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 The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]

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MessageSujet: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyJeu 10 Avr - 0:32

The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] Womb_232_zps7692fb77The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] Galadriel2


Il n'appartenait pas aux dieux de montrer merci et pitié. Ainsi pensait Ezhaathe aux yeux d'ombres alors qu'elle écoutait les murmures du monde. Délaissant la cité pour un temps plutôt que d'étouffer par la seule force de son nom, la jeune femme était partie avec pour simple escorte, un poignard.
Vidar s'inquiéterait sûrement, Vidar était le seul à s'inquiéter. Il avait ses propres blessures qu'Ezhaathe ne questionnait pas. Peu lui importait tout cela du moment que la fidélité de l'homme lui était assurée. Cependant elle restait celle capable de pouvoir, lorsque Vidar comme tous les autres, devaient se contenter d'obéir. Aussi la jeune femme décidait seule de ses propres actions, sans jamais rendre de comptes à personne. Elle n'avait pas prévenu qu'elle sortait, elle n'avait pas laissé de mots, rien.
Trop de tempêtes en elle, trop d'amertume, elle avait besoin d'air, de quelque chose. Juste partir, avoir une illusion de liberté et...
Et....

Déjà son cœur oubliait jusqu'à ses propres pensées. Ezhaathe ne regarda pas les rues, craignant de se retrouver perdue dans d'autres peut-être, celles de son passé. Elle franchit la porte de la cité de même que quelques marchands ambulants qui allaient elle ne savait où. Etrange convoi alors que des festivités se préparaient à Ibenholt, peut-être allaient-ils faire le plein de marchandise par voie terrestre ? Les mers étaient dangereuses avec les flottes pirates, la jeune femme y veillait.

Elle marcha au hasard par la suite, s'éloignant de la route, choisissant son propre chemin. Nul ne pouvait l'y suivre, ses foulées étaient souples et silencieuses, semelles de vent à ses bottes et pourpoint de solitude en guise de vêtement. La ville avait été pleine de rumeurs et de murmures, notamment concernant l'arrivée de la reine Nelrenethys...
Nul nom ne pouvait paraître si plein de haine et de rancoeur, pas même celui de son ancien Maître, pas même le nom secret du chien noir qu'elle avait tué à l'arène.... Et que ferait-elle, Ezhaathe au cœur d'acier lorsque la femme l'ayant mise au monde foulerait le même sol qu'elle ? Sa dague avait soif de sang, mais nulle mort ne serait assez douloureuse pour la reine des elfes, mère de la reine des souffrances. Hélas, trois fois hélas
Coeur vide, yeux gonflés de chagrins inconsolables, Ezhaathe comprenait alors qu'elle ne savait même pas comment s'en venger. Il lui fallait apprendre, de qui elle ne le savait pas, mais il le fallait. Le pays devenait cependant une arène bien malaisée entre régicides et jeux de pouvoir, prises d'otages et princesses emprisonnées, de quoi garnir des pages et des pages de romans.
Du genre qu'Ezhaathe jetait au feu sans même un regard en arrière, elle rejetait l'aventure, lui préférait sa sœur la guerre, là où tous les soupires peuvent être les derniers, et où nul quête ne trouve récompense. Parce que c'était cela la vraie vie : le sang, les morts, la douleur...

Il y eut soudain comme un bruit de rire et des mots murmurés au vent. La jeune femme s'avança et perçu en contrebas une escorte de gens bien nés possédant la beauté des secrets. Elfes, le nom mourut à ses lèvres sans qu'elle ne l'y prononce. Des elfes étaient là, peut-être à cinquante pas à peine d'elle. Etait-ce possible ? Un nom tournait derrière la fièvre de ses yeux, comme une prière tout autant qu'une menace. Une simple escorte, le cortège officiel de la reine ? Brûlante de curiosité et de haine tout à la fois, emplie soudain de cette insolence propre à l'enfant qu'elle n'avait pas pu être, Ezhaathe s'avança.
Voir, oh juste voir ! Le démon avait un visage et la jeune femme voulait en graver chaque trait dans le fer de son cœur. Elle frissonnait, malade, sa main s'accrocha au tronc d'un arbre. Il lui semblait n'être rien d'autre qu'une fillette en haillon, la fillette du maître lorsque parfois il l'appelait «princesse » avec son haleine avinée, ses yeux lubriques. Princesse, elle en était une pourtant, faite de secret et de déshonneur, mais quand même cela comptait non ?

Chut, tais-toi donc cœur vaillant, le pire est à venir. Tu as besoin de force, tu as besoin de courage, non de larmes et de sanglots. Cela est pour les faible, cela est pour les femmes et tu n'es plus rien de cela depuis longtemps, convainc-t-en.

Alors, tâchant de retrouver ne démarche assurée, Ezhaathe rejoignit le cortège pour parler d'une voix clair.

 « Vous vous êtes égarés, belles dames et beaux sires, le chemin est de ce côté. Continuez dans cette direction et malheureusement vous manquerez la cité... »

Il y avait le vent dans les branches, il y avait le feu et le poison, ces choses qu'elle ne pouvait maîtriser, et tant de choses encore. Assoiffée, affamée par sa propre colère, La jeune femme pria pour voir ne serait-ce qu'un bout du visage de la reine – car c'était bien son escorte n'est-ce pas ? Elle connaissait la cruauté des dieux et leur sens de l'ironie- sans savoir qu'on lui accorderait plus, tellement plus pour cette simple journée.
Et le prix à payer était grand : Ezhaathe ne pouvait attaquer, pas maintenant car la morte serait bien trop lente alors. Non, mais observer, comprendre son ennemi, trouver comment orchestrer sa vengeance, par une simple rencontre tout cela pouvait se faire, non ?

Et sa peau était pâle, et son cœur était de sang désormais, non plus d'acier. Femme étrange d'aucune route, d'aucun chemin, et par delà leurs murailles de secrets, les dieux observaient.


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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyJeu 10 Avr - 20:09





D

...___..es lustres que la souveraine du Beau Peuple Austral n'avait pas quitté la tiédeur de ses Terres du Sud, un temps immémorial, du moins c'était le sentiment qu’éprouvait Nelrenethys, un mélange de douceur casanière et d'enfermement contraint.
Quelle fût sa joie quand elle reçu une missive venue de la lointaine Ibenholt la conviant aux festivités de la grande Mascarade du Nord ! Évidement, il avait déjà été question d 'un tel événement et la royale elfe s'attendait cette invitation imminente, mais il était difficile de dissimuler l’allégresse qui avait envahit le Palais du Zénith quant au départ. Les préparatifs ne prirent que quelques jours, le temps de réunir les plus beaux atours de la Reine, d'enjoindre la cour de Sorhelm à l'accompagner, de confectionner moult et moult présents destinés aux imminences flirtant avec le trône de jais.

Il fallait aussi faire approuver cette visite par le Cercle des Anciens, qui toujours, lorsqu'il était question de politique extérieure, se terraient comme des crustacés peureux. Il ne furent pas difficiles à convaincre, les sages s'occuperaient de la prospérité du royaume en l'absence de Nelrenethys. Une fois la teneur de ces détails et d'autres encore réglée, l’impressionnant convois Austral composé de nobles de la cité, courtisans, représentants du commerce, des affaires, de différentes gardes privées et de nombreux serviteurs et encore plus de chevaux, il fût temps de prendre la route en direction des Terres du Nord.
Le voyage se déroula sans encombre notable et les diligences de la suite royale atteignirent les contrées froides et montagneuses de la région d'Ibenholt après seulement quinze jours de trajet à bride abattue, et quelques haltes méritées. La ville se trouvait désormais à quelques miles, le périple touchait à sa fin.

Les routes devenaient chemins, les chemins devenaient sentiers, le Nord conservait une ruralité bien loin du faste de Sorhelm et de son architecture luxuriante, de laquelle étaient inspirées toutes les bourgades et localités plus importantes de l'automne. La suite montée et lourdement chargée ne croisa âme qui vive des heures durant, le territoire semblait laissé pour abandonné et un froid mordant se faisait de plus en plus ressentir tandis que la troupe s'enfonçait toujours plus profondément en ces terres contestées.
Mais que possède donc ce pays glacial et tristement vide que je n'ai déjà ? Songea Nelrenethys, engourdie dans son carrosse, tentant de tromper l'ennui en tricotant un par-dessus en laine chaude, emmitouflée dans ses fourrures. Le climat y est insupportable, ce froid, ce vent, ce givre... A chacune de ses visites en Ibenholt, la Reine avait cette même pensée, comment cette contrée inhospitalière pouvait-elle être le théâtre de toutes les conspirations, de tous les buts, les acteurs de cette tragédie tous tournés vers un maudit siège aussi noir que les doigts morts des malheureux paysans labourant leurs champs gelés.

Le paysage semblait être constamment le même, et défilait sans interruption, la secousse de l'imperfection du sol venait rompre cette fatigante monotonie. Nelrenethys avait hâte d'arriver en ville et que la torture de cette traversée de Middholt cesse au plus vite. Se laissant aller à ses pensées pour tuer le temps, elle se mit à regretter d'avoir laissé derrière elle tout ce pourquoi elle avait combattu le reste du monde, son royaume, les siens. Mais plonger dans la mare aux piranhas plutôt que d'y patauger à distance demeurait une idée avec un intérêt non négligeables, à Ibenholt elle pourrait voir de ses propres yeux les faits et entre entendre d'elle même les dires détournés que lui rapportent ses informateurs, la partie était entre ses mains, la marionnette manipulée sans fils. Le changement de rythme des montures vint la sortir de son introspection, le convois ralenti et finit par se stopper complètement, provoquant un mouvement d'incompréhension général et quelques bousculades.
Nelrenethys, surprise, entreprit de sortir de sa diligence et héla le premier garde à sa portée.

«  Allons donc, que ce passe-t-il ? Nous arrivons bientôt à Ibenholt, pourquoi nous arrêter si près de notre destination ? »
L'homme hocha la tête en signe d’obéissance et talonna son cheval afin de remonter la colonne, il revint presque aussi vite, haletant et apparemment irrité.
« Nous avons failli percuter quelqu'un, Votre Majesté. » Répondit-il le souffle court en venant se placer à côté de Nelrenethys qui avait mis pied à terre.
« Et alors, quelqu'un est blessé ? Pouvons-nous repartir ? »
Il répondit par la négative et le chef de la garde royale arriva dans un galop tonitruant, stupéfait de voir la souveraine hors du confort de sa voiture.
« Ma Reine, mes excuses. D'après la personne que nous avons manqué de renversé nous nous serions trompé de chemin, il nous faudrait faire demi-tour ... » Lança t-il avec une honte qu'il peinait à dissimuler.
« Nous tromper de chemin ? Vous moquez vous donc de ma personne ? Je connais ces routes, je connais cette traversée, vous les connaissez aussi, nous les connaissons tous ! Mais puisque il semble que nous nous serions fourvoyé, emmenez moi donc celui qui a ralenti notre course, je souhaiterais lui parler. » Lâcha sèchement Nelrenethys. Ces jours passés à se tordre dans la carrosse avaient mis à mal sa patience, et elle n'avait guère envie de faire durer cette torture. L'elfe frémit et s'en retourna s'enfermer dans la diligence.


 

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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyVen 11 Avr - 15:50

Les regards des elfes formaient comme une haie d'épines et de pieux contre son propre corps. Malgré cela, Ezhaathe restait droite, royale à sa façon, les yeux noirs empreints d'une mélancolie si particulière. Cette femme avait une histoire, murmurait-on, et quoi de plus vrai ? Il y avait le froid et le vent, il y avait le deuil de ses cheveux, comme un maléfice, et le fil de la dague à sa ceinture. Sang et glace, quoi d'autre encore ?
Sans même descendre de sa monture, le capitaine des gardes lui ordonna de la suivre. La jeune femme resta immobile alors, qu'importe que la reine voulait la voir. Elle l'avait entraperçu à l'instant, alors que son cœur jouait mille accords de colère, mais la divine souveraine était retourné dans son carrosse à présent. Non, Ezhaathe ne bougerait pas....

Alors on tira les épées pour cette humaine insolente, bien que quelques uns parmi les plus braves se sentirent inquiets de cette conduite. Ils étaient guerriers eux-aussi, ils savaient de quelle traîtrise était capable l'eau endormie...Et puis l'on murmurait trop, beaucoup trop. Le temps semblait s'être comme arrêté, nul doute que les dieux riaient là haut, tout en haut, car n'était-ce pas cela le genre de spectacles qu'ils appréciaient plus que tout ?

 « Restez perdus su cela vous sied, belles dames et beaux seigneurs. Quant à moi je ne suis pas à vos ordres, aussi irais-je par mes propres chemins. Adieu. »

Lorsqu'elle se retourna, offrant son dos à la vue de tous, on devinait sous le tissu, les noeuds des muscles et des cicatrices : cette femme savait tuer et n'en avait pas peur, telle était l'histoire racontée par une peau pourtant cachée. Il y en eut un malgré tout pour s'élancer devant elle, arme au poing, et la défier du regard, la défier de s'enfuir. Il était jeune, rêvait de gloire et de sourires, ceux des femmes, ceux de sa reine. Ezhaathe avait de pareils hommes parmi ses équipages, elle comprenait mais n'éprouverait cependant aucun remord à lui déchirer le cœur. Nul n'avait à se placer sur son chemin, pas du moins lorsque l'on espérait voir le prochain soleil, la prochaine lune.

L'elfe et la femme s'affrontaient du regard dans un silence parfait. Autour d'eux, chacun retenait son souffle quant au capitaine, il restait statue de sel depuis son cheval. Le guerrier lui détaillait le corps, Ezhaathe aimait ce genre de regard : rien d'érotique, juste un désir de savoir les forces et faiblesses de son ennemi. Le seul et vrai regard du monde, bien loin des passions et luxure. Un sourire de vipère commença à poindre à ses lèvres, il y en eu pour frissonner. Le froid du pas, les troubles politiques, l'atmosphère même de ces bois, celte rencontre imprévue, le fait que quelques uns des soldats s'étaient effectivement sentis perdus... Tout cela donnait une position fort étrange à Ezhaathe. Non pas déesse, mais monstre peut-être un peu, venue pour les égarer un peu plus encore....

 « Ton arme est belle, soldat, mais rengaine la je te prie »

Il y avait un charme dans sa voix, un charme et un poison. Et toujours ce calme de mort et de glace. L'elfe ne bougea pas alors que la jeune femme reprit sa marche et le dépassa. On la suivit du regard alors qu'elle s'éloignait à couvert sous les arbres mais nul ne sembla enclin à lui adjoindre le pas.
Que Nelrenethys, si sa curiosité était si grande, vienne. Qu'elle vienne seule retrouver la femme mystérieuse, sans de son sang, chair de sa chair et que pourtant la reine ne connaissait pas.

Nauséeuse, Ezhaathe sentait la tête lui tourner. Elle respira des odeurs de terre, de neige et d'humus mais n'y associa aucune image, pas même celle du tombeau. Vide, désespérément vide, la Pirate posa alors une main paume à plat contre l'écorce d'un arbre. Allons, elle n'allait quand même pas s'effondrer, hein ?
Il y avait eu une époque de sa vie où son seul destin était de vivre à genoux, mais plus maintenant désormais, voilà ce dont Ezhaathe tâchait de se rappeler.


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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptySam 12 Avr - 11:21



M

_______ême dans le confort du carrosse, le froid mordant se faisait ressentir, et bientôt la Reine se mit à trembler fortement, claquant des dents au moindre assaut cet hostile climat du Nord. Le temps semblait s'être arrêté depuis que l'Elfe s'en était retournée à sa voiture, au loin on entendait quelques bribes de paroles flouées par la distance, mais rien ne se passait. Nelrenethys bouillonnait d'impatience, il lui semblait avoir été claire avec le capitaine de la garde, il lui suffisait simplement de tirer ce badaud par les loques et l'amener à ses royaux pieds, alors pourquoi cela prenait-il autant de temps ? Ce n'était pas une requête compliquée.
Le galop d'une monture vint rompre la pesanteur du silence glacial. Au travers des voilages et autres coquetteries ornementales de la diligence, Nelrenethys tendait ses longues oreilles afin d'attraper aux vol les paroles que ses gens s'échangeaient à l'extérieur. Imbéciles, se dit-elle en collant son visage aux parois. Les mots étaient murmures et elle ne parvenait à comprendre ce qu'il se disait là dehors. C'est pourquoi elle sortit une nouvelle fois.

En mirant vers l'avant de la colonne, elle aperçu au loin l'attroupement, sans doute la personnification de cette discorde, la raison du retard que le convoi prenait quant à son arrivée à Ibenholt où les Ravncrone l'attendaient n'était guère loin. La distance ne lui permettait pas de distinguer précisément, mais cette personne devait sans doutes être acculée, dans les bois à l'écart. Et bien puisqu'il faut faire les choses soi-même. Marmonnât la Reine en attrapant le licol de son étalon personnel, attaché à la queue du carrosse royal. D'un bond agile elle sauta sur le dos de l'animal et l’éperonna vers l'endroit de l'agitation.
Nelrenethys ne s’annonça pas en arrivant hauteur de l'attroupement, tous s'écartaient sur son passage, et d'une pression imperceptible elle fit s'arrêter son destrier devant le garde le plus en marge de la colonne, qui, son arme en évidence, toisait avec méfiance en direction des arbres, celle qui était à l'origine de ce revirement de situation. Descendant gracieusement, Nelrenethys vit se dessiner à couvert de la végétation une silhouette féminine, s'appuyant contre un des pins, le souffle court. Quelque peu inquiète, mais touchée par sa réaction, elle s'approcha doucement de la femme qui restait impassible. La Reine laissa quelques mètres de distance entre elles et s'adressa à l'inconnue, paroles qu'elle seule pouvait désormais entendre maintenant qu'elles se dévisageaient protégées par l'intimité de cette nature sauvage.

« Approches, mon enfant, nous ne te voulons aucun mal, nous venons en ces terres lointaines des nôtres le cœur et l'âme en joie. » Ainsi son grand âge faisait agir Nelrenethys, considérant tous ses interlocuteurs comme des enfants, de grands enfants, n'ayant vu de leur yeux innocents le terrible passé dont l'auguste écho se répercute encore sur le continent qu'ils habitent. L'Elfe jeta un bref regard vers le garde toujours sur la défensive, qui ne participait guère à sa volonté de mettre la jeune femme en confiance. «  Mes excuses quant à ses agissements, reprit-elle en le désignant d'un air las, Nulle n'était mon intention de te menacer. »
D'habitude, elle pouvait toujours user d'empathie pour convaincre, voir séduire, ceux à qui elle s'adressait, plus encore, résonner en leur sens et selon leur réactions agir en conséquences. Les humains étaient de parfaites petites marionnettes qui ne demandaient qu'à être manipulées. Mais concernant la femme, elle ne ressentait rien, rien n'émanait de ce beau visage pourtant marqué, de ce corps musculeux forgé pour le combat, il lui était impossible de lire en elle, ou au moins, de déceler la moindre piste à suivre. Nelrenethys en aurait perdu de sa superbe si elle n'avait par le passé rencontré de tels adversaires, qui ne laissaient rien paraître et la prenaient, sans le savoir parfois, à son propre jeu.

« Tu disais, que mon cortège s'était trompé de chemin. Qu'en est-il ? Il me semble connaître ces routes, me souvenirs des paysages qui m'entourent, sentir et reconnaître chaque sol que je foule, du fait de ma longue existence, mais il arrive aux anciens de faire des erreurs, erreurs que la jeunesse est en droit de corriger. Acceptes une nouvelle fois mes excuses quand aux conditions de notre rencontre et si tu le veux bien, conduis et accompagnes-nous, mes gens et moi même, à Ibenholt, où nous nous rendons pour la Grande Mascarade. »
L'Elfe se voulait insistante, mais elle ne savait que faire d'autre. Prenant en considération les dires de la jeune femme, il était vrai que ces chemins se ressemblaient tous et il y était aisé de se perdre, elle préférait mettre de l'eau dans son vin, accepter la méprise, et tendre une main amicale à cette femme inconnue qui s'apparentait plus à une fascinante créature pour la Reine. Peut-être étaient ce ses traits fins, sa grâce apparente, qui ne la rendaient pas tout à fait simple et inintéressante mortelle.

« Viens donc t'installer en ma compagnie, dans mon carrosse. » Glissa Nelrenethys dans un sourire bienveillant.


 

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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyVen 18 Avr - 22:06

Le charnier de sa vie contre les mots d'une reine, et qu'il était dur alors d'empêcher ses mains de trembler ! Ainsi donc, Nelrenethys la grande s'était avancée jusqu'à elle malgré l'ombre des bois ? Ezhaathe frissonna, malade de sa simple présence, perdue, traumatisée aussi. Elle pensa aux dieux, à leurs jeux, à leurs desseins et cette cruauté si caractéristique des êtres divins. Elle pensa à l'arène, à la rue, à tout ce qu'elle avait traversé mais ne tomba pas. Pas maintenant, car cela n'était que le début de toutes choses....

 « Quelle âme peut donc rester en joie face aux terres désolées ? Gare à ceux portant Hiver en couronne, mais j'accepte vos excuses car il est rare d'en trouver de si bien tournées »

Entre le miel et le fiel, entre la douleur et l'épiphanie, la voix d'Ezhaathe se paraît du voile gracieux de l'humanité. Quelque chose pour rappeler un cœur fragile et la beauté d'une bouche, une fleur coupée au vent peut-être, bien loin de tout parfum d'éternité. Et la Fille du Midi vengeresse se taisait, cachée dans l'ombre de son cœur, écoutant, attendant, car ce n'était pas le jour, ni le moment.
Sans chercher à se parer de plus de grâce qu'elle n'en possédait, la jeune femme fit face à Nelrenethys, ne dissimulant point sa silhouette forgée par la guerre et le meurtre car il serait idiot alors d'agir comme une vulgaire paysanne. Oui elle était prédateur, pourquoi le cacher ? Ils étaient en forêt après tout, et en forêt résidaient ses semblables, fauves et monstres aux dents acérées. Ainsi donc Ezhaathe faisait de cet endroit son territoire, impossible de douter alors de son appartenance aux lieux. Trop de sauvagerie, trop de silence, parfum de terre, parfum d'humus...

 « La neige, les congères, tout cela change d'années en années... Depuis quand donc n'êtes vous pas venue ici ? Avez vous déjà oublié que nul paysage n'est immuable ? Oui vous êtes perdus... Il n'y a aucun sentier sous vos pieds. »

La jeune femme disait la vérité, le piétinement des cheveux avait fait l'illusion d'une sente mais rien de plus. Derrière le noir de ses yeux, mille pensées tournaient encore et encore. Elle accorda une courte prière aux dieux dans le silence de son visage, et pencha la tête dans un geste d'acceptation, reine soudain elle aussi. Cela était fou, imprudent et pourtant Ezhaathe répondait à l'invitation de l'elfe.

 « Ma foi....J'irai avec vous, oui. Je vous guiderais sur la route à suivre, mais il faudra vous souvenir, Reine, que cela vous mettra en dettes envers moi »

Que les dieux observent, oui, qu'ils observent donc la faveur de la femme face à l'elfe car ainsi le premier geste qu'elle faisait à son égard, cette sorcière n'ayant rien voulu d'autre que sa mort, était une aide. Certes, Ezhaathe espérait bien y gagner quelque chose en retour pour ses plans à venir, mais elle était là, debout, les épaules droites, la main soudain tendue vers la souveraine pour sceller leur accord.

Un peu plus loin, les elfes continuaient d'observer. Certains gardaient leurs arcs bandés, les plus sages du groupe. Il y avait le vent d'hiver et de mort entre les arbres, souffle glacé pour leur rire au nez, il y avait les hennissements des chevaux et le silence de l'univers en marche selon le bon plaisir des dieux.
Cette rencontre là laisserait des marques, même si Ezhaathe ne comptait attaquer. En elle, déjà se fissurait le verre de toute sa psyché. Elle se revit enfant, minuscule, tout en os et en cheveux, à subir les coups et les caresses du maître sans jamais savoir ce qui était le pire. Et espérer, espérer qu'une femme sûrement riche, noble et belle, viendrait de par delà les mers et les océans pour l'emmener, la ravir à tout cela jusqu'à un endroit magique où plus personne ne lui ferait de mal.
Son rêve ne s'était jamais réalisé bien entendu. Ezhaathe avait aussi rêvé à un père grand guerrier, capable d'abattre les ennemis de sa fille en un souffle à peine. Mais personne n'était hjamais vu la sauver, pire encore c'était sa propre mère, dont elle partageait la chair, dont elle partageait le sang, qui l'avait condamné à toutes les horreurs du monde. Des horreurs dont on ne pouvait se remettre, et parfois seule encore dans le noir, Ezhaathe pleurait. Parce que sa vie était gâchée, irrémédiablement et qu'il ne restait rien si ce n'est la fureur et le carnage, pour la pousser à avancer encore un peu.
Une fois, la jeune femme s'était baignée dans la mer de Sade alors que la nuit était à son apogée. Luttant contre les vagues, elle avait hésité à nager encore et encore jusqu'à ce que la fatigue l'épuise et l'emporte jusqu'aux abysses. Il y avait eu le sel de la mer pour lui brûler le visage, tout autant que celui de ses larmes, mais elle était revenue pourtant, peut-être trop effrayée, lâche, pour espérer une mort pareille.
Il y avait eu Vidar sur la plage, Vidare et son silence qui l'attendaient, des vêtements secs près de lui. Ezhaathe sut alors qu'il l'avait observé depuis le début et aurait plongé jusqu'à elle si elle avait persévérer. Si elle menait l'homme à la baguette, elle était cependant soumise à son envie à lui de la voir vivre et le savait fort bien.
Encore une fois il aurait à lui soigner l'âme à défaut du corps, alors que la simple présence de Nelrenethys la détruisait d'un poison trop puissant.
Pourtant elle souriait, comédienne et ambiguë, drapée dans son propre mystère d'ombre et de lumière ainsi que le lui avait appris les Anonymes.


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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptySam 19 Avr - 12:53



P

_______ourtant impressionnée par l'assurance et surtout le physique de la jeune inconnue, la Reine ne tressaillit pas. Il ne lui fallait pas trahir ce qu'elle ne désirait dévoiler, en l’occurrence sa grande surprise quant au corps meurtri duquel émanait une puissance toute belliqueuse, et le répondant dont elle faisait preuve. Si la femme était boulversée de se retrouver face à une des entités les plus influentes de Middholt, elle n'en laissait rien paraître, strictement rien. Hermétique à toute forme de réaction, elle semblait dénuée de tout ressentiment, peut-être même de bon sens, au vu de sa façon de s'adresser à Sa Grâce. Mais peut-être aussi n'en avait-elle aucune idée, bien que richement parée, d'un raffinement sans pareil et d'une élégance toute elfique, la souveraine ne s'était pas présentée à son interlocutrice. Un léger sourire perça ce visage de marbre, incompréhensible. Des pensées parasites vinrent assaillir Nelrenethys, elle eut envie de toucher ces cicatrices, ces cheveux de jais voletant à la moindre brise, ces pommettes creusées trahissant une vie bien trop malmenée et difficile en ce bas monde. Pauvre petite ...

Mais de la pitié, quelque chose empêchait Nelrenethys d'en ressentir. Émue par ce spectacle relatant la dureté de l'existence, la femme était bien trop sur la défensive, comme prête à mordre telle une bête prise en tenaille n'ayant d'autre priorité que sa survie, pour se statuer en victime. Non pas qu'elle ai choisit ce mode de vie, mais qu'elle ai apprit à s'en contenter, vraisemblablement. Et puis il y avait la raideur de ses mots, coupants comme des lames, débités par un carnassier affamé. Elle aurait pu être effrayante, si elle n'avait pas une candeur, une innocence enfouie que la Reine était à même de déceler.

« Mon enfant, rien n'est immuable, je ne le sais que trop bien. J'ai vu des Roi se faire et d'autres tomber dans l'oubli, j'ai vu la paix, mais aussi la guerre, j'ai vu des âges dont personne ne se souvient, que même les écrits remettent en question. J'ai vu la prospérité s'épanouir en nos terres, mais aussi la misère ravager tout se trouvant sur son passage. J'ai bon nombre de souvenirs, qui ne cessent de se mélanger, malgré moi, c'est pourquoi je pensais avoir reconnu ces chemins. Cela fait plusieurs mois que je ne suis pas revenue en Ibenholt, où les paysages sont les plus capricieux et ne cessent de se déformer au gré des tempêtes. »
C'était dégoulinant de vérité, non pas des paroles pour amadouer la femme et faciliter leur discussion, Nelrenethys n'en avait que trop vu durant sa lente subsistance. Les mortels ne sous estimaient que trop le poids, le fardeau que représentaient toute cette accumulation de rencontres, de faits, de dires, d’événements, qui ne peuvent demeurer profitables à qui en est la vedette. La Reine avait vu disparaître ses ennemis, emportés par leur fragilité, mais aussi des alliés, des amis. Alors il arrivaient que ce trop plein de connaissance, de visuels, affaiblissent la mémoire des êtres immortels, pour qui le changement n'était plus qu'un mouvement perpétuel sans grand intérêt.
« Vous dites que l'erreur est humaine, il semblerait qu'elle puisse être Elfique à son tour. » Reprit-elle en dévoilant la blancheur de ses dents dans un rire amusé.

Plus besoin de détendre l'atmosphère pourtant, la tension ambiante était petit à petit retombée, depuis que l'inconnue avait accepté d'accompagner le cortège jusqu'à la Cité. Sur ses gardes, Nelrenethys faisait tout de même attention à ne pas la froisser, celle-ci semblait imprévisible, prête à bondir à sa gorge pour la déchirer à coup de crocs. Amère, avec une once de douceur dissimulée, la femme lui rappelait un fruit des Terres de L'automne avec lequel on confectionnait les meilleurs gourmandises. L'invitant à rejoindre la colonne, l'Elfe se plaça à côté de son nouveau guide, marchant à pas feutré, elles avaient tout leur temps à présent, à quoi bon se presser au vu du retard déjà accumulé. Ibenholt attendrait.
« Parlez moi donc de vous. A qui-ai je l'honneur ? D'où venez-vous ? Contez moi votre histoire, je me languis d'en savoir plus à votre sujet. » Lui dit-elle sur le ton anodin et la conversation. « Ah oui, j'en eut presque oublié la bienséance, avec toute cette agitation. Je me nomme Nelrenn, mais le monde me connaît sous celui de Nelrenethys, Reine de Sorhelm et Souveraine du Peuple Austral. »



 

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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptySam 26 Avr - 2:08


Et derrière la nuit de ses yeux, Ezhaathe faisait s'étendre chaque pensée en hydre furieuse aux têtes multiples. Les manières de la reine étaient douces, raffinées, un charisme différent de la jeune femme, ancien, séculaire, fait de luxe, de soie et d'acier et d'acier.
Il y avait un combat entre elles dont chacune prenait conscience. Soleil noir ou étoile de feu, un incendie différent les parcourait. Lorsque Ezhaathe secoua la tête, faisant s'agiter le dédain de sa chevelure, elle n'eut pas besoin de couronne pour paraître reine d'épines et d'os.

 « Vous voilà bien loin de chez vous désormais.... »

Curiosité, simple politesse hypocrite, la souveraine semblait néanmoins intéressée par son interlocutrice. La jeune femme eut alors un regard de douleur, elle qui ne pouvait se nommer fille, avec toute sa colère et sa fureur. Un conte aurait à naître de ses lèvres, fait de mensonges et de vérités, mais il n'appartenait pas à son épée de s'abattre. Pas encore.

« Et bien loin est ma propre demeure également. Sade est ma patrie et Rianne est mon nom. Je suis femme de marchand, mais je préfère ma solitude à ses jacasseries et avarices. Que dois-je vous dire d'autre, Souveraine ? Que si le carnaval ne lui fait pas faire assez recette et qu'il continue avec son mauvais caractère, alors j'en viendrais à changer d'époux ? »

Serpent et malice tout à la fois, elle portait ses mots comme l'on porte vêtement ne cherchant pas l'amitié de la puissante, ni son  jugement. Ombre naissante, brume à peine esquissée, Ezhaathe apprenait à dompter les élans de son propre cœur de pierre, regardant droit dans les yeux cette femme qui lui avait tout dénié, tout volé.

 « Et vous, votre histoire ? »

Il y eut un murmure pareil au vent d'hiver, chez les elfes non loin. Certain s'offusquaient de l'effronterie, d'autres gardaient les yeux vagues, indifférents aux mots et aux voix. Chacun d'eux avait ses mystères, chacun possédait ses blessures également.

Ezhaathe essaya d'oublier l'odeur de charnier à ses narines, elle imaginait chacun d'eux mort, le corps mutilé, et ces sombres rêveries lui apportaient un plaisir immense, cependant la jeune femme ne possédait pas encore les moyens de la faire devenir réalité. Elle se contentait alors de jouer entre ombre et lumière, créant cette fable pour le bon plaisir de Nelrenethys dont elle partageait le sang, dont elle partageait la chair.

« La ville resplendit, Reine, j'espère que vous la trouverez à votre goût malgré le parfum de sang qui flotte encore dans certains caniveaux »

Quel lieu n'avait jamais connu sa part de tragédie ? Des hommes mouraient à chaque secondes, certains plus innocents que d'autres.
Dans la lumière filtrée entre les branches des arbres, Ezhaathe resplendissait tout autant qu'un poignard couvert de sang. Louve et vipère à la fois, biche un peu peut-être, il y avait un peu de fantôme dans cette femme là.
Pourtant, une brusque fatigue l'habitait, sournoise, insidieuse. Elle ne cherchait à la combattre, elle ne le pouvait. Le monde tournait sous le joug d'une destinée dont tous avaient à souffrir. Secrètement, la jeune femme espérait malgré tout trouver sens à ses propres douleurs.
Un rêve de petie fille, un autre, et Ezhaathe en possédait tellement plein encore. Leurs pas étaient de velours à toutes les deux, chacune souveraine de son propre royaume. Un léger parfum d'iode et d'océan semblait encore s'accrocher aux cheveux de la bâtarde, promesse de tempêtes et de terres lointaines...


Un cheval piaffa, nerveux, et Ezhaathe ferma les yeux quelques instants, comme pour y voler des bouts d'éternité. Elle avait besoin de force, elle avait besoin de foi mais tremblait, encore et toujours face à cette identité qu'elle ne comprenait pas. La terre grondait sous elles, magma sombre et silencieux pourtant des promesses de massacre à venir, un brusque frisson secoua alors le corps de la Pirate.
Il y aurait le feu, pas vrai ?
Son feu à elle, injuste, impitoyable, destructeur.
Et qu'importe le reste
.


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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyDim 27 Avr - 14:57



L

_______es hommes étaient des créatures décidément bien trop curieuses, qu'avaient-il à apprendre de la sagesse séculaire du Beau peuple, si ce n'est rigoureusement tout ? La femme, Rianne de son prénom, avait le mépris de questionner Sa Majesté sur son histoire, devrait-elle dire, la légende, le récit ancestral d'un être ayant vécu les ères précédentes, lointains souvenirs aujourd'hui. Son invitée était bien trop taciturne à son goût quant à ses interrogations, son histoire trop succinte et vite expédiée. Qu'importait, elle n'avait appartement pas envie d'en raconter plus. Cet habile détournement encouragea Nelrenethys à agir de même, calquant souvent ses réactions et dires sur celles de ses interlocuteurs. « Loin de chez moi et des miens toujours je suis, ainsi est le gouffre du pouvoir, qui nous emporte souvent à des lieues de nos terres chéries. » Penser à Sorhelm lorsqu'elle était ailleurs lui faisait toujours l'effet d'un pieux dans le cœur, douleur profonde et puissante. « Et mon histoire, quand bien même pouvons-nous résumer l’existence d'un Elfe ainsi, est faite de ces voyages incessants, de rencontres décisives, d’événements que l'Histoire a marqué des pierres blanches ou encore de sombres maux. » La Reine ne se plaisait guère à raconter les inépuisables anecdotes qui voguaient dans les rivières filandreuses de son vieil esprit, la lassitude est aussi le retour du bâton de l'éternité, le fardeau d'être sans cesse confronté au déjà vu, qu'il soit factuel ou racontars. Trop longtemps, trop de fois elle a partagé les stigmates de son grand âge.

« De façon sommaire, et bien mal dite, tout ce que vous avez pu lire dans les grimoires commémorant notre vénérable Middholt, toutes les chansons ayant flirté avec votre ouïe narrant contes et légendes d'autres temps, tout cela je l'ai vécu de façon aussi réelle que nous parlons en ce moment même. » C'était résumer de douloureux sentiments à d'anodines paroles, mais la donzelle n'aurait pu comprendre la gravité de toutes ces guerres, toutes ces trahisons, dans l'ironie de la situation ; un échange de surface, une rencontre au détour d'un chemin. Parlant de leur destination apparemment commune, Rianne changea l'orientation de la conversation, et toujours s'adressant à la souveraine par énigmes ou images subliminales, lui glissa quelques menaces subtiles aux oreilles. «  Le parfum de sang qui flotte encore dans certains caniveaux » Oh non ce n'était pas ciblé, encore moins personnel, mais l'expérience des beaux discours et métaphores en tout genre, de la capacité des mortels à trahir leurs sombres desseins dans des joutes verbales qu'ils pensent maîtriser, faisait tiquer l'Elfe qui savait lire entre les lignes. Oui, la Cité était un nid de serpents, une arène où tous les coups étaient permis. Cela elle en avait pleinement conscience, il en était partout dès lors qu'elle quittait son royaume.
« J'ai maintes et maintes fois visité Ibenholt. Cette ville dégage une tristesse sans égale, la pierre gelée, la froideur de ses habitants, par tout le continent je n'ai connu endroit plus austère et empêtré dans sa lenteur. A mon grand désarroi c'est en cette morne place que les intérêts généraux convergent tous, personnifiés en la personne de Sa Majesté Lorkell Ravncrone. Heureusement, la Grande Mascarade vient égayer de ses frivolités l'indolence caractéristique du Nord. Mais ce n'est que miel au palais que de se reposer sur des festivités d'artifices, les affaires des royaumes se jouent aussi entre pas de danse. » Lui répondit-elle en regardant d'un air las les petites bourgades et autres champs en jachère perpétuelle qui défilaient tandis que le convoi approchait de la capitale.

« Et vous donc, Rianne, que venez vous faire loin de Sade et de son soleil de plomb ? »

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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyMer 21 Mai - 15:28

 « Aux questions qui ont déjà eu réponse, je n'offre rien d'autre que mon mépris »

La voix aussi coupante que l'estoc d'une rapière, Ezhaate continuait d'avancer, calme et souveraine. A Nelrenethys elle avait offert le conte de Rianne, femme de marchand accompagnant son balourd de mari pour les festivités, la reine ne semblait pas avoir écouté, ou bien jouait les idiotes pour mieux endormir sa méfiance.
Quoi qu'il en soit, la jeune femme n'avait que du mépris pour ceux incapable de comprendre. Elle ne se répétait jamais, une coquetterie qui avait valu bien des morts sur ses navires, une coquetterie qui sauvait des vies également quand les abordages demandaient vivacités et intelligences.
Les autres elfes continuaient de l'observer, elle nota un sourire amusé sur une bouche ou deux mais sans plus.

Souveraine d'une couronne vide, brisée, Ezhaathe ne se départait pas de son air hautain malgré la neige et la boue pour lui maculer jambes et cuisses. Elle n'avait pas peur de tomber, malgré haine et colère, elle n'avait pas peur des regards et des murmures. Un jour, la femme à ses côtés seraient morte et Ezhaathe serait de quel sang son propre poignard serait recouvert. Elle n'en doutait pas, elle n'en doutait plus.
Elle était un soldat des ombres, des mers et des océans. Le montre tremblait à ses pieds et à ses colères, inquiet du moindre masque qu'elle pouvait porter.
C'était cela le pouvoir, c'était la peur, non le trône. Ezhaathe n'aspirait à rien d'autre.

 « Avez-vous des enfants ? Un événement tel que la Mascarade aurait pu les réjouir … et rien de mieux que de se plonger dans le bain politique assez tôt »

Où était le soleil de Sade, où était sa peur ?
De quel oiseau obscur voyait-elle s'étendre les ailes pour des prémonitions de victoire ? Déjà, ses pas se faisaient plus légers, il y aurait la mort et non le deuil. Ezhaathe n'avait jamais eu de mère après tout, et le soleil perçait les feuillages comme de multiples blessures jusqu'à sa propre peau à elle.

 « Hmm... votre cortège m'ennuie je crois bien »

Courroucé devant tant d'insolence, un elfe se retourna pour la fusiller du regard. Les yeux brillants, Ezhaathe lui offrit son plus beau sourire, celui des tripes à terre et du sang chaud. Il ne pouvait pas comprendre, l'idiot, mais cela était sans importance. Maudits, trois fois maudits...

Maudits, elle les maudissait tous et appliquerait-elle même la mort en jugement. Peu lui importait d'être juste, peu lui importait d'être équitable, elle était loup solitaire et portait le seul soleil pour hiver. Rien le pouvait la terroriser, tel se jura Ezhaathe, oubliant pour un instant la petite fille malingre de Sade, et sa vengeance viendrait....

 « Vous voyez la plus grande auberge de la ville ? Passez y après les festivité, je vous ferai un prix d'ami sur quelques uns de nos tissus, vous ne le regretterez pas. »

Après tout, à chaque cadavre son suaire n'est-ce pas ? Une moue à présent ennuyée au visage, Ezhaathe espérait simplement que Nelrenethys avait bien compris et ne ferait pas comme précédemment, preuve d'une sénilité elfique, à demander encore et encore à répéter.
Décidément, cette femme n'avait rien des dignités d'une reine, elle devait être fort bien conseillé malgré tout pour ne pas encore avoir été destituée. Bah les cours sont des nids de serpents et les monarques aisément manipulables étaient un bonheur de courtisans.


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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] EmptyVen 30 Mai - 21:10



L

_______a souveraine réprima une viscérale envie de faire taire l'imprudente, qui était-elle donc, cette éphémère mortelle, pour s'adresser ainsi à quelqu'un ayant vécu déjà plus qu'elle ne le pourrait jamais ? Osant parler avec mépris à Sa Majesté des Elfes ? D'ordinaire Nelnrenethys aurait fait taire  la rascasse, ne pouvant supporter les manières et les comportements irrespectueux des humains, mais cette femme avait sur elle un pouvoir d'attraction indéniable. Quelque chose en elle lui disait de ravaler son aversion pour sa race et de ne point la heurter en retour. Difficilement la séculaire se fondit dans un mutisme pensif. La question qu'elle lui posa la surprit, le ton était tout aussi ambigu mais le sujet quelque peu déplacé.

« Oui, Rianne, j'ai l'immense bonheur d'être mère de nombreux enfants. Je ne sais s'ils se réjouissent de la Grande Mascarade, je crois même qu'ils ont plutôt souffert de mon départ pour le nord et de mon éloignement. A dire vrai, leur place n'est nullement dans ce bain politique dont vous parlez, je préfère et, il est d'usage, qu'ils restent à Sorhelm là où il en va de leur sécurité. » Lui répondit mélancoliquement Nelrenethys. Songer au fruit de ses entrailles ne l'enchantait guère, son voyage était d'un autre ordre et il avait été suffisamment douloureux de se priver de leur présence. L'intérêt de la femme pour la famille royale la laissait pantoise. Les humains n'avaient cure des descendances elfiques, la seule figure dont ils avaient connaissance était sa personne et le reste de sa dynastie ne se mouvait que dans son ombre, à l'inverse des grandes familles du reste du continent. « Ils me manquent atrocement. Je donnerais n'importe quoi pour ne jamais être séparée d'eux. » Finit-elle par lâcher dans un soupir de confession.

Au son que faisaient les roues des diligences on pouvait deviner l'arrivée imminente à la cité, point final de cette longue péripétie où attendaient intrigues et jeu du pouvoir. Dehors les champs se faisaient villages, importants hameaux, les badauds regardaient d'un air morne le passage de ce convoi atypique. «  Vous ne devriez plus en subir la présence sous peu, très chère. » Le crépuscule tombait comme un lé teinté recouvrant le monde de son voile obscur, le vent ne soufflait plus mais la fraicheur de la nuit se faisait plus piquante encore. Les lumières d'Ibenholt étaient à portée de vue et le cortège redoubla l'allure tandis que s'ouvraient les moult portes permettant l'accès à la ville basse.
«  Si le temps me le permets, peut-être accéderais-je à votre requête, oui. J'espère que j'aurais loisir d'agir à ma guise, ici où l'on attend beaucoup trop de choses de mon être. »
Le carrosse entra dans un brouhaha caractéristique dans une large place pavée, où s'activaient des marchands tardifs et résidents pressés. L'effervescence de l’événement à venir était déjà palpable. Mettant pied à terre et invitant son hôte à faire de même, Nelrenethys redécouvrit avec dégoût la morne atmosphère de cette terre d'accueil. « Et bien, il me semble que notre chemin s'arrête ici. Peut-être nos routes se recroiseront-elles au détour de ces pierres gelées, je vous souhaite alors un bon séjour, et d'agréables festivités. Puisse Xyhmis veiller sur vous mon enfant, et apporter chance et réussite à vos projets. »
Sur ces mots elle laissa là Rianne à son sort, sans le savoir, une fois encore, et la suite elfique se dirigea bringuebalant vers le palais de Jernvugge qui s'élevait en projetant son ombre terrifiante sur la ville.

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MessageSujet: Re: The Evil Hag and the Lady Dark [Nelrenethys- Ezhaathe]   The Evil Hag and the Lady Dark  [Nelrenethys- Ezhaathe] Empty


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