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 Le Grand Bal

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Vex Strider

L'Ombre Pourpre

Vex Strider
L'Ombre Pourpre
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ARRIVÉE : 29/03/2014
MURMURES : 308



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyJeu 15 Mai - 16:01


" Hide you and Play, it's just a game "

Vex voyait bien que la situation était sous pression de la part de tout le monde. C'était quelque chose de peu étonnant entre la tentative d'assassinat d eLorkhan, plus celle de Lorsei qui était aux mains de soins aussi rapides que possible. En réalité, ce genre de situation lui plaisait énormément. Il aimait l'effervescence, il aimait voir couler ce sang bien que frustré qu'il n'en soit pas l'origine, et puis la panique était particulièrement jouissive. Il aurait préféré encore pouvoir s'occuper du médiocre bourreau qui avait essayé de créer sa vendetta. Mais les choses ne se passaient pas ainsi et mieux encore, le destin l'envoyait vers un rôle qu'il n'avait pas encore prévu ce qui l'amusa fortement et surtout l'intrigua quand la Reine vint à son encontre. Son regard dénué de tout masque se plongea dans celui de la concernée. Elle souhaitait sa présence mais elle avait surtout un devoir à lui fournir. Il le sentait dans ces prunelles qui parlaient parfois bien plus que le langage verbal. Ce qui lui fut étrange était de sentir le contact de la main dans la sienne. Un geste anodin, auquel il ne donnerait aucune connotation affective, mais qui cependant lui rappelait son enfance. Il avait déjà été entraîné par des femmes de toute sorte de cette façon, pour des ébats forcément intimes. Ici l'origine était différente et le ressenti tout autant. Mais cette impression s'évapora aussi facilement qu'elle n'était arrivée et son esprit revint à la situation actuelle. Il avait d'ailleurs bien mieux à faire et ses yeux voyageaient discrètement de visage en visage, d'expressions en expressions, pour permettre d'avoir la meilleure vue sur la situation dans sa globalité. Il avait la capacité d'analyser rapidement les choses ce qui permettait de pouvoir observer en abondance sans rien perdre de ce qui se déroulait.

L'amusement put se lire sur ses lippes quand il se sentit plaquer au détour d'un couloir, dans un retrait ténébreux les camouflant avec simplicité. Il l'écouta et effectivement ne put retenir un agrandissement de sa malice sur ses lèvres même si elle rectifia et réorienta ses pensées. Il savait pertinemment qu'elle ne désirait pas à l'heure actuelle réitérer leur échange malsain dans un recoin de couloir, mais le souvenir s'était insinuait de lui-même sans qu'il tente de le retenir. Il ne dit cependant rien et la laissa poser la question qui la titillait le plus et qui méritait une réponse rapide. « Non. » fut sa première réponse. C'était vrai. Il n'était pas homme de confiance. « Je pense que dans ce bas monde, la confiance ne peut être aisément donnée et je vous conseillerais d'ailleurs de ne compter jamais sur personne. C'est bien pour ça que je ne vous fais pas confiance. » précisa-t-il avec une malice et un regard rempli d'une traduction incompréhensible et au penchant dangereux. « Néanmoins... » commença-t-il en adoucissant son faciès « Ma curiosité est titillée par votre demande si formelle et j'ai hâte que vous me révéliez la raison de ma présence dans ce petit coin car comme vous avez pu le constater je suis un homme d'action et j'ai besoin de participer à cette mascarade rapidement. » Au fond, c'était une phrase bien plus séduisante qu'un « oui » qu'il aurait pu formuler, quand on connaissait le personnage. Leur conversation fut cependant dérangée par un appel qui lui parvint et sans prendre de gants, il plaqua la Reine contre le mur la camouflant entre son corps et ce rempart dur pour la dissimuler davantage dans les ténèbres tandis qu'à l'affût son regard restait plongé dans celui de la jeune femme. Une voix féminine la cherchait et jetant rapidement un coup d'oeil, il put voir qui c'était. Revenant à la Reine il reprit la parole « Dépêchez vous de m'indiquer en quoi je peux vous être utile car malheureusement cette « femme » ne risque pas de lâcher prise rapidement. Je pense que ce ne serait pas judicieux qu'on nous découvre dans cette position... De plus, le sang à couler et mes sens sont en ébullition. Donnez moi quelque chose d'alléchant à faire et je ne pourrais m'y soustraire. » une formulation comme une autre pour offrir sa loyauté pour un temps. Il pourrait ainsi dispraître et la laisser voguer à ses obligations royales.

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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ARRIVÉE : 24/11/2013
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyJeu 15 Mai - 17:55

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sylarne clanfell
le grand bal
D
ans le sanctuaire des sépulcrales coursives lui parvenait toujours le bourdonnement incessant des imprécations et le bruissement des étoffes qui se frictionnaient à des corps empanachés des frissons halitueux d’une panique générale. Dans l’assourdissant friselis, elle distingua des éclats de voix, puis le tonnerre de celle de la montagne qu’elle devina provenir des rocailleux poumons du lord Snowhelm et pourtant elle ignora superbement le cliquetis des cuirasses qu’on hélait et la tempête des gardes elfiques qu’on désarmait. Canalisant la vivacité de ses prunelles léonines sur l’assassin qu’elle avait impunément arraché à la foule, elle ne put dissimuler son agacement quand il jugea bon de la bassiner de ses inanes apophtegmes, comme si elle avait le temps et le loisir de se faire donner la leçon par un populacier dont l’arrogance avait tout de moins le mérite de tirer de la lithiase de son ventre une chaleur qui ne tarda pas à se muer en apyre. Ne faire confiance à personne. L’assassin n’avait pas grand-chose à lui apprendre en cette matière, mais elle se garda de lui souligner avec une morsure cinglante. Le moment était trop idéal pour le laisser filer entre ses doigts sibyllins, elle devait le saisir avant qu’il ne soit trop tard. Dans le suaire des ténèbres lui parvint alors une voix féminine qu’elle reconnut aussitôt, son corps impuissant se faisant alors plaquer sur les aspérités du mur à son tour par l’assassin qui la mussa de sa charpente imposante. Elle leva les yeux au ciel, sarcastique, se mordant la lippe pour ne pas se laisser aller à une fielleuse algarade, convaincue plus que jamais que Strider jouait avec ses nerfs, mêlant pragmatisme et sens de l’humour particulièrement graveleux. Sa dernière phrase raviva néanmoins en elle la raison de cet inopiné conciliabule et elle jeta un coup d’œil fauve vers la salle, redoutant que sa garde du corps ne soit à portée d’entendre ce qui allait fuser entre ses lèvres incarnadines. « Kaedred est de garde ce soir. Vous le trouverez dans le poste de garde qui siège dans le rempart nord-ouest. Oubliez ce que je vous ai demandé l’autre soir, je le veux mort. L’insurgé est un prétexte idéal, tous croiront qu’il est mort en poste. » La lionne se garda bien de lui expliquer que depuis leur vespérale rencontre le vétéran de la Garde s’était fait plus insistant, devenant ombre de la reine pour surveiller ses moindres allées et venues. Elle avait appris la veille qu’il s’était invité à Fortrekke et elle ne doutait pas qu’il avait farfouillé ses appartements à la recherche d’une moindre preuve de son adultère. Mais ce qu’il y trouva sans doute était plus dangereux encore, elle se devait d’agir rapidement. L’instinct de survie se faisant impétueuse nécessité dans l’orbiculaire de son encéphale calculatrice. Rivant à nouveau le sinople de ses iris à celui, azuréen, de l’homme, elle laissa fuser une voix ferme, tentant de l’écarter légèrement dans l’urgence de ne pas se faire prendre en fâcheuse position par la Blackthorn. « Et Vex ! Tâchez de rendre son meurtre crédible, je vous prie. » Quand il s’en fut allé, elle se soustraya à l’empire des ombres, se retrouvant nez à nez avec sa garde du corps. « Blaze ! Vous allez bien, vous n'êtes pas blessée ? Où est le roi ? Où est le prince héritier et la princesse régente ? Ils ont été blessés, je dois me rendre auprès d’eux. » Feignant un intérêt pour son époux, elle avait mussé son inquiétude pour Lorkhan dans une mimétique panique. Elle espérait que sa garde du corps l’emmènerait près du prince sans faire d’histoire. Elle avait déjà été assez ralentie par les deux roquets qui l’avaient emprisonnée dans l’ergastule de leurs bras.


Pour Vex :

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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

Dralvur Snowhelm
Ours cendré d'Ibenholt
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ARRIVÉE : 29/03/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyVen 16 Mai - 1:18

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le grand bal.

sujet commun

[ à l'infirmerie de Jernvugge, en compagnie de Nelrenethys et Lorsei (blessée) ]

♆ ♆ ♆

Ses pas foulaient à l’aveugle, piétinaient à déraison et moulaient chaque mètre dévoré avec un empressement impérieux. Quiconque se serait trouvé sur son passage se serait fait molester par les flancs acérés d’une montagne empressée de cavaler comme destrier sur champ de bataille. Mais personne ne vint à lui barrer passage. Ses onyx enfiévrés d’une résolution draconienne allaient et venaient de son horizon kaléidoscopique au minois déchu de la corneille moribonde, arrachant au faciès du lord des rictus tantôt bandés de désarroi, tantôt marbrés d’une sourde fureur. Les trotteurs à sa suite piaillaient conseils et hautes inquiétudes auxquels le patriarche semblait indifférent, articulant parfois ses lippes d’appels caverneux pour tenter d’arracher ne serait-ce qu’une réaction au visage cadavérique. Si Lorsei ne pouvait répondre ou même lever la herse de ses paupières, il espérait en son for intérieur pouvoir guider la princesse vers quelque phare réconfortant dans la brume épaisse de la Camarade. « Restez avec moi », était sa litanie, tandis qu’il sentait contre son buste l’élixir purpurin traverser ses nippes et contaminer sa carne de souillures narquoises. Où diable était donc cette infirmerie ?! Serrant son émail à s’en fracturer la mâchoire, il parvint à un carrefour qui lui fit, pour la première fois depuis son cheminement, faire halte avec soudaineté. Il mirait à droite, puis à gauche, incapable de décrypter le plan dédaléen de Jernvugge par la simple déduction. « Par les dieux ! Sommes-nous dans les entrailles d’un foutu dragon ?! » S’emportant avec tension et tonnerre, il se mit à interroger l’un des guérisseurs du regard avant de combler son attention par la reine Nelrenethys. La présence de cette dernière mua son ire en un mutisme dominé tandis que le quidam s’empressait de lui ouvrir la marche pour s’improviser guide. « Ce n’est plus qu’à quelques mètres ! » Lui disait-on, et coulant un dernier regard entendu vers l’Elfe Australe, il se mit à reprendre marche. Un poids venait de quitter ses épaules en sachant la suzeraine de Sorhelm décidée à rester auprès de lui, mais l’ombre de l’agonie planait bien trop sur l’ainée Ravncrone pour totalement exhéréder Dralvur de son corpus Crainte et Colère.

Le bataillon fut bientôt à destination, échauffant la salle de soins d’un branle-bas bouillant et fourmillant où il déposa le corps tiède sur un lit de fortune, s’attardant d’une large paume sur le front de la blessée pour prendre température avant d’être prestement écarté par le charivari de docteurs. Reculant de plusieurs pas, ahané par sa course et son fardeau obsidienne, il mira faire les silhouettes l’œil vitreux et absent. Une pesanteur térébrante coagulait déjà dans son esprit tant le décor glapissait d’infâmes souvenances. Il revoyait étendu son jeune fils éventré également porté dans ses bras à son jour de trépas. Il était ignominieux de vivre la mort de son enfant, et il fut prit un instant par une houle empoignante qui le laissa sans voix et sans gestes, la saccade de ses battements cardiaques pour toute cire existentielle. Le galbe rendu proche de Nelrenethys le tira de ses abysses, et se tournant vers elle dans un « Majesté », il recouvra ses esprits. Sa mine redevint assombrie, sévère et vigilante, ses calots cherchant subito quelque chose vers les armoires, meubles et vitrines qui jalonnaient l’infirmerie. « Une foule séditieuse peut faire ployer un royaume entier. Et plus encore les grilles d'un palais. » Tandis que, dans son dos, l’on s’affairait à soigner Lorsei, il ouvrit et referma une suite remarquable de mobiliers avant de tomber sur un tiroir empli de longs et larges couteaux chirurgicaux. Il en prit deux, revint vers la Reine du Sud, et, sans lui en céder un, poursuivit d’un ton bas mais intraitable. « Majesté, avec tout le respect que je vous dois, les derniers évènements ne sont guère en votre faveur, aussi me laisserais-je volontiers guider par la raison en donnant foi aux griefs du prince. » Il distillait dans ses orbes une armée entière de défiance. « Mais mon instinct jappe et je me dois aussi de l’écouter. Toutes ces analogies avec les elfes austraux me paraissent trop grossières et frustes pour s’accoutrer d’un semblant de véracité. Alors osez me regarder droit dans les yeux et me jurer que vous n’êtes en rien responsable de ce méprisable cataclysme. » Et sur la figure de l’Ours Cendré se brimait un masque faisant fi du statut de l’inculpée, tranchant de son air patibulaire toute écume calomnieuse qui aurait eu dans l’idée de venir s’échouer sur le promontoire autoritaire. Si les ersatz d’armes qu’il possédait à même ses paluches étaient initialement objets de défense, leurs éclats, en ce moment même, louvoyaient d’une menace latente vers cet être antédiluvien qu’il hissait au pilori révélateur.

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Nelrenethys

Sa Majesté des Elfes

Nelrenethys
Sa Majesté des Elfes
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ARRIVÉE : 02/04/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyVen 16 Mai - 19:09




[ à l'infirmerie ]
P

........erdue dans les immenses ténèbres de Jernvugge, caracolant dans les traces de l'homme-ursidé qui s’évertuait à mener sa suite de fortune dans les couloirs labyrinthiques de la demeure en cherchant un moyen d’accéder à l'infirmerie où il espérait y trouver un lieu sûr, Sa Majesté des Elfes sentait la raison lui revenir et son anxiété soudaine s'estomper. Elle était en confiance à présent, en compagnie de cet humain digne des plus grands sages ancestraux, qui avait su l'extirper de cette situation tournant à son désavantage certain. Aucun son, aucun mot, ne dépassa la palissade de sa royale bouche tandis que le groupuscule s'enfonçait toujours plus profondément dans les boyaux obscurs de la bâtisse, un silence emprunt de concentration rendait muet la troupe dont le déplacement était seulement ponctué par les grognements de Dralvur, en tête de colonne. Enfin ils atteignirent la pièce tant espérée, tous s'y faufilèrent et les domestiques purent installer convenablement la régente, plongée dans un état d'inconscience infini. Son buste de soulevait dans un mouvement presque imperceptible, une fragilité sans égale se dégageait de ce corps se voulant celui d'une femme, ressemblant plus à la carcasse figée d'une enfant fauchée dans la fleur de l'age.
Cherchant dans les secrétaires de la pièce des instruments aussi terribles que l'arme ayant infligé les entailles de la jouvencelle, Lord Snowhelm ponctua enfin les regards insistants à l'égard de Nelrenethys de paroles, paroles aussi salvatrices que tous les onguents, décoctions, remèdes et autres bizarreries médicinales dont l'infirmerie fourmillait. « Et cette raison fais de vous quelqu'un de fort avisé, Messire. » Lui répondit la Reine en se mettant à son tour à visiter le contenu des tiroirs et armoires, tournant même le dos au diplomate dans cette pérégrination soudaine. « Le Prince Lorkhan s'est cependant laissé emporter par …. Une vérité de premier plan, difficile à évincer, j'ose le croire, n'étant qu'un funeste voile, un tissu de mensonges brodé pour que cette accusation ternisse mon nom et celui de mon peuple. »

Le vacarme que faisait son exploration ne pouvait couvrir le ton austère de sa voix, il lui fallait encore se défendre d'accusations qu'elle ne pouvait comprendre. « Puisque vous me le demandez ainsi, oui, j'en fais le serment, Dralvur. Je ne suis aucunement mêlée aux horreurs de ce soir. » Ses prunelles d'or croisèrent le regard glacial et méfiant de l'Ours. « Vous le savez tout comme moi, je ne puis considérer tous les Elfes comme mes loyaux sujets, il est en ces terres septentrionales encore des reclus, vivant dans l'ombre de votre éphémère destinée, chassés de leurs foyers et exilés dans des contrées où nul ne donnerait cher de leur peau. Les actes de ces semi-immortels ne peuvent m'être imputés, bien que nous ayons les mêmes origines, cela fait des siècles, des millénaires, que les Austraux et les Nordiques sont deux races aussi distinctes que vous et moi sommes différents. » Ce n'était pas une accusation, une proposition, mais un fait. Il était limpide à son sens que ces infamies soient le forfait de ses ennemis de toujours. Enfin, elle dégota l'objet de son investigation, de fins bâtons d'encens qu'elle entreprit d'allumer, embaumant la pièce d'une odeur musquée et entêtante. « Faites-moi donc voir la plaie. » Trancha t-elle en s'adressant aux soigneurs, penchés sur Lorsei. Nelrenethys l'inspecta durant quelques minutes, touchant cette crevasse brûlante de laquelle le liquide pourpre tout aussi chaud coulait en minces filets. « Les Dieux en soient témoins, au moins elle n'est pas empoisonnée. » La souveraine séculaire lança un nouvelle œillade vers Ser Snowhelm, son visage était toujours aussi impassible, son expression indéchiffrable malgré ses traits tirés par le théâtre macabre se déroulant sous son chef. D'un pas léger l'Elfe se plaça au niveau de la tête de la jeune fille, posa ses doigts filiformes sur les tempes moites, elle entama une litanie dans la langue du Beau Peuple, plongeant l'infirmerie dans une temporalité toute distendue. « I wendë lira i Anar, Pan henrya nas anar. I Anar lira i wendë, Pan armarya nat i wendë. I wendë mela i Anar, Pan indorya nas i anar. I Anar mela i wendë, Pan aurërya nas i wendë. »

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Jorkell Ravncrone

Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale

Jorkell Ravncrone
Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyDim 18 Mai - 0:22

Car j'appartiens aux forêts et à la solitude.

Le chaos semblait s’être fait maître de Jernvurgge. La folie s’était emparée des êtres les plus sages et les agitait d’une rage assassine. L’Usurpateur lui-même était secoué par cette main froide et invisible, et des soubresauts de haine et de colère ravageuse dévastaient par période son visage habituellement calme. Le sourire l’avait abandonné, sa satisfaction sévère et cruelle s’était éteinte sous le poids de la fureur qui l’animait. Une certaine inquiétude jouait aussi à faire s’assombrir son regard, tandis qu’il détaillait sa fille et son fils, ses aînés, blessés et couverts de leur propre sang. Cependant, mieux que personne, Jorkell Ravncrone savait qu’il ne devait pas céder à son emportement, et qu’il devait reprendre tous ses esprits avant de prendre la moindre décision. Jora Ebonhand avait aussi vite disparu de ses pensées qu’elle y était entrée, et il n’entendit qu’à peine les paroles de Dralvur. Il tentait difficilement de clarifier son esprit embrumé par la rancœur. Ce furent les mots d’un garde essoufflé qui le tirèrent de son bouillonnement intérieur pour exposé ses nerfs encore à vifs à une nouvelle déconvenue. Il ne silla pourtant pas d’abord, à peine surpris par la nouvelle qui l’assommait à nouveau. « Attendez ! » Les ordres de son fils étaient guidés par la rage du prince, mais le roi revenait peu à peu à lui, et le froid calme qu’il l’habitait naturellement lui revenait lentement. Cependant, l’ordre que donna son Lorkhan aux gardes de la Reine Elfe trouva un appui en la personne du souverain. « Sans vouloir vous commander Majesté… »

Le Grand Bal - Page 3 962983line

Sa colère était froide quand le freux posa à nouveau les yeux au sol, sur le sang de sa fille que l’on venait d’emmener. Il avait le sentiment que c’était lui que l’on avait frappé, et sans ressentir vraiment la douleur de ses enfants, il la partageait en partie, mué par l’impression étrange que son sang à lui se répandait aussi sur le sol. « Arrêtez tous les agitateurs. Et qu’aucun elfe ne quitte la ville. » A nouveau Jorkell semblait inébranlable, la placidité recouvrait son visage et ne laissait plus apparaître qu’une certaine fatigue, une lassitude extrême. « Ils peuvent bien porter les couleurs de Sorhelm Lorkhan, bien des Nordiques ont fui chez leurs cousins Astraux quand la main blanche d’Ebonhand s’est rougie du sang de Kalanar. Nous ne pouvons sombrer dans leur folie, nous ne pouvons agir comme Hulgard. » Dans un élan peu commun chez le corbeau, il posa sa main sur l’épaule non blessée de son héritier. « Les corneilles de Ravenhole se repaissent des entrailles de leurs ennemis tombés. Nous avons déjà un prisonnier, nous en aurons d’autres. Ils parleront. Nous les ferons parler. Nous leur montrerons ce qu’il en coûte de s’en prendre à nous. » Lentement, son regard glissa à nouveau sur le sang des Ravncrone qui salissait le parquet. Cela ne resterait pas impuni. Cela ne pouvait le rester. Il en faisait le serment, pour chaque goutte de ce sang sur le sol, des litres se déverseraient plus loin. Mais ce serait bien fait, il ne donnerait pas la satisfaction d’une actions irréfléchies à ses adversaires. « Tu dois les rejoindre à l’infirmerie. Tu dois voir les guérisseurs. » Sa voix ordonnait, à son tour. Il fallait qu’ils soient guéris au plus vite, pour montrer qu’on ne pouvait les atteindre. Aucun autre de ses enfants ne devait mourir cette année, Lokmir était déjà de trop. Il se tourna vers un factionnaire qui se trouvait à quelques pas. « Il faut trouver la reine, qu’elle ne reste pas dans la cohue, qu’elle soit mise en sureté. »

Et puis lentement, les doutes qui avaient déjà assaillis revinrent. Le Freux et la Main Blanche. « Trouvez Jora Ebonhand. Mettez-la en sureté elle aussi. » S’il arrivait malheur à la fille d’Hulgard ce soir, ce serait certainement à lui que cela ferait le plus de tort, car il serait sans doute aussi jugé comme responsable…

L'odeur du sang lui montait à la tête. Quels étaient ses mots déjà tout à l'heure ? Ce temps est révolu, nous allons à présent vers la paix. Cette ironie l'amusait presque.

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyDim 18 Mai - 23:05

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Shield the queen

sujet commun


[à l'infirmerie]
« Blaze ! » La reine était saine et sauve. Mon cœur s'apaisait un instant, tandis que j'étais assurée de ne pas avoir totalement failli à mon serment. Mais voilà qu'elle semblait inquiète. « Vous allez bien, vous n'êtes pas blessée ? Où est le roi ? Où est le prince héritier et la princesse régente ? Ils ont été blessés, je dois me rendre auprès d’eux. - Je me porte comme un charme, Milady. Venez, ils sont sans doute rendus à l'infirmerie à cette heure. » Je me coulais à ses côtés, la pointe de l'épée baissée, mais les sens toujours en alerte. J'ignorais ce qu'elle faisait dans ce couloir sombre, et je n'osais le lui demander. Irinwe m'avait bien dit que la Reine avait parlé de faire s'échapper Lady Jora : leur avait-elle ouvert la voie pour leur souhaiter bon voyage ? Qui ferait partie de l'expédition, d'ailleurs ? Je l'ignorais. Je ne pouvais y penser maintenant, ça n'était ni le lieu, ni le moment. Sans repasser par la grande salle, nous traversions des couloirs tout aussi déserts pour arriver bientôt devant l'infirmerie, sous bonne garde. Je rengainais ma rapière sans nom, laissais la Reine me précéder dans la pièce et en fermais la porte derrière moi. J'ignorais qu'un homme en armes avait été envoyé par le Roi lui-même pour s'assurer que Lady Sylarne était en sécurité, mais je la protégeais de ma vie et je n'allais pas faillir à la tâche maintenant. Le spectacle était cela dit cocasse : la Reine de Sorhelm au chevet de la princesse Lorsei, qui chantait une sorte de berceuse elfique ou je-ne-savais-quoi de ce style. Et, tourné vers elle, Dralvur, qui tenait deux armes dont il ne disposait pas lorsque nous nous étions quittés dans la cohue. Et le prince Lorkhan, blessé. Quelque chose me disait que la reine s'inquiétait plus pour le prince que pour la princesse régente, mais ça n'était pas à moi de juger. Je gardais la Reine en vue mais m'en écartais : l'infirmerie n'était pas un lieu où l'on risquait d'être attaqué en traitre, encore moins avec des gardes qui en interdisaient l'entrée à tout ennemi potentiel. Quelques pas en direction de l'Ours Cendré, aux vêtements tachés de sang. L'ombre de l'inquiétude traversa mes traits avant que je ne puisse me ressaisir. Ça n'était pas son sang. Ça ne pouvait être son sang, ou bien quelqu'un se serait assuré que sa blessure n'était pas trop profonde ni même mortelle. Il avait peut-être porté Lady Lorsei… c'était la seule explication possible. « Que s'est-il passé ? Es-tu blessé ? », demandais-je pourtant, consciente que je n'avais aucune idée de ce qui avait pu advenir dans la salle, toute occupée que j'avais été à retrouver Lady Sylarne. Puis, à voix plus basse, sans pour autant avoir l'air de conspirer, je lui demandai en ancrant mon regard dans le sien : « Lady Jora et Irinwe… Sont-elles… ? » Ma voix mourut sur mes lèvres tandis que j'articulais en silence, craignant peut-être d'être entendue : « parties ? »

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

Lehvinia Dragonfall
Princesse héritière d'Askevale
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyLun 26 Mai - 17:19

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Lehvinia Dragonfall
Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Elle souriait à s'en faire mal aux joues, expression crispée mais exposant alors aux de tous un semblant de gratitude, l'once de fierté et de bonheur qui devait réchauffer le cœur de la future mariée qu'elle était. De nombreux compliments, quelques échanges anodins et remerciements polis quand soudain... Tout s'écroula, comme un vulgaire château de cartes, balayé par une bourrasque de vent. Le chaos sembla s'abattre sur la réception, noyant les festivités dans un épais nuage noir. Lehvinia n'eut pas le temps d'assimiler ce qui se passait, alors que Lorkhan veillait à l'éloigner dans un mouvement aussi inattendu que brusque. La séparation ne fut en rien comparable à la violence qui suivit. Pouvait-elle se plaindre de quoique ce soit, alors que sous ses yeux se présentait la scène d'un horrible spectacle ? Les pupilles dilatées, sous le choc, la princesse était sans voix. L'orage grondait désormais dans la grande salle, tourbillon de cris et de pleurs. Tous cédaient à la panique, alors que la dragonne était pétrifiée. Tout allait si vite, et pourtant elle avait l'impression que tout se déroulait au ralentit devant elle. Elle ne parvenait pas à détourner son regard de ce rouge carmin qui venait lécher la lame de l'agresseur. Ces coulures rouge sang lui donnaient la nausée, alors que son cœur battait à tout rompre, malmené par une peur certaine.

Aussitôt on l'attrapa par le bras, la faisant sursauter. Ce n'était qu'un membre de la garde voulant s'assurer de sa sûreté, et pourtant sa poigne avait eu le don de l'effrayer. « N'ayez crainte, ma Dame. » Sans d'autres mots, il lui fit signe de le suivre, lui serrant la main pour la ramener contre lui. Lehvinia ne disait rien. Elle se contentait de suivre le mouvement et ignorait désormais la foule. Complètement perdue. Elle avançait machinalement, sans être pleinement consciente de ce qu'elle faisait. Ses pensées s'entrechoquaient, tentant d'aller vers les siens à Askevale sans parvenir à se détacher de l'homme qui lui était promis. Et quelque part, cette inquiétude l'étonna. Avait-elle l'estomac noué à l'idée que quelques opportunités politiques lui échappent ou bien était-ce simplement une peur viscérale qu'il lui arrive malheur à lui ? La princesse, bien que troublée, préférait croire qu'il n'en était rien. De la violence de l'attaque découlaient ces impressions, sans qu'elles ne puissent vraiment avoir un sens concret. Il ne pouvait pas en être autrement, Lehvinia cherchait à s'en convaincre.

Et tandis que l'on guidait l'héritière jusqu'à la sortie pour s'assurer que sa vie  ne craignait rien, la terreur redoubla d'intensité. Un nouveau cri perça le brouhaha de la grande salle. La dragonne eut tout juste le temps de tourner la tête pour apercevoir, derrière elle, un petit groupe se former. On appelait à l'aide, on quémandait les guérisseurs... Avait-elle pour autant la possibilité de rebrousser chemin et d'aller porter secours à autrui ? On l'en empêchait. Cette main serrée autour de son poignet la contraignait à avancer, prenant la direction de ses appartements. Elle s'engouffra dans un dédale de couloirs, apeurée et dans l'ignorance la plus totale. Mais que s'était-il passé ?! Personne autour d'elle n'avait de réponse à cette question pour l'instant. Une autre encore lui brûlait davantage l'esprit à défaut de ses douces lippes... Comment allait-il ?


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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

Lorkhan Ravncrone
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyVen 30 Mai - 19:26

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lorkhan ravncrone
le grand bal
Lorkhan écouta distraitement son père qui prenait la parole. A mesure que le temps passait, la plaie ouverte à son épaule continuait de le faire souffrir de plus bel, empirant alors tandis qu'il tâchait tant bien que mal de donner l'impression qu'il pouvait assumer la situation. Et pourtant ... Tout lui semblait bien plus flou désormais qu'excitation et adrénaline se dissipaient, ne laissant plus sentir qu'une douleur amer et une peine sans égal alors que ses pensées se dirigeaient vers Lorsei. Lorsei ... Il devrait la voir, il le savait, mais il n'en avait pas la force. Si elle succombait à ses blessures, il ne voulait pas être là. Il ne le supporterait pas. Lorsque son père lui ordonna de rejoindre l'infirmerie à son tour, le Prince était déjà loin, très loin. Les yeux dans le vague, il sentait les élancements de sa blessure l'emporter petit à petit, jusqu'à ce qu'il défaillisse tout à fait. Encore assez conscient pour ne pas en arriver à cette extrémité en public, Lorkhan fit signe à l'un des gardes présents qui n'eut guère de mal à comprendre quoi il était question. Ainsi escorté, le Prince entreprit de gagner à son tour un endroit où il pourrait se faire soigner.

Le Grand Bal - Page 3 962983line

A demi-allongé dans la pénombre de l'une des cellules de l'infirmerie, Lorkhan restait là, pensif, son esprit se plaisant à le torturer en lui faisant entrevoir les plus funestes scénarios auxquels pouvait aboutir cette soirée, plongé dans des songes pareils à des cauchemars: il souffrit mille fois la mort de Lorsei et pire encore. Alors, las de s'infliger de tels supplices, Lorkhan imaginait comment il prendrait sa revanche sur ceux qui avaient osé s'en prendre à lui, à sa sœur et aux Ravncrone.
 

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyVen 30 Mai - 21:49

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sylarne clanfell
le grand bal
Q
ue les affres impardonnables de l’entropie se gaussaient d’eux tous, obligeant leurs corps asservis à la Fatalité à se masser derrière une bastide où l’empreinte du chaos se faisant aussi inexorable qu’au dehors. Elle saisit, à travers les bribes de phonèmes qui coulaient jusqu’à sa régalienne personne, que le brasier des insurrections avait également gagné le parvis du castel, enflammant appétences, affiliations et rivalités pour faire naître des quiètes apyres d’incandescents bûchers. Et si la férale reine ignorait tout de ce qui avait poussé la populace à une telle indignation, elle ne doutait pas que son royal époux ferait tout pour étouffer les velléités rebelles d’une main de fer. Une vagabonde pensée pour l’assassin qu’elle avait envoyé au cœur des flammes germa dans les sillons tourmentés de son pensum puis s’éclipsa aussitôt : Vex saurait faire face aux embûches qui, vagissantes ou non, s’érigeraient devant lui. Se faisait ombre de sa garde du corps, elle la suivit jusqu’à l’infirmerie, cherchant de ses prunelles la sibylline chevelure d’encre, ne la trouvant, hélas, nulle part. Sur le grès de ses lippes se sculpta une expression inquiète alors qu’elle se résignait à se rendre auprès de Jorkell, glissant ses prunelles céladon sur  la silhouette de son mari qui, a contrario de celle du prince, n’avait pas été esquintée. La cruelle ironie cesserait-elle de s’épancher en simiesques vaudevilles au-dessus de son cou gracile ? Que n’aurait-elle pas troqué pour voir Jorkell à la place de Lorkhan, voire même à celle de Lorsei ? Or, son exécré mari se trouvait entier et intacte, égérie ultime des Ravncrone qui, malgré ses crimes, n’avait pas vu s’abattre sur sa nuque le couperet de la vengeance. Réprimant une averse de fiel qui ne chuta ni de sa lippe ni de la lithiase de son visage, elle se mussa à nouveau derrière sa sempiternelle placidité, posant une main leste sur l’épaule de Jorkell. « Comment va-t-elle ? » Amarrant ses yeux à l’inconsciente régente, hélianthe éteint autour duquel gravitaient guérisseurs et autres thaumaturges de tout acabit, elle ne se soucia guère de la santé de son époux, n’ayant, au vu des singulières circonstances, aucune escobarderie à lui servir ; badineries et minauderies n’avaient pas leur place en cette heure troublée. Mais l'empyrée méphitique de ce peuplé conciliabule lui arracha une profonde lassitude et c'est après avoir reçu la permission de son mari qu'elle se retira dans ses quartiers, prétextant une fatigue vulnérante. Et si les coursives n'avaient jamais été plus bourdonnantes, l'accalmie du sanctuaire de ses appartements se fit lénifiante, apaisant ses crantes et ses appréhensions alors qu'elle veillait, à nouveau empanachée d'insomnie, les doigts attachés à un sébile. Et alors que sa vespérale déréliction la taraudait de milles questions, elle se demandait si le couteau de l'assassin avait trouvé le cœur de Kaedred, si les évadés avaient atteint les écuries et si Lorkhan, son Lorkhan, se rétablirait rapidement de ses blessures... Mais par-dessus tout, c'était l'échiquier qui se mouvait sous ses yeux, attachés à la vacuité d'une nuit sans lune percée des mille flammes des émeutiers, qui occupait ses plus sombres pensées. Tout avait changé en un claquement de doigts.

Et la partie ne faisait que commencer...

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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

Dralvur Snowhelm
Ours cendré d'Ibenholt
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyMar 3 Juin - 3:11

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le grand bal.

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[ à l'infirmerie de Jernvugge ]

♆ ♆ ♆

Il la mirait à présent se pencher et fendre le microcosme thérapeutique avec pour touts onguents des effluves capiteuses et l'aubade d'un idiome antédiluvien. Resté sur son socle telle gargouille en son promontoire, il jaugeait la scène non pas d'une œil lénifié mais bien plus sceptique encore que ne l'avaient laissé les syllabes de la reine de Sorhelm. S'il avait réclamé le fracas de la véracité, il n'avait, de son avis, récolté que le tintamarre de frêles aveux, durant lesquels la dame s'était plus occupée à trouver encens qu'à piétiner les doutes du lord par une cavalerie de certitudes. Pas un instant il n'avait pu transpercer les gemmes de l'Antique pour déceler ne serait-ce qu'un éclat de duperie, tant elle s'était affairée autour comme prise dans une tramontane invisible. Oh, il avait bien croisé les orbes de Nelrenethys, mais comme l'on perçoit un battement d'aile ; tout n'avait été qu'éphémère pulsation. Rien de bien assez pesant ou franc pour qu'il la puisse croire acquittée de touts soupçons. Le verbe avait été juste, sensé et clairvoyant. Mais là s'arrêtait la clarté. L'eau ne devenait ensuite que plus trouble, sombre et marécageuse. Sous réserve d'avoir découvert les armoiries Australes, rien ne devait effectivement précipiter la condamnation de la reine sudiste, et pourtant… Tout ceci était à ce point grossier qu'il pouvait tout aussi bien s'agir d'un écran de fumée vicieux. Déguiser les loups en loups, jeu enfantin dans lequel aucun esprit n'aurait eu la bêtise de se fourvoyer. Sa Majesté des Elfes avait tout à gagner en semant le chaos dans les glaces du Septentrion, plus encore maintenant que l'héritière Ebonhand ne serait bientôt plus prétexte à assujettir les séditieuses têtes nobiliaire du royaume. Sans mot dire, il garda pour lui les nœuds qui se tassaient contre les parois de son crâne comme l'on venait par l'huis de l'infirmerie.

La silhouette du prince ne fit qu'affermir le mutisme du seigneur Snowhelm. Ce n'était ni le moment, ni le lieu, pour contredire les paroles de la suzeraine de Sorhelm, plus encore maintenant que le Freux tempétueux entrait dans le caveau de sa sœur. S’en suivirent les portraits royaux qui vaquèrent un moment autour de Lorsei en laissant à l’Ours Cendré le temps de reposer ses coutelas d’infortune. L’altière stature de la Blackthorn vint déranger son isolement par une interrogation qui laissa Dralvur des plus coi. « Pas ici, Blaze. » Trancha net le patriarche d’un souffle igné, rivant ses onyx tantôt sur le roi et tantôt sur son épouse. Dame Sylarne prenait déjà retraite, et, plus loin, Lorkhan s’en allait panser ses blessures. « J’ai un service à te demander. » Ses sombres prunelles revinrent derechef sur le faciès de la Ronce. « Veille sur Nelrenethys. Je doute qu’un quelconque danger ne la guète encore… » Et par danger, il entendait le prince de Jernvugge vers qui son attention gauchit un instant. « Mais il serait purement stupide de couronner cette soirée par une autre esclandre d’ordre diplomatique. J’aurai déjà bien fort à faire dans les lunaisons à venir pour modérer l’ire des Ravncrone à l’encontre des Austraux. » Il appuya ses billes d’ébène dans les gemmes de son vis-à-vis. « Je ne compte sur nul autre que toi. La reine Sylarne à présent partie, tu peux rejoindre les flancs de l’Elfe pour quelques heures encore. Veille au moins à ce qu’elle retourne dans ses appartements sans le moindre encombre et fais apprêter des factionnaires de ma garde devant ses portes. Qu’elle quitte dès demain ce maudit palais en un seul morceau. » Si la majorité de ses cuirassés gîtaient à Hoarfrost, quelques uns le suivaient à chaque jour que faisaient les dieux dans les entrailles de Jernvugge. Son phonème, quiet et bas, vêtit un timbre inconsciemment jupitérien, suite à quoi il amarra une épaisse paluche sur les épaules de sa seule et unique alliée. « Il me faut m’entretenir avec Jorkell. Je dois connaître le fin mot de cette abracadabrante mascarade. Et il me faut commencer par les instigateurs de telles exactions. » Qu’il imaginait déjà écroués dans les geôles. Il branla du chef pour tout arrhes et rejoignit en quelques foulées la carrure impériale. « Majesté. » Snowhelm eut un regard vers l’opale cernée de jais autour de laquelle s’affairaient les thaumaturges. « Laissez-les besogner. Ils savent ce qu’ils font. » Nul ordre, simple conseil, auquel il ajouta bientôt. « Il vous faut endiguer le chaos de la ville. Ordonnez des arrestations massives dans les ruelles, on ne combat la subversion plébéienne que par des purges drastiques. » S’il était habituellement figure de pacifisme, l’Ours ne manquait pas d’appliquer un aplomb de fer auquel il savait trouver écrin dans l’encéphale du belliqueux – quoique réfléchi – Freux. « Vous les libérerez demain, dès que le magma se sera essoufflé. » Précisa-t-il toutefois, craignant d’avoir, par ces simples palabres, condamné à mort des centaines de pauvres hères. « Avons-nous des nouvelles des insurgés ? L’assassin a-t-il parlé, une fois incarcéré ? »

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Nelrenethys

Sa Majesté des Elfes

Nelrenethys
Sa Majesté des Elfes
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ARRIVÉE : 02/04/2014
MURMURES : 635



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyDim 8 Juin - 22:46




[ à l'infirmerie ]
U

........ne pléthore de convives avaient afflué dans l'infirmerie, présentement presque bondée. La Reine Sylarne accompagnée de sa garde personnelle Dame Blackthorn ainsi que le Prince Lorkhan venaient de faire leur entrée au bal des tourmentés qui se jouait en ces lieux. Les guérisseurs s'affairaient toujours au chevet de la corneille aux ailes brisées, l'elfe avait cessé de psalmodier dans la langue de ces ancêtres et profitait de ces arrivées successives pour se fondre discrètement dans l'arrière plan de cette scène figée. Tous s'enquérirent de l'état de l'enfant freux, il était pourtant évident que la blessure était grave et que la belle aurait besoin de plusieurs lunes de convalescence avant de revenir dans la lumière, aussi fraîche et lumineuse qu'avant sa descente aux enfers. Par Xyhmis... Et si c'était e-l-l-e qui avait rédigé la missive ? Si c'était e-l-l-e et non son aîné qui faisait planer sur ma personne l'ombre de cette morbide menace ? Tandis qu'elle contemplait le corps dont la vie s'acharnait à combattre, Nelrenethys se surprit à imaginer que Lorsei ne s'en sortirait pas et qu'elle succomberait de son mal. Triste fin, si jeune, si belle, une oiselle abattue en plein vol. Mais ces sombres songes n'étaient que résultantes de ces questionnements, peut-être n'avait elle rien à voir avec ce complot. Tout cela aurait été plus simple, et la souveraine du beau peuple aurait pu agir avec moins de retenue afin d'apporter l'aide dont elle disposait sans l’amertume des arrières pensées.  L'obscurité rongeait son esprit et il devenait de plus en plus insoutenable d’assister au second acte de cette grande mascarade où une fois les masques tombés aucune once d'honnêteté n'était décelable. Et ce silence ! Il forçait l'introspection. Un mutisme qu'elle ne pouvait plus supporter. Voyant que sa consoeur féale prenait congé, elle se décida à lui emboîter le pas. «  Je ne voudrais vous interrompre, mais, il se fait tard, je suis éreintée et la suite de cette soirée a achevé le peu d’énergie qu'il me restait. Je vous prie de m'excuser. » Bien que s'adressant à l'assemblée, c'était surtout à Dralvur qu'étaient destinées ses paroles. Lui le seul interlocuteur ayant donné du crédit dans toute cette histoire. Son dernier souhait aurait été de le décevoir, ou d'aller contre sa volonté. « Mon Prince, Ma Dame, Messire. » S'inclina-t-elle devant chacun des spectateurs du théâtre des horreurs avant de se diriger vers la porte de la pièce, faisant voleter les pans et voilages de ses atours de fête qui n'avaient ici plus lieu d'être. « Faites un onguent d'Epimèdre puis pansez la blessure, le temps fera son affaire, l'enfant se remettra de cette affliction. Je prierai pour son bon rétablissement. » Lacha-t-elle avec humilité comme pour donner un ultime conseil.

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

Blaze Blackthorn
Ronce à la Rapière
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ARRIVÉE : 04/04/2014
MURMURES : 270



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 3 EmptyMar 10 Juin - 11:23

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Shield the queen

sujet commun
[à l'infirmerie du palais]

La Reine Sylarne quittait les lieux et j'étais trop occupée à inspecter les traits du visage de Dralvur pour tenter d'y déceler un indice. J'avais commis un impair, mais ils étaient tous trop occupés par la survie de Lady Lorsei pour se soucier de ce qu'un bouclier-lige pourrait dire au conseiller diplomatique du roi. Fort heureusement pour nous. Mes billes claires s'ancraient dans celles de l'Ours dès lors qu'il me demandait un service, que je comprenais au fur et à mesure de ses explications. La Reine des Elfes de Sorhelm était une cible potentielle si elle n'était l'instigatrice de ce chaos. De ce fait, il était logique qu'on la protège. Je ne soufflai mot, consciente que le temps nous était peut-être compté et qu'une messe basse trop longue pourrait avoir des accents comploteurs. Mon regard s'était fait songeur, mais sa main posée sur mon épaule suffit à le ramener à son visage. Son air grave ne laissait aucun doute : quelque chose, dans ce palais, était pourri et en voulait à l'ensemble des têtes couronnées. Aussi, une fois que Dralvur eut fini de m'entretenir, je hochai simplement la tête. Je rendis sa révérence à l'elfe altière puis pris congé à mon tour en saluant les hôtes de l'infirmerie, un dernier regard à l'adresse de Lord Snowhelm.

[dans les couloirs du palais]
Je rattrapai en quelques enjambées la Reine Nelrenethys, et lui intimai ces quelques mots à voix basse, tout en regardant droit devant moi, la main sur la garde de mon épée, histoire de ne pas non plus avoir l'air de lui parler directement. « Lord Snowhelm m'a demandé de m'assurer que rien ne vous atteindrait jusqu'à vos appartements. Il vous prie de quitter Jernvugge dès demain : je crains qu'il n'ait aucune confiance en ces murs. »
Arrivant sans encombre devant les appartements de la reine des elfes, je fis mander des gardes aux couleurs de l'Ours cendré, m'assurai que les lieux étaient sûrs et exempts de toute menace, puis je m'éclipsai à mon tour, en direction de mes propres appartements. La nuit ne me porta nullement conseil puisque je restai éveillée jusqu'au point du jour, incapable de trouver le repos réparateur alors que l'on se tuait dans les rues d'Ibenholt.

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