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 The white walkers [Pv Dante]

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Sigrid

Guerrière Skaald

Sigrid
Guerrière Skaald
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MessageSujet: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyMer 23 Avr - 23:38

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The white walkers.

dante & sigrid
La paluche aux doigts épais secoue sans grande tendresse la carcasse roulée en boule à même le sol froid et humide de la caverne. Des fourrures grises, s'échappent quelques mèches frivoles d'une chevelure flamboyante et la figure pâle mouchetée de tâches de rousseur s'incline vers l'homme massif penché au dessus d'elle. « Allez rayon d'soleil. L'est l'heure d'bouger ton petit cul. » Articule l'homme dénommé Krog qui, vénérant l'aspect de l'Ours, jouit de son envergure et de son caractère. La rouquine émet un grognement, tirant sa large capuche au pelage gris pour la rabattre devant ses yeux. « Quelle chance j'ai de voir ta sale gueule dés l'matin, Krog. » Renchérit-elle, son timbre cassé résonnant dans la cavité obscure qui laisse filtrer quelques rayons de lumière extérieure. L'homme à la gueule balafrée laisse échapper un rire goguenard et se redresse dans une posture virile et patibulaire - physionomie brute au pelage argenté des grands ours polaires. A ses côtés, les autres Skaalds de sa meute émergent tour à tour, bravant la morsure du froid matinal qui givre les plaines du Nord pour mener leur mission à bien.
Cela fait bientôt un mois qu'ils ont quitté Utgard, trahis par leurs pairs qui ont remué ciel et terre pour asseoir l'hégémonie de Jormungar, la dragon de glace, au sein de leur communauté. Ils se souviennent tous du sang maculant les pierres noires de leurs cavernes, du massacre des canidés sacrés dont on a brûlé les cadavres en crachant sur l'effigie du Loup Primordial. Loktis a été blasphémé, et les félons vont payer.
Guerriers déchus de leur peuple, la troupe de Skaalds nomades préserve pourtant leurs croyances, gravés à même leur derme par les innombrables cicatrices, séquelles de leur glorieuse survie. Dans l'acier de leurs prunelles, luit la détermination de cette rage conquérante qui leur noue les tripes. Le vieux corbeau leur a murmuré de se rendre dans les terres du Sud pour que les élus leur soient révélés et c'est exactement ce qu'ils sont décidés à faire, malgré les différends viscéraux qui les animent.

Sigrid s'extirpe de ses songes, essuyant machinalement d'un revers de main les traces charbonneuses qui marquent son visage taillé par la vigueur des glaces. Leurs fourrures sont une seconde peau qui leur permettent de survivre dans un climat aussi hostile mais leur donnent une allure de sauvages déguenillés - ce qui ne manque pas d'attirer l'œil des curieux de passage dans les paysages plus civilisés des terres du Nord. Les flancs abrupts de nacre laissent dorénavant place à la végétation noueuse et tortueuse qui rampe jusqu'à des forêts étoffées par les températures plus clémentes, et les Skaalds découvrent leur nouvel environnement avec perplexité. « Vous flairez c'tte odeur de feu ? » Questionne la rouquine tout en inclinant la tête, narines dilatées dans une grimace satisfaite. « J'vous parie que des gens habitent pas bien loin. Ça fait combien d'jours qu'on a pas taillé un brin de causette les gars ? Ils ont vraiment pas peur à ce qu'on leur foute le feu, ces gens assez fous pour crécher dans des boîtes en bois et en paille. » Un petit sourire moqueur étire les lippes des Skaalds qui ricanent bêtement avant de charger l'un des leurs d'aller faire un peu de repérage. Le peuple troglodyte n'est pas vraiment habitué à l'architecture des terres civilisées, eux qui préfèrent vivre à même les grottes d'un flanc montagneux plutôt que de se casser la tête à se fabriquer quatre murs. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont de mauvais artisans - surtout lorsque ça concerne les armes qui n'en restent pas moins leur art de prédilection. Ils ne sont pas à leur premier coup d'essai concernant le fait de s'inviter chez les populations locales pour y trouver chaleur et réconfort pour la nuit. Évidemment, la notion de politesse et de courtoisie leur fait terriblement défaut, mais ils se contrefichent bien de n'être guère dans leur droit – car un peuple libre se considère exempté de toutes règles à suivre. Surtout lorsque celles-ci sont dictées par des faquins incapables de tenir une arme sans se tremper les chausses.

Le plus preste du groupe qu'ils ont chargé de jouer aux éclaireurs revient rapidement pour leur indiquer la présence d'une chaumière, perdue dans les bois en contrebas. Les regards se croisent et l'accord tacite se tisse au gré de leur connivence. D'un geste de tête, l'Ours ouvre la marche et la meute rentre en chasse. Ils ont bien laissé quelques corps refroidis derrière eux même si prendre des vies ne figure pas dans leurs priorités. Tout ce qu'ils veulent sur ces terres qui manquent cruellement de gibier, c'est trouver de quoi repaître leur ventre vide et jouir d'un peu de chaleur pour réchauffer leur peau meurtrie. A pas feutrés, couverts par les silhouettes des arbres qui cernent la chaumière, les Skaalds se rapprochent pour s'assurer que pas une âme n'erre à l'extérieur. Puis dans un soupir de brume exhalée, le massif indique à ses comparses de prendre les pleins droits sur la masure branlante qui se présente à eux. Ouvrant à la volée l'huis qui vient claquer dans un fracas tonitruant, les hommes aux fourrures hirsutes s'engouffrent à l'intérieur sans crier gare, arrachant quelques remous de terreur aux habitants qui vaquaient à leurs occupations. Sigrid rentre en dernière, détaillant l'endroit d'un regard inquisiteur, remarquant les trois silhouettes chétives qui se campent avec horreur face à eux. « Qu'on soit bien clair. Vous bougez pas où on vous encastre dans vos p'tains de murs, c'est bien compris ? » Articule Krog sur un ton menaçant face à leur visage livide. Les supplications de la mère de famille couvrent les bruits environnants et l'un des Skaalds gronde avec fureur tout en la contraignant à s'asseoir. C'est alors que, les sens en alerte, la louve repère une proie qui détale dans la pièce adjacente. Se ruant dans cette direction, la rouquine braque son regard sur le gabarit longiligne d'un garçon qui prend la fuite à travers les fourrés perlés de givre. « Y en a un qui s'enfuit ! » Qu'elle hurle à ses comparses sur un ton irrité. Ils n'ont pas besoin de lui invectiver la marche à suivre car déjà la guerrière se lance à la poursuite du jeune fugueur. Pas question qu'il la sème. En aucun cas, ils doivent laisser l'une de leurs victimes filer, car même si les Skaalds sont brutaux et sans gêne, ils savent aussi que les lâches ont tendance à trop parler – et ils ne désirent guère voir débarquer une clique de petits malins à leurs trousses. « Arrête toi gamin ! Ou j'te crève ! » Qu'elle rage en bondissant à travers les branchages qui lui griffent le visage, se faisant violence pour réduire la distance entre eux. C'est qu'elle les déteste les froussards. Les guerriers des terres gelées fonctionnent aux « Marche ou crève. » et le nouveau monde qui s'offre à eux leur semble dénués de valeurs lénifiantes. L'expression sauvage et impavide, la donzelle finit par s'arrêter brusquement au détour d'un conifère pour se saisir de son arc qu'elle bande avec dextérité. Elle aiguille la flèche le temps d'un soupir et le projectile fuse entre les troncs pour aller se ficher dans l'une des jambes du fuyard. « Je t'avais pourtant prévenu. » Qu'elle susurre en regardant la silhouette chuter au loin, tâchant de carmin la neige immaculée. En s'approchant de lui, elle le voit ramper avec angoisse, abrutissant l'air de ses gémissements craintifs. Il a plus de seize ans et n'a pourtant rien d'un guerrier. Sigrid rabat sa capuche sur ses épaules en le toisant avec dédain. « Ne tourne jamais le dos à un ennemi p'tit. » Qu'elle articule d'un timbre rauque. « Surtout si celui là chasse à l'arc. » Une risette cruelle éclaire le faciès parsemé de tâches de rousseur juvéniles de la Skaald. Elle s'approche de sa proie et le remet sur ses pieds en arrachant sans retenue la flèche de son flanc blessé. « J'espère que tu peux encore marcher. Ou sinon tu peux toujours essayer d'me crever. C'est comme ça qu'ils meurent... Les braves. » Une lueur de défiance animant les prunelles animales de la donzelle à la chevelure de feu, celle-ci tourne les talons en forçant d'une poigne féroce le garçon à la suivre jusqu'à la chaumière abandonnée aux griffes de sa meute.

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Dante Firebeard

Cerbère des Bas-Fonds

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyVen 25 Avr - 2:58

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The white walkers.

sigrid & dante
Un plateau crayeux balayé par les vents. Un lointain horizon consumé de brume. L’air lui fredonne des airs lascifs, le froid corrode sa carne et la blancheur maculée entaille ses yeux. Terres du nord, landes insipides et matrices flegmatiques, il observe le panorama comme il contemplerait le corps nu d’une maîtresse. Prostré comme une gargouille, l’échine pliée, les coudes enracinés sur les cuisses, le pouce et l’index se frottent l’un contre l’autre comme des animaux, éparpillant sur son derme la terre recueillie des traces de pas. Une longue suite d’esquisses sillonnant la neige comme un sentier, laissées là par des carcasses pesantes qu’il traque depuis plusieurs nuits déjà. Un troupeau de buffles qui fait un peu trop de bruit dans les environs, pillant et décimant le quidam sur son passage comme on moissonne le blé. De quoi attirer l’attention de l’autorité, de quoi se gagner un molosse comme lui collé au cul. Le manque d’informations sur cet essaim pourrait être handicapant si sa chasse ne lui avait pas déjà apporté l’essentiel ; les empreintes lui ont susurré un nombre de quatre individus, bien qu’une cinquième personne soit à envisager, rien n’est jamais moins sûr que des marques piétinées entre elles dans la poudreuse. Se relevant dans un craquement de rotules, il se met à observer l’orée du bois qui se présente en amont, celle par laquelle le groupement s’est visiblement enfoncé à l’image d’une meute affamée. Il leur faut remplir les estomacs, braconner et trouver un cours d’eau, de quoi sustenter leurs carcasses jusqu’ici trop sevrées par l’austérité des steppes nordiques. Et c’est une bonne nouvelle. La sylve va lui permettre une approche plus contiguë, et de fait, une élimination rapide et méthodique. Ignorant jusqu’à l’armement des sauvageons, il est préférable pour l’Egorgeur de dompter sa raison plutôt que de délivrer ses pulsions. Un assaut à terrain découvert ne lui vaudrait qu’une mort certaine, tout du moins, de graves blessures auxquelles il lui serait impossible de survivre aussi loin de la ville. Reniflant à pleins poumons l’effluve hiémal, il se remet en marche.

Après plus d’une heure à allure vive, il retrouve entre les hautes silhouettes des conifères la charpente d’une chaumière. Havre délibérément élu par la horde duquel il distingue des vagissements apeurés et éclats gutturaux. Un rictus fend lentement le portrait du belliciste qui se courbe instantanément dans les broussailles environnantes, une pogne coulée vers le manche de sa dague. Ses calots glacés tombent comme une enclume sur l’huis démembré de la maisonnée, inspectant les possibles autres issues par lesquelles ses proies pourraient s’enfuir : aucune autre. Les cris redoublent dans des phonèmes indistincts, excitant le Cerbère et ses sens exacerbés par l’adrénaline. Ce n’est pas le bon moment. La fermette est exactement le genre piège dans lequel ne pas tomber : une enceinte exiguë dotée d’une seule sortie, et par conséquent, entrée. Mais les glapissements maudits déconcentrent son austère jugement, agaçant ses synapses d’un élixir justicier. Grognant dans sa barbe, l’émail serré, il sort des fourrés en s’approchant diligemment d’un mur en pierre de la miséreuse bâtisse, s’y collant prestement, l’échine et son flanc gauche comme aspirés par une force imperceptible. Les hurlements redoublent, et Dante en saisit enfin les suppliques articulées ; celles d’une mère implorant la pitié de leurs tortionnaires. La scène caractéristique de l’opprimé réclamant les restes d’une équité honnie. Tirant sèchement sur le manche de sa lame, il s’approche un peu plus du chambranle pour étudier rapidement la disposition de ses adversaires au son épars des voix et bruits. Mais entre les gémissements des uns, les vociférations des autres, ne résulte plus qu’un fatras nébuleux et chaotique. Avec humeur, le chasseur de primes se redresse et entre directement dans la chaumière.

La première carcasse qui lui tombe entre les mains est un homme de sa taille qui ne le voit pas arriver dans son dos. L’effet de surprise est adéquat ; il lui plante l’arme entre les omoplates, ressortant le museau de la dague sur son poitrail, perforant adroitement son palpitant et son poumon gauche. Mort immédiate. La victime s’effondre à même le sol en terre cuite une fois le poignard retiré, tandis qu’un second ennemi se rue sur lui. Il esquive la lame adverse en se baissant in extremis, puis tranche les peaux de bête et la chair du genou en un coup violent et profond, faisant fléchir le rival qu’il égorge d’une longue entaille en se relevant. Le mouvement vif fait siffler la dague, offrant un instant de torpeur au gosier qui ne se met à véritablement saigner qu’une fois l’assassin hors champ. Plus que deux. Une montagne dans le fond qui tient encore dans son épaisse patte la chevelure de la matriarche hystérique et un moins charpenté qui se lâche sur lui avec une fureur de lion. Percuté de plein fouet à l’abdomen par une massue qu’il ne distingue que trop peu, Dante recule de quelques pas, le souffle coupé et les muscles meurtris. L’autre rugit un idiome barbare, l’écume aux lèvres et les yeux rougis d’un courroux vandale. Il charge à nouveau, brusquement paré par la botte levée du Cerbère qui se fracasse contre la mâchoire en un craquement sec et sonore. Déséquilibré, le sauvageon régresse à son tour, une paluche arrimée à sa gueule désaxée en laissant l’occasion au chasseur de primes de s’emparer d’un tabouret en bois et de lui broyer son reste de figure avec le mobilier. Dans une déflagration violente, le matériau rencontre l’ossature et la chair avant que l’homme ne s’effondre enfin, le crâne déformé sous son crin, le visage pourfendu d’hémoglobine et d’échardes. Époumoné, Dante redresse ses orbes d’acier sur le dernier survivant. Un colosse de muscles qu’il entend grogner de là, redressant d’un simple geste la mère éplorée qu’il place contre lui, en bouclier. Il est inutile de proférer des menaces, encore plus de calmer la brute avec une quelconque diplomatie : il est là pour les massacrer, tous. L’antagoniste l’a bien compris, le tapis de chair fraîche jonchant les pieds de l’assassin ne faisant que confirmer la situation.
Alors, lentement, une risette gangrénée par la colère fichée sur son portrait, la montagne plante son coutelas dans la gorge de la femme et lacère d’une oreille à l’autre sous les yeux de Firebeard. Paralysé par une tension sépulcrale, les naseaux dilatés par un souffle véhément et les lippes tordues dans une grimace bilieuse, Dante regarde, impuissant, la mère crouler dans la poussière terreuse en émettant des gargouillis et soubresauts continus. Un râle monte dans son thorax et éclot avec une gravité caverneuse contre son palais tandis qu’il s’élance sur la bête humaine. Les coups s’enchaînent, les lames rutilent, claquent et chantent leur sanguine litanie. Il parvient à blesser son rival, mais son rival ne le laisse pas moins sauf. Mutilé au flanc droit, sur l’épaule gauche et deux côtes brisées par un impact trop brutal, il finit après de longues minutes à combattre, par désavantager le titan en le faisant trébucher sur l’un des cadavres. A peine étendu que le Cerbère enfiévré d’une ire rance s’en vient le décapiter à même le sol. La tête roule un peu plus loin avec paresse, arrêtant sa progression à la lisière de l’huis, un rictus suffoqué pétrifié à jamais sur les traits du colosse.  

Reprenant son souffle, meurtri et épuisé, il range sa dague après l’avoir essuyée et presse ses paumes contre ses cuisses, courbé comme un vieux saule. Il n’y a plus dans cette chaumière que des corps inanimés, l’odeur du sang embaumant la pièce et déposant sur sa langue un goût ferreux et corrompu. La constatation n’est ni satisfaisante, ni déplorable. Son travail est fait, mais le rendu est pitoyable ; il y a, parmi les charpentes occises, les visages poupons de deux gamins. L’un, par ailleurs, respire encore. C’est vers lui qu’il s’approche, s’agenouille et se penche. L’enfant n’a été molesté que d’un coup au visage, mais le geste, exécuté avec le pommeau d’une arme droit sur sa tempe, semble l’avoir profondément contusionné. Entre vie et mort, il gémit ce qui lui semble être des phrases, mais qui, pour Dante, ne se résume qu’en un bafouillage incompréhensible. Il lui donne cinq ans. Peut-être moins, peut-être plus. Mais à cet âge, on ne survit pas seul dans la forêt avec un crâne aussi amoché.
« Shhh », lui intime-t-il pour faire taire ces fines lèvres agitées, une main calme posée sur la petite figure. Lentement, et en ce qui semble être de prime abord une longue caresse, il entoure le crâne du môme de ses deux pognes maculées et finit par lui briser les vertèbres d’un coup sec. Un craquement, et le corps se détend. Il lui clôt les paupières avec décence, prie Dagoth pour le guider hors des limbes, et se relève.

Dans ce charnier, il récupère quelques affaires de valeur ; des armes en bon état, le peu d’argent trouvé, et des vivres. Voyageant obligatoirement léger, il ne peut se résoudre à emporter les rares objets de valeur décorant la maison ou les peaux épaisses couvrant ses contrats. Il ressort et s’éloigne, certain d’avoir exécuté l’entièreté de l’essaim et laissant les cadavres aux loups et autres charognards des bois.

* * *

Le soir tombe comme un encrier déversé. La sylve, lugubre et monstrueuse en cette heure, n’arrache pas un seul tremblement chez la silhouette du chasseur. La nature le transit ; ses cris, ses feulements, ses bruissements, ses chuintements et éclats, cette palette sombre de couleurs engluées de ténèbres. Tout. Tout n’est qu’ivresse des sens pour le fils de la glèbe. Un lapin mort dans une patte, son poignard dans l’autre, il décide de faire halte dans un bosquet sécurisé, ni trop à découvert, ni trop garni de feuillages trompeurs. Après avoir dépecé l’animal et avoir construit un feu à la fois réchauffant son corps et cuisant sa prise, il se laisse aller au premier repos de la journée, annihilé de la tête aux pieds par ces longs jours de traque et la conclusion sanguinaire à pareil labeur. Réprimant une grimace, il tâte ses côtes en s’assurant qu’elle n’aillent pas perforer un organe, éveillant la douleur au centuple mais le réconfortant sur leur position. S’il reste sensible comme tout mortel en cette terre à la souffrance physique, après une décennie à combattre dans les arènes, l’enseignement du supplice enduré lui permet de supporter ce qui submergerait un autre. Mais au calvaire osseux vient l’affliction de l’esprit. Vrillant précipitamment sa nuque vers un fourré, il plisse les yeux et scrute le noir. Ce n’est certainement rien. La retombée drastique de l’adrénaline et les émanations lancinantes de ses blessures qui épuisent ses perceptions. A deux reprises, il lui a semblé être suivi dans son parcours, mais, à deux reprises, la sensation s’est avérée chimérique. Soupirant alors, il se penche tant bien que mal pour récupérer sa bectance cuite à point.

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Sigrid

Guerrière Skaald

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyVen 25 Avr - 14:01

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The white walkers.

dante & sigrid
Sigrid sent le regard du gosse la détailler ostensiblement entre effroi et curiosité. La gueule dénuée d’expression, la rouquine avance en enjambant les racines, le traînant d’une poigne féroce pour qu’il la suive sans broncher. Elle aurait pu l’exécuter après l’avoir épinglé de sa flèche car les Skaalds sont des chasseurs et des tueurs. Sigrid sait que ses comparses ne comptent laisser aucun témoin de leur passage dans ces terres qu’ils découvrent avec circonspection. « Vous allez nous tuer ? » Demande la faible voix masculine entre deux glapissements douloureux. La Skaald lorgne vers la plaie à son flanc qu’il presse d’une main tremblante et croise ses prunelles effarées qui lui arrache une grimace de dégout. Il pue la peur et la résignation. Il n’y a rien de glorieux dans le fait de s’en prendre à de pareilles créatures mais les guerriers y sont contraints car c’est sur terres-là qu’ils sont censés trouver leur salut. « A quoi bon t’en soucier ? On meurt tous un jour non ? » Qu’elle lui rétorque, revêche. Dans ses pensées, la remarque cynique éclate comme cloque purulente. Mieux vaut que tu crèves maintenant ou ça risque d’être bien pire si j’te ramène auprès d’eux. Sa meute n’est pas conciliante ni miséricordieuse. Les Skaalds sont des barbares, que la lâcheté et la peur débectent. La survie exige des sacrifices et la prudence nécessite d’être vindicatif. Seuls les morts ne parlent pas.
Les lèvres du garçon tremblent dans ses sanglots étouffés et elle le fixe d’un œil torve, interdite. « Qu’est ce que tu fais ?! Arrête ça. » Qu’elle lui invective sur un ton venimeux avant de lui saisir la mâchoire et de le repousser vers le sol. Il s’étale dans la glaise, hoquetant de terreur et elle l’observe comme si il était la première créature de son genre qu’elle voyait. Méfiante, la main posée sur la garde de son épée courte qui pend à son flanc, la louve le scrute, les lèvres saisies d’un rictus mauvais. « T’as été élevé comme une victime, et tu crèveras comme une victime. » Ça tombe comme une sentence irrévocable, teintée de dégout.
Ne devrait-elle pas lui passer la lame en travers du corps pour abréger ses souffrances ? Peut-être, mais la rouquine ne supporte plus la présence irritante du jeune homme. Cette aura nauséabonde de crainte et de dépit. Elle reprend sa route, seule, le laissant patauger stupéfait dans la boue de neige fondue qui macule son séant. Pour elle, il n’existe déjà plus. Car il est déjà mort.

Le museau planqué dans la fourrure de sa capuche lacée jusqu’en haut, Sigrid met son temps pour traverser la forêt en sens inverse et s’en retourner vers la chaumière où doivent d’ores et déjà s’en donner à cœur joie les autres membres de son équipée. Muette, lèvres pincées en ressassant le comportement du garçon qui lui fait encore frémir l’échine dans un malaise cinglant, la rouquine finit par arriver à l’orée de la bâtisse en humant l’air chargé d’hémoglobine. Saisie par son instinct de conservation, la louve se range contre le pan de torchis, les battements de son cœur trahissant la détresse qui l’habite. Elle se heurte au silence, alors que ses comparses et leur voix gutturales devraient clamer ci et là sans grande discrétion. Mais, non. C’est un silence de mort qui règne en ces lieux.
Le souffle suspendu au gré de ses sens en alerte, la Skaald plisse les yeux et tend l’oreille. Un tintement. Un froissement. Un craquement. Il y a bien quelqu’un là-dedans. Un qui est encore en vie. Surprenant une brèche dans la structure de la chaumière, elle se coule à pas feutrés pour jeter un œil par la fêlure et distingue une silhouette masculine qui lui est étrangère, s’affairant en enjambant le cadavre de ses pairs. Sigrid se sent démunie, livrée au constat qui arrache un flottement transi à ses pensées. Ils sont tous morts. Sa meute. Les Skaalds. Ses frères d’armes.
La colère gronde dans ses entrailles et la rouquine inspire profondément, la mâchoire serrée à faire saillir ses zygomatiques dans un expression furieuse. Elle veut faire perler des larmes de sang pour les Skaalds tombés. Massacrés. Et la voilà définitivement seule face à la mission confiée par le vieux Corbeau, portant sur ses frêles épaules le destin de Loktis, Loup Primordial des terres gelées d’Endhelstein. Les bruits de l’ennemi la ramènent à elle et c’est dans un battement de cils que ses membres daignent répondre à sa douleur. Elle le jauge d’un œil étréci par l’adrénaline et contourne la masure pour cerner ses déplacements. L’homme s’éclipse tranquillement, certainement serein de savoir les barbares occis jusqu’aux derniers. C’est sans compter la présence de la louve qui se met en chasse dans son ombre, victime des remugles d’amertume qu’elle ne demande qu’à exorciser sans plus attendre.


♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

La traque. Les Skaalds sont nés pour ça. Chasser pour se nourrir dans les terres givrées du grand Nord n’a jamais été tâche facile. La végétation s’y fait rare, le nacre ondoyant étant la seule valeur sûre qu’il faille savoir interpréter. Les proies nichent, se cachent, et les Skaalds doivent les trouver - eux qui ont appris à fureter malgré les épaisses fourrures dont ils sont entièrement recouverts. Sigrid a toujours été plus douée que les autres, son menu rachis lui permettant de se mouvoir avec plus de discrétion que ses comparses - et pourtant, même l’Ours à l’allure massive savait se faufiler jusqu’à sa proie pour l’égorger. Car un Skaald qui chasse n’a rien d’un homme qui se délasse.
Sigrid a filé toute la journée son ennemi, préservant une distance entre eux pour ne pas se faire repérer. Et pourtant, à plusieurs reprises, elle s’est surprise à rôder autour de lui avec une promiscuité telle qu’il aurait pu flairer sa présence menaçante. Car lui aussi, il sait traquer, à ne pas en douter - sinon comment aurait-il réussi à les filer jusqu’à cette chaumière perdue dans les bois ?
La rouquine sait se montrer patiente, observatrice et intriguée. La haine viscérale qui la consume ne la rend que plus affutée au comportement de l’homme qui a anéanti les siens. Elle pense à l’honneur du combat, à ces Invaincus qu’il a brisé, et à la gloire que représenterait cette tête encapuchonnée.

La nuit tombe et l’homme fatigue. Sigrid goûte impunément à sa douleur en le voyant plier l’échine et pressent la souffrance qui meurtrit sa peau de tueur. L’œil carnassier, la rouquine le contemple encore jusqu’à ce qu’il esquisse de nouveau un mouvement de défiance. Il sent sa présence, il sent le danger. Et pourtant...

Sigrid profite de son inattention - celle d’un homme au ventre vide faisant face à un fumet ragoutant - pour s’approcher dans son dos, la neige craquant à peine sous les semelles de ses bottes fourrées. Elle ne veut pas attendre qu’il dorme, car elle les connait bien ces bougres de chasseurs. Taillés dans la vigilance, plus encore lorsqu’ils ferment les yeux.
Serrant sa dague à s’en faire blêmir les phalanges, la guerrière s’apprête à lui fondre dessus mais ne cherche pas à l’égorger dans une impulsion farouche. Les Skaalds n’aiment guère les exécutions de couards. Le combat doit être juste pour offrir gloire et repaître l’orgueil de Loktis. Sigrid se plante dans son dos pour mieux lui coller la lame effilée sous la gorge, le forçant dans un cri téméraire à retomber sur le flanc, balayant d’un pied rageur tout ce qui le cerne. Dents serrées et prunelles féroces braquées sur l’homme, elle le toise avec fureur avant de lui assener un coup de pieds dans ses côtes déjà douloureuses. « Loktis va aimer te voir mourir. » Qu’elle susurre, véhémente, avant de lui sauter à la gorge dans un cri orageux. « Tu les as tué, sale enfoiré  ! » Le poing de la rouquine s’abat sur la face de son adversaire alors que l’étau de ses cuisses se resserrent autour de ses hanches pour l’empêcher de bouger. En bloquant sa paume contre sa glotte, elle essaie d’abord de le faire suffoquer. Ses serres emprisonnent la mâchoire masculine pour la maintenir vers l’arrière et mieux dénuder sa gorge à l’acier de sa lame qu’elle rapproche dans un éclat vif. Les prunelles rubicondes de la rouquine vrillent avec rancœur vers le faciès tordu de l’homme qui tente de se défaire de son emprise. Elle s’y agrippe pourtant avec férocité, refusant de lui laisser le temps de reprendre son souffle, sa chevelure hirsute volant au gré de leurs mouvements saccadés. « T’es quoi ?! Une putain d’bonne âme charitable ? » Crache-t-elle sur le ton de la moquerie sauvage.  



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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyJeu 1 Mai - 1:24

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Le branle-bas déflagre trop tard dans l’ergastule de ses réflexes, lorsque, brutalement, un assaut tempétueux donne raison à ses foutus pressentiments. Une furie de génisse, dont il distingue l’égal crin de rouille à travers gestes et coups, s’abat sur lui comme foudre sur terre. Un coup contre ses excoriations arrache un rugissement de bête au cerbère acculé qui ne dévisse pourtant pas l’émail de ses crocs serrés. Sale putain. Les regard torve, il la mire mollarder ses fulminations en sentant ses entrailles chuinter sous la douleur de ses côtes brisées, qu’elle enserre un peu plus de ses cuisses, avant de lui talocher la gueule d’un poing irascible. Pas le pire heurt qu’il ait eu à subir dans sa chienne de vie, mais loin d’être la frêle mandale d’une pie-grièche. Essuyant la raclée sans grande démonstration, il finit par tourner de front son faciès amoché, plantant ses orbes de sylphe glacé dans les gemmes de sa rivale, un rictus bilieux pour tout masque. Il faudrait être un décérébré complet pour ne pas faire le lien entre les griefs de la sauvageonne et les ostrogoths liquidés plus tôt dans la journée. Elle faisait donc partie du lot. Et maintenant ? Qu’est-elle sinon une pauvre petite abeille amputée de son essaim. Sommé par d’adroits gestes à lui présenter sa gorge comme du gibier sacrificiel, un long et pesant ricanement escalade lentement sa trachée comme elle écrase un peu plus sa lame contre sa carne. Hilare par fatigue, hilare par sarcasme, hilare tel un séide ouvrant grand les bras face à son idole la Mort. Et ses pattes, d’ailleurs, se lèvent et se livrent en capitulant avec une sérénité traîtresse. « Une putain de bonne âme charitable, ça m’plait bien », lâche-t-il avec une désinvolture manifeste, sa pomme d’Adam allant et venant au grès de son phonème et de ses éclats gouailleurs contre le fil argenté. « J’mettrai ça dans mes futures recommandations. Ça peut être vendeur. Ça, et ta tronche dévertébrée pour tout complétement », achève-t-il en retrouvant contre son palais le goût âcre de la malveillance. Les dernières syllabes à peine débitées dans l’atmosphère hiémale, il dresse une rotule qu’il fracasse contre les dorsales de sa victime, à l’exacte région où les vertèbres, molestées par le choc, déséquilibrent et paralysent un instant le bassin et les jambes de son adversaire. Profitant de la commotion, il redresse l’échine et la bascule en arrière non sans la désarmer au préalable en lui tordant le poignet d’une prise véloce. Inversant les pôles, mais l’immobilisant aux divers membres pour ne pas reproduire les mêmes erreurs de la sauvageonne, le molosse libéré se courbe au-dessus en lui assénant le même traitement ; sa propre lame embrassant la gorge. Malgré la fièvre lancinante de ses fractures, centuplée par sa gymnastique, il renifle et soutient les calots adverses sans ciller. « C’est marrant. Plus je fais c’métier, et plus le sens du mot justice s’effrite comme un poisson écaillé. Regarde-toi, petite raclure de merde, à vouloir venger la mort de tes copines. » Ses côtes. Il les sent grincer contre ses muscles et nerfs, éclopant ses billes d’un cuisant éclat sans pour autant émousser sa force. En la saboulant un peu plus, il entaille la chair gisant sous le poignard en l’empoissant de quelques éclats purpurins. « Quand vous avez massacré des familles entières sous votre passage. Pas qu’leur trépas me foute le cafard, mais j’te trouve un peu trop pétulante pour une chiure aux mains sales », le timbre roulant comme du gravier en une inimité farouche, il couronne son sermon en faisant mine de l’égorger : « Salue ton dieu pour moi. »

Mais une stridulation venue des cieux interrompt la mise à mort, semant un carreau de flèche dans l’une des cuisses du chasseur de primes qui, sous le coup, lâche un grognement pareil à un cri bestial. Le quadriceps perforé de part et d’autre, il lève le point armé et abat avec brutalité la lame à quelques centimètres du visage de la rouquine en un exutoire impulsif. La meurtrissure le fait inhaler avec appesantissement, intensifiant sa fracture du grill costal sous les épaississements pulmonaires. Il étouffe un juron, se roule de côté et se hisse tant bien que mal vers le tronc voisin d’un arbre, la dague de l’amazone toujours fermement ancrée dans la main. Rachis contre l’écorce et se souciant peu du sort de la guerrière, il observe par-delà son épaule vers l’origine des éclats de voix. Une bande, songe-t-il, six, non ! Sept hommes. La gueule fendue d’un rictus, il plisse le regard et tente de discerner ne serait-ce que le galbe d’une silhouette. A temps, il distingue le museau d’une arbalète éclore d’un buisson, se détourne et entend un second dard se planter dans l’arbre en malmenant son ouïe d’un sifflement aigu. « 'CHIER ! », éructe-t-il avec humeur, se figeant sur son séant, les épaules biaisées au mieux d’un possible angle à découvert. Les mercenaires s’en prenant rarement aux musards et aucun seigneur ne pouvant réclamer droit de garde sur ces terres wisigothes, il subodore sans peine être en présence de bandits, larrons organisés en cliques et généralement parés de ces putains d’armes à distance sur lesquelles il cracherait volontiers. Foutredieux, manquait plus qu’ça. Ses globes céruléens tombent comme une enclume sur la flèche enclouée. Heureux dans son malheur, il constate n’avoir aucun nerf ni artère sévèrement touchés, ce à quoi il s’attèle avec diligence à briser en deux le corps en bois, ravalant un râle endolori et s’affairant ensuite à retirer de deux coups secs et experts les aiguillons. Mais à quelques mètres de là, sous une nouvelle lampée de pointes, l’on se rapproche dangereusement sans une once de discrétion.

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Sigrid

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyVen 2 Mai - 15:28

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La rouquine s’élance sur son ennemi tel le fracas d’une vague sur les côtes écharpées, crachant toute son animosité en le malmenant de sa poigne féroce. Faire tomber l'enfoiré, faire lécher le sang à sa lame et le voir s’étouffer dans un gargouillis guttural pour contenter la cruauté de Loktis. Aveuglée par sa colère, harponnée par cette vengeance qui lui calcine les entrailles, elle le secoue avant de dévier la lame sur cette gorge qui se tend à elle dans un ricanement rauque. Lorsque l’homme dresse ses paluches, paumes tournées vers le ciel, la sauvageonne le dévisage d’un air farouche. Que cherche-t-il à faire ? Pourquoi ne se bat-il pas ? Il se montre détaché et moqueur et la donzelle l’empoigne dans un grondement. Elle ne l’écoute pas, trop occupée à confronter ses billes venimeuses à celles de son adversaire - à essayer de comprendre de quelle essence est fait ce bougre là. Sigrid sait d’instinct que c’est un animal dont il faut se méfier - la lueur dans ses orbes glaciales et cette mimique goguenarde et désabusée. Ce foutu connard n’a pas peur de crever. Et toi, Sigrid ?
La Skaald n’a guère le temps de s’appesantir sur ses réflexions. Un bref instant d’inattention, durant lequel elle croit bon de remarquer la chevelure fauve de celui qui a passé ses compagnons sur le fil de son épée, lui coûte un violent répondant de la part de ce dernier. Le coup fulgurant que l’homme lui assène dans le bassin lui coupe le souffle et la saisit dans une posture douloureuse. Elle étouffe un grognement tandis qu’impuissante, la donzelle retombe sur le dos, lutant contre la patte dextre de l’homme qui essaie de lui arracher sa dague. Elle gesticule tant bien que mal, grondant pour mieux l’intimider mais en vain. Elle se sent comme vissée à même la fange dans laquelle elle se débat, maudissant cet élan de faiblesse qui l’a empêché de l’égorger à peine placée dans son rachis. La tête bloquée vers l’arrière, sa poitrine se soulevant avec saccade au gré de sa respiration chaotique, Sigrid se contracte en sentant son propre traitement lui être retourné. La lame glacée taquine le derme de sa gorge offerte et elle maintient son regard dans celui de son adversaire, strangulée par la virulence qui la consume. Voilà qu’il lui cause de justice et crache sur sa meute de barbares aux méthodes peu orthodoxes. Et pourtant, elle entraperçoit dans ses yeux à lui, tout cet attachement à l’hémoglobine. L’homme se rassérène de sang lui aussi - malgré toutes ses putains de bonnes intentions. Dans un rictus méprisant, la rouquine essaie d’emmêler ses bras aux siens, car elle ne compte pas crever sans se battre. Mais déjà, alors qu’elle sent la lame aiguisée entamer sa peau blafarde, la Skaald pense à ses combats et à sa mission qu’elle ne saurait mener à bien. Perdue. A jamais perdue dans le ventre de Loktis.

Son cœur manque un battement. Elle sent les perles poisseuses qui lui entachent la gorge sans pour autant voir ses forces décliner. Au contraire, le contrôle sur ses membres inférieurs endoloris finissent par lui revenir dans un violent soubresaut. L’homme penché au dessus d’elle, au lieu d’entailler son gosier d’une oreille à l’autre, vient à planter la lame dans la glaise à quelques centimètres de son visage, grondant tel un animal blessé. Fermant les paupières sous le coup de l’impulsion adverse, Sigrid ne comprend qu’après la raison pour laquelle il vient de l’épargner. Les sens trop enivrés par l’adrénaline et sa propre alerte, la Skaald n’a pas entendu le carreau filer droit dans la cuisse de l’homme qui la surplombe. Le sort lui sourirait-elle enfin ? Libérée de l’emprise de son ennemi qui vient à rouler pour se mettre à couvert derrière un tronc noueux, la guerrière se redresse légèrement, braquant ses yeux effarés sur la nouvelle menace qui se profile à l’horizon. Alliés potentiels ? Alors qu’elle s’interroge brièvement, un carreau vient à se planter dans le sol, entre les jambes repliées de la donzelle encore étendue. Ou pas.
Sigrid ne se soucie guère du pourfendeur de Skaalds qui s’est abrité sur le côté. Flairant ses nouveaux ennemis dans une gestuelle animale, la guerrière tente de les repérer d’un œil étréci par l’excitation avant de détaler en rampant vers une souche massive qui repose sur un talus. Elle s'offre une poignée de secondes pour reprendre ses esprits et affuter son instinct de préservation qui lui dicte de mettre la main sur l’arc et le carquois laissés à proximité. Cherchant d’un œil vif l’endroit par lequel elle est arrivée, la Skaald remarque sans mal les craquements et les bruissements qui témoignent de l’approche de leurs adversaires. Allez bouge. Bouge. Elle se sent chancelante, encore meurtrie par le coup porté par l’homme au crin de feu. Et pourtant, elle puise assez de force pour se redresser et se faufiler entre les troncs jusqu’à atteindre la cavité remplie de neige où reposent ses affaires. S’emparant de son arc, elle encoche une flèche en manquant de déraper et étouffe un juron avant de se planquer, échine contre écorce. D’une œillade furtive, la donzelle repère son ennemi premier qui, par ce revirement, se trouve être dorénavant son allié. Elle se mord férocement les lèvres, secouée par l’envie de lui coller une flèche qui viendrait l’esquinter en fourbe. L’arc se tend et le regard se fait furibond, puis un tremblement à peine perceptible secoue la guerrière vengeresse. Elle reste suspendue à sa colère durant une poignée de secondes, mais finalement, la Skaald baisse sa garde. Elle s’anime avec furtivité sur les bords du talus qui la couvre, essayant de repérer les silhouettes ennemies qui se profilent à travers les arbres. Ignorant tout des mœurs locales, Sigrid ignore à qui elle a affaire mais peut facilement se douter que cette bande a des intentions aussi barbares que ses pairs morts plus tôt dans la journée.  


Contrairement à son tempérament impulsif, Sigrid sait se montrer patiente lorsqu’il s’agit de traquer ses adversaires. Abaissée, un genou à terre, la rouquine jette un coup d’œil par la brèche du tronc qui la dissimule. Une silhouette se détache de la sylve avec une indifférence empreint d’arrogance. L’homme d’âge mûr n’est pas bien grand ni costaud mais l’on devine de par son allure, pouces coincés dans sa ceinture, qu’il est le meneur de cette troupe de larrons. « Bien, bien ! M’sieur, dame. J’vous explique la situation. Vous êtes qu’deux. On est nombreux. J’dois vous faire un dessin ? » L’homme étire un sourire mauvais, ricanant de complaisance tandis que d’un geste du chef, il indique à ses compagnons de se disperser. L’idiot pense qu’ils ne sont pas armés pour se défendre à distance, et Sigrid accueille cette bavure avec un rictus animal. Sourcils froncés dans une mine concentrée, la sauvageonne bande son arc, dos planqué contre l’arbre avant d’esquisser un pas de côté pour se révéler en l’espace d’un battement de cils. « Pas b’soin. » Avant que l’homme n’ait eu le temps de décomposer son expression faciale dans une vive surprise, la flèche fond pour transpercer l’abdomen du bougre. Il bascule légèrement mais se campe toujours sur ses jambes, les épaules nouées vers l’avant tout en essayant de se saisir de la pointe pour l’extirper de son ventre, déchirant davantage ses entrailles. « ‘Spèce de putain. » C’est la dernière phrase qui scelle le début de leur affrontement. Sur le qui-vive, la Skaald remarque aussitôt les regards furibonds qui roulent sur elle. Alors qu’elle s’évapore à leur œillade tout en se planquant derrière le tronc massif, Sigrid fait chuinter l’épée courte qu’elle sort de son fourreau. Elle n’a pas la moindre idée de ce que compte faire le pourfendeur de Skaalds et s’en contrefiche bien. Car en cet instant présent, elle se concentre sur les jurons lâchés par ses adversaires et le craquement de la neige sous leurs pas précipités. Attendant le moment opportun, la rouquine n’hésite pas à se lancer à l’assaut dans un cri téméraire, croisant le fer avec l’un des nuisibles qui se jette dans sa direction. Tandis qu’elle le tient le temps de lui assener un violent coup de garde en pleine mâchoire, les autres ne tardent pas à la cerner pour la mettre à mal.

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyDim 4 Mai - 10:15

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The white walkers.

sigrid & dante
C'est un espace vide. Un flottement aérien. Ce moment. Cet instant. Où tout converge en un noyau déstructuré. Où tout n'est plus que pulsations ; ces respirations, ces battements, ces mouvements et ces éclats. L'esprit l'emporte sur la matière pour ne faire croire qu'à un combat, lorsqu'il ne s'agit, en fait, que de simples vibrations. La bête sait les reconnaître. Chaque ronronnement aléatoire jouant dans l'atmosphère, chaque timbre cavalant dans la pénombre. C'est un conciliabule de notes qu'il suffit d'écouter, et l'ouïe du chasseur est aiguisée jusqu'à la plus fine corde. Aussi son souffle n'est-il plus qu'un écrin, choyant en chaque inhalation le chant primitif de la danse macabre. Bientôt, mon ami, susurre d'une voix de miel sa Carence, celle tranquille, celle sage, qui peut passer une décennie à se nourrir de sang et une éternité entière à jeûner patiemment. Créature façonnée de la main des hommes, chimérique canidé évadé des entrailles de sa mère Cruauté, il ne saurait faire preuve d'une quelconque panique. Tout au plus, pernicieuse, l'ire s'invite-t-elle à travers l'effluve capiteux du fer sanguin, ce fumet entêtant suppurant de sa blessure et gâtant la carne de ses paumes, mais c'est une colère éduquée, une bile sevrée. L'émail serré en un étau d'acier, les orbes frigorifiés contre la noirceur nocturne, il veille en silence à saisir son monde.

Des phonèmes graves se substituent rapidement au cri suraigu des flèches, n'altérant en rien le jugement du Cerbère. Si d'aucuns ouïraient la chiasse déféquée par l'ennemi, lui se contente d'avaler à grande louche le discours humide devisé entre les pas adverses et l'humus de la sylve, portraiturant mentalement l'emplacement des chacals comme on cartographie la position de lourds trésors. Des trésors de chair et d'os qui lui mettent d’ors et déjà l'eau à la bouche.
Puis de courtes syllabes, une stridulation et le chuintement mat d'un carreau dans une panse. Sourcils froncés, il tourne les épaules et observe derrière son abri la sculpture mutilée de l'oracle, abdomen perforé et gueule poissée de vomissures écarlates, qui bruisse quelques dernières vaticinations avant de rejoindre son lit de fange. Cherchant du regard la silhouette embrasée, il finit par la trouver arc en main, le minois gangréné par une résolution triviale à défaut d'un éclat de raison. Il n'a pas besoin de l'observer plus longtemps pour déchiffrer ce qui trotte dans l'entrelacs de ses pensées, devinant là un animal fait de pulsions plus que d'intellect. Avant qu'elle ne jaillisse de sa planque, il en revient prestement à sa position, écoutant plus que ne visualisant l'assaut torrentiel donné par la femelle. Jugeant avec une sévérité noire l'impétuosité suicidaire de l'enflammée, il en revient vite à son nombril et la chance improbable qui lui est offerte de plier bagage en laissant en pâture la brave hyène. Il est des opportunités qu'il faut savoir saisir, et, non moins lâche que réfléchi, Firebeard voit là un geste charitable de la part des dieux. Tout lui est bon pour disculper ses peccadilles, même la divine calomnie.

Se relevant en une grimace, rachis grinçant contre le tronc, il décide de contourner la rixe à travers flore, aussi discret qu'une ombre parmi les ombres. Son feu crépite encore un peu – voire médiocrement – à travers ténèbres, mais la lune n'est pas suffisamment encrée pour camoufler toutes les silhouettes dégainées sur la rousse. Il les voit, les uns après les autres, cercler la furie comme de gypaètes autour d'un cadavre chaud. Claudiquant à travers futaies, il parvient après quelques mètres distancés à révéler la forme de son unique préoccupation : ses effets. Et, dans ses effets, son pécule du mois. Que le diable l'emporte si un seul belligérant parvenait à le faire fuir loin de son oseille ! Ledit bougre pourrait être flanqué d'une escouade qu'il ne parviendrait toujours pas à chasser Dante Firebeard loin de son or. Pestant dans sa barbe, il constate le peu d'ouverture pouvant le mener jusqu'à son butin, l'entier périmètre convoité étant faisandé par les larrons. La situation est pourtant simple ; tant que le fauve est encagé par les malandrins, l'attention de l'ennemi est divisée. Mais au moment où elle sera fendue de la gorge à l'entrecuisse par un puissant coup d'épée – et nul doute qu'elle le sera – il ne lui restera plus qu'à affronter les rebuts du combat. Et il ne peut, ni ne veut, attendre de voir combien de raclures elle lui laissera avant de pouvoir retrouver son précieux fric de cupide manant. Peste soient les démiurges ! Cet esclandre n'est qu'un cadeau empoisonné. Grognant avec humeur, il lève un coude et, la lame réquisitionnée à bout de doigts, l'abat avec vélocité dans le crâne d'un bandit. La douleur de ses fractures déstabilisant quelque peu son lancé d'habitude si dextre, l'homme se retrouve à gigoter plus que de raison en vagissant, les paluches portées à son œil droit perforé. L'axe frontal étant manqué, il est à gager que sa victime rugira encore quelques longues secondes avant que les fonctions vitales n'éclosent en mort fulgurante.

S'emparant derechef de sa propre dague, il poursuit son cheminement à travers fourrés et s'approche d'une seconde canaille qui, trop occupée à fendre l'air de son épais sabre contre la lame adverse, ne remarque pas le silencieux kobold glissé dans son dos. Son gosier de bovin sourit aussitôt, lacéré jusqu'à l'os par le tranchant d'une justice scélérate, saigné au quart avant même de s'effondrer. Le poignard ensanglanté, il pare in extremis une attaque sur flanc droit, la force de l'autre vrombissant dans chacun de ses muscles, et, par conséquent, à travers chacune de ses fêlures. Enfiévré par la douleur, il encaisse un poing décroché par le pommeau du mufle en direction de sa mâchoire, vacille, se courbe pour esquiver un second coup et tranche une cuisse en profitant de la stupeur pour se redresser et enfoncer droit dans les entrailles le croc affamé de sa dague. Souffle coupé, regard vide, le rival s'efface de son champ de vision en le laissant ahané, la gueule poivrée d'éclaboussures et l'adrénaline supplantant toute géhenne. Dépouillant le cadavre de son épée – une bien belle facture très certainement barbotée à quelque noble gens –, il discerne la dernière paire aux prises avec le crin de feu, les deux plus mastodontes de la clique, forçant leur abordage en binôme. Entraîné par sa valse belliqueuse, il se rue, armes aux poings, en défiant l'un pour laisser l'autre combattre seul l'amazone. Dans des enchaînements féroces, les lames des uns et autres rutilent et étincellent, crachant leur frénésie au moins commune en d'ultimes affrontements. Son antagoniste, bien qu'épuisant sous ses assauts de forçat, finit par lui laisser entrevoir une faille que le chasseur de primes s'empresse de saisir. Sa dague tranche le poignet armé en une rotation oblique, tandis que la lame de sa nouvelle acquisition s'enfonce sous la cage thoracique en pénétrant telle une verge agressive jusqu'à la trachée du gredin. Quelques pas en avant comme on danse avec sa coquine, et il finit par l'empaler contre la charpente d'un conifère, les ridules transfigurée par son obscène Carence gavée à outrance.

Là, les vibrations se taisent. Le monde gondole sous de nouveaux arcanes, excavé de ses sempiternels enfants livrés à leur guerre intestine. Pour des trônes ou quelques piécettes : l'on se bat. Dans un dernier souffle de bête, il détache sa proie et se tourne vers la guerrière, le museau sale de l'épée levé tout contre l'effigie féminine. Elle aussi, est arrivée à bout de son titan, et contre les lueurs du maigre foyer, il lui semble entrevoir autre chose qu'une engeance primitive. « Dis-toi que si j'te voulais charogne parmi le charnier, tu le serais déjà. » Une voix de glace à l'image de ces calots givrés, ronronnant sous le phonème grave comme une épine gelée sous de la lave. Un paradoxe. Une anomalie réincarnée. Il finit par rabaisser lentement sa garde, non sans une vigilance exacerbée. Si elle ne lui inspire aucune confiance, une estime farouche pour sa combativité semble germer dans les affects de l'antique belluaire.

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyLun 5 Mai - 11:43

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L’échine frémissant. Le sang battant les tempes au rythme effréné du palpitant. Les muscles qui roulent sous la peau dans cet instinct primaire exacerbé par le dessein de satisfaire la matrice qui les a vomi sur terre. Préserver sa vie, sa peau, est la plus glorieuse des batailles dont il faut triompher. Les hommes, les bêtes - du pareil au même. De la chair, des fluides. Des tripes. Sigrid les connait ces combats à mort où tout se joue à une poignée de secondes. Où chacun déchaine sa fureur dans l’espoir de faire tomber l’autre. C’est au premier qui plantera sa lame et qui ouvrira le bide de l’autre. Elle ne les compte même plus ses estafilades et ses cicatrices. Séquelles de ses confrontations, témoignages de ses victoires et fruits glorieux de sa vie martiale.
Le cri inarticulé de la rouquine s’interrompt lorsque les lames tintent dans une danse téméraire. La lueur des flammes lèche les silhouettes mouvantes qui découpent des ombres sinistres sur les troncs noueux et veillent en silence. Basculant sur ses pieds pour esquiver les attaques de son adversaire et s’axer en fonction de son estoc, Sigrid tente tant bien mal de l’atteindre dans l’abdomen. Alors qu’il fend les airs, la Skaald parvient à se baisser, empoignant la garde de son arme à deux mains pour lui passer la lame à travers le pied. Le craquement sinistre des os rompus arrache une complainte douloureuse au faquin qui en perd toute contenance. Alors qu’elle s’arrache du sol dans un bond furieux en abattant le tranchant de son épée dans la boîte crânienne de son ennemi qui se recroqueville, le bras épais d’un des hommes lui bloque la trachée en l’emportant vers l’arrière. Soulevée de quelques centimètres, la Skaald a le temps de pousser un rugissement, l’hémoglobine peinturlurant ses joues dans des traînées barbares . Son adversaire l’envoie valdinguer vers l’arrière et elle s’écrase brutalement contre un rocher saillant qui émerge de la glaise, s’entaillant le front d’un pouce - chose qui lui fait entrevoir une myriade d’étoiles aveuglantes. Maintenant désarmée par l’initiative du larron, la rouquine secoue la tête, mains vissées dans les remugles boueux, essayant de se redresser avant qu’on ne l’exécute  comme une bête. Le sifflement assourdi de l’arme ennemie la secoue dans un sursaut instinctif. Elle roule de côté pour se mettre sur le dos et envoyer son talon dans le bas-ventre de l’importun, et profite de ce moment de répit pour se basculer sur ses genoux et se saisir de sa dague sanglée à sa botte épaisse. Dans un éclat de lucidité alarmé, le type essaie de se dresser pour se camper avec prudence mais la guerrière lui saute au cou, lui enfonçant obliquement le tranchant jusqu’à la garde. Une gerbe de sang l’arrose allègrement tandis qu’elle se détache lentement de l’homme qui s’étouffe dans des borborygmes effrayés. Sigrid n’a pas vraiment le temps de s’appesantir sur la situation car les deux plus massifs du groupe se ruent vers elle pour la pousser dans ses retranchements. Dans un vague regard furibond, la Skaald se rend compte des quelques autres cadavres qui jonchent le sol - ceux qui n’ont pas été saignés par sa main. La silhouette du pourfendeur de Skaalds apparait brusquement dans son champs de vision tandis qu’elle recule pour mettre de la distance entre elle et ses deux adversaires. Le rouquin au yeux de glace en provoque un pour l’attirer à sa suite et la farouche tente une offensive avec le second. Les épaisses phalanges de son adversaire s’abattent vers son visage dans un coup puissant pour la faire chanceler et la rouquine s’en mord la langue. La fragrance cuivrée emplit sa bouche et la rage reprend ses droits. C’est un masque grimaçant de fureur qui défigure les traits de la guerrière tandis qu’elle porte son bras devant son visage pour se protéger du coup de lame qui fuse. Ça entaille le cuir de son gant et meurtrit le charnu de sa paume mais elle se contrefiche bien de la douleur. Alors qu’il essaie de l’empoigner par un bras, la Skaald profite de l’emprise pour s’enrouler contre son rachis et planter sa dague dans l’aine du furibond. Prisonnière de l’étau de ses bras, elle donne une impulsion bestiale pour le faire tomber à terre en l’accompagnant dans sa chute. Elle arrache son arme puis frappe à nouveau. Encore. Jusqu’à ce que le visage de son ennemi soit définitivement sculpté par une torpeur rigide. Et alors qu’elle reprend son souffle, essuyant d’une manche hirsute et poisseuse le sang qui tâche son visage tordu dans une expression indéchiffrable, le chuintement des armes qui s’entrechoquent finit par se taire et les derniers cris d’agonie se meurent dans le silence nocturne.

« Dis-toi que si j'te voulais charogne parmi le charnier, tu le serais déjà. » Les yeux de la Skaald sont plantés dans ceux de son vis-à-vis dans une surprenante placidité, n’esquissant pas le moindre geste contre son interlocuteur qui la menace de son épée. Résignée ? A s’être battue de la sorte pour se voir exécuter. Comme tous les autres...
Cet homme est un destructeur d’illusions. Se peut-il qu’il ait été envoyé par Jormungar lui-même pour empêcher les fidèles à Loktis de porter son flambeau dans les terres du sud ? Le feu mourant éclaire les figures souillées dans un face à face suspendu aux tourments des affects. Ils se jaugent, ils se toisent et se condamnent. Mais ils ne font pourtant rien. Lui, baisse son arme, dans une méfiance exigüe et elle, ne le quitte pas de ses yeux clairs relevés par tout cette hémoglobine.
Pourquoi l’épargner ? Dans ce combat à mort. Ce combat de chiens. La louve a-t-elle gagné l’estime du pourfendeur ? Le respect se gagne souvent dans la mort, mais leur affrontement se scelle dans une considération mutique. Estime-t-il que sa mort ne vaudrait pas celle de ses compagnons ?
Dans une inspiration profonde, la douleur se fait lancinante. Sigrid sent ses muscles trembler, toute cette adrénaline faire défaillir sa carcasse épuisée. Elle se laisse tomber sur les genoux, le regard perdu dans les dernières flammes qui dévorent le bois noirci. Elle se sent vide. Et incapable de survivre sans sa meute.

La Skaald arrache son gant de cuir à l’aide de ses dents et plante sa main entaillée dans la neige encore fraîche qui s’amasse derrière elle. La blessure palpite et elle se mord les lèvres entre soulagement et douleur jubilatoire. Jambes ramassées sous son séant, elle reste immobile durant quelques secondes, son profil se découpant dans une lueur mordorée aux yeux de son vis-à-vis. Puis elle vrille ses yeux dans les siens, prononçant de sa voix éraillée. « Pourquoi tu les as tué ? » Un flottement nauséeux s’installe entre eux avant qu’elle ne reprenne. « Parce qu’y a toujours une bonne raison pour risquer sa vie à un contre quatre. » Elle parle de ses frères d’armes. Il pourrait lui retourner la question. Qu’est ce qui l’a poussé, elle, à se dresser contre ces sept larrons, sans le moindre doute ? Le prix du sang, pour la gloire et la survie.    



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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyLun 5 Mai - 20:09

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L’inimité désagrégée par le récent combat le cercle comme un voile de pesanteur, chassant toute ivresse biliaire pour ne laisser qu’un flottement léthargique ; muscles endoloris et blessures se rappellent aux synapses du chasseur. Rangeant l’épée contre son ceinturon, il dépasse sans mot dire la silhouette prostrée pour aller rejoindre le foyer crevé de cendres d’où ne subsistent plus que quelques étincelles harassées. Un ricanement noir et broyé par une trachée sèche monte dans son gosier à l’interrogation émise, falsifiant ses traits de quelque rictus désabusé. « Vaste question », qu’il n’aurait jamais cru entendre de la bouche d’une sauvageonne. Depuis quand ces bêtes-là s’enquièrent-elles de pareilles devinettes ? Roulant pesamment des épaules, il finit par s’accroupir en retenant une grimace mauvaise. Sa cuisse saigne. Elle saigne comme un putain de geyser aux relents de fer et, si la meurtrissure ne l’inquiète qu’à moitié, l’arôme qu’elle dégage nervure sa vigilance. A trop pisser le sang, ils vont finir par attirer des prédateurs bien plus opiniâtres que d’arrogants pendards. Et il sait mieux que personne à quel point un ventre creux peut épanouir la férocité, plus encore si le fumet captive une meute. Les paluches ramassant armes et effets, il répond toutefois, livrant son quart de profil par-dessus son épaule. « Tu m’as l’air bien finaude, dans ton genre. » Raillerie phallocrate qui lui tire une basse risette avant de se remettre à empoigner ses affaires, tirant d’une besace longiligne en peau de vache un vieux tissage noir qu’il déchire à pleines mains. « Je nettoie les fèces que les belles cuirasses n’ont pas l’temps de décrotter. Et on me paye pour ça. » L’aveu, dénué de tout scrupule, s’écaille dans la pénombre à travers ses syllabes froides. Il enserre le textile autour de la chair et des frusques pour se faire un garrot, puis tourne cette fois-ci pleinement son crin vers sa quiète rivale, considérant sa patte givrée, puis décidant de lui jeter sans cérémonie l’autre tranche de lambeau pour qu’elle s’en fassent les dieux savent quoi. Un bandage, très certainement, ou qu’elle l’avale pour asphyxier l’ersatz d’existence qu’il lui reste à présent. « Toi et ta clique avez fait un sacré tintamarre, 'faut pas s’étonner de s’être pris le karma en pleine tronche. » Ses lippes se tordent avec réprobation en la reluquant une dernière fois avant de se relever, une pogne coincée contre son flanc fracturé, son bissac dans l’autre main.

Ledit karma à la gueule patibulaire et jaspée de gerbes purpurines s’éloigne de quelques pas en sillonnant çà et là les macchabées à la recherche de quelques reflets luisants ou tout autre butin dispendieux. « T’as intérêt à te tenir tranquille. Et par tranquille, j’veux dire : aussi-sage-qu’une-putain-de-tombe. » Il plante derrière une charogne éventrée ses orbes marmoréens, flagellant l’effigie rousse d’un long regard insistant, avant de reprendre son pillage comme on fait son marché. « Putains d’barbares aussi décérébrés qu’un buffle », crache-t-il avec humeur. « Ça vous ferait trop mal au cul de fermer vos grandes gueules et d’causer avant d’cogner. » Firebeard étant à des lieues d’être l’homme le plus estimable qui soit, d’aucuns se seraient insurgés à l’entendre darder pareils griefs contre les ethnies triviales. Mais les exactions primitives n’ont pas l’air, après réflexion, d’être son réel problème. Dépliant genoux en des craquements sinistres, les poches et les bagages pleins, il réintègre le périmètre de l’archère en la lorgnant de haut. « Si tu veux grailler, vole discrètement. Si t’as un obstacle à deux pattes, fauche-le discrètement. Et si t’as un truc à dire… » Il la dévisage sous un rictus torve. « Eh bah dis rien. M’est avis que t’as rien d’bien intéressant à mollarder, de toute façon. Ça t’évitera d’attirer l’attention et tu traîneras peut-être ta carcasse un peu plus longtemps qu'prévu par ton dieu. Ne m'fait pas regretter d’avoir épargné ta jolie petite gueule, ou j’te jure que si j’entends parler de toi, je ferai de ton crâne ma nouvelle gamelle. »

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyMar 6 Mai - 11:23

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Sigrid le scrute, le pourfendeur de Skaalds. Elle ne le quitte pas de ses yeux venimeux, ne se gêne pas pour l’embrasser de son animosité viscérale. Car malgré le fait qu’ils aient du se coudoyer dans un combat pour leur propre survie, elle se trouve incapable d’oublier que c’est lui qui a amputé les autres phalanges de la main guerrière guidée par Loktis. Il ne reste qu’elle. Mais elle ne peut guère hurler à la lune pour chanter la mort de ses compagnons.
L’homme est aussi arrogant que tout mâle alpha, lui faisant profiter de sa condescendance  avant de s’animer autour du feu pour récupérer ses affaires et panser ses plaies. Sigrid se mord la langue, encaisse la remarque et essaie de comprendre le grand mystère qu’il représente. La provocation ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde mais elle réagit surtout à la dernière remarque dans un rictus carnassier. « On te paye. » N’est-elle pas plutôt là, la raclure qui se traine dans la fange ? Tuant pour le gain, et pas pour survivre ? C’est blasphémé son peuple, car eux, ne tuent que par gloire. Et besoin. Il n’y a rien d’illustre à abattre des couards - Sigrid est la seule à l’avoir compris, ça, dans sa meute de compagnons débilitants qui n’ont cessé de trancher des gorges sur ces terres civilisées. Peut-être que c’est ainsi qu’elle arrive, la punition divine. Par la main de cet agenouillé que Loktis s’est cru bon de leur envoyer. Ne tuer que pour la gloire. Pour le combat.
Lorsque l’homme lui adresse un bout de tissu comme on jette un morceau de viande à un chien affamé, la rouquine l’accepte sans mot dire, recueillant sa main contre ses cuisses pour la bander avec précaution. Puis les billes se braquent de nouveau sur la carrure masculine qui se redresse tout en la lorgnant avec dédain. Le voilà qui s’anime sans gêne, palpant les corps pour leur arracher leur maigre butin et garnir sa besace. Elle le regarde faire, une risette sauvage vissées sur ses fines lèvres. Si elle ne lui saute pas à la gorge comme une forcenée, c’est bien car il s’est senti l’envie de l’épargner, lui faisant comprendre qu’elle n’est qu’un insecte parmi des géants. Elle semble presque docile lorsqu’il la lorgne à nouveau, patiente donzelle au crin de feu qui boit les paroles de celui qui se prend pour son instructeur. Il moleste sans vergogne son peuple et Sigrid entrevoit là réminiscence douloureuse chez celui qui semble las de côtoyer de pareils étrangers. Causer avant d’cogner. « Causer pour rien dire, t’veux dire ? » Réplique-t-elle, le provoquant sous cette allusion. Les Skaalds sont des chasseurs avant d’être guerriers. Mais les trophées d’animaux légendaires et puissants ont finalement laissé un peu de place aux têtes et aux peaux humaines d’autres chefs de clan barbare qui gueulaient fort. Parlementer, ça n’a jamais été leur fort.
La rouquine passe sa langue sur ses lèvres, suivant de ses yeux de rancunière vorace la silhouette masculine qui s’affaire à vider les poches de leurs adversaires défaits. L’homme lui recommande la discrétion dans toutes circonstances. Ce que Sigrid entrevoit sur ces terres de valeur, c’est la cohabitation hypocrite et la propension à cracher des mensonges à qui veut entendre. Des manières de baisés. D’agenouillés.
La menace qu’il lui lance promptement en dernier recours fait hausser les sourcils à la concernée. « C’est qu’il me fait la morale, le type qui dépouille les cadavres. » Crache-t-elle finalement en le toisant comme il l’a fait jusqu’à maintenant. « Sacrément digne de détrousser des putains de morts que t’as saigné toi-même. Ou pas d’ailleurs... J’suis sûre que tu t’en donnes à cœur joie pour piller ceux des autres. » Elle lui balance un sourire moqueur avant de secouer la tête en repliant ses phalanges contre sa paume pansée. « La vérité, c’est que t’es qu’un agenouillé. J’parie même que tu me lècherais les bottes si j’avais une poignée de pièces à t’lancer, hein ? » Elle tend une de ses jambes pour désigner ses chausses et secoue la tête avec exaspération. « Ils étaient cons, ouais, mais c’était ma meute. Et devine quoi... » Finit-elle d’articuler dans un murmure, le regard le défiant d’une étincelle de malice. « C’était moi, la plus discrète de la bande. La preuve, t’as même pas flairé que je te collais au train. » La main libre de la rouquine s’empare d’une poignée de terre qu’elle balance à la gueule de son interlocuteur pour le surprendre et profite de le voir désorienté pour se jeter sur lui. Sans arme. Elle lui décoche un coup d’épaule pour le déséquilibrer et chute avec lui, le silence nocturne ponctué par les tintements du butin ramassé sur les dépouilles. La Skaald se place sur lui à califourchon ne le menaçant pas pour autant d’une quelconque manière. Elle emprisonne le menton du mâle entre ses doigts et visse ses yeux dans les siens. « Je suis une femme libre. Nous, les Skaalds, on écorche nos ennemis pour les exhiber sur notre dos. » Elle ponctue sa remarque susurrée par un regard malicieux. « Et vous, z’avez quoi à offrir ? Tu t’bats bien pour un fourbe. Et tu parles beaucoup, aussi. P'têtre que je devrai t'arracher la langue pour la porter autour d'mon cou, tiens. » Elle le renifle avec mépris avant de redresser l’échine pour le libérer de sa poigne.  


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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyMar 6 Mai - 20:19

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Il la voit cracher, vitupérer comme la carogne qu’elle est un portrait que d’aucuns auraient réfuté, voire renâclé ; ce pygargue empressé de ruiner quidam le cadavre à peine tiède. Mais Firebeard n’est pas homme d’opprobre. Exempt du moindre bourrèlement, plus encore lorsqu’il s’agit de sa vocation, il laisse transpirer un sourire marmoréen lorsque la drôlesse entache son faciès d’une risette sardonique. « J’te l’fais pas dire. » S’en donner à cœur joie étant un euphémisme qu’il accueille avec une visible impudence. Si peu goguenard. Que dit-elle là qu’il ne sache pas déjà ? Eh bien ? Devrait-il creuser sa gueule de quelques flots repentis alors qu’elle-même et sa meute de fripons s’adonnaient au même genre de brigandage lorsqu’il les a trouvés ? Qu’est-ce donc que dépouiller un mort contre le pillage de masures ? La crânerie aux relents de provocation parvient néanmoins à lui arracher un reniflement mauvais, et, comme il se met à lorgner la patte tendue, son phonème antagonique expectore : « C’est pas les bottes, que j’te lècherais. » Les orbes lazurites serpentant avec immodestie jusqu’à l’entrecuisse de la chienne accroupie, le chasseur de primes galvanise un roulement de pierre dans sa gorge semblable à un ricanement du diable. « Si je n’t’ai pas flairée c’est p– » Parce que tu renifles comme une biche, allait-il pour dire, toujours aussi misogyne face à pareils quolibets dégradant à fortiori tout le panel de ses compétences. Et dégoisés par une femelle en plus ! Que Dagoth emporte cette chiure, plus encore maintenant qu’il se retrouve rachis contre terre, défait tel un néophyte du combat. « Fieffée salope ! », s’indigne l’égorgeur, qui se serait paré de son regard le plus sanglant si la glèbe déloyalement flanquée contre ses prunelles ne les avaient pas rendues rougies et humides. Omettant de se débattre comme pour mieux la déchiqueter de ses gemmes claires, il contracture la mâchoire en jouant le sage auditoire. « Vous les Skaalds, n’êtes que des putains à fourrures », articule-t-il, irascible, avant de rondement se taire sous la gronderie, plissant ses yeux comme pour mieux discerner le tableau : une damnée de fétichiste se trimbalant avec ses abattis comme trophées de guerre. Si ce n’est pas sans lui rappeler un certain mastodonte à la peau de cuivre, il veut bien se faire mettre par le premier chanoine venu. Roulant des globes et comptant silencieusement le nombre de métèques qu’il devra encore croiser avec semblables marottes, il biaise l’attention de la rouquine en feintant l’accalmie avant de projeter haut et fort le poing serré contre un maxillaire.

Charpente balancée en avant, ses fractures geignant au préalable, il tombe de tout son poids contre la guerrière en réitérant l’exact schéma de leur précédente rixe ; à ceci près qu’il en oublie de l’immobiliser. « Femme libre, mon cul. Un fléau envoyé sur terre pour m’les briser, ouais. » L’écrasant avec pesanteur, ses phalanges envidées contre le crin de rouille tirent férocement, leurs homonymes guettant contre la mâchoire abimée. Plantées comme des serres. « Et dis-moi, maintenant qu’il te reste plus que la moniche pour t’astiquer comme une ribaude, tu vas continuer à les dépiauter, tes ennemis, ou t’avais besoin de tes faillis chiens pour faire le travail ? » Il ricane et resserre son étau comme elle réagit à l’affront. « Calme. J’aimerais mieux pas qu’tu m’arraches la langue à pleines dents, j’pourrais en avoir besoin. » L’enserrant toujours par la tignasse, il envoie son autre paluche la défroquer avant d’empoigner le pubis comme on se saisit d’une agrume. « T’es qu’une femelle », lui souffle-t-il contre le museau. « Une péronnelle qui piaille trop. » Pétrissant l’entrecuisse à faire mal, il conclut avec un flegme sépulcral : « Skaald, ça n’veut rien dire ici. T’es plus dans ton troupeau de mal-baisés qui s’font des tapisseries avec les valseuses adverses. » Lui tenant le crâne à lui en déchirer les racines, il s’approche jusqu’à l’oreille en découvrant ses canines dans un aveu de miel. « Et m'est avis qu'j'ai dépecé plus de charognes que toute ta tribu réunie. » Souvenance térébrante pour le gladiateur, qui jaspe subitement ses calots, dissimulés dans la chevelure rousse, d’un éclat possédé. Possédé par dix années de combats, les pieds nus dans la poussière et l’astre solaire pour tout dieu, qui n’ont fait de lui qu’un sanglant Berger aujourd’hui encore infecté par sa Soif.

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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyMer 7 Mai - 10:59

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Deux dogues qui se battent avec comme spectacteurs à leur crise d’égo les quelques cadavres disséminés dans les alentours. Née dans la concurrence, pétrie par la fierté d’avoir été désignée par Loktis pour combattre, d’avoir survécu aux loups pour régner sur ces terres de givre, Sigrid refuse de se faire molester ou rabaisser au rang de vulgaire femelle. Si elle a gagné le respect des mâles de sa meute, ce n’est pas pour entendre un peigne-cul de civilisé piétiner ses certitudes. L’homme rage, la mine assombrie par ce revers de situation et la guerrière le surplombe avec aplomb, gardant les nippes masculines en mains. Putains à fourrures ? L’air revêche, la rouquine s’incline davantage pour lui aboyer. « T’jours mieux que de se faire mettre par une poignée d’monnaie. » Elle les déteste ces terres. Peuplées de lâches et de guerriers fourbes aux valeurs amputées par un gain fait de métal. A l’instar du calme avant la tempête, le chasseur de primes attend patiemment que la prise de la Skaald se fasse moindre pour lui envoyer son poing en pleine mâchoire et renverser la tendance. Prise de court, sentant l’hématome embrasser son menton jusqu’à la fossette, la rouquine retombe sur le dos, étouffant un juron bien senti à l’attention de son adversaire. Il se laisse tomber sur elle et l’écrase de tout son poids alors qu’elle se débat succinctement avant de sentir ses bras bloqués par ceux du pourfendeur. Il empoigne sa chevelure cuivrée pour la limiter dans ses mouvements et lui étreint la mâchoire pour mieux lui chanter provocation. Habitée par la goût du carnage, fulminant à l’idée d’être en position de faiblesse, Sigrid essaie de ruer et gesticuler comme une possédée pour se libérer de l’étreinte adverse. Elle étouffe un cri rageur lorsqu’en réponse, il raffermit davantage sa poigne et la force à renverser la tête en arrière. « Si tu doutes de moi, laisse moi t’montrer, sale cabot. » Lâche-t-elle entre ses dents serrées. Arracher la langue à pleines dents - si seulement elle pouvait caresser l’éventualité... Sigrid a toujours entretenu un foutu besoin de reconnaissance, car en tant que femme, elle a toujours estimé valoir autant que ses comparses masculins. Sa respiration furieuse ne se calme guère lorsque la paluche s’amarre à son entrecuisse dans une offensive humiliante. Raidie de pieds en cap, serrant les dents à s’en transir les maxillaires, la Skaald bat des jambes et cambre le bassin pour y déloger la présence inquisitrice du chasseur de primes. « Qui parle trop, hein ? J’croyais que j’étais une barbare qui préfère cogner avant d’causer... » Lui susurre-t-elle dans une inspiration douloureuse. La face carnassière accolée à la sienne, s’amusant à la provoquer d’un timbre ronronnant, l’homme se gausse et l’insulte. Ils sont comme deux adversaires qui énoncent leurs faits d’armes dans une confidence aux relents de domination. Elle qui subit les mouvances des phalanges qui esquintent son intimité, acculée dans la neige fangeuse alors que le souffle goguenard du chasseur lui chatouille la joue. L’impression qu’elle a affaire à un arrogant mais pas à un menteur se fait intrigante. Et ses entrailles se consument d’ores et déjà d’une rage indicible.
« Et tes valseuses à toi... Si tu savais c’que je leur réserve. » Qu’elle susurre dans une profonde expiration, la frénésie ayant laissé place à une quiétude langoureuse tandis qu’elle ondule légèrement du bassin. Comme une chienne.
Ses ongles labourent le cuir et la laine qui couvrent l’échine masculine. Elle se cambre davantage, le laissant soupirer à son oreille avant de biaiser ses prunelles abyssales sur un morceau de peau entre sa gorge et son épaule.
Vorace, dans un claquement de dents, elle le mord dans une impulsion téméraire. C’est que le bougre manque bien de lui arracher une poignée de cheveux et elle plante ses doigts dans ses côtes douloureuses pour le désarçonner plus encore. Elle profite du sursaut du chasseur pour le repousser, assez pour bloquer son genou contre son abdomen et le basculer de côté, après quoi elle se redresse et esquisse quelques pas vers l’arrière tout en le surveillant d’un œil sombre. Loup et chien se toisent, reflet l’un de l’autre, sans pourtant se coudoyer. La rouquine s’empare de son arc et de ses effets, la gueule martelée d’ecchymoses et peinturlurée de sang. « On va dire qu’on est quitte. T’as qu’à t’dire que la femelle est plus miséricordieuse que tous les enfoirés d’son clan. » Crache-t-elle avec sarcasme à l’attention de son adversaire. La guerrière au crin rouge s’en retourne vers les sous-bois et s’y faufile comme si elle y avait toujours vécu, gargarisant son acide et léchant ses plaies déshonorantes.    


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MessageSujet: Re: The white walkers [Pv Dante]   The white walkers [Pv Dante] EmptyMer 7 Mai - 14:44

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Non pas qu'elle soit bonne en chair. Non pas qu'elle soit faite comme une pouliche prête à se faire saillir. Non pas qu'elle ait quoi que ce soit de baisable derrière ses amas de nippes velues. Non pas qu'il sente là, entre sa paume rutilante, un fruit gorgé comme il les aime tant ; tout au plus pétrit-il un buisson asséché par une terre malingre. Dieux non. Elle n'est guère son type ; trop maigre, trop anhydre. Trop de venin sur la langue, aussi. Lorsqu'elle se met à ondoyer sous lui, pourtant, il lui semble sentir un simili de trique venu tout droit des abîmes. Chienne subitement en chaleur qui arrive à la lui farcir, entre exhalaisons et soudaine torpeur, comme s'il n'était que bête en rut. Ce serait toutefois mentir, que de dresser le portrait du Firebeard sous l'aube la plus vertueuse qui soit. Au fond, que ne peut-il pas forniquer, plus encore au regard desdits combats qui ont laissé pour tout patrimoine sa carne transsudant des perles capiteuses et ses veines brûlées de flots voraces ? Abreuvé comme le parfait étalon noyé jusqu'au goulot par le stupre du coït, le chasseur se garde bien de trahir l'image notoire du mâle qu'un rien ne déconcentre tant que l'on s'occupe de ce qui sommeille tout bas dans le froc. Piètre essence que le sienne, faite de cruor et de bacchanales. Au préalable allaité de l'un, le voilà prêt à se sustenter de l'autre. Ourlant ses lippes d'une risette vicieuse, il se garde, bien évidemment, de dégager nuque lorsque les crocs forcenés de la sauvageonne se plantent rudement dans sa carne, transfigurant son sourire en masque lubrique, puis en rictus dolent lorsqu'elle joint sa morsure de phalanges inquisitrices tout contre ses sourdes fractures. Dans un râle doublé d'une injure coulée dans l’haleine rauque, il bascule de côté en portant paluche sur son flanc meurtri, la nuque et l'épaule ruisselant de la liqueur chaude glanée par quelque mandibule bestiale. Fille à mouscaille, putain faisandée ! Roulant son crin contre fange et scories de neigeote, il se met à serrer au plus fort étau l'émail de ses dents en tentant d'appesantir la furie de ses poumons, dont le gonflement aiguillonne à chaque souffle la fièvre irradiant de ses côtes. Il saisit le phonème adverse traverser ses chuintements dignes d'une fillette déniaisée et finit par rouvrir paupières sur la silhouette qui s'éloigne et disparaît dans son plus pur habitat qu'est la sylve noire. Grognant sans parvenir à articuler une seule avanie intelligible, il rabat son échine en arrière pour ne constater que le firmament railleur.

Et contre sa figure, lentement, les traits se distendent et se dérobent à l'ire pour laisser cavaler un étrange linceul aussi éthéré que troublant, bondissant de simple travestissement à réelle mimique ; l'éclat d'un rire, puis de son rugissement. Gouailleur face à sa propre balourdise, hilare par les manières de cette chienne qu'il veut bien reconnaître maligne. Une drôlesse qui mérite estime, ne serait-ce que pour l'avoir fait débander aussi vite que la pluie tombe. « Canaille », mâche-t-il finalement. Le verbe extraordinairement dépouillé de glaire acrimonieuse.  



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