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 Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)

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Dante Firebeard

Cerbère des Bas-Fonds

Dante Firebeard
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MessageSujet: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyDim 27 Avr - 1:21

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante
Il lui faut de la viande. Carnassier vorace que l’appétit éduque à la toxicomanie des sens, charognard à qui le goût de la chair brassée sous les crocs ne devient plus qu’élixir de jouissance. Mâle souffreteux de sa pitance que de trop longs jours lui ont dérobé, il arpente les venelles de la citadelle en écrasant son ombre de pas fermes et impétueux, soldat de plomb que la lune même, déchue des cieux, ne saurait arrêter. Il connaît ce cheminement comme s’il en avait tracé au fer rouge chaque détour et chaque angle dans la cire de sa mémoire, les muscles portés par la fièvre d’un mal languissant, térébrant sa patience mais non moins ses réflexes. Alerte comme la plus primitive des bêtes, vif comme le plus intuitif des mortels, les lames prêtes à pourfendre ou trancher et la langue hoquetant contre son palais en imaginant déjà les seins de la madone glisser contre ses lippes faméliques. Qu’est-elle, sinon l’écrin aux somptueuses dorures qui reçoit son stupre de malandrin ? La divine encolure dans laquelle il plante, à pleines dents, les stigmates de son obscène passion ? La belle garce qui hurle à gorge déployée quand elle jouit, raille les dieux lorsqu’elle griffe et miaule d’euphorie lorsqu’il l’achève, babines dans l’entrecuisse.

Son souffle paraît comme s’alourdir, ronflant dans son gosier et brûlant ses narines ; il entrevoit enfin la bâtisse de luxe crayonnée dans l’encre noire de la pénombre, quelques lueurs persistant encore çà et là au grès d’éparses fenêtres et vitraux de la demeure, illuminés d’éclats vacillants. Il se campe en plein milieu de l’artère, à cette heure-ci dépourvue de ses parasites, et observe avec calme les hauteurs obscurcies desquelles il distingue la chambre de la riche sylphide, nantie comme le plus opulent des Clanfell. Cabot romanesque, il se prend à piétiner un instant les dalles froides de la rue en contemplant le perchoir couvant jalousement dans son nid le galbe de sa chienne. Gouailleur, il se met à siffler le chant d’un triste rossignol qui n’éveille pas même un bruissement. Peut-être est-elle en galante compagnie ? Peut-être va-t-il devoir transpercer la nuque dudit galant pour lui en arracher les vertèbres et poser avec goût son effigie sur le rebord de la lucarne ? Voilà qui ferait un excellent épouvantail pour chaque queue levée en l’honneur de la prospère catin ; c’est une idée à méditer.

Pour l’heure, les larges épaules du chasseur se détournent et s’enlisent dans les ténèbres pour l’emmener aux pieds de la résidence. Il se met alors à escalader les murs en se saignant les phalanges contre la pierre et le lierre, nonobstant son adresse et le silence de maestria en découlant. Un museau de botte sur une bordure, il prend appui avec équilibre et finit par se pencher vers la chambre cloisonnée. Il ne lui faut que de brèves secondes pour parvenir à crocheter la fermeture rouillée des hautes vitres et s’engouffrer avec la morsure hiémale dans la pièce convoitée. Ses mains prennent soin de refermer et il s’avance dans l’obscurité, spectre venu visiter sa maîtresse. En contournant la literie à baldaquin dont il connaît chaque relief et chaque fêlure, il distingue non pas un, mais deux corps nus étendus sous les draps. Il y a bien Zentha, la fière, la concubine, la dépravée, et, à ses côtés, ronflant avec paresse, la masse d’un homme. S’humectant les lippes avec malveillance, le manche de son poignard le démangeant salement, Dante prolonge son parcours jusqu’à retrouver la madone étendue, puant le sexe et la carne maculée d’une sueur passée. Il la regarde. Longuement. Tendrement, susurreraient les draperies. Et puis il se courbe, lève une rotule, l’autre, rejoint la couche des époux et, discret comme un boa, se perche au-dessus d’elle, approchant avec un calme démentiel sa paluche qu’il finit par plaquer lentement sur la pulpe charnue. Zorael ne se réveille pas immédiatement. Il me l’a épuisée, songe-t-il, vrillant la nuque vers le mari dont il ne reconnaît que trop bien la sculpture. Son autre patte tire alors la dague dans un chuintement léger de lame, les calots rivés sur l’adverse compagnon qu’il paraît ronger à travers ses iris perçants. Mais l’on s’agite sous ses cuisses et un souffle chaud balaye subitement le derme de sa main séquestrant la bouche écarlate. Les douces paupières sont levées sur ces deux gemmes éclatantes. Un regard qui mystifie l’espace d’un soupir les vicissitudes du Cerbère, avant que la houle dévastatrice ne revienne laper ses entrailles. Jouant de son arme dans le vide, il murmure : « Pour une fois qu’il m'est à portée de main. » Pesant tout son poids sur sa maîtresse, l’obligeant à une frustre incarcération, avant qu’il n’approche un peu plus son faciès du visage adoré. « J’enrage de ton absence. » Sa barbe de quelques jours flirte avec le dos de sa pogne. « Alors je vais peut-être lui ouvrir les entrailles et lui enfoncer sa queue jusque dans la trachée. » A côté, l’époux remue dans son sommeil, tirant une brève attention nonchalante chez le chasseur de primes qui en revient à Zentha. Sans se défaire de la mâchoire, la paluche inquisitrice vient glisser dans le cou féminin qu’il serre sans trop forcer, lui arrachant un baiser féroce et possessif qui engloutirait toute négation.

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Zentha Zorael

Succube nantie d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyDim 27 Avr - 16:47

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante

Un soupir exalté, voilà tout ce dont j'étais capable d'articuler. Les retrouvailles avec Dokan avaient toujours quelque chose de sauvage et sans doute appréciais-je encore bien davantage le sexe avec lui depuis que nous vivions séparés, loin l'un de l'autre. C'était comme si les autres femmes qu'il voyait en mon absence lui apprenait à être encore meilleur. Le regard vague en contemplant les voiles légers qui ornaient le baldaquin, je ne pouvais m'empêcher de me demander intérieurement si cela était la même chose pour moi. Mes autres amants me rendaient-ils plus sensuelle, plus charnelle, plus délectable ? Je n'en savais foutrement rien. Je baisais différemment selon celui qui partageait mes draps mais j'aimais à croire que malgré cela, j'étais indifféremment bonne pour chacun d'entre eux. Pour moi, cela n'était pas comparable, certains faisaient la différence. Enfin, l'un d'entre eux, surtout.
Après quelques instants passés à haleter comme un animal crevant la soif, mon cher époux s'éloignait de son côté du lit et ne tardait pas à ronfler comme un bienheureux. Je n'aimais pas les câlins, ou les autres marques d'affection, surtout lorsque j'étais si épuisée que je n'avais en tête autre envie que celle de plonger dans un profond sommeil se prolongeant jusqu'à ce que le soleil soit bien bien haut dans le ciel.  Aussi appréciais-je la distance -somme toute raisonnable- qui nous séparait.

Au bout d'un moment, je me décidais à fermer les yeux quelques instants pour me laisser doucement bercer par les ronflements de l'époux satisfait et, sans même m'en rendre compte, basculais dans un sommeil profond.

Trop assommée par l'exercice physique de la soirée, je ne sentais pas sa présence, ni son poids sur moi. Quant au contact de sa main sur ma bouche... Il ressemblait au plus profond de mon inconscient à une douce et délicieuse caresse. Hum. Délectable. Je le rêvais sur mon ventre, m'irradiant entièrement de toute la chaleur de son corps. Hum. Volupté. Soudain, le bruit d'une lame rompait le calme ambiant et mes yeux s'ouvraient presque malgré moi. Il était là. Ma différence. Et je n'étais pas en train de rêver.
Son regard était tourné vers celui qui partageait ma couche et, devinant aisément ses pensées, je tentais alors de me soustraire à son emprise, en vain. Frustrée de ne pouvoir bouger, je remuais encore plus mais cela n'avait d'autre effet que resserrer un peu plus sa poigne et de le contenter intérieurement, sans doute. Au moins, j'avais toute son attention cette fois-ci. « J’enrage de ton absence. » disait-il en se penchant sur moi, disséminant sur mon visage la chaleur de son souffle intérieur.  A ces mots, mes lèvres s'étiraient en un fier sourire, néanmoins dissimulé sous ses doigts. Mon mari n'était là que depuis trois jours et Dante ne supportait déjà plus notre éloignement. J'aimais ce pouvoir divin que j'avais sur lui, cela me rassurait même quelque part, car lui aussi en avait sur moi. Beaucoup plus que je ne le voudrais, d'ailleurs.

Sa bouche proférait des menaces à l'encontre de Dokan tandis que sa main descendait sur mon cou et que mon corps le réclamait tout entier. Il pouvait bien menacer qui il voulait, je n'étais capable de me concentrer sur rien d'autre que le contact de sa peau électrisant mienne, et sur mon envie de lui. Lui entièrement, avec moi, sur moi, en moi. Ses lèvres se posaient sur les miennes avec fougue et j'entrais dans son jeu avec une passion dévorante. Le chien avait-il conscience que j'étais complètement nue sous les draps ? Probablement, mais je voulais m'en assurer.
Posant mes doigts sur la poigne autour de mon cou, j'invitais sa main à descendre sur mon corps encore et encore le long d'une ligne imaginaire, découvrant au fur et à mesure ma peau dénudée de sous l'étoffe de soie, jusqu'à mon entre-cuisses. Quelle sensation délectable.
Mon autre main remontait doucement jusqu'à ses cheveux, que j'empoignais alors d'une geste vif, comme si j'étais prête à le scalper. Me redressant contre lui tout en l'obligeant à reculer jusqu'à appuyer son dos contre la structure du baldaquin, je mettais fin au baiser -non sans prendre soin de lui mordre la lèvre jusqu'au sang. Puis, d'un léger mouvement de langue, je lapais doucement le liquide au goût métallique et seulement alors, je daignais enfin relâcher ma poigne. On ne débarquait pas comme ça chez moi, en pleine nuit, pour me priver de ma liberté de mouvement sans en payer le prix. Le regard brillant de malice, je venais caresser son nez avec le mien.

« Inutile de salir ta lame, il repart tout à l'heure. » annonçais-je dans un murmure à peine audible avant de sourire. Je souriais parce que cela voulait dire que Dante allait m'avoir pour lui seul -ou presque- durant un mois entier et cette perspective me réjouissait. Il ne fallait pas se méprendre, j'adorais lorsque mon mari venait, mais avec Dante... C'était tellement différent. Je ne saurais pas l'expliquer mais, il y avait un lien spécial et assez fort qui nous unissait lui et moi. Et ça me plaisait.

M'extirpant du lit conjugal, je faisais quelques pas vers la commode près de la porte et sortais du premier tiroir un long déshabillé en tissu délicat que je me hâtais d'enfiler. Ce n'était pas que ma nudité me gênait, bien au contraire, mais rester nue signifiait gâcher l'occasion pour Dante de m'arracher le bout de tissu et ce serait bien dommage.
Doucement, j'ouvrais la porte de la chambre et me retournais vers mon amant. « Allez viens, allons ailleurs. J'aimerais bien pouvoir hurler autant que je veux quand tu me feras jouir comme une chienne. » lançais-je à son attention à voix audible. Mon mari avait le sommeil lourd au point de ne rien entendre d'une guerre qui se déroulerait au beau milieu de notre chambre, je le savais bien, et la seule chose qui pourrait éventuellement le réveiller était les mouvement du matelas qui lui donneraient la nausée.

Sortant dans le couloir qui surplombait un immense hall d'entrée, je m'appuyais dos à la rambarde qui donnait sur une descente d'escalier digne d'un véritable château. La maison était vaste, et ce n'était pas les endroits qui manquaient pour nous offrir un minimum d'intimité, il n'y avait qu'à choisir. Lentement, je faisais courir le bout de mes doigts sur ma cuisse pour relever un peu le tissu, et lançais un regard des plus sensuels à mon amant... « Trois jours c'est long... Très long... » Trop long même.

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Dante Firebeard

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyMar 29 Avr - 22:41

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante
Une joute triviale des chairs et une valse diluvienne des corps, la patte broyant à l’excès le fruit corrompu, il se laisse porter en arrière par la féroce catin qui semble faire fi de tous remous pouvant troubler le coma de son époux. Le crin châtié de phalanges inquisitrices et le rachis scellé contre la boiserie, il réitère esquisses fiévreuses et rictus turpides contre l’assujettissement captivant de l’impétueuse femelle. Étrillé comme un docile clébard, il n’en relâche pas moins une fougue brute qui calomnie jusqu’à son gosier de râles et grognements satisfaits. C’est qu’il aime ça, le soldat sans patrie, l’incivil vétéran qui des pulsions, en fait son étendard. La toison roussâtre dépeignée par l’ambitieuse madone, il se retrouve subitement négligé à même les draps, délaissé par la typesse qui se lève pour regagner un semblant de vertu. La voyant faire, une main salopée du cristal aqueux recueilli entre les cuisses licencieuses et les nippes froissées par le passage torrentiel de Zentha, il se met à ricaner avec morgue comme elle se recouvre de tissus. Si ce n’est pas ironique, il veut bien se faire tisonner la queue ; rien ne sied plus mal la marchande de soieries que le plus maigre des vêtements. Il la préfère nue, à quelle qu’heure de la journée, tapissée de foutre, enluminée de sueur et couturée d’érafles fanatiques. Les bras retombant mollement, il l’écoute et la mire comme un insecte ébloui par la clarté du feu, prêt à s’y immoler les élytres et l’âme toute entière s’il le faut – toutefois passablement rembruni de ne plus la sentir se presser ardemment contre sa turgescence virile. Qu’elle revienne et qu’il la baise, la gueule flanquée à quelques centimètres de son coquebert de mari ! Et si insurrection maritale, il pourra toujours libérer une main pour l’allouer à sa dague. Il renifle, exécrable, ses orbes d’une clarté sibylline fauchant du regard la masse assoupie. Dans son autre main, le manche de son arme brûle d’impatience avant que le phonème langoureux ne le dérobe à ses funestes desseins. « Allez viens, allons ailleurs. J'aimerais bien pouvoir hurler autant que je veux quand tu me feras jouir comme une chienne. » Sans pour autant ciller et orienter sa gueule prédatrice vers Zorael, il se met à découvrir ses canines avant de passer sa langue contre ses babines affamées. Devinant la silhouette féline sortie de la chambre, il se penche vers l’ensommeillé et, à quelques centimètres du lobe d’oreille, susurre avec calme et une sincérité noire : « T’en fais pas. J’vais bien prendre soin d’elle », le museau de sa lame courant doucement sur un pan de nuque, chatouillant le benêt qui remue et change de position sous la garde du cerbère. Pas ce soir. S’il rêve avec une opiniâtreté féroce d’égorger l’époux depuis plusieurs lunes déjà, ce soir, reste, et restera un acte manqué. Question d’éducation, sûrement, celle de la dame qui, d’un rire ou d’un aboiement, contrôle ses gestes de requin ; tout du moins ceux criminels et sévis au sein même de la demeure Zorael.
Car, du reste…

Dague rengainée, il sort à son tour de la pièce sans prendre la peine de refermer l’huis. La dégaine d’un rapace placide enchevêtrée sur ses ridules, il assassine les quelques mètres les séparant tous deux en venant directement s’échouer contre la sculpturale charpente. « Arrête de geindre comme une pucelle, tu vas m’faire débander », ronronne-t-il contre la pulpe charnue derrière un sourire vicelard. L’encageant entre sa fondation massive et la rambarde, il jouxte son museau au-delà de la mâchoire pour laisser un sillon douceâtre ramper sur la carne, avant d’expliquer dans un timbre bas, confidentiel. « Tu m’as fait attendre. Beaucoup trop. Que tu me fasses moisir pour tes autres jouets, je m’en cogne, mais pour lui… Tu sais pourtant que ça m’agace. » Doux euphémisme. S’il a appris à tolérer – sauf quelques exceptions – les autres sigisbées venus se planter contre ses reins de chienne en chaleur, le quidam en la personne de Dokan, le marchand nanti, semble toujours autant asphyxier sa gorge d’un poison tyrannique. La jalousie, doux stupre visqueux. Une paluche se lève et les doigts, tactiles, se délectent avec douceur de la gorge, puis des clavicules et choient dans le décolleté. Poursuivant de son phonème trop quiet : « Vilaine garce qui me siphonne le crâne à défaut des burnes. » Il achève enfin : « Ça demande talion », d’un son si bas, que les syllabes ne deviennent plus qu’un souffle torride, voire épineux, dictées par une langue qui se réjouit d’avance des sévices garantis. L’empoignant brusquement par les hanches et s’écartant de peu, il la retourne ventre contre la balustrade en soulevant derechef les pans de l’étoffe pour offrir ses miches nues à son bassin et main. Revenant ensabler sa carcasse contre la sienne, il barricade les seins contre un bras musclé tandis que l’autre patte plante crûment ses ongles dans la chair pour les érafler d’une longue marque suintante d’éclats purpurins. Quatre zébrures sanguinolentes tatouent bientôt l’entière fesse droite, jusqu’aux lombes. « Ça, c’est pour que tu n’oublies pas à qui t’appartiens. » Les stigmates à vif, il étire une nouvelle risette d’ivresse en entendant feuler la tanagra, puis, brusquement, abat la paume inquisitrice en une correction bruyante. La fessée tonitrue entre les colonnes de marbre et contusionne un peu plus les meurtrissures. « Combien de marques devrai-je laisser… » Nouvelle gifle sur la croupe. « …pour que tu l’acceptes enfin ? » Rougie par les taloches, la peau malmenée brûle sous l’inattendue caresse qu’il assigne enfin comme un baume lénifiant. « Pour que t'acceptes de n’être que mienne. » Truquiste invétéré qui joue avec les doses d’émoi pour mieux abâtardir les pennées de Zentha. Ses lippes viennent embrasser la nuque et sa main furieuse contourne la hanche pour revenir masser le jardin submergé, jouant à pétrir le pubis entre fougue et suavité. « Dis-moi », questionne-il sans se défaire du même timbre, lèvres soudées au derme. « Tu crois vraiment que je vais te baiser juste après ton mari ? » Faire planer le doute. Délectable pouvoir que le clébard s’accorde. Mais, à point, une voix grave tonne dans la chambre. Ledit époux, éveillé par quelques étranges bruits dans le couloir, paraît héler sa femme d’un air pâteux.

Tous deux se figent, tous deux se taisent. La literie grince sous le poids de l’homme qui s’ébranle et se lève mollement, forçant Dante à serrer sa prise contre lui avec une possessivité archaïque. Ses naseaux soufflent avec humeur, les muscles, non plus bandés par une libidineuse transe, mais par une agressive inimité, saillissent nerveusement. Roulant avec aigreur, un grondement s’élève dans sa gueule avant qu’il ne décide, tout de go, de relâcher sa proie et de disparaître à pas feutrés dans l’ombre de la galerie, le textile de Zorael redescendant immédiatement sur ses cuisses en masquant les traumatises subis. L’échine collée contre un mur de pierre, englouti par les ténèbres, Firebeard regarde à moins d’un mètre de là le cocu refaire surface, son digne portrait coupé par le chambranle et incapable de déceler la présence de son plus farouche – et très certainement inconnu – rival.
Par réflexe, ou désir strident, le chasseur de primes lève sa pogne et vient enserrer le manche de sa dague en observant dans une joute circulaire, tantôt Zentha et tantôt Dokan, les calots viciés par une houle massacrante.

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyMer 30 Avr - 13:20

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante
« Arrête de geindre comme une pucelle, tu vas m’faire débander »
Sitôt son acerbité déversée, mes lèvres s'étiraient pour lui rendre son sourire vicelard et je ne pouvais m'empêcher de rétorquer, sur le même ton que lui. « Arrête tes menteries, rien ne saurait te faire débander quand tu es en ma présence. »
Et moi, je ne mentais pas. C'était l'une des plus grandes différences entre Dokan et lui, mon mari avait beau m'aimer et ne jamais rechigner à m'honorer, une fois lui suffisait. Dante lui, il n'en avait jamais assez de moi. Il pouvait me baiser durant nuit entière, et en avoir encore envie le matin. Comme s'il n'était jamais rassasié de moi, et de mon corps. Comme si j'étais une rivière à laquelle le chien qu'il était ne pouvait s'empêcher de s'abreuver.

Une main venait se nicher délicieusement au creux de ses reins pour l'attirer davantage contre moi, pendant que l'autre caressait doucement sa tignasse plus tôt malmenée. Moi non plus je n'étais jamais rassasiée. De lui. Jamais. Sa barbe égratignait ma mâchoire et je laissais échapper un râle de satisfaction. « Tu m’as fait attendre. Beaucoup trop. Que tu me fasses moisir pour tes autres jouets, je m’en cogne, mais pour lui… Tu sais pourtant que ça m’agace. » « Je sais. » Que pouvais-je dire d'autre ? Oui, je le savais que sa jalousie lui bouffait les boyaux et lui tiraillait les nerfs mais c'était ainsi. S'il tolérait plus facilement mes autres amants que mon mari c'était parce que lesdits amants ne s'éternisaient pas plus de quelques heures. D'ailleurs, ceux qui avaient eu l'audace de s'éterniser un peu plus longuement que les autres avaient vu leur vie s'écourter soudainement. Pure coïncidence sans doute. Il disait réclamer punition et à cette perspective, se mêlait à la chaleur de mon entre-cuisses, une aquosité brûlante. Me faire mouiller avec seulement des mots, il n'y avait bien que Dante capable de telle chose. Sans plus de cérémonie, il me retournait contre la balustrade et soulevait les pans de tissu. Le geste était brusque, presque bestial, et son bras compressait mes seins dont les pointes étaient aussi dures que son entre-jambes tandis que le reste de son corps m'enveloppait de tout son soûl. J'étais enfermée dans un cage, et c'était Dante la cage. A la chaleur que cela provoquait en moi, se mêlait bientôt la douleur. La douleur intérieure d'être oppressée bien sûr, mais aussi la douleur physique pendant que ses griffes pénétraient la chair rebondie de ma croupe pour y laisser leur marque. Sa marque. Mes propres ongles enfoncés dans le bras qui me retenait et la pulpe des lèvres coincée entre mes dents, je mordais de toutes mes forces pour étouffer mes cris. Cela ne faisait pas si mal, au contraire, c'était même plutôt orgasmique. Le plaisir dans la douleur, quelle douce volupté que voici.

« Ça, c’est pour que tu n’oublies pas à qui t’appartiens. » Mon regard se figeait et mes bras retombaient. « Je n'appartiens à personne » feulais-je, tournant la tête de moitié. « Pas même à toi. »  Faux. Une partie de moi lui appartenait, je le savais, mais plutôt crever éviscérée que l'avouer. Le lui avouer. La riposte ne se faisait toutefois pas attendre et sa main venait claquer claquer le fessier déjà tuméfié. Un grognement remontait dans ma gorge et mes mains s'accrochaient désespérément à la rambarde. Il n'en avait pas fini. « Combien de marques devrai-je laisser… » Une nouvelle claque tombait et mes yeux se plissaient sous le coup asséné. « …pour que tu l’acceptes enfin ? » J'étais prête à encaisser une nouvelle gifle mais au lieu de ça, c'était une caresse qu'il offrait à mon croupion meurtri. C'était pire et mieux à la fois, une sensation indescriptible comme... Une délicieuse agonie. C'était l'effet Dante. « Pour que t'acceptes de n’être que mienne. » Je soupirais en relâchant doucement mes doigts blancs, vidés de leur sang, et me laissais aller en arrière, tout contre l'amant sauvage et addictif. « Hm, je ne saurais dire combien exactement mais, encore bien davantage, ça c'est certain. » soufflais-je, avec un léger sourire, presque exsangue.

Ses lèvres embrassaient ma nuque et sa main intrusive se jouait de mon intimité avec suavité. A ce moment précis, je n'étais qu'une poupée entre ses mains habiles et expertes. « Tu crois vraiment que je vais te baiser juste après ton mari ? » Sortant de ma léthargie, je glissais une main derrière mes reins, à la recherche de sa virilité. Le caressant avec sensualité, je me figeais toutefois en entendant mon mari s'éveiller. Frustration. Dante resserrait un temps son étreinte mais finissait par rapidement disparaître dans la pénombre au moment où je me retournais pour faire face à Dokan, les cheveux en bataille et la mine endormie.

« J'ai entendu claquer. » lâchait-il encore à demi-comateux. « Ah ? Ca doit être le plancher, j'ai le pas lourd parfois. » répondais-je le plus naturellement du monde, en essayant d'ignorer le poids du regard de Dante, tapis dans l'ombre. « Claquer, pas craquer Zentha... C'était comme une fessée donnée à une petite fille pas sage... » rétorquait-il en s'approchant de moi dans une démarche féline. Ses doigts s'approchaient de moi pour, dans une douceur infinie, venir caresser le relief de ma clavicule. Je ne cillais pas mais j'étais néanmoins bien trop préoccupée pour savourer ce geste si naturel, ne pensant qu'à mon amant qui lui ne devait penser qu'à bouffer ces doigts intrusifs. « Hm, ta libido te joue des tours mon amour. » Le regard tendre et le sourire en coin, j'affichais un calme tel, qu'il était bien impossible pour mon époux de deviner qu'à peine quelques minutes auparavant, je laissais un autre que lui poser ses paluches sur mon corps dénudé. Remarque, s'il l'avait su, il aurait sans doute été fier, c'était lui qui m'avait appris la maîtrise de soi. Maîtrise que Dante arrivait à faire voler en éclats en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire mais soit ! Il avait le don de me faire réagir en oubliant toute raison, comme là maintenant, où je me retrouvais à mentir pour la première fois de ma vie à mon mari. Je ne pouvais pas lui avouer la vérité. Pas concernant Dante. Notre accord était bien clair, je pouvais mettre qui je voulais dans mon lit, en absence comme en sa présence, mais cela ne devait en aucun cas devenir trop régulier. Je devais lui revenir. Toujours. N'en aimer aucun autre. Jamais. Et Dante, non seulement c'était régulier mais en plus, sans forcément me faire éprouver de l'amour au sens commun où la plupart des gens l'entendait, il m'était plus cher que n'importe qui d'autre en ce monde. Un peu comme une drogue dont je ne saurais, ni ne voudrais, me passer. Pour une accroc à la liberté comme moi, reconnaître en mon for intérieur que j'étais un peu esclave de sa présence, était déjà un grand pas. Mais je ne pouvais guère l'avouer, ni à Dante, ni à Dokan, j'avais déjà trop de mal à le comprendre moi-même.

« Tu reviens te coucher ? » Je lançais un regard vers mon amant, comme l'on jetterait un regard à un chien pour lui faire comprendre de rester couché. « Dans un moment, oui. Je vais d'abord aller prendre un bain mais toi, tu devrais retourner dormir, un long voyage t'attend demain. » Dokan souriait. Il avait compris que je voulais rester seule et savait qu'il n'avait pas de question à poser, il n'y aurait pas de réponse. «  Bien, mais n'hésite pas à me réveiller à ton retour... » concluait-il avant de déposer un baiser sur mes lèvres charnues. La porte refermée sur lui, je lançais un regard noir à Dante. C'était de sa faute si j'avais dû mentir à Dokan. Il avait débarqué chez moi sans y être invité, m'avait touchée comme il savait si bien le faire et m'avait fessée au point de réveiller mon mari ! Il avait trop d'emprise sur moi. Je sentais la colère monter.
Passant devant lui non sans le défaire de mon regard mauvais, je descendais l'escalier pour mettre le plus de distance possible entre la chambre maritale et mon amant et moi. Le rez de chaussé était vaste et l'on distinguait un immense salon caché dans la pénombre. Je ne m'y arrêtais toutefois pas, continuant mon chemin jusqu'à une porte à l'autre bout de la demeure, non loin de la cuisine. Les thermes. C'était une pièce parfait pour contenir mes éclats de voix. Lorsque mon cabot d'amant me rejoignait, je ne lui laissais pas le loisir d'ouvrir la gueule.

« Tu te rends compte de ce que tu me fais faire ? J'ai dû lui mentir ! Pour toi ! Je ne lui mens jamais. S'il venait à découvrir ton existence, cela en serait fini de nous ! » Restait à savoir ce que signifiait ce 'nous'. Dante et moi ? Ou Dokan et moi ? Peut-être bien tout cela à la fois. « Il n'hésiterait pas à te faire tuer s'il apprenait que tu me baises plus souvent que lui ! » Et mieux aussi, sans aucun doute. « Nous avons beau être un couple libre, il y a des limites que l'un comme l'autre ne devons pas franchir. Et toi, tu me fais enfreindre toutes ces règles, une à une ! Non mais à quoi tu pensais en débarquant chez moi de la sorte hein ? » J'étais en colère parce que je ne voulais perdre aucun des deux mais aussi, et surtout, parce que Dante me faisait perdre toute raison concernant mes sentiments. Au fond, c'était peut-être bien à moi que j'en voulais... Cela était peut-être bien écrit aussi, quelque part entre les lignes.

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Dante Firebeard

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyMer 30 Avr - 15:52

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante
Sage cerbère. Si l’ire est de feu, son allure reste quiète. Nimbé par son alliée la pénombre, il reste là à ne rien faire, à ne rien dire, l’éclat de son regard transcendant ravivé par les lueurs flamboyantes de la chambre, qui s’efforcent avec peine d’éclairer a minima les ténèbres de la galerie. Il y a bien un éréthisme pestilentiel bagotant dans ses veines exondées, mais le scélérat s’abstient de mouvoir le moindre de ses muscles. Quand bien même il aspire au meurtre, l’acte devra rester chimère dans ses fantasmes et, sous les regards obliques de la rombière, Dante se pare de ridules marmoréennes. Pour qui diables le prend-elle ? Une godiche caractérielle incapable de se maîtriser, dirait-on, le genre d’entité seyant merveilleusement bien à un chasseur de primes. Peste soit-elle de le traiter de la sorte ! Il en vient même à transvaser sa colère du cocufié à sa femme, étirant sa lippe supérieure en un froncement irascible. Et comme un supplicié s’astreignant à sa propre torture, il s’oblige à contempler l’émule vandaliser la carne de sa maîtresse en caresses et baisers qui ne quadruplent que d’autant mieux le sursis du condamné. Oh, oui, viendra un temps, viendra un acte, viendra un chapitre où sa lame transsudera du sang de Dokan. Et elle aura beau dire, et elle aura beau faire, rien ne stoppera son funeste geste.

Tournant talons, le séide quitte enfin le huis-clos suspendu en regagnant le lit conjugal et délaissant derrière lui la féline qui s’esquive et se dérobe. Encore. Perdant patience, et surtout appétence, il l’observe faire de ce même aplomb reptilien, avant qu’elle ne disparaisse définitivement dans le vallon des marches. Que ne donnerait-il pas pour faire marche-arrière, dégager de cette maudite villa et recouvrer la paillasse d’une couche de taverne. S’encanailler d’une ou deux putains pour vider un peu de son magma libidineux et tomber raide mort en ronflant mille rêveries. Son épine quitte pourtant le mur, se soustrayant à son repaire pour descendre à son tour l’escalier et patrouiller au rez-de-chaussée comme un maître en sa demeure. Flânant sans trop se presser, le pas lourd et nonchalant, il arpente et piétine l’albâtre sous ses pieds avec sur la langue, l’amertume du perdant. Il sait n’être qu’un chien soumis et flexible face aux trombes de la matrone, et si son orgueil jappe de mécontentement, ses bottes, elles, suivent leur itinéraire. Les voûtes l’observent avec mépris, ce clephte mal-né, avant qu’il n’entre sous les ogives des bains, assailli subito par la carogne. « Tu te rends compte de ce que tu me fais faire ? J'ai dû lui mentir ! Pour toi ! Je ne lui mens jamais. S'il venait à découvrir ton existence, cela en serait fini de nous ! » Feignant l’indifférence, il grimace et poursuit son cheminement sans un regard pour Zentha, coulant dors et déjà ses mains sur l’acier de sa boucle de ceinture. « Il n'hésiterait pas à te faire tuer s'il apprenait que tu me baises plus souvent que lui ! » Ricanement acerbe, babines retroussées en une risette de squale. Pour c’que j’en ai à foutre ma belle. Un lustre complet à vagir sur les champs de batailles et une décennie entière à mordre la poussière dans les arènes de Sade, et il devrait palpiter sous le terrible ombrage d’un faquin dégrossi par l’oseille ? Même armé d’un régiment, Dokan resterait la risible chiure qu’il s’avère être aux yeux du molosse. Dans des cliquetis et froissements, il se dévêt et se désarme en considérant d’un air las les eaux vaporeuses. « Nous avons beau être un couple libre, il y a des limites que l'un comme l'autre ne devons pas franchir. Et toi, tu me fais enfreindre toutes ces règles, une à une ! Non mais à quoi tu pensais en débarquant chez moi de la sorte hein ?A baiser. » A quoi d’autre pouvait-il bien penser. Arquant un sourcil gangréné de sarcasme, il finit par tirer ses nippes en découvrant son physique musclé et non moins mutilé. Grimoire flagellé de cicatrices, il semble que de nouvelles balafres et ecchymoses aient enrichies sa carne depuis leur dernière rencontre.

« Tu sais, en temps normal », commence-t-il en défaisant les sangles de ses bottes puis se déchaussant, avant d’en venir au froc. « J’aurais très certainement liquidé ton âme-sœur », entièrement dénudé, il écarte ses frusques et armes d’un geste négligé du pied, avant se s’étirer mollement, faisant craquer ses articulations en de sinistres échos. « Et puis je t’aurais tringlée encore, et encore… et encore, sur son cadavre tiède », en quelques pas, il se retrouve à entrer dans le large bassin, enduisant peu à peu sa carrure meurtrie et poisseuse. « Depuis longtemps déjà », précise-t-il en haussant les sourcils sous un air sardonique, se laissant aller dans l’eau en remuant la pesanteur jusqu’ici quiète des flots. « Il se peut même que j’aurais fini par te saigner à ton tour. C’est même très probable. » Un crime passionnel comme un autre, revendiqué par un cœur humilié. Et dans la mer tranquille, il s’arrête, se tournant de front vers Zorael qu’il observe un long moment, avant de lever les bras comme crucifié par la vérité. « Mais je n’en fais rien. » Quel magnanime égorgeur. Ses traits, toutefois, transpirent la sincérité derrière le masque humide des vapeurs tièdes. « Alors, tu vois, moi aussi, j’enfreins mes propres règles. » L’échine transportée en arrière, il se laisse aller contre le rebord duquel il étale ses biceps et coudes en basculant son menton avec fatigue. « C’est ce qu’on appelle faire des concessions », grince-t-il pesamment, anesthésié par l’immersion brûlante, avant de lever ses orbes clairs sur l’effigie de la madone. « Je te connais. Si tu ne voulais vraiment pas de moi ce soir, tu m’aurais déjà foutu dehors en feulant et rugissant comme la garce que t’es. » Plus bas, le phonème grave devenu érotique, il conclut, fort de son magnétisme. « Viens me rejoindre. On a perdu assez de temps comme ça. »

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyJeu 1 Mai - 22:48

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zentha & dante
« Non mais à quoi tu pensais en débarquant chez moi de la sorte hein ?A baiser. »Voilà qui avait le mérite d'être clair. J'ouvrais la bouche prête à répliquer mais, que pouvais-je bien trouver à dire ? La spontanéité de sa réponse mettait en évidence toute la bêtise de ma question et peu importe ce que je pouvais rajouter, cela ne m'aiderait qu'à m'enfoncer davantage. Aussi, préférais-je rabattre mon caquet avec toute la dignité dont j'étais encore capable, en me pinçant toutefois les lèvres pour réprimer un petit rire. Son apparente décontraction face à la situation me donnait à sourire et ainsi vidée de mon ire, je pouvais m'installer confortablement sur le banc de pierres pour profiter pleinement du spectacle que m'offrait le cabot. Jambes croisées, le menton dans la main, je laissais ma langue courir lentement sur mes lèvres, totalement soumise à l'appétit vorace que le corps de l'amant à moitié dénudé insinuait en moi.

Mon regard s'attardait quelques instants sur les nouvelles balafres qui égratignaient le derme clair, et je devais lutter contre l'envie de me lever immédiatement pour aller les toucher du bout des doigts. C'est que je ne savais pas réellement ce qu'il faisait quand il était loin de moi, même si je m'en doutais bien, mais je n'en constatais toujours que le résultat... Des cicatrices, plus profondes et nombreuses encore. Un jour, l'une d'entre elles lui serait sans doute fatale et je pourrais alors dire adieu à nos séances de baise. C'était peut-être ça finalement qui le faisait baiser si bien, l'idée qu'à chaque fois notre rencontre était hypothétiquement la dernière et qu'il fallait en profiter car oui, Dante baisait toujours comme s'il était dans l'urgence, même quand il prenait son temps. En fin de compte, il était dans l'urgence de vivre... Tout simplement. Du moins, c'était ma conclusion, point du vue totalement subjectif évidemment car je ne le connaissais pas si bien que ça finalement. J'avais beau connaître son corps dans les moindres détails,  j'ignorais tout ou presque des recoins les plus sombres qui nourrissaient sa caboche.

Le son de sa voix résonnait m'obligeant alors à recentrer mon attention sur autre chose que ses muscles saillants. « Et puis je t’aurais tringlée encore, et encore… et encore, sur son cadavre tiède ». Charmant. Vraiment. Je laissais échapper un léger rire tandis, qu'imperturbable, il s'enfonçait dans le bain chaud. C'est qu'il en était bien capable en plus. Et moi ? Oui, 'moi', s'il avait tué Dokan, qu'aurait-il fait de moi ? L'égoïste que j'étais voulait bien le savoir. Mais semblant lire dans ma tête, Dante répondait déjà à la question avant même que je ne la pose et m'apprenait qu'il m'aurait saignée également. Enfin, « probablement » avait-il souligné mais l'on sait tous ce que cela veut dire.  Il se tournait pour m'observer longuement et je lui rendais son regard, dans l'expectative. « Mais je n’en fais rien. » lâchait-il finalement. Ah, quand même. « Et je t'en sais gré. » répondais-je avec flegme, un léger sourire en coin.  «Je te connais. Si tu ne voulais vraiment pas de moi ce soir, tu m’aurais déjà foutu dehors en feulant et rugissant comme la garce que t’es. » Un point pour le chien. Je devais avouer que sur ce point là, il me connaissait effectivement bien. Mon sourire s'élargissait et il m'invitait à le rejoindre, la voix si chargée d'érotisme que mon bas ventre en était tout remué.

Alors je me levais, prenant tout mon temps en sentant son regard qui ne se détachait pas de mes courbes, et soulevais doucement l'assise du banc de pierres pour me saisir de quelques feuilles de menthe. J'aimais cette odeur poivrée mais j'aimais mieux encore la sentir sur sa peau. M'approchant finalement du bain, la démarche féline, je prenais garde à ne pas le quitter du regard le temps de descendre les marches, une à une. L'eau chaude inondait le tissu ivoire de mon déshabillé qui me collait alors comme une seconde peau tout en transparence, et ce n'est qu'une fois complètement entrée que je lâchais les feuilles de menthe pour qu'elles répandent leur parfum délicat.
Arrivée à sa hauteur, je posais mes mains sur son torse et venais coller mon front contre le sien. « Tu n'as pas dit ''s'il te plaît''... » faisais-je remarquer, légèrement moqueuse, avant de lui mordre -plus délicatement cette fois- sa lèvre abîmée. Sourire carnassier et regard lubrique, ma langue s'invitait sur la sienne pour une danse lascive mettant tous mes sens en éveil. Oubliée l'ire passée, oublié le mari libertin, l'argent, la bourgeoise... Dans ses bras, je n'étais rien de plus qu'une simple chienne en rut qui ne souhaitait rien d'autre que se faire baiser à s'en décoller la rétine.

Ma bouche licencieuse descendait lentement sur sa peau humide pour goûter à chacune de ses nouvelles plaies, comme si j'avais le pouvoir d'apaiser ces stigmates qui rongeaient les chairs, pendant que ma main experte venait caresser sa tumescence par quelques va-et-vient. Une fois m'être assurée qu'il était assez viril pour venir combler le vide entre mes reins, je le chevauchais en passant une main derrière sa nuque. « Baise-moi... » C'était un ordre qui ressemblait plus à une supplique. Un besoin viscéral auquel il fallait qu'il réponde. « S'il te plaît.... Baise-moi. » soufflais-je contre ses lèvres tandis que mon bassin glissait doucement le long de son érection.

Ma bouche s'arrondissait à mesure qu'il m'emplissait jusqu'à laisser échapper un soupir de bonheur pur, et mes hanches se lançaient alors dans un délicieux balancement en quête d'un plaisir absolu.
Posant mon front contre le sien, je me disais que c'était ça l'extase. Sentir son intérieur s'écarteler, son bas ventre chatouiller, les sueurs se mêler et finalement, ne jamais se sentir plus vivante que profondément empalée.

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Dante Firebeard

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyLun 5 Mai - 14:10

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Sylphe des eaux, vénus nacrée, il l'observe s'enfoncer en ce royaume d'ondoiements comme un joyau dans son écrin, le galbe aussitôt pétri par le tissu nimbé, dévoilant assez et camouflant bien peu. Sans une once d'opprobre, il se laisse bercer par la contemplation turpide qu'évoquent les courbes embrassées à pleine bouche par l'étoffe trempée, laissant son céruléen couler comme des flots contre la lente progression de la madone. Et il est reste quiet. Et il reste de marbre, même. Car rien au monde ne saurait précipiter sa faim sur pareil mets. Elle n'est nul vulgaire putain des tristes venelles empoissées, sur qui il se déchargerait comme on gobe la maigre ripaille d'une fin de journée. Les coudes toujours ancrés contre la rocaille, il patiente dans son mutisme qu'elle daigne venir jusqu'à lui comme un serf à son suzerain, fort d'une ascendance qu'il ne sait posséder que dans leur liaison dangereuse. Le croiserait-elle dans les artères de la cité qu'elle ne daignerait pas même lui accorder l'ombre d'un sourire. Alors le Cerbère profite. Il se sustente de chaque regard et de chaque geste qui baptise une supplique, ourlant ses lippes de quelque vague et douce risette égale à la grimace d'un squale impétueux, et non moins vicieux. Les silhouettes enfin jouxtées, il abaisse menton et s'adonne au duel des pulpes voraces sans quitter sa sculpturale position. Dans les remous naissent les arômes du stupre. En une haleine de bête, il bascule son crin en arrière pour laisser l'épouse attiser sa chair meurtrie et masser son vit submergé, le contraignant à clore paupières sous l'esquisse de pareille vertige. Un murmure délié contre les vapeurs des bains, et il revient vers elle comme si son crâne eût pesé la charge d'un bœuf, découvrant ses calots intoxiqués de fièvre pour les plonger dans leurs homonymes. Elle se presse déjà. Elle réclame. Elle invoque. Et, bien qu'il se sente possédé par une légion d'incubes, il la laisse encore gémir et conjurer contre son ouïe à l'image d'un dieu cruel insensible à l'aumône de ses  ouailles. Qu'elle sache ce que l'on ressent, à n'être qu'insecte aux pieds d'un titan, qu'elle connaisse cette carence impossible à combler autrement qu'en maraudant. Qu'elle s'immole d'envie, qu'elle se noie de désir et qu'il la lynche dans l'expectation. Crève un peu de m'aimer, songe-t-il, comme il trépasse souvent de l'aduler.

Un bras se détache finalement, toutes veines saillies, s'enroulant contre la taille de Zentha et la soulevant de peu. Quelques clapotis précipitent l'initiative, tranchant le faciès masculin d'un rictus licencieux et d'un soupir animal, avant qu'elle ne s'affaisse d'elle-même sur son épaisse turgescence hissée par en-bas, comme une créature subaquatique camouflée du monde extérieur. Ravalant une salive au goût de sel, il la laisse un moment se précipiter seule contre sa récompense, ne l'empoignant par les reins que pour mieux la stabiliser dans sa cage charnelle. Autour, l'arôme de la menthe commence à lui éroder les naseaux, tirant une expression ternie chez le chasseur de primes. Ahanant quelque peu, il tord la nuque vers un cadavre de feuille flottant près de leurs corps nus, sourcils froncés. « Ça renifle comme dans un hospice, maintenant. » Puis revenant au faciès suant, l'interrogeant du regard et, enfin, de la parole. « Tu comptes assainir quoi, comme ça ? » Un sourire oblique barre sa gueule hirsute, le phonème grave inégal à chaque pénétration. « Ma crasse ou, tes entrailles brûlantes ? » En la lorgnant de traviole comme on suspecte un larron, il conclut en basculant leurs charpentes pour inverser les positions, moulant et concassant l'épine de la nymphe contre le muret du bassin, l'eau portant à hauteur de lombes son orée translucide. Soulevée par le fessier, il la désacralise encore et sans fin, en bouleversant et l'antre malmené d'à-coups véhéments, et l'océan chatoyant recueillant jalousement leurs ébats. « Je vais te faire hennir comme une jument », laisse-t-il échapper dans un râle, mâle gangréné par l'huile d'une insolente confiance, contre les rivages d'un lobe d'oreille. Rachis courbé et reins fébriles, il abat sans crainte ni douceur toute la horde de ses pulsions en récoltant dans son ouïe chaque bruissement exhorté des lèvres de son amante. Tempétueux siphons qui rendent bientôt la mer des thermes en cataclysme assourdissant, mais toujours moins braillard que la chienne entre ses mains. Qu'elle hurle. Qu'elle en réveille les dieux s'il le faut.

Une paluche se dresse hors des flots, emmenant avec elle une soierie d’argent qui finit par retomber en éclaboussures, s'accrochant à la longue tignasse sombre pour tyranniser le crâne qu'il oblige à se suicider en arrière. Forcené, il y dépose alors crocs et morsures en travers le derme fin de la nuque, appuyant férocement son buste ciselé contre les seins fermes qui, embouts érigés, semblent vouloir griffer le torse adverse comme des armes élimées.  

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyDim 11 Mai - 13:33

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Le souffle saccadé, je menais la danse lascive des corps emmêlés, au rythme des remous de l'eau parfumée. L'esprit vidé, anesthésié presque, je ne pensais plus qu'à la délicieuse sensation qui commençait doucement à me remuer les entrailles jusqu'au plus profond de mon nombril. Phénomène savoureux quoiqu'un peu dérangeant, qui signifiait que le plaisir se répandait en mon être lentement, sinuant tel un serpent vicieux. Égoïste toute concentrée à sa tâche, je tardais à m'apercevoir que l'attention de mon amant ne m'était pas entièrement destinée. Ainsi donc la menthe poivrée ne ravissait pas les naseaux sensibles du sale cabot ? Soit. Moi cela me réveillait les sens et m'emplissait de volupté. « Tu comptes assainir quoi, comme ça ? » Sourire vissé au sien, je ralentissais subrepticement le rythme de mes hanches. « Ma crasse ou, tes entrailles brûlantes ? » « Ta crasse ! » répliquais-je immédiatement en laissant courir le bout de mes ongles le long de son torse. « Pour mes entrailles brûlantes je comptais plutôt sur toi, et ton savoir-faire ! » Douce provocation qui trouvait réplique dans un changement de position. Le dos contre la paroi et les seins plaqués contre l'amant, je me retrouvais prise au piège, soumise à la vigueur  masculine brusque et sauvage comme je l'aimais tant.

« Je vais te faire hennir comme une jument », lâchait-il contre mon lobe, la voix rauque, dont le timbre me bouleversait jusqu'à la cavité brûlante de mon entre-cuisses. Non seulement nous savions déjà tous deux qu'il en était capable mais en plus, je ne tardais pas à lui donner satisfaction. Chaque coup de reins, sans cesse plus violent et profond, m'arrachait un gémissement digne d'une chienne à l'agonie. Cela était si douloureux et délectable à la fois, comme une main caressante sur une fesse rougie par le fouet. Un plaisir incomparable, indescriptible. La jambe haute, pour profiter davantage de chacune de ses pénétrations exquises, mes doigts venaient s'accrocher à ses hanches, pinçant la chair de plus en plus fort à mesure que le Mont de Vénus se rubéfiait.
Puis sa main venait enserrer ma crinière, m'obligeant à basculer la tête en arrière, lui offrant ainsi une vue dégagée sur le creux de mon cou dans lequel il ne tardait pas à planter ses crocs voraces d'amant affamé. Les yeux se plissaient, la bouche s'ouvrait, et je laissais échapper un cri qui semblait venir du fond de mon estomac. Surprise. Douleur. Ou bien extase. Je n'étais plus en mesure de le dire tant tout se mêlait dans mon esprit.
D'instinct, mes ongles se plantaient dans le fessier rebondi du carnassier, et descendaient doucement, entaillant profondément le derme pour y laisser des stigmates carmins. « Un prêté pour un rendu. » lâchais-je, le souffle court contre les lippes qui avaient fini de mordre. Il prenait un malin plaisir à me marquer comme sa propriété, et j'estimais pouvoir en faire tout autant. Il n'y avait pas de raisons après tout. D'autant que cela était plutôt flatteur pour lui. C'était là la preuve évidente d'un certain attachement, moi qui d'ordinaire était si farouchement attachée au libertinage, je me laissais dévorer par la possessivité le concernant. Je ne savais pas s'il voyait d'autres femmes, mais j'espérais que si c'était le cas, aucune n'avait mon talent pour l'accueillir entre ses reins et le faire jouir comme il fallait.

Mes jambes resserraient leur étreinte, tandis que mon corps frémissait sous les derniers assauts masculins, me plongeant dans les profondeurs d'un orgasme sans fin. La tête venait se nicher dans le cou de l'amant, et je laissais échapper un soupir en fermant les yeux. Je n'étais plus que spasmes et souffle court. Vidée de toute énergie. Si sa visite m'avait un temps contrariée, il n'en était plus rien. Au contraire, je ne voulais plus le laisser partir. Gardant les cuisses enserrées sur les siennes, je faisais courir mes mains humides le long de son dos, me délectant du contact de sa peau sur la mienne pour quelques instants encore. La tête toujours enfouie dans son cou, ma langue venait à la rencontre du lobe d'oreille fin et délicat puis c'était les dents qui, finalement, mordillaient délicatement la chair. « Ca sent peut-être comme à l'hospice, mais je suis sûre qu'ils ne font pas ce genre de choses là bas... » soufflais-je, sur un ton amusé, le sourire goguenard.

Me redressant un peu sans toutefois relâcher mon étreinte, je caressais d'une main la joue rugueuse d'un geste tendre, aimant, maternel presque. Mes yeux cherchaient les siens, l'émeraude aspirant à se perdre dans l'acier, et je restais quelques instants à sonder son regard, comme si je voulais m'assurer que ce que j'allais lui dire pouvait le toucher quelque part. « Un jour, je te laisserai le tuer. » Ce n'était en rien des paroles vaines ou sans sens. Même si ce jour pouvait sembler encore lointain, je savais qu'il allait venir. Dante avait déjà de l'ascendant sur moi, du moins dans nos moments d'intimité, et je savais qu'il risquait de finir par me conquérir totalement dans un avenir certain. Je m'y étais résolue. J'accepterais peut-être même de n'être que sienne, ça je ne pouvais le dire, mais il y avait une chose dont j'étais intimement persuadée, si dans quelques temps l'on me demandait de choisir entre le mari et l'amant, Dokan détesterait ma réponse. Et comme pour sceller ma promesse, je déposais mes lèvres sur les siennes, me délectant de leur sel et de la chaleur de sa langue licencieuse, en laissant glisser mes doigts jusqu'à l'une des nouvelles balafres qui entaillaient son flanc.

« Et si tu me racontais qui est responsable de ça ? » demandais-je, curieuse, en caressant doucement la plaie. Les hommes sont généralement plus bavards une fois vidés de leur tension sexuelle. « On a encore un peu de temps, avant la revanche... » Il était absurde de penser que nous allions en rester là. J'étais peut-être repue mais pas rassasiée. Je ne l'étais jamais avec lui... Au contraire, il réveillait sans cesse mon appétit érotique, comme personne d'autre ne le pouvait.

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyMer 14 Mai - 3:38

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Elle portait dans sa fragrance ce qu’il adulait le plus ; une confusion d’ivresse fauve et d’insurrection voluptueuse. Cette habileté à être plus que femme ; à devenir féline, bête de sens, créature érotique jusque dans sa plus profonde essence. Lui qui ne devenait plus qu’un mâle trivial lorsque carnes et souffles s’entremêlaient, avait découvert chez la madone plus qu’une muse sur qui se faire les crocs : elle était devenue l’écrin de sa passion. Jamais aucune femme n’avait pu combler cette fringale grouillant et jappant dans ses tripes comme une horde malfamée, jusqu’à ce qu’il rencontre ces gemmes de jade détrempées par l’orgie de mile éclats sybarites, jusqu’à ce qu’il en blasphème le moindre galbe, jusqu’à ce qu’il insuffle en elle un foutre plus corrosif que la rouille même. Sienne, il l’avait faite, nombre de fois depuis leur première œillade dans les jardins de la cité froide, et sienne, il la rêvait, à chaque fois qu’entre ses cuisses se prélassait une femelle à la gorge miaulant de fausses aubades. Elle était devenue, en aussi peu de temps qu’il ne faut à l’aurore pour renaître, l’astre de ses plus licencieuses pensées, et, lentement, comme un venin se répand, son obsession despotique. Même lorsqu’il était avec elle, même là, en elle, il souffrait de ne se savoir qu’ombre parmi les linéaments membrés qui venaient à son instar se décharger en elle sans une once de piété qu’il l’habitait. Il se savait être le seul à en vénérer les cambrures, le seul à la porter parfois égale aux déités, le seul à réellement chérir la moindre particule composant son être ; de la croupe au rachis, des épaules à la nuque, de son regard aux lèvres, de ses lèvres à son phonème, de son phonème à son âme. Dans un râle animal, il accueillit les stigmates qu’elle lui infligeait à son tour, balayant son rictus d’un lourd sourire au reflet dépravé, avant de rire comme l’on grogne en jugulant son verbe sous des syllabes enchevêtrées. « Rends-le moi au centuple s’il le faut. Je bois tes supplices comme un calice de jouvence. » Rien ne serait jamais pire que les châtiments de ses anciens propriétaires, et rien ne serait jamais meilleur que d’être la cire de ses tourments. S’il avait acquis une forte tolérance à la douleur, il semblait différencier ce schème en deux fleuves contigus : celui purpurin des cris et larmes, et celui saharien de la sueur et exaltations. Le premier était son perpétuel linceul, mais lorsque le second l’envahissait sous couvert d’ébats charnels, chaque blessure faisait éclore un zéphyr de jouissance à même sa gueule ouverte.

Et précisément. Les ergots de Zentha suppurant encore contre la chair de ses fesses que l’eau menthée fouettait à chaque roulis de reins, le Cerbère ne manqua pas d’aimanter ses souffles massifs aux soupirs de la sylphide comme il se sentait éraflé de toutes parts par la houle du plaisir. Délivrant dans d’ultimes bringuebalements ses plus féroces chaînes, il enserra dans ses mains la croupe qu’il molestait pour mieux en harmoniser l’angle sous ses sévices génésiques. Puis faisant violence à ses pulsions, il patienta de la sentir éclater avant de venir en elle dans une longue et lente contracture qui lui fit lever une paume pour l’accrocher brutalement au rebord des bains. Déportée par l’orgasme, sa voix s’était mue en une kyrielle d’échos graves ricochant çà et là sous les voûtes de pierre. Muscles saillis et veines exondées, il se laissa couler de peu contre le corps de la madone en enserrant mieux son rachis pour abreuver leurs dermes d’une étreinte harassée. A l’orée de son lobe, la madone gouaillait en lui arrachant un vague rire épuisé. « Si c’est le cas, je me ferai porter mourant plus souvent. » Détachant les bustes, ils se mirent à se dévisager dans un silence d’accalmie, et, comme rendu docile, il se laissait effleurer avant de froncer les sourcils et lutiner sa ride du lion. L’aveu susurré aurait dû lui arracher une satisfaction notoire, mais au contraire, le chasseur sembla renier le dévouement. « Tu ne le penses pas. » Il n’avait que trop enduré l’affection de Zentha pour son mari, aussi était-il dans son droit de douter au quadruple de la véracité émise. Mais en s’attardant contre les ridules féminines, il ne vit ni mensonge, ni fourberie, et il ne reconnaissait que trop bien lorsqu’elle usait de boniments. « Tu le penses », se ravisa-t-il derechef, une lueur magmatique fendant ses lazurites. Il se sentit plus épris encore. Et si la confession se lovait dans le reliquaire du meurtre, les deux amants se joignirent en une plus interminable étreinte au paroxysme de l’affection portée par deux êtres. Il ne se comportait que trop peu en sigisbée avec les femelles qu’il saillait, mais celle-ci adoucissait les angles de la gargouille comme l’eau de mer érodait les falaises. Lui embrassant les reliefs de sa pulpe charnue et lui caressant les lombes, il finit par se détacher et, par la même, se retirer d’elle.

« Un bien piètre scélérat, si tu veux mon avis. Qui, comme ses prédécesseurs, n’a réussi qu’à m’érafler la couenne. » Il eut une risette infatuée, mais le connaissant, elle pouvait modeler là une légèreté de propos proche du sarcasme. Il n’était pas de ces fot-en-culs qui se targuaient de leurs exactions ou faits d’armes. Il n’avait que trop occis au fil de son existence pour en retirer une quelconque gloire, seul l’acte en lui-même l’étanchait, le reste n’appartenait qu’a l'égrènement du Sablier ; tous tombaient, et il n’y avait rien à dire ou penser. Portant ses orbes contre ladite balafre, il parut méditer avant de revenir à lui, se laisser couler en arrière et emporter la vénus dans son sillon. « Tu devrais m’engager comme garde personnel. J’aurais fière allure dans une cuirasse, même si j’exècre ces foutues cottes de mailles. » Le sourire badin qu’il s’était jusqu’alors arraché se fendit d’un doute térébrant. Elle ne connaissait pour ainsi dire rien de son passé et il avait toujours fait en sorte de lui en soustraire les moindres arcanes. S’il commençait à lui avouer ses années dans les armées, il devrait assurément claveter son récit jusqu’à sa désertion et, de fait, sa captivité. Par orgueil et acrimonie, il s’interdisait de lui en soumettre les moindres bribes ; ne résulterait qu’apitoiement ou déception, il s’en était convaincu. « L’unique fois où j’en ai lesté mes épaules, elle sortait d’un cadavre encore tiède. Le brigand l’avait si mal entretenue que les mailles rouillées et distordues m’avaient esquintées les flancs jusqu’au sang. A quoi peut bien servir une putain de cotte si elle ne te blesse plus qu’elle ne protège, je te l’demande. » Il acheva son récit – non loin de la réalité – en plongeant dans l’eau pour ressortir aussitôt, trempe jusqu’au crin, passant une paluche dans sa tignasse lavée et sortant d’emblée en une cascade de flots. Ce n’était pas tellement en soi un mensonge sinon que l’une de ses premières péripéties en tant qu’homme d’arme, lorsqu’il ne sortait encore que de sa glèbe et qu’il ne connaissait comme arme que la coutelas à viande. Le brigand dont il s’expliquait n’était en réalité qu’un cadavre de soldat sur qui il s’était servi dans l’espoir d’améliorer ses chances de Première Chair.

« Je pourrais avaler un goret entier et sa marmaille avec. » Nu, il s’était emparé d’un linge blanc pour s’essuyer, avant d’en récupérer un second en voyant Zorael sortir à son tour. Le lui passant sur les épaules, il s’ancra contre elle, torse contre omoplates, en l’entourant de ses larges bras qui frictionnaient en douceur la peau humide. « Tu m’affames comme personne. Même mes traques sont moins fastidieuses. » Découvrant ses canines, il terminait de susurrer contre son oreille. « A part le gras de Dokan, tu aurais quelque chose à me proposer ? »

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Zentha Zorael

Succube nantie d'Ibenholt

Zentha Zorael
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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyLun 19 Mai - 1:28

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante

« Érafler » ? Le verbe m'arrachait un haussement de sourcil. Je n'aurais sans doute pas choisi ce mot-ci, mais soit, Dante ne se targuait jamais de ses exploits de toutes manières. Je ne savais pas si cela était par modestie ou si c'était parce qu'il avait vu et vécu tellement de choses horribles que pour lui, seule importait l'issue. Comme si tant qu'il était là, vivant, même amoché, rien d'autre n'avait besoin d'être évoqué. Après un moment à méditer, l'amant se laissait couler, m'emportant avec lui au travers des flots. « Tu devrais m’engager comme garde personnel. J’aurais fière allure dans une cuirasse, même si j’exècre ces foutues cottes de mailles. » En réponse, je laissais échapper un léger rire. C'était une idée, et je ne doutais absolument pas de ses capacités à me protéger mais plus personne ne pourrait jouir de mon corps sans passer sur le sien et cela risquait de poser quelques problèmes à ma soif de libertinage. « J'y songerai. » répliquais-je sans toutefois m'étendre, car c'était un tout autre  bout de sa remarque qui avait attiré mon attention. « Cela signifie que tu en as déjà porté ? Des cottes de mailles je veux dire... » questionnais-je, soudain intriguée.
Il se lançait alors dans le récit d'un cadavre encore tiède et je l'écoutais passionnément, imaginant sa silhouette svelte guindée dans une armure lui meurtrissant les chairs. Il devait avoir de l'allure là dedans, tout de même. Je fronçais légèrement les sourcils tandis qu'il plongeait sous l'eau mentholée avant de se diriger vers la sortie du bassin. Cela signifiait la fin de la discussion. J'avais envie d'en savoir plus, savoir comment il en était arrivé là, à piller un cadavre encore chaud, ou encore de quoi ou qui devait-il se protéger, mais je devinais par son éloignement qu'il jugeait s'être assez confié sur le sujet. On se ressemblait beaucoup là dessus, chacun ne s'épanchant que peu sur les plaies qui rongeaient ses entrailles. Aussi, n'insistais-je guère plus et ne tardais pas à le rejoindre, en me disant cependant que ceux qui me trouvaient mystérieuse n'avaient jamais dû rencontrer mon amant.

Prévenant, il venait coller son torse contre mon dos en me frictionnant doucement les épaules d'un linge. Sa proximité permettait aux effluves de menthe poivrée qui avaient imprégné sa peau, de venir me chatouiller les narines, et je me laissais aller tout contre lui, emplie d'une sérénité telle que l'on ne pouvait éprouver qu'après une bonne séance de sexe. « Tu m’affames comme personne. Même mes traques sont moins fastidieuses. » Ses paroles me tiraient un sourire goguenard. « Je prends ça pour un compliment. » lui soufflais-je, amusée. Lui aussi réveillait toutes sortes d'appétits en moi et bien que celui de la chair primait toujours sur celui de l'estomac, je devais avouer que là, je n'étais pas contre l'idée de grignoter un bout de gras moi aussi. « Vu comme tu m'as remplie le con... Je peux bien, à mon tour, te proposer de quoi te remplir la panse. » lançais-je, rieuse, en m'arrachant doucement à son étreinte. C'était même là, la moindre des choses.

Prenant soin de bien rouler des hanches, je guidais l'amant jusqu'aux cuisines où je savais qu'il restait quelques victuailles datant du soir même, de quoi nous redonner des forces pour le reste de la nuit.  La pièce était presque plongée dans la pénombre, seuls un chandelier et le feu mourant de  l'âtre venaient rogner l'obscurité. « Installe-toi » annonçais-je en désignant de la main la grande table de bois ouvragé sur laquelle reposait une corbeille dégueulant de fruits de toutes sortes. « Faisan sauce aux framboises, je suppose que ça t'ira ? »
Sans même attendre la réponse, je me dirigeais vers la marmite qui était restée au chaud dans la cheminée et en remplissais deux assiettes. « J'espère qu'il n'est pas trop cuit... » reprenais-je en déposant les plats sur la table. « Mais, vu que je me refuse à prendre des esclaves, la cuisinière que je paie -bien trop cher d'ailleurs si tu veux mon avis- ne vient que quelques heures par jour. Alors quand elle s'en va, elle me laisse toujours la marmite sur le feu, pour que le plat reste un minimum chaud. Bien pratique… Surtout quand mon amant s'invite à dîner au beau milieu de la nuit. N'est-ce pas ? » Le sourire moqueur, je passais la main dans sa tignasse lorsque je passais derrière lui. Je ne pouvais pas m'empêcher le toucher, comme sans cesse attirée par ce besoin tactile, charnel. C'en était viscéral.
Je m'affairais un peu partout, déposant tour à tour devant l'amant un panier rempli de pâtisseries au miel, du vin d'Agathée et des tranches de pain, avant de finalement venir prendre place autour de la table.  La chaise tournée vers Dante, je levais doucement les jambes que je venais allonger sur les siennes, chevilles croisées. Cette position réveillait les délicieuses brûlures de mon fessier tuméfié et je ne pouvais m'empêcher de sourire en pensant aux balafres que mes ongles avaient laissé sur le sien.

« Tu sais que j'ai le croupion en feu à cause de toi ? » demandais-je, en buvant une gorgée de vin. Bien sûr qu'il le savait, j'étais même sûre que cela lui faisait plaisir quelque part car, à chaque fois que j'allais m'asseoir dans les jours prochains, la douleur me rappellerait cette nuit et ses mains fessant ma croupe. Comme si je pouvais oublier... L'oublier.
Grignotant plus que je ne mangeais réellement, je laissais mon regard s'épancher sur le cabot affamé, perdue dans mes pensées. Après un long moment passé à mordiller les lèvres entre les canines, je me décidais enfin à rompre le silence environnant. « Pourquoi ne me dis-tu jamais rien sur toi ? » demandais-je, doucement. « Je te laisse entrer chez moi, venir sur moi, dans mes draps, en moi... Je t'offre même de quoi becter et pourtant, je ne sais quasiment rien de toi. Tu ne trouves pas ça un peu fou ? » Ca l'était.  « Moi, je trouve ça fou. » Oui, je trouvais ça complètement imprudent de ma part et pourtant, je ne pouvais me soustraire à ce besoin de lui. Et j'aurais aimé savoir d'où cela venait, qu'est-ce qui faisait de lui cet être si irrésistiblement attractif ? J'étais sûre que la réponse ne pouvait se trouver que dans son passé. « Tu crois que ce sont ces balafres qui nous bouffent les entrailles qui nous attirent inéluctablement l'un vers l'autre ? » L'on dit souvent que la souffrance rapproche, et il n'y avait pas besoin d'être fils du Levant pour deviner que nous étions tous deux des écorchés de la vie.

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Dante Firebeard

Cerbère des Bas-Fonds

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyDim 25 Mai - 2:35

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CETTE IMMENSE NUIT SEMBLABLE AU VIEUX CHAOS.

zentha & dante
Un festin régalien, voici ce à quoi il eut droit. Il savait pourtant que l’agape n’était rien en comparaison à ce que cette résidence pouvait cuber comme ripaille, mais l’indigent rejeton griffant contre les parois de son estomac ne pouvait faire autrement qu’écarquiller les rétines et mirer ces galbes épicés. La faim, tenace et opiniâtre, érodait véritablement son épigastre de ronrons féroces qui ne furent que d’autant plus irrécusables au regard des plats qui s’ajoutaient. Acquiesçant du chef pour toute réponse, il prit couverts et assaillit avec gloutonnerie les mets disposés en plantant dans les chairs et conglomérats ses excroissances d’acier comme il l’eut fait en jouant de ses lames dans quelque corps moite. Son appétit était celui d’une bête prête à enfoncer ses crocs dans la moindre jugulaire adverse qui se serait pris au risque de venir flâner du museau dans sa gamelle. Pourtant, son attitude discordait avec toute physionomie de gueux que l’on aurait racolé dans les sordides venelles ibenholtoises et que l’on aurait fichu sur cet exquis banquet pour en observer les moindres singularités comportementales. De basse extraction, la vie s’était néanmoins occupée d’éduquer les rêches saillies du molosse qui ne devenait plus en cet opulent écrin qu’un homme affamé. Nul béotien ne se tenait là comme l’aurait fait un goret abêti, écumes dégoulinantes, succions émétiques du palais et éructations tourbeuses pour seul oriflamme gastronomique. Sans toutefois prendre la peine d'exhiber les foutues simagrées que tout un chacun adoptait dans cette caste embourgeoisée, Firebeard se sustentait comme l’eut fait tout maître de cette maisonnée après une longue journée de labeur. L’armée avait eu de bon son accointance avec la souche des gradés et, par gradés, l’ont entendait des chevaliers au moins décrassés de leur exérèse miséreuse par de longues années d’apprentissage et cette méritocratie d’adoubement. Sur un tout autre degré, avoir été le capital de quelques maîtres esclavagistes lui avait procuré, de rares fois, un biotope raffiné duquel il s’était instruit. Il mastiquait encore lorsqu’il eut un bref éclat à déverser quant à sa présence en ces parages démunis de cuisinière. « J'te pensais plus riche de domestiques. Une femme seule dans un si grand logis, ça doit bien supporter quelques bras supplémentaires. » Il prenait tout juste conscience de l’état des lieux. Ses visites ici ne s’élaboraient qu’à la tombée de la nuit, lorsque, pensait-il jusqu’alors, toutes les petites gens de la demeure s’en allaient du palace comme lérots en breuil. Les fins doigts de son amante jaspant son crin d’une caresse clandestine lui arrachèrent une lourde inhalation. Si elle invoquait la communion de leurs carnes à toute occasion, le belliciste n’ergotait jamais en la question d’un tel besoin, lui-même calice d’une étanche carence qu’elle semblait être seule et unique à totalement pouvoir gorger. Amalgamant sucre et sel dans son écuellée, il fit passer l’ensemble en un long flot de vin qui suivit l’imbibition du gosier de la madone.

Il sentit alors les fines gambettes venir prendre acquis du piédestal de ses cuisses, s’obligeant à couler rachis contre le soutènement de son siège en délivrant une patte tout contre la carne nue, et retenant l’autre contre la rotondité de son verre semi-plein. Il avait revêtu ses braies de laine noire sans s’encombrer de sa ceinture et avait glissé sur ses épaules sa chemise en toile de lin. Pieds nus comme faquin, son organisme suait encore de la longue immersion en eaux brûlantes qui avait précédé leur conciliabule. Repu, il se contentait de pourchasser des vents contraires sur le long fil d’une jambe, ses phalanges rêches allant et venant avec méditation, tandis qu’un coude siégeait au repos, faisant flâner sa coupe parfumée sous un museau qui ne daignait plus s’abreuver. Contre son palais joutaient encore les arômes dévorés mais il ne se contentait plus que de l’engloutir, Elle, de son regard pyrétique. Le silence ne troublait guère la fresque, mieux encore, il bonifiait chaque seconde qui s’écoulait, les berçant dans une torpeur qu’il aurait préférée éternelle, plutôt qu’annihilée par les interrogations de Zentha. Il inclina doucement son crin par quelque fausse perplexité, prêt à semer dissension dans les pensées de la sylphide en narguant son derme de plus lourdes et licencieuses chatteries, mais aussitôt interrompu par l’avancée sémillante du verbe féminin. Il ne put soutenir les gemmes de la vestale qui colportait une bien étrange vérité, laissant ses orbes traînasser avec langueur sur la chair qu’il effleurait. « Moi non. » Son phonème grave s’était évidé avec asthénie, comme si ce mensonge lapidait sa trachée de verreries fracassées. Évidemment. Évidemment que tout ceci était parangon d’anomalie pour qui se serait croché aux détails les plus infimes, mais pour lui, ces questionnements n’avaient pas lieu d’être. Par crainte sourde de voir les réponses briser en éclats le peu qu’ils avaient pu bâtir, ou par obstination démente de ne se consacrer qu’au moment présent. Il fuyait cet instant depuis trop longtemps déjà, et puisqu’il se présentait enfin dans une telle nitescence orale, nul choix ne lui était plus donné que d’accepter enfin le blanc-seing. « Comme des chacals attirés par l’odeur du sang ? » Il eut un fade sourire brimbalé d’acrimonie, mais nullement contre elle. Contre, peut-être, lesdites balafres qui s’étaient logées en leurs essences. L’image était crue, funeste, mais n’étaient-ils pas que des gypaètes s’entre-dévorant dans des rixes érotiques ? « Je ne sais rien de toi non plus et ça ne m’empêche pas… » …de t’aimer, aurait dit un crétin de mirliflore. Les syllabes ne manquèrent toutefois pas de mordre ses gencives sans pour autant transpercer la herse de ses lippes. « …d’être là. » Il n’était pas godelureau à gîter auprès de ses femelles après que l’acte ait été réalisé, pis encore, il façonnait ses saillies avec autant d’impersonnalité que d’animalité. Et comme les chiens pissaient, il ne se retournait jamais après avoir marqué son territoire. Là était l’immense creuset séparant la nantie Zorael de ses autres conquêtes ; il restait auprès d’elle comme l’eut fait un époux, s’abandonnant à la chimère des songes qui lui faisait croire en une liaison apyre et géminée que rien ni personne ne pouvait démembrer. Pas même le réel mari. Le tout s’estompait néanmoins, dès qu’il franchissait le seuil de cette maison et qu’il retournait piétiner fange et sillonner royaumes. « Je crois que ce que j’aurais à te dire t’arracherait à moi. » Il continuait de marbrer les guiboles de son épaisse dextre, laissant ses calots vagabonder sur le kaolin de sa favorite. « Ce sont des choses dont je n’ai pas envie de te parler. Ce mystère qu’on garde me convient, pourquoi faudrait-il qu’on abrase nos écorces ? » Son index marquait un long tracé comme l’eut fait une lamelle pour disséquer. « Ça nous humilierait. Ces confidences que les êtres se font sont des conneries. Ça ne leur sert qu’à se rassurer. Savoir que l’autre se traîne aussi des lambeaux c’est nourrir sa mesquinerie. C’est se dire qu’il y a pire, ou au moins égal. Des foutaises d’hypocrites. Si je dois un jour te parler d’où je viens et ce que j’ai fait, je te le dirai, mais pas là, pas comme ça, pas parce qu’il le faut et encore moins pour te rassurer. » Nulle hargne dans son timbre. Dante broyait les mots comme il combattait ; son tact égal à sa miséricorde. « Tout comme viendra le jour où tu me parleras de toi, de ce qui gronde en ton sein et de la genèse de tes marques. » Il eut un regard vers la nuque de la nymphe, ecchymosée de stigmates trop encloués à la carnation pour être tout à fait récents. Il avait reconnu dès leurs premières fornications les traces laissées par le torrent d’une maltraitance, et s’il avait d’abord pensé à de possibles sévices octroyés par Dokan, son opinion s’était vite désagrégée en comprenant par intermédiaire tout le caractère docile et épris dudit homme. La toile restait sibylline, opaque d’arcanes qui ne lui tiraient ni curiosité ni intérêt. « Laissons nos passés là où ils sont, tu veux. Je préfère entrevoir l’avenir. Et l’entrevoir avec toi. »

Il hissa enfin son attention sur l’effigie de Zentha, s’accordant la première accalmie depuis le début de son soliloque. Cette proclamation n’était guère plus qu’un truisme maintes fois édicté par le Cerbère, lui qui ne cessait de la claironner sienne et à nul autre. Mais il semblait, par ce biais, assainir sa possessivité de tyran en une estime plus profonde encore qu’une simple vénération sybaritique. L’imaginer être à lui, et à lui seul, n’était pas un caprice de godelureau transi, puisque son horizon maculé d’un frimas glacial s’éclairait enfin d’un séide halo : il se souhaitait compagnon et non plus amant. Et si la stalle n’avait pas déjà été prise, sûrement aurait-il déjà inféodé la main de la madone à la sienne pour quelques épousailles clandestines. Il décrocha son attention, but une lampée pour arroser le fond de sa gorge puis reposa le cristal évidé. « J’ai une faveur à te demander. » Massant le galbe des jarrets, il tempéra le huis-clos d’un soudain mutisme. Puis, enfin, il ramena ses globes contre les billes de la tanagra. « J’aimerais venir avec toi, la prochaine fois que tu te rendras à Sade. A dire vrai, le plus tôt serait le mieux. Je sais que ce n’est pas vraiment dans le rayon de tes itinéraires, mais j’ai besoin, disons… d’un alibi. Et d’une aide matérielle. » Pour ne pas dire financière. Il arqua sourcil, interrogeant du regard. « J’ai des gens à voir. Des démons à exorciser. Pour me libérer de certaines choses et me permettre… » Un ricanement sec embua ses propos et ses épaules firent un léger bond las. « Me permettre de t’expliquer mes annales sans instinctivement chercher à fuir. » Il fit une pression des paumes comme pour l’inciter à lui concéder cette corvée. « Tu pourras toujours prétendre m’avoir engagé comme escorte. Je saurai me faire discret. »

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MessageSujet: Re: Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha)   Cette immense nuit semblable au vieux chaos. (zentha) EmptyLun 26 Mai - 1:42

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« Comme des chacals attirés par l’odeur du sang ? » La comparaison était, comme toujours, si bien choisie. Nombreux devaient être ceux qui me voyaient comme un chacal moi, la bourgeoise sans scrupules prête à tout pour s'enrichir et que dire de lui, le chasseur de primes expérimenté ? Alors forcément, je trouvais les mots sortis de la bouche de l'amant des plus appropriés et cela me donnait envie de sourire. Je ne pensais pas que c'était une coïncidence, bien au contraire. Sous ses airs bourrus de sale cabot mal dressé, Dante n'était rien de tout ça, et il savait même manier le verbe comme personne. « Je ne sais rien de toi non plus et ça ne m’empêche pas… » Je prenais une nouvelle gorgée de vin, avant de hausser les sourcils, dans l'expectative. « …d’être là. » Mes lèvres s'étiraient. Je comprenais ce qu'il voulait dire par là car oui, j'avais beau clamer que je ne connaissais rien de lui, c'était en partie faux. Je devinais souvent les mots dans ses silences, je savais qu'il aimait être en moi et me dominer lors de nos ébats, je savais aussi que ça lui grignotait les boyaux de me savoir touchée par un autre et plus que tout, je savais lire entre les lignes de ce qu'il disait. Il avait beau aller se vider au creux d'autres reins que les miens, aucune de celles qui lui ouvraient leurs cuisses n'avaient le loisir de partager les moments d'intimité auxquels moi j'avais droit. Si je n' étais pas réellement jalouse et que cela ne me dérangeait pas excessivement qu'il en goûte d'autres, je devais avouer que je vivrais néanmoins très mal d'apprendre qu'il dormait, câlinait, ou même faisait ripaille avec d'autres que moi. Cela rendait notre relation spéciale et j'aimais penser qu'elle l'était véritablement.
« Sous-entendrais-tu que je suis aussi dangereuse qu'un homme ? »  demandais-je, le sourire railleur. C'était ça le point de départ de la discussion... Ne rien savoir sur lui et le laisser pénétrer ma maison aussi vite que mon entre-cuisses faisait de moi une femme imprudente jouant avec sa sécurité alors que pour un homme, ce n'était pas pareil, même si je le déplorais. Mais l'amant contournait l'obstacle, comme toujours. « Je crois que ce que j’aurais à te dire t’arracherait à moi. » lâchait-il finalement en continuant de dessiner des formes invisibles sur le derme de mes gambettes. Je cessais alors de rire, ou même de sourire, me prenant la réalité en pleine face. J'imaginais que son passé devait être bien effroyable s'il pensait telle chose, et il confirmait, parlant soudain d'humiliation. Je l'écoutais, me demandant si je pouvais, un jour, arriver à panser ses blessures ou l'apaiser, ne serait-ce qu'un peu, mais je n'avais pas la réponse. Peut-être était-il encore plus esquinté que je ne le pensais et qu'il avait raison, que mieux valait garder ce mystère. Cela était valable pour lui comme pour moi, car il semblait évident qu'il ne voulait pas être le seul à faire des confidences.
Son regard se posait sur la cicatrice qui courait le long de ma nuque et pour la première fois depuis ce huis-clos je baissais les yeux, les pensées hantées par un passé porté comme un fardeau bien trop lourd pour mes frêles épaules. N'aimant guère montrer signe de faiblesse, je relevais brusquement la tête comme si ce geste permettait de chasser ces sombres souvenirs loin de ma tête. « Laissons nos passés là où ils sont, tu veux. Je préfère entrevoir l’avenir. Et l’entrevoir avec toi. »
L'avenir, avec lui. La proposition était prometteuse et me faisait oublier l'espace d'un instant que j'avais un mari qui m'attendait sagement à l'étage, au fond de mes draps défaits. J'attrapais mon verre, et le levais à l'attention de l'amant. « A l'avenir. Notre avenir. » En commun. Oui, j'y croyais. Et je buvais une gorgée.

« J’ai une faveur à te demander. » lâchait-il sans préambule en me massant le pli poplité. « Une autre, déjà ? » Oui, je venais de lui offrir à dîner, c'était aussi une forme de faveur, en plus de lui offrir mes faveurs sexuelles et il voulait encore quelque chose d'autre...
Dante restait silencieux un moment et alors que je m'interrogeais sur ce qu'il avait à me demander d'aussi sérieux, il m'expliquait vouloir se rendre à Sade en ma compagnie.  A l'évocation de l'alibi, je fronçais légèrement les sourcils. L'aide pécuniaire n'était en aucun cas un soucis, mais un alibi, c'était différent. Sade c'était chez moi, et s'il ne me donnait guère plus de précisions, je ne pouvais accéder à sa requête. Pure précaution personnelle. Le sourcil arqué, son regard se faisait interrogateur et je me sentais obligée de le rassurer, au moins en partie. « Pour l'aide matérielle, cela ne semble pas poser de problème. » répondais-je doucement, l'invitant par là même à poursuivre. Il m'expliquait alors avoir des démons à exorciser et j'inclinais la tête en signe d'acquiescement. Je ne pouvais que le comprendre repensant à ce père maltraitant, véritable démon, que j'avais moi-même exorcisé à coup de poison.

Gardant le silence un petit moment, je reprenais une gorgée de vin en laissant le liquide me réchauffer la gorge avant de prendre une grande inspiration. Il n'avait pas manqué de préciser qu'il voulait voyager le plus tôt possible et je savais très bien ce que cela impliquait. « Dokan repart demain. » annonçais-je en plongeant mes iris émeraudes dans celles acier. « Si tu veux partir le plus tôt possible, c'est là la meilleure proposition que je puisse te faire. Bien entendu, cela signifie qu'il sera du voyage... » Et donc qu'il allait devoir supporter de me voir, pendant plusieurs jours, jouer les épouses modèles. « Il voulait que je l'accompagne, j'ai refusé, prétextant avoir des affaires à régler mais ... Si mes affaires en question veulent embarquer pour Sade, il est évident que je me dois de les suivre. » ajoutais-je, l'oeil complice.

Je retirais délicatement mes jambes de ses cuisses, et je ne tardais pas à me lever pour venir le chevaucher, le dos coincé contre les bords de la table et les mains posées à plat sur son torse dénudé. Si nous partions pour Sade dès le lendemain, cela allait être bien compliqué de nous voir durant les jours prochains avec Dokan dans les parages. Aussi, mon appétit charnel ne s'était pas fait prié pour se réveiller, plus affamé que jamais. «  Bien sûr, reprenais-je alors en déposant quelques baisers savoureux au creux de son cou, si cela ne te sied guère, je peux prévoir un itinéraire pour dans quelques semaines. Cela serait peut-être plus pratique parce que... Si toi tu sais te faire discret, ce n'est pas mon cas, j'aime bien trop quand tu me fais crier comme une chienne aux abois. » C'était plus pratique oui, mais je doutais que Dante soit d'accord. Il n'était pas du genre à reporter les échéances.
Laissant ma langue courir le long de son lobe, je venais plaquer mes lèvres tout contre son oreille. « Il te suffit de décider et après tu pourras me montrer comment tu joues la garde rapprochée. » murmurais-je, d'une voix érotique. L'heure du deuxième round avait sonné, d'autant que nous n'avions jamais honoré la cuisine.

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