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 Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

Lehvinia Dragonfall
Princesse héritière d'Askevale
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MessageSujet: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyJeu 3 Avr - 22:35

Fiche © Quantum Mechanics
lehvinia dragonfall & lorkhan ravncrone
Le sifflement du vol en piqué sidère la proie.
Installée dans un imposant fauteuil, à l'assise solide et droite, non sans confort dû à de nombreux drapés, la princesse d'Askevale écoutait sa citée. Les yeux clos, la respiration posée et comme ralentie, elle tendait l'oreille au moindre bruit. Lui venait tout d'abord à ses fines oreilles, les bribes de conservations de ses demoiselles de compagnie, occupées à la confection de tenues. Si elles avaient été plus concentrées sur leurs broderies Lehvinia aurait presque pu discerner l'infime son de l'aiguille traversant le tissu, le fil glissant entre les mailles serrées de l'étoffe. Or, seul leurs piaillements étaient audibles. Finalement, elle en faisait abstraction. Plus loin, derrière la lourde porte de ses appartements, quelques domestiques, des nobles de la cours, des allers et venus incessants. La citadelle aux airs de fourmilière vivait. Son cœur battait aussi fort que celui de la princesse, tentant vainement toute deux de reprendre leurs souffles après les dernières épreuves passées. Mais au-delà de ces murs, plus important encore : un peuple. Elle pouvait l'entendre prier, pleurer, parfois rire. Lehvinia gardait les yeux fermés et cherchait par tous les moyens à percevoir un brin d'espérance mêlée à une joie passée, peut-être prochaine.  Et plus loin... Encore plus loin... A travers les Ashlands cendrées, la belle enfant pouvait non plus entendre mais écouter la brise. Cet air froid qui vous réveille, capable de vous faire verser quelques larmes sans avoir à vous attrister. Ce même air qui glace vos poumons à chaque inspiration profonde, jusqu'à vous brûler la poitrine ; et qui pourtant savait si bien  mettre en valeur les traits fins de la jeune Dragonfall, ornant ses pommettes saillantes d'une teinte rosée prononcée.

« Eum... Lady ? »
Malgré la surprise d'être ainsi tirée de ses rêveries, Lehvinia conserva un calme plat, telle l'eau qui dort. Le choc est porté, l'onde se propage et pourtant la surface retrouve aussitôt sa ligne, lisse en tout point. Ses paupières se relevèrent lentement, dévoilant le bleu de ses pupilles, semblable à un ciel hivernal dénué de tout nuage. Un homme se tenait non loin de son siège, tête baissée et bras tendu, tenant dans sa main un message. Sans un mot, elle s'en empara tandis que les regards de ses domestiques se posaient un à un sur elle. Silencieusement, elle lu ces quelques lignes et un sourire se dessina aux coins de ses lèvres. Elle s'empressa de l'estomper, contenant sa satisfaction d'avoir reçu une telle missive. Délicatement, elle referma le précieux papier et hocha la tête en direction du messager. « Je ne manquerais pas d'y être présente. » Il acquiesça et se retira des appartements de la damoiselle, pour porter la réponse à son maître. Lehvinia se leva aussitôt de son siège, reposa ses travaux de borderies qu'elle avait délaissé depuis un bon moment déjà, et s'avança jusqu'à une fenêtre. Elle y aperçu son charmant reflet, mais détourna le regard pour faire face à ses dames de courtoisie. « Je vais devoir me changer. De plus, vous m'apporterez mon manteau, ainsi que mes gants, très chères... » Son sourire contenu sembla aussi contagieux qu'un virus, éclairant les visages de ces jeunes femmes, plongés jusqu'alors dans la pénombre de la pièce.

On la changea, la coiffa, veillant à ce qu'elle soit irréprochable, comme à son habitude. L'enfant qui avait jadis arpenté ces dédales de couloirs en courant, faisant tourner la tête à ses précepteurs et nourrices, avait laissé sa place à une remarquable jeune femme, aux atouts indéniables. Si Lehvinia avait saisi que sa beauté -aussi reconnue soit-elle à travers tout le royaume d'Askevale- ne suffirait pas à faire flancher son promis ; elle comptait tout de même se servir de ses charmes. Une jolie fleur sans parfum n'a aucun intérêt... Mais un parfum sans enveloppe charnelle et tentatrice trouve-t-il réellement sa place aux yeux d'un homme ? Devient-il enivrant et déroutant ? Lehvinia voulait être cette fleur sauvage, rare beauté naturelle en ces terres peu accueillantes. Elle s'était couverte, de sorte à se protéger des premiers froids ; et on l'avait accompagné jusqu'aux volières de la citadelle. Impossible de ne point se souvenir des nombreuses heures passées dans ces cours, à pratiquer toutes sortes d'activités. La fauconnerie en avait fait partie, dévoilant alors chez elle une passion insoupçonnée pour une jeune lady. Peut-être était-ce la beauté d'un vol assassin qui avait su la conquérir... Peut-être y avait-elle trouver une certaine évasion par le biais de ces oiseaux... Jamais la question ne s'était heurtée à son esprit tant cela lui avait toujours semblé naturel. Encore aujourd'hui, elle ne cherchait pas à expliquer ce qui l'animait lorsqu'elle admirait ces créatures.

Une fois devant ces grands abris, alors que les plus beaux spécimens demeuraient attachés pour ne pas se blesser, Lehvinia prenait le temps de les observer. Tout comme elle prenait son mal en patience, attendant presque trop sagement que son promis la rejoigne. Car il s'agissait bien de cela... Le prince Lorkhan lui avait fait parvenir ce message, l'invitant alors à le retrouver en ces lieux. Elle n'avait que remarquer l'attention qu'il avait pu lui prêter par ce simple endroit. Elle l'affectionnait particulièrement et y voyait là un geste délicat de sa part. Elle s'en était même un peu étonnée, lui qui ne semblait pas lui porter un grand intérêt depuis leur première rencontre. Détail qui, soit dit en passant, n'arrangeait en rien les plans de la jeune femme...

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyDim 6 Avr - 0:07

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Le sifflement du vol en piqué sidère la proie.
Askevale. Triste Askevale. Les minutes ici sont des heures, les journées sont des semaines. Il soupire et son regard se porte sur la cité qui, du haut des tours de Dragekastell, semblait minuscule, écrasée. Presque inexistante. Et pourtant si importante. C'était pour ça qu'il était ici, n'est-ce pas ? Un jour, il régnerait sur Askevale. Il régnerait sur les Ashlands et tout ça serait à lui. Devenir roi n'était pas une mince affaire, Lorkhan le savait. Il ne connaissait que trop bien les histoires de ces rois et reines oubliés, souverains des temps passés qui, malavisés, n'avaient pas cru bon d'apprivoiser ce qui serait l'assise de leur pouvoir futur. Lorkhan ne serait pas aussi dupe. Oh non, Lorkhan ne serait pas un de ces amateurs, de ces anonymes. Le Prince-aux-Fers marquerait l'Histoire, non, il ferait l'Histoire. Son règne se devait d'être si glorieux que son nom serait encore sur toutes les lèvres, emplirait tous les cœurs dans mille encore. Et alors il tiendrait sa victoire sur tous ceux qui n'avaient vu en lui qu'un numéro, qui ne l'avaient toujours considéré que comme le second, l'infortuné, l'incapable. Un sourire satisfait fendit le visage du Prince: maintenant que Lorkmir était mort, maintenant qu'il n'y avait plus que lui dans la course, qui pourrait l'en empêcher ? Personne: Jorkell ne pouvait plus rien faire sans lui, Jora n'était qu'une gamine, fille d'un usurpateur sanguinaire. Et s'il fermait les yeux, il pouvait déjà sentir les lourdes couronnes des trois royaumes réunies sur sa tête. S'il fermait les yeux, il pouvait sentir la dévotion, l'amour de ces peuples admiratifs. S'il fermait les yeux ...

Trois bruits sourds. Il ouvre les yeux, ses royaumes s'échappent. L'espace d'un instant, il avait été ailleurs: plus haut qu'Askevale, que Ravenhole. Plus haut qu'Ibenholt, même. L'espace d'un instant, il avait été au-dessus de tout. L'espace d'un instant. Il soupire. Qui osait le déranger ? Une voix confuse trahissait la gêne du domestique qui interrompait ainsi la paix du Prince. « - Un message de la Princesse Levhinia. Elle accepte votre invitation, Votre Altesse. ». Lehvinia. Il eut comme une seconde d'hésitation, encore quelque peu égaré dans le dédale de ses aspirations. Oui, Lehvinia. C'était pour elle qu'il était venu jusqu'ici, alors qu'il faisait route pour Ibenholt. Une visite prétendument improvisée, finement calculée. Elle était sa fiancée, et si Hulgard et Jorkell avaient conquis Askevale par la guerre, Lorkhan comptait bien la conserver par la paix. Lehvinia était son principal atout pour cela: ensemble, ils régneraient sur Askevale, et leur descendance après eux. Elle était l'instrument de sa gloire ici et ailleurs et, parce qu'elle était si précieuse à l'édification de cet empire taillé à sa mesure, il la traiterait avec le plus grand des égards. Et si un jour il pouvait se passer d'elle ? Probablement n'hésiterait-il pas un seul instant. Malgré ça, il n'était pas dupe: elle était l'héritière légitime, elle était l'enfant chérie d'Askevale. Lui n'était qu'un étranger. Un étranger qui prétendait gouverner ces terres un jour: cela passait avant toute autre chose, dut-il passé sa vie aux côtés de la Dragonfall.

« - Apportez-moi mes affaires, je ne veux pas la faire attendre. » dit-il simplement.  « - Et faites en sorte qu'elle sache que c'est moi qui ai choisi l'endroit. »

Les volières. Curieux endroit pour y rencontrer sa promise. Pourtant, c'était là un choix qui coulait de source pour le Prince dont les proches n'avaient eu aucun mal à obtenir l'information aux dames de compagnie de la Princesse: elle adorait la fauconnerie, et on disait qu'elle parfois frustrée de ne pas y penser autant de temps qu'elle le désirait. Il n'en avait pas fallu plus à Lorkhan pour décider que c'est là qu'il la rencontrerait aujourd'hui. En plus de lui faire la surprise d'une rencontre imprévue, il l'invitait dans le lieu qu'elle semblait préférer. En faisant preuve d'attentions, il espérait bien s'attirer les bonnes grâces de Lehvinia. C'est confiant en son calcul qu'il suivît le domestique jusqu'aux volières, lui-même précédé par les gardes aux couleurs des Ravncrone et des quelques courtisans et amis qui l'avaient accompagné à Dragekastell. Bientôt, les volières se tenaient devant lui. Et Lehvinia. Instantanément, mécaniquement, un sourire fendit le visage du Prince. Sincère ? Factice ? Difficile à dire, et c'était sans doute un peu des deux. Il ne chérissait pas particulièrement la présence de Lehvinia, mais il ne la fuyait pas pour autant, pas plus qu'il ne fuyait les longues et ennuyeuses séances de doléances ou les fastidieuses réunions du Conseil.

« - Votre Altesse, je suis honoré de vous voir ici présente. » dit-il alors qu'il saluait la dame d'une révérence volontairement marquée. « - J'avais peur que l'endroit choisi vous incommode, ou que vous n'ayez guère de temps à m'accorder. Ma visite n'était pas prévue, mais j'avais l'envie de vous voir avant que je ne regagne Ibenholt ... » Alors qu'il se relevait, Lorkhan jeta un oeil à la foule qui continuait de les entourer: gardes, dames de compagnie, courtisans. Il reprit: « - J'espérais alors que vous m'accordiez un tête-à-tête. »

Ces quelques mots suffirent à disperser les foules d'oreilles indiscrètes et de bouches cancanières. Il pouvait maintenant se concentrer sur elle. Lehvinia. Belle Lehvinia. Oh, oui, elle était charmante, il ne pouvait le nier, et il devinait, non, il savait qu'elle ne l'ignorait pas non plus. Dès leurs premières rencontres, elle avait tout fait pour lui montrer à quel point ses courbes exquises ne trouvaient d'égales qu'en ses traits aussi raffinés que les soieries qui venaient de par delà l'océan, à quel point tous ceux qui prétendaient qu'elle était l'une des plus belles femmes de Middholt avaient raison. Et c'était le cas. Seulement cela ne suffisait pas à impressionner Lorkhan. Était-ce tout ce qu'elle avait proposé pour le charmer ? Son physique plus qu'agréable ? Elle n'était donc rien de plus qu'une énième étincelle, superficielle, artificielle, semblable à ces princesses et duchesses qui ne misent que sur leur beauté pour parvenir à leurs fins et obtenir ce qu'elles désirent. Eh bien, soit. Il la traiterait avec égard, mais elle ne resterait qu'une contrainte de plus, un devoir supplémentaire s'il voulait devenir celui qu'il était destiné à devenir.

« - On m'a vanté la beauté de vos oiseaux, ma Dame, mais toutes les créatures du monde paraissent bien fades en votre présence. Je n'ose vous imaginer en d'autres lieux: bien des femmes n'ont pas votre splendeur même lors des plus prestigieuses réceptions. Et vous ... La fauconnerie vous sied déjà si bien ! » Il lui sourit franchement, d'un de ces sourires charmeurs dont il avait le secret. Il s'approcha d'elle alors et, dans une nouvelle révérence, se saisit de sa main, y déposant un baiser délicat: « - Les Dieux seuls savent à quel point la seule idée de vous avoir pour promise fait de moi le plus heureux des princes. »

C'était en partie vrai, mais seulement en partie: seule l'idée de gouverner un jour Askevale réjouissait réellement Lorkhan. Bien sûr, la Princesse Lehvinia n'était pas le plus mauvais parti qu'il pouvait imaginer. En réalité, son seul tort était de ne pas être qui animait ses désirs, celle vers qui toutes ses pensées allaient ... Sylarne. Mais quoi ? Il n'avait jamais été dupe sur ce qui l'attendait, ni avant, ni après qu'il se soit tant rapproché de l'épouse de son propre père : Lorkhan avait toujours su qu'il se marierait non par amour, mais bel et bien pas intérêt. Il connaissait le prix à payer pour son ambition démesurée, pour ses aspirations sans limites, et il ne laissait aucune place au doute à ce sujet. Subsistait seulement le fol espoir qu'un jour, peut-être, une occasion se présenterait ... Peut-être. En attendant, il ferait ce qu'il avait à faire. Et puis, avait-il réellement le choix ? Jorkell était encore là, bien en vie. Malheureusement. Lorkhan retint un soupir de frustration. Son attention se reporta vers Levhinia:

« - Pour être tout à fait sincère avec vous, j'ai choisi cet endroit car on m'a confié que vous l'appréciez tout particulièrement. Il me fallait vous faire plaisir, et ma visite improvisée ne m'a pas laissé de temps de vous ramener quelque présent digne de vous ... » dit-il, l'air peiné. Il finit par reprendre, amusé: « - Je ne suis moi-même pas très amateur de fauconnerie. Corbeaux et faucons n'ont jamais fait réellement bon ménage. »

Il sourit à nouveau. Ah, Lehvinia, douce Lehvinia ... Lorkhan aussi, sait charmer. Parviendrait-elle à maintenir l'intérêt qu'il semblait lui porter, fut-il un peu feint ?

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyMar 8 Avr - 23:24

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Le sifflement du vol en piqué sidère la proie.
On juge bien souvent la place d'un homme en ce monde au nombre de personnes qui le suivent. A tous types d'échelles : en temps de guerre au nombre d'alliés et de troupes ; à la cours au nombre d'amis et valets. Les jaloux et envieux peuvent être pris en compte par moment... Aujourd'hui, le prince Lorkhan n'était pas sans reste. Lui qui avait donné rendez-vous à la jeune héritière d'Askevale, venait tout juste d'arriver, dignement entouré. C'est une des dames de compagnie de la douce Lehvinia qui la tira de ses pensées pour lui signaler leur approche. Elle pivota instantanément, cherchant du regard les couleurs du corbeau. On ne pouvait pas retirer à cette homme une allure certaine. Même si dans un premier temps, d'une réaction vive, Lehvinia n'avait pas été des plus enchantée à l'annonce de ses fiançailles, elle n'aurait pu le nier. Il dégageait quelque chose de particulier, une forme de charisme. A moins que tout cela ne vienne des nombreux courtisans qui suivaient un prince comme leur propres ombres. Lehvinia affichait un sourire, que beaucoup aurait qualifié d'une fine politesse, mais qui ne se voulait pas moins sincère. La petite escorte se stoppa, et le prince prit la parole. Il la saluait avec toute la bienveillance due à son rang, et, en retour, la damoiselle plia le genoux tout en restant bien droite, inclinant la tête, le regard baissé. « Ne m'incommode ? » Ses sourcils se relevèrent légèrement, accentuant ses airs candides et innocents par ce voile de surprise. Elle chercha à croiser son regard, et une fois que ce fut chose faite, son sourire ne se fit que plus grand. « Bien que la place d'une dame ne soit pas en ces lieux, sachez que je m'en vois ravie. Je voue une grande admiration pour ces oiseaux, et la partager avec vous me met en joie. »

A la suite de Lorkhan, la jeune femme fit signe à ses dames de compagnie de prendre congés. Elle n'avait plus besoin d'aucune distraction, maintenant que le fils Ravncrone était à ses côtés. Au contraire, il lui fallait rester concentrée, sous ses airs spontanée et détendue. Elle retenait la dragonne qui sommeillait en elle, derrière les attitudes d'un petit moineau... Oiseau qui aurait pu se faire dévorer par un de ces rapaces, dans ces boxes derrière elle. Ces mêmes espèces auxquelles Lorkhan venait de comparer sa beauté. Il en venait à formuler de telles flatteries que Lehvinia aurait pu voir le rouge lui monter aux joues, dans le cas où elle n'y aurait pas été habituée. Mais la cours voulait cela, et elle demeurait consciente de ses attraits et atouts. Elle était la beauté des Ashlands, la fleur en ce pays cendré. « Vous vous montrez des plus flatteurs, mon prince. » Elle le remercia, d'un mouvement de tête, dans un élan de modestie. Elle ne la surjouait pas, et amorçait alors son désir d'apparaître à ses yeux comme autre chose qu'un joli minois. La fauconnerie lui allait bien ? Et encore, il ne l'avait pas vu pratiquer cet art, un large gant de cuire remontant sur l'avant bras. Peu de femmes pouvaient se le permettre. Là n'était pas leur place ; bien que Lehvinia aimait bousculer les mœurs, au travers de son éducation des plus complètes. Elle n'était plus cette enfant, petite princesse aux nombreux précurseurs. Avec leur aide, certes, elle s'était construite. Aujourd'hui se tenait devant ces volières une femme. Et même plus, une future épouse et souveraine.

Lorkhan se déclarait lui-même heureux de cette union à venir. Les cascades de douceurs s'écoulant de ses lèvres s'étaient-elles asséchées pour un brin de franchise ? Il tenait sans doute à ses sérénades, et Lehvinia s'efforçait de garder cela en tête. Comme attendrie par son geste, Lehvinia esquissa un nouveau sourire en coin, étirant ses fines lèvres rosées pour ponctuer son charme naturel. Cependant, elle n'était pas idiote. Les unions se faisaient et se défaisaient au bon vouloir des hommes de pouvoirs. La gent féminine n'était qu'un instrument au sein de ces alliances. L'idée d'obtenir la citadelle devait le réjouir plus que de raison. Mais pour ce qui était de l'avoir pour épouse, elle et non une autre, ça restait encore à voir. « Regardez ce faucon, sir. » Elle s'était retournée, désignant l'animal à son promis. « On l'appelle le Pèlerin. Il niche sur des falaises, sur les cimes des plus hauts arbres de nos contrées, mais jamais il ne s'installe réellement. Il n'est pas comme nous autres, liés à nos terres et royaumes. Je l'admire pour sa liberté. » Elle l'invita à la suivre, se rapprochant alors des grilles comme pour offrir au prince une meilleure vue. Bien qu'il devait y porter que peu d'intérêt, elle tenait à ce qu'il en soit autrement. La bête était attachée et portait des œillères. Lehvinia émit une courte pause dans son discours, pesant chacun de ses mots. Elle en était devenue un peu plus froide, plus sérieuse. On voyait sans mal que ses propos étaient nés de longues heures d'observations, accouchés d'une réflexion certaine. « C'est un petit, malgré toute sa noblesse. Quand on le voit ainsi, au sol, on se dit que jamais... Ô grand jamais... il ne pourra égaler l'aigle. Pourtant... Dans les airs, ses ailes sont semblables à des rasoirs aiguisés. Il est vif, incroyablement rapide, et malin. » Quand on veut se rapprocher d'un animal, aussi sauvage soit-il de naissance, il vous faut le connaître. La jeune femme s'était appliquée à connaître chacune de ses leçons sur le bout des doigts, y compris celles-ci. De plus, ce partage de connaissances laissait entrevoir tous les discours que l'on voulait bien y déceler. Mais tout cela demeurait à demi-mots, et les airs angéliques de la princesse ne pouvaient amener quiconque à ce genre de conclusions à son égard.

Elle fit d'ailleurs mine de se reprendre, retrouvant alors pleinement conscience du lieu où elle se trouvait, de la personne à qui elle s'adressait. Jouant la rêveuse, elle n'avait absolument pas perdu le fil de ses propos ou plus encore de l'échange. « Veuillez m'excusez. Je me laisse aller à ces commentaires, alors que ces histoires vous assomment sans doutes. » Elle lui adressa un regard, ses yeux exprimant à la fois un infime regret et une lueur d'amusement. Car à nouveau, elle avait changé de masque. Elle soufflait le chaud, puis le froid... Et inversement. Sans en abuser, avec précaution pour commencer, tout en discrétion. C'était une Lehvinia aux traits plus légers qui le fixait à présent, au sourire tout aussi charmeur que le sien. « Que disiez-vous ? Ah oui ! La volière en guise d'attention... Mais quel présent aurait été digne de moi, sir ? Je suis curieuse de vous l'entendre dire. Décrivez-moi ce qu'il serait bon de m'offrir ou non ? Ce qu'il serait suffisant ou nécessaire pour retenir mon attention lors de votre passage à Askevale ? » A trop poser de question, on te coupera la langue mon enfant... Lui avait dit un jour l'une de ses nourrices. Cette mise en garde avait marqué au fer rougeoyant l'esprit naïf de l'enfant qu'elle avait été. Encore aujourd'hui, dans ses élans de curiosité, elle y repensait. Face à Lorkhan, elle le prenait néanmoins comme un petit jeu. « Non pas que je ne vous fasse pas confiance pour cela, mon prince. Je ne serais pas assez sotte pour en douter. Pour bien des femmes, une entrevue avec votre personne serait un bien espéré et courtisé. » Elle détourna le regard et le posa finalement sur l'oiseau. Une femme pouvait être capable de flatter l'ego.

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyMar 22 Avr - 0:21

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Elle était moins facile à berner qu'il n'y paraissait. Oh oui, flatter une jouvencelle, lui faire monter le rouge aux joues, lui enflammer l'égo, faire fondre son cœur sous la chaleur des compliments, des flagorneries et autres cajoleries: tout ça était bien facile pour quiconque savait manier les mots avec talent, et c'était assurément l'un de ceux que possédait le Prince-aux-Fers. Toutefois, la tâche s'avérait bien plus délicate lorsqu'il ne s'agissait plus de charmer la première venue, une cadette un peu naïve ou une veuve aux charmes déclinants, bref: toutes celles qui, affamées tels des animaux qui se repaitraient de louanges, tombaient sous le charme du premier qui leur témoignerait ne seraient-ce que quelques minutes, quelques secondes d'attention. Lehvinia n'était évidemment pas de celles-là. Des flagorneurs, des passeurs de pommade, combien en avaient-elles croisé ? Lui-même, en tant que Prince héritier et Main du Roi d'Ibenholt en côtoyaient des colonies entières chaque jour, chaque heure, tout le temps. Elle, qui était sans doute l'une des plus belles femmes de tout Middholt, dont les charmes étaient vantés jusque dans les Îles Brulées et sans doute au-delà, dont le père était Roi, combien en croisait-elle, de ces beaux parleurs au mot facile, de ces adorateurs aux compliments avides ? Elle était rompue à tout cela, et ce n'est pas ainsi qu'il parviendrait à s'attirer ses bonnes grâces. Lorkhan n'était pas idiot, il savait voir ses erreurs. Et il commençait à penser que la stratégie qu'il avait adoptée jusque-là n'était peut-être pas la bonne ... Du moins ne pouvait-il pas compter sur ses seuls talents d'orateur pour emballer le cœur de la belle Lehvinia. Il préféra garder le silence lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il se plaisait à la flatter. Une retraite stratégique afin de ne pas se compromettre encore un peu plus.

Il se tut encore lorsque Lehvinia entreprit de lui montrer l'une de ces quelques créatures qui peuplaient ses volières. Le Pèlerin, hein ? Quel nom étrange. Lorkhan sourit, lui qui n'avait jamais apprécié la compagnie des oiseaux, était tombé sur la seule Princesse de tout Middholt que l'on disait éprise de ses faucons et autres rapaces. Mais quoi ? Était-il vraiment à plaindre ? Il souffrirait des lubies plus ennuyeuses encore si cela faisait le bon plaisir de sa fiancée ! Elle aimait la compagnie des oiseaux ? Il lui en offrirait des dizaines, des centaines ! Toute une foutue forêt remplie des plus beaux spécimens, du vulgaire moineau aux perruches venues d'endroits dont les Dieux eux-mêmes ignoraient l'emplacement exact. Quand la Princesse l'invita à la suivre, il se contenta d'obéir. Était-ce l'heure de la leçon de zoologie ? Bien entendu, Lorkhan ne laissait rien transparaître son désintérêt, écoutant attentivement les propos de Lehvinia. Et si les mots qu'employa Lehvinia semblèrent insignifiants au premier abord, le Prince crut y déceler quelque chose de plus, un sens caché, dissimulé, juste là, alors que la Dragonfall faisait mine de rien. Lehvinia vit-elle son promis écarquiller les yeux, alors qu'il tentait de comprendre le poids réel de ces sons qui sortaient de ses si délicates lippes ? Peut-être bien et, si c'était le cas, alors elle verrait le regard de Lorkhan, quelque peu assombrie par la surprise. De quoi parlait-elle ? Y avait-il seulement quelque chose à comprendre ? Un instant suffit pour lui à imaginer tous les sens et toutes les métaphores possibles. Lui parlait-elle d'elle ? Serait-ce elle, cet oiseau à l'allure si fragile et pourtant si redoutable ? Lorkhan restait songeur. Et si elle parlait de lui ? Non, c'était improbable, elle ne le connaissait pas. Et pourtant, à cet instant, il avait l'impression qu'elle l'avait percé à jour ... Était-ce seulement possible ? Un moment de doutes, quelques aveux à demi-mots ... Et lui qui ne disait rien.

« - Le Pèlerin ... » finit-il par lâcher, avant de se ressaisir brusquement, ses doutes s'évanouissant alors, laissant place à cette assurance qu'il arborait toujours. « - Un oiseau surprenant s'il en faut. Je n'en avais jamais vu de pareils. Ne vivent-ils que dans les Ashlands ? » fit-il mine de s'intéresser, avant de prendre un air plus sérieux. « - On m'avait dit que ces contrées regorgeaient de surprises, mais je commence seulement à les deviner, il me semble. » Il se tut encore, laissant à Lehvinia le soin de peser à son tour le poids réel de ses mots. « - Seulement, ma Demoiselle, la liberté de cet oiseau dépend de celle que lui accorde son maître, n'est-ce pas ? Oh, les cieux regorgent sans doute de ses congénères, de ces créatures dont vous enviez la liberté. Or celui-ci ne me paraît guère libre ... » Saisissait-elle ? Il lui adresse un regard évocateur, et un sourire destiné à la rassurer sur la teneur de ses propos. Il reprit alors: « - N'est-ce pas dommage, au fond, de voir une si majestueuse créature se trouver ainsi contrainte ? Je comprends la nécessité, voir le plaisir que l'on peut en tirer, évidemment, mais ... Si ça tenait qu'à moi, cet oiseau serait en liberté. »

Il n'ajouta rien. Chacun de ses mots avait été soigneusement pesé. Lehvinia en saisirait-elle toute leur portée ? Était-ce assez équivoque comme ça ? Il l'espérait: il n'aurait rien d'elle en se contentant de la flatter, c'était devenu une certitude. Elle ? Elle n'aurait rien de lui si elle se contentait de l'aguicher, de minauder. À demi mots, au fur et à mesure, peut-être comprendraient-ils ce qu'ils étaient en droit d'attendre l'un de l'autre ... Déjà, Lorkhan avait la désagréable sensation de s'être fourvoyé sur la princesse. Était-il certain de ça ? Non, bien sûr que non: pour le moment, elle était surtout la jeune princesse aux charmes indéniables qu'on lui avait promis, de celles qui étaient incapables de saisir les nuances, les intérêts, les vérités ... Middholt était complexe, tout comme ce qui faisait et défaisait les rois et les reines. Il n'y avait guère de place, selon Lorkhan, pour ceux qui ne comprenaient pas les règles du jeu ou, pire, ceux qui s'en moquaient. Lehvinia lui était apparue comme l'une de ces personnes, trop sottes ou trop candides, qui ne prêtaient pas attention au monde qui l'entourait, se contentant de se laisser porter par le courant, par leur destin ... Et s'il s'était trompé ? Difficile à dire. Quelque part, les allusions de la Princesse, quelles qu'en soient les interprétations possibles, avaient instillé un doute dans l'esprit de Lorkhan. Et si elle saisissait le sens réel de ses mots, si elle entrevoyait là où il voulait en venir ... Lorkhan restait songeur. Était-ce réellement une bonne chose ? Il en doutait. On lui avait toujours dit qu'une ingénue valait mieux qu'un génie: ainsi il resterait seul maître à bord. Il finit par revenir à la conversation:

« - Je n'ai guère la prétention de retenir votre attention, ma Demoiselle  ... Et pour bien des hommes, le simple fait de voir son invitation acceptée par vous suffirait à les mettre au bord de l'extase. » dit-il alors, humblement. « - Pour ce qui est de savoir ce que vous mériteriez ou non ... Disons que je n'ai jamais été doué pour les présents. Je pourrais bien vous couvrir de bijoux, d'étoffes ou que sais-je encore ... mais quoi ? En manqueriez-vous, ma Dame ? » Il se tut avant de reprendre, semblant constater la beauté de celle à qui il s'adressait alors : « - Permettez-moi d'en douter. J'espère néanmoins pouvoir vous offrir des choses plus précieuses que cela. Des choses que l'on ne saurait acheter. Des choses que vous ne possédez pas, j'ose le croire. »

Il lui laissait le temps d'entrevoir ce dont il parlait. Les flatteries ne marcheraient pas ? Soit. Il était temps de changer de stratégie. A l'image d'un général ordonnant à ses troupes de repartir à la charge après les avoir fait battre en retraite, Lorkhan amorçait les prémices de ses nouvelles approches, de ses nouvelles stratégies. Lehvinia s'était montré un adversaire bien plus coriace qu'il ne l'avait présagé de prime abord. Mais quoi ? Il ne s'était jamais avoué vaincu auparavant, et elle ne serait pas la première à l'y contraindre. Et puis, toute cette histoire était trop importante. Askevale. Le nom du royaume dont hériterait un jour Lehvinia résonnait en lui à chaque fois qu'il songeait à ce qui arriverait si, par malheur, la princesse héritière, l'enfant chérie de tout un peuple, lui filait entre les doigts. Oh, pour le moment, le choix ne lui était pas donné: refuser d'épouser le Prince reviendrait à ordonner elle-même l'annexion définitive de son royaume à celui de Jorkell Ravncrone. Mais Lorkhan n'était pas dupe: un jour, peut-être, se présenterait l'opportunité pour elle de se défaire de ses engagements. Alors il devait faire plus que la contraindre: il devait la convaincre. Comme il venait de le lui faire entendre, il ne prétendrait pas la charmer avec des flatteries ou des présents. Il devait lui offrir plus que cela. Il y était déterminé.

« - Enfin, je crois que je m'égare moi aussi ! » dit-il en riant légèrement. « - Parlez-moi de vous, ma chère. Qu'aimez-vous, à part la compagnie des faucons ? »  Quelques banalités, avant d'en venir aux choses sérieuses: « - Me visiterez-vous à Ibenholt, une fois que j'aurais repris la route ? » dit-il simplement. « - Mon père ... » Lorkhan toucha machinalement le bracelet qui ornait son poignet gauche, en réalité la menotte des fers qu'on lui avait passé sur ordre des Jorkell, il y a dix ans déjà. C'était là l'un des rares gestes qu'il ne contrôlait pas vraiment. « - Mon très cher père me presse, demande à ce que je fasse hâter les préparatifs. Malgré ça, votre ressenti me paraît plus important que le sien. »

Nul besoin d'expliciter: quelques mots suffisaient. Ce n'était plus de la flatterie, mais une forme de sincérité, qu'il proposait à Lehvinia. Bien sûr, tout cela restait très calculé, mais était-ce feint pour autant ? Sans doute un peu, pas tout à fait. Comme à son habitude, Lorkhan naviguait entre deux eaux: il ne mentait pas, mais ne disait jamais vraiment toute la vérité. Quelque part, il espérait que Lehvinia relève le défi, qu'elle s'éloigne encore un peu plus de ce rôle qu'on lui prêtait ... Et peut-être, alors, la discussion prendrait une tournure à même d'intéresser le Prince. Confirmerait-elle les doutes de Lorkhan?  

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyMer 23 Avr - 0:31

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Quelques pas... Quelques mots... Et voilà que l'entrevue semblait prendre des allures de parcours éducatifs sur la faune des Ashlands. C'était pourtant loin des objectifs de la princesse, qui n'était pas assez idiote pour penser intéresser un homme, qu'il fut prince ou simple bourgeois, avec de telles futilités. Quel individu du sexe opposé, dit-on fort, se laisserait ainsi porté avec un réel intérêt par les propos d'une demoiselle ? Sans aucune arrière pensée, sans la moindre once de comédie... Cela semblait presque fou en ces cours surfaites et emplies de fines lames dans l'art du badinage et autres courtoisies. Quand bien même, Lehvinia s'y risquait. Elle cherchait même à le jauger ainsi, et cela en s'aventurant à quelques métaphores, qu'elle espérait fines et dissimulées dans une conversation anodine. C'était tout là l'intérêt de ces commentaires sur ces oiseaux. Ils lui permettaient d'aller au-delà de ces banalités, sans pour autant se voir poser une muselière ou bien regretter quelques propos. Peser ses mots revenait à s'assurer une certaine sécurité quand à sa position. L'interlocuteur, si ce n'était parfois l'adversaire, n'était jamais à sous-estimer. Lorkhan donc pouvait voir en ces explications ce qu'il voulait bien deviner et comprendre ; la belle avait toute son innocence en guise de bouclier, grâce à ces majestueux animaux. Elle le détaillait d'un simple regard, ayant l'impression de déceler quelques ombres sceptiques sur ses traits si sérieux. Loin d'être un de ces héritiers benêts, il avait dû saisir la nuance de ces paroles. A moins qu'il ne soit tout bonnement entrain de se demander pourquoi il était encore là, à l'écouter lui parler de choses qui l'ennuyait comme jamais.

Pourtant, cela ne fut que de courte durée, laissant place à un prince certes sérieux, mais surprenant par ce soudain intérêt et ces interrogations. « C'est un oiseau sans attaches, que l'on peut trouver là où on ne l'attend pas. Je ne saurais donc vous dire s'il y en a par delà vos contrées... Sans l'ombre d'un doute. » -répondit-elle, avec cette même assurance princière. Parlait-elle de sa propre personne ? De lui ? Au premier abord, il ne s'agissait que de rapaces après tout. Et peut-être qu'elle en était restée à cela... « Les Ashlands regorgent de surprises, soyez-en sûr. On ne les connaît jamais assez. » ...Ou peut-être pas. Pour sa part, elle comptait bien s'avérer être une belle surprise pour lui, qui devait sûrement la percevoir comme une potiche écervelée, fierté de son père et de tout un royaume pour son joli minois. « La beauté prend tout son sens, quand une tête se veut bien remplie. » - lui avait toujours dit sa douce et tendre mère. Mais voilà qu'il soulevait un détail qui avait toute son importance dans ce petit jeu d'allusions. Venait sur le tapis la captivité de l'animal qu'elle venait de lui présenter. Lehvinia regarda ce dernier durant quelques instants, s'imprégnant alors des mots lourds de sens du prince. « Je le conçois. Seulement la subtilité de cette captivité demeure dans le fait qu'elle n'est qu'une illusion. Le fauconnier n'a finalement que très peu de contrôle sur l'animal, une fois ce dernier lâché. » L'un comme l'autre semblait deviner leur jeu respectif. L'animal était-il finalement aussi captif qu'elle pouvait l'être aujourd'hui ? Prise dans des enjeux politiques, à la merci de ces hommes de pouvoirs ; pion stratégique sur cet échiquier géant. A sa suite, elle ajouta : « C'est peut-être là le paradoxe de ma personne... J'admire leur liberté et pourtant je ne saurais me priver de les avoir ainsi. » Petite fille capricieuse ? Il n'en était pourtant rien. Certes, comme toute jeune femme de son âge, convoitée, elle appréciait les attentions. Cela se voulait même flatteur.

Elle s'en amusait, et face à l'héritier des Ravncrone se montrait des plus avenantes. Car voilà qu'elle changeait à nouveau de cap, plus douce et souriante. Après l'avoir questionné, elle l'écoutait lui parler de présents qu'elle ne possédait pas encore... La laissant alors pensive. Elle osait imaginer ce à quoi il pouvait faire référence, voyant Askevale et la fierté des siens en ligne de mire. Même si ça n'était pas ce que sous-entendait le prince, elle ne percevait plus que ça ; car s'il ne lui offrait pas de sa propre volonté, elle n'allait pas hésiter à se servir seule. Pour l'instant, un simple sourire en coin s'était dessiné sur ses fines lèvres rosées. « Je ne peux qu'être flattée par ces propos, voyant alors par la même occasion ma curiosité piquée à vif et attisée face à ces inestimables présents dont vous me parlez. » Elle fit quelques pas, tout en le regardant... Puis elle reprit la parole : « Beaucoup diront que le bonheur d'une femme peut scintiller à travers un bijoux, que les plus belles étoffes se doivent de souligner les plus belles silhouettes. Comment ne pas vouloir, par l'attention d'un homme et loin de tout artifice, voir ses yeux briller d'une satisfaction sans nom ? » Retombant dans une douceur presque étrangère aux siens, Lehvinia usait à nouveau de ses charmes, en prenant soin de nuancer le tout. Ses yeux clairs demeuraient si sérieux, alors que sa bouche se fendait en une légère moue mutine. Elle chercha à croiser son regard, y ancra le sien et recula de quelques pas. A voix basse, elle ajouta : « Je suis de celles qui pensent que l'on décerne la plus grande des valeurs à ce qui ne s'achète pas. » Marquait-il des points ? Peut-être. En tout cas, c'était ce qu'elle voulait qu'il pense, avant même de savoir si c'était bel et bien le cas.

Lorkhan finit par se dérider, riant doucement à ses propres réflexions. Il lui portait davantage d'intérêt, et même si sa tête la rappelait à l'ordre pour garder ses distances, elle n'y restait pas insensible. « La fauconnerie demeure un passe-temps mineur, et je me plais de toutes sortes de compagnie, sir. » -répliqua-t-elle, sur le ton de la plaisanterie. « D'ailleurs, je ne pense pas être aussi dure que le laisse présager mon nom, bien que je ne suis guère la mieux placée pour en juger. » La Dragonfall haussa les épaules. La réputation de sa maison n'était plus à faire. Ils étaient réputés pour ce caractère bien trempé, cette impulsivité et ces excès de colère... Sans oublier ces airs froids. L'aînée n'avait pourtant pas été privée d'un caractère un peu plus doux. Protectrice envers sa famille, elle avait toujours veillé sur ses cadets, avec amour et tendresse. C'était là une facette qu'elle n'affichait que très rarement aux yeux de tous. « Vous parlez de moi... ? Et bien, je pourrais vous confier mes attraits pour les arts, la philosophie, l'économie... Cependant, je doute que cela soit captivant, puisque tout ceci m'est commun à beaucoup de gens. » A nouveau se présentait le désir de marquer une différence avec le monde qui l'entourait. Alors à quoi bon l'ennuyer avec des banalités ? « Mon père a toujours veillé à ce que je reçoive la plus complète des éducations, voyez-vous. Aujourd'hui, je me retrouve avec bien trop d'intérêt dans de multiples domaines. » Lehvinia ne justifiait en rien sa curiosité naturelle, et laissait même deviner avec un plaisir certain qu'elle n'est pas une jolie tête vide. Bien au contraire.

« Il me serait plaisant de le faire ; et il me tarde de découvrir votre cité. Je n'ai jusqu'à présent pu me fier qu'aux descriptions et éloges que l'on m'en a fait. Je souhaiterais donc offrir à ma vue la confirmation de ces dires. » -répondit-elle, alors que Lorkhan se demandait si elle allait lui rendre visite. En réalité, Ibenholt ne l'avait jamais fait rêver. C'était un fait. Se trouvait à Askevale tout ce qu'elle avait toujours choyé et la princesse ne pensait qu'à retrouver la gloire d'antan de sa famille. Tout ces souvenirs, toutes ces histoires... Elle ne pensait guère trouver sa place à Ibenholt, alors qu'elle demeurait convaincu qu'elle serait à jamais en ces terres. Cependant, tout laissait croire qu'elle se réjouissait par avance de découvrir la capitale, d'y retrouver son promis. Ce dernier sembla se refermer à la simple évocation de son père. Du moins, ce fut l'impression qu'eut la jeune femme. L'air de rien, elle tenta de déceler quelques détails dans ses attitudes, sans pour autant les comprendre. « Hâter les préparatifs ? S'agirait-il d'une cérémonie bâclée ? » Elle hausse un sourcil, sérieuse alors qu'il abordait là le sujet du mariage. Pour autant, elle n'attendais pas réellement de réponse à sa question. « Que devrais-je vous dire ? Que je ne vois aucun inconvénient à me donner à vous dans une hâte, au bon vouloir d'un autre ? » Bien que parfois impulsive, elle n'avait pas pour autant sorti les griffes. Au contraire, elle alla même jusqu'à se radoucir. « Il s'agit de vous et moi. Uniquement de nous. » Sensible ? Elle contre attaqua sans plus attendre. « Votre père a-t-il quelques soucis d'autorité sur les Ashlands pour se montrer si pressé ? »  Et bien voilà ! Elle se décidait à pointer du doigt un tout autre aspect de cette entrevue. Parlerait-on de politique, très chère ?

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyMar 29 Avr - 23:35

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Je suis de celles qui pensent que l'on décerne la plus grande des valeurs à ce qui ne s'achète pas. Ces quelques mots suffirent à arracher un nouveau sourire au Prince. Eh bien, voilà qui était réjouissant puisqu'ils trouvaient là un point commun ! Elle aussi, lui offrirait quelque chose qu'il ne pourrait se procurer avec tout l'or du monde, au fond. Oh, bien sûr, Lorkhan entendait déjà les mieux avisés qui lui diraient que l'or peut acheter des armées, soudoyer les cœurs et soumettre les âmes les plus récalcitrantes ! Mais quoi ? Devrait-il inonder Askevale d'or toute sa vie pour s'assurer que l'on ne cherche pas à l'en chasser ? Allons bon, et qu'arriverait-il si, un jour, l'or venait à manquer ? Les Mercantes, les Clanfell ... Lorkhan pouvait dire à qui allait leur allégeance aujourd'hui, mais demain ? Non, il ne mettait aucune confiance ni en l'argent, ni en ceux qui le manipulaient avec, parfois, tant de vices qu'il lui en arrivait lui-même d'être surpris. Il ne pouvait s'agir là que d'une solution précaire, que d'un recours ultime lorsque la situation devient critique. Il n'entendait pas gérer son empire d'une si piètre manière, et Askevale ne ferait pas exception. Lehvinia, alors, devenait plus importante que tout l'or du monde. C'était elle, qu'il devait soudoyer, et personne d'autre, car c'était elle la clé de son triomphe dans les Ashlands, il en était intimement persuadé. Malheureusement, elle n'était pas de celle qui vendrait leur âme pour un peu d'or ou quelques bijoux. Elle avait déjà tout cela. Alors, une seule question lui brûlait les lèvres: que veux-tu, Lehvinia ?

« - C'est tout à votre honneur, ma Demoiselle. » dit-il simplement, sourire aux lèvres, en courbant légèrement la tête en signe de déférence.

Il n'ajouta rien. À quoi bon ? Il n'avait, au fond, rien de concret à lui promettre. Que savait-il réellement des attentes de cette femme qui se plaisait à brouiller l'image qu'il pouvait se faire d'elle, après tout ? Bien sûr, Lorkhan ne doutait pas qu'il parviendrait à la percer à jour, à comprendre ce qu'elle attendait de lui, ce qu'elle exigerait pour le laisser jouir de cette position qui était la sienne. En attendant, pourtant, l'important lui paraissait être de ne pas se l'aliéner de quelque manière que ce soit. Il l'écoutait alors, lui vanter, avec son air de ne pas y toucher, ses mérites, ses talents. L'économie, les arts, la philosophie ... Rien que ça ? Il s'en amusa intérieurement. Avait-elle une stratégie prédéfinie ? Lui avait-on appris quelque discours, qu'elle était chargée de réciter à demi-mot, comme si de rien était ? Il était évident qu'elle prenait grand plaisir à démonter l'a priori qu'il s'était fait d'elle lors de leurs premières rencontres, mais il ne savait pas si elle était l'instigatrice de ce changement tactique ou si quelqu'un le lui avait suggéré d'agir différemment. Son regard ancré dans celui Lehvinia, il tentait de trouver dans ses prunelles cérulescentes l'éclat de vérité qu'il recherchait, une simple lueur qui trahirait ses véritables intentions, mais, alors qu'il sondait la Princesse, il n'y trouva qu'une compréhension vague des tourments de ceux qui, s'étant aventuré ici avant lui, se damnaient désormais pour une nouvelle entrevue avec elle, espérant pouvoir jouir des charmes indéniables de celle qui lui était promise. Se laissait-il piéger, lui aussi ? Non, non, il ne connaissait que trop bien les pièges que savaient tendre les femmes qui, comme Lehvinia, irradiaient d'une splendeur presque trop belle, trop parfaite: mortelle pour quiconque s'y laisserait prendre. Il aimait à se persuader qu'il n'était pas de ceux-là.

« - Assurément, Sa Majesté votre père est homme de sagesse. Il l'a déjà prouvé, pendant la guerre, mais vous me semblez être l'incarnation vivante de sa prévoyance. » Il était, en réalité, sincère. « - Les Dragonfall sont à l'image des Ashlands. Ils ont la réputation d'être durs et sans saveur ... Et j'ai moi aussi partagé cet avis, je dois l'admettre. » confessa-t-il, l'air désolé. « - Mais, j'ai bien peur de m'être fourvoyé, et l'image que j'ai de votre famille et de votre Royaume pourrait être en train de changer. Mes visites ici me sont plus agréables à chaque fois. »

Il sourit alors, laissant planer le mystère sur le véritable sens de ses mots. Askevale lui apparaissait ennuyeuse au possible, loin de l'agitation d'Ibenholt, elle-même ne lui apparaissant guère aussi passionnante que Ravenhole, son seul véritable foyer. Néanmoins, Askevale semblait être chère au cœur des Dragonfall qui, s'ils n'étaient parvenus à en garantir l'indépendance, avaient fait preuve d'une abnégation sans limites, la capitulation finale étant, disait-on, une preuve de plus s'il en fallait que la sauvegarde de leur Royaume et de ses habitants passait, aux yeux de la famille royale d'Askevale, avant même leur propre orgueil, ce qui ne faisait que renforcer l'admiration que certains leur portaient. Lorkhan, lui, sans parler d'admiration, estimait grandement la fidélité d'Hareld Dragonfall à ses sujets, et inversement. Caressait-il l'espoir d'être si bon lorsqu'il régnerait ? Assurément. Son temps se devait d'être glorieux, prospère, merveilleux: il n'avait jamais été un guerrier, et ne nourrissait aucun fantasme de conquêtes et de guerres victorieuses. Seule une minorité s'épanouissait dans les massacres à grandes échelles, la majorité, elle, celle qui en souffrait vraiment, n'attendait pas ça d'un souverain, Lorkhan en était intimement persuadé. Bien sûr, il se gardait bien de dire tout cela à quiconque. D'ailleurs, il n'eut guère le loisir d'entretenir Lehvinia à ce sujet, car, déjà, elle réagissait à ses propos sur leurs fiançailles à venir.

À ce moment, alors, les propos de la jeune femme au sujet du Pèlerin lui revinrent à l'esprit. S'il avait pu douter, ne serait-ce qu'un instant, qu'elle se comparait à l'oiseau, il n'avait désormais plus aucune incertitude: semblable au faucon qui s'élève haut dans le ciel avant de fondre sur sa proie dans un sifflement aussi bref que meurtrier, elle venait de lui échapper complètement, s'engouffrant dans la brèche que les propos du Prince lui avaient offerte bien involontairement pour mieux le surprendre tout à fait. Abasourdi, Lorkhan eut sans doute l'air interloqué, fût-ce l'espace d'une fraction de seconde. Votre père a-t-il quelques soucis d'autorité sur les Ashlands pour se montrer si pressé ? Cette fois, elle n'avait pris aucun détour et, si la domination tacite de Jorkell sur Askevale n'était un secret pour personne, et surtout par pour Lehvinia et lui, jamais le sujet n'avait été mis sur le tapis de manière si abrupte, directe. Téméraire, elle venait de se débarrasser de tout les faux semblants, mettant fin au jeu de pistes qu'elle se plaisait à entretenir jusqu'alors. Imprévisible ? Elle l'était. Lorkhan était sidéré. Si, quelques instants plus tôt, il avait pu douter qu'elle fut réellement maîtresse de ses propos et pas la marionnette d'un autre, ses soupçons s'envolèrent cette fois pour de bon: personne, il le pensait, n'aurait pu lui conseiller pareille approche tant elle pouvait être risquée. Oh, ses propos pouvaient paraître anodins, mais quelques mots suffisaient souvent à vexer les esprits princiers. En parlant ainsi de Jorkell, elle s'exposait à quelque retour de flammes qu'aucun conseiller, dans leur grande sagacité, dans leur détestable tiédeur, ne voudrait risquer. Non, elle témoignait là de sa liberté, de celle qu'elle lui décrivait plus tôt, alors qu'ils observaient le rapace. Est-ce que cela contrariait Lorkhan ? Assurément. Est-ce qu'il n'appréciait pas cela ? Rien n’était moins sûr.

« - Vous me demandez si mon père rencontre des problèmes d'autorité dans les Ashlands ... » Il semblait songeur. En réalité, il se délectait déjà de la discussion à venir. « - Je n'en sais rien, mais peut-être pourriez-vous me le dire ? Les Dragonfall s'opposeraient-ils à l'autorité de mon père ? » Après tout, ils étaient les principaux garants de cette autorité. « - Son pouvoir ici est officieux, vous ne le savez que trop bien. Il cherche sans doute à le rendre plus légitime, oui. » Il sembla peser ses mots. « - Est-ce que c'est la raison qui le pousse à vouloir vous voir uni à moi ? Je ne sais pas. C'est que, ma concurrence doit être rude. »

Et c'était là, c'était là qu'ils se retrouvaient tous deux, à la croisée des chemins. Jusque-là, leur relation n'avait été que flatteries, faux-semblants et hypocrisie. S'ils tombaient les masques, là, maintenant, qu'adviendrait-il ? Jusque-là, le Prince n'avait jamais considéré sa promise que comme un autre marchepied vers sa propre gloire. Accepter de parler avec elle de sujets pareils reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore qu'il n'était pas certain de pouvoir refermer une fois qu'il quitterait Askevale ... Et, tandis qu'il l'avait imaginé soumise, elle se faisait rebelle. Alors quoi ? Devait-il l'ignorer ? La traiter en égal ? À ce moment et pour la première fois, Lorkhan sentait qu'il jouait à un jeu dangereux, un jeu dans lequel il s'était pourtant laissé attirer. Et, tandis qu'il regardait la Princesse, qu'il détaillait chacun des charmes qui la rendaient si attirante aux yeux du monde, il comprenait quelle horrible erreur il avait pu commettre en la sous-estimant ainsi. Avait-elle réellement eu conscience de tout ça ? Il en doutait, mais il n'était plus vraiment sûr de rien, désormais. Alors, le regard du Prince se rivait à nouveau dans celui de sa promise, mais, cette fois, il ne se laissait pas attirer par les tréfonds de ces prunelles azurées, usant plutôt de sa propre attraction. Il sembla réfléchir un moment, avant de lâcher:

« - Mais vous aviez raison. Il ne s'agit que de nous, en réalité, vous et moi. Jorkell peut bien dire ou faire ce qu'il veut. C'est vous et moi. » Un nouveau sourire lui fendait la face, amusé, ravi, même. « - Alors, dites-moi, Lehvinia, que pensez-vous de tout ça ? » Il se tut un instant, avant de reprendre presque aussitôt: « - Oublions mon père, oublions le vôtre. Oublions Askevale et Ibenholt aussi. Que devrions-nous faire, alors ? Je vous écoute. » Il se rapprochait alors, afin de s'assurer que leur conversation soit réellement inaudible pour quelques oreilles indiscrètes, et il parlait alors maintenant d'une voix plus douce, apaisante: « - Quelles surprises me réservent encore les Ashlands ? »

Et il était tout à fait sincère. Que souhaitait faire Lehvinia ? Quels étaient ses aspirations, ses projets ? Lorkhan était avide de les connaître. Par simple curiosité ? Par prudence ? Non ... Il lui offrait, en réalité, l'opportunité de s'élever encore un peu dans son estime, de la traiter en égal. Elle ne voulait pas être son simple faire valoir à Draggekastell ? Soit, elle serait plus. Si elle savait s'en montrer digne.

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Que peut-il y avoir de plus précieux que ce qui ne pourrait être estimé ? Comment juger de la valeur d'un acte, ou encore même d'une promesse ? En ces temps, une parole totalement honnête, transparente et de confiance dépassait tous les présents aux yeux de Lehvinia. Bien sûr, on pouvait lui présenter tous les plus beaux bijoux, les plus belles reliques et œuvres d'art... Elle les reconnaîtrait comme tels, et cela en toute franchise. Cependant, elle n'en perdrait pas de ses convictions. Face au prince, elle les affirmait même. Cela semblait l'amuser... Du moins, il en avait décroché un sourire. Et quand certains l'auraient trouvé bien prétentieuse, il ne faisait aucune réflexion sur ce qu'elle avançait. Énumérer quelques domaines de savoirs et de connaissances en laissait deviner bien d'autres. Tout bonnement, Lehvinia annonçait la couleur. Elle tenait à s'affirmer en tant que femme, intelligente et cultivée ; et non comme un objet. Bien trop de ces demoiselles se pliaient aux exigences de la cours, aux regards de ces hommes, à leur moindre désir... Elle, on ne la prenait pas pour la jeter ensuite. Tout comme on ne se moquait pas d'elle non plus. D'un simple mouvement de la tête, elle ponctua sa déclaration ; tandis que la conversation se poursuivait, changeant de sujet.

A l'évocation de son père et de sa grande sagesse, Lehvinia eut comme un petit pincement, ses lèvres roses s'étirant néanmoins en un léger sourire. Loin de toute tristesse, son cœur fut pourtant épris d'un élan de nostalgie. Askevale avait plié face à l'envahisseur. Le siège de la citée avait fait souffrir le peuple, tout comme il avait fait courber l'échine à la famille royale. Il lui aurait d'ailleurs suffit de fermer les yeux pour se remémorer l'inquiétude qui l'avait littéralement rongé en apprenant ce qui se tramait chez les siens, alors qu'elle demeurait la pupille de la reine elfique. Sorhelm avait, avant tout, été un abris pour l'héritière ; et cette dernière en avait pris conscience bien trop tard. Hareld, son noble père, avait fait ce qu'il avait jugé bon et juste... Que Lorkhan le souligne ne tombait donc pas dans l'oreille d'une sourde, éveillant une pointe de fierté chez elle, comme des braises que l'on ravivait doucement. Le feu allait-il reprendre ? Probablement. Lehvinia le savait toujours présent, sommeillant en elle. Elle était née dragonne et le serait jusqu'à sa mort. Enfants de ces terres, sa famille était liée aux Ashlands. On leur prêtait de nombreux points communs à ces contrées cendrées ; le prince lui-même le confessant devant elle. Cependant, il en arrivait à reconnaître son erreur, réjouissant alors la belle brune. Son sourire était plus franc, bien qu'un brin retenu pour ne pas étaler sa satisfaction quand au fait de l'avoir surpris. Elle se plaisait à faire mentir le qu'en-dira-t-on au sujet de son nom, se montrant plus avenante que le caractère qu'on lui prêtait sans même la connaître. Oh, elle ne reniait pas pour autant ces histoires ! Nombreux étaient ses proches qui les avaient dans la peau, incarnant cette réputation à merveille. Comme à son habitude, elle appréciait faire la différence, aussi minime fut-elle. « Pourrait, seulement ? » Elle afficha une petite moue boudeuse et reprit, cette fois-ci amusée : « Seriez-vous entrain de me mettre au défi de vous faire changer d'opinion ? » Que cherchait-il réellement à dire avec ces aveux à demi-mots ? Elle était curieuse de le savoir, laissant vagabonder son esprit à toutes sortes d'hypothèses. Peut-être que sa personne était à la source de ces changements. Mais elle ne se hâtait pas à ce genre de conclusions, jouant la carte de la sécurité avant tout.

Enfin... ''Sécurité'' était sans doute trop vite dit... Changeant de sujet du tout au tout, elle en arrivait finalement à interloquer le prince avec ses questions. Ah celle-la, il n'avait pas dû la voir venir ! Lehvinia qui se jouait des mots depuis le début de leur entrevue, se montrait à présent bien plus franche. Si spontanée qu'on aurait pu la croire complètement inconsciente, et pire encore incroyablement idiote. Car elle avait probablement vexé le prince ; froissé l'héritier... Aucun conseiller n'aurait eu la soit disant bêtise de pousser la demoiselle à de tels propos, sans vouloir que cela la mène à sa perte. Et pourtant... La Dragonfall semblait parfaitement savoir ce qu'elle faisait. Est-ce qu'en soit cela allait changer à la situation actuelle ? Sûrement pas. Ils étaient là, tous les deux, à se faire face. Et puis ? Ils échangeaient des banalités, elle lui faisait comprendre qu'elle n'était peut-être pas aussi stupide qu'en donnait l'air une princesse. A vrai dire, un tel comportement était un risque. Elle misait, tentait sa chance et n'avait plus qu'à attendre le résultat. Se dévoiler ainsi ne demeurait pas sans danger, car après tout elle n'était pas encore son épouse. Et quand bien même sa personne n'était pas menacée ; ses propos pouvaient mettre en péril ses plans à venir. Elle n'était d'ailleurs qu'aux prémices de ces derniers et tenaient à les exécuter avec ruse et succès. Lehvinia fixait celui qui deviendrait bientôt son époux, l'observant alors qu'il s'accordait un temps à la réflexion, réalisant presque ce qu'elle venait de dire. « Les Dragonfall veillent sur leur peuple, il en a toujours été ainsi. » -se contenta-t-elle de répondre. Se refermait-elle sur elle-même pour autant ? Sûrement pas. L'oeil vif, elle écoutait la suite sans broncher. Elle aurait pu se mordre l'intérieur des joues pour retenir quelques répliques. Certes spontanée, elle n'était pas totalement inconsciente, atteinte d'une folie contractée par les plus naïfs que ce monde ait porté. « Elle l'est, en effet... » -lança-t-elle au sujet de sa concurrence. Outre ses charmes, Lehvinia possédait le prestige d'un statut convoité. Quel homme ne rêvait pas d'associer pouvoir, richesse et plaisir en une seule et unique alliance ? Partager sa couche en plus de son héritage en faisait rêver plus d'un. La princesse le savait, tout comme elle comprenait les enjeux de ce mariage. Aussi bien pour son propre père que, dans le camp adverse, pour Jorkell. Lorkhan avait beau prétendre qui ne savait rien des attentes de son paternel, la belle en doutait fortement. Si elle était capable de le deviner, il devait pouvoir l'affirmer.

Lehvinia avait aucunement l'intention de se confier si aisément à lui, alors qu'il écartait de leur conversation le roi d'Ibenholt. La simple idée que le prince puisse lire en elle comme dans un livre ouvert la révulsait, car cela aurait été faire preuve d'une grande faiblesse. Elle aurait même été à la merci de son promis, se condamnant elle-même à un échec certain. L'héritière se contenait donc à nouveau, pesant davantage ses mots. Sa précédente franchise avait été le levier qui s'était glissé dans une brèche pour faire céder ces murs d'hypocrisie et de courbettes. Désormais, il était plus sage de veiller à ne pas se brûler en dansant de trop avec cette flamme d'honnêteté. La finesse demeurait dans la nuance, Lehvinia espérait encore pouvoir en faire bon usage. « Ce que j'en pense... ? » Elle fit mine de réfléchir quelques instant, et se rapprocha à nouveau de lui. Quelques pas furent amplement suffisants. Lorkhan en fit de même, reprenant alors la parole. Il souhaitait oublier leurs pères respectifs, leurs citées, pour ainsi dire le reste du monde... Juste eux, comme elle l'avait si bien dit. La beauté du nord demeurait silencieuse, à la fois sage et secrète. Elle tentait de le sonder, de le percer à jour sans pour autant y parvenir. Il devait être de ces hommes qui se muraient si solidement que la tâche était loin d'être aisée. Pourtant, le regard de la jeune femme se voulait insistant. S'il avait été fait de métal, d'un savant alliage de matières, aussi puissant qu'une épée, on aurait pu penser qu'elle cherchait à transpercer cette épaisse carapace. D'une voix plus posée, alors qu'ils demeuraient tout proches, il parvint à lui ôter ce voile si sérieux. Un sourire fendit son doux visage. « Bien plus que vous ne pouvez l'imager, votre Majesté. Seulement je ne pourrais vous les dévoiler, car elles n'en seraient plus. » Des surprises, elle auraient voulu lui en offrir davantage. Cependant, cet art nécessitait une certaine patience. Trop en faire ne menait à rien, si ce n'était créer l'effet inverse ; c'était certain.  

Lehvinia était à présent si proche que son simple souffle aurait pu caresser les lèvres du prince. Mais elle n'en fit rien, se dérobant aussitôt. « Vous seriez bien sot de penser que l'héritière d'un dragon livrerait si aisément ses pensées. » Elle arqua un sourcil, haussa les épaules, et réajusta finalement son manteau en venant ouvrir le premier bouton. Elle dévoilait ainsi un cou gracile, presque trop fin pour ne pas paraître fragile. « Or, je suis convaincue que vous ne l'êtes pas. » Son discours se voulait plus amusé qu'autre chose. Tout laissait paraître cela dans son attitude. Elle reprenait peu à peu son petit manège, après avoir offert à Lorkhan un aperçu de l'expression la plus franche de sa liberté : celle de la parole sincère, démunie d'artifices en tout genre. Lui demandait-il réellement son avis ? Elle percevait cela comme un test, alors c'est tout naturellement qu'elle poursuivit sur cette même ligne directrice qu'était le jeu. « Je vous laisse tout le temps et le loisir de me séduire. Cela serait un bon début pour vous offrir mes pensées les plus... intimes. N'est-ce pas ? » La belle détourna le regard et répéta plus bas, comme pour elle-même... « Ce qui ne peut s'acheter a bien plus de valeurs... » Elle laissa sa phrase en suspens quelques secondes à peine, et d'apparence, reprit tous ses esprits en toisant à nouveau Lorkhan. « Qui ne tente pas de m'acheter ou de me tromper peut juger de ma valeur... » Ses mots étaient tombés comme un couperet, laissant alors au corbeau que peu de choix dans leur interprétation. Aussi limpide qu'une eau de source, ses paroles en disait long sur ce qu'elle pouvait représenter et qu'elle pouvait promettre à celui qui ne tenterait pas de l'utiliser comme une vulgaire poupée de chiffon. Il ne pourra pas prétendre à l'ignorance...


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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyJeu 15 Mai - 22:12

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Le sifflement du vol en piqué sidère la proie.
Lorkhan était là, comme suspendu aux lèvres de Lehvinia. Est-ce qu'elle était parvenue à attiser sa curiosité ? Il ne pouvait plus le nier: il attendait les futurs mouvements de la Princesse d'Askevale non sans une certaine hâte. Quels tours pouvait-elle bien lui réserver encore ? Quelle tactique mettrait-elle en place ? Manifestement, le Prince appréciait la tournure qu'avait prise cet entretien qui, pourtant, s'était annoncé ennuyeux au possible. Est-ce qu'il appréciait les nouvelles perspectives qu'offrait ce revirement de situation à la future relation qu'il entretiendrait avec celle qui était appelée à devenir son épouse, tôt ou tard ? Difficile à dire. Lorkhan n'appréciait guère être contrarié, mais il estimait encore moins ceux qui n'osaient s'opposer à lui. Paradoxe presque absurde, Lorkhan n'en nourrissait pas moins un appétit pour ceux qui parvenaient à susciter son intérêt. Cette fois, c'était assurément le cas de Lehvinia. Est-ce que cela durerait ? Peut-être, peut-être pas: il était curieux de le découvrir. Et, tandis qu'elle lui demandait si c'était un défi qu'il lui lançait, le visage de Lorkhan s'illumina, laissant apparaître un sourire amusé, mais visiblement provocateur: « - Un défi ? Non, non, je ne dirais pas cela ... » Son sourire s'agrandit encore, et il dit: « - Une faveur que je vous demande, plutôt. L'humble requête d'un Prince qui ne connaît que mal le Royaume de celle qui lui est promise. » Ce n'était là que des badinages, il le savait et il ne doutait pas que Lehvinia ne s'y tromperait pas non plus. Ce qui l'intéressait, ce qui les intéressait, c'était cette discussion qu'ils venaient d'amorcer. Celui débarrassé de faux semblant, d'hypocrisie. Celui qui ne prenait plus de détour. Celui qui servirait de base à leur future relation ? Peut-être, mais si tel était le cas, Lehvinia devrait s'en doute se méfier: Lorkhan tolérait le débat jusqu'à un certain point, et seuls ses alliés les plus proches pouvaient se targuer de jouir d'une liberté débarrassée de tout frein ou de toute entrave. Toutefois, Lehvinia pouvait-elle seulement devenir l'une de ces personnes, l'un de ces rares élus ? Le Prince se posait alors la question: s'il ne pouvait la manipuler comme la vulgaire jouvencelle qu'il l'avait imaginé être jusqu'alors, comment pouvait-il l'intégrer à ses plans, à ses ambitions ? Elle serait sa femme. Serait-elle une alliée ? Personne n'aimait être pion, Lorkhan pas plus que Lehvinia, mais pouvaient-ils imaginer la traiter en égal ? Il n'en savait rien encore. Pourtant, l'expérience lui laissait penser que c'était là une question à laquelle il serait obligé de trouver une réponse rapidement. Et, alors qu'elle s'approchait jusqu'à être presque collée à lui, alors qu'il pouvait sentir son souffle délicat balayer sa peau, alors qu'il pouvait percevoir les effluves de son parfum qui asservissaient son odorat, Lorkhan n'eut guère besoin d'entendre la suite des propos de la jouvencelle pour comprendre qu'elle changeait à nouveau de tactique, battant en retraite devant la charge inquisitrice du Prince. Avait-elle peur ? Aimait-elle seulement jouer avec le feu, avant de s'en éloigner pour en voir les ravages ?

« - Les dragons ont-ils quelque chose contre la franchise ? » dit-il, tout aussi amusé que son interlocutrice, alors qu'elle se détachait de lui. « - Je vous préférais pèlerin, votre Altesse. » conclut-il alors, tandis qu'elle lui dévoilait ce coup gracile, presque trop pur pour lui paraître réelle.  Elle n'était pas dénuée de charmes, et elle le savait. Combien d'hommes rêvaient de s'amarrer à cette peau si fine et si blanche, à la véritable merveille d'Askevale ? Légions, sans doute. S'il se targuait de ne pas être de ceux qui capituleraient sans condition devant la Princesse à l'idée de jouir de ses charmes, il ne pouvait nier y être sensible. Elle était séduisante, il le voyait, elle le savait. Il n'y avait pas que son physique: son attitude dégageait une grâce certaine et peu commune chez les femmes qui, il l'imaginait du moins, n'avaient pas encore connu d'hommes. Si elle disposait réellement des talents intellectuels que Lorkhan soupçonnait désormais et dont elle s'était targuée, plus ou moins franchement, de posséder, alors le Prince savait qu'elle pouvait devenir un atout certain ... Ou un adversaire redoutable. Alors, il ne la laisserait pas fuir. Comblant à nouveau l'espace qu'elle venait de faire naître entre eux, Lorkhan reprit:

« - Et qu'est-ce qui vous fait dire que je voudrai vous tromper ou vous utiliser ? » Il se tenait là, juste auprès d'elle, avant de reprendre: « - L'inverse me paraît tout à fait concevable. » Il lui sourit alors. Qu'elle le prenne comme elle le voulait, mais il ne la sous-estimait plus désormais. « - Mais je comprends votre méfiance. Vous ne m'avez pas choisi. Votre père lui-même ne m'a pas choisi. Ebonhand et Ravncrone sont arrivés, ont apporté la guerre à votre peuple, assiéger vos murs, ils ont tué vos soldats. Et nous sommes la conséquence de tout cela. » Il se tut alors, semblant s'égarer alors dans ses propos. Il semblait sincère. « - Est-ce que cela veut dire que je cherche à profiter de vous ou de votre peuple ? Non. Je ne sais pas ce que vaut ma parole à vos yeux, sans doute peu de chose, mais j'ai bon espoir que  vous appreniez à l'estimer au fil du temps. Si je suis un jour appelé à régner à vos côtés, j'espère que vous me ferez confiance alors. » Il la dominait quelque peu de sa hauteur, mais il ne semblait pas vouloir s'imposer à elle. « - Ensemble, nous pouvons faire de grandes choses. Pas seulement pour Askevale, ni même pour Ibenholt ou Ravenhole. Pour Middholt tout entier. » Il plongeait son regard dans le sien, ne craignant cette fois nul abysse, nul tourment. Dans les yeux du Prince, Lehvinia trouverait toutes les opportunités qu'il lui décrivait alors: « - Notre union est le fruit des désaccords, des tensions, des guerres, c'est certain. Mais c'est aussi l'opportunité de mettre un terme à tout cela, de faire de notre mariage le ciment non pas d'une paix entre votre père et le mien: une paix durable pour tous les hommes et toutes les femmes de Middholt, loin des querelles et des batailles fratricides. » Soudain, il n'y eut plus que le silence. Quelques secondes, quelques instants, avant qu'il ne le rompe à nouveau: « - Nous pouvons faire de grande chose, Lehvinia. »

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

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MessageSujet: Re: Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan   Le sifflement du vol en piqué sidère la proie. || Lorkhan EmptyMer 4 Juin - 2:34

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Le sifflement du vol en piqué sidère la proie.
La plus innocente des conversations pouvait détenir en son sein bien des secrets, soulever des interrogations, raviver des sentiments, envenimer des esprits... Les mots avaient leur propre pouvoir : qu'ils aident à panser les douleurs les plus vives ou bien à juger l'homme jusqu'à le livrer à son exécution verbale. La princesse avait toujours eu à l'esprit ces nombreuses facettes, y percevant une lame aiguisée, à double tranchant. Aujourd'hui, elle pensait avoir manier l'arme avec habilité. Un brin de fougue sans se montrer hostile. Une retenue qui découvrait une prudence nuancée. A l'idée qu'elle puisse être effrayée par un quelconque élan de franchise, elle arqua légèrement les sourcils, comme étonnée par l'hypothèse tout juste formulée. « Nullement. Et je pense vous en avoir offert un aperçu. »

Et plus encore, dans ce moment d'honnêteté un brin déguisé, elle venait de suggérer qu'il puisse se jouer d'elle dans un futur plus ou moins proche. Comme s'il était bon de le prévenir dès à présent qu'elle était en pleine possession du caractère de feu de ses ancêtres. Loin de toute menace ou mise en garde, elle exprimait simplement la droiture de sa personne. Éduquée dans un respect certain, elle rendait au centuple ce que l'on pouvait bien lui offrir. Du moins, elle en était capable. En cela résidait une valeur immuable, dont peu de personnes pouvaient profiter. Lorkhan fit disparaître le peu de distance qu'avait installé entre eux la dragonne, quelques instants auparavant. Il prit d'ailleurs soin de se tenir près d'elle, pointant alors du doigt quelques questions fort intéressantes. Le prince avançait même des propos qui eurent le don de piquer à vif l'attention de la belle. L'inverse ? Lui serait-il fidèle et dévoué ? Attentionné en tout point et digne d'une bienveillance réciproque ? Lehvinia pouvait sûrement lui accorder le bénéfice du doute après tout. « Dans ce cas, vous m'en voyez ravie, votre Majesté. » Inclinant la tête, elle laissait se dessiner un sourire aux commissures de ses lippes, d'une subtile discrétion.

Que valait sa parole ? Elle-même n'en savait trop rien à l'heure actuelle. Rien ne lui avait encore permis de mesurer la portée de ses propos ou la fiabilité de sa voix. La princesse n'avait pas eu l'occasion de mettre à l'épreuve cette parole, qu'il lui présentait comme étant sûre et saine. Lorkhan prétendait la comprendre : femme prise au piège d'un jeu d'échecs qu'elle ne devait -à ses yeux- que peu maîtriser. Il était vrai qu'elle n'avait pas eu son mot à dire dans ces affaires, et que son père lui-même n'avait guère eu le choix. Céder sa main au fils Ravncrone afin d'assurer une souveraineté  digne de ce nom au cœur des Ashlands... Tout avait un prix, n'est-ce pas ? « Une reine, aussi grande soit-elle, a besoin de placer sa confiance. En ses proches, en son peuple... en son roi. » Ces derniers mots claquèrent contre son palet, s'échappant pourtant d'entre ses lèvres dans un voile de douceur. Lehvinia fixa son promis, celui qui allait devenir le fameux souverain dont elle faisait allusion. Elle, qui l'aurait voulu pantin et véritable marionnette entre ses mains, devrait bientôt le voir comme son roi. Lui aurait-on dit quelques mois auparavant qu'elle allait lier sa destinée à cet homme qu'elle s'en serait insurgée, grondant de colère comme le volcan d'Alenefiell. Après de longues réflexions et quelques conseils avisés de son paternel, elle avait grandement calmé ses ardeurs. D'autant plus que cette entrevue, bien que courte, affirmait à ses yeux charmés qu'elle avait probablement fait le bon choix.

Il se tenait face à elle, la dominant d'une bonne tête. Son port princier en imposait, sans même qu'il n'ait l'air de le désirer. Et alors qu'il captait son attention, Lehvinia se perdait doucement dans son regard clair. Voilà qu'il lui prédisait tout un avenir, ambitieux et pourtant emprunt de sagesse. Il choisissait ses mots pour les définir, amenant alors l'amère vérité quand aux raisons de leur union prochaine. Oui, tout ceci découlait de guerres, d'affrontements, de politique... Au premier abord, tout cela n'avait pour symboles qu'enjeux et fierté. Quel mariage princier en était autrement aujourd'hui ? Et dans cette apparente banalité, son promis semblait vouloir y puiser tout autre chose. Il lui peignait là un tableau dont ils seraient les seuls maîtres de ses lignes directrices. Il lui confiait l'espoir de bâtir un monde de paix, pour ne pas dire utopique. L'idée ne pouvait que plaire... La jeune femme en avait l'air pour le moins séduite, alors que le silence s'installait doucement. Elle le détaillait, sans rien ajouter pour l'instant tant il avait su l'embarquer dans son discours et la bercer de ses mots. Oui, Lehvinia avait quelque peu baisser sa garde. Confrontée à ces images, elle n'avait pu qu'y retrouver ses propres aspirations, ses envies pour sa famille et tout un peuple. Dans un murmure, elle se décida à répliquer :  « Alors je tâcherais de suivre cette voie, afin d'atteindre ce royaume si prometteur ; cette sérénité et plénitude que vous me contez. » La distance entre les deux héritiers était minime. Les yeux relevés, pas un seul instant ils ne s'étaient détournés des siens ; comme par peur de rompre les prémices d'un lien naissant, encore chaud d'une forge inachevée. Le regard presque fiévreux, attisé par bon nombre de désirs, la demoiselle approchait d'une pente glissante en le toisant de la sorte. Sa main s'était risquée à se poser sur le torse du corbeau, dans une infime pression...

Jusqu'à ce qu'on ne l'arrache à ses rêveries, à l'aide d'un toussotement anodin. La Dragonfall se reprit et aperçu alors non loin d'eux l'un des fauconniers de la citée. Un homme qu'elle savait d'ailleurs talentueux avec ses animaux. Tête baissée, le regard fuyant, il s'excusa à plusieurs reprises et répéta sans cesse qu'il avait souhaité les laisser tranquilles mais qu'il ne pouvait plus se permettre de déroger au règlement, devant s'occuper de ses bêtes. « Faites donc, mon brave... » Elle tourna la tête, adressant un regard en direction de la volière et ces oiseaux. L'homme s'était rapproché, agitant alors les rapaces de sa simple présence. Rares avaient été les occasions d'un tel spectacle lors de son séjour à Sorlhem. « Pour rien au monde je ne manquerais ça ! » -lança-t-elle tout en reculant de quelques pas. Le ton bien plus rieur, elle affichait un large sourire, en creusant ses joues de deux petites fossettes. S'amusait-elle réellement de la situation ou était-elle en réalité soulagée d'avoir échappé à ses propres pulsions ? Qu'importe ! Elle se devait de retrouver sa cible, son objectif,  l'esprit du pèlerin... Oiseau qui dans son envole lui permettait, un comble, de garder les pieds sur terre.

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