commun était Lorkhan. Et s'il ne voyait pas en la relation adultérine de sa femme et de son propre fils une finalité commune, il se complaisait dans une cécité qui causerait sa chute. Était-elle la seule à craindre la réponse du dragon bafoué ? « Je suis fatiguée. Lasse de voir les orgueils brûlants déverser leur poix sur notre alliance pour l'embraser et ne laisser dans leur sillage que cendres et apyres... » Sa voix s'était alourdie de lassitude, une lénifiante confidence qui libérait sa poitrine d'un lest permanent. Sa sincérité n'était plus claquemurée derrière des lippes tordues par la fierté. Il n'était plus question ni de fatuité ni du jeu  enfantin des egos. Elle leva vers lui le sinople de ses iris, sa peau se diaprant des flammes que buvaient les ombres éparses qui tissaient leur intimité. « Tout ce fiel déversé comme bile hors d'un épigastre amère ne concoure qu'à notre perte... Pourquoi nos affects esquintés se gaussent-ils de faire chuter nos moindres entreprises pourtant mues par un dénominateur commun ? » Les aspérités de ses lèvres embrassèrent à nouveau le liquide rubicond et elle prit place près de son époux, le socle d'une méridienne accueillant les vaporeuses soieries qui l'empanachaient. « Je semble pourtant être la seule à se souvenir que les Dragonfall ont vendu leur fierté pour s'inféoder à Hulgard, vous dépeçant de vos droits sur des terres que vous avez conquises au prix fort et vous retirant par de viles manigances un pouvoir qui aurait dû être votre absolument... Je croyais que les Ravncrone ne craignaient personne ; or vous voilà résolu à laver un affront par la douceur et la tiédeur. »

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