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 (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.

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Jack Claymerie

Bouclier des Ebonhand

Jack Claymerie
Bouclier des Ebonhand
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ARRIVÉE : 16/04/2014
MURMURES : 377



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MessageSujet: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyMer 23 Avr - 6:42

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brother & sister claymerie
“ Dreams come true - they said - But they forgot to mention that nightmares are dreams, too.”
   

E
lle montait la garde comme à son habitude. Chaque soir, le roi s'assurait que la chevalier soit envoyée déambuler dans les couloirs de l'immense citadelle, le plus loin possible des appartements royaux où logeaient les plus importants dignitaires... dont la princesse Jora, coincée dans sa tour d'ivoire. La noble Claymerie avait donc pris l'habitude de patrouiller dans l'Aile du Phénix. Lorsque la nuit tombait, tout ce qu'elle pouvait entendre était le chuchotement des damoiselles se sustentant des derniers ragots juteux ou espionnant à une porte pour savoir avec quel lord leur copine trompait son époux. Et à chaque fois, la jeune femme à la chevelure noire était dégoûtée. Elle passait devant les radoteuses sans les regarder et souvent, elles pouffaient de rire en voyant Jack, vêtue de son armure scintillant aux reflets des lumières vacillantes. Les moqueries, elle était habituée. Une femme chevalier, quelle idée grotesque. Et dans cette partie de la forteresse, elle en était souvent victime. Puis, plus la nuit avançait et les âmes encore réveillées se faisaient rares.

Jack s'arrêtait parfois à quelques portes pour s'assurer que tout allait bien, croyant parfois entendre des bruits et surprenant de temps à autre des amants qui assouvissaient leurs désirs interdits. Jamais elle ne rencontrait de problèmes dans cette Allée si ce n'est l'habituel ivrogne s'étant perdu et qui essayait toujours de faire des avances à la femme chevalier de façon plutôt grossière. Bien sûr, elle le remettait toujours à l'ordre et il quittait les lieux de son pas incertain et maladroit. Ce soir-là n'était pas différent. La Claymerie s'aventurait dans l'Aile du Phénix, le regard perdu dans le vide. Elle marchait sans vraiment avoir conscience du chemin qu'elle empruntait, si habituée de passer par ces couloirs. Vêtue de son habituelle armure légère harmonisée de plaques de cuir, elle errait dans la citadelle. En temps normal, elle aurait tout fait pour rester à l'affût mais après tant de nuits passées en ces lieux sans que rien n'arrive, elle avait tendance à laisser son esprit vagabonder. Elle repassait certaines scènes de son passé en boucle dans sa tête, tentant de trouver des détails qui lui auraient échappés. La trahison de ses parents, ses années d'entraînement sous le couvert d'un sexe masculin, son adoubement et ses années de service pour le roi Hulgard.

Elle s'imaginait des jours heureux, rêvait de sauver le monde à elle seule lorsque soudain, elle sentit une main l'empoigner violemment et la plaquer contre la porte qu'elle venait de dépasser lors de sa marche de nuit. Elle tourna ses yeux couleur d'herbes fraîches sur l'ombre qui venait de "l'attaquer" et allait sonner l'alarme lorsque l'inconnu vint la réduire au silence en lui passant la main contre la bouche et y appuyant très fort. L'agresseur réussit à ouvrir la porte sur laquelle était compressée la femme-chevalier et il la poussa à l'intérieur de la salle. Vide, uniquement illuminée par la lumière blanche de la lune qui passait à travers les créneaux de l'immense fenêtre. Elle essaya de se débattre et tentait d'attraper son épée bien rangée dans son fourreau, mais elle avait peu d'espace pour manœuvrer et risquait de se blesser elle-même, en plus de l'inconnu. Il ne la lâcha pas une fois dans la salle, resserrant son étreinte sur Jack qui peinait à respirer. Elle tentait de donner quelques coups de coude, par ci, par là et cherchait un moyen de se libérer. Étrangement, elle ne se sentait pas en danger. Elle ne craignait pas pour sa vie. Si cet étrange attaquant voulait la tuer, il l'aurait déjà fait, profitant de l'étourderie de la chevalier pour lui planter une dague dans le dos ou autre châtiment fatal. Quelque chose, une intuition poussait Jack à croire qu'elle était en sécurité... du moins, qu'elle ne risquait pas la mort ce soir-là. Chantage, torture, menaces... peut-être.

Elle s'en voulait de ne pas avoir fait plus attention. Elle ne serait pas dans cette situation si elle était restée aux aguets. Se faire prendre par surprise était une grande humiliation pour la femme. Comment pouvait-elle protéger la princesse si elle ne pouvait même pas se défendre elle-même. Légèrement vexée par son manque de jugement, elle se débattit de nouveau, donnant un coup violent à l'inconnu dans les côtes. Cela sembla le fâcher puisqu'il vint planquer encore plus violemment Jack contre le mur au fond de la pièce. Sous le choc, une douleur vint assaillir son dos mais cela lui permis aussi de libérer sa bouche de son emprise. « Qu'est-ce que tu m'veux!? T'es mieux de courir vite avant que je te passe au fil de mon ép- » » Elle s'interrompit alors et tenta de reprendre son souffle. Sur ses dires, elle tentait d'atteindre le manche de sa lame.
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Greer Claymerie

Corbeau de Ravenhole

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptySam 26 Avr - 4:33

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but they forgot to mention that nightmares are dreams too
L
es liens du sang. Il ne connaît d'eux que le cruor, ce substrat vermeil qui glisse hors des corps, suppure par les pores et nourrit la mort. Et pourtant il l'épie, elle, s'enracine à l'angle panoptique d'une coursive pour laisser couler sur elle des orbes intrigués, comme le seraient ceux d'un rapace, clignotantes prunelles nimbées d'attention, s'empanachant de chaque courbe, de chaque mouvement, de chaque pulsations d'un cœur comprimé de métal comme s'il fut le sien. Ce lien du sang est bien là, sous le clapier de fer qui opprime ce cœur filial et il brûle en lui aussi, quelque part sous d'impavides couches de carne, quelque part sous cet amas de vaisseaux et ce conglomérat vermeil, quelque part entre une prunelle hyaline et quelques cristaux d'humanité, lambeaux insaisissables. La traque. Elle ne lui échappait pas et les affres du temps avaient engourdi une patience pourtant proverbiale. Il l'avait cherchée. Pourquoi ? Peut-être pour s'assurer que le noyau vital pulsait encore, là, sous la cage osseuse qui meublait sa poitrine. Peut-être pour toucher une autre fois le drap de sa peau, pour voir s'il s'apparentait au sien. Peut-être pour river ses yeux aux siens, juste pour savoir si elle pourrait le reconnaître, lire le sang qui mouillait derrière, lire le carmin qui en teintait le verre. Les orbiculaires s'attachent à elle, il incline imperceptiblement la tête, curieux, animal, guettant le moindre son, le moindre bruit. Il voudrait entendre sa respiration, voir ses fines lèvres exhaler un frimas, voir sa poitrine se soulever et la falaise de ses poumons s'affaisser. Puis les calculs heurtent la lithiase de sa dédaléenne encéphale. Il l'a connue quatorze années. Il la retrouve quinze ans plus tard. Plus de la moitié de sa vie plus tard. Il retient son souffle, se laisse avaler par les ténèbres. Elle approche. Il sent presque le fumet de son sang qui bat ses veines et irrigue sa peau. La traque. Elle n'y échappe pas. Dusse-t-elle être sa sœur, dussent-t-ils partager un quelconque lien de sang. Il y a si longtemps. Puis sa main happe le manubrium, s'attache au cuir de son poitrail et exerce une force décuplée par l'effet de surprise. Animal, charognard, anthropophage. On ne change pas sa nature. Il s'assure que le dos de sa sœur vienne embrasser les aspérités ligneuses de la porte et plaque une patte sur sa bouche, retenant un cri dans l'étanchéité de ses doigts. Non, pas maintenant, pas ici. Greer passe une main furtive derrière sa nuque, l'arrime à son épaule gauche et d'un mouvement vif la fait pivoter pour se retrouver derrière elle, l'autre dextre toujours rivé à ses lèvres. Puis, il ouvre la porte d'un coup de pied ferme et la pousse à l'intérieur avant de les claustrer tous deux, dans la pénombre chamarrée de mercure. La lune allonge ses vespérales langueurs sur le sol, renvoyant à l'oeil carnassier un éclat métallique.


E
t avant qu'elle puisse atteindre la garde de sa rapière, il enfonce ses serres dans ses épaules, la relève sans difficulté, la faisant une fois de plus passer devant lui, pour tenter de la maîtriser en lui rapprochant les coudes. La traque. Un sourire lacère ses lèvres alors qu'elle se débat. Cette fois, il sent les saccades d'un cœur affolé, il sent les vésanies d'une panique fiévreuse, une main sur son cou vient palper les affriolants battements qui frémissent sous sa gorge, crescendo implacable qui enivrent le chasseur, le poussent à consommer, lui aussi cette folie fratricide. La lutte l'émoustille. Toute lutte l'émoustille et l'arantèle de son esprit ne saurait souffrir d'une moralité. Liens du sang ou non. C'est lorsqu'elle rive à ses côtes une douleur palpitante, s'émancipant de son joug brutal, qu'il sent les réelles pulsions d'une appétence larvée. Il la mettra en cage ou il s'empalera sur son épée, il n'en a cure tant qu'il la maîtrise, la domine, la contrôle. Comme fauve affamé et rugissant, il la plaque au mur, le coude s'attachant à sa gorge pour l'asphyxier et la contraindre à abdiquer. La pierre mord le dos de l'oiselle, la force appliquée ne faisant que distordre davantage la courbure naturelle de son échine et elle lui profère vaines menaces, le souffle court, les mains toujours tendues vers l'estoc, unique porte de sortie d'un piège qu'il referme sur elle, relâchant son étreinte sur sa gorge pour enserrer ses poignets et les plaquer brutalement sur le mur, une jambe bien placée entre celles de sa sœur où cas où lui viendrait la charmante idée de viser l'épicentre de sa masculinité. L'épée git sur le sol, salvation métallique dorénavant hors de portée. Sa lippe s'étire en un arrogant sourire, ses dents blancheur d'os se diaprant dans la lueur diffuse de sa sélénite compagne. Il attend patiemment. Attend qu'elle calme ses ardeurs, que cessent les derniers soubresauts de son ascendance et les derniers tremblements frondeurs de son clapet. « Étrange façon d’accueillir son grand frère, Jacqueline. Papa et maman ne t'ont pas élevée de cette façon... » Fleur d'oranger et lait de chèvre. Un fumet qu'il renifle sans se cacher, un fumet qui lui rappelle son enfance. À quelques centimètres de son visage, il respire son souffle, leurs haleines se mélangeant, halitueuses. « Maintenant, si tu arrêtais de te débattre peut-être pourrions-nous célébrer nos retrouvailles... » D'un geste vif il attrape ses épaules, la fait pivoter et la pousse sur le lit. La traque. Il la rejoint prestement, se hisse à ses côtés avant de poser une patte sur l'épaule gauche de sa sœur,  la maintenant immobile, couchée sur le dos avant de se pencher sur elle, rivant le guède de ses prunelles au céladon des siennes. Sa peau. Il glisse une main sur son bras, parcoure de ses doigts le vélin de sa carnation, s'attardant sur les pulsations qui fusent à travers le linceul de son avant-bras, glissant jusqu'à son poignet pour saisir le poulx, régulier métronome qui le fascine. Ainsi étendu sur le côté, redressé sur son coude, il peut tout voir, tout sentir, tout entendre. Sa main se rive à son poignet qu'il cloue sur le lit, la surplombant à demi de son imposante présence, rapprochant son visage du sien, mêlant leurs souffles à nouveau. Ses lèvres. Il voudrait les goûter, les presser, les lécher, les dévorer des siennes. Ses lèvres. Il voudrait recomposer ce lien brisé, faire de leur distance une étroitesse et du temps perdu une caresse. Carnassier, famélique, affamé, il approche sa lippe de la sienne, quelques millimètres le privant encore de cette vésanie qui l'emporte et creuse son ventre d'une inanition hurlante. Puis, il laisse les mots tomber de ses lèvres, la caressant de son souffle : « On n'embrasse plus son frère ? »

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Jack Claymerie

Bouclier des Ebonhand

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptySam 26 Avr - 6:50

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L
e souffle court, tout le poid de l'agresseur fracassait ses os déjà entassés sous sa scintillante carapace de métal. Son métallique s'élevait alors, la longue lame, meilleure amie de la guerrière, vint s'échouer sur le sol de pierre. L'étranger - pas si étranger - semblait adorer cette bataille de deux corps, l'armure s'entrechoquant contre le mur dans un bruit de claquement aigu. Après de si nombreuses nuits à déambuler sans but dans cet immense corridor froid, elle se trouvait maintenant prisonnière d'un attaquant étrangement affectueux, une violence presque précieuse. « Étrange façon d’accueillir son grand frère, Jacqueline. Papa et maman ne t'ont pas élevée de cette façon... Maintenant, si tu arrêtais de te débattre peut-être pourrions-nous célébrer nos retrouvailles... » La révélation. Le choc dans le regard perçant de la chevalier et le plaisir dans l'écume des yeux du carnassier. Le mensonge était chose impossible, personne ne connaissait son nom emprunt de féminité, personne sauf l'exception de ses frères et soeurs perdus, disparus dans la brume d'une trahison parentale. Elle observait les traits de l'homme qui se prétendait son frère. Greer, le protecteur qui malmenait les vilains gamins qui ennuyaient la jeune Jacqueline. Cet homme plaqué contre son corps, l'immobilisant dans une lutte charnelle avait bien les traits de son grand frère au visage vieilli, mais ce sourire sadique sur le coin de ses lèvres ressemblait bien plus à celui d'un animal salivant devant sa prochaine proie, totalement à sa merci, qu'au souvenir qu'elle avait d'un lien du sang.

Célébrer des retrouvailles qu'il disait? Ils n'auraient jamais eu à se quitter s'il n'avait pas disparu, la laissant derrière. Où était-il lorsqu'elle avait eu besoin de lui, pleurant face aux têtes tombantes de leurs géniteurs. Il n'était plus le garçon dont elle se rappelait, il était animal, créature au regard affamé. Son souffle s'entremêlant au sien, cette proximité la troublait, le corps de la femme tremblant devant cette insistance. De peur? De colère? D'indignation? Toutes ses sensations venaient chatouiller le bout de ses doigts. Sans pouvoir protester, aucun mots ne sortait de sa gorge étranglée par la surprise et un coude bien placé, il la projeta contre un matelas. Son dos s'enfonçant dans le lit qui amortit sa chute. Mouvement de recul, mouvement de fuite, elle tentait de se faufiler, quitter le confortable nid du sommeil que déjà, son frère, cet animal, se jetait à ses côtés, la surplombant, coincée de son emprise. Doigts baladeurs qui viennent se glisser contre ses veines où coulait le même sang que le sien. Un toucher étrangement attentionné, comme si sa peau était précieuse, qu'il ne fallait pas l'abîmer pour ressentir chaque exaltation de ses soubresauts. Et de nouveau, cette proximité, cette intimité lorsque la bête nommée Greer vint balader ses lèvres à quelques millimètres des siennes. Son souffle caressant sa peau blanche et venant imprégner les mots sur son être. « On n'embrasse plus son frère ? » Insinuation incestueuse? Il était si près... trop près au goût de la chevalier, malgré ses espoirs de retrouver son grand frère un jour, soudain, elle regrettait ses prières que les Dieux avaient exaucé d'une drôle de façon, une façon de se moquer que la noble déchue.

Un simple mouvement vers l'avant et elle goûterait les lèvres du Corbeau, déformées par un rictus ténébreux. La révolte vint se plaquer sur les traits de la Claymerie, la seule qui avait encore tous ses esprits dans ce duo qui dansait alors une valse endiablée. La main du frère gardant le poignet de sa précieuse petite soeur prisonnier, il dominait et il aimait cela, elle le voyait par l'éclat brillant de ses iris bleus si près de son visage. « Et depuis quand mon frère adoré m'attrape comme si j'étais qu'une simple putain. Depuis quand Greer Claymerie ressent le besoin de fondre sur sa soeur comme ça? » L'accusation emprunte de provocation fut alors suivie d'une tentative de se débattre, glisser hors de son étreinte intime. D'un mouvement agile, rapide, elle réussit à le dé-balancer et leurs deux corps enlacés roulèrent sur le lit. Jack prit soudain le dessus, chevauchant alors son frère, agenouillée sur lui, les jambes de chaque côté de son bassin. De ses deux mains, elle plaquait les épaules larges de cet animal profondément dans le matelas. La proie cherchait un moyen de se défiler, échapper aux griffes de son prédateur. Son coeur tambourinait dans sa poitrine dissimulée sous la plaque d'acier argenté, une poitrine qu'elle avait si souvent pris la peine de cacher et compresser sous des bandages. Et étrangement, à cet instant, elle se sentait suffoquer, comme si l'air n'arrivait pas à emplir ses poumons que l'excitation, l'adrénaline noyaient.L'éclat de la lune sur son épée venait se refléter sur eux, attirant légèrement l'attention de la chevalier. Elle devait se l'approprier... se l'approprier avant lui... Il était pourtant son frère, pourquoi se sentait-elle comme une proie, chassée par une sombre âme, un sombre désir. Quinze années où ils avaient été si loin, à des kilomètres, des royaumes les séparant, simple souvenir et un oubli. Un frère qu'elle imaginait mort, ou les fers aux poings et à ce moment, ils étaient si près, s'entrelaçant dans une lutte semblable à celle de deux amants passionnés. Ardent désir de retrouver les liens du sang, briser la distance trop longtemps ignorée...
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Greer Claymerie

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyLun 28 Avr - 5:02

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A
h, dantesque bal des chairs filiales, valse des peurs et des appréhensions ! Dans le creuset de ses paupières coule le trouble de sa sœur, perturbée oiselle qui n'a de pennage que sa cuirasse, métallique chrysalide qu'il est tenté de lui arracher d'une griffe acérée, salivant qu'il est de voir le papillon qu'elle est devenue et de caresser de ses mains carnassières les labiles élytres versicolores pour les lui arracher si lui reprenait l'idée de lui opposer une quelconque fronde. Elle s'agite, tressaille. Il ressent les soubresauts des fuligineux muscles, là, sous le derme, ne connaît que trop leur architecture, fibres, ligaments, tendons. Et s'il lui en prenait l'envie, le tortionnaire n'aurait aucun mal à faire céder les tendons de son épaule, disloquer l'os et en dérider les ligaments, pourtant il se tient tranquille, rapace intrigué par les apanages de sa becquetance. Les joues crevées d'un sourire brillent d'un éclat coruscant dans les ténèbres voilées et le jusant de l'astre sélénite dessine sur ses dents laiteuses des clairs-obscurs menaçants. L'haleine halitueuse de sa prise se fait melliflue et il s'en abreuve, inhalant chaque respiration de sa sœur comme si elle eut été thaumaturge, désaltérante, antalgique. D'un pouce conquérant il arpente le tissu de son bras, remontant jusqu'à l'épaule avec une truculente délicatesse. Alors elle lui souffle, visiblement courroucée : « Et depuis quand mon frère adoré m'attrape comme si j'étais qu'une simple putain. Depuis quand Greer Claymerie ressent le besoin de fondre sur sa soeur comme ça ? » Il ne fait écho à ses paroles qu'avec un sourire avaricieux avant que sa captive se gausse d'un effet de levier pour le désarçonner. La masse de ses muscles se creuse dans le matelas alors qu'elle le surplombe, enserrant le bassin du tortionnaire pour l'immobiliser en rivant ses épaules de deux mains, comme si la gracile stature de sa sœur aurait réellement pu contenir l'éboulis d'une lithiase plus massive que la sienne. Oh, elle veut jouer. Greer n'ira pas s'en plaindre. Ainsi claustré, il lui oppose un sourire carnassier, se léchant la lippe inférieure avant d'y apposer un croc famélique, la tumescence d'une bestialité lubrique jouant l'indécente contre le giron de sa sœur. Les lueurs de la perspicacités ne sont pas nécessaires pour constater l'ampleur de son excitation, de sa fébrilité charnelle et son poitrail se tend alors qu'il lève abruptement le bassin pour le plaquer sur celui de sa sœur, la faisant perdre l'équilibre tout en relevant les avant-bras pour se saisir à revers des bras de sa sœur, les tirant vers le lit pour la faire chuter sur son torse. Un réflexe naturel oblige sa sœur à apposer ses coudes sur la poitrine de son frère pour éviter de venir percuter son visage et il l'enserre de ses bras avant de relever la tête, suspendant ses lèvres à quelques centimètres de son oreille. « Si j'avais voulu faire de toi ma putain, Jacqueline, tu n'aurais plus assez de force pour te débattre ni pour ouvrir la bouche. »


S
es lippes se glissent à l'angle de la mâchoire féminine, laissent une cicatrice évanescente et tiède alors qu'il relâche son étau, permettant à la jeune femme de quitter le port de son torse sur lequel elle avait mouillé le navire de son abdomen. Esquissant un nouveau sourire impudent il glisse ses mains sur la taille de sa sœur, la comprime de ses serres avant de relever les genoux, lui offrant un dossier sur lequel il la force à appuyer le dos, les hanches toujours plus rivées l'une à l'autre dans un ballet troublant. Il darde une langue famélique sur ses lèvres avant de river ses prunelles acérées aux sienne, mesquin : « Alors dis-moi donc, ma chère sœur pourquoi prends-tu tant de plaisir à m'enserrer de tes cuisses comme le ferait une catin ? » Sur le roc de son faciès séraphique se dessine une sardonique expression. « Je t'ai manqué peut-être ? » L'anamnèse avait avalé une pucelle pour lui recracher une femme et aujourd'hui il semble à Greer que sa sœur n'est qu'une inconnue de plus, un visage d'une vénusté aussi désirable que celle de n'importe quelle autre fleur nivéale s'épanouissant sous l'aquilon ibenholtois. Lui a-t-elle manqué ? Coquille vide, masque mussant le néant, il ne ressent pour elle qu'une ineffable curiosité, indicible attrait plus que fascinant et obsédant, comme si elle avait été une antagoniste jumelle, une épigone féminine dorénavant pastiche de l'égérie maternelle. Oh oui Jacqueline ressemble à la génitrice, cela ne fait pas de doute dans le dédale rachidien du corbac. Même architecture acérée, même céladon chamarré d'anthracite et de flave, même lippe églantine. Elle est belle, plus belle qu'il l'aurait escompté et il fouille cette silhouette des yeux, vrillant l'azur de ses prunelles affûtées sur chaque angle, chaque parcelle carnée... une main se glisse sur sa taille et il remonte le cours sinueux de sa cuirasse, explorant les moindres aspérités du métal d'un doigt minutieux. Pourquoi ne comprend-elle pas qu'il s'agit de sa façon de l'aimer, de rattraper le temps perdu ? Les érubescences d'une asthénique fièvre couvrent ses joues et il sent l'asthénosphère de son animalité prendre le contrôle de sa lithosphère, implacable tectonique qui fait se mouvoir sa poitrine par saccades. Une vénerie dont il est maître et prédateur. D'un geste, il l'agrippe sous l’aisselle, relève son bassin et la fait pivoter pour l'obliger à s'étendre sur l'oreiller. Et alors qu'elle se rive au matelas, il la surplombe à nouveau, ombrageant son visage du sien, posant une main sur la joue de la jeune femme pour la caresser avec une délicatesse méticuleuse alors qu'il cheville le guède de ses yeux au smaragdin des siens. Nulle trace de menace désormais, que cette inexorable intérêt croissant. Il lui souffle, presque dans un murmure : « Tu m'as manqué... » Ressent-il le manque au creux du vide ? Plus que quiconque. Il a accroché ses mains aux joues de sa sœur, puis il colle son front au sien, rapprochant à nouveaux leurs bouches. Les yeux clos, il attrape la lippe inférieure et la comprime des siennes avec aménité, goûtant au miel de leurs retrouvailles avec une chaleur renouvelée.

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Jack Claymerie

Bouclier des Ebonhand

Jack Claymerie
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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyMar 29 Avr - 20:28

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C
e sourire troublant et affamé qui étira les lèvres du tortionnaire... Elle analysait chacun de ses traits, chacune de ses expressions pour y déceler une pensée qui pourrait le trahir, lui donner un avantage. Mais à ce jeu, le Corbeau était bien meilleur, quinze années ayant aiguisé sa technique alors que Jacqueline s’était forgée dans l’honneur, la vérité. Les ruelles sinueuses qui forgeaient l’esprit de Greer étaient impossibles à lire, la chevalier n’arrivait pas à éviter le piège. Aussitôt qu’elle trouva le chemin vers la liberté, elle fut de nouveau prisonnière de l’étreinte du ténébreux qui l’obligea à se placarder à son torse, victime de son emprise. Et un frisson lui glissa le long de l’échine lorsque le souffle chaud du prédateur vint effleurer les courbes de son oreille, y plongeant des insanités aux traits de menace. Et elle comprit alors qu’elle ne se trouvait pas devant le garçon qui hantait ses souvenirs mais, un homme probablement capable des pires attentions, des plus funèbres désirs. Une distance s’était creusée depuis leur séparation et Jacqueline n’avait pas été là pour garder en laisse l’animal. La bouche se balade de l’oreille à la mâchoire de la femme, laissant une trace invisible mais bien présente qu’elle pouvait sentir contre les pores de sa peau blanche.

Sentant les muscles de Greer s’affaisser pour la libérer, elle se redressa d’un bond, en toute hâte. La distance entre leurs visages rassurante. Les cuisses du Claymerie vinrent se plaquer au dos de sa soeur « Alors dis-moi donc, ma chère sœur pourquoi prends-tu tant de plaisir à m'enserrer de tes cuisses comme le ferait une catin ? Je t'ai manqué peut-être ? » Le plus étrange dans tout cela, c’est qu’il lui avait manqué, en effet. De toute la fratrie des gamins Claymerie, Jacqueline et Greer avaient toujours été les plus proches. Elle était la seule à pouvoir calmer les excès de l’aîné, un baume sur une plaie toujours à vif qu’était sa nature de bête sans cesse refoulée et à peine un an les séparait d’être des jumeaux. Une fois seule et abandonnée, elle avait rêvé que son grand frère allait revenir vers elle, la serrer dans ses bras, la rassurer. Mais, il n’était jamais venu, la laissant aux soins du capitaine des gardes qui avait été alors sa seule famille à partir du moment où la tête de leurs parents venaient brûler le sol de leur souillure. Et à ce moment, son rêve se transformait alors en cauchemar, où elle retrouvait enfin son tendre frère devenu animal pulsionnel qui glissa sa main le long du métal froid de sa cuirasse argentée pour venir sculpter chacune de ses courbes féminines. Son armure est son seul rempart la protégeant du toucher doux et étrangement malsain de son frère.

Et de nouveau, ils pivotèrent. C’est encore une fois le Corbeau qui dominait le Bouclier, coup de bassin la faisant plonger dans les collines sinueuses du lit, s’effondrant sous le poids de cette lutte acharnée. Son dos venant longer les draps, elle sentait le poids et la fébrilité de Greer contre son corps. Caresseuse main venant masser délicatement la joue de la chevalier. Le sentiment de menace avait disparu, et Jack apercevait cette lueur de curiosité malsaine dans le regard écume de son frère qui susurra dans un murmure. « Tu m'as manqué... » Les légers poils qui couvrent le corps de la femme furent alors parcouru d’un frisson. Délectation ou horreur? Rassurée de savoir son frère à ses côtés ou troublée par son insistance, son besoin de la toucher? Elle avait plaqué ses mains contre les côtes de son ainé et relevé les genoux de chaque côté de son bassin dans une tentative vaine de trouver un moyen de le déloger de cette étreinte trop passionnelle aux yeux de la chevalier. Visage prisonnier des griffes du Corbeau, elle analysait chaque éclat froid se reflétant dans ses yeux de glace. Son front se colla inlassablement au sien, signe de proximité retrouvée. Et le rêve de retrouver son frère se transforma alors encore plus en cauchemar, une terreur nocturne bien réelle, lorsqu’il vint emprisonner la lèvre inférieure de Jacqueline entre les siennes.

Bien qu’il soit homme, un étranger à ses yeux depuis de si longues années séparées, elle ne pouvait se laisser aller à ce genre de démonstration, cette intimité. La surprise se placarda sur son visage enfoui dans celui de son frère. Toute agressivité avait disparu, toute lutte aussi… pendant quelques secondes. Un baiser qui sembla arrêter le temps. Appréciation et plaisir de sentir ses lèvres contre les siennes, toute la distance des quinze dernières années envolées dans la savoureuse délectation d’un baiser. La Claymerie se surprit à apprécier ce contact salivant, incestueux et soudain, une pensée vint la foudroyer de plein fouet, électrisant chaque parcelle de son corps. Et s’il allait plus loin encore? S’il laissait cette pulsion s’effondrer plus encore dans la folie pour posséder son corps tout entier? Jack se fit alors violence, serrant ses doigts aux côtes de son frère comme si elle avait l’intention de le prendre, là et maintenant. Elle entrouvrit ses lèvres, dans une délicatesse semblable à la passion, mais plutôt que d’envoyer sa langue dans la danse, elle vint mordre la lèvre supérieure du Corbeau. Une morsure violente, agressive, dans le but d’apeurer, blesser et créer de la douleur. Une morsure si forte que le sang se mit à couler sur leurs mentons entrechoqués. Et elle goutta alors au liquide rouge, celui qu’ils partageaient, le même qui coulait dans ses veines.

Son attaque vicieuse eut l’effet escompté, Greer éloignant enfin son visage du sien dans un mouvement de recul. Enfin libre de ce baiser, elle essayait de le repousser, toujours incapable de se faufiler, coincée entre le lit et le corps de son frère plus imposant que le sien. « Je n’imaginais pas qu’un manque, si fort soit-il, puisse te mener à vouloir me retrouver… autant. T’es content, maintenant? Je suis là, tu m’as vu, tu m’as goûté. Laisse-moi partir. » Un ton dur, empreint d’agressivité derrière lequel se cachait une pointe de surprise et de peur. Elle prononça ses derniers mots tel un ordre qu’elle donnerait à l’un des écuyers, un commandement clair et précis. Dans leur jeunesse, il l’aurait écouté. Elle était la seule qui avait ce pouvoir sur lui. Mais après tant d’années séparés, il avait changé et Jack ignorait s’il allait se plier à sa demande comme le gamin Greer l’aurait fait. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour chasser le sang de sa lippe inférieure, un goût de métal rouillé entre les dents. Elle ne bougeait plus, immobile telle une statue, incertaine de la réaction de l’ainé. Osant à peine respirer, elle était pendue aux lèvres sanglantes de Greer, impatiente d’obtenir une réponse, un simple espoir qui la sortirait de cette étreinte troublante et charnelle. Mais y avait-il lieu d’espérer un échappatoire face à un tel animal sujet à ses plus voraces pulsions?
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Greer Claymerie

Corbeau de Ravenhole

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptySam 3 Mai - 19:26

Fiche ©️ Quantum Mechanics
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U
n souffle halitueux dans une coquille de carne. Deux billes aux gemmes céladon rivées dans les orbites d'un crâne ivoirien. Un cœur affolé qui avale et recrache un substrat sanguin. Comme le sien. L'épicentre pulsatile électrise ses lèvres, déchire leur tiédeur d'une fébricitante chaleur qui se love au creux de ses joues pour irradier jusqu'au trône de l’œil, là, quelque part dans l'os rachidien. La soie églantine des lippes fraternelles lui semble en cet instant le plus nivéal des présents, une fleur qui s'épanouit sous les hurlements mortifères de l'aquilon septentrional et pourtant, elle déchiquette le suaire des retrouvailles filiales pour faire poindre un bourgeon de sang, là, à la commissure de sa lèvre. Le brasier de la douleur se fait effervescence et sous la laiteuse carnation se creusent sillons vermeil et lymphe âcre. L'animal se cabre, un réflexe qui instigue un mouvement de recul alors que l'oiselle s'échappe de la cage de ses bras et qu'il crache, fielleux, la bile couperosée qui remonte le cours de ses lippes. La ferraille d'un sang épanché par la fureur de sa sœur se fraie un chemin dans ses narines, puis dans sa gorge et il lui sert un sourire, visiblement amusé de voir la fragile jeune femme se faire impétueuse et violente. Elle n'est plus la Jacqueline de l'anamnèse, plus celle qui souffrait, stoïque et muette, des algarades enfantines. Elle n'est plus la Jacqueline de son enfance, celle qui se réfugiait entre les remparts de ses bras lorsque la tempête s'attardait au-dessus de ses épaules. Elle n'est plus la Jacqueline de Hvittjell, celle qui grimpait aux créneaux pour voir le jour se lever et sentir le vent dans ses cheveux alors qu'il l'enserrait de ses bras protecteurs, chassant les gouttes de pluie qui se logeaient sur ses joues. Et lui même n'est plus ce Greer-là, il n'est plus l'enfant volcanique, tectonique tantôt lithiase tantôt magma qui se mussait dans une apparente normalité qui ne lui seyait pas plus que le blason Claymerie qu'on avait brodé sur son pourpoint. La parentèle s'était évertuée à faire du fils intrus et marginal un simulacre de conformité, loin de l'atypie qui déformait ses pensées, rendant difforme une encéphale qui ne devait pas l'être. Et quand l'enfant clandestin avait tourné les talons, s'engouffrant dans l'immensité du vide qui le composait, il avait oublié ce que c'était que d'être humain ou de se faire croire qu'il l'avait un jour été. « Je n’imaginais pas qu’un manque, si fort soit-il, puisse te mener à vouloir me retrouver… autant. T’es content, maintenant? Je suis là, tu m’as vu, tu m’as goûté. Laisse-moi partir. » Il retire son dextre, desserre l'étau, ne comprend plus, se cherche. Déjà un surin se loge à la frontière de son occiput, la curiosité devient question, la question se mue en perplexité. La traque. Il n'a fait que cela depuis les dernières années, comme si la vénerie devenait nature intrinsèque et que d'homme il était devenu prédateur. Doit-il la traquer, elle ? L'estoc de ses pensées se liquéfie, métal fusionnel qui oint son regard d'acier à l'anthracite liquide, mercure moucheté des ombres lunaires qui flotte dans un œil atone. Que veut-elle, à la fin ? Qu'espère-t-elle ? Elle a tant changé et le veut, lui, inchangé. Le sourire qui ombrageait son faciès n'est qu'évanescence et il soupire, incertain. Il n'a plus envie de jouer, plus envie de la dominer... de cette manière. Éperdu d'interrogations il cheville son regard au sien, toujours plus incertain. Peut-il au moins être humain ?


L
a colère est là pourtant, sourde, stridente, spéculaire, ardente. Il vibre, frémissant sous le souffle mortifère de l'injustice. Pourquoi n'est-il pas comme les autres ? Pourquoi ne peut-il ressentir que les nuances manichéennes d'un spectre affectif dont ils partagent tous les moindres subtilités ? Pourquoi est-il né bête dans une peau d'homme ? La prunelle torve, il lorgne le faciès délicat de sa sœur, le fiel grimpant dans sa gorge, suppurant de la moindre alvéole pulmonaire des remugles infects, des relents bilieux qui l'obligent à sceller sa lippe toujours maculée de sang. Que veut-elle ? Dans ses souvenirs, elle n'était pas une égérie pastiche des parents Claymerie. Dans son anamnèse, elle ne voulait pas faire de lui quelqu'un qu'il n'était pas. Mais aujourd'hui les spectres se faisaient chair et les chimères fuyaient entre ses doigts sibyllins comme l'eau coulait sur l'aile de la corneille. Prostré, disloqué, il pose brutalement une paluche sur la gorge de sa sœur, l'enserre avec une force contenue, mais néanmoins présente, lui soufflant, les yeux suintants de rancœur : « Tu es comme eux tous, ne voyant en moi qu'un animal qu'on devrait mettre en cage. » Puis il relâche les griffes avec violence, la poussant sur le lit sans ménagement, se soustrayant lui-même du socle de leur lutte pour se relever, les poings si serrés qu'ils en sont exsangues. Qu'espérait-il ? Trouver en ce monde quelqu'un qui accepterait de voir en lui plus qu'un nécrophage, plus qu'un cannibalesque corbac ? Il vrille l'océan d'ombres mouvantes qui fuient les rayons de la sélénite en contrebas, s'oignant déjà des spectres valétudinaires qui enserrent son échine rachitique pour s'y cheviller et y implanter leur ténébreuse hégémonie. Leur caresse se fait lénifiante et sa colère se calme. Est-elle au moins consciente qu'en d'autres circonstances il l'aurait écorchée ? Retirant d'une lame acérée chaque lambeau de chair pour s'en faire une couronne, unique souverain de chacun de ses cris et de chacune de ses lamentations. Pourtant elle est là, intacte, indemne, immaculée et il n'a plus envie de lacérer la lustrine de sa peau, pas plus qu'il ne ressent l'inextricable besoin de faire d'elle une traque. Avalé par la vacuité, une frigide étreinte sur sa peau, il pose une main sur le carreau frappé par l'aquilon vespéral, l'acier de ses prunelles s'attachant au fil d'un glaive façonné d'ombres et forgé d'éclats lunaires. « Je n'ai d'humain que la peau et les os, désormais. Loin de toi, je suis devenu un fauve. » Puis il glisse ses yeux vers elle, le faciès alourdi par une carne qui se fait désormais fardeau, lourdeur incommensurable qui s'attache à ses os pour en étirer les tendons. Ce masque, il le révulse tout autant qu'il le leste de plomb. Greer n'a jamais été humain. Greer ne le sera jamais...


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Jack Claymerie

Bouclier des Ebonhand

Jack Claymerie
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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyDim 18 Mai - 0:24

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brother & sister claymerie
“ Dreams come true - they said - But they forgot to mention that nightmares are dreams, too.”
   

E
lle aperçoit soudain un sourire sur ces lèvres vermeilles de sang. Comme si cette provocation lui était amusante, simple frivolité. Il lui lance ensuite un regard perplexe et elle voit apparaître de sombres pensées sur le voile amusé de ses traits disloqués. Soudain, la peur agrippa les tripes enserrées de la jeune femme lorsque la patte agressive mais contrôlée de Greer vint se plaquer à la chair tendre de sa gorge. Même s’il ne pressait pas pour lui bloquer une quelconque respiration, Jack retint son souffle. Elle pouvait lire dans ses iris de glace toute la colère et l’incompréhension que son ordre semait dans les méandres de l’esprit traqueur du Claymerie. Le temps sembla s’arrêter et la chevalier craignait une réaction lugubre. Le sang du grand frère avait coulé sur ses lippes, il pouvait très bien décider d’en faire autant avec la petite sœur et ainsi mêler leur fratrie pourpre dans une baignade de liquide vital. « Tu es comme eux tous, ne voyant en moi qu'un animal qu'on devrait mettre en cage. » Le corbac la libéra enfin de ses serres dans un mouvement brusque, comme s’il se faisait violence. D’un coup sec et sans aucune délicatesse, il la renfonça dans le matelas inconfortable avant de se soustraire.

La Claymerie regarda son ainé se défiler à cette étreinte avec rage et ne put s’empêcher de laisser échapper un long soupir, comme si tout l’air comprimé dans ses poumons depuis les dernières minutes se bousculait à l’entrée de ses voies respiratoires. Il croyait peut-être qu’elle était chanceuse de ne pas être victime de ses sordides tortures, qu’en d’autres circonstances, il n’aurait pas hésité à faire de chacun de ses cris son extasie. Et pourtant, il en était de même pour la Chevalier. Statue rigide qui n’aurait pas hésité face à un pur inconnu de le soustraire à son agonie, débarrassant les terres middholtiennes d’un être si vile et sans honneur. Quinze années avaient façonnées un Greer animale ainsi que rapace et même si elle avait l’impression de se trouver devant un inconnu, Jacqueline ne pouvait oublier ce frère qui lui avait manqué, celui qu’elle rêvait de retrouver dans le bruit réconfortant des trompettes et autres acclamations. Il y avait toujours eu cette étincelle vorace dans les yeux de l’héritier, la jeune femme y avait même trouvé une enveloppe réconfortante lorsqu’elle était gamine. Mais, cette étincelle était devenue brasier ardent depuis qu’ils avaient été séparés et Jacqueline avait maintenant peur de se brûler. Mais voulait-elle qu’il soit différent? Voulait-elle vraiment le mettre en cage comme il le clamait ardemment?

Des sentiments confus s’emparaient de la chevalier alors que le chasseur se redressait et allait perdre son regard sur le verre des créneaux… elle jeta un coup d’œil à sa lame qui languissait sans vie sur le sol. L’idée de l’agripper et de transpercer le corps de ce futile corbeau la démangeait… « Je n'ai d'humain que la peau et les os, désormais. Loin de toi, je suis devenu un fauve. » Et même s’il était un fauve, elle ne pouvait se résoudre à l’éliminer tel un simple vaurien des rues qu’elle méprisait tant… Elle laissa donc reposer son épée par terre et leva son regard vers Greer qui avait glissé le sien jusqu’à elle. Les liens du sang étaient plus forts que sa peur, son mépris pour les hommes de son espèce. Comment avaient-ils puent devenir si différents une fois séparés? Malgré toute la haine qu’elle avait pu éprouver pour cet ainé devenu prédateur qui l’avait abandonné au délire d’une trahison parentale, la Claymerie avait autant envie de le frapper et laisser toute sa colère déferler sur lui, que le serrer dans ses bras et retrouver l’intimité de son étreinte animale. Jacqueline se redressa à son tour pour quitter les montagnes rondes du lit et vint entrelacer ses bras sur sa poitrine argentée. Immobile et droite, elle soutint le regard du Corbeau. Incertaine de ses sentiments, de ce qu’elle devait faire, elle garda le silence pendant quelques secondes. Elle digérait ses paroles comme un repas empoisonné. Elle avait envie de le réconforter, de lui dire qu’il était ce qu’il était et personne ne pourrait jamais le changer. Qu’elle l’aimait malgré toute son animalité mais, elle ne pouvait se laisser aller à de telles démonstrations. En temps normal, les êtres sans scrupules, qui jouissent du sang et de l’insanité des autres l’exécraient. Pouvait-elle le considérer de la sorte et oublier ce lien fraternel qui avait été si fort pendant leur enfance?

Elle avait l’impression qu’elle devait se séparer d’un jumeau attaché à sa peau et cette simple idée la déchirait du cœur au bout de ses doigts. Elle savait très bien qu’il avait raison mais une partie d’elle voulait le sauver de lui-même, même s’il pouvait la détester pour cela. Jack délia ses bras et s’approcha un peu de son ainé, un air perplexe mais rassurant étirant les traits fluides de son visage. « Je n’aurais pas besoin d’une cage si je voulais enfermer la bête. Je t’aurais déjà planté ma lame entre les omoplates… Crois-moi, je n’ai que faire d’une prison. » Elle vint résoudre la distance qui les séparait et vint plaquer sa main à son épaule pour l’obliger à pivoter totalement vers elle, lui faire face. Un geste brusque mais avec une pointe de tendresse. Elle le plaqua fermement contre la fenêtre cristalline pour appuyer ses dires. « Et, un fauve m’aurait déjà montré les crocs. » S’il n’était pas un peu humain, il aurait dévoré la pauvre chevalier après la morsure passionnée qui lui meurtrit les lèvres quelques instants plus tôt. C’était là toute la preuve qui lui fallait. Jack se disait qu’il n’était pas totalement une bête enragée, salivante devant sa prochaine proie s’il pouvait encore la reconnaître comme sa sœur, être blessé par sa perception qu’elle pouvait avoir de lui. La Bouclier savait qu’il pouvait être habité d’une humanité, même si elle se trouvait enfouie sous des années de délires pulsionnels. Mais, elle se doutait également qu’il pouvait être aussi imprévisible qu’un félin en cage alors, elle se recula un peu pour mettre le plus de distance entre leurs corps… encore secouée de leur lutte charnelle...
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Corbeau de Ravenhole

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyDim 25 Mai - 20:45

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Q
u'est-ce que l'anamnèse sinon une chimère galvanisée par les mânes et forgée par les spectres ? De l'amnésie il s'est fait une cuirasse, de l'oubli, un glaive qu'il tourne contre tout ce qu'il a été, contre tout ce qu'on le forçait à être. Durant toutes ses années, il n'avait fait que tourner un masque dilatoire devant leurs gueules méprisantes, ciselant dans son faciès jouvenceau les faussetés et les mensonges dont ils l'abreuvaient tous et qu'ils préféraient indéniablement à une cauchemardesque marginalité réifiée. Quelle dantesque histoire que celle du fils honni pour sa différence et dont la médullaire psyché n'avait été que déformée par un gabarit dans lequel il ne pouvait s'insinuer ! Et tout ce fard dont on l'avait empanaché avait si longtemps brûlé sa peau de sa céruse qu'il s'en était détourné entièrement, lavant sa carne écorchée sous de torrentielles averses de cruor ; l'anamnèse en fuite, il n'avait trouvé sa place qu'au détriment de l'abandon de son nom, de sa fratrie et des faux-semblants dont on avait maculé le suaire de son existence quinze ans durant. Quand il tourne des prunelles mercuriales vers Jacqueline, il ne voit que cette matrice, que cette docilité familiale. Elle a toujours été la fille prodige, une enfant Claymerie avec qui il ne partageait que l'antagonisme et l'altérité. Mais aussi divergents qu'ils étaient jadis, aussi proches ils avaient été, déjouant les affres de la fatalité et d'un déterminisme qu'on leur aurait hâtivement prêté. Que reste-t-il de cette filiation mémorielle ? Que fantomatiques réminiscences et fuyantes bribes de factum. L'orbiculaire azuréen toujours cloué à la silhouette svelte émaillée de métal, il n'y a sur son faciès séraphique qu'une placidité asthénique. Les premières lexies de sa sœur ont le mérite de façonner de la lithiase de sa lippe un sourire évanescent qui se dissout presque aussitôt, réprimant derrière le cachot carné un phonème qui se ferait indéniablement narquois. Peut-être n'étaient-ils pas si différents dans leur altérité, le Corbeau écimant existences vaines et le Bouclier éradiquant vies malveillantes. Lorsqu'elle avance une liliale dextre vers son épaule, il la toise dans un mutisme fragilisant, les lèvres toujours obombragées d'un sourire squale qui s'étire davantage sur son visage glabre lorsqu'elle le plaque avec lenteur sur le carreau de verre, son dos musculeux embrassant la surface lisse et nimbée de frimas.


L
a frigide étreinte lèche son rachis, grimpe une à une les vertèbres pour faire courir sur sa nuque des frissons primitifs. Ne lui a-t-il pas déjà étalé devant les yeux ses canines faméliques, entamant le vélin de leur précaire relation pour ne lui faire miroiter que bestialité et violence ? Peut-elle au moins saisir l'ampleur de cette bête famélique qui lui dévore les entrailles avant d'en ronger la moelle pour ne laisser que crachat empoisonné et glaire bilieuse ? Il oublie même ce qui l'a poussé à faire de sa sœur une vénerie comme une autre, lui tendant traquenard dans les coursives du château juste pour la voir se tendre sous ses assauts prédateurs, le parchemin de sa peau soumis à ses moindres desseins faméliques. Peut-être, au fond, vaudrait-il mieux ne plus la revoir, puisqu'il y a, dans ce conciliabule avec sa cadette, une méphitique inanition creusant son ventre fauve d'envies plus mortifères les unes que les autres. Lorsqu'elle retire sa main du versant de son épaule fuselée, il réprime un grognement insatisfait, l'épigastre en proie à une capricieuse chaleur qui se fait progressivement magmatique. Il n'a jamais connu que la concrétisation de ses pulsions les plus primitives, jamais soumis aux aléas répressifs d'une éthique normée. Les lois des hommes ne sont pas celles des bêtes et, animal, il rive à nouveau ses mains à l'ubac gracile des hanches féminines pour la faire pivoter, cette fois avec douceur, avant de la plaquer posément sur la surface hyaline des carreaux. Il amarre une main caressante au quai soyeux de sa mâchoire, presse finement les arêtes saillantes disséminant chaleur à la surface de la peau fraternelle avant de poser ses lèvres sur le berceau carné du front. « Je ne suis pas ce qu'ils ont voulu faire de moi, Jacqueline... » Il coule une main sur la lustrine de sa joue, glisse sa dextre dans la chevelure carbone pour sentir le flot soyeux s'étirer en rigoles d'ébène entre ses doigts. Il calque sa paume à la courbure du crâne, couronnant la nuque féminine pour l'enserrer et y distiller une tendre caresse. Les orbes claires sont toujours attachées aux siennes, diaprés d'un cuprifère éclat sous les cajoleries de la sélénite. « Je ne suis pas celui que tu espères, encore moins celui que tu veux me voir être... »


B
ête dans une carne d'homme, il attache un squalide sourire à ses lèvres longilignes avant d'attacher une dextre au pommeau d'un surin qu'il tire de ses nippes anthracite pour en plaquer le fil acéré sur la gorge féminine, obligeant la peau délicate à embrasser les aspérités effilées de la lame. Une main toujours rivée à la nuque, il la laisse cascader doucement sur le dos, caressant le sillon de l'échine qui se creuse d'un alluvion dans le métal ouvragé du plastron. « Ne t'y trompe pas, sœurette, je suis un fauve... » La patte se rive à la cambrure de ses reins alors qu'il la fait pivoter, la renversant pour la suspendre à un mètre du sol, la dague toujours lovée contre la gorge palpitante. Sans un mot, il exerce une pression minime sur l'épiderme, étirant une lézarde sur le vélum carné d'où perlent gouttes de cruor qui ne tardent pas à se muer en une dérisoire rigole sanguine qu'il regarde suinter de la plaie bénigne avec des yeux rapaces. Prédateur, il s'approche de la blessure, étire une langue qu'il imprègne du sang filial avant de caresser la peau martyrisée d'une halitueuse langueur, les exhalaisons ferreuses du cruor lui soutirant un sourire de squale alors qu'il relève vers elle des yeux cristallins, la commissure des lippes toujours maculée de grenat. « ...et seul le sang que nous partageons te préserves de mes plus bas instincts. » La relevant à nouveau, il l'accule une seconde fois au mur, lovant sa main sur la gorge poisseuse où s'étire un substrat carmin, exerçant une légère pression pour sentir pulser entre ses doigts le cœur malmené de la sylphide. Puis il parcourt la joue adamantine d'une bouche enfiévrée, avant de rompre leur étreinte pour glisser la garde du poignard entre les doigts de sa sœur, refermant ses paluches sur la main délicate pour l'obliger à tourner l'arme contre lui, sa poitrine embrassant avec fermeté la pointe effilée de l'arme qui glisse contre sa tunique. Relâchant son étreinte, il vrille ses yeux clairs aux siens, un sourire sculptant la pulpe de ses lèvres avec amusement. « Ton rôle est de châtier les criminels, les violeurs et les meurtriers. Je ne voudrais pas te priver d'accomplir ton devoir, de défendre la veuve et l'orphelin. » S'avançant vers elle, il ignore la lame qui entaille le tissu entamant sa peau pour faire perler le même sang qui irrigue les jaspures rubicondes de la sera ; il suspend son visage à quelques centimètres de celui de sa sœur, mêlant leurs haleines alors qu'il glisse des yeux faméliques sur les lèvres charnues et lascives de Jacqueline avant de les relever vers elle pour lui murmurer : « Je suis un fléau pour ce monde, personne ne me regrettera... »

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Jack Claymerie

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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyMar 27 Mai - 8:33

© crédit tumblr
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L
a chevalier croyait-elle vraiment que son frangin était encore Homme ? L’idée qu’elle fut été la dernière barrière qui le séparait de ses pulsions affamées était un fardeau difficile à porter. Elle ne pouvait se résoudre à accepter une telle idée et pourtant, c’était bien ce qui se passait. Avec un pincement au cœur, elle ne pouvait que digérer cette évidence. Doucement, le duo pivota et s’était alors Jack qui se retrouva le dos contraint à la baie dans un léger claquement cristallin au contact du métal plastronné sur la vitre claire. Les caresses lascives du frère la troublaient légèrement, mais elle n’afficha aucune émotion qui pourrait trahir ses pensées. Le derrière de sa nuque prisonnier de son emprise, elle entreprit un doux mouvement de recul lorsqu’elle sentit la lame effilée contre la peau de sa gorge. Était-il à ce point imprévisible qu’il était prêt à l’égorger, à l’instant ? Elle enserra le poignet de Greer pour essayer d’éloigner le couteau de son menton mais fut alors débalancée lorsqu’il vint la renverser dans un pivot agile. Décontenancée, elle est impuissante alors qu’il vint marquer sa gorge d’une égratignure sanguinolente bénigne. Elle agrippa son épaule pour ne pas chuter sur le sol froid.

Au contact humide de sa lèche sur sa peau tendre déchirée d’un filet sanguin, elle frissonna, comprenant l’étendue des sombres pensées fraternelles. Aucune barrière ne retenait ses bas instincts, si ce n’est le même sang qu’ils partageaient. Cette idée la soulageait tout comme la troublait. Quelles atrocités avait-il pu infliger à ceux qui n’ont pas le privilège d’être né Claymerie ? Son esprit vagabond ne put s’empêcher d’imaginer des scènes où règnent les cris et les pleurs de probables victimes. Et même si elle ignorait l’étendue des actes de son frère, elle n’était pas dupe. Greer Claymerie ; un personnage qui peuple les plus sordides histoires. Et il était son frère, celui qu’elle rêvait depuis si longtemps de revoir… plus que n’importe quel autre membre de leur fratrie. Croisant son regard vitreux alors que sa lippe s’étirait d’un sourire écarlate du sang de sa gorge, il n’y a plus aucune raison de douter. Fauve… il est devenu un animal sans elle pour le guider… Et il aurait sûrement succombé à ses plus sombres pulsions même avec sa parfaite petite sœur dans les parages. Elle avait certes eu un certain pouvoir sur lui, mais un tel appétit animal pouvait-il rester enfermé plus longtemps ? Leur séparation avait peut-être été bénéfique ? Épargnant à la chevalier d’assister à la déchéance de son fraternel. Ces pensées se bousculaient dans son crâne, elle avait l’impression que ses tempes tambourinaient hors de contrôle.

Le grand frère la replaqua au mur doucement et Jack resta immobile alors que le toucher étrangement doux du Claymerie venait s’étendre tendrement sur la petite plaie rougeâtre. Aucune échappatoire, acculée ainsi contre ce mur glacé. Elle se sentait prisonnière. De Greer, de son armure qui comprimait sa poitrine à chaque respiration, de sa maudite moralité. Suite au trajet montagneux des lèvres salivantes du Corbeau sur les courbures de son ossature faciale, Jacqueline l’observa avec crainte ranger la dague entre ses doigts pour l’obliger à tenir l’arme contre lui. Une simple pression vers l’avant et elle pourrait transpercer son cœur sans aucune difficulté, passant la lame à travers les os de la cage thoracique. Fixant, incrédule, la lame dans sa main embrassant le torse du fauve, elle leva ensuite les yeux pour croiser son regard amusé et plein de provocation. « Ton rôle est de châtier les criminels, les violeurs et les meurtriers. Je ne voudrais pas te priver d'accomplir ton devoir, de défendre la veuve et l'orphelin. » Et la distance entre leurs deux corps s’amenuisait alors que Greer se rapprocha lentement, ignorant la dague pointé contre les muscles de son torse, qui entailla légèrement la peau. Elle le savait, elle pouvait sentir la poignée de la lame vibrer alors que le derme cédait face à la pression de l’objet acéré.

Pourquoi sentait-elle le besoin de l’aimer, le serrer dans ses bras alors qu’il représentait tout ce qu’elle exécrait ? Violeurs, meurtriers. Protéger les innocents. Elle en faisait un devoir et pourtant, elle se voyait incapable de plonger cette arme dans le cœur de ce prédateur. Il avait raison. Le monde entier se porterait probablement mieux sans lui… sans lui et son esprit tordu par des désirs et des pulsions inhumaines. Et pendant un instant, un éclair de révolte foudroya les iris verdoyants de ses yeux. Toutes les parcelles de son corps lui criaient de planter avec force la lame dans le cœur noir de l’héritier déchu des Claymerie. Mais il restait son frère… qu’elle aimait et détestait à la fois. Qu’il clamait être un fauve, un animal… cela empoisonnait les membres de la chevalier qui sentit ses muscles se raidirent alors qu’elle poussait lentement la dague vers les entrailles de Greer, agrandissant la plaie qu’il avait déjà ouverte en s’approchant d’elle. Un mouvement lent et hésitant. Son cœur la suppliait d’arrêter ce geste et laisser glisser la lame au sol pour succomber ensuite à l’étreinte approchante du frangin. Mais sa tête la semait de faire son devoir, honorer ses valeurs et purger ce monde d’un tel monstre, comme n’importe misérable croisé dans la rue qu’elle n’hésiterait pas à enterrer. Une plaie un peu plus profonde, provoquant certainement une pointe de douleur chez le frère qui continuait d’approcher dangereusement. Elle avait appuyé sur la dague, accélérant le moment où la Fatalité leur rendrait visite, le marquant au passage d’une blessure qui lui serait bientôt fatale. La tête l’emporta sur le cœur lorsque Greer ajouta : « Je suis un fléau pour ce monde, personne ne me regrettera... » Son cœur se gorgea de sang, foudroyant les veines de la Bouclier d’une indicible faiblesse.

Lentement, elle abaissa le couteau acéré qui vint se déloger du derme masculin pour ensuite glisser entre ses doigts engourdis et tomber dans un claquement métallique sur le sol. Le cœur venait de faire taire la tête de la Claymerie et les murmures qui lui criaient de mettre fin à l’existence de cet animal étaient soudainement ensevelis sous des protestations ardentes d’un cœur trouvant encore de la place pour un frère tel que lui… si amoral soit-il. Elle qui se croyait si forte… elle n’était pas foutue de le tuer. Il était sa Faiblesse… elle le détestait pour cela… Ou elle se détestait elle-même, en fait, tentant de rejeter la faute sur lui. Il avait la vie sauve, s’en sortant avec une vilaine plaie ouverte entre les pectoraux et des lèvres écarlates fondant lentement vers la guerrière qui appuya lentement la tête contre le mur pour retarder le moment où il ferait de nouveau de ses lèvres, ses prisonnières. Car il se rapprochait encore… infiniment plus près à chaque millimètres qui les séparaient. La Claymerie avait laissé tomber la seule défense effilée qui aurait pu arrêter l’intrépide ascension du corbac vers les courbes de ses lèvres. « C'est quoi mon problème... T'as raison, t'es qu'une bête assoiffée des plus lugubres appétits. Je devrais te détester. Pourtant.... » Elle s'appuya encore un peu plus au mur, cette fois comprimée contre la pierre... ne pouvant plus fuir s'il s'avançait encore. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau blanche et elle tressaillit. « Pourquoi j'arrive pas à achever ta misérable existence... ? » Murmura-t-elle dans un souffle plaintif, réflexion surtout posée à elle-même plutôt que destinée à l’aîné que plus rien à présent n'empêchait de fondre sur elle...
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Greer Claymerie

Corbeau de Ravenhole

Greer Claymerie
Corbeau de Ravenhole
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ARRIVÉE : 01/04/2014
MURMURES : 315



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MessageSujet: Re: (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too.   (greer&jack) but they forgot to mention that nightmares are dreams, too. EmptyMer 28 Mai - 22:57

Fiche ©️ Quantum Mechanics
greer claymerie & jack claymerie
but they forgot to mention that nightmares are dreams too
C
onclave contigu, ils partagent leur promiscuité avec les ombres étiques, n'enviant rien à la nuit d'encre et à leur monarque sélénite. Sur leurs peaux battues par une lutte qui se fait violente, puis insidieuse, se glissent les constellations mouchetées de mercure d'une adamantine lueur qui renvoie le spectre de leurs silhouettes sur les murs où il l'a claquemurée, sylphide séquestrée à qui il offre impunément les clés de sa liberté. Le corbac fait taire les imprécations vivaces d'un épigastre dévoré par la vacuité et l'inanition. Oh qu'il a envie de lui arracher ce poignard des doigts pour la replonger dans une valse brutale qui oblige les carnations mutuelles à se chasser, à s'embrasser et à se repousser, la panse toujours haranguée par cet ineffable désir malsain qui le ronge, parasitaire compagnon qui ne semble jamais le quitter. Pourtant, il ne se soumet par à l'inextricable lubie, résiste de tout son être pour ne pas s'empaler sur cette dague effilée, pour ne pas faire couler un peu plus son précieux ichor sur le vélum de son torse dans l'unique but d'atteindre ses lèvres malgré les feux de la douleur, malgré l'incoercible lassitude qui engourdit ses muscles et se fait antalgique au creux de ses épaules fuselées. Mais elle n'est pas prête encore à saisir de ses doigts les pans tangibles de son sadisme, puisqu'elle s'y perdrait tout à fait, impudente biche qui finirait par s'écorcher à la simple pensée de ce qu'il fait subir aux autres femmes et à toutes les imprudentes oiselles qui se posent sur le perchoir de ses doigts. Peut-être, d'ailleurs, ne saura-t-elle jamais en mesure de cerner l'ampleur de tout ce qu'il est, ne saisissant pas dans les ténèbres insondables de son escient les nuances de jais qui s'y nichent néanmoins. Et des nuances de noir il est le seul à percevoir le spectre, comme si l'absence de couleur se révélait, à lumière d'une pupille animale, une véritable gamme versicolore.


L
e dantesque ergastule de l'oiselle couperosée va-t-il se parachever enfin dans un cathartique passage de l'altérité à la dualité ? De cet antagonisme moribond éclot peut-être une nivale corolle qui s'étend sous le regard hiémal du fauve aux yeux de frimas. Sur le vélin crayeux de sa peau suppure un substrat poisseux et tiède alors qu'il sent avec délectation la viscosité de sa liqueur vitale dévaler les collines de son abdomen pour en creuser d'alluvions rubiconds les anfractuosités. Sa gueule séraphique toujours fendue d'une expression carnassière et d'un sourire narquois, il laisse la morsure du poignard apposer son hégémonique empreinte sur sa carne, amusé de ne lire dans les prunelles jumelles ni la crainte ni l'effroi qu'il espérait. Si de moralisateurs préceptes s'étaient érigés en remparts devant la violence de sa sœur, elle n'en est pas moins présente, lambeaux d'une rage qu'elle sait faire sienne tout à fait ne serait-ce que pour attenter aux jours des criminels et leur faire boire la belladone d'un cénotaphe précoce. Elle ne le tuera pas. Il le sait. Oh, le sybarite ne doute pas qu'elle puisse le faire, sépulcrale et immaculée guerrière qui a déjà fait cascader cruor et s'avilir bile dans les épigastres éteints. Mais il trouve derrière l'écran céladon des prunelles féminines une spéculaire empyrée alourdie des constellations éparses d'un passé qui la taraude elle, plus qu'il ne le harangue, lui. Quinze années à voir le temps s'effriter comme fange sèche entre des dextres impérieux, presque deux décennies à sentir l'accrétion des temporalités s'amalgamer en sédiments aux creux de son être pour ne devenir que lithiase ignée. Jacqueline est plus faible que lui, plus fragile aussi. Et là où il la protégeait jadis du grès de ses bras contre les corrodantes intempéries, ne se trouve désormais qu'un fauve en cage prêt à entamer son faciès vénuste de quelque escarre pour la rendre plus belle encore... pour la rendre comme lui. Mais sa sœur n'est pas de ce stuc-là, elle n'est pas d'argile ductile aisé à nieller des vices du frère comme s'ils eussent été les siens. Mais elle l'aime et il ne fait aucun doute qu'elle ne le fera pas trépasser de ses mains ivoiriennes, préférant avoir sur la virginale conscience un stigmate de félonie plutôt que de laisser glisser entre ses doigts diaphanes le cruor fraternel.


L
e fracas du métal qui vient se river sur le sol confirme toutes les croyances qui imprègnent son pensum et sur son masque se damasquine un sourire plus grand encore, ses canines se diaprant sur une lippe pâle. Les mânes sont les uniques témoins de leur intime conclave alors qu'il hume à nouveau son parfum, imperceptiblement, s'approchant du faciès de sa sœur avec une lenteur presque calculée, insidieusement chasseresse. Sa syntagme achève de couronner son triomphe alors qu'il cloue à nouveau une patte au mur qui se fait prison pour les deux enfants Claymerie réunis, lançant sur leur conciliabule vespéral une nuée de souffles halitueux qui viennent s'écraser sur l'adret de la mâchoire féminine. Étonnamment, il ne peut lui non plus mettre fin aux jours de son épigone, fossoyant ses primales pulsion dans une tellurique passivité qui le subjugue plutôt que de le sidérer. Les orbes d'orage toujours incrustées dans celles de sa vis-à-vis, il aventure un doigt sur l'arête de sa joue, dévalant le versant carné pour s'amarrer au menton qu'il soulève doucement vers lui. Le freux laisse les secondes se faire abrasives sur la paroi de leur promiscuité, faisant s'effriter le grès de son ascétisme forcé, un privilège auquel ont droit peu des femmes qui croisent sa route. Emprisonnant dans sa paume les linéaments du visage, il passe un pouce sur les aspérités de son visage, en mémorisant les moindres traits avant de poser à nouveau ses lèvres sur son front, distillant sur la carnation soyeuse un baiser qui, cette fois, n'a rien d'animal. À sa dernière question, il répond dans un murmure : « Parce que tu m'aimes... » Un constat qui se fait estoc qu'il rive à son cœur, lui même taraudé par la méphitique étreinte d'un affect qui vient poindre dans le ciel de ses pensées couleur d'encre. Une noirceur qui, visiblement, se chaut des nitides gemmes qu'elle jette dans son empyrée nocturne. L'aime-t-il ? À tout de moins assez pour ne pas l'écorcher vive ou faire de ses cuisses un trône de viol. Les yeux auréolés d'anthracite se détachent de sa proie et il tourne les talons, abandonnant la sylphe guerrière à sa métallique cuirasse de laquelle il a délogé sa carcasse de rapace. Il sait qu'ils auront bientôt à se revoir, son instinct transcende son être en une tension qu'il projette déjà dans un avenir proche. Lorsque sa dextre frôle le bois fuligineux de la porte, il se retourne vers elle, son faciès séraphique à nouveau léché par la spéculaire caresse de la sélénite. « À bientôt, Jacqueline... »

Puis il est avalé par les mêmes ombres qui l'avaient recraché.

fin



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