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 ghosts of a fugitive past (leogran)

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

Blaze Blackthorn
Ronce à la Rapière
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MessageSujet: ghosts of a fugitive past (leogran)   ghosts of a fugitive past (leogran) EmptyMar 8 Juil - 23:17

leogran & blaze

Ghosts of a fugitive Past


C
lanjord n'avait rien de familier pour moi. C'était la première fois que je m'y rendais, et ça n'était pas parce que je l'avais choisi. Lady Sylarne avait voulu retourner dans les terres des Clanfell, ce qui se comprenait avec les événements du Grand Bal et le chaos qui avait suivi. Je n'avais eu d'autre choix que de l'accompagner. J'étais, jusqu'à preuve du contraire, encore et toujours son bouclier-lige. Je ne pouvais pas l'abandonner, pas maintenant que le ciel s'assombrissait pour les souverains d'Ibenholt. Pour autant, j'étais tiraillée par ce que je savais, c'est à dire qu'Irinwe et Lady Jora étaient parties de Jernvugge et étaient sur la route, en chemin pour je-ne-savais-où. Étaient-elles saines et sauves ? Avaient-elles assez de gardes avec elles ? Réussiraient-elles à échapper à la poursuite que le roi Jorkell avait forcément ordonné ? Je l'ignorais, et ces pensées me tentaient nuit et jour : n'aurais-je pas plutôt dû enfourcher ma monture et cavaler jusqu'à les retrouver ? Mais non. Je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir. J'avais brisé ma parole, et je ne pouvais plus la briser de nouveau. Il en allait de mon honneur, et aussi de mon estime de moi-même.

J'avais pris congé de Lady Sylarne : nous étions en terrain sûr, elle n'avait pas besoin que je la suive dans le moindre de ses faits et gestes. Je m'étais donc mise à arpenter les couloirs du castel, l'armure qui grinçait à chacun de mes mouvements. J'aurais dû la faire huiler, mais je n'en avais eu nullement le temps. Et puis je n'avais pas eu la tête à cela depuis plusieurs jours. Trop prise dans des pensées bien sombres et inextricables. Le devoir, c'était bien un fardeau qui pesait sur les épaules de ceux qui devaient s'y soumettre. Ça, et l'honneur. Peut-être Lady Sylarne avait-elle eu raison, quand elle m'avait dit que le devoir et l'honneur n'étaient que des oripeaux pour les hommes, et que nous devions avoir d'autres valeurs et d'autres façons de faire. Mais qu'y pouvais-je ? Unique héritière de mon père, j'avais reçu une éducation foncièrement masculine et l'honneur et le devoir étaient de mes compères constants. Rien ne changerait. C'était le devoir qui avait guidé la plupart de mes pas jusque là : le devoir non pas envers moi-même, mais envers mon nom, mon lignage, mes ancêtres… et ceux qui m'étaient chers et proches aussi. Tourner le dos à Lady Jora n'avait pas été de gaieté de cœur, mais c'était l'amour filial et le péril familial qui m'y avait poussée. Un calcul dont je n'étais pas fière, mais que je pensais encore et toujours à peu près juste. La survie de la famille l'avait exigé : sans ce changement d'allégeance, les Blackthorn auraient mal fini, sans aucun doute. Et puis, à bien y regarder, rares étaient les familles nobles à ne pas s'être rangées du côté de la Corneille. Même les Snowhelm en avaient fait de même. Un soupir s'extirpa d'entre mes lèvres tandis que je repensais au patriarche de la famille au blason d'ours. J'avais trop parlé. L'honneur s'était effacé tandis que je l'avais revu, après tant de temps en sachant qu'il était dans les murs d'Ibenholt, mais sans pour autant chercher à croiser sa route.

Suffit, pestais-je brutalement en remisant son visage et sa barbe cendrée dans un espace inaccessible de mon esprit. Je n'étais au final qu'une péronnelle, tout du moins était-ce l'effet que je me faisais. Une sotte demoiselle qui s'était éprise, pensait s'en être défait, et constatait l'étendue de sa méprise. Cela ne pouvait poursuivre de la sorte. Je devais me faire une raison, je le savais, et quoi que je veuille en faire, je peinais à soumettre mon cœur aux recommandations de la sagesse. Le soleil décroissait et j'en conclus qu'il devait être temps de se rendre dans mes appartements pour ôter l'harnachement métallique. Dîner en armure était des plus inconfortables. Je l'avais déjà fait par le passé, mais tant que je pouvais l'éviter, j'appréciais les occasions. Me détournant de ces réminiscences tortueuses, je me forçais à réfléchir à l'apparence de Staltistler à cette période de l'année tout en retournant vers mes quartiers.

* * *

Mes bottes claquaient sur les pierres du long couloir qui menait à la salle à manger et il me semblait entendre un écho, sans pour autant que je sache s'il était imaginé ou réel. M'interrompant un instant dans mon avancée, je me retournai vers la source de l'écho, l'étoffe d'un bleu nuit bruissant sur le sol.  Je m'inclinais, comme on l'attend d'une dame en quelque circonstance que ce soit. Et, me redressant, je dévisageais le jeune homme dont la vue me perturba. Il ressemblait, quand on le regardait très brièvement, à une version plus jeune de Lord Snowhelm. Mais ce ne pouvait être Dralvur, puisque je ne l'avais jamais connu aussi jeune que cela et qu'à moins de sorcellerie, il ne pouvait retrouver un âge pareil. Non, le jeune homme ne pouvait être que son fils. Un de ses deux fils. « Leogran ? »

La stupeur passée, je m'approchais du chevalier que j'avais quitté jeune garçon aux Tours d'Airain. Me reconnaitrait-il ? Saurait-il qui j'étais ? Nous avions continué à échanger des lettres depuis la dernière fois que nous nous étions vus, là-bas. J'étais devenue, en quelque sorte, sa confidente, peut-être. Il ne savait rien du lien qui m'avait autrefois unie à son père, pas plus qu'il ne savait qu'un jour Dralvur avait envisagé de me faire gardienne de ses deux fils s'il lui arrivait malheur après le décès de son épouse aimée. Il ne devait jamais le savoir. J'avais connu l'enfant du temps où j'étais jeune mariée et que nous rendions parfois visite aux Snowhelm, mon époux et moi. Puis je l'avais retrouvé aux Tours d'Airain sans l'avoir prévu plus que cela : une fois que l'idylle s'était brisée avec Dralvur et que le voile aveuglant nos yeux s'était levé, j'avais pris la décision de partir pour Ibenholt… puis j'avais tourné bride en chemin pour redescendre aux Tours d'Airain. Il aurait été sot de me présenter à Ibenholt si je n'avais pas repris le combat armé. Là-bas, j'avais donc été de manière imprévue une amie pour Leogran. Cette amitié avait persisté, malgré la distance et les années, malgré les deuils et la douleur et je m'étais rendue compte qu'une tendresse quasi-maternelle s'était développée chez moi, à l'égard du fils de celui que j'avais aimé.

Leogran avait changé depuis ces années aux Tours d'Airain. D'adolescent, il était devenu homme. Je ne savais plus tellement où placer ma tendresse de mère par procuration. Et je restai immobile, comme une grande vache, ne sachant ni que dire ni que faire. Puis la raison revint et un sourire réellement heureux étira mes lèvres. « Mais oui, c'est bien toi. Que fais-tu donc ici, à Clanjord ? Tu as quitté les Tours ? Que se passe-t-il ? » ma dernière interrogation s'était faite plus inquiète même si je tentais de conserver un visage serein.

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Leogran Snowhelm


Leogran Snowhelm
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MessageSujet: Re: ghosts of a fugitive past (leogran)   ghosts of a fugitive past (leogran) EmptyVen 11 Juil - 0:33

Fiche © Quantum Mechanics


Ghosts of a fugitive past

blaze & leogran

Ombre parmi les ombres du complexe lacis de couloirs en pierre, la silhouette déambulait à défaut de connaitre le chemin d’une prompte avancée jusqu’à sa chambre. Elle guignait de gauche à droite, s’arrêtait devant un ornement ou une relique affichée là, sur sa route, puis poursuivait sans mot dire, plus intéressée encore qu’à sa précédente foulée. Ses onyx s’abreuvaient de l’environnement cossu et de très bon goût, lequel était enrichi d’un pactole fastueux, mais ne s’étonnaient pourtant point de l’opulence des lieux. D’aucuns n’avaient encore mis en doute les moyens nobiliaires de la famille qui, visiblement, aimait exposer sans inutile modestie pour se freiner. Pour Leogran qui avait toujours grandi dans la simplicité – à l’abri de la misère certes, mais peu habitué aux excès pécuniaires – il se plaisait à contempler la collection de tableaux et les justes goûts des Clanfell pour l’enjolivement.

Dès son entretien terminé avec la maitresse des lieux et un tour de chambre satisfaisant, il avait fui la solitude dans laquelle on l’avait abandonné pour arpenter les dalles de la propriété, friand de découvertes. L’esprit enveloppé du tissu de l’angoisse depuis qu’on l’avait mis aux nouvelles, il jugea bon de trouver panacée à ses affres dans une courte promenade – muée en son lot de pérégrinations ça et là, se limitant néanmoins aux corridors et à quelques pièces ouvertes, sans avoir à fouiner là où ses pas n’étaient guère le bienvenu. Emmouraché de son isolation, l’éphèbe tentait de la préserver autant que faire se peut en n’adressant qu’une attention minime aux quidams sur sa route, qu’il saluait brièvement d’un signe poli de la tête qu’on pourrait vite confondre à quelque dédain qui puisse exister dans le caractère revêche du fier étalon. Loin d’en être le cas, il n’avait que trop peu envie de détruire son esseulement par des échanges lassants, et son besoin urgent de réflexion l’échinait à suivre cette attitude sans plus s’en culpabiliser. Car bientôt l’heure se pointerait où il faudra discourir avec l’auteur de toute cette pantomime, celui qui l’incitait à l’état d’ermite et à tant d’affronts.

Lentement il se perdit dans la contemplation des richesses, a fortiori dans les méandres de ses pensées, jusqu’à oublier l’univers et ses rouages qui continuaient à tourner malgré l’absence de son esprit en ces terres. Et cela aurait perduré jusqu’à arriver à destination si ce n’était de la voix nébuleuse et claire à la fois, enrobée d’une note de surprise et de curiosité qui n’échappa pas au Snowhelm lunatique. Sa botte arrêta de sautiller sur la pierre après sa énième foulée, et le regard ne manqua pas de lorgner par-dessus son épaule pour s’assurer que l’ouï ne fabulait pas. On dévora la distance à grands pas sans qu’il n’ait à collaborer dans le processus, trop préoccupé à percer le voile des ténèbres pour découvrir son interlocutrice, et finalement on l’aida lorsque la silhouette entra dans le périmètre d’une flamme pour se montrer au grand jour.

« Par tous les dieux ! » s’exclama soudain l’héritier alors que la machine cérébrale venait tout juste de faire le lien entre cette femme et son passé avec une facilité étonnante. Car de tous les souvenirs devenus réminiscences au gré d’une mémoire surchargée, les images partagées en compagnie de l’illustre dame face à lui étaient de celles plus à même de rester ancrer sur les parois de sa boîte crânienne. Et si un jour il lui venait, malgré tant d’années, à ne point la reconnaitre sur la route, qu’on le mette à mort fissa pour l’offense ! Elle était son inspiration, sa confidente, son amie et bien plus; il la reconnaitrait parmi mille, cela malgré les années qui transformaient au burin son visage, bien loin d’être enlaidie d’une telle métamorphose. Et rien ne saurait décroitre la prestance dont elle fut toujours la source, pas même que la myriade de qualités faisant de cette femme un parangon pour l’homme qu’il était devenu. Tant d’années à se souvenir d’elle que via l’effigie qu’il gardait précieusement en mémoire, et qui épousait dorénavant la sagesse d’une dame forte et accomplie !  

Quoiqu’il sente peser dans sa voix l’inquiétude issue de telles retrouvailles, Leogran ne perdit rien de la soudaine allégresse qui le submergea à l’instant. L’ermite était soudain enclin à offrir sa compagnie à Blaze, et plus s’il le fallait; à elle, il lui donnerait absolument tout ! « Je n’arrive pas à croire que vous soyez bel et bien là. J’aurais pourtant dû me douter, quel sot je fais ! Vous accompagnez bien entendu dame Sylarne Clanfell dans ses excursions. » Dans un débordement soudain de joie, il s’empara de son bras pour le serrer avec affection comme sa senestre tapota délicatement son omoplate. Il ne pouvait tomber sur meilleure présence que celle-ci. Et comme un ange, elle arrivait dans ses moments de vie les plus sombres pour l’éclairer. « Être heureux de vous revoir serait si peu dire. » Il mit fin à sa liesse sur cette dernière note, retrouvant une sérénité nouvelle pour répondre enfin à ses interrogations, et ainsi museler les prémices d’une inquiétude qui n’avait pas lieu d’être. « N’ayez crainte, chère amie, si j’ai quitté les Tours, ce n’est point par quelque disgrâce qui soit, mais seulement pour retourner en ma tanière, là où se trouve ma place. » Il sourit, mais on discernait l’amalgame de chagrin et de peur lui vriller les lippes, car son futur lui apparaissait trop sombre et incertain. Il ne s’y attarda pas, poursuivant rapidement : « J’aurais dû vous prévenir par missive de ma décision, pardonnez-moi de vous avoir oubliée. J’ai l’esprit bien trop ailleurs ces derniers temps. Allons, ma chambre ne devrait guère être loin, nous serons plus tranquilles pour discuter. »  Sa chambre… là où, enfant, il s’épanchait en confessions sur l’épaule de son alter ego. « L’aile qu’on m’a généreusement apprêtée possède un salon dans lequel nous pourrons nous entretenir. J’ai tant de choses à vous dire que mes écrits n’ont su vous transmettre, faute à du courage qui se fait rare en ces sombres heures. Mais cela peut attendre. Rien n'est plus important dans l'instant que de savoir comment vont vos jours, ma dame. » Il l'invita à ce moment à marcher à ses côtés en direction de l'inconnu, avec, dans le coin de son esprit, l'espoir qu'ils arrivent à bon port sous peu.

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