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 I know i am but what are you ? - Pv Blaze

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Irinwe

Panseuse d'Ibenholt

Irinwe
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MessageSujet: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyVen 25 Avr - 22:24

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I know i am but what are you ?


Q
uel plaisir de flâner à nouveau à Jernwugge, malgré la constante pression qui pèse sur cette atmosphère de captivité. Les retrouvailles d’Irinwe et de Jora datent de la veille, mais déjà la préceptrice rêve de se faufiler une nouvelle fois jusqu’aux appartements de la princesse pour être auprès d’elle. La préceptrice se sent malmenée par un savant mélange d’excitation et d’inquiétude, sachant que la Grande Mascarade pourrait leur permettre de libérer Jora et de fuir la menace permanente que représente les Ravncrone et les Clanfell. Mais pour aller où ? Chez ses pairs ? Irinwe a beau être une elfe, elle connait aussi les enjeux que sous-entend une potentielle alliance entre les Elfes Austraux et les partisans Ebonhand. Voilà encore d’obscurs desseins qui risquent d’entraîner son lot de contrariétés.
Les domestiques du château s’affairent avec agitation pour préparer l’évènement et Irinwe les regarde faire avec discrétion, préférant s’éclipser pour repérer d’une œillade inquisitrice les potentiels passages secrets du château que la reine Sylarne lui a évoqué lors de leur dernière entrevue. Cette femme ne cesse de lui rebrousser le poil, de par sa carnation évanescente et ses expressions indéchiffrables. Compte-t-elle donner des ailes à la princesse du royaume pour mieux la voir s’effondrer ? C’est une question qui taraude l’esprit de la mère de substitution, et cette dernière escompte bien s’assurer qu’aucun piège ne leur est tendu dans les venelles obscures du palais ancestral.
Essayant de varier la direction de ses allées venues pour ne pas éveiller quelconque soupçon chez la garde ou chez les autres domestiques qui viendraient à la reconnaitre, Irinwe erre dans les couloirs en lustrant machinalement de sa manche quelques chandeliers disposés ci et là. Flanquée de fripes délavées et sa chevelure remontée en une cascade hirsute et emmêlée, elle espère passer inaperçue - ayant troqué son goût de l’apparence soignée pour une allure dégingandée qui sied à toutes les servantes du palais.


T
andis qu’elle jette quelques regards distraits autour d’elle tout en laissant traîner ses oreilles effilées à proximité des discussions d’alcôves, une silhouette familière aux larges épaules attire vivement son attention. Surprise, Irinwe dépose l’argenterie avant de se couler contre une colonnade de pierre froide tout en guettant l’approche de la femme à la chevelure courte qui s’avance sans l’avoir vu. Blaze Blackthorn, bouclier-lige de la princesse Jora, une amie qu’elle a toujours fréquenté du temps où lord Hulgard était en vie. Depuis l’emprisonnement de l’héritière, l’elfe ne l’a pas revue, et n’a pas même pensé à s’enquérir de demander de ses nouvelles auprès de Dralvur. La préceptrice se sent tout aussi honteuse que soulagée. Blaze est saine et sauve et surtout semble inchangée. Fidèle à elle-même.
L’échine lotie contre la colonne, la donzelle se mord les lèvres avant de s’axer en fonction de l’arrivée de son amie, consciente que la surprendre dans un tel moment d’égarement pourrait lui couter très cher. Cependant, si enthousiaste à l’idée de retrouver celle avec qui elle s’est toujours exprimée avec franche camaraderie, faisant tomber le masque de confiance et de réconfort pour se dévoiler au gré de ses intrépides turpitudes, Irinwe ne peut se retenir plus longtemps. « Blaze. » Le nom est prononcé dans un chuchotement craintif, avant d’être reformulé avec plus de vigueur. « Blaze ! » Inclinant la tête de droite à gauche pour s’assurer qu’elles ne soient pas surveillées, Irinwe se glisse finalement à vue, un sourire pudique aux lèvres. « Je suis si heureuse de te voir ! Je craignais pour ta sécurité. » D’un regard humide d’émotion, la belle détaille la figure aux traits fin avant de reprendre dans un chuchotement, effleurant le bras de Blaze pour lui intimer de la suivre dans un coin à l’abri des regards. « Par Xyhmis, où étais-tu Blaze ? As-tu le droit de voir la princesse ? » Quelques mèches indisciplinées entravent la vue de la préceptrice qui se hâte de les chasser avant d’enlacer succinctement son interlocutrice. « J’ai du m’éloigner pendant quelques temps, mais me voilà de retour. Et je ne compte pas abandonner notre lady avant de l’avoir conduite hors de ce château. » La confidence se fait dans un murmure téméraire, sourcils froncés en gage de détermination.


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Blaze Blackthorn

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptySam 26 Avr - 15:50

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i know i am but what are you

irinwë & blaze

La grande fête se préparait dans tous les recoins de Jernvugge. La citadelle était devenue une fourmillière qui grouillait d'autant plus que des invités de marque étaient annoncés. Les rayons du soleil qui pointaient par quelque ouverture dans les murs se reflétaient sur mon armure. J'étais habituée à son poids, habituée à ses grincements familiers, habituée au battement de mon épée contre ma cuisse. J'avais retourné ma cape un mois auparavant, pliant le genou devant une maison à laquelle les Blackthorn n'avaient jamais été inféodés, mais l'armure me servait comme elle m'avait toujours servie. Les objets n'ont pas de conscience, eux. Qu'importe qui ils protègent.
J'étais bien loin de ces conceptions morales pourtant, à avancer dans les couloirs parmi les domestiques qui s'affairaient. Je me devais de rejoindre les appartements de Lady Sylarne, elle avait prévu de sortir et je ne pouvais la laisser quitter la citadelle sans moi. Après tout, n'avais-je pas juré de la protéger envers et contre tout ? Mais, alors que je poursuivais ma route, une voix qui ne m'était pas inconnue m'interpela. « Blaze ! » Je m'arrêtai, regardai autour de moi… Et vis bientôt une elfe apparaître dans mon champ de vision. Interdite, je la laissai s'avancer. Irinwë. C'était Irinwë.

Je l'avais cru -craint- morte. Et il semblait que je n'étais pas la seule dans ce cas-là. « Je suis si heureuse de te voir ! Je craignais pour ta sécurité. » La seule différence était que ma sécurité n'avait jamais vraiment été menacée, à partir du moment où, après la mort d'Hulgard, j'avais laissé Jora au reste de sa garde, et que j'avais chevauché jusqu'à Staltistler pour y retrouver mon père et suzerain direct. Donc non, je n'avais jamais vraiment manqué de mourir. Et, à entendre ses paroles, elle n'en avait aucune idée. « Par Xyhmis, où étais-tu Blaze ? As-tu le droit de voir la princesse ? » Oh, Irinwë, si tu savais. Si tu savais tout ce que j'ai fait. Si tu connaissais l'étendue de ma défaillance, tu ne t'inquièterais pas tant de mon sort que cela. Tu t'inquièterais peut-être pour mon âme, cela dit, bonne comme tu es. Ses questions glissaient sur moi comme de l'eau sur un rocher. Je ne répondais pas. Mon mutisme pouvait passer pour une stupeur émue. Mais c'était la gêne et l'orgueil qui me scellaient la bouche. Comment lui dire, comment pouvais-je lui avouer que je n'étais pas si honorable qu'elle l'avait cru -que je l'avais cru aussi ? Elle poursuivait, sans prendre ombrage de mon silence. « J’ai du m’éloigner pendant quelques temps, mais me voilà de retour. Et je ne compte pas abandonner notre lady avant de l’avoir conduite hors de ce château. » Elle était mon amie, et je tairais ce dessein. Mais je me devais de la mettre en garde contre moi-même, puisqu'elle avait déjà l'air de se méfier des murs près de nous. « Irinwë… » Les mots ne voulaient pas sortir, trop honteux, peut-être trop durs à prononcer. Et pourtant, j'assumais le choix que j'avais fait. Un choix noble. Un choix justifié. La sécurité des serfs des Blackthorn, voilà ce que ça aurait pu coûter.

Foutaises.

« Irinwë, je sers Lady Sylarne désormais. Lady Sylarne Clanfell. » Le couperet s'abattait au moment même où je prononçais ces mots. Et je m'inquiétais pour elle, si fidèle à mon ancienne protégée : si on savait qu'elle était à Ibenholt, elle risquait de connaître un sort peu enviable. Je voulais la prévenir, et un autre devoir m'enserrait l'esprit. J'avais eu l'occasion de voir Lady Jora, Jernvugge n'était pas si grand qu'il paraissait. Mais les rares moments où l'héritière légitime avait croisé ma présence, j'avais écopé d'un qualificatif acerbe. J'avais trop de retenue pour y répondre, et trop de déférence à son égard pour oser ne serait-ce que l'envisager. Mais celle dont on m'avait autrefois confié la vie ne me voyait sans doute plus que comme un avatar humain de la trahison.
J'avais volontairement creusé un gouffre entre la créature sans-âge et moi, en avouant le serment rompu. Elle me connaissait n'ayant qu'une parole, la nouvelle Blaze tentait d'en reconstruire une. « La faiblesse humaine a eu raison de moi. », osai-je reconnaître à mi-mots, d'une voix qu'elle seule pourrait entendre alors que je me rigidifiai. Je tentais de rester digne, de ne pas flancher face à mon amie. Après tout, qu'étaient-ce que ces doutes sur mon positionnement ? Allais-je devoir vaciller à chaque fois que je devais justifier mes choix ? Je repris une faible contenance et poursuivis : « Ne me juge pas, je t'en prie. » Je savais que ça n'était pas dans ses habitudes, mais je redoutai pourtant de voir poindre dans ses yeux une lueur déçue. Après tout, elle voulait encore sauver Lady Jora… et j'avais abandonné la partie depuis déjà longtemps. Et pourtant… « Viens, ne restons pas dans les couloirs, tu risques gros. » Je reprenais mon chemin, en m'assurant qu'elle me suivait. Les pas nous conduisirent dans la salle des trophées, déserte à cette heure, et plutôt paisible. J'en fermais la porte derrière nous, et j'y restais appuyée un temps, tournant le dos à l'elfe avant de l'interroger sans toutefois soutenir son regard. « Enfin Irinwë. Jernvugge… Es-tu inconsciente ? Il y a des kyrielles de gardes qui te séparent de la princesse ! Comment comptes-tu… Non, ne me dis rien. Je ne peux pas savoir. Je ne dois pas savoir. »

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyMar 29 Avr - 15:50

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I
l plane sur Jernvugge un étrange sentiment de suspicion -comme si chacun se sentait menacer par la lame aiguisée des assassins friands des complots politiques qui se trament entre ces murs froids. Soulagée de voir un visage familier et apprécié dans le palais devenu si sinistre à son goût, Irinwe s’empresse de faire part de ses inquiétudes à celle qu’elle a cru malmenée par sa loyauté infaillible. Et pourtant, lorsqu’elle lui fait face avec tant d’ardeur soulagée, le visage de Blaze Blackthorn ne lui renvoie qu’une sensation trouble qui lui noue l’estomac. Dans les orbes si claires du chevalier féminin, perlent les prémices d’une honte qui lui renvoie l’amer goût de sa solitude. L’expression de la donzelle a vite fait de se composer à mesure que ses paroles s’étouffent dans un flot interrogatif. Prenant doucement conscience de ce silence angoissant, l’elfe pose une main sur sa poitrine, plissant les yeux d’un air inquisiteur. Quelque chose ne va pas - il n’y a aucun doute là-dessus. « Blaze ? » La préceptrice s’empêtre dans l’appréhension, ses globes oculaires effarés assiégeant son amie avec insistance. « Que se passe-t-il ? »
Alors que l’évidence même se fraye un passage au milieu de ses pensées tumultueuses, Irinwe se mordille la lèvre inférieure, mains jointes avec émotion contre son cœur qui bat la chamade.
Elle reste suspendue à ses lèvres un court instant, car la femme drapée de droiture qui a su lui intimer admiration, respect et attachement finit par prendre la parole dans un aveu déconcertant. En entendant le nom de lady Sylarne, l’elfe fronce les sourcils, hantée par une réflexion entêtante. Blaze Blackthorn, bouclier-lige de la princesse Jora, ayant changé de camp en même temps que la prise du trône de Jai. Irinwe n’est guère choquée, même si un peu décontenancée par l’annonce. Après tout, lord Snowhelm a aussi du prêter allégeance à Jorkell Ravncrone, pour mieux échafaudé la fuite de la princesse Jora. Mais l’elfe devine dans le regard de son interlocutrice les conséquences terribles de ce choix.
Blaze Blackthorn n’est pas une manipulatrice. Elle est une femme de parole, et elle l’a brisé pour sauver sa peau et celle de sa famille. A l’évocation de la faiblesse humaine, Irinwe clôt les paupières durant un court instant, ses lèvres charnues tordues dans une moue dubitative. Sous le coup de la révélation, elle reste muette, témoin indéchiffrable de la dignité que s’évertue à garder son amie en lui confiant tout ça.
« Ne me juge pas, je t'en prie. » La préceptrice accueille la remarque avec circonspection. Comment-est-elle censée ne pas la juger ? Alors qu’un flot de pensées contradictoires ne cesse de l’assaillir dans une bouffée de fébrilité. Blaze doit entrapercevoir son trouble, car elle l’entraîne dans une salle adjacente pour les garder des regards chafouins. Irinwe la suit sans mot dire, croisant les bras contre sa poitrine, brusquement pétrifiée par la froideur de l’endroit. Une fois l’épaisse porte de bois massif refermée derrière elles, lady Backthorn reprend la parole sur un ton alarmé. Sa remarque sonne comme un reproche et un avertissement, tandis qu’elle avoue ne pas vouloir savoir comment l’elfe compte si prendre pour extirper la princesse de sa geôle. Irinwe voit bien que c’est plus par crainte d’avoir à avouer le dessein si toutefois on se mettait dans l’idée de la faire parler. « Blaze. » Le ton est sec, grondant avec intimidation pour espérer attirer l’attention de son amie qui lui tourne craintivement le dos. « Je ne t’en veux pas d’avoir pensé à la sécurité de ta famille avant tout. Je ne t’en veux pas d’avoir laissé penser que tu avais trahi ta parole. » Qu’elle lui confie, les yeux braqués sur la haute stature féminine. L’elfe s’approche à pas lents, cherchant à se saisir des mains de son amie pour donner de l’importance à son discours murmuré. « Je me suis réfugiée chez lord Snowhelm. Lui aussi porte la marque du félon, mais c’est pour mieux servir les intérêts de notre lady. » La mine de la donzelle s’assombrit le temps d’un soupir alors qu’elle reprend. « Qu’en est-il de toi ? J’ai l’impression que tu n’imagines pas même briser ta parole une seconde fois. » Sûrement que la préceptrice en veut un peu à son amie, pour s’être trouvée le courage de virer de bord dans ces circonstances tempétueuses - alors que le jour où Hulgard a fait couler le sang des siens - Blaze est restée choquée mais loyale. « C’est lady Sylarne qui a accepté de m’engager auprès d’elle, et il semblerait que plus j’aide Jora à sortir de cette forteresse, plus cela sied à ses desseins. » Les passages. Ils sont nombreux dans l’enceinte de Jernvugge et personne - excepté la reine manifestement - ne doute de l’importance de cette information entre les mains des partisans de Jora Ebonhand. « Je me contrefiche bien de ce qui peut me pendre au nez. J’aiderai Jora à sortir d’ici. Et toi, nous suivras-tu ? » D’un œil téméraire, Irinwe détaille l’expression de son amie, redoutant la réponse qu’elle puisse lui donner.

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyMar 29 Avr - 22:54

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choosing sides

irinwë & blaze

« Je ne t’en veux pas d’avoir pensé à la sécurité de ta famille avant tout. Je ne t’en veux pas d’avoir laissé penser que tu avais trahi ta parole. » Ces paroles, au lieu de m'apaiser, renforcèrent la tempête sous mon crâne. Si elle ne me blâmait pas pour ce qu'elle croyait noble, elle m'en voulait sans doute pour autre chose. L'abandon ? Elle m'idéalisait, et je n'avais pas le cœur de lui révéler la part intéressée qui m'avait dicté une telle conduite. J'invoquais l'avenir de nos serfs pour adoucir le fiel de la honte, pour taire l'appât du gain. La faiblesse humaine à laquelle j'avais cédé, c'était des désirs matériels. J'avais vendu ma noblesse d'âme pour conserver les terres de mon père. Mais Lady Sylarne était bonne, j'en étais persuadée. Je ne regrettais pas d'être son bouclier-lige. Je regrettais simplement le fait qu'on ne puisse se dédoubler et protéger deux personnes en même temps, qu'on ne puisse contracter un nouveau serment sans défaire forcément le premier. Il ne s'agissait pas de laisser croire que j'avais trahi ma parole. Je l'avais réellement balayée, pour faire table rase d'un passé pesant et trop inconfortable face à la nouvelle monarchie. Cessant de fixer l'huis de la salle des trophées, je posai des prunelles brumeuses sur l'elfe, qui me saisit les mains avant de poursuivre. « Je me suis réfugiée chez lord Snowhelm. Lui aussi porte la marque du félon, mais c’est pour mieux servir les intérêts de notre lady. » Mes yeux se dérobaient, mais les siens se baissèrent aussi et mon trouble put ainsi lui échapper. Les années étaient passées, les sentiments s'étaient assoupis malgré quelques missives échangées. Je ne m'étais jamais vraiment demandée comment lui pourrait juger ce changement d'allégeance, considérant qu'il en avait fait de même. Mais la lame fourbe de Dagoth transperça mon palpitant tandis qu'Irinwë m'apprenait, pleine d'une confiance inébranlable, que Dralvur l'avait hébergée, cachée même, et qu'il avançait ses pions dans l'ombre pour venir en aide à Lady Jora. Mon amie ne me laissa pas le temps de m'interroger sur ce qu'il pourrait penser de moi, puisqu'elle enchaîna, inquisitrice, quémandeuse, pleine d'un espoir vain : « Qu’en est-il de toi ? J’ai l’impression que tu n’imagines pas même briser ta parole une seconde fois. » Elle avait bien compris l'entre-deux désagréable où je me tenais. Sans parole, je n'étais rien. Sans honneur, je n'étais plus rien. Mais briser son serment pour revenir au précédent détruit ? Non. Il aurait alors mieux fallu que je le tienne sans discontinuer. Je ne parviendrai pas à me regarder dans une glace si je me parjurai une seconde fois. J'esquissai une moue navrée. « Je crains de ne pas trouver le courage. » Ou la folie. Ou la sottise.

Les complots avaient toujours été la pire des bassesses à mes yeux. Je repensais au voyage à Fortrekke où la Reine m'avait demandé comment je pouvais faire pour ne pas juger. Avec le recul, je me rendais compte que tout ce que j'avais pu dire sur mes pensées à l'époque n'était peut-être qu'un mensonge inconscient. Je portais un jugement, tout le monde portait des jugements, hâtifs, ou réfléchis. Et ce que j'avais en horreur, c'était les traîtrises mesurées, ces parties d'échecs interminables où les nobles et leurs sbires construisaient des stratégies de contournement, et prenaient un malin plaisir à imaginer les contre-attaques de leurs adversaires. Sur un champ de bataille, au moins, les choses étaient claires. Mais dans la cour, au milieu des intrigants, l'honneur n'avait peut-être pas, peut-être plus, sa place. « C’est lady Sylarne qui a accepté de m’engager auprès d’elle, et il semblerait que plus j’aide Jora à sortir de cette forteresse, plus cela sied à ses desseins. » Sans le savoir, Irinwë m'enterrait dans une forteresse de ressentiment. Que faisait donc Lady Sylarne ? Qu'espérait-elle obtenir par ces schémas alternatifs ? Pourquoi faire sortir Jora de Jernvugge. Les dangers étaient-ils plus grands que je ne le craignais ? « Je me contrefiche bien de ce qui peut me pendre au nez. J’aiderai Jora à sortir d’ici. Et toi, nous suivras-tu ? » Par ces mots seuls, sans même les précédents, elle me piégeait. M'aurait-elle interrogée le lendemain de mon changement d'allégeance qu'elle aurait écopé d'une réponse radicale, d'un "non" fier et furieux. Mais, les semaines passaient, et ce que je découvrais de mes nouveaux suzerains m'ouvrait les yeux sur cette condition qui était la mienne. Il m'était impossible de me proclamer honorable, mais je le souhaitais, et autour de moi les masques semblaient tomber un à un, dévoilant des ombres déformées. Nos mains se serraient toujours, peut-être retenues par l'émotion de se retrouver après un mois sans savoir ce que l'autre était devenue, peut-être par la terrible prise de conscience que bientôt nos chemins se sépareraient une nouvelle fois.
Mes prunelles claires s'ancraient dans les siennes, et j'avouais, impuissante : « Je n'en sais rien, Irinwë. » J'aurais voulu lui donner une réponse claire. Quelque chose qui pourrait au moins me permettre de savoir où j'étais dans cette lutte des puissances. Mais point de lame de fond me faisant basculer d'un côté ou de l'autre. La raison et les affects étaient en lutte armée à présent, même si je n'en laissais pas paraître grand chose. « Je souhaite que tu réussisses, mon amie, je t'assure que c'est le cas. Mais je ne sais si j'aurais assez de… » Cran ? D'abnégation ? De loyauté ? « Il m'est impossible pour l'heure de te dire comment j'agirais, si tu parviens à sortir la princesse d'ici. » Pas de refus net. Pas de promesse que je risquerai de briser encore et encore. Je ne pouvais m'avancer sur cette pente alors que je tentais déjà de me racheter une parole. Ç'aurait été… contre-productif. Absurde. Inconscient.

Je lâchai ses mains, et m'approchai des différents trophées conservés dans la salle. Têtes de bêtes hideuses, armes ôtées des mains ennemies, blasons, étendards… Des objets de culte païen, presque. Middholt était un lieu de combat depuis toujours, la lutte se faisait parfois face à face, parfois dans la pénombre. « J'ai abandonné tellement de choses avec ma parole que j'essaie de ne pas les perdre une seconde fois, maintenant que je les ai presque retrouvées. » Mensonges. Ou peut-être pas. La quiétude avait quitté mon esprit : la culpabilité venait installer ses quartiers d'hiver. « Mais peut-être vas-tu me dire qu'il suffit que je revienne sur mes pas pour les recouvrir ? » Mystifications d'un esprit malade de rage d'avoir dérapé face à l'adversité. Mon intérêt me dégoûtait, lui que j'avais pourtant suivi après avoir pesé le pour et le contre. Sans doute était-ce que ça ne correspondait pas à l'image que je voulais avoir de moi-même. « C'est ça, Irinwë ? Sauver la princesse et mes erreurs seront oubliées ? Nous savons bien, toi et moi, qu'il n'en sera rien. »

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyMer 30 Avr - 16:29

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I
rinwe sent ses émotions émerger à fleur de peau comme si elle n’était qu’une petite fille capricieuse exigeant quelque chose d’une de ses proches. A-t-elle le droit d’asséner Blaze d’interrogations ou ne devrait-elle simplement pas tourner les talons en respectant le choix fait ? La préceptrice se doute que ce que son interlocutrice a été marquée par le doute, la crainte et s’est résolue à faire un choix - certes pénible mais elle l’a fait. Qui est-elle pour lui conseiller de renoncer à sa nouvelle parole pour s’enfuir avec elles ? Elle estime être une amie, et pourtant, elle la tiraille dans un choix cornélien - la pousse à l’humiliation, défigurant plus encore la figure honnête et féale qu’elle était jadis envers Jora Ebonhand. L’elfe essaie tant bien que mal de faire entendre sa voix mais reste frappée par l’abattement qui afflige son amie. Elle la sait nageant en eaux troubles, et au lieu de l’aider à se dépêtrer de là, la donzelle ne fait que lui enfoncer cruellement la tête sous la houle. Lorsque lady Blackthorn témoigne craindre de ne pas trouver le courage de se parjurer une seconde fois, Irinwe se mord les lèvres dans une expression songeuse. Blaze Blackthorn est une tourne-casaque et ça aussi, c’est un lot d’humiliations qui est lourd à porter et qui plonge un nom dans le déshonneur. L’elfe repense à ce jour où elle est parvenue à faire sortir l’Ours Cendré de son antre, et que ce dernier s’est vu sali par les accusations intempestives d’un partisan Ebonhand dissimulé dans la foule. Traître, félon, parjure et pleutre. Il coûte cher à quiconque de vouloir sauver sa tête du billot. A se demander si ce n’est pas mieux de laisser ce monde à l’Usurpateur et d’abandonner la princesse héritière à son sort funeste. L’estomac noué, ses paupières closes lui entravant la vision de son amie torturée, Irinwe vient s’adosser contre le mur de pierres froides, sa détermination vaguement entamée par le ressentiment de son interlocutrice. Elle aussi, se sent dépassée par les évènements - parcourue de pieds en cap par l’adrénaline qui la pousse à se jeter corps et âme dans l’idée de sauver Jora. Au risque de sa vie, sans savoir ce qui peut se tramer dans l’esprit de la reine d’Ibenholt qui complote contre son époux. Elle aussi les exècre, les jeux de pouvoir - ceux qui lui ont pris sa famille, volé son statut et réduis à une vie de servitude. Car dans l’enceinte de Jernvugge, l’ambition se profile à l’instar du venin pernicieux qui s’attaque aux veines de la dignité.


D
ans un dernier appel désespéré et sûrement égoïste, Irinwe demande à Blaze si elle serait susceptible de les suivre. L’elfe ne peut s’imaginer partir d’ici sans le chevalier qui a des années durant protégé l’héritière Ebonhand au péril de sa vie. Si elle entrevoit les raisons d’un attachement qui lie désormais Blaze et lady Sylarne, elle ne peut se résoudre à croire que la reine mérite autant d’égards. La Clanfell est ambitieuse - probablement malgré elle, obligée de composer son cheminement sur l’échiquier des puissants pour ne pas rester qu’un simple pion sacrifiable. Et pourtant l’elfe s’attache à cette vision aveuglément protectrice de la prunelle Ebonhand, victime de sa cage dorée depuis son plus jeune âge - dépossédée de ses parents pour servir les desseins politiques des oppresseurs. Elle ne peut guère faire preuve de subjectivité et ne le désire pas. Elle s’est attachée à cet enfant, qui d’une certaine manière, lui rappelle les travers qu’elle a vécu, et elle est convaincue que la voir libérée de Jernvugge pour un temps lui évitera d’en perdre la tête. Irinwe croise le regard de son amie à qui elle s’est toujours adressée en toute franchise. Les lèvres pincées par la tristesse, elle écoute ses hésitations troublées et finit par lui céder un mince sourire. Blaze ne peut pas dire ce qu’elle fera mais sa carapace d’obstination et de déni s’est ébréchée. Irinwe préfère l’entendre soutenir l’éventualité qu’elle les rejoigne plutôt qu’elle ne l’abhorre avec virulence. Le contact entre leurs mains se rompt et le chevalier met une nouvelle distance entre elles. Immobile, suivant d’un tendre regard celle qui a été un soutien sans faille lors de ses moments les plus durs, la préceptrice se claquemure dans un mutisme circonspect. Blaze erre entre les trophées qui siègent dans la salle qui leur est destinée, et ses paroles arrachent réflexion à celle qui l’observe. Son amie prend les devants sur les arguments qu’elle pourrait avancer pour la convaincre de les rejoindre - un lot d’inepties qui ne tendrait qu’à apaiser un éventuel sentiment de culpabilité. Irinwe la devine en plein combat contre elle-même, empêtrée dans des valeurs dont elle ne peut l’extirper sans y laisser elle-même quelques plumes. Le ton désabusé arrache un battement de cils à la préceptrice qui finit par soupirer longuement. « Non, Blaze. Ce n’est pas ce que je comptais te dire. » Et non, elles savent toutes les deux qu’il n’en sera rien. Un fait qui blesse, qui vexe, mais qui est indubitable. « Tu as trahi ta parole, comme la plupart de ces gens qui luttent en secret pour libérer la princesse. D’autres l’ont fait avec bien moins de discernement que toi. D’autres encore, estiment ce mal nécessaire pour raffermir leur loyauté. » La culpabilité ronge Blaze. Ca ne fait aucun doute. Et Irinwe regrette de ne pouvoir lui enlever ce poids sur la conscience. « Ce vide persistera à jamais. Cette culpabilité aussi. Si tu as l’impression que ton engagement envers lady Sylarne te soulage, laisse moi te dire que cette sensation sera probablement éphémère. Tu as manqué à ta parole une fois et ce qui est fait ne peut être défait, Blaze. » Le timbre de l’elfe est doux malgré la dureté de ses paroles. Elle s’avance vers elle, attardant l’une de ses mains contre l’épaule de son amie et l’amener à se tourner pour lui faire face. « Tu es la femme la plus remarquable que je connaisse, Blaze. Quoique tu choisisses, je te suis trop attachée pour t’en vouloir. Fais ce que ton instinct de combattante te dicte, mais... Je t’en supplie, fais attention. Il se trame en ces murs des complots, et ce sont toujours les plus nobles de cœur qui paient le prix les premiers. » Une vive inquiétude défigure le faciès habituellement si tranquille de la belle qui reprend dans un murmure. « Promet-moi d’être prudente. »

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

Blaze Blackthorn
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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptySam 3 Mai - 11:23

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irinwë & blaze

« Non, Blaze. Ce n’est pas ce que je comptais te dire. » Les dieux étaient cléments alors. Et Irinwe était en tout cas réaliste. Nous savions, elle et moi, que ce que j'avais fait était impardonnable. Compréhensible, mais impossible à pardonner entièrement. Il y aurait toujours une certaine rancœur, un non-dit qui gênerait le pardon total. Et si ça n'était pas de Jora que viendrait la retenue, elle viendrait de moi. Je vivais avec mes choix, et je savais que je ne pouvais revenir dessus, mais à y repenser je m'en voulais. « Tu as trahi ta parole, comme la plupart de ces gens qui luttent en secret pour libérer la princesse. D’autres l’ont fait avec bien moins de discernement que toi. D’autres encore, estiment ce mal nécessaire pour raffermir leur loyauté. » Oui mais… Eux, ils luttaient en secret pour rendre sa liberté à Lady Jora, alors que j'avais tout bonnement tiré un trait sur la jeune femme que j'avais protégée des années durant. Leur trahison et le rachat de leur conscience était peut-être plus facile. « Ce vide persistera à jamais. Cette culpabilité aussi. Si tu as l’impression que ton engagement envers lady Sylarne te soulage, laisse moi te dire que cette sensation sera probablement éphémère. Tu as manqué à ta parole une fois et ce qui est fait ne peut être défait, Blaze. - Cesse, mon amie. », murmurai-je, trop bas pour qu'elle m'entende. Elle me prédisait un destin de tourne-casaque. Je l'avais fait une fois et ne pouvais revenir sur mes pas, mais cela voulait-il dire que ma parole ne valait plus rien alors que je tentais durement d'en retrouver la fermeté ? Sa main vint se poser sur mon épaule et l'espace d'un instant je me prenais à rêver que ces dernières semaines n'aient été qu'un mauvais rêve, de ceux qui nous hantent après le réveil mais ne sont que des illusions. Mais rien de tel. « Tu es la femme la plus remarquable que je connaisse, Blaze. Quoique tu choisisses, je te suis trop attachée pour t’en vouloir. Fais ce que ton instinct de combattante te dicte, mais... Je t’en supplie, fais attention. Il se trame en ces murs des complots, et ce sont toujours les plus nobles de cœur qui paient le prix les premiers. » Ma main se posait sur la sienne, qui tenait mon épaule, et une légère pression lui faisait savoir que ses mots m'apaisaient l'esprit même si l'alarme était sensible. « Promets-moi d’être prudente. » Je hochai la tête, la gorge nouée, sans être capable de parler dans les secondes qui suivirent cette recommandation. Les ténèbres autour de nous semblaient s'agrandir au fil des secondes. « Je te le promets. » Que pouvais-je faire de plus, de toute façon ? Un sourire crispé s'empara de mes lippes alors que je pensais à ce que je savais de ses desseins. « Prends garde à toi, aussi. Même si tu as l'aval de Lady Sylarne, certains luttent forcément contre elle dans cette affaire, et si les hommes de Jorkell mettent la main sur toi… » Sombres songes. À l'image de mes lèvres, ma main se crispait sur la sienne. Je craignais plus pour sa vie que pour la mienne : déclarée pour les Clanfell et au service de Lady Sylarne, les seuls qui pouvaient vouloir ma mort était des assassins payés par des opposants à la Reine Consort… Ou des partisans de Lady Jora, cela dit. Mais les murs de Jernvugge étaient toujours moins dangereux pour moi que pour Irinwe.

Je savais que je ne devais pas chercher à en savoir plus sur cette libération et cette fuite de la citadelle. Mais pouvais-je désormais retenir les chevaux de l'inquiétude qui s'étaient élancés ? Même si mon épée était au service de Lady Sylarne et des Clanfell en général, retrouver l'elfe relançait le balancement du cœur qu'elle considérait comme noble. Je ne m'adonnais pas aux trahisons dans l'ombre et aux complots que je ne pouvais souffrir, mais cette hésitation entre ma raison et mes affects reprenait de plus belle. « Ne me dis pas où vous allez, mais promets-moi une chose. Ne passez pas par Staltistler. Ne traversez pas ces terres. » Ça n'était pas une interdiction. Simplement une recommandation. « Les paysans n'ont pas trop protesté quand les Blackthorn ont plié le genou devant les Clanfell, mais ils ont la parole facile. Si on vous voit passer, ça se répandra comme une trainée de poudre. » C'était simplement pour leur sécurité. Les caravanes des nobles étaient rares sur le domaine, et se dirigeaient toutes sur la citadelle avant de reprendre la route. Traverser la contrée sans passer par le castel serait une information à elle seule. « Mais je suppose que c'est inutile et que tu y avais déjà pensé… » Ou peut-être quelqu'un d'autre trempant dans l'intrigue.

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Irinwe

Panseuse d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyDim 4 Mai - 12:06

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E
lles sont toutes deux des femmes de parole. Accrochées à leur honneur, à leur droiture, et à toutes ces valeurs qui font d’elles des personnes justes. Et pourtant, les voilà dans un milieu où si la moitié se targue d’avoir de bonnes intentions, il en est pourtant rien. Le pouvoir attire les nuisibles tel des charognards s’empressant de déchiqueter les cadavres en putréfaction. Ca pue la félonie, le complot et les abus. Et Irinwe ne supporte plus cette situation, elle qui a déjà essuyé bien assez de bavures lors de ces luttes politiques intestines. Affligée par cette barrière qui les sépare désormais, l’elfe essaie de balayer toute pointe d’amertume pour préserver le seul bon sentiment qu’elle éprouve envers son amie de franchise. Evidemment que l’inquiétude est là, viscérale et entêtante. Elle embaume leur huit clos dans un malaise omniprésent. Blaze couvre sa main de la sienne dans une étreinte réciproque et la préceptrice ferme les paupières, profitant du fait qu’elle lui tourne le dos pour exsuder tout le chagrin que suscite leur future séparation. Elle promet, et elle le fera. Irinwe la connait. Du moins, la connaissait, avant qu’elle ne brise son serment pour protéger les arrières d’une autre. Comment lui en vouloir ? Et pourquoi se dresser contre lady Sylarne ? Elle n’est que l’épouse de l’Usurpateur, une femme ambitieuse qui a su sentir le vent tourné et se place aux côtés des ennemis de l’héritière légitime sans pour autant la molester. Ils nagent tous en eaux troubles et seuls les plus malveillants jouissent de clairvoyance dans cette situation épineuse. Blaze lui retourne son avertissement et Irinwe se contente de se pincer les lèvres dans un sourire approbateur. Elle sait qu’elle risque beaucoup mais refuse de s’empêtrer dans ses appréhensions. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’elle fera preuve d’imprudence. Les passages de Jernvugge que lui a indiqué la reine pourraient bien être une aubaine pour faire exécuter la princesse captive, et la rayer définitivement de l’échiquier politique mais l’elfe ne peut pas croire que c’est dans ce sens là que lady Clanfell compte faire taire toute concurrence. Du moins, pas pour l’instant. « Je serai prudente. Que ce soit envers les desseins de la reine comme ceux du roi. » Assure-t-elle dans un murmure, peu encline à accorder autant de confiance que son amie concernant lady Sylarne. Irinwe lui presse la main en retour pour lui intimer tout son soutien quant aux évènements à venir. Elles allaient devoir être fortes. Toutes les deux.
Blaze se force au détachement quant à leur plan d’évasion, et même si la préceptrice en comprend la raison, elle en reste meurtrie au plus profond de son affect. Car l’égoïsme de la voir rejoindre leurs rangs sans plus attendre se fait tenace, même si elle en appelle au libre-arbitre de son amie dans ce choix délicat. En entendant les recommandations de son amie, évoquant ses terres où il ne serait pas bon de s’arrêter, sous peine de voir les rumeurs leur porter préjudice, Irinwe acquiesce du chef en se pinçant les lèvres. Elle ignore encore leur itinéraire mais ce qu’elle sait, c’est que les pérégrinations qui s’annoncent risquent d’être houleuses. Une fois dehors et livrées au milieu hostile des campagnes, elles auront tout intérêt à faire profil bas pour éviter les coupe-gorges comme les mercenaires dépêchés pour leur mettre la main dessus. Rien que d’y penser, Irinwe ne peut réprimer le long frisson qui lui ébranle l’échine. « D’accord, nous éviterons de passer par le fief Blackthorn. » Rassure-t-elle finalement son interlocutrice, ses yeux emplis d’une entière sérénité. « Nous voyagerons déguisées. Nous ne pouvons risquer d’attirer les regards. » Doit-elle formuler son lot de craintes qui ne cesse de bousculer ses pensées ? Comme, le doute quant à ses capacités de protéger lady Jora Ebonhand, jeune femme fragile qui n’a jamais rien connu des coups du sort d’une vie de nomade. Leur voyage doit se sceller sous l’égide de la discrétion, et pourtant, c’est aussi d’une armée dont elles auraient besoin. Toutes ses incertitudes la malmènent dans un sentiment d’abattement mais elle tend à ne rien témoigner aux yeux de son amie prisonnière de ses propres turpitudes. Dans un soupir inquiet, l’elfe enlace lady Blackthorn dans une étreinte sincère d’amitié - abattant ainsi toutes les frontières érigées par leur désaccord. « Tu vas tellement me manquer Blaze. » Lui confie-t-elle, surplombée par son interlocutrice qui la dépasse d’une bonne tête. Elle finit néanmoins par délasser ses bras et lever le menton vers lady Blackthorn. « Si tu changes d’avis. N’hésite pas à venir me trouver. Avant que les grandes festivités aient lieu. Il ne sera jamais trop tard, et nous nous retrouverons très bientôt. J’en suis certaine. » La gorge de la donzelle se serre, malgré la risette attendrie qu’elle étire à l’attention de son amie. Le temps d’un adieu - c’est qu’elle déteste ça.

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

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MessageSujet: Re: I know i am but what are you ? - Pv Blaze   I know i am but what are you ? - Pv Blaze EmptyLun 5 Mai - 22:24

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« Nous voyagerons déguisées. Nous ne pouvons risquer d’attirer les regards. - Sage précaution. » J'approuvai la prudence d'Irinwe, quelque peu rassurée. Tout irait bien tant qu'elles avançaient sous couverture. Quelque chose me faisait comprendre qu'elles voyageraient seules et un instant mon cœur se serra face aux obstacles éventuels. N'y aurait-il personne pour les protéger ? Non, paix, tais-toi cœur infâme. Je savais où étaient mes obligations : je ne pouvais pas quitter Ibenholt avec elles. Si elles pouvaient passer inaperçues, on se retournerait forcément sur le passage d'une femme d'une aussi haute taille que la mienne. Au lieu de les protéger, je les mettrai en danger. Je ne pouvais partir. Irinwe me faisait face désormais et m'enlaça. L'étreinte trahissait son inquiétude et j'y répondis avec la même force craintive, mais en la serrant avec douceur ne voulant pas la meurtrir avec les rebords de mon armure. « Tu vas tellement me manquer Blaze. » La gorge nouée, j'hésitai un instant à lui répondre, mais je ne pouvais pas la quitter sans au moins l'assurer de mon amitié indéfectible. « Tu me manqueras aussi. Mais nous nous reverrons, sois-en sûre. » Nous nous séparions finalement et je ne savais qu'esquisser un sourire désolé à son adresse. J'ignorais lorsque nos chemins se croiseraient de nouveau et je souhaitais pour elle que ça ne soit pas trop proche. « Si tu changes d’avis. N’hésite pas à venir me trouver. Avant que les grandes festivités aient lieu. Il ne sera jamais trop tard, et nous nous retrouverons très bientôt. J’en suis certaine. » Je hochai la tête sans répondre plus que cela. Je doutais de changer d'avis d'ici les fêtes de Veloth, mais on ne savait jamais. Je saurai la retrouver, si le besoin s'en faisait sentir. Mais quelque part, au fond de mon esprit, une petite voix lâche espérait que je ne prendrais pas cette décision. Que je resterais au palais. Que je ne briserais pas cette parole si fragile et vulnérable. « Je ne peux rien te promettre. Partez sans m'attendre. S'il le faut, je vous retrouverais. » Je ne précisais pas plus comment je m'y prendrai si je partais à leur poursuite. Plus jeune, j'avais été initiée à la chasse et aux méthodes de traque. Certes, ça n'était pas comme si on courait le lièvre et j'espérais qu'elles sauraient éviter de se faire prendre aussi facilement. Irinwe était intelligente : puisqu'il lui faudrait défendre Lady Jora, qui était comme la prunelle de ses yeux, elle redoublerait de ruse. Il n'y avait pas tant que cela à s'en faire.
M'approchant de la porte de la Salle des Trophées, je l'ouvrai et me plaçai dans l'embrasure pour regarder de part et d'autre du couloir. « Il n'y a personne, tu peux y aller. » Je la laissai s'éclipser et restai un instant en arrière, dans cette salle des honneurs où le mien me meurtrissait cruellement. Seule avec moi-même, je faisais désormais face à mes choix, consciente qu'il fallait que j'y réfléchisse assez vite. Mais d'un autre côté, j'étais retenue le refus de revenir sur ma parole et mon désir d'être loyale à l'égard de Lady Sylarne, même si elle intriguait de son côté. Soupirant longuement, je quittais enfin les lieux et reprenais la direction dont j'avais dévié, pleine de doutes et d'hésitations que j'allais devoir apprendre à dissimuler sous un air des plus stoïques. Le paraître et l'être, deux choses bien trop différentes à la Cour, et les dieux savaient que ça n'était pas, et ne serait jamais, mon élément.



FIN.


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