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 Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
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MessageSujet: Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]   Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur] EmptyMer 2 Avr - 4:52

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sylarne clanfell & dralvur snowhelm
Game of thrones, Games of minds
E
lle s'étiolait sous ses doigts, cette ombre filasse qui chassait la lumière des torches et émaillait le tronc alambiqué de ses pensées caligineuses. Le fil acéré des éparses nuances du spectre entamait l'épiderme de son affectivité, colorant la pulpe qui fuyait des interstices purpurines d'un flegme à l'étanchéité menacée, mais hétérochromique. Cette folie anémique l’étrennait enfin, creusait la cambrure de ses reins de frissons valétudinaires. Combien de fois les arêtes cristallines couleur d'encre avaient-elles façonné ses nuits brumeuses, tirant de sa poitrine le souffle extatique d'une chimère captieuse qui laissait, à la naissance du jour, un goût d'anorexie cendreuse ? Combien de fois avait-elle frôlé de ses doigts ce cœur affolé qui battait la mesure de son insatiabilité dans un crescendo incoercible qu'elle étouffait sous le métal froid d'un pendeloque frappé du lion des neiges ? Comme si le rugissement du fauve d'airain parvenait à masquer cette inanition qui se chevillait à elle comme une monomanie déliquescente. « Ma Reine... » Futiles pantins qui lui servaient au quotidien une aseptique cantilène fardée comme si elle n'avait pas elle-même assez maculé ses lèvres du vermeil de l'ataraxie qui habitait son sourire parjure. L'apathie était une breloque dont elle devait se départir au risque de passer pour parcimonieuse, le lariat de son indifférence ne ferait qu'alourdir son cou des crimes qu'on lui attribuait déjà. La reine de la cité de jais se devait d'être amène et révérencieuse. La reine d'Ibenholt se devait de jouer à la précieuse ridicule lorsqu'on lui adressait admonestations sur la soie qui ceignait sa taille ou qu'on se pâmait devant la nitidité de son teint, diaphane sylphide d'apparat qu'on engonçait dans le carmin ou le violet selon l'occasion en lui demandant de jouer la péronnelle.


L
e lion ne saurait se soucier de ce que désire l'agneau. Combien de fois l'avait-elle entendu de la bouche de Sylar à l'intention de ses fils alors qu'il lui dédicaçait à elle les homélies sur la docilité, sur la soumission, sur la retenue qui seyaient à une femme ? Qu'aurait-elle dû comprendre lorsque d'un souffle il lui intimait de fléchir, d'obtempérer et, d'un autre, lui exhalait ces proverbes déclamatoires sur la fierté du lion, l'orgueil de la maison rubescente et sa prépotence en toute chose ? N'était-elle pas, elle aussi, du sang du fauve himéal ? N'était-elle pas, elle aussi, née Clanfell, élevée Clanfell et ne mourrait-elle pas, elle aussi, en Clanfell ? Et devant ce mur orbe qu'il lui avait construit en façonnant cette jactance en pierres, elle lui avait répondu par le génie et la créativité, faisant de ce carcan de féminité fataliste dans lequel il l'avait claustrée un glaive à l'estoc impardonnable. Elle était Clanfell. Sylar aurait dû savoir que de toute la portée la lionne était la plus comminatoire. Aujourd'hui, elle aimait à croire qu'à travers les exhalaisons méphitiques du discours inique du patriarche Clanfell se mussait quelque estime pour son unique fille, quelque désir de la voir arrachée au talion des ambitions, soustraite au banquet des poisons. Et là voilà qui jouait l’intrigante dans les cercles thuriféraires des courtisans ou s'épanchait en moult sourires lorsqu'on l'étourdissait de marivaudages pour la laisser ivre de frivolités et vomissant les mignardises dont on l'avait gavée. Le lion ne s'attrape pas avec une toile d'araignée. Sylar, dans sa grande magnanimité, l'avait oublié.


L
a soie prasine qui ceignait ses épaules couronnait le trône d'un halo céladon nitescent. Sous ses doigts, les os médullaires éburnéens, onyx repoussé de veinules violines d'un froid mirifique. « Majesté, si vous me permettez de me retirer... » D'un geste évasif, elle congédia la suivante, le malachite de ses prunelles caressant toujours le siège glabre, prégnante atonie. « Laissez-moi. » Dans un bruissement d'étoffes, les suivantes avaient esquissé révérence avant de l'abandonner à son accaparante méditation, se perdant en friselis avant de disparaître. Dans le cristal coruscant, elle ne percevait que l’ineffable empreinte du pouvoir, ce clair-obscur de tonalités aux accents polychromes. Violet, écarlate, céruléen, flavescent. Tant d'insignes couleurs dont le trône n'avait rien à faire. Le convoité siège ne tirait son prestige ni de l'étendard qui le couronnait ni de l'animal qui, rugissant, coassant ou hennissant, se targuait de se l'être approprié. Et se déployaient les armées pour faire chuter l'éristique souverain qui venait à capturer le volage et infidèle trône, un jour accaparé, le lendemain confisqué. Tout ne lui semblait alors que pure entropie quand ses prunelles s'attachaient aux reflets spéculaires ourlés de noir, quand ses doigts s'attachaient au grain lisse de la pierre ou que ses ongles glissaient sur les aspérités tranchantes de sa cime effilée. Combien d'ennemis avait dû vaincre Catharis pour façonner un tel parangon ? Combien aurait-elle de couperets à faire s'abattre sur la folie rachidienne de ses némésis pour frôler, une nouvelle fois, les oniriques chimères dont l'avait abreuvée les aphorismes familiaux ? Et toujours, cette aporie qui la tourmentait : serait-elle une bonne reine ?

Elle ne serait pas la pire.

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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]   Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur] EmptyJeu 3 Avr - 18:36

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sylarne & dralvur

Une pénombre atrabilaire pour un silence impérieux, la Salle Ovale consume sa stature comme une coulée de lave s’éprendrait de la roche montagneuse. Le Grand Conseil n’est pas réuni, farce absente de ces murs ténébreux qui lui offre toutefois une quiétude anachorète. Seules les pages de son ouvrage, qu’il tourne et trace de son index, laissent évaporer dans l’atmosphère spartiate des bruissements subtils et légers. Le lord s’enlise et se calfeutre derrière une concentration sévère, tandis que ses orbes féroces avalent et digèrent comme un charognard vorace les notes écrites sur les feuilles reliées. Il parcoure les archives de ses prédécesseurs comme l’on braconne dans les sylves, ne laissant ni détails, ni renseignements, échapper à l’argile tendre de sa mémoire. Il lui faut parer d’épaisses fortifications la science requise pour son poste aux Affaires Diplomatiques, mais, plus encore, il lui faut graver contre les parois de son crâne chaque aspérité dont est pourvu le royaume d’Ibenholt, et, au-delà encore, les autres monarchies. Il serait question pour le quidam de le voir s’impliquer avec zèle dans sa démarche de Conseiller, chose fort peu surprenante au vu de la notoriété ascétique du patriarche, mais au regard d’une plus profonde analyse, l’Ours Cendré renifle déjà l’immense terrain sur lequel il va bientôt – tout du moins ose-t-il l’espérer – devoir sortir crocs et griffes pour rugir aux côté de Jora Ebonhand. L’avenir, pourtant, aussi incertain que chétif, ronge ses pensées de quelques obscures inquiétudes qui ne font qu’alimenter, jour après jour, la paranoïa du ser.

Ses calots marquent un arrêt abrupt, fuyant les mots tracés au noir pour venir contempler les abysses lui faisant face. Son reflet déformé par le grain séculaire des murs lui renvoie une effigie obscure, comme tannée par d’étranges lumières aussi sinistres que tragiques. La salle à elle seule est une funeste crypte dans laquelle tous se relayent comme des insectes dans leur ruche. Tous si insignifiants. Tous si remplaçables. Tous en sursis, qu’il y ait une couronne sur leur crâne ou un titre de noblesse dans leur patronyme. Les lèvres de Dralvur se tordent lentement et son jumeau de grès noir contorsionne un sourire. Ces cloisons, ce palais et cette cour vont-ils le changer ? Le modeler comme bien d’autres avant ont été façonnés, taillés dans le stupre de la concupiscence et de la soif sanguinaire du pouvoir ? Un soupir las gonflé de vicissitudes rampe dans son gosier et lacère ses naseaux avant que son bras ne referme subitement l’ouvrage. Cette antichambre des enfers ne l’a que trop vu pour aujourd’hui, il lui faut aller prendre l’air et regagner sa résidence, sans quoi il sent monter en lui deux fois mille lames de psychoses pouvant trancher son flegme. Le colosse marbré d’étoffes sombres aux subtilités cobalt se relève avec calme, emportant sous le coude le manuscrit étudié et laissant derrière lui son reflet chtonien.

En quittant la Salle Ovale, les pas du lord le mènent naturellement à celle du Trône de Jais. Voici bien une autre lande dans laquelle il ne souhaite guère s’attarder, un paysage dessiné par la gloire des larmes et du sang, versés au nom d’êtres rongés par les chimères d’un pinacle glorieux comme des animaux seraient rongés par la gale. Et si son regard ne s’était pas attardé sur le terrible siège aux effluves de mort, sûrement serait-il déjà parti vers le dédale de couloirs zébrant Jernvugge.
Un éclat, néanmoins, immobilise la démarche quiète de Snowhelm qui laisse traîner ses iris sur l’apparition venue hanter les lueurs noires du trône. Le calcaire de son faciès se fend, avec une subtilité invisible, d’une risette narquoise en percevant là, juchée sur le nid de la Corneille, sa femme la Lionne.
« Il vous sied à merveille, Majesté », tonne la roche tranquille de sa voix, non moins teintée d’une satire vaporeuse. Sans se défaire du socle statique dans lequel il encave sa silhouette, il s’autorise à détourner quelque peu les épaules vers la reine qui lève déjà sur lui son visage opalin. « Veuillez pardonner mon intrusion, j’ai dérangé vos pensées. » Et comme elles doivent être sirupeuses de convoitise et rayonnantes de primauté. Sur son flanc, le squelette de son ouvrage écrase ses côtes pour lui rappeler qu’Ibenholt n’est pas la seule ruche empoisonnée par ce genre d’abeilles. Tant que des trônes seront là pour accueillir le séant d’hommes et femmes, nombreuses seront les ailes à bruire de jalousie, d’orgueil ou d’appétence. Et celle-ci possède un dard dont il se méfierait le plus.

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]   Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur] EmptyMar 8 Avr - 17:53

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sylarne clanfell & dralvur snowhelm
Game of thrones, games of minds
 

I
l était simulacre sur fond de guède, cet ours qui taillait ses griffes sur la chrysoprase cuprifère d'une bannière de fiel brodée. Et cette virevolte n'était mûrie que par l'hélianthe d'une cimeterre qu'on brandissait, dans cet asile de volubiles souverainetés, au-dessus d'une encolure qui n'avait que trop cavalcadé aux côtés des factieux vaincus. Là était, au final, le seul crime de l'ours, le seul délit du patriarche qu'on accusait d'une langue hâtive et calomnieuse de parjure ou dont on accablait les épaules d'une houppelande liserée de félonie. L'éconduit lord, pourtant, avait su jouer l'équilibriste, glissant la main de son arrivisme entre les travées avant que les quelques grammes de mansuétude dont il jouissait auprès de la cour ne se dispersent comme aigrettes attrapées par le suroît. C'est au creux d'une paume creusée d'un substrat sanguin qui était plus que le sien, qui était plus que celui des macchabées dont les chairs avaient goûté à l'agape de son acier, qui était plus que celui des veuves gémissantes dont les rires s'étaient à jamais ternis par le sépulcre, qu'il tenait maintenant la sanglante bannière tachée par la liliale main des Ebonhand. Oh certes, il préférait voir incrusté au burin de l'opprobre une déshonorante forfaiture plutôt que de souffrir le scarificateur surin qui échoyait aux insurgés. C'était le râble ployé qu'il avait présenté son obédience à Jorkell tout comme il se serait présenté l'échine brisée devant le bourreau. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? Lorsque l'aporie se distillait en dilemmes brûlants d'iniquité, on choisissait l'arête la moins incisive pour y glisser la langue et quand se déployaient serments matois, on n'y risquait pas la nuque à moins de ne pas appréhender la tonsure. Et aussi dilatoire était désormais le loyalisme du coryphée des Snowhelm, elle ne voyait derrière ses coruscantes prunelles qu'une vénerie dont il serait l'ultime prise. Bientôt sa lippe éprise du baiser de la droiture en viendrait à mugir l'apostasie pour quelques caresses de probité, l'unique impératrice à qui il croyait devoir prêter serment et à qui il voulait bien écarter les cuisses, tout amblyope qu'il était à l'évidence et aux remugles infects qu'exhalaient le giron d'une odalisque aussi trompeuse. Qu'il devait être grisant, le chant réitéré sans relâche que la sirène lui serinait, l'étourdissant de leurres et brandissant l'appeau de si graciles affabilités au point qu'il fasse de cette cécité une vertu cardinale ! « Il vous sied à merveille, Majesté. » Tout comme lui seyait cet ilotisme, le moirant de captivants oripeaux, champlevant la lithiase de son faciès pour l'estampiller du sceau d'une lucifère et immuable morale. L'opalin de ses iris s'était un instant encore attardé sur les linéaments du sombre siège avant de se river, félins, à l'onyx de ses prunelles. Sur la soie de ses lèvres églantines fleurissait un vague sourire, ombre d'une vanité factice qui s'éteignit à la commissure de sa lippe pour n'être plus que spectre. « Le plus fastueux des bijoux sied à une jouvencelle. La plus délicate des roses sied à l'amoureuse éperdue. Le trône sied au souverain qui sait faire oublier jusqu'à l'existence de ce parangon de pouvoir. Et je ne suis rien de cela. Je laisse donc les joyaux aux péronnelles, les fleurs aux épris et les trônes aux rois.»


C
e siège de cabales, elle n'en voulait point. Oh, certes, elle l'avait lorgné de prunelles léonines plus d'une fois, caressant d'une main aérienne les pointes médullaires qui hérissaient sa charpente et glissant un doigt oisif sur la glabre et éburnéenne surface de son architecture. N'avait-elle pas, elle aussi abdiqué avec veulerie ses propres velléités pour conjuguer le verbe de ses jours à celui de l'Usurpateur ? N'avait-elle pas, elle aussi fait de sa moralité un cloaque pour qu'on paremente sa gorge de pendeloques plutôt que de sertir sa tête d'une pique ? Et au final, si elle avait endigué le venin de ses mots lorsqu'elle unissait ses mains à celles de l'époux qu'on lui avait imposé, ce n'était que par devoir et ce n'était que par concomitance qu'elle avait fédéré le magma de sa pétulance au frimas de son intellect afin d'y extraire la pierre de sa résiliation. Quelle ironique tectonique que celle qui animait le conglomérat de sa conscience, plaques morcelées d'une morale à la dérive qui, pourtant, ne quittait jamais l'asthénosphère de ses pensées. Quel était, donc, son crime à elle ? D'avoir laissé l'accrétion de son obédience éroder sa poreuse fierté par devoir ? De s'être soumise à un homme comme on le lui avait appris, lui crachant dans la gorge préceptes et aphorismes pour faire de la férale lionne une obéissante petite chatte de compagnie ? Oh et le seul forfait qu'elle avait vraiment perpétré était celui de naître femme dans ce monde d'hommes et d'avoir souhaité leur subtiliser quelque parcimonieux morceaux dans le banquet des pouvoirs. Dorénavant, l'égérie qu'elle était devenue souffrirait des mêmes atrabilaires et venimeuses conjurations et ce n'était qu'en tant que coalisée qu'elle agitait de sa main les eaux troubles du jeu des trônes, désireuse, dorénavant, de les voir tous se noyer dans les flots de leur propre fiel. Qu'ils se targuent d'être de droits individus s'ils le souhaitaient, qu'ils se mentent à eux-mêmes s'ils s'en éprenaient, qu'ils se vantent d'être parangons de morale et défenseurs de la veuve et de l'orphelin si cela leur plaisait. Elle, n'oublierait jamais qui avait versé le sang, qui avait dévoré les ventres d'une lame impitoyable et bu les souffles comme on savourait un vin, avec excès et ferveur. « Veuillez pardonner mon intrusion, j’ai dérangé vos pensées. » Sur l'ivoire de son visage brillait une atone déférence qu'elle couronna d'un sourire élusif avant de quitter l'estrade, se soustrayant à l'empire du siège devant lequel on se perdait en frondes plutôt qu'en révérences et elle laissa ses pas vaporeux mouvoir sa silhouette drapée de sinople jusqu'au conseiller. Ce cher lord Snowhelm dont le visage, émaillé par les affres du temps, l'avait toujours intriguée, subjuguée. Cette auguste carrure la surplombait d'une ombre colossale et pourtant, au contraire de Synric, elle ne redoutait pas cette palinodie calculatrice, pas plus que cette vénale concorde avec l'Usurpateur. Et aucun doute ne subsistait dans l'esprit affûté de la reine qui n'y avait vu qu’opportunisme pragmatique. Et elle ne se leurrait pas : dans son utilitarisme, elle aurait fait la même chose. « Vous n'avez interrompu que les remous de mes éternelles apories. Je crains qu'elles ne soient devenues mes uniques compagnes dans le dédale astreignant de ce castel. » Elle osa une main leste vers l'opuscule que tenait le lord, laissant ses doigts s'attacher un instant au cuir de la reliure pour en chasser quelque poussière. « Mon esprit sans cesse se contusionne sous les assauts de ces questions à l'estoc intraitable : si on enfermait un homme qu'une moitié croit bienveillant et l'autre malveillant, serait-il de notre devoir de libérer en croyant à son innocence ou de le maintenir captif en plaidant sa culpabilité ? » Les prunelles léonines s'attachèrent un instant à celles, obsidiennes, de l'homme, renvoyant le reflet moiré d'une spéculaire perplexité. « Pourriez-vous vivre avec sur la conscience l'emprisonnement d'un innocent si vous saviez que sa liberté viendrait à en condamner d'autres ? »

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MessageSujet: Re: Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]   Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur] EmptyMar 8 Avr - 23:57

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sylarne & dralvur

La sagesse de ce visage est fascinant, ses mots de miel roulés dans de la soie, aussi. Pour tout dire, l’effigie impériale prélassée là, sur son piédestal coruscant, aurait de quoi anesthésier le colosse de marbre s’il ne crayonnait par derrière ce tableau féminin toute la suspicion qu’un homme avisé est capable de déployer. Comme ils sont nombreux, à se parer d’atours avisés et de pyrrhonisme las, comme si le poids du monde leur était prescrit par une farce savante de laquelle ils ne sauraient plus se délivrer. D’admirables paroles circonspectes lovées dans une philosophie de maître, mais une grandeur d’âme ou d’esprit aussi factice que les mirages du désert. Que les trônes soient aux rois, oui, et les coupes de ciguë à leurs reines. Le monologue est toutefois accueilli avec mutisme, branlant la tignasse d’acier et de suie d’un vague signe entendu. Le ser s’évite la peine de devoir rétorquer quelque autre finesse rhétorique, déclinant avec justesse la valse nauséeuse de l’atticisme idéologique. Son adversaire ne lui inspire ni l’estime adéquate, ni la cuirasse suffisante, car si tous deux se parent d’épais et robustes fortins, leur structure est loin d’être la même. Il n’est nul besoin de jouer à un jeu dont les règles, sans non plus lui échapper, lui sont aussi absconses que rebutantes.
A cela, la madone au crin d’ocre rutilant se déracine avec un port qu’il reconnaît bien là altier, fier quoique souple, une élégance gracile qu’il lui octroie au-delà de son règne, imbibée dans ses ridules distinguées de fille Clanfell. Il lui prend parfois l’envie confuse de déporter ses orbes bestiaux sur le galbe nobiliaire de la reine lorsque, en chœur, la cour se réunit dans la salle de jais et de pourpre. Le roi est alors bien là, suzerain incontesté des alcôves de son imposture, conquérant de son propre artifice, mais le lord ne peut s’empêcher de mirer la Lionne aux côtés de son majestueux mari. Celle qui patiente dans l’ombre, celle qui, de sa docilité, se fait une étoffe de superbe qu’il serait inintelligent de contester. Si d’aucuns, mâles libidineux ou proies faciles, serait aisément captivés par l’authentique vénusté de l’impérieuse, lui, discerne en travers du lierre harmonieux tous les rouages complexes et subtiles dont la sylphide est faite. Ces mêmes rouages dont il se méfie, mouvances latentes de fils occultes qu’il la croit autant capable d’asservir que d’engendrer. De feu et de glace, un volcan qui rutile en son sein, et dont peu s’inquiètent de la lave écoulée. Mais viendra, inéluctablement, le jour où ce cratère s’épurera de son ignition. Pour l’heure, la neige immaculée laque le portrait et le verbe de la reine placide.

Évasive, elle s’attarde sur l’ouvrage. Snowhelm ravale un sourire torve tant l’image est manifeste ; la Lionne dont les griffes ne peuvent s’empêcher de tout dérober, jusqu’aux essences mêmes des royaumes condensées en ces archives poussiéreuses. « Vous n'avez interrompu que les remous de mes éternelles apories. Je crains qu'elles ne soient devenues mes uniques compagnes dans le dédale astreignant de ce castel. » Les sourcils de fer se rehaussent vaguement, contemplant son Altesse avec une douce incrédulité courtoise. « L’on est jamais plus seul qu’avec soi-même. » Le phonème grave marque l’atmosphère avec une certaine clémence. Si la dame ne lui est ni agréable, ni détestable, le voilà bien aise de partager une même vicissitude qui semble condamner les êtres de hauts rangs. Se hisser jusqu’aux cimes ne laisse que peu de place aux badinages du simple quidam. La famille, l’amitié, la plus simple et noble des relations devient malade et putréfiée en cet auguste palais. Quels que soient leurs parures, ornements ou oriflammes, tous pâtissent des affres du pouvoir.
Et quelles sont donc ces impasses mystiques dans lesquelles la suzeraine semble se noyer ? Veut-il seulement le savoir. Il redoute autant la calomnie qu’elle pourrait lui avouer, que la véracité dantesque de ses confessions. « Mon esprit sans cesse se contusionne sous les assauts de ces questions à l'estoc intraitable : si on enfermait un homme qu'une moitié croit bienveillant et l'autre malveillant, serait-il de notre devoir de libérer en croyant à son innocence ou de le maintenir captif en plaidant sa culpabilité ? » Là. La brume se lève et, avec elle, les remparts de l’Ours Cendré. Mille arcs bandés, parés au lancé, car les sibyllins fantassins qu’elle lui envoie ne sont que d’autant plus saugrenus. Le tracé rugueux de son faciès s’éboule d’une quiétude austère. « Pourriez-vous vivre avec sur la conscience l'emprisonnement d'un innocent si vous saviez que sa liberté viendrait à en condamner d'autres ? » La lumière se fait. Est-ce là un habile tour de la reine pour l’attirer dans la rhétorique d’une ruse mesquine ? Le faire flancher avec grossièreté, comme l’on chercherait à duper un malléable freluquet trop sot et trop aveugle pour discerner le ravin en fin de procession ?

Il n’est pas question d’un homme, mais d’une femme. Celle recluse en sa tour d’ivoire et qui occupe le crâne rigoriste de sa fantomatique sentinelle. « Je vis avec bien pire sur la conscience, Majesté. A tout mortel ses lésions, il n’y a que les divinités qui puissent se targuer de ne connaître ni le doute, ni les remords. » D’une tranquillité mordante, il scrute sans ciller ce qu’il croit être son bourreau. « Je suis certain que le dogme des regrets incise jusqu’à la plus épaisse des carapaces. Que ce soit la mienne, la vôtre … » Ou même celle de votre époux le roi. La satire n’est pas loin, traînant derrière pareil axiome tel un ricanement lointain. S’il lui paraît évident que, touts souverains que puissent être la Lionne et la Corneille, les lambeaux de leurs âmes sont aussi similaires que la plus basse des crapules ou le plus chétif des enfants, il n’écarte toutefois pas le degré d’humanité dont sont pourvus les deux emblèmes. Et par degré d’humanité, il entend ce parchemin maculé d’encre duquel jaillissent de félonnes tâches voulant souiller leurs semblables. Ceux trop encombrants, ceux trop faibles ou encore ceux trop réticents. Serait-il une nouvelle toile à avilir ? Cherche-t-on à lui soustraire une diatribe dénonciatrice ? A croire que, jusque dans le plus intime des huis-clos, l’escobarderie règne en despote omniscient. « Ainsi est fait l’engrenage de la vie. De poids et de mesures qui contraignent notre balance à un équilibre fragile qui ne contentera, de toute manière, jamais les mêmes bords simultanément. » Puis, de manière plus neutre, voire troublée, il ajoute d’un ton bas, les globes oculaires glissant avec lenteur vers le trône.
« Les choix sont faits pour nous meurtrir. » Mais sans choix, il n’y aurait pas de décisions, et, sans décisions, le libre arbitre serait vain. Retrouvant son masque plat, il annonce alors avec une solennité mécanique, la barbe finement taillée tournée vers l’écrin d’émeraude. « Si Votre Majesté me le permet, j’aimerais maintenant me retirer. Je souffre d’une longue journée et la chaleur de mon foyer saurait panser ma fatigue. » L’emploi révérencieux de son verbe ne parvient toutefois pas à camoufler une rudesse de timbre que l’on envisage volontiers face à une armée plutôt qu’en présence de la reine. Que lui importe les traits fins, le sexe, les étoffes ou le parfum de cet être, rien de toutes ces parures ne parvient à tromper le seigneur qui préférerait largement devoir commander un bataillon l’arme au poing plutôt que de sentir le venin du serpent couler dans ses veines.

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MessageSujet: Re: Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur]   Games of thrones, Games of minds [PV Dralvur] EmptyLun 14 Avr - 5:09

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L'
équation se tissait d'une arantèle de variables cyclothymiques sur l'abaque de son intellect. Conscience d'arachnide qui se brodait d'une toile au brin poisseux où l'émotion ne survivait pas davantage qu'un moucheron sur la visqueuse orbiculaire. Elle avait fait de ces filandreuses soies un enchevêtrement abscons, tissant de l'épeire de sa langue un sophistiqué lacis et seule la mygale de son esprit parvenait à démêler les labyrinthiques ligaments de son encéphale. Et au final peu importait sous quelle égide on se retrouvait, l'imperturbable arachnide tissait, jamais impatiente, une arantèle qui recouvrait bientôt charniers et ruines, laissant dans son sillage labyrinthiques réseaux et proies empanachant sa toile. Qu'aurait-elle pu espérer d'un échange aporétique, d'une logomachie si enchevêtrée et entrelacée de soies aériennes qu'une réponse plus élusive encore ? Plutôt que de se livrer en pâture au poison d'une mygale plus que létale, elle préférait se dérober aux crochets meurtriers par l'insaisissable atticisme d'une survivance cruciale. N'avait-on pas entaillé le vélin d'un cou gracile pour bien moins ? N'avait-on pas glissé dans quelque cristallin sébile la ciguë dont on imprégnait les lèvres scélérates pour moins que ça ? À travers le conciliabule, la félonne reine s'amusait à jouer les équilibristes sur le fil des langues de fer, à tout moment susceptible de se laisser lécher par les abyssales ombres d'un pandémonium précoce qu'elle redoutait plus que toute autre chose. L'évasif refus qu'il lui servait désormais, elle l'avait entrevu, prévu et, pourtant, la déconvenue dont elle souffrait aux mains des froides paroles du conseiller n'aurait pu être plus rapide. L'ours avait senti le traquenard et plutôt que de faire de ce leurre les mailles d'un filet à resserrer sur la lionne, il se retirait dans sa tanière de mutisme et dans une flegmatique hibernation. « L’on est jamais plus seul qu’avec soi-même. » L'on est jamais plus seul que dans une foule. Puisqu'il ne fallait pas s'y piéger : leur discours en était un de sourd, comme il en était de ces langues de bois et de ses inflexibles schèmes d'un esprit déjà rivé à la médullaire infrastructure de l'orgueil. L'aquilon de ses ruses semblait ne jamais pouvoir faire fléchir l’inébranlable montagne de son faciès et pourtant elle persisterait, consciente que les alizés soufflés par ses lèvres églantines parviendraient, à terme, à faire s'effriter les versants pétrés. Oh elle se gardait de lui chanter la lamentatio de cette mésestime qui était la sienne, préfèrant jeter sur la nudité de son visage le voile de son consentement, amalgamant une légère inclination de sa flavescente crinière et un élusif sourire plus compendieux encore pour appuyer les sagesses lapidaires de son interlocuteur. Que le jeu des silences caustiques et des incisives dialectiques la meurtrissait, jour après jour, que l'eurythmie lui semblait plus laborieuse à conserver, à préserver, entre le trop et le pas assez...


P
ouvait-elle faire autrement que le croire lorsqu'il lui confiait que sa conscience arborait de bien plus profondes estafilades ? Si la lithiase du combattant avait été plus qu'encochée par l'estoc des lames n'avait-elle pas souffert également de la corrosion des vies arrachées et de l'érosion du deuil qui marquait insensiblement l'éboulis de son existence ? L'affectation de la reine pour le lord pourtant se résumait à quelques mortaises verbales dont elle épargnait le chrome de son armure et outre la triste fatalité qui l'avait fait dégainer pour un tyran plutôt qu'un autre, elle ne pouvait vraisemblablement entretenir une fielleuse morgue à l'égard du veuf. En d'autres circonstances aurait-elle pu apprécier cette proverbiale placidité, cette robuste droiture ? Peut-être. Mais les hommes plus que les dieux avaient décidé de les faire antinomies et de l'altérité, pour le moment, ne pouvait émerger la dualité. L'araignée dans sa toile saurait se laisser bercer par l'inertie, tissant doucement les retorses fibres d'une toile alourdie par l'entropie. Et alors que la souveraine cédait son silence aux vestiges des caverneuses apostilles de l'homme, elle lui concéda un sourire quand enfin il referma les pans escarpés de son mutisme sur le faciès esquinté. Fatiguée, elle l'était. Plus que lui sans doute, plus qu'eux tous. Sa gracile silhouette engoncée dans une chrysalide de fer solvite qui l'asphyxiait pour comprimer sa conscience d'un carcan plus qu'oppresseur, pour déchirer ses côtes d'un corsage d'acier liseré qui esquichait sa poitrine au point de la frapper d'ataraxie, ne discernant plus les chamades ou les affolements d'un cœur en débâcle qu'on étouffait sous le métal d'une cage thoracique qui n'était pas la sienne, mais accablante excroissance. Elle acquiesça à sa demande, l'alliage feutré de sa voix pourfendant comme une rapière le suaire du mutisme dans lequel il s'était drapé. « Et je serais une bien injuste souveraine de vous accabler davantage de ces égrotantes réflexions. Vous êtes excusé, lord Snowhelm. » La diaphane sylphide s'était faite successivement lionne, puis céraste et épeire. Elle n'avait de la lionne que la crinière et le nom, de la céraste l'émeraude prunelle et de l'araignée la quiète patience. Et nul venin que celui de l'aria n'était plus efficace alors que s'attachaient sur les épaules apyres du lord les pans lourds d'une obsession qu'elle avait su distiller au large des flots tortueux de ses pensées esseulées comme une flaque d'huile sur laquelle elle n'aurait plus qu'à jeter un falot ardent. Quand les lourdes portes se refermèrent sur l'ombre de sa colossale carrure, elle ne put qu'esquisser un sourire avant de s'imprégner à nouveau de l'obsidienne crête qui hérissait l'auguste siège comme l'aurait fait une couronne médullaire à l'occiput veiné de reflets irisés. Entre le jeu des trônes et le jeu des esprits nulle divergence : on gagnait ou on mourrait par le fil des épées ou celui des langues et ni l'acier effilé ni la carne acérée ne faisaient preuve d'indulgence lorsqu'au-dessus d'une nuque ils juraient vengeance...

fin

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