Helen est née il y a cent trente et un ans lors du mois de Juin à Ibenholt dans une famille d’Elfe Nordique. Son enfance fut comme celle des autres enfants de son espèce, jusqu’au jour où elle fit une chute quasi mortel. N’étant pas immortelle comme ses cousins du austraux et succombant aux maladies, elle fut plongée dans un profond coma qui dura plusieurs années. Des longues années durant lesquels sa famille baignait dans la plus grande des tristesses, se demandant si leur petite protégée allait se réveiller un jour.

Durant son long sommeil, une des choses les plus inattendues se produit : en effet, la déesse Nordique Catharis, déesse vers laquelle se sont tournés tous les elfes Nordiques après leur trahison leur de la Guerre des Dieux envers leur créatrice Xyhmis, vient lui parler dans son inconscient. KLa déesse lui proposa un marché. Mais quel marché me direz-vous ? Celui de la réveiller, de lui rendre pleine possession de ses moyens si cette dernière se voue à son culte. Comprenez par là qu’elle se devait de devenir prêtresse de Catharis. Comprenant que c’était sûrement le seul moyen de retour auprès des siens, Helen dit oui sans hésiter.

Acceptant ce marché, la jeune fille fût également dotée d'un don de double vue, pouvant prédire et analyser les événements futurs. Ce cadeau, que l’on pourrait qualifier d’empoisonné, n’était pas gratuit et il fallait en payer le prix. Un prix fort élevé, car la première vision qu’elle se vit offrir par Catharis était celle de la mort de ses parents. La jeune Elfe savait tout à fait qu’une vision ne pouvait être changée, du moins, pas celle que lui offre la déesse Nordique. Elle n’eut d’autre choix que d’accepter et d’affronter la réalité. Brisée, elle se refugia dans la mysticité pour ne pas succomber au chagrin de cette perte. Elle devient depuis cet incident beaucoup plus renfermée, mais également réfléchie. L’elfe comprit alors que ce nouveau don devait être utilisé à bon escient et qu’entre les mains d’un être peu orthodoxe, il pouvait semer la discorde et le chaos.

Helen commença à prédire l’avenir de certains voisins, amis et la particularité et l’exactitude de ce qu’elle révélait arriva aux oreilles du roi. Après s’être concerté avec lui et sa femme, elle se vit attribuer un tout nouveau grade, celui d’oracle du Roi Kalanar tout en étant prêtresse de Catharis. Cette fonction lui permit de côtoyer les plus grands, notamment la main du roi, Hulgard Ebonhand. Malgré ses dons, Helen n’a jamais pressenti ce que préparait l’individu et le décrirait, à l'époque, comme  un personnage paisible et de bons conseils. Son rôle exercé à merveille, elle profita de la vie de château, bien qu’elle ne puisse s’empêcher de ressentir un profond sentiment d’injustice dans le règne de Kalanar. Même si ce dernier était également un Elfe Nordique, Helen ne comprenait pas pourquoi malgré la famine qui ravageait le royaume, il  continuait d’organiser de somptueux bals. Elle ne s’autorisait bien entendu pas à faire de remarques, mais Kalanar n’avait clairement pas l’étoffe d’un roi et lors des quelques conseils qu’il organisait, on pouvait aisément apercevoir qu’il ne s’intéressait pas aux problèmes du royaume. Helen ferma les yeux sur cette situation car ce n’était pas de son ressort. Elle ne devait que prédire ce que l’avenir leur réservait et rester au service de Catharis.  

Quelques heures avant l’attaque des Usurpateurs, Helen eut une vision. Elle ne pouvait clairement expliquer ce qu’elle voyait, mais un sentiment de précipitation ainsi que de peur l’avait parcouru. Aujourd’hui encore elle s’en souvient. N’arrivant pas à s’endormir cette nuit-là, elle se mit à l’idée qu’il fallait peut être prévenir le roi qu’elle sentait un danger approcher. C’était l’une des premières fois que sa vision était troublée et qu’elle ne parvenait pas réellement à discerner le réel du rêve. Elle n’avait même pas eu le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire à sa majesté, qu’elle comprit ce qui se passait. Hulgard Ebonhand, main du roi qu’elle avait fréquemment côtoyé,  et  Jorkell Ravncrone prenaient d'assaut la ville d'Ibenholt en pleine nuit.  On appela cette nuit la Nuit des Larmes et un quasi génocide fut perpétré. De nombreux Elfes furent tués, que ce soit des gardes ou des civils. Ne pouvait rien faire, Helen essaya d’élaborer un plan dans le but de sauver les siens, mais en tant que femme, elle n’avait pas de grands moyens à sa disposition. Elle cacha quelques mères et leur enfants qui étaient venus chercher de l’aide car il l’a savait protégée. En effet, tout en étant une Elfe, elle se retrouve être prêtresse de Catharis, qui  est la créatrice des Hommes, ce qui fait qu’aucun des soldats des Usurpateurs ne pouvait l’atteindre. Restant cachée plusieurs heures, elle ne sorti qu’un peu avant minuit et c’est à sa grande surprise qu’elle vit un échafaud dressé. L’échafaud où Kalanar sera exécuté publiquement devant les armées triomphantes de Jorkell et d'Hulgard peu après en signe de victoire. Elle se souvint avoir croisé le regard de Hulgard ce soir là. Le dégoût et la haine pouvait se lire sur le visage d'Helen. Elle resta  et assista à l’exécution de son roi Kalanar. Cette nuit restera la pire qu’Helen aura connu jusqu’ici. Son peuple avait été décimé sans pitié. Des femmes et des enfants qui n’avaient rien fait. L’Elfe avait entendu que la femme de Kalanar avait réussi à s’enfuir mais c’est tout de même Hulgard qui était au pouvoir désormais et à la tête d’Ibenholt.

Après la chute du roi, Helen resta à Ibenholt car elle ne savait pas vraiment où aller. Rester dans cet endroit où tellement des siens ont péris n’était pas une chose facile à faire mais elle voulait au moins réconforter ceux qui avaient survécu en leur prédisant ce que l’avenir leur réservait,  s’ils étaient prêts à l’entendre.  Pendant longtemps Helen s’en voulu car ses visions n’avaient pas réussi à empêcher une telle catastrophe et, son peuple  décimé, il était tout à fait normal que la jeune femme ait cultivé une profonde haine contre les Usurpateurs. Elle se promit de venger tous ceux qui avaient péris, d’une façon ou d’une autre bien qu’elle n’avait pas encore de plan établi. Fine tacticienne qu’elle était, elle savait qu’il fallait du temps pour trouver le bon moyen de venger son peuple. C’est pourquoi elle préfère rester loin de la sphère politique d’Ibenholt pour l’instant, et préfère préparer ses plans en toute discrétion. Elle a conscience que grâce à son don elle peut avoir une longueur d’avance sur chacun de ses concurrents mais elle savait qu’il fallait rester prudent car elle ne connaissait rien à la guerre ni à la vengeance... Elle devient depuis beaucoup plus méfiante envers les humains car ces derniers avaient acceptés le règne des Usurpateurs sans trop de manifestations, les laissant tuer le roi Kalanar et de nombreux elfes nordiques innocents. Peu de temps après, le roi Hulgard fut tué et c’est Jorkell qui prit le pouvoir. Etant donné que les deux étaient fautifs des nombreuses morts des Elfes nordiques, Helen senti qu’elle avait toujours le devoir d’accomplir une tâche, une tâche que Catharis aurait aimé la voir accomplir : venger les siens.

L’elfe restera longtemps réfugiée dans un réconfort céleste auprès de la déesse Nordique, jusqu’à ce qu’elle comprenne que la seule façon pour son peuple de renaître de ses cendres était tout d'abord de s'unir et trouver un allié. Elle ne sait pas vraiment vers qui elle pourrait se tourner mais ses cousins du austraux restent la plus forte possibilité. Elle souhaite désormais revoir son peuple uni à nouveau et apparaît comme étant l’une des représentantes indirecte des Elfes Nordiques. Oui, car c’est la seule aujourd’hui qui ose affirmer son appartenance et n’a pas peur des représailles du haut de son statut. De plus,  en tant que semi mortelle, son apparence ne laisse pas deviner ses origines, ce qui la rend d’autant plus redoutable. Helene devait beaucoup réfléchir sur chacun de ses futurs actes. Quand elle était petite, sa notion de la vengeance était aussi simple que les jolies formules dont on l’a déguisé au catéchisme. Ces petits préceptes moraux bien tournés du genre : « Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse » ou « On ne répare pas une injustice par une autre ». Mais de toute façon on ne peut pas réparer une injustice par une autre, parce qu'elles ne se valent jamais. Lorsqu'on a été victime d'une terrible injustice, il n'y a que deux solutions pour trouver un réel apaisement : pardonner sans réserve ou se venger par tous les moyens.
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