. Sous l’œil du Sire de Noirrécif défilaient les quelques mille hommes d'armes et cavaliers aux couleurs Karstreef. Moins nombreuses qu'a l'aller, les forces du "Reef", comme se plaisait les nobles à nommer le Seigneur de la Maison Kartsreef, restaient conséquentes pour une famille aussi modeste, mais faute de moyens financiers, et la guerre achevé pour l'instant, Lord Domeric serait bien obligé de renvoyer nombres de ces hommes à leurs vies de fermiers, de bûcherons, de forgerons ou autres. A l'instar de nombreux autres seigneurs, seule une fraction de son ost était composée d'une garde permanente et elle seule était suffisante comme garnison du fief familiale.

Lâchant ses hommes du regard, Domeric reporta son attention sur Noirrécif. Solide bâtisse aux murs sombres avec deux niveaux fortifications. Ce n'est toutefois pas les murs du château qui lui en avait donné le nom. La demeure était Karstreek était adossée à un pic rocheux, qui dévalait dans l'autre sens, comme un récif qui, lui, était bien noir. La forteresse faisait face à une rivière qui englobait Noirrécif et son roc dans une sorte de U. le fleuve constituait une autre défense naturelle. Qui que soit le bâtisseur du fief, il devait avoir une certaine expérience des sièges. Au dessus du Corps de Garde flottait la bannière de Ryam Karstreef, le cousin de Domeric. Un homme complaisant et impulsif, mais pas dénué d'astuce et qui avait son utilité de temps en temps. Il avait choisi pour emblème une Sandre bleue sur fond noir surmontée d'un chevron d'argent. Le poisson était l'emblème de la Maison Karstreef, et venu l'âge de l’adoubement, chaque membre avait le droit et était encouragé à créer son propre blason a condition que l’emblème familiale soit représenté.  Le prédécesseur et père de Domeric avait opté pour un silure noir sur fond gris. Domeric lui, avait pour sa part choisit le Brochet. Un brochet gris à l'aspect menaçant sur fond écarlate. Et aujourd’hui revenait le brochet dans son court d'eau, voir s'y la sandre avait sût tenir les lieux en son absence.

A priori, non. Car Domeric et son Ost s'étaient retrouvés coincés à un cour d'eau quelques jours auparavant, parce Sire la Sandre n'avait pas daigné menait la traque aux voisins récalcitrants demeurés loyaux à l'ancien roi, ou courroucé que le poisson se soit arrogé leurs eaux. L'Ordre avait si "bien" était maintenu dans le fief Karstreef, que c'est Domeric lui même qui avait dû réprimer ces contestations. Recette habituelle : pendre les leaders, et prendre en otages des héritiers. Deux en l’occurrence. La main mise Karstreef était encore fragile par endroit mais elle disposait du soutient d'autres, fidèles au régime actuel. Elle était encore trop fragile pour se permettre de se reposer sur des imbéciles ou des poids morts comme Ryam.

- Cousin ! l’accueillit ce dernier avec un grand sourire. Grande joie que de te revoir !

- La mienne, en revanche, s'en trouve ternie , répliqua Domeric avec son habituel calme et sa froideur coutumière. Retrouve moi dans mes appartements d'ici deux heures, nous avons à parler.

Deux heures plus tard et débarrassé de ses mailles et équipement militaire pour une tunique en cuir, le Sire de Noirrécif attendit la tête reposée contre le dossier de sa chaise, que son cousin, qui, en l'absence de fils, était son héritier, se présente. Pour l'heure, Domeric ne devait pas éloigner Ryam, pas temps qu'il était son seul héritier. Mais aussitôt qui lui naîtrait un fils, Domeric enverrait la Sandre patauger dans un autre fleuve, d'une façon ou d'une autre. Quand il se présenta, arborant sa précieuse poiscaille bleue sur sa tunique, Domeric pour toute réponse, se contenta de le toiser froidement, faisant jouer ses doigts sur l'accoudoir de son siège.

- Dis moi, cousin. La sandre est-elle cousine du poisson rouge pour avoir oubliés ses devoirs ? Ou ai-je devant moi la tare de toute l'espèce ?

Les yeux de ladite sandre trahirent sa colère, mais la seule réponse fût :

- Comme tu me l'a demandé, j'ai gouverné !

- Je te l'ai demandé, certes. Mais ce n'est pas pour autant que tu l'as fais.

- Si fait ! répliqua le cousin.

- Ah ! Sans s'émouvoir, le Sire de Noirrécif se leva de son siège et se planta devant Ryam. Hélas non ! T'as mission, était d'assurer l'ordre et l'autorité de notre maison sur nos terres, nouvelles comme anciennes et il se trouve figure toi, que j'ai dû rougir la limpide pour la franchir.

Et dire que pour l'heure, c'était lui, l'héritier de Noirrécif en attendant que Domeric ait un fils. A peine était il rentré de la guerre, que Lord Karstreek devait repartir au combat pour chasser les rebelles de ses terres, non sans emmener son imbécile de cousin.

Quelques semaines plus tard...

La traque des rebelles avait pris un certain temps, mais avait abouti à un résultat convaincant. Les forces rebelles avaient finalement accepter l'affrontement. Mieux, elles s'était exposées sur un terrain vierge où la cavalerie de Domeric pourrait être pleinement exploitée. Des semaines de poursuite a coupés approvisionnement et possibilités de retraite à l'ennemi portaient maintenant leurs fruits. Domeric etudia une nouvelle fois le terrain. PLat, hormis une colline qui masquait une partie du terrain sur le flanc droit de l'armée Karstreef. Au fond commençait à se dessinait les troupes ennemies. Le principale avantage de Domeric était sa cavalerie, chose que ne possédaient pas les rebelles. C'est pourquoi Domeric comptait essentiellement sur elle. Elle attendait derrière la colline, à l'abri des yeux ennemis tandis que son infanterie marchait contre celle de l'ennemi. Contournant la colline, la cavalerie Karstreef arriva sur les arrières rebelles tandis que l'infanterie fixait l'avant adverse.


Son cousin se retrouvait a faire la police près des frontières des terres Karstreef aux forces risibles qui résistaient encore. Une tâche assez simple pour survivre à sa complaisance et son impulsivité Maintenant que les problèmes internes étaient en bonne voie d'être réglés définitivement, il était temps de surveiller ce qui se passait à l'exterieur...