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 Just keeping my promise [Jora]

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Irinwe

Panseuse d'Ibenholt

Irinwe
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MessageSujet: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyLun 14 Avr - 10:50

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Just keeping my promise.



L
e décor pourtant familier de Jernwugge semble dés à présent si étranger et hostile qu’Irinwe ne peut s’empêcher de dévisager chaque individu qu’elle croise au détour d’un couloir dans une défiance exigüe. Depuis qu’elle a quitté le palais royal pour se réfugier chez lord Snowhelm, effrayée par l’idée de voir Jora prisonnière de l’Usurpateur, la préceptrice elfique a eu tout le loisir de s’inquiéter du traitement reçue par sa maîtresse entre les mains de ses ennemis. Lorsqu’elle a trouvé le courage de demander audience à la reine par le biais du chevalier devenu conseiller diplomatique du roi lui-même, Irinwe n’a pas cessé de se tordre les mains d’appréhension jusqu’à faire face à la femme charismatique et au sourire indéchiffrable. Si la préceptrice s’est sentie comme jetée en pâture à une lionne féroce prête à la dédaigner en secouant l’encolure, dame Sylarne s’est au contraire montrée étrangement conciliante. Compréhensive et généreuse en allusions pacifiques. En sous-entendus partisans.
Irinwe sait naturellement lorsqu’il faut se méfier du verbiage de la Cour et même si elle a toujours su faire preuve de discernement dans les propos qu’on lui a accordé, elle s’est trouvée au pied du mur en faisant face à lady Clanfell, incapable de savoir quel intérêt l’ambitieuse a entrevu dans cette opportunité de faire d’elle ses yeux et ses oreilles - sur le sentier périlleux des protecteurs d’Ebonhand. Est-ce là une manière de dénicher les derniers effarouchés qui soutiennent l’héritière et les traîner sur le billot ? Déjouer les complots qui visent à traîner la famille de l’Usurpateur au bas des marches du trône de Jais ?
Peu importe car en réalité, Irinwe est prête à prendre le risque, si toutefois ça peut lui permettre de poser ses yeux sur l’enfant devenue femme - l’unique survivante d’une famille dévorée par l’ambition qu’elle a juré de chérir et protéger tout au long de sa vie.


Q
uelle chance de pouvoir arpenter l’enceinte du château à nouveau, flanquée de cette peau de domestique qui lui sied si bien. La mine basse mais l’œil vif, la silhouette élancée se faufile entre ses pairs qui se pressent pour répondre au besoin du palais. Alors qu’elle feint d’apporter son lot de linges propres, la donzelle coule quelques regards intrigués autour d’elle avant d’emprunter le couloir qui mène à l’aile du Dragon, lézardant entre les immenses colonnes de pierres froides qui veillent en silence. Malgré son statut de domestique de la reine, elle sait devoir faire preuve de prudence pour ne pas éveiller trop de soupçons en s’attardant trop régulièrement vers la chambre de la captive.
A pas de loup, la donzelle détaille ostensiblement les dragons d’ébène irradiant de leur lueur mordorée qui découpe des ombres sinistres dans le couloir étriqué qu’elle arpente avec défiance. Quelques voix lui parviennent des alcôves isolées mais Irinwe n’y prête guère attention, bien décidée à rejoindre la chambre de la princesse Jora avant qu’on ne la surprenne. Dans le cas où on l’interrogerait, la domestique compte sur la pile de linge qu’elle presse contre sa poitrine, pouvant facilement prétendre qu’elle a reçu l’ordre de s’occuper de la chambre des résidents du palais.


C
omme pour mettre au défi son aptitude à ne pas s’attirer d’ennuis, un claquement singulier se répercute sur les pierres de la coursive, arrachant une mine stupéfaite à l’elfe qui redresse instinctivement l’échine et ralentit le pas. Un homme en armure clinquante apparait bien vite au détour du couloir, montant probablement la garde pour s’assurer que les invités de la couronne ne courent aucun danger. D’autant plus que la chambre de Jora ne se trouve qu’à quelques mètres là.
Heureusement, avec les préparatifs de la Grande Mascarade - célébrant la fin du froid polaire et l’arrivée doucereuse du printemps - tout Ibenholt est en effervescence et le palais royal n’échappe pas à la règle. Judicieuse idée de la part de l’Usurpateur pour s’installer au pouvoir sans trop de bavures que d’apaiser les esprits échauffés par une ambiance festive, et une aubaine pour elle que de s’infiltrer alors que tous s’affairent, préoccupés par la fête d’envergure qui se prépare. Alors qu’Irinwe croise le chemin du garde, cette dernière lui adresse un bref geste du chef en signe de courtoisie et poursuit sa route avec tranquillité, jusqu’à feindre d’obliquer dans un corridor adjacent. Et pourtant, il n’en est rien. Se glissant contre un pan de mur pour jeter un œil furtif vers l’homme vigilant qui fait tinter son armure à chacun de ses pas, elle attend qu’il disparaisse avant de se couler vers l’huis de la chambre de Jora. Aucun garde ne se dresse devant la porte et Irinwe en vient à redouter qu’elle ne se trouve pas ici. Elle y frappe néanmoins avec empressement, n’attendant guère de réponse pour tourner la poignée et se jeter à l’intérieur de la pièce. Prenant bien soin de refermer derrière elle, Irinwe finit par faire volte-face pour détailler l’endroit d’un regard troublé par l’émotion. « Jora ?! » Force-t-elle d’un timbre entre murmure et détresse. « Princesse ? » La préceptrice repousse les tissus sur l’une des commodes qui trônent dans la pièce puis elle fait quelques pas, remarquant enfin la silhouette de sa maîtresse, agenouillée au sol auprès de quelques bris de verre. Un flottement circonspect s’installe entre les donzelles avant qu’Irinwe ne se précipite vers elle pour lui saisir les épaules et la redresser derechef. « Oh ma lady ! Vous allez bien ? Je suis tellement désolée d’avoir du vous laisser. Je me suis faite tellement de souci pour vous. » Incapable de se retenir, l’elfe étreint affectueusement la prunelle des Ebonhand entre ses bras chétifs. « J’étais tellement perdue lorsque l’Usurpateur vous a contrainte à rester cloitrée dans votre chambre que j’ai du m’enfuir. J’ai trouvé refuge chez lord Snowhelm, me rappelant quel banneret et ami du seigneur votre père il était. Il m’a aidé et m’a donné de vos nouvelles durant tout ce temps. Mais j’ai finalement réussi à revenir auprès de vous. Je suis si heureuse de vous revoir. » Irinwe s’écarte, un soupir satisfait s’échappant de ses lippes entrouvertes, puis elle hasarde une main tendre sur la joue de sa lady. Fronçant les sourcils dans un semblant d’inquiétude, elle reprend sur un ton hésitant. « Vous ont-ils fait du mal ma lady ? Est ce que vous allez bien ? » Trop de questions bousculent le cheminement de ses pensées et elle se doute de l’impression chaotique qu’elle donne à son interlocutrice en déboulant ici de la sorte.      



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Jora Ebonhand

Perle de Nacre

Jora Ebonhand
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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyMar 15 Avr - 19:41



L
es festivités à venir avaient un arôme capiteux, et c'était le coeur à l'orée des lippes que la jouvencelle à la crinière argentine les contemplait arriver. Elle qui, jadis, ne perdait jamais une opportunité de se laisser éblouir par l'enchantement des célébrations votives, ne voyait là qu'une convergence de dignitaires dévoyés qui, au mieux, la toiseraient avec commisération. Commémorer la genèse du printemps rimait usuellement avec allégresse renaissante, avec l'espérance que l'astre diurne serait clément et irradierait les landes de ses faisceaux de miel, chassant ainsi cet aquilon qui faisait frémir les échines. Elle aurait préféré rester claustrée dans ses appartements avec ses opuscules pour seule compagnie, car l'encre couchée et inerte valait plus que les encensements de ces dames et sieurs qui n'avaient, pour elle, plus le même visage. Mais elle le savait pertinemment, Jorkel Ravncrone ne lui ploierait pas ce caprice et profiterait de l'occasion pour l'exhiber à l'instar d'un butin dont on prend soin, car la circonspection populaire en dépendait. Elle serait contrainte de faire acte de présence et remerciait au moins les cieux que les masques soient de rigueur lors de la Grande Mascarade, car cela lui permettrait d'y camoufler son désarroi. Puis, une autre partie d'elle-même, celle qui avait brusquement germé lors du trépas de son paternel et s'épanouissait graduellement depuis, celle de la femme plus que de l'enfant ingénue, lui susurrait que ce bal ne serait pas si anodin que cela. Elle déplorait le mutisme obligé de la souveraine Clanfell et des partisans de la Main Blanche qui, dans la pénombre, oeuvraient de tout leur soûl pour ouvrir la porte de sa cage. Les machinations se brodaient, elle en était intimement persuadée, mais fulminait intérieurement de ne rien en apprendre. Une incurie qui l'encourageait à songer à mille et une conjectures, dont celle qui subodorait que les prochaines réjouissances deviendraient les tréteaux de son sauvetage. Mais si ce n'était pas le cas ? Le désappointement serait probablement incurable, et Catharsis savait qu'elle souffrait de sa solitude et de cette captivité qui l'aurait à l'usure. Elle ne serait jamais encline à endurer une lunaison supplémentaire dans ce castel enténébré, et priait pour que chaque jour passé entre ces murs même fastueux soit le dernier d'une insoutenable et monotone kyrielle.

Dans l'intimité silencieuse de sa chambre, parmi les soieries et fioritures, Jora s'était statufiée dans une contenance songeuse. Ses grandes mirettes miraient le néant comme si elle y entrevoyait la plausibilité d'un futur qui signifierait beaucoup non pas seulement pour elle, mais pour tous les apôtres Ebonhand. Les lèvres entrouvertes, la mine absente, sa prise sur le broc diaphane empli d'eau fraîche se fragilisa au point que l'objet lui échappa et alla se briser sur le sol. L'inadvertance de l'action fit subitement inspirer la naïade qui, la respiration cernée par la surprise et l'étourdissement de la bévue, elle observa les dommages, l'assise de sa robe mordorée trempée par le liquide cristallin. Un soupir las, et si elle aurait aisément pu faire mander une domestique pour qu'elle lustre à sa place, elle ne se sentit point d'humeur à supporter quiconque et préféra se salir les mains. Elle s'accroupit donc, et commença consciencieusement à rassembler les bribes tranchantes au creux de sa délicate menotte, tout en veillant à ne pas meurtrir sa chair de la plus sotte des façons. Cependant, l'infortune en décida autrement, et une symphonie inopinée et hâtive résonna à l'huis, si bien que la jeune fille, absorbée par son activité, soubresauta et eut le malheureux réflexe de contracturer sa musculature. « Aaahhh... ! » Jappa la pauvrette en sentant sa peau se faire écorcher, accélérant intuitivement son eurythmie en une peur furtive qui eut tôt fait de précéder l'aberration la plus complète. Si elle fut prête à s'insurger quant à entendre qu'un impudent osait pénétrer ses appartements sans son approbation préalable, elle fut pantoise de reconnaître une voix cristalline, puis un divin minois qu'elle n'avait pas vu depuis un trop long mois. Rêvait-elle ? Elle resta immobile, en se demandant si la joliette chimère allait se dissoudre en volutes impalpables si elle se risquait à l'effleurer, et pourtant... Le mirage plus véritable que nature s'approcha, la saisit et la redressa, sans qu'elle ne parvienne encore à y croire.

« ... » Muette, la nymphette se laissa docilement étreindre, incapable d'estimer la chaleur retrouvée d'un être cher qui avait bravé le péril pour venir à sa rencontre. Elle s'écarta ensuite et se perdit à la contemplation de la vénusté elfique, dont elle ne put encore distiller convenablement les informations offertes tant elle s'était amarrée loin dans les mers de l'ahurissement. Il fallut quelques secondes d'un silence inquiétant, pour qu'elle daigne enfin articuler quelques mots. « Irinwe... ? C'est toi... tu es vraiment là... ? » Comment y croire ? Elle n'avait jamais su ce que sa préceptrice était devenue après que l'Usurpateur l'ait faite captive de son sombre succès, et à présent, elle était ici, devant elle. « Irin... » Jora prit une grande bouffée d'air comme si elle revenait d'une escapade apnéique et sortait enfin la tête de l'eau, et elle réalisa. L'instant suivant, elle serra son interlocutrice dans ses bras, en quête de sa douceur maternelle et de son réconfort qui, s'il ne serait cette fois pas une panacée, agirait néanmoins comme un onguent sur ses plaies. Un premier rire nerveux lui échappa, puis un second, plus franc, plus jovial, alors qu'elle frotta tendrement le bout de son nez dans le cou de sa gouvernante à l'instar d'une pouponne à peine éveillée. « Je... C'est si bon de te voir...! Je n'osais pas l'espérer, j'avais si peur qu'ils t'aient... Je n'en savais rien, et aucune servante du palais n'était capable de m'en dire davantage ! » Un sanglot sans larmes la secoua, puis elle se redressa, émue, heureuse comme elle ne l'avait plus été depuis les prémices de cette histoire. Elle aurait aisément pu demeurer ainsi, à l'admirer des heures durant, sans plus de craintes pour l'univers qui les entourait, car elle avait enfin retrouvé un repère fondamental. C'était comme... une gorgée d'eau pour l'âme errante du désert, accablée par le brasier du jour et le gèle de la nuit, à qui l'on octroyait enfin un peu de répit.

Elle soupira derechef, de bien-être, cette fois, même éphémère. « Tu t'étais réfugiée chez lord Snowhelm as-tu dit ? Par tous les dieux... Je loue ton bon sens, autant que la bienveillance féale de Dralvur ! » Elle pouvait prononcer son prénom sans que cela ne semble incongru, il était après tout bien plus qu'un simple vassal. « J'ai toujours su que l'on pouvait aveuglément se fier à lui, bien malgré son allégeance officielle envers les Ravncrone. Mais comment... comment as-tu fait pour revenir parmi les rangs des domestiques ? Je veux dire... même lui, avec ses nouveaux titres, n'a pas la prétention de... » Mais l'évidence traversa son esprit à l'image d'une fulguration qui la fit taire, puis reprendre, perspicace. « La reine... C'est elle qui t'a fait rentrer à Jernvugge, c'est cela ? Mes aïeux... Cette femme est d'une habileté sans pareille. » Ce qui était amplement suffisant pour alimenter une méfiance acérée envers elle, car Sylarne le lui avait bien fait comprendre, elle n'était qu'un instrument, une dague coincée dans son ceinturon d'armes contre la Corneille qui pépiait nuisiblement. Sa fuite ne profiterait et de loin pas aux Freux, mais une fois hors de l'enceinte du palais, ce serait à Jora et à elle seule de forger son mythe. « Je vais bien... Je ne suis guère accablée que des soupers en compagnie de l'assassin de mon père, qui prend plaisir à me voir attablée à ses côtés. J'ignore pourquoi il apprécie ces conciliabules, et j'ai du mal à mettre des termes sur cette façon qu'il a de me regarder... » Ses calots biaisèrent sur le côté tandis qu'elle y réfléchissait. « J'étais censée être son épousée, telle était la promesse que lui avait faite Hulgard, et... oh... peux-tu seulement y songer, moi, mariée à cet homme ? » Elle eut un frémissement d'aversion, encore trop pure pour être à même d'imaginer ce que les pattes du Corbeau auraient pu faire à son corps de vierge.

Soudain, le mal omis se rappela à son bon souvenir, l'Ebonhand grimaça et réprima une plainte, avant de remarquer les filets grenat jasper ses phalanges et ornementer son poignet à l'instar d'un sinistre bracelet. Sous leurs nez, elle ouvrit la main, faisant choir des morceaux de verre avant de remarquer que deux d'entre eux s'étaient incrustés dans son derme. Si la vue de son propre sang embarrassa ses sens, elle se retint néanmoins de se pâmer, et poussa même son hardiesse jusqu'à tenter de désincruster l'un des tranchants éclats de sa paume. Ce fut compter sans l'essor de douleur qui la prit de court à peine y toucha t-elle, la sensation incisive et suraigüe fit naître une bouffée de chaleur qui, cette fois, manqua de la faire vaciller. « Ouuh, je... je ne me sens pas bien... »

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Irinwe

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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyMer 16 Avr - 15:43

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T
rop alpaguée par le soulagement qui lui embrume l’esprit et si enthousiaste à l’idée de pouvoir serrer de nouveau Jora dans ses bras, Irinwe en oublie la surprise qui s’imprime sur le faciès de la belle. Après s’être laissée aller à de franches retrouvailles, formulant sans détour son lot d’inquiétudes, les prunelles de l’elfe vrillent dans celles de la princesse d’un air confus. « Oh mais voilà que je vous prends de court ma lady, je suis navrée. Je vous aurais effrayée ? » Les mains de la préceptrice enveloppent les épaules de son amie avec douceur, dardant son regard dans le sien avec une crainte latente. D’un rapide examen, Irinwe s’assure que nulle ecchymose ou séquelle de souffrance viennent à entacher la beauté épurée de la jouvencelle. Elle serait dévastée d’apprendre que la captive aurait été malmenée par ses bourreaux. Mais non, malgré son teint blême et l’émotion indéchiffrable qui luit dans callots, Jora semble indemne. Alors que cette dernière parait retrouver assez de contenance pour l’interroger avec circonspection, balbutiant quelques mots à son attention, l’elfe hoche vigoureusement la tête. « Oui je suis là, et je ne vous quitterai plus ma lady. Plus jamais je ne vous laisserai dans un tel dénuement. » Dans une profonde inspiration qui en dit long sur son sentiment, la princesse se serre contre sa préceptrice qui l’accueille à bras ouverts. L’étreinte chaleureuse laisse échapper quelques soupirs et rires confus et Irinwe ravale ses larmes de réconfort en se mordant férocement les lèvres. Glissant ses doigts dans la chevelure argentée, l’elfe berce instinctivement sa maîtresse dans un dodelinement réconfortant. Aux tracas ainsi formulés, Irinwe étire un sourire en murmurant d’un ton maternel « Je suis tellement confuse que vous ayez eu à subir ces circonstances déplorables. J’ai aussi craint le pire en vous voyant ainsi traînée jusqu’à votre chambre. J’étais morte d’inquiétude, mais ser Dralvur s’est empressé de me donner de vos nouvelles. » Rassurée de la voir plus sereine et joviale, la servante desserre son emprise sur la belle  qui s’écarte pour lui offrir un regard ému. L’image qu’elle lui renvoie d’elle-même est celle d’une lueur d’espoir dans un océan de ténèbres - chose qui lui fait chaud au cœur, immense honneur que d’avoir su la préserver des tragédies jusqu’à aujourd’hui et d’avoir droit à un tel attachement. Les informations cheminent lentement dans l’esprit de la princesse qui, frappée d’une fulgurante lucidité, lui fait part des intentions particulières de la reine Sylarne. « Il faut croire que ser Dralvur a glissé quelques mots aux bonnes oreilles. La reine m’a reçue et n’a cessé de m’embrumer l’esprit par de curieuses allusions. Je ne peux m’empêcher de me méfier d’elle, car les raisons qui peuvent la pousser à trahir son époux restent bien troubles. Mais je me contrefiche bien de ce que ça peut me couter, si ça me permet d’être là à vos côtés. » Lui confie-t-elle, sourcils froncés se déliant dans une expression sincère. Manifestement, dame Sylarne s’est empressée de placer ses pions sur l’échiquier du pouvoir, et même si la chose sert les desseins de l’héritière légitime, l’elfe n’en demeure que plus sceptique. Mais si elle ne comprend guère avec précision les plans qui s’échafaudent, Irinwe préfère chasser toutes les préoccupations équivoques pour se concentrer sur le faciès de son interlocutrice. Quand cette dernière lui explique qu’aucun mal ne lui a été fait et que ses prérogatives se limitent à se voir contrainte de dîner avec l’oppresseur, l’elfe sourcille brièvement. « Vous, l’épouse de Jorkell Ravncrone ? » La révélation ne frise pas franchement l’incohérence, Irinwe ayant saisi les tours et détours du pouvoir établi par les mariages d’intérêt. « Ma pauvrette, quelle chance que vous ayez échappé à ça. » L’elfe hasarde une main affectueuse sur la joue ronde de Jora mais la belle trahit une faiblesse qui arrache un sursaut à sa servante. « Ma lady ?! » S’inquiète-t-elle vigoureusement en cherchant l’origine de la douleur qui se dépeint sur son faciès grimaçant. « Que vous arrive-t-il ?! » L’évidence de la réponse la frappe dans le même temps où son regard se biaise sur les perles de carmin qui gouttent de sa paume meurtrie. « Jora, vous vous êtes blessée ? Mais comment ? » S’enquiert la donzelle aux oreilles effilées avant d’offrir un regard circonspect aux bouts de verre qui craquent sous ses semelles. Puis redressant le chef pour voir Jora ainsi s’enhardir à enlever les morceaux fichés dans le charnu de sa main ne la rend que plus affolée. « Oh non, laissez moi faire ! » Glissant une main dans le dos de la belle pour la retenir, Irinwe la mène avec douceur jusqu’à son lit sur lequel elle la fait s’asseoir. « Ne regardez pas ma lady. Il ne faudrait pas que vous tourniez de l’œil le temps que je vous soigne ça. » L’elfe intime à la belle de clore les paupières en balayant les rideaux de chair d’un geste de main puis elle cherche d’un œil hagard de quoi soigner les plaies. Mains sur les hanches, elle tourne vivement la tête de droite à gauche avant de jeter son dévolu sur un linge propre et une outre d’eau fraiche. Farfouillant à la hâte sur un plateau d’étain pour récupérer les quelques herbes sèches esseulées dans un pot en verre, Irinwe les rassemble entre une bougie et une épingle à cheveux trouvée sur la coiffeuse. Elle revient d’un pas pressé vers une Jora qui papillonne de faiblesse et pose le tout à ses côtés avant de se pencher sur elle, inquiète. « Ma lady ? Cela risque de piquer un peu. Restez bien tranquille et reposez votre tête. » Irinwe attrape l’un des coussins brodés pour le lui glisser sous la nuque et repose sa main blessée contre le linge immaculé. La mine concentrée, elle entreprend de faire chauffer l’épingle à la lueur de la bougie avant de l’appliquer contre la plaie en espérant extraire les morceaux de verre escarpés. Prenant les devants pour éviter que Jora ne souffre trop, elle l’amène à discuter en l’engageant sur le sujet épineux de la reine Sylarne. « Si j’ai bien compris le désir de lady Clanfell, celle-ci tend à ce que je puisse vous venir en aide et être son émissaire à vos côtés. Il est vrai qu’une domestique peut aller venir librement sans susciter le moindre soupçon. » Concentrée sur sa tâche, elle laisse planer un silence mortifère avant de reprendre. « Lady Jora... La reine serait-elle prête à vous aider à vous enfuir ? » Une question franche, qu’elle se permet pour éclairer la situation. Elle cligne des yeux, perplexe, avant de retirer les derniers bouts de verre qui meurtrissent la paume de la belle. Dans un soupir soulagé, Irinwe guide la main de Jora dans la bassine d’eau fraîche et la lui rince avant d’appliquer les herbes diluées dans une sorte d’onguent. S’emparant d’une bandelette de tissu épais, elle finit par soigneusement bander sa plaie et conclure sur un ton satisfait. « Voilà ma lady. Cela va être douloureux mais ça devrait cicatriser en un rien de temps ! »



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Jora Ebonhand

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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyJeu 17 Avr - 21:00



S
es capteurs nerveux s'affolaient et vrombissaient leur malaise pénétrant en une sensation chaude et engourdie, comme si une myriade d'aiguilles lui effleurait l'épiderme sans pour autant le transpercer. L'impression n'en demeurait pas moins malplaisante, et il aurait été infiniment burlesque de la voir suer à grosses gouttes et choir en pâmoison pour quelques éclats de verre dans sa paume, alors qu'elle n'avait pas un instant tourné de l'oeil en mirant son père le faciès lacéré par une estoc et le crâne brisé sur les marches de son propre trône. Toutefois, elle subodorait que l'adrénaline procrée par les circonstances de la tragédie avait annihilé toutes ses faiblesses, au point même qu'elle avait tenté de bondir au bec de la Corneille pour lui faire payer son ignominie séance tenante. Cela avait été compter sans l'étau dissuasif et protecteur de Dralvur qui l'avait retenue jusqu'à la dernière seconde... jusqu'à ce que les factionnaires aux plumes d'ébène ne soient exhortés de l'emmener dans ses appartements. Depuis ce funèbre événement qui faisait office de pierre angulaire dans son existence, elle avait vu sa férocité décupler, tant interdite de miauler durant ces deux dernières décennies qu'elle n'arrivait désormais plus à s'arrêter de rugir. Quel dommage que tous ses feulements aient été vains, maintenant qu'elle avait la force de les faire entendre. Il lui fallait encore apprendre à différencier une offensive utile d'une attaque vaine, mais chaque chose venait en son temps, et une fois hors de cette maudite enceinte, elle ne doutait pas être entourée d'excellents pédagogues en la matière. Il n'était plus question de jouer les fillettes, elle se devait d'être digne d'une reine... Ce qu'elle n'était pas encore, ainsi là à lutter contre des bouffées de chaleur et l'envie pressente de son organisme de s'allonger quelque part. La donzelle se laissa guider par sa gouvernante, les mâchoires serrées sous les salves endolories qui ankylosaient sa main dextre. Assise parmi les draps et traversins, elle recouvrit un peu de sens commun et osa derechef guigner en direction de sa meurtrissure, qui lui fit faire la grimace. « Ca fait mal... » Jugea t-elle opportun de préciser, au cas où ses mimiques altérées de déplaisir n'auraient pas été suffisamment intelligibles.

Cependant, ses paupières se fermèrent intuitivement lorsque la main de l'elfe en effleura les cils, feignant d'y apposer un peu de poussière soporifique à l'instar d'une marchande de sable. Jora se fit tout d'abord docile, mais ouvrit par plusieurs fois un œil pour observer les faits et gestes de sa nourrice qui se munissait d'instruments peu prompts à la mettre en confiance. La vision de l'aiguille distilla une appréhension qui la fit déglutir, avant qu'elle ne se remette en position initiale pour ne pas éveiller les soupçons de celle qui se ferait sa praticienne pour l'occasion. Une fois les instructions tombées dans son oreille, elle ne put s'empêcher de questionner. « Cela va piquer un peu... un peu ou... un peu beaucoup... ? » Voilà qu'en présence d'Irinwe, elle se surprenait à redevenir l'innocente pouponne d'antan. Même si elle désirait paraître forte, baisser cette garde qu'elle brandissait inlassablement depuis une lunaison lui serait salutaire, elle le savait. Elle se tint donc tranquille, prit une profonde inspiration avant que les soins ne débutent, puis tâcha de se concentrer sur autre chose – comme sur la conversation habilement lancée par la sylphide à ses abords. « Emissaire ? Oh, je n'y avais pas songé... C'est astucieux... J'espère seulement qu'aucun parmi les domestiques ne te reconnaîtra comme ma nourrice, et ne s'empressera d'aller en informer lord Jorkell... aouh ! » Elle se mordit la lèvre en sentant triturer dans ses plaies qui, fort heureusement, n'étaient que superficielles. Elle ne se lèverait point demain avec la gangrène, et c'était là tout ce qui l'importait. « La reine... Elle a été limpide à ce sujet, je ne suis qu'un instrument, une maille dans la toile qu'elle tisse dans la pénombre de Jernvugge. Elle a offert les... gnnh !... les clés de ma geôle à qui était susceptible de soutenir ma cause que d'aucuns disent perdue, mais j'ignore quel sera son rôle concret dans cette conspiration, ni même si elle en aura véritablement un... mh... ! Si elle voulait ma perdition, elle n'aurait qu'à me contempler péricliter dans ces appartements, à jouer les dames de compagnie pour l'Usurpateur. Aspire t-elle vraiment à ma libération ? Oui, je le pense. Mais... » Elle sourcilla, non plus à cause du tourment de sa main qui se faisait panser, mais à cause des motifs sibyllins de la souveraine consort qui n'agissait vraisemblablement jamais sans réfléchir. « Nous aurions tort de la considérer comme notre alliée. Elle ne l'est pas. »

Son traitement achevé avec maestria, la nymphette se redressa précautionneusement, puis examina à l'image d'un animal blessé cette patte bandée. Elle fit pianoter ses phalanges dans l'air pour vérifier leur degré de tolérance, promptement arrêtée par la douleur qui se réveilla, et lui fit silencieusement promettre de ne plus réitérer. Pour peu, elle aurait eu envie de lécher ses entailles, pour ne rendre la scène que plus misérable. « Je suis... tellement... pitoyable... » Ses pommettes rosies se contractèrent en une mimique chagrinée et peinte d'estafilades d'exaspération. « Comment suis-je censée guider un peuple, gouverner un royaume et être digne de mes aïeux, si je ne suis pas même capable de supporter la vue d'un peu de sang... J'ai manifestement beaucoup de chemin à parcourir avant de devenir la reine que les militants Ebonhand escomptent... » Une ridule naquit à la commissure de ses lippes charnues, que viendraient à dire ses partisans s'ils la voyaient dans pareil contexte, avec si peu d'endurance psychique ? Ce n'était pas de la sorte qu'elle récupérerait le trône de ses ancêtres, pas plus qu'elle ne parviendrait à rassembler les héraldiques féales sous la Main de Nacre. Cependant... plutôt que se mortifier dans cette véracité qu'il allait lui falloir combattre de tout son soûl, elle redressa le menton et darda une oeillade résolue dans les mirettes de son interlocutrice. « Voudras-tu bien m'apprendre ? Je veux dire... à ne pas vulgairement tourner de l'oeil pour une meurtrissure de si moindre importance ? » Elle lui adressa une risette, puis s'installa sur ses genoux, toute tournée vers l'elfe pour pleinement se vouer à leur échange.

« Dis-moi Irin ! Raconte-moi ! » Ebaudie par le retour inopinée de sa gouvernante, amie et même mère de substitution, elle laissa sa curiosité dégorger et l'affubla d'une pléthore d'interrogations. « Dralvur t'a t-il mise dans la confidence quant au plan qui se prépare pour ma fuite ? En sait-on davantage ? Et que déclare t-on, dans les venelles d'Ibenholt, quant à toute cette histoire ? Les allégeances aux Ravncrone contraignent les dames et seigneurs à demeurer prudents quant à l'expression de leurs pensées, et, de toute façon... Beaucoup ne sont que des charognards, et me jaugent lorsque je passe. Cela fait un mois que je n'ai rien ouï de positif, ou même de neutre, à propos de ma maison, la cour n'est définitivement pas le lieu idéal. Mais à l'extérieur du palais, que dit le peuple ? Que suis-je pour eux ? Et... et sait-on déjà combien de féaux seront prêts à me soutenir ? » Irinwe lui semblait être une fenêtre ouverte sur le monde, une indicible bouffée d'oxygène qu'elle inhalait frénétiquement. Toutefois, sa vigueur fut abruptement étouffée, et elle reprit d'une phonation plus pusillanime. « … a t-on des nouvelles d'Ehvan ? »

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Irinwe

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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyDim 20 Avr - 11:19

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I
rinwe ne peut s'empêcher de se montrer compréhensive et délicate avec la demoiselle qu'elle a toujours prise sous son aile dans l'espoir de la préserver des espiègleries de ce monde. Une lady - une princesse qui plus est - est destinée à se confronter à la Cour et à ses facéties impitoyables. Car derrière ses atours de luxe et de politesse, le jeu des trônes requiert autant de ruse et d'habileté dont se draperait un fin tacticien militaire ou un voleur patenté. L'elfe n'a jamais été de ceux qui se passionnent pour la mécanique bien huilée des stratagèmes de manipulation. Et pourtant, elle sait que la donzelle à la chevelure argentée, pourtant si vulnérable dans les circonstances actuelles, représente l'héritière légitime d'Ibenholt, symbole d'un pouvoir enchaîné qui saurait renaître malgré l'oppression. Irinwe redoute intimement ce qu'il pourrait advenir de la belle, que ce soit entre les murs de Jernvugge ou au détour des sentiers qui réunissent ses partisans dans l'ombre de la rébellion.
Alors que la préceptrice soigne les plaie de lady Jora, cette dernière semble reprendre quelques couleurs à son plus grand soulagement. A l'image de la petite fille craintive qu'elle était il y a quelques années de ça, elle s'enquiert de savoir dans quelles mesures ça va lui être douloureux. Une question qui arrache un sourire pincé à l'elfe qui se refuse de lui répondre, préférant opter pour une discussion qui puisse attirer son attention sur autre chose. Au souci formulé expressément par la donzelle à la flavescente crinière, Irinwe fronce légèrement les sourcils.  « Je n'y ai pas vraiment songé ma lady, mais je me ferai aussi discrète que muette. Avec les préparatifs de la Grande Mascarade, tous et toutes ont bien d'autres préoccupations. » Ce sont des circonstances qui plaident en sa faveur. Le roi Jorkell désire faire au mieux pour au mieux pour caresser nobliaux, bourgeois et bas peuple dans le sens du poil et éviter les débordements irascibles. Et ceux qui se prêtent au jeu n'auront que faire de la présence de la servante d'Ebonhand dans le palais. Lorsque Jora gémit douloureusement, l'elfe grimace en affichant un air confus.  « C'est bientôt terminé ma lady. » Simple manière de la rassurer alors qu'elle n'est qu'à la moitié de son labeur. Quant aux précisions Jora au sujet du rôle qu'elle va jouer dans les desseins de l'ambitieuse reine Sylarne, Irinwe ne peut s'empêcher de frémir de la tête aux pieds.  « Comploterait-elle contre son époux ? Maintenant que vous évoquiez l'éventualité, ça ne m'étonnerait guère. » Elle n'a aucun mal à se remémorer le mauvais pressentiment que lady Clanfell a fait courir le long de son échine. Aussi féroce qu'une lionne, un verbe aussi délié que le discours d'un diplomate avec ses sourires mystérieux et son regard inquisiteur.  « Je ne fais guère confiance aux pions qui se délassent dans l'enceinte du château lady Jora. Si la reine complote, qu'elle le fasse, si ça vous permet d'être libérée de la sinistre silhouette de l'Usurpateur. » Lui confie-t-elle dans un chuchotement craintif. Si Jora n'est encore guère prête à affronter l'extérieur et mener une armée pour reprendre son trône, la donzelle ne semble que plus vive d'esprit et maline aux yeux de sa préceptrice. Elle l'admire, tout comme elle appréhende les inconstances qui pourraient se dresser sur son chemin. Elle qui lui semble si vulnérable à l'instant même, à l'instar de cette petite fille effrayée, cachée derrière son rachis.


U
ne fois le bandage serré autour de la fine menotte meurtrie, la donzelle à la chevelure argentée se redresse dans un soupir et fait naître une expression soucieuse sur les traits d'Irinwe qui cherche son trouble dans ses prunelles cristallines. Craignant de l'avoir blessé plus que de mesure en entreprenant de la soigner, l'elfe hasarde une main voulue réconfortante sur la fêle épaule de sa maîtresse. Tandis que cette dernière lui confie ses craintes, sa préceptrice reste circonspecte, s'asseyant à ses côtés pour mieux la conseiller et ôter cette mimique inquiète de son faciès.  « Non, lady Jora. Ne dites pas ça. » Lui souffe-t-elle d'un timbre rassurant. «  Il est normal d'être incommodée par la vue du sang. J'ai moi même du apprendre à le supporter de par mes pérégrinations médicinales. Nous ne sommes que des êtres faits de chair, corruptibles et vulnérables à la moindre entaille. Le vermeil de la vie doit être préservé et c'est dans cette certitude que les peurs irrationnelles s'éclipsent. » Accompagnant son geste à la parole, Irinwe flatte la main de la belle en guignant son expression.  « Vous êtes forte ma lady. Plus que vous ne le croyez. Contrainte à rester enfermée et à subir le joug de l'Usurpateur, prête à vous battre bec et ongles pour ce trône qui vous est légitime. Je vous admire tellement. » Un sourire tendre étire les lippes de la belle qui soupire longuement, se rappelant de la petite fille friande de miel qu'elle était. Puis, la question que son interlocutrice lui adresse, éprise d'une franche témérité, la fait sourciller de surprise.  « Vous apprendre ? J'ose espérer ne pas avoir à le faire ma lady. La vue du sang est une habitude à prendre, mais j'espère sincèrement que personne ne viendra à saigner dans votre entourage. » Car ce serait bel et bien le signe d'une situation chaotique qu'elle escompte ne pas avoir à subir. Jora se glisse sur ses genoux et l'elfe l'accueille avec une risette affectueuse vissée sur les lèvres. Hasardant ses phalanges sur la joue rondelette de ce beau visage, elle écoute le flot de questions que sa lady lui réserve avant d'être secouée par un rire franc.  « Oh ma lady ! Vous surestimez ma connaissance du dessein qui se trame. J'ignore tout de ce qui nous attend, mais j'ai cru comprendre que les festivités à venir risquent d'être mouvementées. » Elle lui glisse cette information sur le ton de la confidence, sa main en coupe autour de sa bouche.  « Les nobles qui vous sont loyaux ont été obligés de s'agenouiller pour ne pas y perdre leur tête, lady Jora. Mais je pense que vous avez bien plus d'alliés que vous ne le croyez à Ibenholt. Disons qu'ils se révéleront probablement en temps voulu. Ser Dralvur ne m'a guère mise au fait, et je préfère. Si l'on venait à me capturer pour me faire parler, j'aimerais n'avoir rien à leur dire. » Dit-elle finalement d'un ton léger. A l'évocation de l'ancien capitaine de la garde ayant disparu après le changement de pouvoir inopiné, Irinwe jette quelques coups d'œil autour d'elle, comme si elle craignait soudainement que le mur ait des oreilles.  « Quelques rumeurs nous sont parvenues ma lady, mais rien d'alertant. Je vous en apprendrai davantage si toutefois cela vient à se vérifier – mais Ehvan va bien, sachez le. » Lui qui a voulu faire quelque chose pour arrêter la Nuit des Larmes, lui qui a promis à la belle de mener les troupes de la rébellion pour lui offrir le trône de Jais qui lui revient de droit.


L
eurs retrouvailles se voient brusquement interrompues par un tintement de cuirasse de l'autre côté de l'huis clos. Saisie de stupeur et de panique, Irinwe offre un regard effaré à sa maîtresse avant de la repousser gentiment sur le côté.  « Voilà qu'on vient ! » Lâche-t-elle dans un chuchotement étranglé. Tournant vivement la tête de droite à gauche, empoignant sa robe avec détresse, l'elfe finit par se laisser choir sur les genoux et rouler sous le lit d'envergure pour s'y dissimuler avec habileté. Elle retient son souffle avec angoisse puis incline le faciès en direction de la porte qui s'ouvre en grinçant sur des pieds bardés de fer.
 « Lady Jora ? » Demande un timbre rauque qui ne manque pas de s'éclaircir à mesure de son verbiage.  « Avec qui parlez-vous ? »
Le ton est à la méfiance ce que l'armure est au garde. Celui-ci pénètre dans la pièce sans grande gêne et fait grincer sa carcasse de fer à chacun de ses pas. Irinwe devine que celui-ci cherche du regard une silhouette suspecte qui viendrait à fureter auprès de la lady. L'expression saisie dans la stupeur et la crainte, l'elfe ne bouge pas pour autant de sa planque, ses yeux clairs braqués sur les pieds de son adversaire. Si l'on en venait à la découvrir cachée là-dessous, toutes ses bonnes intentions seraient réduites à néant – et tout ça à cause de son verbiage peu discret.

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Jora Ebonhand

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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyLun 21 Avr - 1:36



S
'accoutumer à la robe carmine qui galvanisait jusqu'au moindre neurone n'était donc point une si bonne idée. Elle comprenait la dualité de la chose, la réflexion de la naïade elfique trouvait son sens, et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'une telle habitude lui serait plus utile que vaine. Ce n'était pas jouer les sirènes dans une houle d'hémoglobine à la spume douteuse qu'elle souhaitait, mais être encline à contempler la saillie d'une meurtrissure ou n'était-ce qu'une perle de sang sans sentir le vertige l'embaumer. La force morale se sculptait au gré des expériences, pas toujours excellentes, et elle était la première à savoir que les vicissitudes l'attendaient de pied ferme une fois l'huis de sa cage traversé. Plus que pérégrination médicinale, c'était une initiation spirituelle dont Jora avait besoin car, et elle le savait, elle n'avait pas encore pleinement l'apanage d'une reine. Et tant que les sujets ne verraient pas en elle le miroitement d'une digne souveraine, elle serait incapable de croître en puissance féodale, et donc d'avancer convenablement ses pions sur l'impitoyable plateau. Si elle était prompte à faire le serment qu'elle n'égarerait jamais la valeur de la Vie au profit des intrigues, elle était inapte à promettre qu'elle ne verserait pas elle-même ce fluide écarlate, celui des faquins qui le mériteraient. La notion de sacrifice était immensurable et relative, trop de commisération et de mansuétude conduisait inéluctablement au décri, trop peu, et l'on devenait aisément un despote. L'équilibre était intensément délicat, mais qu'importaient les efforts déployés pour parvenir à une symétrie des moeurs, il était impossible de seoir à tout le monde. Etait-elle aussi forte que sa nourrice se complaisait à le dire, ou n'était-ce qu'une façon comme une autre de la rassurer, et d'ainsi occire quelque désir qui ne convenait pas à une jouvencelle ? Elle ignorait l'intention réelle du compliment, qui ne réconforta pas moins son coeur cerné de ronces à l'instar d'un onguent délicat et étrangement grisant. Elle avait oublié cette sensation de se sentir comme sur le duvet d'une nue blanche et protectrice, là où les colombes plus que les corneilles virevoltaient dans les airs éthérés. Si la situation ne lui avait pas été préoccupante, elle aurait aimé s'assoupir tout contre sa gouvernante, comme autrefois, à une ère révolue où la quiétude plus que le tourment la couronnait.

Et cette flopée d'interrogations sortie de nulle part, qu'espérait donc la princesse ? Irinwe n'était, malgré elle et sa lucidité, également qu'un instrument auquel l'on avait octroyé une place pour de bonnes raisons. On l'exhorterait probablement de remplir ses fonctions d'émissaire des ombres sans lui ployer davantage d'informations, ou pas assez, au vu de la complicité qui la liait à l'Ebonhand. Cette dernière se laissa volontiers bercer par la voix cristalline qui lui contait que les allégeances n'étaient pas toutes éteintes, une énonciation qui la fit doucement sourire, profondément rassurée de l'entendre plutôt que de l'imaginer. Si c'était sa préceptrice qui le disait, alors, la donzelle la croyait sur parole, car elle n'avait guère jamais cherché à la mystifier. « Je comprends ta position, mais ne soulève pas de telles hypothèses je te prie, savoir que tu pourrais être découverte et capturée à n'importe quel moment me donne froid dans le dos... » Autant éconduire pareille perspective avant qu'elle n'instille une inquiétude inopportune, car elle avait bien assez de ses troubles actuels pour les saupoudrer de nouveaux. Comme réaction somatique, un frisson lui rongea l'épine dorsale et la fit contracturer les épaules, qui retombèrent rapidement une fois le frémissement passé. Quant à Ehvan, si elle était enchantée d'apprendre qu'il était toujours en vie et manifestement en bonne santé, elle n'en demeurait pas moins désappointée de constater qu'à son sujet, il n'y avait que des rumeurs, et rien que ceci. Pas de concret à se mettre sous la dent, et donc, toujours cette plausibilité tambourinante qu'il se soit détourné de sa cause. Elle le connaissait pourtant parfaitement pour l'avoir coudoyé plusieurs années, mais les circonstances jetaient un voile appréhensif sur tous les faciès qu'elle avait jusqu'alors connus. A cela, elle préféra ne rien répondre, égarant ses mirettes dans le néant en s'abandonnant simplement à la douceur de l'elfe, consciente que les retrouvailles ne seraient que trop tôt écourtées.

Soudain, l'écho de fer la fit se rehausser à l'instar d'un félin à l'affût, empêtrée dans les mailles de l'anxiété quant à l'intrusion inopinée d'un factionnaire trop zélé. Jora ne sut que faire et se mit à observer la pièce comme si la solution était susceptible de lui bondir au visage, mouvance frénétique et palpitant martelant. Ce fut ainsi, qu'impuissante et stupéfaite, elle observa la sylphide se glisser sous sa couche, peu de temps avant que la porte ne s'ouvre sans même que le bougre ait daigné s'annoncer avant de ce faire. L'Ebonhand soubresauta et n'eut pas véritablement à feindre sa surprise, puisque l'incongruité du garde qui alla même jusqu'à s'introduire plus loin dans la chambre la décontenança pour de vrai. « Moi ? Ai-je parlé ? » Lâcha t-elle en échappant un ricanement qui, d'apparence, se voulut goguenard, mais qui était le résultat de nerfs torsadés. « J'ai entendu votre voix résonner, je suis formel ! A d'autres, mon cher, les reflux de faro de la veille vous montent à la tête. » Le quidam la guigna d'un air inquisiteur, puis biaisa son museau en alerte vers une autre direction qu'il s'en alla inspecter, tournant ainsi l'échine à la princesse qui ne put retenir un coup d'oeil vers le lit. « Vous savez que vous n'avez pas le droit d'avoir de visite sans l'agrément de sa Majesté le roi Jorkell, qui est pris à enfreindre les règles sera pendu haut et court. » Il poursuivit, s'enfonçant dans l'une des pièces annexes où son interlocutrice décida de le suivre. « Gardez vos poncifs de sentinelle pour qui cela intéresse, dans tous les cas, je vous trouve fort irrévérencieux d'ainsi pénétrer et fouiller les appartements d'une dame sans sa permission ! Je ne vous ai pas non plus entendu frapper à l'huis, les corbeaux auraient-ils becqueté vos manières ? C'est-à-dire que... Je n'ai cure de vos allégations ! Vous omettez à qui vous vous adressez, et soyez sûr que j'en référerai personnellement au lord Ravncrone si vous ne disposez pas séance tenante ! » La menace sembla produire son effet sur le factionnaire qui tiqua violemment, et s'en alla retraverser la pièce principale pour quitter les lieux.

Cependant, ce fut compter sans les bris de verre qui craquèrent sous sa semelle et l'agglutinèrent sur place, observateur, comme s'il escomptait résoudre un puzzle avec les fragments au sol. « Avez-vous brisé quelque chose ? Que de perspicacité dites-moi... » Railla la nymphette en camouflant précautionneusement sa main meurtrie dans son rachis, le sourcil courbé et le port altier face à l'impertinent qui persistait. Fut-ce lubie fortuite ou une incroyable intuition ? Elle ne le sut, mais l'individu porta brusquement son regard sur la couche, persuadé sans raison apparente que le coupable s'y dissimulait. L'héritière blêmit en le voyant s'y rendre, et tenta de l'intercepter de loin. « Q... que faites-vous ?! Il suffit, je vous interdis de fureter aux abords de mon lit ! » Mais il ne rétorqua mot, pas plus qu'il ne prit son essai en considération. Avec une lenteur mortifère et tandis que la sudation perlait à la tempe de la demoiselle, le garde posa une rotule à terre et s'inclina. Sa main se tendit, la seconde sur le manche de son estoc qu'elle était parée à brandir hors de son fourreau, et puis, après une action qui parut durer une éternité complète, souleva brutalement les pans de couverture. Jora se transit d'effroi et ferma les paupières en priant pour que ce ne soit qu'un cauchemar, un de plus... « Humpf... bien, je vais faire mander une domestique pour qu'elle nettoie les dégâts avant que vous ne vous blessiez. » Elle ouvrit un oeil, puis un second, confuse de l'apercevoir tranquillement se redresser et prendre la voie de la sortie. A son tour, elle se hâta vers son alcôve et se baissa pour constater que rien ni personne ne se trouvait en-dessous, laissant l'homme pantois face à ce curieux spectacle. « Madem VOUS DEHORS !! » Le roquet se reçut un oreiller en pleine figure et disparut la queue entre les jambes.

L'Ebonhand se releva, dubitative, en se demandant si elle n'avait pas tout bonnement rêvé la compagnie de sa nourrice. Mais la douleur lancinante à sa paume lui rappelait que non, et elle fit quelques foulées prudentes dans la chambre. « Irin... ? » Soit l'elfe était devenue une spécialiste du camouflage, soit elle perdait l'esprit. Pas un instant, elle ne songea que, rusée, sa gouvernante avait profité des râles de sa maîtresse pour couvrir ses pas et changer de cache, peut-être encouragée par un mauvais pressentiment qui avait porté ses fruits.

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MessageSujet: Re: Just keeping my promise [Jora]   Just keeping my promise [Jora] EmptyMer 23 Avr - 10:46

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I
rinwe se surprend d'avoir de telles pensées négatives, si promptes à s'articuler de sa bouche habituellement si vigilante. Est-ce raisonnable d'être aussi pessimiste et de faire naître l'appréhension chez celle qui est bien assez ballotée par les incertitudes ? L'elfe n'est qu'une servante, ayant pris très à cœur la condition de Jora depuis sa plus tendre enfance. Si elle la considère comme sa propre fille, elle sait pourtant que le semblant de réconfort qu'elle exerce sur elle pourrait lui porter préjudice face aux situations périlleuses. Même si cette idée hante ses pires cauchemars, Irinwe doit s'attendre à l'éventualité qu'elles soient encore séparées. Et si c'est le cas, la princesse doit pouvoir être capable de se défendre et d'agir avec discernement pour échapper aux doigts crasseux et menaçants de ses ennemis fort nombreux. Ces sordides pensées pourraient parvenir à l'abattre mais Irinwe s'y refuse catégoriquement, préférant se lancer corps et âme dans sa croyance en l'instinct de survie séculaire qui anime chaque créature  foulant ces terres. Jora n'est pas de celles qui se laisseraient contraindre sans se battre et sa préceptrice lui voue son entière admiration, au-delà des paillettes d'inquiétude qui préoccupent son esprit tourmenté.


Q
uand l'huis craque pour signifier l'entrée d'un garde un peu trop curieux, l'elfe est déjà tapie sous le lit, conglomérée contre la charpente en espérant ne pas trahir sa présence par un quelconque grincement suspect. Ayant saisi la torpeur qui s'est éprise de l'héritière, elle retient son souffle en écoutant attentivement l'échange qui s'ensuit. L'homme est catégorique, affirmant l'avoir entendu parler et Irinwe se maudit d'avoir manqué de vigilance. Ne serait-ce pas stupide de sa part de se faire surprendre lors de sa première visite à la princesse ? Elle déplore le fait que plus de vingt ans de vie destinés à aiguiser son sens de la discrétion se révèle aussi infructueux dans une situation où ça semble nécessaire. Se mordant férocement la lèvre inférieure dans une grimace craintive, la donzelle fixe l'approche du garde qui insiste auprès de Jora pour lui tirer les vers du nez. Heureusement, la princesse se révèle être une très bonne comédienne, jouant sur l'amertume suscitée par son enfermement pour le moucher comme un gosse au comportement déplacé. L'elfe plaque une main sur sa bouche, craignant de faire entendre sa respiration chaotique à l'oreille indiscrète de la sentinelle qui s'enhardit à fureter dans la pièce malgré les protestations de la jeune lady. Saluant la performance de la jeune femme qui parvient à lui faire tourner les talons, Irinwe crispe la mâchoire dans un susurre étouffé lorsqu'elle entend l'homme mentionner les bris de verre. Le mensonge aurait pu davantage l'alerter mais Jora ne panique pas et gère la situation avec discernement, approuvant l'évidence d'un ton irrité. Puis, le visage de l'elfe se décompose en constatant que la garde, piqué au vif par ces circonstances, se met à hasarder à la recherche de quelque chose. L'on ne peut gère prétendre que les sentinelles de Jernvugge n'ont aucun flair et la donzelle les maudirait presque pour leur efficacité. Son cœur se met dés lors à battre la chamade, hantée par un pressentiment qui l'arrache à son inaction. La servante roule à l'autre extrémité du lit, profitant des éclats de voix de Jora pour ne pas attirer l'attention par quelconque craquement, puis elle avise le paravent aux motifs d'or et d'argent qui se trouve à quelques pas. Jetant quelques coups d'œil aux pieds des deux protagonistes qui se confrontent, l'incertitude s'éclipse de ses pensées lorsqu'elle remarque que le garde s'approche du lit. Sans plus attendre, recourbée comme un petit animal, l'elfe rampe jusqu'au paravent derrière lequel elle se dissimule sans un bruit. Recroquevillée derrière le pan de bois peint, la belle reste immobile, le visage enfouis contre ses cuisses pour étouffer sa respiration irrégulière qui pourrait la trahir. Le silence qui s'installe au même moment laisse penser que l'atmosphère s'étrangle de malaise et le grincement de l'acier lorsque la sentinelle courbe l'échine arrache un soupir silencieux à la donzelle qui salue son initiative de changer de planque. Alors que, constatant qu'il n'y a personne sous le lit, l'homme daigne s'éloigner, Irinwe perçoit les pas légers et pressés de sa maîtresse se rapprocher dans une détresse palpable. Le garde se décide à intervenir mais elle le chasse sans plus d'explications et l'elfe étire un sourire soulagé quand la porte se referme enfin. La préceptrice reste immobile et silencieuse durant un court instant, redoutant que la sentinelle n'en ait pas terminé avec ses interventions inopinées, puis lorsque Jora prononce son nom avec effarement, elle se décide à se dévoiler en passant sa tête de côté. « Ma lady, je suis là. » Murmure-t-elle, posant ses yeux sur la silhouette de la princesse. D'un index sur ses lèvres, elle lui intime de garder le silence avant de se rendre jusqu'à elle à pas de loup. Irinwe passe un bras affectueux autour de ses épaules pour mieux venir lui chuchoter à l'oreille.   « Ma princesse, vous êtes brillante ! J'ai eu si peur. Il s'en est fallu de peu ! Nous devons rester discrètes ou sinon toutes nos tentatives de vous sortir de là seront réduites à néant. Je vous aime tellement. » Débordant d'attachement, la donzelle enlace l'héritière Ebonhand comme si elle était son enfant. Elle dépose un baiser sur le front de la belle, attardant une main dans la chevelure argentée avant de vriller ses yeux dans celles de son interlocutrice, s'assurant que tout trouble se soit dissipé de sa physionomie.  « Promettez moi d'être courageuse. Je viendrai vous rendre visite dés que je le pourrais. La Grande Mascarade approche et le dénouement de cette captivité immorale aussi. Bientôt vous serez libre et nous serons ensemble. » Irinwe lui coule un regard inquiet avant de se pincer les lèvres dans un sourire triste.  « Il me faut partir avant que la sentinelle n'ait l'envie de refourrer son nez dans nos affaires. Est-ce que ça va aller lady Jora ? » Les mains sur ses épaules, elle l'interroge d'un regard inquisiteur. Puis les attardant sur ses joues rondes, elle se fend d'un sourire chaleureux et daigne s'arracher à leur étreinte.  « Je reviendrai vous voir dans deux jours. Si toutefois vous avez une urgence, je serai tous les jours à l'heure du déjeuner à l'orée de l'aile du Dragon. Venez m'y retrouver et nous aviserons. » Sans se tourner vers la sortie, l'elfe esquisse quelques pas à reculons pour rejoindre la porte massive. Son cœur se serre et elle réfrène l'émotion qui ne demande qu'à luire dans ses prunelles cristallines. C'est un simple échange de regards qui scelle leur entrevue d'une connivence affectueuse, et déjà les deux silhouettes féminines se séparent dans l'espoir de voir leur dessein aboutir au prix d'une patience interminable.    


Fin



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