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 Le Grand Bal

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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ARRIVÉE : 24/11/2013
MURMURES : 1919



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyLun 12 Mai - 4:20

Fiche © Quantum Mechanics
sylarne clanfell
le grand bal
T
out s'épanchait en elle en volutes fuligineuses, immarcescibles fleurs dipsomaniaques qui s'épanouissaient sous la nivéale carnation d'une érubescence croissante. Et si certains vautours s'étaient déjà détournés de l'improbable conciliabule, d'autres nécrophages se repaissaient à même l'insolite apostrophe d'une reine envers un ignoré populacier. Si d'ordinaire la férale souveraine n'aurait pensé à aborder un inconnu sans raison pratique, l'empire de son avinée encéphale n'en était pas moins plus hégémonique que toute considération pragmatique et elle appréciait les friselis courroucés dont elle était désormais la source. Vénerie constante, la cour n'était que jeu dans lequel elle s'épanouissait d'ordinaire, y excellant comme prédateur émérite, mais se lassant invariablement des mêmes proies, des mêmes appâts et des mêmes prises, se faisant vétuste chasseuse ennuyée par une si redondante mascarade. Engoncée dans la valse des duperies qui crachaient leur ressac chronique d'intrigants nacres sans visages, elle n'en était pas moins émancipée de leur carcan oppressant, se gardant bien de jouer l'impostrice dans un monde pastiche. Ainsi quand le rhapsode fit claquer cette langue mielleuse qu'il nommait d'argent, elle ne put qu'esquisser un sourire amusé, lui faisant boire ses propres chenues jactances. « Épargnez-moi vos melliflues aménités, Langue d'Argent, même vos plus guillerettes mélodies ne parviendraient à me rendre ce mariage supportable. » Toutes les vénustes distractions qu'on aurait pu lui servir pour la plonger dans une antalgique amnésie ne sauraient lui rendre un gramme de la rare félicité qui se chevillait à elle autrefois. Il lui semblait alors que tous les masques tournaient vers elle leur orbites creuses et leur bouches vides, simiesques effigies qui lui jouaient une dantesque vaudeville destinée à la plonger dans la démence la plus complète. Un doigt lilial s'était machinalement amarré au quai cristallin du sébile alors que ses léonines prunelles se moiraient dans la vacuité du gobelet, appuyant tacitement les subséquentes paroles du trouvère. Fardant ses lippes d'un sourire leste et vrillé d'amertume, elle reposa le malachite de ses orbes sur le visage séraphique du virtuose. « Il y a longtemps que le vin ne me sustente plus et alors qu'on le croirait capable d'engourdir les plus sombres géhennes, il ne fait, au contraire, que les exacerber. Comme l'huile qu'on jette sur le feu, il attise les plus atrabilaires brasiers... » Une fugace ombre ceignit son visage opalin des clairs-obscurs d'une mélancolie qui dévorait sa médullaire placidité avant d'être avalée par la lucifère étreinte des lustres et candélabres. Elle ne voulait ni de la libation proposée ni de la sollicitude du quidam à qui elle adressait ces saturniennes imprécations, mais elle n'ignorait pas que le plus indigent des anonymes pouvait se faire variable dans une équation qui n'échappait pas à l'insaisissable entropie d'une fatalité dont les lois demeuraient inconnues. Son faciès de marbre s'ébranla, un résigné sourire marquant ses traits d'une douceur plus que rare en cet instant de déréliction partagée. La férale souveraine s'approcha du rhapsode, osant étirer une main vers le bois fuligineux du violon avant d'y souligner les moindres aspérités de ses doigts adamantins. Relevant vers lui des prunelles nitescentes, elle s'empara d'une lustrine écarlate frappée des armoiries Clanfell avant de la déposer entre les mains du jeune homme. « Si d'aventure il vous arrivait de revenir en Ibenholt, sachez que vous serez accueilli à la cour comme mon invité. » Mussant son silence derrière un dernier sourire, elle esquissa une révérence et se soustraya au regard azuréen du ménestrel, les corbacs faisant office de haie d'honneur alors qu'elle était avalée par la foule.

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyLun 12 Mai - 20:48

En voilà, une bien jolie mascarade ! Elle soupire, déjà lasse d’avoir à subir cette ennuyeuse festivité vespérale. Les mondanités de ce genre n’avaient jamais réussit à s’attirer ses faveurs et son attention, étant éternellement devancées par l’ataraxie que provoquait chez Emphyria la solitude, ainsi que le calme de l’érudition.

Elle réajuste son masque d’ivoire, lisse les plis de son étoffe parme aux fines broderies écrue, et se munie d’un complaisant sourire. Si les festivités n’étaient pas à son goût, elle devait avouer que l’idée d’organiser ce bal masqué  se prêtait terriblement bien à l’atmosphère de la Cour, où s’entremêlaient complots et simulacres, et où elle se sentait tellement à son aise. Son  sourire se fait plus ample encore sur ses lippes charnues alors qu’elle effleure de son dextre diaphane les ornements dorés qui décorent son masque. Il respire la pureté tant il est immaculé, se confond presque avec son épiderme diurne, et lui confère une aura, alors qu’elle n’est que perversion, et désillusions. L’ironie l’amuse alors qu’elle comprend qu’elle n’est en vérité qu’à l’image de ce bal, mais que contrairement à lui, son masque n’est pas éphémère.

Emphyria s’empare d’une coupe de vin de Myr qu’elle porte rapidement à ses lippes, tandis que les douces sonorités produites par l’instrument d’Avétis lui arrachent un sincère sourire ; il était, décidemment, véritablement doué de ses doigts … Mais elle ne prête pas plus grande attention à son amant passé, et traîne, lentement, sa silhouette callipyge entre les convives, alors que les paroles de sa souveraine lui reviennent en mémoire. « Enquerrez-vous auprès de Lehvinia Dragonfall, tentez de savoir ce qu'elle souhaite obtenir à travers cette alliance avec les Ravncrone et ce qu'elle ressent à l'égard de ses éventuelles épousailles.». Et plus important encore que d’obéir à sa reine, Emphyria aurait droit à une faveur. Une faveur. Elle imaginait déjà ce qu’elle pourrait être, et son rythme cardiaque s’accélérait déjà d’excitation. Ses prunelles céruléennes s’affairent alors à dénicher la princesse héritière d’Askevale au milieu de la foule. Chose aisée, puisque cette dernière est au bras de Lorkhan, dont émanait une grâce naturelle, Lorkhan, toujours aussi élégant, comme à son habitude. Elle s’approche d’eux d’un pas léger, tandis qu’ils conversent avec diverses personnalités qui ne possède nullement son intérêt, ou du moins, ce soir là. Mais très vite, Emphyria est coupée par le rapide discours du roi, qui annonce officiellement au monde entier ce dont il était déjà averti. Alors, dès que la voix de son oncle s’éteint dans les confins du charivari mondain, elle s’élance vers les nouveaux fiancés, ignorant même la conversation qu’ils avaient bien pu avoir avant son intervention.

« Je tiens à vous féliciter, Vos Grâces, pour l’annonce de vos fiançailles, dit-elle dans un sourire ravi, avant de s’élancer dans une courte révérence. J’imagine que cette alliance vous apporte à tous deux une joie extrême, n’est-ce pas ?.»

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

Lehvinia Dragonfall
Princesse héritière d'Askevale
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ARRIVÉE : 31/03/2014
MURMURES : 261



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 0:09

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Lehvinia Dragonfall
Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
C'est un bras assuré qu'elle tenait, se laissant guider à travers cette foule de convives. A sa vue se présentait un océan de masques ornés de richesses en tout genre ; une marée scintillante qui pouvait se refléter dans le bleu intense de ses prunelles. Un sourire était figé sur ses fines lippes rosées, alors que son regard arpentait l'immense salle de réception. La Dragonfall avait été habituée à ces festivités, ces grandes ripailles et festins où il tout guiguet était exclu de service ; et les règles de bienséances étaient ancrées dans sa jolie caboche. D'une oreille attentive, elle écoutait son promis lui présenter tous ces gentilshommes. Ces derniers la saluaient avec respect, devinant sans le moindre doute qui se trouvait sous ces dorures. Pour sa part, Lehvinia ne reconnaissait que très peu de monde, habituée à d'autres cours et de ce fait, d'autres visages. Elle n'en était pas moins avenante, ayant toujours eu à cœur de tenir son rôle d'héritière et de représenter les siens avec élégance et honneur. Éclats de rire cristallins résonnaient à la première taquinerie venue, révérences pleuvaient à chaque pas et détours. Elle faisait mine de s'intéresser à ces gens, alors qu'en réalité tout cela reposait sur le paraître. Les regards glissaient sur elle, bien qu'ils se voulaient parfois insistants. Elle devinait les curieux, qui la détaillaient et allaient de leurs petites messes basses, du simple fait qu'elle se tenait aux côtés de Lorkhan.

Le souverain d'Ibenholt fit son entrée accompagné de son épouse, détournant alors l'attention de tout ce beau monde pour la concentrer sur cet unique et même point, royal. L'assemblée avait été plongée instantanément dans le silence le plus complet. Les yeux rivés sur le couple couronné, tous demeuraient suspendus aux lèvres de leur hôte. Lehvinia ne faisait pas exception. Les précédents mots de Lorkhan résonnaient d'ailleurs dans son esprit, comme un lointain écho alors qu'ils ne remontaient qu'à quelques instants... Prête, elle avait pensé l'être. Les doutes, elle les avait toujours chassé sans grande difficulté, d'un revers de la main léger et délicat. Et pourtant, elle sentait son cœur tambouriner en sa poitrine, propulsé par une infime dose d'adrénaline. Jorkell prit place, dominant alors la foule, et entama son discours. Il se montrait accueillant, d'une bienveillance presque excessive. Et puis vint l'annonce des fiançailles, les confirmant alors à ceux qui pouvaient encore en douter. Très vite, on chercha à obtenir un brin d'attention de la part des héritiers, afin de leur transmettre leurs vœux et félicitations. Si la belle avait eu quelques troubles de claustrophobie, elle aurait aisément défailli. Il s'était formé autour d'eux un tel attroupement, qu'on en venait à les bousculer dans l'empressement. Le sourire de la princesse s'était pourtant accentué, faisant naître deux fossettes dans sur ses joues légèrement fardées.

Le second acte de cette mascarade venait de débuter. Les attentions arrivaient de tous les côtés, si bien que Lehvinia en formulait des remerciements sans réellement savoir à qui elle les adressait. La brunette ne savait plus où donner de la tête, littéralement happer dans ce tourbillon de fausse courtoisie, débordant de bons sentiments trop sucrés pour pouvoir en apprécier les saveurs. Un regard en direction de son promis fut suffisant pour constater qu'il était lui aussi assiégé de toute part. Si bien qu'en se retournant, il perdit l'équilibre et manqua de chuter aux pieds de la dragonne. Le rapprochement fut inévitable, et les mains baladeuses bien malgré elles. Lorkhan s'excusa aussitôt pour cela, formulant le tout avec une once de gêne, très vite dissimulée sous l'aplomb que la princesse d'Askevale lui connaissait désormais. « Si inconscient que ça... ? » Pensant que ce contact n'était connu de personne d'autre, sans doute trop occupé à littéralement les étouffer de leurs mots, Lehvinia préféra jouer la carte de la légèreté en cette soirée si particulière. Il ne s'agissait là que d'un accident après tout.. Elle esquissa un léger sourire alors qu'elle le toisait du coin de l’œil, s'assurant que tout allait bien. Jusqu'à ce que l'on requiert à nouveau son attention.

C'est un magnifique masque d'ivoire qui se présenta à elle, apportant avec lui quelques mots gentils ; des félicitations à glisser dans l'énorme bouquet que formaient celles de ces voisins. « Je vous en remercie, ma Dame. » Lehvinia salua la jeune femme d'un signe de la tête. « Les mots ne sauraient exprimer avec fidélité ce que je ressens. Une joie extrême, dites-vous ? Cela pourrait fort bien convenir, je le crois. »

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Queen Of Crows

Dame Fatalité

Queen Of Crows
Dame Fatalité
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ARRIVÉE : 24/11/2013
MURMURES : 155



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 2:29

Fiche © Quantum Mechanics
la fatalité
  le grand bal
 
I
l s'engouffre dans la foule, ses orbes moirées de turquin s'attachant à chaque pastiche animalier qu'elles rencontrent. Son capuchon imite l'indigo d'une nuit qu'on éclaire de lanternes versicolores et de chandelles, lustrine indisciplinée qu'il ramène sur ses oreilles effilées et sur l'épigone d'un masque frappé d'écorce d'un blanc burgauté. Aux cerbères qui flanquent l'entrée il tend le vélin de cire cacheté, qu'on s'empresse de lire afin de le laisser passer. Ce soir, il s'improvise chapelier, histoire de tous les leurrer. Il erre un instant parmi les corps élégamment nippés, l’œil preste et affûté. En un instant il repère le freux, un volucre avec qui il partage en cet événement le sombre pennage. Se glissant comme rigole silencieuse entre les travées jonchées de danseurs et d'intrigants, il bat la mesure d'une angoisse qui s'étiole dans son cœur, pressé par le temps et les aléas d'une entropie qu'il sait déjà trop présente. Le plan. Rien ne se déroule jamais comme prévu, il le sait. Et pourtant il a accepté de se faire instrument entre leurs mains, instrument de leur martyre et de leur vengeance. Son souffle un instant se rompt lorsqu'il croise enfin le chemin de la corneille. Lorkhan Ravncrone, un nom qu'il a si longtemps soufflé avec morgue, sa voix s'unissant à celle de ses frères et sœurs dans une vendetta assourdissante. Une main bien campée sur la garde d'argent, le sang pulse à ses tempes, le couvrant d'érubescences coupables alors qu'il attend le bon moment. Une, deux, trois secondes. Il dégaine et l'acier solvite fend les airs dans un sifflement caractéristique, le mouvement brusque alertant les sens de la Main du roi qui se dérobe une seconde trop tard pour éviter la fureur de l'estoc, mais pile au bon moment pour que l'assassin n'atteigne pas la poitrine. Une lésion déchire les nippes princières à la hauteur de l'épaule, une coupure qui laissera une profonde entaille. Qu'une cicatrice de plus à ajouter à celles du Prince aux Fers, qui semble dorénavant commander au métal. Pris de cour, l'insurgé se jette en avant, visant le ventre sans jamais l'atteindre. Lorkhan, dans une tentative désespérée de stopper le rebelle, s'est saisi de la lame effilée à deux mains, son dextre profondément entaillé suppurant le sang toujours bien arrimé à la lame coupable que l'assassin n'a pas le choix de lâcher. Paniqué, l'insurgé s'engouffre de nouveau dans la foule alors que se répand rapidement les éclats de consternation et que s'ébranlent les factionnaires dans un cliquetis de métal mortifère. Mais déjà, une autre corneille a croisé la route de l'assassin qui fond sur la fille aînée des Ravncrone, la plaquant sur le sol pour l'immobiliser, ses doigts rapides agrippant une seconde dague qu'il vient loger dans le ventre de la belle Lorsei Ravncrone. À l'angle de la hanche gauche le surin a arraché à la jeune femme un substrat sanguin qui s'étire sous les voiles de sa robe et alors que le forcené tente de déloger son arme pour attaquer de plus belle, il voit s'approcher les cerbères, le cœur affolé, se relevant pour prendre la fuite, abandonnant dans son sillage la régente de Ravenhole déjà entourée d'une foule de curieux réclamant l'aide d'un guérisseur. Le sang pulsant dans ses tempes, l'insurgé est pris au piège, jetant un regard nerveux de tous les côtés, s’élançant vers la droite. Mais il est rapidement rattrapé par les gardes qui se saisissent de lui, tentant de le maîtriser alors qu'il hurle à l'assistance médusée : « Le Freux et la Main blanche ne trouveront de repos que lorsque nos frères auront été vengés ! » Une main gantée tente de le bâillonner, mais l'Elfe se débat, échappant au silence qu'on tente de lui imposer. « Plus d'un millier d'entre nous furent tués et nous ne trouverons de repos que lorsque nous vous aurons arraché mille autres vies ! Tuez moi et dix me remplaceront. Tuez les dix et cent les remplaceront. Tuez les cent et mille les remplaceront encore ! Nous sommes légions et nous vous tueront tous ! » Les factionnaires le firent enfin taire, le traînant sans ménagement vers les cachots devant les yeux ébahis des convives. Déjà on se masse vers la catatonique régente pour lui porter assistance, le sang fleurissant sous son corps pour s'étirer sur le marbre noir de Jernvugge alors que se précipitent vers elle les guérisseurs du castel.

Sombres augures que celles d'un attentat lors de l'équinoxe du printemps. Veloth s'amuserait-il à ses cruels jeux d'enfant ?

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Lorsei Ravncrone

Lotus noir de l'Orkenenmyr

Lorsei Ravncrone
Lotus noir de l'Orkenenmyr
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 3:35




Lorsei fit mine de retenir un petit rire poli, en réponse à l’adresse de la Reine Nelrenethys, l’auguste invitée de Sorhelm qui avait fait une entrée bien remarquée. « Douce, en effet, » affirma-t-elle. Ah, l’ironie ; l’entièreté de cette réception était un persiflage incessant dont la régente avait déjà envie de s’extirper. Néanmoins, elle était ravie d’avoir pu faire la preuve de l’hospitalité de la famille Ravncrone en souhaitant un agréable séjour à la Reine des Elfes, sachant fort bien que son père ne se tâcherait pas de le faire. « Appréciée, sans nul doute ; si ce n’est sans doute pour vous que bien faible satisfaction, sachez que je suis enchantée de vous savoir parmi nous. » Avec une petite révérence, elle prit congé, souhaitant éviter d’avoir à amuser la reine pendant encore trop longtemps ; elle était, après tout, dans un environnement où tous s’attendaient à voir la famille royale reconnaître et constater leur présence et si elle n’avait pas envie de faire mauvaise impression, salissant ainsi le nom de sa famille, elle n’avait pas davantage l’intention de faillir à ses responsabilités de représentante de Ravenhole.
Lorsei fit un détour par une grande table où elle troqua sa coupe vide contre une pleine ; l’objet délaissé disparut aussitôt, emporté elle ne savait où par un serviteur affairé. Sans doute avaient-ils, eux aussi, une pression indicible de la part du patriarche Ravncrone et de leurs autres supérieurs afin que la soirée se déroule sans anicroche. Que le vin coule et que la nourriture embaume ; voilà ce qui représentait généralement la recette du succès d’un tel évènement.

Une voix forte se fit entendre, une que Lorsei aurait reconnue parmi mille autres ; sourire aux lèvres, mi-admirative, mi-nostalgique, elle posa son regard smaragdin sur la figure autoritaire de son père, flanqué de Lorkhan, de Lehvinia et de la reine consort. Elle s’avança à travers la foule qui se massait devant l’homme aux cheveux d’argent afin de pouvoir mieux le voir, dans toute sa gloire et sa majesté. Le contenu de son annonce lui importait peu ; elle savait déjà que son frère était promis à cette peste de Dragonfall. Non, son regard se porta plutôt sur sa belle-mère. Lorsei comprenait ce qu’elle pouvait ressentir. Si en d’autres circonstances, elle n’aurait eu à son égard qu’un rictus narquois et un haussement d’épaules insensible, elle ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre. Dans une telle situation, comment aurait-elle réagi ? Sans doute avec moins de discrétion que Sylarne avait pu démontrer. Non, la cible de son fiel s’était, depuis leur petit tête-à-tête, révélée être davantage Lehvinia que l’épouse de son père, bien qu’elle ne ressentait toujours envers la reine consort rien de plus qu’une sorte de sympathie à moitié obséquieuse. Lorsei reporta son regard vers une table, et se saisit d’un morceau de fruit juteux qu’elle porta à ses lèvres, peu soucieuse du liquide mielleux qui se répandait sur ses doigts pâles. La régente fronça les sourcils alors qu’elle entendait les murmures de la foule s’élever et quelques cris enterrer les chansons des ménestrels ; difficile pour elle de dire s’il s’agissait de cris d’extase ou d’horreur. Par conséquent, elle s’avança, aussi curieuse qu’inquiète. Un noble d’au moins deux fois sa largeur lui bloquait le chemin, aussi posa-t-elle sa délicate dextre sur son épaule afin de le faire s’écarter.

Derrière le géant se trouvait l’assaillant qui causait tant d’émoi parmi la foule, et la régente ne comprit que bien trop tard qu’elle s’était jetée dans la gueule du loup. Une exclamation de surprise se déroba à ses lèvres alors qu’elle tombait au sol, l’inconnu la plaquant de tout son poids contre le marbre ; le masque de la régente rebondit à quelques pas de là, laissant son agresseur se régaler de l’œillade terrifiée de Lorsei alors qu’elle voyait miroiter les lumières de la fête sur la lame qu’il tenait.

Jamais la princesse n’avait éprouvé une douleur aussi déchirante que celle qui se mit bientôt à brûler son ventre.

Ses doigts se portèrent, tremblotants, à sa large blessure alors que l’on maîtrisait le trouble-fête ; son visage se vida de ses couleurs dès qu’elle aperçut le rouge velouté de son propre sang recouvrant l’ensemble de ses doigts. On se massait autour d’elle, tentait d’attirer son attention, mais elle ne reconnaissait plus les visages, et les voix se firent de plus en plus distantes, bien que leurs locuteurs se rapprochaient constamment de ce corps qu’elle sentait engourdi par la douleur. Puis, le noir. Joyeux anniversaire, Lorsei.

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 12:56

Intrigue 1
  Maquerade! Paper faces on parade Masquerade! Hide your face so the world will never find you Masquerade! Every face a different shade Masquerade! Look around, there's another mask behind you.   



Fer, sang et incompétence. Quelqu'un avait voulu cette danse, quelqu'un avait trébuché également et le prince n'était que blessé lorsqu'une autre femme avait à payer. L'esprit vagabond, Ezhaathe s'approcha de la régente à terre, comme d'autres convives lors que l'on partait s'enquérir des guérisseurs.
Quelque part, une femme fut prise de haut le cœur. La pirate observa l'oeil sanglant de la blessure, par dessus le tissu et les chairs déchirés. Elle arracha de sa propre robe un gros morceau d'étoffe qu'elle roula en boule sur la plaie pour y appliquer une pression et endiguer l'hémorragie. Autour d'elle, personne ne semblait vraiment agir, faire quelque chose. La tête de Lorsei reposait sur ses genoux à elle, à présent

 « Madame, si vous me comprenez alors appuyez avec moi, sinon j'ose espérer qu'un dieu quel qu'il soit vous prendra en pitié »

Cela n'avait aucun sens : pourquoi une tentative si vulgaire et voué à l'échec, lorsqu'au cours d'une danse un simple coup de stylet bien placé aurait pu avoir raison de Lorkhan Ravnecrone en toute discrétion ? Elle leva la tête, chercha le regard de Vex parmi la foule et se promit de le chercher plus tard pour prendre son avis sur cet assassin plus que pitoyable.

Ezhaathe ne prenait même pas conscience de l'odeur du sang de Lorsei qui l'imprégnait désormais, un parfum que les deux femmes se partageaient pour au moins ces quelques minutes. Elle ne frissonna pas, entendit des murmures, attendant que des personnes bien plus compétentes viennent la relayer.
Pourquoi aider la blessée ? Pas vraiment par bonté d'âme, une chose dont Ezhaathe avait appris à se défaire, plutôt pour s'immiscer ainsi dans les enjeux politiques de la cité. Rien de mieux qu'une tentative de meurtre pour se jeter dans le bain après tout. Ses mains étaient fermes sur la blessure, des gestes qu'elle avait eu à effectuer sur des frères anonymes, des membres d'équipages, elle-même parfois . La jeune femme ne craignait pas le sang ni la mort, du moins le pensait-elle. Les secondes et les minutes semblaient se distendre à présent et qui donc danserait après cela ? La fête était terminé, le glas tinterait pour une toute autre distraction désormais.
Où était Nelrenethys, avait-elle quelque chose à voir dans toute cette affaire, est-ce que cela retomberait sur elle d'une quelconque façon que ce soit ? Non, Ezhaathe devrait à tout prix empêcher cela. La reine des elfes ne devrait mourir que sous ses coups à elle, pas pour un quelconque roi ou tyran.

Où étaient les guérisseurs, à l'épaule de Lorkhan ? Celle de la jeune femme courait de plus en plus de risques de s'infecter, dommage pour elle. Une mauvaise fièvre risquait de la prendre, de la tuer ou bien même de la défigurer.

"Essayez vraiment de ne pas mourir, l'assassin était un incompétent...ce serait idiot"


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Jora Ebonhand

Perle de Nacre

Jora Ebonhand
Perle de Nacre
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ARRIVÉE : 26/03/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 13:27



E
lle ne voulait pas corroborer au fait qu'elle était plus importante qu'il ne l'était, et pourtant, elle savait cela être la triste véracité. Ce n'était pas pour autant qu'il était à ses yeux remplaçable, il n'avait jamais été question qu'il s'abandonne à l'ennemi et il n'en serait pas ainsi. La donzelle écouta attentivement les instructions du jeune lion, hochant le chef d'une mine timorée et enchantée d'apprendre que Jack n'était pas une félonne, apprendre qu'elle les talonnerait avait quelque chose de réconfortant. Puis, la musique cessa, prenant les cavaliers de court qui furent contraints de se séparer là. Jora déglutit, l'angoisse commençait réellement à naître en ses entrailles, et à présent qu'elle avait goûté à l'étreinte d'Ehvan, elle n'était plus sûre d'être à l'abri autre part que dans ses bras. « D'accord, je tâcherai de rester à proximité sans attirer l'attention... » Puis il s'en alla, et du coin de l'oeil, elle le vit convier Irinwe à la prochaine valse. Ses mains jointes s'apposèrent sur sa poitrine en tentant d'en lénifier l'eurythmie qui cognait, elle n'eut qu'à peine le loisir de s'intéresser au discours de la Corneille et aux congratulations pour son corbeau de fils – et elle se passerait de se plier à l'exercice – qu'un individu l'approcha pour faire courbette devant elle. Qui donc, encore ? Une invitation de ce qui semblait être de prime abord un illustre inconnu.

« Sieur Strider, je ne devrais pas en être pantoise en effet, vous avez cette incroyable propension d'apparaître là où l'on vous attend le moins. » Le quidam l'entraîna à sa suite, et la jouvencelle ne put s'empêcher de jeter un furtif regard au benjamin Clanfell et à sa gouvernante dont elle fut à son humble avis un peu trop éloignée, mais il aurait été impossible de se rapprocher sans éveiller les soupçons. Veillant à creuser le fossé de la bienséance là où Vex tentait de défier la promiscuité, elle se sentit légèrement se pencher sur le côté lorsqu'il vint susurrer à son oreille. La journée avait été laborieuse après leur rencontre, elle lui devait son malaise et était loin de l'en remercier – fichtre coquin ! « Il n'y a pas matière à gouailler monseigneur, je n'étais point dans mon état usuel et cette expérience m'aurait au moins enseigner une chose : ne plus boire, surtout pas en votre compagnie. Vous êtes un parangon de tentation, et ceci n'est pas foncièrement un compliment. » Elle se doutait qu'il serait le dernier à nier cette conclusion, raison pour laquelle elle s'octroyait de faire ce commentaire. A la suite de quoi, l'Ebonhand resta coite en l'entendant l'interroger sur son précédent cavalier, mais n'eut-elle pas le temps de forger une réponse qu'un drame se produisit.

Les cris, l'effervescence, le fer qui tranche, et comme l'ensemble des convives, Jora fit volte-face pour prendre connaissance de la scène qui la glaça d'effroi. Et si l'offensive sur Lorkhan l'ankylosa, celle sur Lorsei la fit pousser un glapissement d'horreur et sangler ses lippes à l'aide de ses mains tremblantes. Les vociférations de l'instigateur ne contribuèrent pas à pacifier la peur qui lancinait en elle et la fit un instant quitter la surface du monde. Après avoir aperçu l'éclat vermeil du sang princier, la nymphe recula là où la majorité des sujets préférait s'avancer, et se mit à observer autour d'elle avec frénésie : et s'il y en avait d'autres ? Le Freux et la Main Blanche. Elle aussi, était une cible plus que potentielle nonobstant son statut de prisonnière, cela aurait pu être elle à la place de la fille Ravncrone, et la menace guettait toujours. S'essayerait-on à l'assassiner, elle aussi ? « Mon dieu... » Terrorisée, à tel point qu'elle crut entrer dans une crise de panique en heurtant un galbe argenté (Jack) qu'elle fut à mille lieues de reconnaître. Et dans cette foule, elle ne distinguait plus Ehvan, ni Irinwe, où diable étaient-ils passés ?

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Avétis Raven

Langue d'Argent

Avétis Raven
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 14:49



I

........l ne peut retenir un profond frisson lui secouant l'échine lorsque Dame Sylarne effleura du bout de ses doigts que les gens du communs prenaient pour des griffes l'instrument qu'il était en mesure de lui montrer en cet instant. « C'est un immense privilège que vous me faites, Votre Grâce, je ne puis refuser une telle invitation. » Voyant que la souveraine coupait cours à cette conversation saugrenue qu'il n'aurait jamais pensé avoir en ces lieux, il s'inclina en retour et entreprit de continuer, tant bien que mal, à tenir la note de l'hymne qu'il partageait avec l'assemblée. Si la fête battait son plein, ce n'était que par le nombre d'invités qui s'entassaient comme des poissons fraîchement pêchés, empêtrés dans un filet trop petit pour eux, car les masques avaient beau dissimuler leurs traits, il était aisé de lire sur toutes ces lèvres pincées et autre bouches crispées le malaise régnant dans l'aula du castel. Mais bien vite la tacitement glaciale atmosphère se changea en malaise palpable et bien réel. Une ombre protégée par l'anonymat assumé de ce rassemblement, d'un geste éclair aussi fugace qu'un coup de vent, abat son couperet sur une des pauvres âmes de l'assistance, bien trop vive et trop rapide, l'action paralyse un instant ces grandes gens agglutinées autour d'une victime d'une innocence probablement contestable. Des cris, des pleurs, des murmures, le bourreau a beau être prestement maîtrisé, le mal est fait et seule la triste contemplation du mal portant atteinte à cette soirée prometteuse reste à faire. Une vague d'agitation, une peur panique prend la foule à la gorge, quand Avétis entend entre ces braillements épars un nom, un nom qui lui déchire le cœur autant que le couteau ayant atteint sa cible quelques instants plus tôt. Lorsei, Lorsei, c'est elle la pauvresse ayant subi la folie vengeresse d'un diable incarné. « Non, ce n'est pas possible, Non, Non NON !» Murmure le ménestrel tentant de conserver son office, mais c'est impossible, il ne peut rester digne, agir comme si cela n'était rien de plus qu'un attentat contre une personnalité dont il se moque le destin, c'est Lorsei, son aimée, son amour, qu'il n'a pas revu depuis dix ans et qui se meurt en cet instant. La cohue entoure sa belle comme une armure humaine que l'on ne peut franchir. Laissez là...laissez là... De chaudes perles salées lui coulent sur les joues, il ne peut retenir sa tristesse, se laisse aller à ce chagrin qui le possède tout entier. Il tente de s'approcher de cette palissade de chair qui resserre son étau sur la régente et repoussé à plusieurs reprises, il s’effondre dans l'indifférence générale.

Bref repit que cette inconscience, le jeune homme est bien vite relevé et mis à l'écart de l'essaim toujours plus grossissant autour de la corneille qu'il ne peut voir et dont il s'inquiète toujours de l'état. Qu'allait-il advenir d'autre ? Reprenant quelque peu ses esprits, le visage toujours embrumé et humide, il distingue la silhouette familière de l'elfe venue à sa rencontre quelques heures plus   tôt, lui confiant une requête dont la bizarrerie n'avait d'égal que la drame qui se tramait sous ses yeux dont s'échappait un flot toujours continu. Avétis renifla péniblement. Il ne faut pas non, ...Ce n'est pas le moment. S'éloignant du centre de l'attention, il ramasse ses effets disséminés aux quatre vents près de l'estrade et plaçant l'élément boisé sur son épaule tremblotante, il se remet à jouer, s'attaquant cette fois à la célèbre cantique au doux nom de colère d’Alenefjell. Quelle douce ironie que les atrocités d'un volcan pour apaiser ce bain magmatique dans lequel tous barbotaient sans encore se noyer.

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 16:58

Fiche © Quantum Mechanics
lorkhan ravncrone
le grand bal
Alors qu'il esquisse un large sourire à la remarque de Lehvinia qui, loin de s'offusquer de sa maladresse, préfère s'en amuser aussi, Lorkhan voit approcher Emphyria. Que voulait-elle ? Il n'était pas dupe: elle avait passé la soirée à tourner autour de lui et Lehvinia comme une foutue rapace. Est-ce qu'elle souhaitait simplement se montrer dans son entourage, comme c'était le cas de nombres de nobles de son envergure ? Non, il la connaissait trop bien pour imaginer cela, d'autant que sa position de dame de compagnie lui autorisait une place dans l'entourage direct de la Reine, bien plus préférable à cette gloire clandestine que recherchaient ceux qui tournaient autour des princes et des grands seigneurs dans l'espoir qu'on l'associe à eux. Elle poursuivait un but bien plus fallacieux que cela, il le savait, et la voir approcher ainsi à la manière d'un félin, non, à la façon d'un chaton à la pratique encore gauche lui faisait presque de la peine. Alors qu'elle déballait ses premières politesses, Lorkhan laissa Lehvinia s'occuper du cas de l'impudente. Oh, il aurait aussi son mot à lui dire, mais il ne s'agissait ni de l'heure ni du lieu pour cela. Devant les minauderies d'Emphyra, le Prince finit par dire:

« - Nous remercions ma Demoiselle de sa sollicitude, vraiment. » avec elle, il ne prenait même pas la peine de mettre les formes habituelles. « - Puissent les Dieux vous accorder la chance de trouver un fiancé. » Il marqua volontairement une pause, avant de reprendre: « - ... à la hauteur de ... »

Et soudain, le chaos. Son regard croise le sien, et il ne lui faut qu'une fraction de seconde pour comprendre ce qu'il se passe. Sans attendre, le Prince se détache de Lehvinia encore à son bras, écartant avec force sa promise. Le temps de mettre hors de danger la Princesse d'Askevale et déjà il se rue sur lui. Trop tard, trop lent: Lorkhan n'esquive pas assez vite, la dague de l'elfe vient se figer dans son épaule, lacérant sa peau, découpant sa chaire, arrachant un cri rageur teinté de douleur au Prince. Poussées d'adrénaline, le temps ralentit. Son agresseur arme un nouveau coup, prêt à porter l'estocade. Cette fois, tous deux le savent: le droit à l'erreur n'existe plus; alors la lame fuse à nouveau, fendant l'air dans un sifflement meurtrier. Ça ne dure qu'une fraction de seconde, qu'un instant, trop court, trop bref pour être calculé. Et voilà qu'ils sont là, tous deux, à lutter pour leur survie respective. Le Prince n'a d'autre choix que de faire front, la lame du poignard stoppée à même les mains, entaillant sa paume et écorchant ses doigts, faisant couler son sang qui goutte désormais sur le sol, lentement, trop lentement. Autour d'eux, les gens réalisent. Ca cri, ça hurle, ça appelle au secours. La panique, le chaos. Son regard croise à nouveau les prunelles ambrées de l'elfe qui comprend alors que le Prince n'abandonnera pas. Acculé, il n'a d'autre choix que de prendre la fuite. Sans un mot, sans attendre, Lorkhan se lance à sa poursuite. Son épaule ? Il ne la sent pas. Pas encore.

« - Gardes ... Gardes ... GARDES ! » Il n'est pas lion mais il rugit, de haine, de rage, de tout ce qui bouillonnait en lui à ce moment. Alors il fend la foule, cette fois personne ne le remarque ou presque. Il exulte, fulmine: qu'on se pousse de son chemin ! Mais déjà Lorkhan perd la piste de l'elfe qui a disparu dans la foule. Quelques instants, quelques secondes peut-être, a erré, à chercher un fantôme. Puis on hurle à nouveau, un cri d'horreur, de douleur. Le Prince se précipite, et ... Lorsei. La prunelle de ses yeux, Lorsei, sa Lorsei .. Son cœur rate un battement, sa vue se brouille. La douleur, la peur de la perdre, il manque de défaillir. Il doit faire face. Il a toujours fait face, pour elle. Il s'approche d'elle tandis que les gardes s'emparent déjà de l'elfe. Lorkhan ne lui accorde même pas un regard, il n'a d'yeux que pour elle. Lorsei. Lorsei. Il est à ses côtés, hurlant son nom comme s'il cherchait à la retenir. Une main se pose sur son épaule, le tire du corps, l'en écarte malgré sa résistance. « - Laissez faire les guérisseurs, votre Altesse ! » Les guérisseurs, les guérisseurs ... Les mots ne percutent pas pareil. Les mots ... Malgré ça, il finit par revenir à la raison.

Déjà, l'adrénaline qui avait mis le feu à ses sens retombe, libère cette douleur qui irradie son corps. Son épaule, ses doigts ... C'était comme s'il découvrait la morsure de l'acier, lui qui l'avait déjà tant souffert. Malgré ça, il ne demande aucun guérisseur; Lorsei reste la priorité. Du regard, il cherche son agresseur, mais les gardes l'ont déjà emmené. Les pensées se bousculent, les images affluent, se mêlant les unes aux autres pour dessiner un tableau aux couleurs floues, aux formes informes, vomitive: Lehvinia, Emphyria, l'elfe, le sang, Lorsei ...

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Irinwe

Panseuse d'Ibenholt

Irinwe
Panseuse d'Ibenholt
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ARRIVÉE : 01/04/2014
MURMURES : 726



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 17:11



Q
uand va-t’elle se pointer, leur opportunité ? Probablement lorsque les festivités seront un peu plus avancées et que tout le monde aura trop bu pour se rendre compte de quoi que ce soit. L’elfe valse avec naturel, essayant de repérer d’un œil vif la silhouette de Jack qu’elle ne peut guère retrouver dans la foule. Rassurée de pouvoir compter sur Ehvan pour les escorter dans leur périple, Irinwe délasse ses épaules nouées, offrant un sourire enjoué à son cavalier. Repérant Jora aux griffes d’un noble dont elle ne reconnait guère l’attitude mais qui distille en elle un agacement viscéral, la donzelle s’approche légèrement de l’oreille alliée pour y murmurer. « Puis-je vous confier la tâche de ne pas quitter notre lady des yeux ? Je redoute de voir quelques soupirants s’intéresser bien trop à notre excursion. »

Un cri déchire alors l'assemblée.
L’elfe sent un long frisson lui ébranler l’échine et elle s’arrache à Ehvan pour offrir un regard effaré autour d’elle, cherchant instinctivement des yeux Jora qui semble s’être évanouie dans la foule. Toutes les mélodies s’étranglent dans de sinistres grincements et les voix des gens qui s’affolent se meuvent en un vacarme insupportable. Une main portée à sa poitrine, Irinwe se hisse sur la pointe des pieds pour apercevoir la raison de cet émoi. « Par Xyhmis... »
Lorsei Ravncrone se laisse choir entre les bras des convives à proximité, le tissu de sa robe imprégné par une tâche carmin qui ne cesse de s’agrandir. Les individus s’écartent sur le passage du coupable qui tente de fuir, talonné par la garde qui accourt. Irinwe s’avance dans une impulsion téméraire, percevant du coin de l’œil Lorkhan Ravncrone touché par une attaque parallèle mais épargné par la gravité mortifère, mais elle s’immobilise à quelques pas. Interdite.
La régente de Ravenhole est gravement blessée et déjà on en appelle aux talents de guérisseurs. Si l’elfe aurait pu se porter à son secours sans la moindre hésitation, la voilà qui vacille face à l’évidence même. Ceci est l’opportunité.
Irinwe blêmit en dardant ses prunelles sur le transgresseur dont les gardes se saisissent avec virulence. Un elfe, qui clame haut et fort qu’Ebonhand et Ravncrone paieront pour la Nuit des Larmes. Le cœur de la belle manque un battement et elle se recule dans une foulée vacillante - plus convaincue que jamais de devoir trouver Jora et l’extirper d’ici. De ce cauchemar. La donzelle revient sur ses pas pour se saisir d’Ehvan, l’attirant à son flanc pour lui chuchoter. « A la Salle Ovale, vite. Où est-elle ?! » La servante tourne sur elle-même, se hissant pour mieux distinguer l’argentée chevelure de leur protégée. Un assassin s’est-il aussi frayé un passage jusqu’à elle ? Si c’est le cas, elle ne se le pardonnera jamais. Que la vengeance de son peuple ait arraché l’oiselle si fragile et innocente à sa destinée. Ne prenant pas le temps de vérifier que le lion lui emboite bel et bien le pas, la donzelle se fraye un passage parmi les convives jusqu’à enfin discerner la parure familière de Jora. La détaillant d’un regard inquiet, l’elfe soupire en constatant que celle-ci n’est pas blessée. Elle appuie du regard dans sa direction et, soulagée de voir Jack dans son sillage, elle se presse en direction de la Salle Ovale tout en s’assurant que la cohue puisse les couvrir. Une vague inquiétude s’empare des traits de la belle qui cherche vainement Morgana des yeux avant de se tourner vers l’héritière pour lui offrir un regard désemparé. « Ma lady... Est-ce que ça va ? Vous n’avez rien ? » Prenant vaguement conscience du temps que ça leur coûte, la préceptrice se reprend et s’insinue dans la salle en question, fondant en direction de la cheminée pour trouver le levier qui puisse leur ouvrir le passage. Sa main tâtonne dans le vague avant de se refermer sur le dispositif qui fait bruisser la pierre. « Gardez vos masques, au moins tant que nous ne serons pas hors d’atteinte. »

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Ehvan Clanfell

Le Jeune Lion

Ehvan Clanfell
Le Jeune Lion
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ARRIVÉE : 15/04/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 17:57

« Je vous suivrai jusqu'aux confins de Middholt » répliqua simplement le jeune lion à l'interrogation de sa compagne de valse. Il n'avait pas fait le chemin depuis Sorhelm pour rien, il avait la ferme intention de ressortir du palais en compagnie de Jora, sinon il n'en ressortirait pas. Il se contenta d'un hochement de tête pour signifier à sa cavalière qu'évidemment, il garderait les yeux rivés sur la princesse ; il n'était pas question de laisser quiconque mettre en péril leur expédition. Expédition qu'il découvrait, lui qui était venu dans le seul but de secourir Jora avait appris un peu trop tardivement à son goût qu'il n'était pas le seul à avoir songé à la mascarade pour permettre à la belle de s'échapper. Qu'à cela ne tienne, si Irinwe savait ce qu'elle faisait, il lui accordait volontiers sa confiance aveugle. Ehvan s'apprêtait d'ailleurs à la féliciter pour son soutien lorsqu'un cri déchira l'assemblée, interrompant ainsi l'orchestre ainsi que toutes les danses. Le cœur soudain serré par l'angoisse, il chercha à trouver la source de la soudaine agitation et lorsqu'il la trouva, ses lèvres s'étirèrent en une grimace. Il avait beau haïr les Ravncrone, la vision de la donzelle tâchée d'écarlate le troubla, mais il fut davantage secoué par les paroles du coupable. Que les corbeaux paient, il n'en avait cure, mais savoir Jora en danger le mit dans tous ses états. L'esprit quelque peu engourdi par la peur, il parvint toutefois à désigner la direction de la Salle Ovale à Irinwe, et emboîta le pas à cette dernière lorsqu'elle fendit la foule à la recherche de leur précieux cygne. Rassuré de la savoir intacte, il se pressa en direction de la Salle Ovale en compagnie des dames, bénissant silencieusement l'elfe qui leur avait offert l'opportunité de fuir, tout en regrettant amèrement que sa lame n'ait pas trouvé le chemin de la gorge de l'Usurpateur.

Une fois introduits dans la salle qui semblait abriter leur chemin vers la liberté, Ehvan prit davantage de temps pour s'assurer du bien-être de Jora, qui semblait trembler de tous ses membres. Il se fit violence pour ne pas la serrer contre lui, se contenta d'une douce caresse dans sa chevelure, pour ensuite se tourner vers Irinwe, qui avait trouvé le fameux passage secret. Il mira d'un œil à la fois sceptique et étonné l'âtre s'effacer pour laisser place à un long tunnel et fronça les sourcils en apercevant des torches. « Ces torches... Qui d'autre est au courant ? » Ce n'était pas un miracle qu'elles soient là, allumées et prêtes à l'emploi. Et maintenant qu'il y songeait, comment Irinwe savait-elle où trouver ce passage ? On les aidait, à n'en point douter, mais qui aurait eu tout intérêt à le faire et surtout... Cette personne était-elle digne de confiance ? Ah ! Il regrettait de porter un masque et non une armure, et ce n'étaient pas les deux malheureuses dagues dissimulées dans ses vêtements qui les tireraient d'une mauvaise passe s'il devait leur arriver malheur ! Il soupira longuement avant de s'emparer d'une torche, puis se tourna vers les trois jeunes femmes. « Restez derrière moi. Quoi qu'il arrive, vous ne faites pas un pas devant moi. Compris ? » Il tenta de se radoucir un peu et pressa doucement l'épaule de Jora pour la rassurer. « Je t'ai fait une promesse, Jora, et j'ai bien l'intention de tenir parole. »

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Vex Strider

L'Ombre Pourpre

Vex Strider
L'Ombre Pourpre
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ARRIVÉE : 29/03/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 18:55


" Hide you and Play, it's just a game "

Vex avait pris grand plaisir à soustraire la demoiselle pour la monopoliser le temps d’une danse dont il comptait bien profiter. Se rappeler la journée en sa compagnie et les bienfaits de l’alcool sur son organisme peu habitué était un plaisir certain. C’était bien pour cette raison qu’il ne se privait pas d’en faire écouter ses pensées ouvertement. Son sourire s’agrandit à l’idée même qu’il était propice à la tentation et qu’elle ne comptait par ailleurs plus boire en sa compagnie. Une bien triste nouvelle. « Je ne fais que tenter vers ce à quoi vous aspirez sans vouloir vous l’accorder. Oseriez-vous dire que vous avez passé un mauvais moment en ma compagnie ? » Une question dont la réponse laisserait en suspend un ressenti qu’il était difficile d’avouer. Mais il la savait également trop pure pour l’instant pour comprendre l’impact d’un comportement du genre et l’importance que cela pouvait être d’avoir une tolérance certaine envers ce breuvage traître. Lui-même en avait pâti mais désormais cette tolérance entretenue lui permettait d’apprendre beaucoup de chose sans jamais perdre le contrôle. Bien évidemment, quand il estimait qu’il était temps de profiter, il se laissait aller allègrement à la consommation abusive afin de se retrouver dans un état qu’il aimait à certains moments. Cette après-midi avait été plus le signe d’observer une princesse sous un jour différent. Cela avait bien fonctionné concrètement.

Tandis qu’il tournait avec la jeune femme, une silhouette étrange interpella son regard mais déjà était-il trop tard alors que l’instant d’après, un premier cri se fit retentir. Tout s’enchaîna très rapidement, une tentative d’assassinat fut entamée, suivie d’une deuxième. Dirigeant ses prunelles vers le phénomène, il s’écarta de la princesse qu’il repoussa instinctivement vers l’arrière avant de lui-même s’éclipser aussi vite qu’il n’était apparu à ses côtés, s’engouffrant pour pouvoir accéder à celui qui avait commis cet acte avec si peu de raffinement. Il était tellement peu doué qu’il fut vite appréhendé. LE contemplant un instant, il enleva son masque avant de tourner son faciès vers Lorkhan et puis la Dame Lorsei, blessée grièvement. Cela ne lui fit ni chaud ni froid. Des actes barbares, impliquant une révolte, traduisant des mésententes politiques, il en avait eu de tout temps. Il était vrai qu’il était en contact rapproché avec le deux protagonistes, et qu’il était bien heureux que Lorkhan ne soit pas mort sous les actes proférés. Mais il n’avait ici que peu de raison d’intervenir. Il préférait se reculer légèrement et observer les diverses réactions. Comportement qui put lui permettre de voir que celui qu’il recrutait pour obtenir des informations semblait fortement touché par ce qu’il venait de se passer, meurtri même dans son cœur, d’observer Lorkhan dont il ne savait guère s’il lui demanderait sa participation pour s’occuper de l’elfe qui venait d’interférer avec la vie de sa chère sœur, et mieux encore de contempler ce fameux inconnu revenir vers Jora après une autre femme qui avait déjà disparu pourtant et l’emmener à ses côtés. L’agitation était immense et il percevait beaucoup de choses, sans savoir si son implication était utile dans l’un ou l’autre événement. Le destin et son futur lui apprendrait bien vite le rôle qu’il devrait finalement jouer dans cette Mascarade qui tournait au cauchemar. En tout cas, ce dont il était certain, c’était que l’instigateur de ce carnage était un bien piètre assassin…



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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 21:26

Fiche © Quantum Mechanics
sylarne clanfell
le grand bal
C
aligineuse vésanie, la peur l’éprenait, se rivant à son épigastre pour enfermer son souffle dans un ergastule oppressant. Autour d’elle s’étiolait le chaos, devant ses prunelles léonines une masse informe de sans visages, d’anonymes émaillés de masques nacrés, un instant happés par l’éclat nitide des lustres pour se soustraire à l’emprise de ses yeux dans un bruissement d’étoffes et une clameur criarde d’où fusaient consternation et panique fébricitante. Le sébile qu’elle tenait entre l’étreinte de ses doigts se fracassa en éclats vitrifiés sur le marbre strié de veinules, la déflagration du cristal la tirant d’une catatonie éthylique pour l’obliger à fendre enfin la houle humaine à la recherche de la seule âme qui l’importait dans tout ce capharnaüm de corps agglutinés. C’est frappée d’une asthénique stupeur qu’elle le vit se débattre contre l’acier solvite, ses paumes se rivant au fil tranchant de l’arme alors que cascadait le substrat vermeil entre ses doigts blessés. Sur le clapier médullaire de sa poitrine son cœur se fracassa soudainement, lui arrachant un souffle creux, impuissance abrasive qui émaillait la soie délicate de ses poumons. Elle aurait tant voulu s’amarrer à son corps pour s’assurer que le sang qui suintait des plaies n’était pas celui d’une mort imminente, aurait tant voulu couvrir ses mains mutilées des siennes pour les réchauffer, lui jurant qu’elle passerait chaque vespérale et diurne seconde à son chevet pour s’assurer qu’il se rétablisse entièrement d’un tel traumatisme, mais dans la troublée encéphale s’alluma le brasier lucifère d’une adrénaline qui acheva de chasser les dernières brumes d’un éthylisme qui n’était déjà plus qu’anamnèse. Déjà pourtant le prince héritier s’élançait à travers la masse des courtisans, pourchassant l’insurgé. Tendant une main vers lui, elle ne put qu’articuler un faible « Lorkhan » avait d’être elle-même violemment tirée vers l’arrière par deux factionnaires qui la soulevèrent à quelques pouces du sol pour l’entraîner à l’écart. Furieuse, elle les fusilla du regard, se débattant entre les bras puissants des cerbères qui protégeaient avec zèle la vie de la reine consort. « Lâchez-moi, imbéciles ou je vous ferai castrer céans ! » Les dextres ne desserraient pas pour autant l’étau qu’ils exerçaient sur elle, l’obligeant à s’immobiliser alors qu’ils dégainaient leur épée, prêts à s’occuper d’une éventuelle menace. Jorkell était-il à ce point attaché à sa reine pour l’écarter d’un danger imminent ? Elle feula, cynique. « Laissez-moi ! », insensibles, ils la tiraient davantage vers l’arrière, étirant leurs nuques comme des vautours pour voir ce qui se tramait à l’autre bout de la pièce. « Votre Majesté, nous devons vous protéger. » Sa colère fusa, le magma de ses imprécations se déversant avec fiel. Sa lithosphère n’avait été que trop liquéfiée par l’agression qu’avait essuyée Lorkhan. « Je vous ferai couler un masque de fer si vous ne me lâchez pas tout de suite, vous m’entendez ? » Un nouveau cri fendit l’empyrée de l’aula alors qu’elle profitait de l’instant de panique pour se soustraire au joug de ses gardes, s’enfonçant dans la foule en laissant derrière elle son masque. Le nom de sa belle-fille s’étiola jusqu’à elle à travers les clameurs, son cœur se comprimant une nouvelle fois dans sa poitrine. Happée par un mutisme forcé, elle pria intérieurement pour que la régente ne soit pas grièvement blessée, suivant des yeux la progression de son amant qui se ruait auprès de sa sœur, elle détacha néanmoins le sinople de ses prunelles des guérisseurs qui, déjà officiaient auprès de la martyrisée, repérant en un instant le visage séraphin de Strider parmi les curieux qui essaimaient vers le corps affligé de la fille Ravncrone. Alors qu’elle se frayait un chemin, la foule devenue insensible à son statut et à sa présence, elle agrippa le bras de Vex, plongeant ses orbes smaragdins dans ceux de l’assassin. La réminiscente emprise du vin avait déjà glissé de son occiput, sa nébuleuse vésanie faisant place au cristal limpide d’un flegme qui revenait plus aisément qu’il avait été chassé. Si les Ravncrone devaient faire les frais d’attentats, l’entropie risquait plus que jamais de s’insinuer dans les interstices d’un édifice qui se lézardait plus facilement qu’il avait été construit. Et leur chute entraînerait la sienne. Leur chute entraînerait celle de Lorkhan, une lubie de la Fatalité qu’elle ne pouvait se permettre. Alors que la précarité de son plan était jouée aux dés par un coup du sort, elle ne pouvait non plus s’autoriser un faux pas. « Venez avec moi, Strider… » Glissant sa main dans la sienne, elle l’entraîna à l’écart, ses yeux se rivant sur chaque silhouette dans l’espoir d’apercevoir le cygne Ebonhand ; un pennage ivoirien qu’elle ne tarda pas à entrapercevoir alors qu’il se dérobait à l’angle d’une coursive, flanqué d’une autre silhouette gracile et d’une autre à la stature colossale. Soulagée de constater qu’aucun cerbère n’avait suivi les évadés, elle plaqua l’homme de main à l’angle d’un couloir, scrutant les ténèbres qui s’étiraient à l’ouest et la foule cuprifère qui scintillait à l’est. L’angle obtus dans lequel elle s’était niché semblait offrir une vue moins que panoptique aux curieux, leur inopiné conciliabule passerait inaperçu. « J’ai besoin de vos services… » Sa placidité recomposée, elle scruta les prunelles de l’assassin, rectifiant d’une voix sardonique : « Ni voyez aucune allusion perverse, Strider. » Leur précédente rencontre avait laissé sur les lèvres du sycophante une éternelle expression lubrique qui la poursuivait dans ses moindres déplacements. Elle n’avait pas le temps pour les œillades, il fallait agir vite. « Puis-je vous faire confiance, Vex ? »

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Jack Claymerie

Bouclier des Ebonhand

Jack Claymerie
Bouclier des Ebonhand
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ARRIVÉE : 16/04/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMar 13 Mai - 22:47

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le grand bal
“ Intrigue numéro un. ”
   

L
a Claymerie avait remarqué l'ombre de l'homme elfique qui se faufilait parmi les convives alors qu'elle valsait toujours avec l'inconnu. Elle avait observé son parcours pour comprendre que l'étrange personnage se dirigeait vers le Corbeau. Bien qu'elle soit chevalier, jurant de protéger les personnages, elle ne réagit pas. Elle ne donna pas l'alerte ni même tenta d'arrêter l'étrange elfe. La parfaite diversion. Elle assista à l'attaque sans réagir, restant en retrait le plus éloigné possible de la scène. Puis, une autre attaque, qui lui avait échapper vint prendre les invités de court lorsque la régente Lorsei se retrouva avec la robe teintée d'écarlate, là où une lame était venue se loger. Les yeux ronds, Jack voulut intervenir lorsqu'elle heurta la princesse Jora. Aussitôt, elle oublia toutes les convives, tout ceux qui les entouraient. Elle ne pensait qu'à une chose, mettre l'héritière en sûreté, loin des lions et corbeaux affamés. Elle passa son bras autour de la silhouette frêle de la jeune femme et manqua d'attaquer Irinwe lorsque celle-ci apparut à leurs côtés, les invitant à la suivre vers la Salle Ovale. Sans un mot, elle hocha la tête. Aucune parole n'était nécessaire, ils savaient tous ce qu'ils étaient venus faire à cette festivité des masques et faux semblants. Evhan suivit la servante elfique et un sourire apparut sur les lèvres de la chevalier. Alors c'était lui le cavalier danseur de la princesse. Elle aurait voulu lui dire qu'elle était ravie de le revoir, le serrer comme un frère d'arme pour ensuite s'évader, mais elle se retint, préférant ne pas perdre de temps.

La quatuor s'enfuit agilement vers la Salle et un passage secret s'ouvrit alors grâce aux talents d'Irinwe. En retrait, Jack préférait fermer la marche pour s'assurer que personne ne puisse les suivre. Lorsque la porte se ferma derrière eux, le meilleur ami aggripa une torche et ils entreprirent le long chemin vers la liberté de la jouvencelle à la chevelure d'ivoire. Evhan prit les devants, ordonna que personne ne passe devant lui. Avec un sourire, Jack acquiesça. Elle préfèrait être derrière, encadrer les deux donzelles si les ennuis s'effondraient sur eux. Elle gardait le silence, ce qui n'était pas dans ses habitudes, mais elle savait que le jeune lion les guiderait. Car lentement, elle commençait à penser qu'elle les aiderait à fuir, mais allait-elle les suivre hors d'Ibenholt? Elle l'ignorait. Son coeur lui disait de rester dans la capitale, que son rôle n'était pas terminé parmi les Corbeaux. Mais en ce moment, elle devait absolument garder sa concentration, ne penser qu'à l'évasion de la princesse qu'elle avait juré de protéger avec sa vie, s'il le fallait.

Les quatre fuyards s'engouffrèrent dans le tunnel Les cris et les acclamations de la salle de bal étaient loin derrière eux et jusqu'à maintenant, ils n'avaient rencontrés aucun problème. Comment avaient-ils pu passer ainsi inaperçu? Marchaient-ils droit vers un piège ou une embuscade pour coincer les fidèles de la digne reine Ebonhand? Dans sa robe argentée, Jack se trouvait ridicule, et regrettait de ne pas avoir enfilé une armure. Mais elle aurait paru suspecte ainsi vêtue pour une danse. Elle tentait de marcher avec agilité, mais les tissus de ses jupons l'embêtaient alors, d'un coup sec, elle déchira le bas de ses voiles pour ne plus marcher sur le tissu. Le tunnel ne semblait jamais finir et la Claymerie se sentait de plus en plus agitée... Ils devaient faire vite... peut-être avaient-ils été suivis... Elle marchait presque sur les pieds d'Irinwe pour marcher plus vite... et elle restait muette, n'ayant toujours pas prononcé mots depuis le début de cette aventure... allait-ce bien finir?
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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 4:55

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le grand bal.

sujet commun
Il fendit la masse sans craindre de quelconques bravades. L’heure n’était décidément plus aux réjouissances et le carnaval des animaux s’était mué en fourmillement cataclysmique. Ici et là, les masques tombaient pour ne dévoiler que des mines faisandées, dégorgeant dans l’atmosphère qu’il devinait jusqu’ici harmonieuse des entrelacs de sueurs disparates et des effluves ferreuses aussi sinistres que capiteuses. La mine brimée de ridules sévères, il ravalait son épouvante comme il s’avançait vers l’attroupement de la salle en priant dieux et chimères qu’il ne découvre pas au sol des filaments nacrés abîmés de reflets écarlates. Lady Blaze, qui l’accompagnait jusqu’alors et qui fut la première de leur binôme à accourir, s’élança à l’opposé en lui préconisant un verbe qu’il sut entendre sans pouvoir y répondre. Ne pas se faire tuer, la belle affaire dans cette salle rendue nécropole. Il aurait voulu lui admonester pareille prohibition mais la tension de ses nerfs le rendait mutique. Balayant un dernier paon, coq ou vraisemblable animal de basse-cour, il parvint à débarquer aux pieds des guérisseurs qui s’affairaient avec confusion et trouble autour d’un corps allongé. Nul cascade opaline échouée sur le dallage, mais une crinière de jais longeant une figure lactescente. Un fleuve vermeil s’étendait sous la corneille, arrachant une grimace de chaos au colosse qui pouvait bien s’abominer de n’avoir pensé qu’à Jora ; Lorsei ci-présente était pareille enfant que l’agonie arrachait au patriarche Snowhelm une nausée bilieuse. S’il ne portait pas tous les freux à égale estime, l’ainée de la fratrie avait toujours su l’affecter et, autoritaire, il fit tonner son phonème grave à l’encontre des badauds fardés qui se pressaient tout autour. « DU VENT. » Beaucoup sursautèrent, certains même glapirent à l’image de leurs animaux totem. Il aperçût la Main elle-même affligée de sanguines meurtrissures, puis hélant une cuirasse qui passait d’aventure, il ne laissa guère le choix au garde que de faire halte à sa hauteur. « Évacuez la salle avant qu’on en vienne à se piétiner. » Souffrant d’un doute circonspect que le fantassin lui renvoyait, le seigneur rugit. « Tout de suite ! » Et l’on obtempéra enfin, aidé d’autres gardes, pour faire suivre les convives vers les seuils respectifs.

Se gardant bien de dire au roi ou au prince ce qu’ils devaient faire, il profita de l’évacuation pour embrasser du regard l’ensemble du quidam. Mais toujours, aucune trace de l’héritière Ebonhand. Il n’apercevait pas non plus Irinwe qu’il avait supposé être en compagnie de la captive, aussi en vint-il à conclure qu’elles étaient déjà loin. Un étau lui broyant la gorge, il revint aux thaumaturges toujours aussi empressés de calmer l’hémorragie de la régente de Ravenhole. Sous le spectacle, le lord quémanda. « Son état ? » Seules des grimaces lui répondirent. « Il faut la porter à l’infirmerie, vous n’arriverez à rien ici. » Quelques chefs branlèrent parmi les guérisseurs, finissant de panser au mieux la plaie ouverte avant de la laisser aux bras du patriarche Snowhelm qui la souleva avec autant de délicatesse qu’il le pouvait. Le vin qui s’était écoulé en flots dans ses veines en début de soirée semblait s’être évaporé – ou tout du moins tamisé – sous les saccades de l’adrénaline. Aussi fut-il à même de porter Lorsei sans flancher d’un seul muscle, pressé par la meute de soigneurs qui voulaient déjà l’emmener à l’infirmerie, il se tourna vers Lorkhan, le ton dépourvu de sympathie mais l’œil avisé. « Altesse, elle a besoin de vous. » Un moyen comme un autre d’emmener le Prince traiter ses blessures sans toutefois mentir ; il était le mieux placé pour savoir qu’une présence aimante était l’alcôve de toute guérison.

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Jorkell Ravncrone

Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale

Jorkell Ravncrone
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 16:18

Car j'appartiens aux forêts et à la solitude.

La satisfaction dessinait sur le visage de Jorkell Ravncrone un sourire presque franc. Quelle joie de réduire cette lionne prétendument indomptable aux gémissements plaintifs. Est-ce vraiment le moment idéal... ? Faiblesse. Faiblesse de femme. Bêtises et vices. Son regard s’assombrit un instant, tandis qu’il tendait sa main vers un verre de vin qui se trouvait là. Mais il se reprit assez vite. Il se devait d’être aimable de figure en ce jour, il avait déjà assez d’ennemis pour s’attirer de nouvelles foudres de par son air renfrogné. Le Freux, froid et fier, jeta son œil clair alentour, cherchant un visage connu. Il faisait dans sa tête la longue liste des personnes qu’il se devait d’aller voir ce soir, et ceux parmi là qu’il aurait préféré éviter. Son fils, sa fille bien sûr, quoique la deuxième rencontre serait certainement plus heureuse que la première, Jora sans doute, pour s’assurer que tout allait bien, Lehvinia pour s’assurer de la joie qui se devait d’être la sienne à l’annonce de ses fiançailles – là-dessus, un rictus amusé tira sur la lèvre supérieure du roi, songeant à cette jeune femme qu’il donnait à Lorkhan. Cette histoire détestable et contre nature entre son fils et sa femme le rebutait au delà du possible, et il se demandait ce qu’elle ferait à la jeune Dragonfall, ou si elle ne pourrait pas la faire cesser en s’attachant le Prince aux Fers. Elle était belle après tout, pourquoi pas ? Ensuite il y aurait Crendal Flynn, auprès duquel ses dettes rendaient presque le corbeau charmant, soucieux qu’il était de ne pas se mettre à dos son créancier. L’or. Le nerf de la guerre, le centre du monde. Quelque soit les qualités de guerriers, de stratège, de gouverneur que l’on peut avoir, sans or on n’est rien. Il ne le savait que trop bien, il avait pris pour épouse la sœur de Synric. Il y avait évidemment Dame Nelrenethys dans la liste, il se devait de saluer cette reine des Elfes. Mais aucun de ces noms n’avait dans l’immédiat grâce aux yeux du souverain. Le silencieux, le solitaire Jorkell ne goûtait définitivement pas ce genre de festin. D’abord parce que cela lui coûtait bien trop cher, et ensuite parce qu’il préférait rester au calme à travailler loin de tous ces faux semblants. A la limite, les tournois pouvaient lui faire plaisir, il aimait les faits d’armes, le courage, et le peu de paroles que l’on attendait de lui. Ce soir il faudrait aller, présenter des respects, les recevoir, parler, parler, parler. Pour dire des futilités, pour comploter, pour prévoir. Combien de messes basses se faisaient dans cette salle alors qu’il portait la coupe à ses lèvres et que le liquide sanglant allait à ses lèvres fines et pales.

Mais la coupe n’atteint jamais sa course. Le vin se rependit sur le sol comme coulait à présent le sang de son héritier, tandis que le métal gémissait en rencontrant le plancher. Voilà bien que la soirée prenait une tournure des plus inattendues. Il lui fallut un moment, un moment de trop, avant de comprendre totalement les évènements en cours. « Gardes ! Gardes ! GARDES ! » Sa voix fait écho à celle du prince blessé, tandis qu’il cherche lui aussi à fendre la foule pour approcher sa fille touchée. « La Reine ! » crache-t’il sans vraiment y penser à l’un de ceux qu’il vient d’appeler et qui passe devant lui. Mais il n’a que faire de Sylarne, c’est une autre sorte de terreur qui l’anime. Ses enfants, son sang, son propre sang versé. Il fulmine, il rage, la haine et la colère fait pulser son sang dans ses tempes, il jette un dernier regard à l’elfe que l’on emmène. Cela ne restera pas impuni, cela ne se peut. On assassine son fils aîné, on s’en prend à ses deux cadets. Cela ne restera pas impuni. Il arriva auprès de sa fille non sans difficultés, peu après Dralvur. « Lorsei… » Son chuchotement est presque inaudible alors qu’il baisse son regard vers le sang sur le sol, son sang, son propre sang. En levant les yeux vers Lorkhan, sa rancœur devint encore plus aigre. Son fils, son seul fils à présent, blessé par un autre. Dans les yeux étincelants de la Corneille dansaient des images de massacres, de représailles terribles. La voix de son conseiller diplomatique le tira brusquement de ses pensées morbides. « Vous l’avez entendu ! » Tout ce qu’il y avait de calme et de souriant chez lui avait disparu. Il appuya cependant la dernière phrase de Snowhelm en accordant au prince un regard significatif. Il fallait qu’il se calme, il fallait penser l’esprit clair et débarrassé de toutes passions violentes. « Je ne pourrais jamais assez vous remercier… » Sa main s’était posée sur l’épaule de son Conseiller, mais sa phrase resta un moment en suspend. La Freux et la Main Blanche. Ce sont les termes de l’assassin. « Ebonhand… » Sa voix n’est plus qu’un murmure comme il se tourne vers la foule qui quitte la pièce. Non, Jora a été mise en sureté, il n'a pas à s’inquiéter. Mais une pensée étrange ne le quittait pas alors que son attention allait à nouveau à ceux qui avaient été blessés.

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Blaze Blackthorn

Ronce à la Rapière

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 16:54

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Shield the queen

sujet commun
La dévastation avait laissé place à la rage. L'adrénaline pulsait désormais dans mes veines, me portant à réaliser de grandes enjambées quoique gênée par ma robe. L'étoffe bleu nuit ne protégeait nullement mon corps et si une lame le rencontrait, je m'en sortirai avec une entaille ou pire. Mais j'étais armée. Tenant d'une main le bas de ma robe, et de l'autre l'épée dont Lady Sylarne avait cru bon de m'honorer, je fendais bientôt la foule dans la Salle de Bal, après un dernier regard à Dralvur. L'aparté était terminé et mon devoir m'appelait en hurlant. Fendant la foule, j'arrivais non loin de l'endroit où la Reine aurait du se tenir et je n'y voyais que deux imbéciles qui ne savaient où aller et semblaient perdus. Je les connaissais, ils étaient censés garder Lady Clanfell avec moi, mais elle leur avait fait faux bond. Il n'était nullement le temps de faire un esclandre, mais je les rudoyais sévèrement avant de m'élancer dans la direction où, d'après eux, ma protégée s'était éclipsée. Ils ne savaient pas trop, à vrai dire, où elle avait pu partir, vu qu'elle s'était élancée dans la foule et s'était soustraite à leurs regards bovins. Pestant de nouveau contre des imbéciles pareils, je scrutais la salle un instant, tentant de déduire où elle avait pu partir. Un instant, un seul, j'en vins à me demander si elle n'était pas partie avec Lady Jora, en profitant du chaos. Mais non. C'était impossible. Improbable.

L'instinct protecteur guida mes pas jusqu'à un couloir sombre. Je ne savais pas si elle y était, mais lorsque je m'extirpai de la foule qui commençait à être évacuée, j'avançais vers les ténèbres et hasardais, m'attendant à n'entendre que le silence du désert : « Milady ? » L'épée prête à parer un quelconque coup venu de l'ombre, je restai vigilante, ignorant que la Reine n'était qu'à quelques mètres avec un homme retors qui ne m'inspirait nulle confiance (et nul respect, de surcroit). Les ténèbres les confisquaient à mes prunelles éblouies par tout le faste que je venais de traverser : il me faudrait quelques secondes avant que je puisse m'adapter au peu de luminosité. Je tendais l'oreille et jetai un coup d'œil derrière moi alors que les cris persistaient à retentir dans la salle des fêtes. Personne ne venait. Devais-je encore attendre quelques secondes que l'on me réponde ? J'avais l'impression d'être observée : je devais en avoir le cœur net. Je réitérai, faisant quelques pas en avant et resserrant ma prise sur la rapière d'acier solvite, happée par la nuit du corridor : « Lady Sylarne ? »


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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 18:52

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lorkhan ravncrone
le grand bal
Peu à peu, le chaos qui s'était abattu sur eux s'estompait, les invités qui n'avaient pas pris la fuite de peur d'être les prochaines cibles de « l'Elfe Fou » se dispersant peu à peu afin de faciliter les allées et venues des gardes et des secours qui s'organisaient autour de Lorsei. Lorkhan, lui, restait là, presque interdit de toute action, encore pris dans le tumulte qui mettait sans dessus dessous son esprit. Que devait-il faire ? S'il s'écoutait, il prendrait directement la direction des geôles afin de faire souffrir au centuple son agresseur, celui qui venait peut-être d'assassiner la personne qui était sans nul doute la plus chère à ses yeux. A cet instant, l'idée de la voir peut-être mourir, là, sous ses yeux, lui fit entrevoir l'immense sensation de vide qui obscurcirait son coeur si cela devait arriver. Mais que pouvait-il y faire ? Elle, qui était venue à son aide alors que Lorkmir et ses acolytes lui faisait connaître l'Abîme ... Lui n'était pas guérisseur, et nombres d'entre eux s'affairaient déjà autour d'elle et ils entreprendraient bientôt de l'emmener en dehors d'ici, loin des pleurs et des tensions. Soudain, Lorkhan fut tiré de sa torpeur par les mots de Dralvur Snowhelm qui s'empara de sa soeur, ainsi que par l'arrivée de Jorkell. Tout deux l'exhortaient, plus ou moins clairement, à se calmer et à accompagner Lorsei dans l'épreuve qui l'attendait, et même sa blessure l'y incitait, le relançant sans cesse. Pourtant: « - Non, non ... Si elle  ... Si elle devait ...   » Les mots ne venaient pas.  Il avait peur. Peur de la voir mourir devant lui, là, juste sous ses yeux, sans qu'il ne puisse rien y faire. Pourtant, il savait qu'il devait s'y résoudre, c'était son devoir, et c'était sa dette.

Il ne fallut que l'irruption d'une nouvelle voix pour que Lorkhan ne se retourne, faisant tout de même signe à Dralvur de mettre Lorsei en sécurité. C'était un garde à la voix cassée, essoufflée. Lui aussi avait peur: « - Votre Majesté ! Votre Majesté ! Les Elfes ... C'est les Elfes ! Ils nous attaquent ! Et la foule, par tout les Dieux, la foule se rebelle ! » On lui fit signe de se calmer et, au bout de quelques instants, il parvint à reprendre son souffle: « - La Mascarade ... Ils nous ont surpris, là, ils sont sortis de la nuit, ces chiens ! On a rien pu faire, ils étaient trop nombreux, trop ... » Il ne trouvait pas les mots. « - Tout s'est passé si vite. Ils ont tué les autres gardes en faction, puis ils ont poignardé un Ebonhand. La foule s'est embrasée presque instantanément, c'est le chaos ! »

Lorkhan restait là, ébahi par les déclarations de l'estafette. Comment était-ce seulement possible ... ? Le récit qu'il venait d'entendre était tout sauf limpide, mais le Prince en avait compris assez pour demander, presque incrédule: « - Es-tu certain que ce sont les Elfes ? »  Le soldat acquiesça d'un hochement de tête qui ne trahissait aucun doute, avant d'ajouter: « - Ils arboraient un olivier sur eux. Les armoiries de Sorhelm. » Lorkhan n'en crut pas ses oreilles. L'attaque décrite à l'instant ne pouvait être une coïncidence, ça ne pouvait être le fruit du hasard. D'un coup, sa haine, qui s'était quelque peu assoupie, se réveilla comme un brasier que l'on venait de raviver tout à fait. Se tournant vers son Père et les gardes qui l'entouraient, il déclara haut et fort, aboyant presque, fulminant de colère: « - Que l'on fasse arrêter les Elfes, Père ! Trop de monde a déjà pu fuir, trop d'entre eux ont déjà pu quitter Jernvugge ! Ils s'en sont pris à Lorsei, ils sèment vraisemblablement le chaos en ville ! Et ils portent les couleurs de Sorhelm ! On ne peut prendre le risque de les laisser s'évanouir dans la nature ! » Et, tandis qu'il considérait les invités encore présents autour d'eux, son regard croisa celui de Nelrenethys: « - Et faites désarmer la garde de Sa Majesté, puis qu'on la mette en sécurité. Ce serait un drame si on venait à confondre les Elfes Austraux avec nos agresseurs, n'est-ce pas ? »

Cette fois, sa voix ne demandait pas: elle ordonnait. Et déjà quelques hommes déguerpirent au pas de course. Bientôt, tout Jernvurgge serait en état d'alerte. Tout comme l'était son corps: trop longtemps ignorées, les blessures du Prince se rappelaient à lui avec plus d'insistance à chaque fois. Ses pensées, rendues confuses par l'agitation et les dernières évélations de l'estafette, se mélangeait à sa haine et à sa colère. Il n'avait fallut que l'habitude de la raison pour qu'il parvienne à tempérer ses propos. Mais quoi ? Il ne pouvait plus reculer: s'il ne pouvait soigner lui-même Lorsei, il ferait payer ceux qui avaient osé s'en prendre à elle, fut-ce la Reine Australe elle-même.
 

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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 19:39

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le grand bal.

sujet commun
Comme la Main expiait son épouvante, il toisa Lorkhan avec moins de rudesse qu’il ne l’avait fait jusqu’alors. « Son heure n’est pas venue. » Lui-même cherchait à s’en convaincre par l’élixir de son verbe, lorgnant le Roi Jorkell d’un œil circonspect. Il cherchait sa captive et son patronyme glissa jusqu’à l’ouïe du patriarche qui rassura derechef le souverain. « Elle est très certainement en sûreté, Majesté. Les gardes ont dû la ramener dans ses appartements. » Se gardant d’émettre un avis trop confiant et restant sur des termes présumés, il acheva toujours pour le suzerain, Lorsei à bout de bras. « Vous devriez vous aussi quitter le tumulte mon Roi, on ne sait pas si le danger est véritablement écarté. » Le corps entre ses mains s’épuisait de son sang, souillant la fastueuse étoffe dont était pourvu Dralvur et l’alarmant plus encore. L’un des guérisseurs le pressa à nouveau de s’en aller, ce qu’il s’apprêta à faire avant qu’un garde ne remonte la foule pour venir jusqu’au Prince, le souffle coupé. Son phonème statufia l’Ours qui marqua un arrêt et considéra le factionnaire avec une sourde anxiété. Il semblait que le Chaos, dans sa plus pure engeance, s’était liquéfié des arcades du palais pour vomir son effervescence dans les rues de la cité. Incapable de mettre le doigt sur l’épicentre réel d’une telle subversion, il accueillit l’ire de la Main avec malaise. La colère, la révolte et la vengeance semblaient être les cavaliers de ce cataclysme et, contaminé, Lorkhan faisait les frais d’une bile qui n’était pas pour rassurer Snowhelm. Fatiguant de son étreinte, l’esprit divisé entre l’état de la blessée et le bouleversement qui se jouait, le Conseiller héla sans courtoisie protocolaire la Reine de Sorhelm. « Majesté ! Suivez-moi je vous prie. » Il ne voulait en aucun cas laisser Nelrenethys aux mains de la garde d’Ibenholt, trop gangréné par les exactions passées des souverains qu’il avait servi. Si le ton se targuait d’un respect formaliste, son timbre, lui, fusait avec autorité. « Venez à l’infirmerie, vous y serez en sécurité. » Vous serez avec moi, intimaient ses onyx, avant de fouler enfin le carrelage rendu sale et sortir de la salle accompagné par la meute des rebouteux. La Reine du Sud, espérait-il, le suivant de près.

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Nelrenethys

Sa Majesté des Elfes

Nelrenethys
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyMer 14 Mai - 21:01





L

........es honorables invités du grand bal devaient tous être présents à l'arrivée du maître en ces lieux, seigneur freux patriarche de la portée d'immondes traîtres qui avaient fait planer sur le royal chef de Nelrenethys première du nom l'ombre d'une menace. Ovations et courbettes, son annonce la Reine en avait déjà deviné la teneur, comme la plupart des gens de l'assemblée, rien n'était moins cérémonieux qu'une annonce se voulant officielle, mais l'elfe pouvait aisément comprendre se désir d'asseoir et d'affirmer sa place d'hôte de Jernvugge. L'atmosphère se voulait enjouée, à l'instar des épousailles à venir qui ravivaient l'éclat de deux royaumes s'unissant sous une même bannière, mais rien ne se déroulait comme espéré. La souveraine avait senti la présence du bourreau au milieu de l'assistance, les elfes dégagent une odeur spécifique et facilement reconnaissable pour quiconque savait la déceler, une aura même, teintée de leur ancestrale magie, la trace de leur longévité ne pouvait passer inaperçue, encore moins pour la représentante de leur glorieuse ethnie. Bien qu'appartenant à sa race, il suintait de son être une noirceur toute glaciale, aux antipodes de la douceur du Beau Peuple sudiste.
Ressentir sa compagnie était une chose, pressentir son action une autre. Trop vif, trop imprévisible, il faucha dans son sillage la malchanceuse Lorsei se trouvant sur son passage, avec qui Nelrenethys avait échangé quelques paroles un instant plus tôt. L'essaim en délire fut secoué de panique et nombre de frileux s'empressèrent de quitter l'aula tandis que d'autres s'amassaient comme des sangsues autour de la victime qui gisait lamentablement sur le carrelage duquel dégoulinait le fumet chaud de sa plaie sanguinolente. Chacun criait à qui voulait l'entendre, les dames pleuraient et se laisser aller à la folie de l'attentat, sous le choc. Faibles dindes, ainsi est la vie, la mort n'en est qu'un chapitre de plus. Se dit-elle intérieurement, comme excédée du comportement des stupides mortels qui en cette soirée faisaient légion. Non pas qu'elle ne ressentait rien quant à l'état de la régente, les affaires des corbeaux n'étaient pas les siennes, et forte comme sa fratrie, elle s'en sortirait, mais une autre préoccupation lui dévorait l'esprit, rongeant le peu d'armure lui restant en ce palais ouvertement hostile à sa présence. L'assassin, un elfe, sang de son sang, il était inévitable que ces crétins d'humains ne fassent un rapprochement avec sa personne. Pourtant ce n'était pas la crainte qui guidait ses réactions, mais la lassitude, toujours son ascendance avait été assimilée aux Nordiques, mais ils n'en savaient rien, ne connaissaient rien du schisme entre les deux peuples.

Comme elle s'y attendait, un balourd de la garde porta l'accusation fatidique, elle l'entendit beugler au Prince-aux-Fers et au restant de foule qu'ils étaient à l'origine d'offensives dans la cité. Toisant l'enfant corneille de toute sa stature, la souveraine demeurait impassible et guettait sa réplique, qui ne se fit pas tarder. « Un drame en effet, Votre Grâce. » Lui répondit-elle avec un flegme presque insultant. Avait-elle vraiment besoin de clamer son innocence dans cette affaire ? La blancheur de ses mains quant aux agissements de ces usurpateurs ? Ne pouvant cependant se permettre d’altérer les fragiles relations qu'elle avait noué quelques jours plus tôt avec l'homme pour qui elle nourrissait beaucoup d'estime, surpassant sa fierté et préférant la sagesse, elle s’avança vers Lorkhan en cherchant dans son corsage le parchemin qu'elle conservait. « J'espère, mon ami, que vous ne pensez sérieusement ce que vous insinuez, et qu'au fond de votre cœur vous savez que ce ne sont que de viles calomnies ! Je regrette ce qu'il vient d'arriver, aussi bien concernant votre sœur, qu'Ibenholt et sa populace. Sachez que je ne suis point venue en ces terres lointaines pour y semer les graines de la discorde, je n'ai encore moins voulu vous pétrir de belles paroles lors de notre entretien en mes appartements, en ces lieux je suis bien la seule âme s'adressant à vous avec honnêteté, j'espérais qu'il en était de même de votre part. » Reprit-elle en conservant sa superbe alors que la précipitation et la fébrilité prenaient possession de ses mouvements. D'un geste rapide elle attrapa la main de son interlocuteur, abasourdi, et y déposa le papier froissé. « Mon Prince, par pitié dites moi la vérité quant à ce message ... » Lui murmura Nelrenethys dans un souffle, interrompue dans sa supplication par Ser Snowhelm ,qui, avec toute l'autorité dont il savait faire preuve, l'invitait à le suivre. Un rayon de soleil dans la brume, un éclair dans l'obscurité, laissant le corbeau là, elle emboîta le pas de l'Ours qui se dirigeait vers les lourdes portes d'ébène qui précédemment s'étaient refermées sur son destin, dorénavant troublé.

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Vex Strider

L'Ombre Pourpre

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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyJeu 15 Mai - 16:01


" Hide you and Play, it's just a game "

Vex voyait bien que la situation était sous pression de la part de tout le monde. C'était quelque chose de peu étonnant entre la tentative d'assassinat d eLorkhan, plus celle de Lorsei qui était aux mains de soins aussi rapides que possible. En réalité, ce genre de situation lui plaisait énormément. Il aimait l'effervescence, il aimait voir couler ce sang bien que frustré qu'il n'en soit pas l'origine, et puis la panique était particulièrement jouissive. Il aurait préféré encore pouvoir s'occuper du médiocre bourreau qui avait essayé de créer sa vendetta. Mais les choses ne se passaient pas ainsi et mieux encore, le destin l'envoyait vers un rôle qu'il n'avait pas encore prévu ce qui l'amusa fortement et surtout l'intrigua quand la Reine vint à son encontre. Son regard dénué de tout masque se plongea dans celui de la concernée. Elle souhaitait sa présence mais elle avait surtout un devoir à lui fournir. Il le sentait dans ces prunelles qui parlaient parfois bien plus que le langage verbal. Ce qui lui fut étrange était de sentir le contact de la main dans la sienne. Un geste anodin, auquel il ne donnerait aucune connotation affective, mais qui cependant lui rappelait son enfance. Il avait déjà été entraîné par des femmes de toute sorte de cette façon, pour des ébats forcément intimes. Ici l'origine était différente et le ressenti tout autant. Mais cette impression s'évapora aussi facilement qu'elle n'était arrivée et son esprit revint à la situation actuelle. Il avait d'ailleurs bien mieux à faire et ses yeux voyageaient discrètement de visage en visage, d'expressions en expressions, pour permettre d'avoir la meilleure vue sur la situation dans sa globalité. Il avait la capacité d'analyser rapidement les choses ce qui permettait de pouvoir observer en abondance sans rien perdre de ce qui se déroulait.

L'amusement put se lire sur ses lippes quand il se sentit plaquer au détour d'un couloir, dans un retrait ténébreux les camouflant avec simplicité. Il l'écouta et effectivement ne put retenir un agrandissement de sa malice sur ses lèvres même si elle rectifia et réorienta ses pensées. Il savait pertinemment qu'elle ne désirait pas à l'heure actuelle réitérer leur échange malsain dans un recoin de couloir, mais le souvenir s'était insinuait de lui-même sans qu'il tente de le retenir. Il ne dit cependant rien et la laissa poser la question qui la titillait le plus et qui méritait une réponse rapide. « Non. » fut sa première réponse. C'était vrai. Il n'était pas homme de confiance. « Je pense que dans ce bas monde, la confiance ne peut être aisément donnée et je vous conseillerais d'ailleurs de ne compter jamais sur personne. C'est bien pour ça que je ne vous fais pas confiance. » précisa-t-il avec une malice et un regard rempli d'une traduction incompréhensible et au penchant dangereux. « Néanmoins... » commença-t-il en adoucissant son faciès « Ma curiosité est titillée par votre demande si formelle et j'ai hâte que vous me révéliez la raison de ma présence dans ce petit coin car comme vous avez pu le constater je suis un homme d'action et j'ai besoin de participer à cette mascarade rapidement. » Au fond, c'était une phrase bien plus séduisante qu'un « oui » qu'il aurait pu formuler, quand on connaissait le personnage. Leur conversation fut cependant dérangée par un appel qui lui parvint et sans prendre de gants, il plaqua la Reine contre le mur la camouflant entre son corps et ce rempart dur pour la dissimuler davantage dans les ténèbres tandis qu'à l'affût son regard restait plongé dans celui de la jeune femme. Une voix féminine la cherchait et jetant rapidement un coup d'oeil, il put voir qui c'était. Revenant à la Reine il reprit la parole « Dépêchez vous de m'indiquer en quoi je peux vous être utile car malheureusement cette « femme » ne risque pas de lâcher prise rapidement. Je pense que ce ne serait pas judicieux qu'on nous découvre dans cette position... De plus, le sang à couler et mes sens sont en ébullition. Donnez moi quelque chose d'alléchant à faire et je ne pourrais m'y soustraire. » une formulation comme une autre pour offrir sa loyauté pour un temps. Il pourrait ainsi dispraître et la laisser voguer à ses obligations royales.

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyJeu 15 Mai - 17:55

Fiche ©️ Quantum Mechanics
sylarne clanfell
le grand bal
D
ans le sanctuaire des sépulcrales coursives lui parvenait toujours le bourdonnement incessant des imprécations et le bruissement des étoffes qui se frictionnaient à des corps empanachés des frissons halitueux d’une panique générale. Dans l’assourdissant friselis, elle distingua des éclats de voix, puis le tonnerre de celle de la montagne qu’elle devina provenir des rocailleux poumons du lord Snowhelm et pourtant elle ignora superbement le cliquetis des cuirasses qu’on hélait et la tempête des gardes elfiques qu’on désarmait. Canalisant la vivacité de ses prunelles léonines sur l’assassin qu’elle avait impunément arraché à la foule, elle ne put dissimuler son agacement quand il jugea bon de la bassiner de ses inanes apophtegmes, comme si elle avait le temps et le loisir de se faire donner la leçon par un populacier dont l’arrogance avait tout de moins le mérite de tirer de la lithiase de son ventre une chaleur qui ne tarda pas à se muer en apyre. Ne faire confiance à personne. L’assassin n’avait pas grand-chose à lui apprendre en cette matière, mais elle se garda de lui souligner avec une morsure cinglante. Le moment était trop idéal pour le laisser filer entre ses doigts sibyllins, elle devait le saisir avant qu’il ne soit trop tard. Dans le suaire des ténèbres lui parvint alors une voix féminine qu’elle reconnut aussitôt, son corps impuissant se faisant alors plaquer sur les aspérités du mur à son tour par l’assassin qui la mussa de sa charpente imposante. Elle leva les yeux au ciel, sarcastique, se mordant la lippe pour ne pas se laisser aller à une fielleuse algarade, convaincue plus que jamais que Strider jouait avec ses nerfs, mêlant pragmatisme et sens de l’humour particulièrement graveleux. Sa dernière phrase raviva néanmoins en elle la raison de cet inopiné conciliabule et elle jeta un coup d’œil fauve vers la salle, redoutant que sa garde du corps ne soit à portée d’entendre ce qui allait fuser entre ses lèvres incarnadines. « Kaedred est de garde ce soir. Vous le trouverez dans le poste de garde qui siège dans le rempart nord-ouest. Oubliez ce que je vous ai demandé l’autre soir, je le veux mort. L’insurgé est un prétexte idéal, tous croiront qu’il est mort en poste. » La lionne se garda bien de lui expliquer que depuis leur vespérale rencontre le vétéran de la Garde s’était fait plus insistant, devenant ombre de la reine pour surveiller ses moindres allées et venues. Elle avait appris la veille qu’il s’était invité à Fortrekke et elle ne doutait pas qu’il avait farfouillé ses appartements à la recherche d’une moindre preuve de son adultère. Mais ce qu’il y trouva sans doute était plus dangereux encore, elle se devait d’agir rapidement. L’instinct de survie se faisant impétueuse nécessité dans l’orbiculaire de son encéphale calculatrice. Rivant à nouveau le sinople de ses iris à celui, azuréen, de l’homme, elle laissa fuser une voix ferme, tentant de l’écarter légèrement dans l’urgence de ne pas se faire prendre en fâcheuse position par la Blackthorn. « Et Vex ! Tâchez de rendre son meurtre crédible, je vous prie. » Quand il s’en fut allé, elle se soustraya à l’empire des ombres, se retrouvant nez à nez avec sa garde du corps. « Blaze ! Vous allez bien, vous n'êtes pas blessée ? Où est le roi ? Où est le prince héritier et la princesse régente ? Ils ont été blessés, je dois me rendre auprès d’eux. » Feignant un intérêt pour son époux, elle avait mussé son inquiétude pour Lorkhan dans une mimétique panique. Elle espérait que sa garde du corps l’emmènerait près du prince sans faire d’histoire. Elle avait déjà été assez ralentie par les deux roquets qui l’avaient emprisonnée dans l’ergastule de leurs bras.


Pour Vex :

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Dralvur Snowhelm

Ours cendré d'Ibenholt

Dralvur Snowhelm
Ours cendré d'Ibenholt
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyVen 16 Mai - 1:18

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le grand bal.

sujet commun

[ à l'infirmerie de Jernvugge, en compagnie de Nelrenethys et Lorsei (blessée) ]

♆ ♆ ♆

Ses pas foulaient à l’aveugle, piétinaient à déraison et moulaient chaque mètre dévoré avec un empressement impérieux. Quiconque se serait trouvé sur son passage se serait fait molester par les flancs acérés d’une montagne empressée de cavaler comme destrier sur champ de bataille. Mais personne ne vint à lui barrer passage. Ses onyx enfiévrés d’une résolution draconienne allaient et venaient de son horizon kaléidoscopique au minois déchu de la corneille moribonde, arrachant au faciès du lord des rictus tantôt bandés de désarroi, tantôt marbrés d’une sourde fureur. Les trotteurs à sa suite piaillaient conseils et hautes inquiétudes auxquels le patriarche semblait indifférent, articulant parfois ses lippes d’appels caverneux pour tenter d’arracher ne serait-ce qu’une réaction au visage cadavérique. Si Lorsei ne pouvait répondre ou même lever la herse de ses paupières, il espérait en son for intérieur pouvoir guider la princesse vers quelque phare réconfortant dans la brume épaisse de la Camarade. « Restez avec moi », était sa litanie, tandis qu’il sentait contre son buste l’élixir purpurin traverser ses nippes et contaminer sa carne de souillures narquoises. Où diable était donc cette infirmerie ?! Serrant son émail à s’en fracturer la mâchoire, il parvint à un carrefour qui lui fit, pour la première fois depuis son cheminement, faire halte avec soudaineté. Il mirait à droite, puis à gauche, incapable de décrypter le plan dédaléen de Jernvugge par la simple déduction. « Par les dieux ! Sommes-nous dans les entrailles d’un foutu dragon ?! » S’emportant avec tension et tonnerre, il se mit à interroger l’un des guérisseurs du regard avant de combler son attention par la reine Nelrenethys. La présence de cette dernière mua son ire en un mutisme dominé tandis que le quidam s’empressait de lui ouvrir la marche pour s’improviser guide. « Ce n’est plus qu’à quelques mètres ! » Lui disait-on, et coulant un dernier regard entendu vers l’Elfe Australe, il se mit à reprendre marche. Un poids venait de quitter ses épaules en sachant la suzeraine de Sorhelm décidée à rester auprès de lui, mais l’ombre de l’agonie planait bien trop sur l’ainée Ravncrone pour totalement exhéréder Dralvur de son corpus Crainte et Colère.

Le bataillon fut bientôt à destination, échauffant la salle de soins d’un branle-bas bouillant et fourmillant où il déposa le corps tiède sur un lit de fortune, s’attardant d’une large paume sur le front de la blessée pour prendre température avant d’être prestement écarté par le charivari de docteurs. Reculant de plusieurs pas, ahané par sa course et son fardeau obsidienne, il mira faire les silhouettes l’œil vitreux et absent. Une pesanteur térébrante coagulait déjà dans son esprit tant le décor glapissait d’infâmes souvenances. Il revoyait étendu son jeune fils éventré également porté dans ses bras à son jour de trépas. Il était ignominieux de vivre la mort de son enfant, et il fut prit un instant par une houle empoignante qui le laissa sans voix et sans gestes, la saccade de ses battements cardiaques pour toute cire existentielle. Le galbe rendu proche de Nelrenethys le tira de ses abysses, et se tournant vers elle dans un « Majesté », il recouvra ses esprits. Sa mine redevint assombrie, sévère et vigilante, ses calots cherchant subito quelque chose vers les armoires, meubles et vitrines qui jalonnaient l’infirmerie. « Une foule séditieuse peut faire ployer un royaume entier. Et plus encore les grilles d'un palais. » Tandis que, dans son dos, l’on s’affairait à soigner Lorsei, il ouvrit et referma une suite remarquable de mobiliers avant de tomber sur un tiroir empli de longs et larges couteaux chirurgicaux. Il en prit deux, revint vers la Reine du Sud, et, sans lui en céder un, poursuivit d’un ton bas mais intraitable. « Majesté, avec tout le respect que je vous dois, les derniers évènements ne sont guère en votre faveur, aussi me laisserais-je volontiers guider par la raison en donnant foi aux griefs du prince. » Il distillait dans ses orbes une armée entière de défiance. « Mais mon instinct jappe et je me dois aussi de l’écouter. Toutes ces analogies avec les elfes austraux me paraissent trop grossières et frustes pour s’accoutrer d’un semblant de véracité. Alors osez me regarder droit dans les yeux et me jurer que vous n’êtes en rien responsable de ce méprisable cataclysme. » Et sur la figure de l’Ours Cendré se brimait un masque faisant fi du statut de l’inculpée, tranchant de son air patibulaire toute écume calomnieuse qui aurait eu dans l’idée de venir s’échouer sur le promontoire autoritaire. Si les ersatz d’armes qu’il possédait à même ses paluches étaient initialement objets de défense, leurs éclats, en ce moment même, louvoyaient d’une menace latente vers cet être antédiluvien qu’il hissait au pilori révélateur.

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Nelrenethys

Sa Majesté des Elfes

Nelrenethys
Sa Majesté des Elfes
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ARRIVÉE : 02/04/2014
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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyVen 16 Mai - 19:09




[ à l'infirmerie ]
P

........erdue dans les immenses ténèbres de Jernvugge, caracolant dans les traces de l'homme-ursidé qui s’évertuait à mener sa suite de fortune dans les couloirs labyrinthiques de la demeure en cherchant un moyen d’accéder à l'infirmerie où il espérait y trouver un lieu sûr, Sa Majesté des Elfes sentait la raison lui revenir et son anxiété soudaine s'estomper. Elle était en confiance à présent, en compagnie de cet humain digne des plus grands sages ancestraux, qui avait su l'extirper de cette situation tournant à son désavantage certain. Aucun son, aucun mot, ne dépassa la palissade de sa royale bouche tandis que le groupuscule s'enfonçait toujours plus profondément dans les boyaux obscurs de la bâtisse, un silence emprunt de concentration rendait muet la troupe dont le déplacement était seulement ponctué par les grognements de Dralvur, en tête de colonne. Enfin ils atteignirent la pièce tant espérée, tous s'y faufilèrent et les domestiques purent installer convenablement la régente, plongée dans un état d'inconscience infini. Son buste de soulevait dans un mouvement presque imperceptible, une fragilité sans égale se dégageait de ce corps se voulant celui d'une femme, ressemblant plus à la carcasse figée d'une enfant fauchée dans la fleur de l'age.
Cherchant dans les secrétaires de la pièce des instruments aussi terribles que l'arme ayant infligé les entailles de la jouvencelle, Lord Snowhelm ponctua enfin les regards insistants à l'égard de Nelrenethys de paroles, paroles aussi salvatrices que tous les onguents, décoctions, remèdes et autres bizarreries médicinales dont l'infirmerie fourmillait. « Et cette raison fais de vous quelqu'un de fort avisé, Messire. » Lui répondit la Reine en se mettant à son tour à visiter le contenu des tiroirs et armoires, tournant même le dos au diplomate dans cette pérégrination soudaine. « Le Prince Lorkhan s'est cependant laissé emporter par …. Une vérité de premier plan, difficile à évincer, j'ose le croire, n'étant qu'un funeste voile, un tissu de mensonges brodé pour que cette accusation ternisse mon nom et celui de mon peuple. »

Le vacarme que faisait son exploration ne pouvait couvrir le ton austère de sa voix, il lui fallait encore se défendre d'accusations qu'elle ne pouvait comprendre. « Puisque vous me le demandez ainsi, oui, j'en fais le serment, Dralvur. Je ne suis aucunement mêlée aux horreurs de ce soir. » Ses prunelles d'or croisèrent le regard glacial et méfiant de l'Ours. « Vous le savez tout comme moi, je ne puis considérer tous les Elfes comme mes loyaux sujets, il est en ces terres septentrionales encore des reclus, vivant dans l'ombre de votre éphémère destinée, chassés de leurs foyers et exilés dans des contrées où nul ne donnerait cher de leur peau. Les actes de ces semi-immortels ne peuvent m'être imputés, bien que nous ayons les mêmes origines, cela fait des siècles, des millénaires, que les Austraux et les Nordiques sont deux races aussi distinctes que vous et moi sommes différents. » Ce n'était pas une accusation, une proposition, mais un fait. Il était limpide à son sens que ces infamies soient le forfait de ses ennemis de toujours. Enfin, elle dégota l'objet de son investigation, de fins bâtons d'encens qu'elle entreprit d'allumer, embaumant la pièce d'une odeur musquée et entêtante. « Faites-moi donc voir la plaie. » Trancha t-elle en s'adressant aux soigneurs, penchés sur Lorsei. Nelrenethys l'inspecta durant quelques minutes, touchant cette crevasse brûlante de laquelle le liquide pourpre tout aussi chaud coulait en minces filets. « Les Dieux en soient témoins, au moins elle n'est pas empoisonnée. » La souveraine séculaire lança un nouvelle œillade vers Ser Snowhelm, son visage était toujours aussi impassible, son expression indéchiffrable malgré ses traits tirés par le théâtre macabre se déroulant sous son chef. D'un pas léger l'Elfe se plaça au niveau de la tête de la jeune fille, posa ses doigts filiformes sur les tempes moites, elle entama une litanie dans la langue du Beau Peuple, plongeant l'infirmerie dans une temporalité toute distendue. « I wendë lira i Anar, Pan henrya nas anar. I Anar lira i wendë, Pan armarya nat i wendë. I wendë mela i Anar, Pan indorya nas i anar. I Anar mela i wendë, Pan aurërya nas i wendë. »

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Jorkell Ravncrone

Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale

Jorkell Ravncrone
Roi d'Ibenholt, de Ravenhole & Askevale
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ARRIVÉE : 31/03/2014
MURMURES : 182



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MessageSujet: Re: Le Grand Bal   Le Grand Bal - Page 2 EmptyDim 18 Mai - 0:22

Car j'appartiens aux forêts et à la solitude.

Le chaos semblait s’être fait maître de Jernvurgge. La folie s’était emparée des êtres les plus sages et les agitait d’une rage assassine. L’Usurpateur lui-même était secoué par cette main froide et invisible, et des soubresauts de haine et de colère ravageuse dévastaient par période son visage habituellement calme. Le sourire l’avait abandonné, sa satisfaction sévère et cruelle s’était éteinte sous le poids de la fureur qui l’animait. Une certaine inquiétude jouait aussi à faire s’assombrir son regard, tandis qu’il détaillait sa fille et son fils, ses aînés, blessés et couverts de leur propre sang. Cependant, mieux que personne, Jorkell Ravncrone savait qu’il ne devait pas céder à son emportement, et qu’il devait reprendre tous ses esprits avant de prendre la moindre décision. Jora Ebonhand avait aussi vite disparu de ses pensées qu’elle y était entrée, et il n’entendit qu’à peine les paroles de Dralvur. Il tentait difficilement de clarifier son esprit embrumé par la rancœur. Ce furent les mots d’un garde essoufflé qui le tirèrent de son bouillonnement intérieur pour exposé ses nerfs encore à vifs à une nouvelle déconvenue. Il ne silla pourtant pas d’abord, à peine surpris par la nouvelle qui l’assommait à nouveau. « Attendez ! » Les ordres de son fils étaient guidés par la rage du prince, mais le roi revenait peu à peu à lui, et le froid calme qu’il l’habitait naturellement lui revenait lentement. Cependant, l’ordre que donna son Lorkhan aux gardes de la Reine Elfe trouva un appui en la personne du souverain. « Sans vouloir vous commander Majesté… »

Le Grand Bal - Page 2 962983line

Sa colère était froide quand le freux posa à nouveau les yeux au sol, sur le sang de sa fille que l’on venait d’emmener. Il avait le sentiment que c’était lui que l’on avait frappé, et sans ressentir vraiment la douleur de ses enfants, il la partageait en partie, mué par l’impression étrange que son sang à lui se répandait aussi sur le sol. « Arrêtez tous les agitateurs. Et qu’aucun elfe ne quitte la ville. » A nouveau Jorkell semblait inébranlable, la placidité recouvrait son visage et ne laissait plus apparaître qu’une certaine fatigue, une lassitude extrême. « Ils peuvent bien porter les couleurs de Sorhelm Lorkhan, bien des Nordiques ont fui chez leurs cousins Astraux quand la main blanche d’Ebonhand s’est rougie du sang de Kalanar. Nous ne pouvons sombrer dans leur folie, nous ne pouvons agir comme Hulgard. » Dans un élan peu commun chez le corbeau, il posa sa main sur l’épaule non blessée de son héritier. « Les corneilles de Ravenhole se repaissent des entrailles de leurs ennemis tombés. Nous avons déjà un prisonnier, nous en aurons d’autres. Ils parleront. Nous les ferons parler. Nous leur montrerons ce qu’il en coûte de s’en prendre à nous. » Lentement, son regard glissa à nouveau sur le sang des Ravncrone qui salissait le parquet. Cela ne resterait pas impuni. Cela ne pouvait le rester. Il en faisait le serment, pour chaque goutte de ce sang sur le sol, des litres se déverseraient plus loin. Mais ce serait bien fait, il ne donnerait pas la satisfaction d’une actions irréfléchies à ses adversaires. « Tu dois les rejoindre à l’infirmerie. Tu dois voir les guérisseurs. » Sa voix ordonnait, à son tour. Il fallait qu’ils soient guéris au plus vite, pour montrer qu’on ne pouvait les atteindre. Aucun autre de ses enfants ne devait mourir cette année, Lokmir était déjà de trop. Il se tourna vers un factionnaire qui se trouvait à quelques pas. « Il faut trouver la reine, qu’elle ne reste pas dans la cohue, qu’elle soit mise en sureté. »

Et puis lentement, les doutes qui avaient déjà assaillis revinrent. Le Freux et la Main Blanche. « Trouvez Jora Ebonhand. Mettez-la en sureté elle aussi. » S’il arrivait malheur à la fille d’Hulgard ce soir, ce serait certainement à lui que cela ferait le plus de tort, car il serait sans doute aussi jugé comme responsable…

L'odeur du sang lui montait à la tête. Quels étaient ses mots déjà tout à l'heure ? Ce temps est révolu, nous allons à présent vers la paix. Cette ironie l'amusait presque.

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