Exhalaisons humides aux langueurs tièdes, fumet tenace de bois brûlé, ombres alambiquées s'étirant sur la neige agonisante. Ibenholt est en émoi. Cité effervescente se ceignant de soieries purpurines liserées d'or et frangées d'argent, les draperies de violet et d'incarnat conjugués dévalant les remparts pendant que se livrent bataille le chatoiement des broderies adamantines du lion des neiges et ceux, obsidienne, de la corneille usurpatrice. Sur les lippes mutines se glisse la rumeur alors que les langues claquent dans leur palais carné. On dit que le fils du pelletier a reçu la missive d'or cachetée. On dit que la femme du chambellan a posé ses doigts sur l'invitation parcheminée. On dit qu'un cagou a maraudé celle du portier, que celui-ci, à la pointe de sa colère, a menacé la Garde s'il n'en recevait une autre avant d'être envoyé au pilori, s'y rafraîchir les ardeurs. Dans la forêt de mats du port d'Ibenholt affluent les cargaisons de vin de Myr et d'Agathée, pendant que mouillent sur les quais les âmes éperdues d'ivresses et de festivités, les mioches aux mains tendues et les dompteuses de volupté qui offrent leur chaleur en échange d'une monnaie de misère, pendant que Mercantes font monter les enchères. La Grande Mascarade, simulacre de bonheur, pantomime de luxe outrecuidant qui saoulent les gueux d'une richesse aussi simulée qu'éphémère, promesse déjà trépassée d'une ascension sociale qui fut avortée avant même d'avoir germé. Derrière ses miradors au manteau de minuit, l'Usurpateur peaufine le leurre qu'il servira comme banquet aux affamés avant de tisser de ses doigts agiles la toile de traquenard qu'il tendra aux nobles, eux aussi si facilement envoûtés par cet opium qu'on appelle décadence. La Grande Mascarade, fête de la démesure, n'est qu'une politique de plus, une illusoire célébration qui masque la partie d'échecs livrée dans les coulisses et la prééminence des pièces noires qui envahissent une à une les cases vacantes. Nobles seront comme rois dans le palais du stupre, bourgeois seront prisonniers d'une tour à l'ivoire rutilant, chevaliers joueront aux cavaliers juchés sur une monture de démesure et roturiers, élus par les rares invitations qui courent les rues, joueront aux pions pendant que Jorkell fera d'eux tous des fous, bouffons dévorés par l'artifice et les exhalaisons enivrantes du faste. La Fête renaissante du printemps éprend Ibenholt, serez-vous de la partie ?

Les festivités de la Grande Mascarade sont officiellement lancées ! Le paroxysme de tous les préparatifs arrive enfin et la fête s'invite à Ibenholt pour une journée célébrant le printemps. Nous vous prions de respecter au maximum les consignes édictées dans les sujets communs et veillez, s'il vous plaît, ne pas trop vous étaler dans vos réponses, histoire de ne pas ralentir la tenue de l'événement.

N'oubliez pas que la Mascarade sur le parvis de Jernvugge se déroule du lever du soleil au lendemain suivant. Le Grand Bal, quant à lui, n'a lieu qu'à la tombée de la nuit. Si vous participez aux deux événements, merci de tenir compte des événements de la journée vécus par votre personnage dans vos réponses lors du Grand Bal.

Si vous avez la moindre question, adressez-vous aux administrateurs qui se feront un plaisir de vous répondre. Que la fête commence !   

Lien vers la Mascarade
Lien vers le Grand Bal