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 Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
Reine consort d'Ibenholt
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MessageSujet: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyDim 30 Mar - 23:54

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sylarne clanfell & lorkhan ravncrone
gouttes d'ombre, saveur d'obsession
L
e turquin de sa silhouette allumait les feux de l'ombre, larmoiement de flammes qui l'enveloppaient, lumineuse, pour la recracher, sinistre. Sa colère torchère se déclinait en lumières criardes sur fond de jais émacié. Elle aurait brûlé le ciel de ses jours de lueurs grenat, de brasiers carnassiers crachant leur fureur amère dans un torrent de cendres évanescentes, passant au fil d'une épée de fièvres consumantes ce masque d'albâtre aux lèvres ombragées de folie pour le voir se lézarder, se fendre et puis s'effriter. Cette déjection avinée qu'il lui avait servie, biliaire consomption qui s'insinuait sous sa conscience de flegme pour la faire chanceler, elle lui aurait recraché au visage avec verve s'il n'avait été celui qui maniait la hache et jetait les corps sur l'échafaud de leur propre insolence : « Jouez à la vipère tant que vous voudrez, Sylarne. Mais si ce que m'a révélé Kaedred s'avère vrai, je vous ferai écarteler par mon armée au grand complet avant de vous laisser saillir par tous mes chevaux et dévorer par les nécrophages de Ravenhole, me suis-je bien fait comprendre ? » Oh, il s'était bien fait comprendre. Mieux que quiconque, Sylarne saisissait le tranchant de ses paroles dont il mesurait chaque mot, soupesait chaque syllabe comme on tâte le fil d'une rapière pour en sentir les arêtes mortifères avant de l'aiguiser davantage, en précisant chaque aspérité pour la rendre plus létale encore. Elle s'y était si souvent entaillé les mains qu'elle ne comptait plus les gouttes de poix rouge qui maculaient sa fierté tellement elle s'était saignée de mépris dans les bras de l'anthropophage qui lui servait de seigneur et maître. Pourtant là n'était pas sa capitulation, dusse-t-elle se faire écarteler par son armée, saillir par tous ses chevaux et dévorer par les nécrophages de Ravenhole si l'envie lui en prenait, elle accepterait volontiers les plus ingénieuses folies de son époux, elle se livrerait avec délectation à toutes les lubricités affligeantes imaginées par lui, juste pour savourer chaque assaut, lui faisant comprendre que tout était préférable à la plus douce de ses caresses, plus capiteux que le plus tendre de ses baisers, plus jouissif que la plus torride de ses étreintes. Dans ses yeux d'orage elle ferait couler l'averse se son indifférence, une docilité empruntée qui le ferait se sentir plus qu'indésiré, parasitaire. L'écho hurlant de pas précipités couronnait la reine férale d'une cape plus qu'altière, houppelande infatuée sertie des joyaux de l'insolence qui obligeait les sentinelles de l'Aile du Dragon à baisser les yeux, aveuglés par le flambeau violent de son irascibilité.


L
e claquement de la porte, tambour de guerre, son mutisme tremblant, lutte tacite, le crissement de ses ongles sur la carafe, choc des épées, le vin affluant dans le lit de ses lèvres, sang versé. Puis ses doigts se heurtant au grain rêche du parchemin, son index s'attardant sur le sceau gravé du lion à la gueule bée, son soupir s'éteignant entre l'incarnadin de sa lippe pour renaître dans ses poumons en contrition aigre, amère exhalaison de remord. Le graphème de ses paroles s'étirait en cannelures gorgées d'encre carbone, la prose de son inclinaison l'empourprait, couvrait sa joue de la fleur capucine d'une appétence qu'elle s'était elle-même infligée et qui la taraudait, comme obsession en friche. N'oublie pas qui est ton sang. Cet avertissement, c'est à Ehvan que Synric aurait du le servir. Elle, n'avait pas oublié l'office qui échoyait au lion, pas plus que sa sujétion à l'écarlate. Et le cinabre qui auréolait l'emblème du fauve d'émail était le même qui irriguait le lit de sa peau, qui faisait pulser ses tempes et consacrait de fleurs sanguines sa féminité. Et si le lion grégaire s'affligeait de tourments, ivre d'avoir trop cherché l'approbation de ses homologues, qu'il en soit ainsi. Elle, se contenterait encore d'une dipsomanie salvatrice pendant que la déréliction était encore tolérable.


L
e cortège laconique des ombres crépusculaires colorait sa chevelure flavescente d'ambre nitescent alors que le marc rubicond qui s'assoupissait dans le creux de sa coupe faisait naître en elle une vacuité tumescente, une logorrhée torve de pensées insaisissables et volatiles. Depuis le départ du prince son apathie croissante n'était égalée que par l'inanition qui creusait le ventre de sa couche, laissant ses draps glaciaux et la plongeant dans un éthylisme boulimique qui se terminait irrémédiablement par une truculente solitude. Lorkhan. Elle appelait la corneille de ses lamentations soliloques dans ses nuits blanches, pourtant le prince tardait à percer le linceul de ses nuits recluses si bien qu'elle avait substitué le bisque de ses lèvres par le grenat du vin. Et dès qu'elle eût quitté la chrysalide sarcelle de ses vêtements pour s'habiller du violin de ses voilages diaphanes, elle fut tirée de son ataraxie par une voix masculine qui perçait le bois de sa porte : « Votre Majesté ? Un message pour vous de la part de la garde » De ses doigts agiles, elle avait tiré une tresse de ses cheveux mordorés, qu'elle avait fait passer comme une couronne sur sa tête. Ses mains relâchèrent l'or de sa crinière qui dévala la falaise de son cou pour se perdre, rivière rutilante, dans la vallée sinueuse de ses seins. « Entrez » L'acier tinta et la porte s'ouvrit, laissant passer le cerbère chromé qui flanquait la frontière de son intimité solitaire. Un anonyme parmi tant d'autres, vulgaire ancillaire qu'on gantait de fer et qu'on cloutait d'acier. Un corps de plus dont on nourrissait les charniers, quand résonnaient les appels militaires qu'on couvrait d'oripeaux glorieux.


S
a main s'attacha de nouveau à l'argent ciselé de son calice pendant que se dessinait sur son front les crevasses superficielles de sa curiosité. « Le prince Lorkhan est de retour. Dois-je lui porter un message en votre nom ? » La discrétion se payait à prix fort et les sentinelles qui gardaient l'intégrité de son sommeil portaient l'écarlate des Clanfell, une lubie qu'elle avait dû arracher à Jorkell à la pointe d'une rhétorique subtile et prolixe, conquérir à force de mots d'acier au fil mielleux. Mais la prudence n'était jamais fortuite, lorsqu'on tenait à la vie. « Des affaires urgentes de Hvittjell que mon frère m'a rapportées à l'intention de la Main. Je peux l'accueillir dans mes appartements pour lui donner la missive en mains propres, s'il consent à m'accorder quelques instants » Le vairon de ses yeux buvait la lueur dorée des chandelles. « Bien, ma Reine ». Quand il eut refermé derrière lui le sanctuaire vespéral de la reine, elle put respirer enfin et s'abandonner à la caresse thaumaturge de la nouvelle. Dans son vin flottaient des gouttes d'ombre et sur ses lèvres s'égarait une saveur d'obsession, celle qui précédait invariablement les fièvres de lui et les flammes de sa palingénésie.

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

Lorkhan Ravncrone
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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyJeu 3 Avr - 16:29

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Lorkhan Ravncrone & Sylarne Clanfell
       gouttes d'ombre, saveur d'obsession
       
L
es battements sourds des chevaux au galop, de leurs sabots qui claquent, battent le pavé de la grande voie. Une fois encore, il leur hurle dessus, les intime de se dépêcher, et qu'importe si leurs montures sont fatiguées ! De nouveaux coups d'éperons, et la bête qui cavale sous lui repart de plus belle. Il ne lui laissera aucun répit, pas tant qu'il ne verrait pas les hauts remparts de pierres noires de Jervnvugge. Pas tant qu'il ne l'aurait pas vu, car il ne s'était pas passé une seule nuit sans qu'il ne pense aux joies qui l'attendraient à son retour de Ravenhole, sans qu'il ne pense à elle. Et alors, tandis que son imagination se laissait aller avec appétence aux exquises divagations qui l'éloignaient du sommeil, Lorkhan se languissait de retrouver celle qui semblait régner sur ses nuits avec plus d'emprise encore qu'elle ne régnait sur Ibenholt. Sylarne. Il avait pris la route plus tôt que prévu, avec le fol espoir que, peut-être, retrouver la couche de celle qui le hantait avec tant d'acharnement rendrait quelque latitude à cet esprit si prompt à s'égarer. Foutaises: il savait pertinemment que regagner la tanière de la Lionne ne se ferait qu'au prix d'une indépendance sacrifiée, d'une liberté encore un peu plus soumise aux griffes de la Reine. Est-ce que cela lui déplaisait ? Oui. Est-ce qu'il avait le choix ? Il ne l'avouerait jamais, mais non. La tentation était bien trop grande, trop pressante, écrasante: il ne s'agissait plus de chercher le goût doucereux du défi, ni même la brûlante adrénaline de l'interdit. Oh, non, il eut été bien sot de prétendre l'inverse, et si Lorkhan n’exécrait pas le mensonge, il répugnait à se servir ses propres sornettes. Alors il en était là, réduit au servage par ses propres pulsions, esclave de ses propres désirs, et encore ne devinait-il que mal le rôle de ses sentiments. Il n'avait jamais aussi bien porté son surnom de Prince-aux-Fers. Il se fendit d'un sourire, mais il n'y avait là guère d'amusement: il craignait sa nouvelle condition autant qu'il la chérissait, et c'était là un paradoxe qui suffisait à l'alarmer.



   
C
ombien de temps cavala-t-il ainsi, flanqué de sa garde, à explorer les sinueux chemins de son esprit ? Difficile à dire. Quand ils arrivèrent à Ibenholt, la lune luisait déjà haut dans le ciel, faisant miroiter les pierres ébène de Jernvugge de dizaines de reflets argentins. Le Prince dévorait le spectacle des yeux. Dans les hautes tours qui le surplombaient l'attendait certainement Sylarne. Vraiment ? Il songea que, peut-être, il désirait plus ses retrouvailles qu'elle, qu'il ne s'agissait là que d'un nouveau jeu de dupes, d'une mascarade de plus. C'était idiot, et l'idée fut chassée en même temps que les lourdes portes de Jernvugge se refermaient derrière la Main du Roi. Il faut agir vite: oh, bien sûr, la nouvelle de son arrivée ne tarderait pas à se propager, mais le Prince espérait que l'heure tardive refrénerait le zèle des mouchards, des affidés et autres épieurs qui ne tarderaient pas à rapporter l'information à leurs maîtres respectifs. Profiter, donc, de ce court répit, de ce moment entre le jour et la nuit où il serait enfin libre de la voir, de l'avoir. Et s'il avait pensé que l'éloignement amplifiait son désespoir, il n'en était rien: il n'avait jamais autant brûlé d'impatience qu'à cet instant, alors qu'il n'était plus qu'une question de minutes, de secondes. Sans tarder, il abandonna sa monture. Qu'on le fasse annoncer, et vite ! Si les gardes, des hommes à la solde des Clanfell, ne savaient pas quelle était la nature réelle de la scène qui se jouait chaque fois que Lorkhan rentrait à Ibenholt, ils connaissaient leur rôle et le jouaient à merveille. Tout était parfaitement planifié, extrêmement bien cadencé: dans un instant, Sylarne serait avertie de son retour. Dans un instant, elle trouverait prétexte pour qu'il la visite. Dans un instant. Dans un instant ...



   
L
es couloirs de l'Aile du Dragon étaient presque entièrement plongés dans l'obscurité vorace qui avait dévoré tout ce que la lumière des torches ne lui disputait pas. Comme à leur habitude, les dragons d'obsidienne brûlaient de leurs feux, projetant leurs ombres monstrueuses sur les murs de pierres noires, fuligineuses. Cette fois pourtant, Lorkhan ne leur accorda aucune attention. Le brasier qui le captivait était tout autre, là, juste au bout de ce couloir interminable, et il était prêt. Prêt à s'immoler tout entier dedans, à se laisser consumer, calciner, jusqu'à n'être plus que cendres et poussières. Ses sens n'aspiraient qu'à ça, et tout son être raisonnait au diapason à l'idée de connaître, une fois encore, les grâces de la maîtresse des lieux. Ultime barrière, l'antichambre lui parut être semblable à l'Abîme: lieu de sa perdition, avant que ne vienne le Salut tant attendu. Il prit son inspiration. Il avait dit que le risque n'était plus une motivation. C'était faux: en pénétrant dans les appartements royaux, il se voyait, funambule, faire un pas de plus sur la corde raide. Ce n'était plus là la seule raison de ces odyssées nocturnes, mais les Dieux seuls savaient à quel point il se sentait vivant à cet instant. Soudain, la porte s'entrouvrit et la lumière envahit l'antichambre. Il était temps. Sans plus attendre, Lorkhan pénétra dans ces appartements qu'il avait passé tant de nuits à imaginer, encore et encore. Maintenant qu'il pénétrait en leur sein, il n'y prêta aucune attention: « - Ma Reine, vous m'avez fait demander ? » lâcha-t-il, se pliant dans une révérence exagérément solennelle, tâchant non sans mal de rester le plus formel possible. Il adressa un regard à la servante qui l'avait introduit, lui faisant comprendre que sa présence n'était plus requise, et elle disparut. « - La fatigue m'étreint, mais je tâcherai au mieux de satisfaire les troubles qui vous assaillent. »


 
C
ette fois, il se permit de se fendre d'un sourire narquois, satisfait, et son regard dissolu se perdit s'empressa de chercher le sien. Sylarne, enfin. Elle se tenait face à lui pour la première fois depuis des jours, des semaines. Il avait imaginé leurs retrouvailles des dizaines de fois, et jamais le moment ne lui avait paru pouvoir être si grisant qu'il ne l'était à cet instant. Pourtant, il sentit que la joie des retrouvailles n'était pas parfaite. Son regard s'assombrit d'un coup, et un cortège de questions se précipitèrent à l'orée de son imagination. Il les repoussa, se relevant de cette habileté qui ne lui faisait jamais défaut. Quelques secondes encore, avant qu'il ne prenne la parole. Quelques secondes encore, afin de profiter de sa beauté magnétique, de ses cheveux filés d'or, de ses si captivants atours. Quelques secondes encore, car le moment de parler viendrait, et Lorkhan le redoutait plus que tout au monde. Il conserva le silence un instant de plus. Par lâcheté ? Peut-être. Le son de sa voix finit pourtant par se faire entendre de nouveau, les flammes de son impudence étouffées par le regard aviné de la Reine: « - Quelque chose ne va pas, Sylarne ? » L'heure n'était plus aux simagrées. « - Des nouvelles d'Hvittjell ? »


 
L
'idée que, peut-être, la raison qu'elle avait invoquée au garde qui était venu le chercher était peut-être plus qu'un simple prétexte lui caressa l'esprit. Il était peut-être arrivé malheur à son frère, Synric. Oh, lui s'en fichait comme d'une guigne, mais il savait à quel point Sylarne était attachée à lui et, tout dénué d'empathie qu'il était, Lorkhan n'ignorait guère la souffrance qui s'emparerait d'elle s'il venait à se produire un malheur. Au fond, pourtant, le Prince espérait qu'il ne s'agisse que de ça : toute autre mauvaise nouvelle, il le craignait, ne le concernerait que de trop près ...

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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyLun 7 Avr - 6:35

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sylarne clanfell & lorkhan ravncrone
gouttes d'ombre, saveur d'obsession
L
es secondes s'étaient muées en minutes et les minutes en heures. Et alors que le temps brodait de ses doigts aquilins le canevas de son impatience, le sertissant de gemmes d'anxiété et d'orles de désarroi, elle ne pouvait que sombrer davantage dans la fuligineuse crevasse d'une panique aseptique, froide et sourde, qui martelait son être d'ubéreuses appréhensions et de frissons cacochymes. Oh, la fièvre, cette puissante et impérieuse fièvre qui disloquait l'empire de son ascendance pour la laisser tantôt frigide, tantôt brûlée, véritable oxymore d'elle-même sur le pas de la porte. Indéniablement, elle devenait poupée disloquée entre les bras dirimants de son inquiétude émaillée d'éréthisme. Et cette porte, cette porte qui demeurait close, cette frontière filandreuse qui jouait la geôlière et ce mutisme qui incarnait son cloître, s'improvisait bastille, refermant ses lourds pans de mur sur sa conscience recluse. Et après qu'elle eut assisté, impuissante, à la conflagration circadienne qui faisaient s'étioler les ombres dans le cristal liquide d'un jour à l'agonie flavescente, elle ne put que se résoudre à laisser le temps se faire berceau d'une douce atonie qui, mélangée à l'allegretto de son ivresse languide, ne faisait que prolonger cette ataraxie moribonde. Et même quand elle reçu la nouvelle de son retour, qu'elle distilla ses indications à l'estafette, elle ne put se soustraire au joug d'un temps qui se suspendait, poussières nitides et sable corrodant, qui s'insinuaient sous le derme de sa patience pour en éroder les contours. Que ferait-elle lorsqu'enfin il passerait cette porte ? Oserait-elle une vaporeuse caresse disséminée par ses doigts avides, autoriserait-elle une plainte languissante à passer la barrière de ses lèvres ou un soupir épris traverser le récif de ses dents lactescentes ? La lascive reine saisirait-elle ce qui lui avait été si longtemps refusé, disséminant son incendiaire passion à l'orée de sa peau pour en respirer exhalaisons de désir et goulées de stupre, pour s'abreuver des tourments arachnéens d'une toile de volupté qu'elle tissait de la fibre de son manque et de sa famine ? L'incarnat de sa libation lui semblait l'unique soutien qui charpentait la nef de sa volonté, comme si le faix de son isolement en ferait s'effriter les murs et se lézarder l'architecture de son âme, pour ne laisser que vestiges de volonté et emprise en ruines. Alors elle but, avalant à lampées de zèle sa solitude éthylique.


Q
uand il poussa la porte, elle senti tout le fardeau qui lestait ses épaules, toute la cacophonie d'une âme en effervescence. Cette vésanie l'aurait presque emportée toute entière, si la fierté n'avait pas apposé la griffe de son hégémonie sur la paroi ductile de son cœur, s'accrochant avec force au noyau de son existence pour n'en laisser fuser que sang d'encre. Si elle mesurait les moindres jalons de sa vie, traçait d'une main certaine les arêtes de son fatum comme de sa providence, pourquoi ne pouvait-elle échapper à cette belligérance qui antagonisait sa tête et son cœur, à cet optio qui guettait la délégation décharnée de ses sentiments pour les occire à la sagaie comme on achevait les insoumis et les déserteurs ? Oh oui, il abdiquait, ce cœur, face à l'implacable défaite qui le guettait. Parce que victoire jamais il n'y aurait, parce que le triomphe de l'amour était dystopie inéluctable, disphorie qui la laissait sans souffle à l'orée de ses nuits de cauchemar, à la lisière de cette forêt de spectres atrophiés qui laissaient, au matin, leur empreinte douloureuse sur sa poitrine éteinte par le chagrin, sur sa nuque brisée de désillusions et sur sa gorge calcinée par la corrosive lymphe d'un poison mortifère que l'évidence glissait derrière les grès de sa lippe aphasique. Oh et elle la rongeait cette ciguë, elle dévorait le moindre fragment d'elle, oh oui, il la creusait ce venin foreur qui avalait chairs et tissait lambeaux de nécrose dans le ventre de son esprit. À quelle égrotante existence s'était-elle vouée en s'abandonnant entre ses bras, à quelles gémonies s'était-elle sacrifiée pour goûter le miel de ses lèvres, sur quel bûcher avait-elle perpétré l'autodafé de sa volonté pour conquérir quelques centimètres de sa peau de son souffle halitueux ? Et combien de choses aurait-elle sacrifié encore pour se laisser dénuder par le cristal de ses yeux ? Oui combien de supplices encore aurait-elle supporté pour qu'il assujettisse son corps à ses caresses ? Oh, combien de purgatoires aurait-elle traversé pour que de ses soupirs il se fasse une couronne et de ses langueurs un sceptre, combien de pandémoniums aurait-elle accepté de vaincre pour qu'il fasse de son corps un trône et de ses jouissances sa souveraineté ? Elle ne s’appartenait plus, elle n'était l'altesse que de chimères diurnes, puisqu'elle avait perdu ses nuits dans l'encre guède de ses yeux.


L
orkhan. Ses doigts s'étaient épris de vacuité et le simulacre d'apaisement auquel elle se rivait se déroba sous le poids de cette désillusion, s'écrasant sur le sol en fragments argentins scarifiés de vermeil. La douleur fielleuse niellait sa poitrine d'une escarre accablante, la brûlure fut plus atroce encore quand le thaumaturge de sa voix s'avéra impuissant à cautériser l'excoriation. « Quelque chose ne va pas, Sylarne ? Des nouvelles d'Hvittjell ? » Si ce n'était que ça. Si ce n'était que du divertimento des convoitises qu'il s'agissait, si ce n'était que des empires qui naissaient pour expirer dont il était question. Elle n'eût d'égards ni pour le verre qui se rompait sous ses escarpins ni pour le vin que buvait le feston de sa robe, traversant la loggia avec célérité pour retrouver le havre de son corps, pour se réfugier derrière le rempart de ses bras. Sur le marbre carné de son visage se mortaisaient les saillies d'une inquiétude mortifère alors qu'elle cherchait avec urgence l'osmotique chaleur qui réussirait à chasser le froid sépulcral qui l'embrassait. Dans la vespérale tempête de ses pensées, elle ne craignait que la houle que soulèveraient ses confidences, dans le naufrage de leur coupable secret, elle ne voyait que la narcotique dérive d'un amour qui ne pouvait que chavirer et sombrer. Et avant d'être avalée par les abyssales profondeurs de l'asthénique marasme de l'adultère, elle osait espérer qu'il l'immole de ses lèvres, qu'il la consume de sa fièvre, qu'il l'incendie de son ardeur, une dernière fois. Et encore, elle s'entourait d'obsessions indigestes au goût abject, ingérait des amours non comestibles et se saoulait d'un bonheur imbuvable. Le prince, ne serait jamais sien. Combien même s'était-elle arrogé une fraction de lui, il ne serait jamais sien dans l'absoluité. Sous le clapier osseux qui séquestrait son cœur s'étiolait son souffle altéré, lamento qu'elle lui psalmodia de ses lèvres éventées, amarrant l'océan sinople de ses prunelles à l'èbe céruléenne de son regard. L'accrétion de son désir eut raison de la subduction de sa volonté et elle osa attacher ses doigts au vélin de ses lèvres pour en tracer les reliefs, s'imprégnant de chaque sillon, de chaque liteau, effleurant la soie de cette bouche qu'elle avait tant encensée des pétulances de la sienne et des fièvres de son irrépressible désir. Quand les mots s'émancipèrent du cachot de son silence, elle sentit sa voix chanceler et ses certitudes s'effriter : « Il sait pour nous, Lorkhan. »


D
éjà, elle quittait le temple de ses bras, retournait à cette dystonie stérile qui se muait en hiémale inertie. D'une main leste, elle effleura les guipures carminés de son baldaquin, contempla les ruines de son œnolisme qui falsifiaient la symétrie des voliges, sollicitant les pans de sa mémoire, se demandant comment elle en était venue à abjurer l'autarcie pour la dépendance, la liberté pour la sujétion, la suzeraineté pour la vassalité. Quelle erreur de calcul avait précipité sa chute ? Quelle variable avait-elle négligé dans l'équation ? Quelle entropie sabotait ses stratagèmes ? Et c'était dans la résipiscence qu'elle s'était durcie comme la lithiase émergeant du magma, tectonique implacable d'une acrimonie pour sa propre imprudence. Qu'avait-elle cru, elle, la candide, l'ingénue ? Que l'empyrée guettait les éperdus amants que l'amour savait lier pour mieux protéger ? Que la félicité n'était que justice qu'on dédiait aux transis et qu'on réservait les martyres à l'indésirable hyménée et les calvaires à l'époux inflexible ? La lionne avait été bien sotte de s'abreuver de ces fantasmes dilatoires. Lorkhan ne serait jamais sien. Jorkell serait plus que son bourreau, mais son fossoyeur. Et sur les ossements de cet amour contre-nature, l'Usurpateur érigerait une pertuisane sur laquelle il empalerait le cadavre de sa félonie juste avant d'y hisser le sien. « Il ne nous laissera aucun répit, désormais. Il se fera ombre de mes pas, spectre de mes pensées, enserrera jusqu'à mon cœur comme un vouivre, disséminant son poison dans nos baisers comme le ferait la céraste. » Elle se retourna vers lui, accablée par le poids de ses propres paroles, comme si sa langue supportait la voûte du monde. « Je souffre déjà de la brûlure de ses mains sur mon corps, de la corrosion de son regard lorsqu'il s'arroge ma nudité et revendique ma soumission. Tout cela n'est rien en comparaison du supplice qu'est celui de savoir que tu n'es qu'à quelques pas quand il se hisse sur moi. Et tout cela ne sera rien en comparaison du martyre qu'il me fera endurer en me privant de toi. » Gagnée par la neurasthénie, elle se laissa choir sur le baldaquin, posant une main alourdie de frissons sur sa joue. « Lorkhan, je... » Sa voix s'éteignit au creux de sa gorge, alors que sur ses lèvres se creusait l'ombre d'un sourire fardé de cynisme.

Ainsi croassait la corneille, sur son trône de jais perchée...
De ses cris furibonds fleurissait une sinistre menace et Sylarne comprit qu'à trop vouloir mettre le lion en cage il finirait par le rendre vorace.

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Lorkhan Ravncrone

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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyMer 23 Avr - 15:00

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sylarne clanfell & lorkhan ravncrone
gouttes d'ombre, saveur d'obsession
Son rythme cardiaque s’accéléra, s’emballant tout à fait jusqu’à atteindre un rythme effréné, déréglé, déchaîné. Le sens-tu, Sylarne ? Le vois-tu ? Lui-même feint de ne pas se rendre compte et, tandis qu’elle s’approche de lui, avec cet air qui trahissait son obsession, avec cet air qui avouait tout, qui lui montrait que, à cet instant, il n’y avait plus que lui et lui seul dans l’immensité des appartements, Lorkhan dévorait des yeux celle qui avait hanté ses nuits durant si longtemps. Et elle se tenait là, juste à deux pas de lui, deux malheureux pas. Et il se rendait compte, alors, que la distance n’était en rien responsable de ce manque qu’il avait tant cherché à chasser durant son périple . … Oh que non !  Maintenant que plus rien ne la séparait d’elle, que plus rien ne freinait les élans de son imagination, alors il se rendait compte d’une chose insoupçonnée jusqu’alors : sa présence, loin d’éteindre les feux de son ardeur, les ravivait tout à fait, embrasait son corps de mille nouveaux brasiers encore. D’ordinaire, il s’en serait inquiété, affolé peut-être. D’ordinaire. À cet instant, il n’était qu’envoûté, obnubilé par une passion dévorante, aveuglante, qui le poussait à ignorer tout ce qui ne lui paraissait pas à même toute idée incapable de le lui procurer une satisfaction fut-elle fugace, évanescent : toutes étaient appelées à se consumer dans l’incendie qui ravageait maintenant son âme, renouvelant sans cesse cet appétit qui était devenu obsession. Quand, au terme de ce qui lui avait paru être un interminable périple, la Reine vint enfin chercher protection dans l’enceinte de ses bras, le Prince s’empressa de la serrer contre lui.  Moment de félicité fugitive, insuffisant, dont Lorkhan se délecta pourtant sans aucune retenue. Ne voyait-il pas le malheur de Sylarne ? Si, sans doute. Mais quoi ? Lui aussi avait souffert mille tourments durant son absence, à être privé ainsi de cette proximité, de cette affection … De son corps, aussi. Déjà, ses mains s’aventuraient dans cette crinière flavescente qui, dans la pénombre de ses fantasmes nocturnes, avait toujours resplendi d’une lumière éclatante, presque irréelle. Et, sans s’en rendre compte, il commençait à désirer bien plus que cela, poursuivant inconsciemment son périple vers d’autres régions … Avant que Sylarne ne s’arrache à lui, sans aucune autre forme de procès. Injustice ! Le goût amer de ce déchirement précipité laissa un goût de cendre dans la bouche de Lorkhan, qui resta là, confus. Agacé.

Pourtant, il n’eut guère le loisir d’émettre quelque complainte que ce soit : déjà, Sylarne expliquait son désarroi, réalité presque oubliée par Lorkhan qui se satisfaisait de ce silence et de ce premier contact qu’il espérait prémices. Déjà, les mots lâchés par la Reine d'Ibenholt retentissaient, explosaient aux oreilles du Prince, du fils de Jorkell Ravncrone. Il sait pour nous. Ses yeux s’écarquillent, son cœur rate un battement. Une seconde suffit à comprendre ce que ces mots signifient : oh, il avait jusque-là été bercé d'une certaine insouciance, d'une légèreté tout orgueilleuse, comme s'il n'avait s'agit là que d'un défi de plus à son père et souverain. Mais quoi ? Il partageait la couche de sa propre belle-mère. Était-ce seulement comparable aux piques parfois puériles et à ses insolentes bravades auxquelles il aimait confronter son géniteur ? Certainement pas. L'espace d'un instant, il fut pris d'un vertige, comme s'il était maintenant au bord d'un abîme insondable, effrayant, et que chaque mot que prononcerait maintenant son amante  ne serait qu'un pas de plus vers le gouffre béant qu'il avait toujours redouté sans jamais y songer vraiment. Heureusement, cela ne dura qu'un moment. Il devait se reprendre : il savait que la possibilité de voir ce jour arriver était bel et bien réelle. Oh, il n'avait pas de solutions toutes faites, de plans prêts l'emploi comme il avait l'habitude d'en produire pour chacun des éventuels problèmes qu'il pourrait rencontrer dans son irrésistible ascension, car il ne s'agissait que de ça. Jusque-là perdu dans le vague, son regard se reporta vers Sylarne qui reprenait son funeste discours. Elle était paniquée, et elle avait vu. Lorkhan ne connaissait que trop bien le talent de Jorkell pour ce genre de conversations, et il n'en imaginait que mieux le contenu. L'avait-il menacé ? Sans doute. Diplomate, il jonglait si bien entre crainte et douceur qu'il en devenait effrayant. À ce moment, Lorkhan ne songea pas un instant qu'ils partageaient ce talent. Non, il était concentré sur les propos de son amante. Il la sentait lui filer entre les doigts, paniquée qu'elle était à l'idée de voir Jorkell la tourmenter maintenant qu'il savait. Il ne devait pas la suivre dans les affres de son angoisse. Il devait garder la tête froide.

«  - Calme-toi, Sylarne. » dit-il raidement, sec, presque insensiblement, mais sans aucune dureté ni violence. « - Tu dois te ressaisir. Il ne sait rien, et s'il sait, eh bien ? » Il se tut, observant la réaction de la Lionne. « - Que veux-tu qu'il fasse ? Oh, il nous rendra la vie dure, mais il ne peut rien. Je suis son seul fils, tu es son épouse. Sa marge de manœuvre est faible, crois-moi . » Est-ce que cela suffirait à faire reprendre ses esprits à celle qui, d'habitude, se montrait si prompte à la réflexion plutôt qu'à l'émotion ? Lorkhan en doutait. « - Allons, allons, ne te laisse pas avoir. Te faire peur est la seule arme dont il dispose contre nous : crois-moi, il aurait déjà porté l'estocade s'il en disposait d'une plus tranchante. N'entre pas dans son jeu. » Sa voix était calme, posée. Presque indifférente. Il hésita un instant puis, se rapprochant, il ajouta, se faisant plus doux alors : « - Crois-moi, ma Lionne … »

Alors que ses adjurations s'évanouissaient dans le silence de la pièce, Lorkhan s'acharnait à chasser les images que les propos de Sylarne avaient entrepris d'instiller dans son imagination jusque-là restée saine de toute contamination. La simple évocation de Jorkell cherchant à honorer celle qui hantait ses désirs les plus ardents suffisait à lui retourner l'estomac, et son air dégoûté trahissait sans doute ses véritables pensées malgré ses tentatives de conserver ce masque d'impassibilité de rigueur, alors que sa complice croulait déjà sous le poids de ses inquiétudes. Il n'était pas dupe, il savait que Jorkell devait vouloir un nouvel enfant plus que toute autre chose, afin de sceller définitivement l'union entre Ravncrone et Clanfell, mais, par tous les Dieux, il n'avait nullement besoin qu'on lui rappelle, préférant voir cela comme une chose abstraite, presque irréelle. Aux prémices de leur relation, pourtant, cette réalité faisait partie de l'excitation. Désormais, il tuerait pour être le seul à jouir des faveurs de sa Reine. Sylarne. Il soupira. L'avait-il jamais vu si préoccupée ? Si c'était le cas, il ne s'en souvenait pas. Et pourtant, son désarroi, son enivrement, tout la lui rendait plus attachante, plus désirable aussi. À cet instant alors, il fut pris d'un nouveau vertige, craignant l'arrivée d'un nouveau danger en embuscade: et si, effarouchée, la Lionne devenait chatte, préférant fuir sa compagnie avant que ne s'abatte, peut-être, la tempête ? Il était sans doute encore temps d'arrêter là et, peut-être, aurait-ce été pour le mieux. Mais quoi ? Il ne renoncerait pas et ainsi devait-il en être pour Sylarne. Il ne le tolérerait pas. Sans attendre alors, il s'approcha de son amante, alors assise sur le bord de cette couche qu'il connaissait si bien. Sans attendre alors, ses mains s'emparèrent de son cou, relevant alors ce visage qui le fuyait. Sans attendre alors, ses lèvres vinrent à la rencontre de celles de la reine. Sans attendre alors … Ses mains effleuraient cette peau qui lui avait tant manqué ; effleurant tantôt le long de ses bras, tantôt les abords de sa poitrine, juste à la racine de ce cou où il se plut à déposer un ou deux baisers avant de remonter un peu, lâchant là, juste au creux de l'oreille de la femme qu'il désirait, quelques mots :

« - Sylarne … » Il souffla ce mot comme un soupir, presque une complainte. « - Oh, ma Lionne … Dans quel état tu te mets ? » Il était maintenant presque sur elle. « - Ne vois-tu pas qu'il s'est joué de toi ? Il n'est rien, nous sommes tout. Il ne sait juste pas encore. J'irais lui parler. J'arrangerai tout. En attendant … » Il laissa glisser ses doigts sur les joues échauffées par le vin de son amante. « - Savourons. Jorkell n'est pas au palais, je m'en suis assuré. » Il se tut à nouveau, laissant l'information imprégner l'esprit de Sylarne. « - Il n'y a rien que nous puissions faire ce soir, si ce n'est apprécier l'instant. Le vin, la nuit, ça n'aide pas à réfléchir … Ca embrume, ça embrouille, la nuit. Demain, nous y verrons plus clair. Demain, tu y verras plus clair. J'y veillerai, ma Lionne … » Il semblait sincère. « -  Et puis … J'ai trop souffert ton absence pour te voir souffrir en ma présence. Je me suis tant langui de toi. Ravenhole, Askevale … Un jour, nous nous y rendrons tous les deux, Roi et Reine. Que Jorkell sache ou non ne nous privera que du plaisir de lire la surprise dans ses yeux, le moment venu. » Il divaguait quelque peu. « - En attendant … Reste avec moi, Sylarne. J'ai besoin de toi. »

Et, alors qu'il prononçait ces mots, Lorkhan embrassait à nouveau Sylarne, espérant lui apporter quelque réconfort bien que, il le savait, c'était là aussi le moyen de satisfaire ses propres tourments. Est-ce qu'il était sincère, alors qu'il réitérait ses promesses de jours meilleurs, de jours où ils n'auraient plus à se cacher ? C'était peut-être là un autre de ses stratèges, inconsciente entreprise visant à garder la main sur le cœur de son amante, préférant alors la rassurer plutôt que l'accabler encore. Une partie de son cœur aimait à penser que non L'autre, celle qui, assujettie à sa raison, le poussait à penser que ce fantasme ne se réaliserait qu'à la faveur de facteurs improbables et d'opportunités utopiques, il la faisait taire, ne lui accordant, à cet instant, aucun crédit. Pourtant, alors qu'il goûtait la compagnie de Sylarne, lui-même n'était plus certain de quel masque il portait, s'il en portait seulement un … Le sens-tu Sylarne, le vois-tu ?

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyVen 25 Avr - 20:43

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O
h elle avait capitulé, laissant glisser sur ses épaules lasses le vélum de son ascendance jusqu'à ses pieds, se dénudant entièrement devant l'hyalin guède de ses yeux. Désormais elle tanguait à la frontière de l'irréel, soumise, brisée, disloquée sous l'ardent martyre du flambeau de son regard, comme si elle avait renoncé à son essence, laissant couler comme averse sur son échine les dernières rigoles de l'originel flegme qui la composait jadis comme la lymphe façonnait son cruor. Jamais elle ne s'était autant perdue et elle s'étiolait maintenant, les vestiges d'un desideratum qu'elle croyait souverain et qui pourtant se disséminait aux quatre vents, parcelles cendreuses qui échappaient à l'empire de ses doigts pour se désagréger dans l'abrasif aquilon de son emportement. À quoi avait-elle pensé, pourquoi s'était-elle autant mise à nue, pourquoi lui cédait-elle chaque gramme de sa suzeraineté ? « Calme-toi, Sylarne. » Le glaive déchiqueta son ventre, avalant le noyau qui pulsait sous la cage ivoirienne de sa poitrine. Tout le miel qu'il déversait ensuite au creux de sa gorge brûlée d'un vif silence ne suffisait pas à apaiser la morsure de son détachement. Et l'espace d'une fugace seconde elle eut l'impression que la potence était la sienne, que le gibet était son fardeau à elle. Faix incommensurable qu'il ne porterait pas avec elle ainsi était-elle destinée à une égrotante solitude, ainsi la destinait-elle à d'indicibles pandémoniums. Elle était seule. Envers et contre tous, elle était seule. Le heurt pourtant ne l'incendiait plus. Elle l'avait toujours su, au fond. Elle était seule. Cataleptiques, les flammes devenaient apyres. Les cendres s'aggloméraient au creux de son être et de cette accrétion naissait déjà la lénifiante lithiase dont elle sculptait un masque d'équanimité renaissante. Avait-il seulement été question de Jorkell ? En cet instant le calme retrouvé éclairait d'une lueur spéculaire les pans d'ombres qui se faisaient linceuls et elle sut que Jorkell n'avait toujours été qu'un prétexte, qu'un alibi. Il n'y avait jamais eu pour Sylarne d'obstacles insurmontables, que des écueils sur lesquels elle ne s'éventrait jamais, au final. L'orbiculaire de son encéphale avait toujours coupé chaque fibre de toute arantèle qui croyait la piéger, la claustrer de ses mortifères toiles. Et pourtant, l'apophtegme du patriarche s'était révélée exacte en toute circonstances : Le lion ne s'attrape pas avec une toile d'araignée. Non, tout s'éclairait désormais, tranchant de cupriques gemmes de cristal l'encre dense de cette envahissante cataplexie : elle n'avait que faire des courroux conjugués de son époux, que faire des surins de la vendetta et de l'éréthisme qui menaçait l'épousée infidèle. Dusse-t-elle être écorchée, amputée de son âme, déchirée de violences et haranguée de perpétuelles tortures, elle ne renoncerait jamais à lui. Et si une pléthore d'arguties pragmatiques s'étaient livrées en pâture à son intellect, elle voyait désormais la limpidité de tout ce qui était autrefois amphigourique : si elle ne pouvait pas l'avoir, elle en mourrait. Elle était seule. Elle n'avait jamais été aussi seule.


L'
inanition la plombait d'un lest si accablant qu'elle en avait oublié sa boulimie. Anorexique, affamée, il l'avait asservie, rivant fers à ses poignets et vrillant son échine de chaînes pour la mettre à ses pieds, pour réclamer inféodation. Le Prince aux Fers. S'il avait un jour souffert milles tourments, il les lui infligeaient désormais. Son corps lui appartenait sans condition, mais il n'en restait pas là, assujettissant son cœur et maîtrisant ses affects, il se saoulait à son âme, s'enivrant au goulot de son ascendance pour la laisser grosse de vacuité, éclatante d'absence et creusée du manque. « Crois-moi, ma lionne... » Elle chevilla le céladon de ses prunelles à l'ourlet de ses paupières. Que n'aurait-elle pas abdiqué encore pour le croire ? Et tout son être se tendit dans l'expectative d'une lénitive caresse, ainsi lorsqu'il amarra ses lèvres aux siennes, elle perdit pied, se donnant toute entière au vide qui happait déjà les frontières de son âme. Qu'il était mortifiant ce précipice, qu'il était thaumaturge cet abysse ! Sylarne attacha ses mains au satin de sa nuque, l'attirant à elle pour ne plus le perdre, empressée, vacillante, acharnée, fiévreuse. Poupée disloquée, elle se fit servile entre ses doigts, alors qu'il mouillait de ses baisers le port de sa gorge, s'amarrait à sa peau pour s'en détacher et souffler dans le tumulte de ses pensées d'antalgiques paroles : « Sylarne… Oh, ma lionne… Dans quel état tu te mets ? » En silence, la reine tendit les doigts, agrippant un pan de lui, s'y accrochant comme si elle redoutait qu'il se sépare d'elle, se soustrayant à son magnétisme et s'arrachant à sa gravité. À mesure qu'il l'abreuvait de promesses, elle mirait son visage, traça finalement de ses doigts les lézardes qui creusaient son masque de profonds sillons, caressant de sa main l'arête saillante de sa mâchoire. Y croyait-il seulement à ses serments ? L'abreuvait-il du vin de ses promesses pour la convaincre elle ou essayait-il lui-même de se persuader que du substrat des chimères et des utopies ils pourraient tirer réalité ? Elle priait chaque soir pour que se réifient enfin les songes, mais elle n'était plus une enfant. Les rêves n'appartenaient désormais qu'à son anamnèse et les chimères, elle les laissait aux contes et aux fables. « En attendant… Reste avec moi, Sylarne. J'ai besoin de toi. » Et tout s'effondra soudain. Le réconfortant baiser qu'il distilla derrière la carne de ses lèvres devint effervescence et elle s'éprit de cette languide réalité comme si elle était désormais unique. L'utopie était réification d'un soir et elle chevilla ses mains à son visage pour prolonger leur coupable union, quittant le berceau de sa couche pour se lover contre son corps, scellant son bassin au sien, laissant un lascif soupir traverser la barrière de son mutisme, brisant enfin le silence dans lequel elle s'était prostrée et cloîtrée. Elle aurait tant voulu lui murmurer qu'elle avait, elle aussi, besoin de lui, qu'il se vrillait à ses pensées pour ne la laisser que tremblante et éperdue au petit matin, qu'elle lui dédiait maintenant toutes les vespérales langueurs qu'elle s'autorisait lorsque de cruauté ils étaient séparés. À quel point aurait-elle voulu brûler sa langue des fatidiques expressions de son inclination ? Et pourtant, elle su dans cette clairvoyance renouvelée qu'il n'était plus question d'orgueil, qu'il n'était plus question de souveraineté. Sa fierté, elle lui avait concédée sans mot dire. Le contrôle lui échappait, elle le voyait désormais, depuis qu'elle lui avait délibérément offert, signant sa reddition d'une poignée de mots fiévreux : « Le roi qu'on m'a choisi n'est pas celui que je désire... » Cette fois, il était question de nécessité, de préservation, de survie. S'il lui échappait, elle ne serait plus que spectre d'elle-même, qu'exuvie gonflée de néant, que géhenne déversée dans un corps dépouillé. Oui, elle avait compris. L'obsession était un poison qu'elle servirait dans la coupe du prince, dusse-t-il en mourir. Elle accueillerait alors les ténèbres du sépulcre avec un sourire aux lèvres, puisqu'elle n'aurait alors plus rien à perdre...


A
pyre, son désir se faisait maintenant conflagration ardente. Sa main coulait le long de son échine, s'accrochant à ses reins pour les marquer du sceau de sa dévorante appétence alors que de ses lèvres elle goûtait à nouveau l'urgence du brasier qui les consumait, léchant joues d'érubescences et nuques de fièvres. Déjà elle quittait le voile de ses lèvres pour disséminer sur le versant de son cou d'impérieux baisers alors qu'elle le délestait de sa pèlerine et de sa tunique, habillant son torse dénudé de ses lèvres incendiaires, laissant dans leur sillage ardents frissons et imperceptibles frémissements. Pendant que l'empire du désir asservissait son ventre, coulait au creux de ses hanches d’infatigables feux, elle glissa sa langue sur les aspérités vallonnées de son abdomen, lovant ses baisers au creux de son ventre, entourant de ses bras avides la charpente de sa taille pour y loger ses ongles, lacérant avec fougue la cambrure de son dos. Elle leva des yeux alourdis de volupté sur ceux de son amant, s'agenouillant devant Lorkhan, consacrant l'ascendance qu'il avait sur ses sens, désireuse de le voir enfin goûter à cette si impérieuse souveraineté. Et si elle imaginait déjà sa langue famélique couler sur ses hanches pour y laisser une trace fiévreuse jusqu'à la jonction délicate, pour se fondre avec avidité à la base d'une virilité irrésistible, elle n'en fit rien, lui soufflant : « Je suis à toi, toute à toi. Je l'ai été depuis que tu as disséminé sur ma peau tes premières caresses... » Alors elle entreprit de conquérir chaque centimètre de son ventre d'une langue avide, remontant le cours sinueux de son échine jusqu'à atteindre son occiput où elle lova ses doigts pendant qu'elle l'embrassait encore, l'obligeant d'une main impérative à s'asseoir sur le lit, puis à s'y étendre alors qu'elle se hissait sur lui, la prunelle féline et la lippe malmenée par la morsure qui étouffait l'impétuosité consumante de son appétence. La ductile lithiase de son ascendance s'effritait pourtant, sous les poussées ardentes de la luxure, une tectonique qui échappait à cette tellurique placidité. Sous les diaphanes voilages de sa nuisette violine se profilait une affriolante nudité et elle devinait que depuis son socle de soies le prince avait une vue plus qu'enviable de ses apanages, un galbe nitide dont il ne tarderait pas à jouir des velouteuses courbes. Mais elle poursuivait sa litanie charmeuse, une griffe attachée au vélin de son torse alors qu'elle le surplombait entièrement. « ...depuis que tu m'as étourdie de promesses... » Sylarne vint encercler de ses cuisses les hanches de son amant, calmant les battements de son cœur et les fièvres de sa luxure, défaillant d'un soupir lorsqu'elle sentit l'ampleur du désir de Lorkhan se river à son bassin, leur union se heurtant aux frontières des tissus qui les paraient encore. Posant ses lèvres sur la poitrine tendue de son amant, elle vint goûter d'une langue brûlante les chamades qui en soulevaient la surface avant de couler une langue famélique sur sa gorge, puis son oreille, lui susurrant, lascive : « ...depuis que tu m'a conquise, me faisant capituler dans cette couche, comme si aucune bataille n'avait été livrée. » Sa léonine prunelle capta la sienne une autrefois, puis elle étira une main derrière sa nuque, détachant les lanières qui emprisonnaient sa nudité, laissant choir les lustrines sur le baldaquin. Et sur sa peau offerte s'étirait déjà le seing de sa vassalité, inféodation qu'elle lui avait déjà maintes fois offerte et qui, pourtant, n'avait jamais été aussi sincère qu'en cet instant. Sa lippe vint s'amarrer à la sienne une ultime fois, ses mains s'égarèrent une dernière fois sur le drap de sa peau, descendant avec envie le sillon creusé qui menait à l'épicentre de leurs coupables plaisirs. Et après lui avoir soufflé, cynique, « réitère tes promesses et jure-moi qu'en ce monde il n'y a rien que tu ne ferais pas pour les tenir. Assure-moi que tes serments ne sont pas que pragmatiques simulacres et intéressés mensonges, sinon quitte ma couche et n'y reviens plus. » elle quitta le berceau de ses bras, se soustrayant à la gravité de son désir pour se laisser caresser par les mains adamantines de la lune qui s'élevait, sa nudité entièrement offerte à l'étreinte vespérale. Elle lui tournait le dos et pourtant elle n'en frémissait plus de crainte. Sur la lithiase de son visage un instant perturbé s'étaient burinées une nouvelle fois les pragmatiques expressions léonines.

Elle était seule. Une grave erreur que de l'avoir oublié.
Erreur qu'elle ne referait pas deux fois.

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyVen 2 Mai - 2:44

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gouttes d'ombre, saveur d'obsession
Sylarne. Le Prince laissa s'échapper le prénom de son amante dans un soupir d'aise, ravi. Déjà, son imagination ne pouvait s'empêcher de devancer la réalité, se lançant dans une interminable fuite en avant qui débouchait sur ces mêmes scènes d'extases partagées qui l'avaient hanté des nuits durant, ne lui laissant ni répit ni repos, le harcelant sans arrêter. Alors, il imaginait ses songes devenir prophéties, et leur réalisation n'attendrait pas plutôt que cette nuit où, s'étant enfin retrouvés, leurs corps pourraient s'unir autrement que sur ce plan onirique dont il n'avait que trop souffert. Tandis qu'elle le couvrait de ces baisers brûlants, tandis que le sillon creusé par sa langue embrasait sa peau d'un feu ardent, Lorkhan sentait l'appétit conjugué de son âme et de son corps pour celui de Sylarne qui se réveillait du sommeil trop profond dans lequel il s'était évertué à le plonger jusqu'alors. Sylarne agenouillée devant lui, le Prince ne put s'empêcher de passer une main dans la crinière flavescente de sa Reine, invitation suggérée à un plaisir qu'il n'osait précipiter, les dernières brides de sa raison retenant alors la meute de ses pulsions animales, bestiales. « Je suis à toi, toute à toi. Je l'ai été depuis que tu as disséminé sur ma peau tes premières caresses... » Et s'il avait un jour douté que les mots pussent se faire aussi électrisant que les gestes, il en était maintenant intimement persuadé. Oh, oui ! La seule idée de la savoir sienne valait bien mille caresses ou baisers, les flammes qui s'emparèrent alors de son égo venant grossir le rang de celles qui incendiaient déjà ses sens.

Du haut de son trône de soie, il la dominait tout à fait, profitant sans honte ni pudeur de la vision que lui offrait son amante. Combien de temps tiendrait-il avant qu'il ne cherche à se saisir de ce butin dont il ne se lassait pas de s'emparer encore et encore ? « ...depuis que tu m'as étourdie de promesses... » A cet instant, les mots que prononçaient Sylarne n'avaient qu'un sens vague, trop vague, et seul le magnétisme de cette voix si sensuelle parvenait à les lui rendre audibles. Déjà pourtant, la Lionne vint se mettre sur lui, ses cuisses l'encerclant le Prince comme une armée l'aurait fait d'une forteresse à assiéger. Alors, Lorkhan sentait déjà son propre corps prêt à se défendre de « l'agression », prêt à accueillir l'assaillante de la plus belle des manières. Déjà, les étoffes qui couvraient leurs intimités respectives devenaient d'insupportables remparts, freins odieux au désir conquérant de Lorkhan qui, il le savait, ne pouvait déjà plus demeurer inconnu à Sylarne. « ...depuis que tu m'as conquise, me faisant capituler dans cette couche, comme si aucune bataille n'avait été livrée. » Et déjà elle déposait les armes, confirmant ses propos alors qu'elle lui dévoilait ces seins dont il était si impatient de s'emparer. L'espace d'un instant, il perdit le fil de la réalité, s'imaginant encore prisonnier de ces geôles fantasmagoriques qui l'avaient trop de fois trompé, lui faisant goûter à des sensations aussi douces et addictives que factices. Et quoi ? S'il tentait de saisir ce corps, de l'annexer au sien, se volatiliserait-il comme à chaque fois qu'il avait essayé de le faire dans ses songes ? Se réveillerait-il alors comme à l'accoutumée, son excitation nocturne se muant irrémédiablement en frustration ? Alors, il approchait une main aventureuse vers cette poitrine qui lui faisait tant envie.

Quelques mots, et son impression se confirme. « réitère tes promesses et jure-moi qu'en ce monde il n'y a rien que tu ne ferais pas pour les tenir. Assure-moi que tes serments ne sont pas que pragmatiques simulacres et intéressés mensonges, sinon quitte ma couche et n'y reviens plus. » Lorkhan n'en crut pas ses oreilles. Si c'était un songe, son inconscient devait lui vouloir bien du mal pour lui faire subir pareil affront. Et pourtant, à ce moment, Lorkhan ne désirait rien de plus que ce soit là l'un de ses rêves habituels. Mais non. Oh que non: tout cela était on ne peut plus réel. Déjà, il sentait le poison de la frustration qui s'instillait en lui, délivrant son acescente amertume, comme s'il venait d'être privé du Havre lui-même, comme si ... À quoi jouait-elle ?! Il lui adressait un regard mauvais, empreint d'une colère tout aussi ardente, mais toujours teintée de cette avidité fiévreuse qu'elle avait su déclencher en lui. Alors, il la contemplait, elle, sa nudité, sa colère se nourrissant de tous ces détails qui, sous les reflets argentés de l'astre lunaire, lui paraissaient être autant de provocations, d'insultes à son orgueil qui, jusque-là, s'était gonflé sous les assauts de Sylarne. Et elle lui tournait le dos, maintenant. Comment osait-elle seulement jouer avec lui ainsi ? Comment pouvait-elle seulement lui adresser pareils ultimatums ? Vexé, frustré ... Lorkhan ne pouvait tolérer pareil affront. Elle était à lui, pas vraie ? Elle était à lui, oui, elle l'avait dit. Et elle se dérobait ? Impossible ! Alors, le Prince se leva, quittant le confort de son trône déchu pour se rapprocher de son impudente amante, celle qui croyait pouvoir jouer avec ses nerfs comme elle le faisait de ceux des autres, de ses courtisans, de ses valets, de tous ceux qui se pliaient devant elles comme les moins que rien qu'ils étaient. Mais lui ! Lui, putain ! Espérait-elle qu'il se couche à ses pieds comme un foutu cabot ? Non, non ! Il n'était pas de ceux-là, ils le savaient tous deux. Alors, il se plaçait là, juste dans son dos. Se collant presque à elle, il plaçait sa tête près de la sienne, se délectant des effluves enivrants qui entouraient sa maîtresse. Ses mains glissèrent le long de son corps, délicatement, et au creux de son oreille il lâcha: « - Que veux-tu entendre, Sylarne ? » Déjà, ses mains remontaient vers ce sein dont elle l'avait privé quelques instants plus tôt. « - Que tu hantes mes nuits ? Que tu obsèdes mes jours ? » Ses mains continuaient leur irrésistible ascension, tandis que son souffle trahissait la course similaire de son ardeur. « - Alors ? Dis-moi, Sylarne ! Dis-moi, que veux tu m'entendre dire ? De quels mots ma bouche doit-elle t'abreuver pour satisfaire ta paranoïa ? Dis-moi ! » Il s'emparait maintenant de ce sein qui était sien, l'empoignant sans douceur, tandis que sa main laissée libre s'en allait vers l'intimité de son amante. « - Crache le morceau ! J'attends ! Que dois-je te promettre que je ne t'ai déjà promis ? » Il déposait un chaste baiser dans le cou de la Lionne, juste avant que, presque trop brusquement, ses doigts ne s'aventurent là où ils n'avaient que trop longtemps été absents, s'assurant de l'excitation qui en émanait. « - Dois-je te jurer que je ne te mens pas pour profiter de ça ? C'est de ça dont tu as peur ? Dis-le, Sylarne. Dis-le. Avoue qu'il ne s'agit que de ça. » D'un geste vif, il s'attelait à se débarrasser des derniers remparts de tissus qui séparaient la nudité de Sylarne de la sienne. « - Rassure-toi, je suis tien autant que tu es mienne ... » En parallèle, il continuait de flirter avec l'intimité de son amante, alternants effleurements et assauts brusques, dévastateurs, semant le chaos d'un désir sporadique, jouant avec ses nerfs, se régalant de ses moindres soupirs, sadique. « ... et mes serments sont aussi sincères que les tiens ... Il achevait son entreprise, et ses derniers vêtements tombèrent au sol, libérant enfin cette concupiscence que Sylarne avait eu l'imprudence de flatter.

« - ... Mais ne fais pas l'erreur de jouer avec moi comme tu joues avec les autres moins que rien, si tu ne veux pas que je te traite comme tel ! » rugit-il alors, lâchant les brides de sa colère, tandis qu'il poussait Sylarne à s'incliner, à s'appuyer sur ce secrétaire qui lui faisait face. Oh, elle avait voulu se dérober ? Ce qui se dérobait à lui, Lorkhan s'en emparait: il avait toujours procédé ainsi ! La Lionne ne ferait pas exception, oh non, et elle l’appendrait ce soir. Il n'y avait, lui semblait-il, aucun rempart autre que les barricades factices que Sylarne avait dressées entre leurs désirs mutuels, motivé par quelques insolents états d'âme, mais, même ceux-là, Lorkhan les démonta complètement. Et, déjà, l'objet de tous ses désirs s'offrait à lui, il n'avait plus qu'à s'y engouffrer tout à fait. Un dernier regard vers Sylarne, et voilà que les maigres défenses de cette dernière tombaient pour de bon, s'écroulant en un hurlement de plaisir libérateur, jouissif , tandis qu'il pénétrait en elle, conquérant ; clameur triomphante tandis qu'il annexait le corps et l'âme de celle qui s'était offerte à lui tant de fois, mais qui, à chaque fois, semblait obsédée par l'idée de se révolter, de reprendre cette liberté qu'il lui avait volée en même temps qu'elle lui avait pris la sienne. Il était simplement plus doué qu'elle pour dissimuler les bannières de sa propre obédience.

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Sylarne Clanfell

Reine consort d'Ibenholt

Sylarne Clanfell
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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyMar 6 Mai - 13:36

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sylarne clanfell & lorkhan ravncrone
gouttes d'ombre, saveur d'obsession
I
nsidieux, il coulait en elle comme magma sur le versant d'une accrétion qui lui échappait désormais tout à fait. Déjà, il l'arrachait à une lénifiante déréliction, imprimant à son cœur une cavalcade effrénée, une incoercible vésanie qui galopait sur sa nuque pour s'étioler jusqu’à l'écrin flavescent de ses cheveux. Les spécieuses jactances du prince arrachaient à son âme l'abject substrat de la culpabilité alors que se chevillait à son être successivement brisé puis vitrifié une truculente déliquescence qui se faisait forceps sur ses poignets déjà assujettis. Oh, chaque caresse était une carence, chaque frôlement une anémie, chaque mots brisant le cloître de son ascèse forcée une méphitique étreinte qui faisait s'effriter un peu plus la stratifiée lithiase de son ascendant. Ignée, elle se faisait métamorphique, tectonique dont il scindait les plaques pour les voir s'irriguer d’alluvions de flammes liquides et assoiffées. Elle le voulait. Plus que jamais elle le voulait en elle, elle le réclamait d'une lamentation viscérale qu'elle assourdissait du grès orbe de ses lippes, hurlait sa supplication d'une prunelle sinople liquéfiée qu'elle étouffait du mirador carné de ses paupières closes alors que son corps se tendait, s'étirait et se disloquait sous les mains mortifères de son amant vespéral. Et quand le carcan brûlant de son dextre apposa son sceau sur le parchemin de ses seins, elle incarcéra entre ses lèvres l'auster d'un soupir qui s'étiolait en tambours au creux d'une bastille osseuse. Le sentait-il, le percevait-il, cet ennemi qui arrachait son souffle pour en faire saccades et capricantes trépidations ? Contre le vélin de ses reins l'alliciante ardeur du prince distillait fièvres et frémissements, frissons enivrants qui l'étourdissaient de vertiges alors que se lovait au creux de son ventre crevé d'inanité une contingente apesanteur qui la lestait d'un plomb impardonnable. Elle le voulait. L'avait-t-elle jamais autant voulu qu'en cet instant alors qu'il glissait à l'orée de son pensum de frigides doutes qu'il chassait aussitôt d'incendiaires effleurements ? Oh, elle voudrait lui hurler à quel point elle aimerait se faire violence, déchirer le suaire de leur promiscuité pour lui faire sentir les froides entrailles d'un néant qui s'étirait en gouffre bée à leurs pieds, gueule vorace à l'haleine sépulcrale qui crachait sur la peau fragile de leur faciès son halitueuse et viciée exhalaison, les entraînant tous deux à embrasser plus tôt que prévu un morfal cénotaphe. Mais elle s'enfermait dans un mutisme inexorable, les paroles se façonnant dans son encéphale pour être avalées par une gorge anorexique qu'il explorait tantôt de ses doigts tantôt de ses lèvres, conquérant chaque parcelle de sa carnation avec une avidité renouvelée. « Crache le morceau ! J'attends ! Que dois-je te promettre que je ne t'ai déjà promis ? » Que pouvait-on promettre à quelqu'un qui avait tout perdu ? Assiégée par l'impérieux dextre, elle abdiquait, alors que s'effritaient les remparts, que les miradors de son joug s'écroulaient et qu'elle cédait désormais chaque forteresse de son ascendant pour laisser quelques voluptueux soupirs traverser la frontière de ses lèvres. Les masques chutaient et le sien se déposait comme lustrine à ses pieds, embrassant les voliges pour n’être que l’ultime témoin de leurs prohibés penchants. La gorge percée par les infatués doigts sélénites, elle octroyait à la nuit une impudique nudité, laissant son ventre s’affaisser sous la brûlante étreinte de sa paume, sa poitrine ainsi offerte chevauchant une cambrure qui n’avait plus rien d’immaculé maintenant qu’il y avait apposé le sceau de son hégémonie charnelle. « Dois-je te jurer que je ne te mens pas pour profiter de ça ? C'est de ça dont tu as peur ? Dis-le, Sylarne. Dis-le. Avoue qu'il ne s'agit que de ça. Rassure-toi, je suis tien autant que tu es mienne et mes serments sont aussi sincères que les tiens. » La peur. Elle s’était insufflée en elle comme s’étaient immiscées les ombres fugaces d’une nuit d’encre émaillée d’adamantins reflets. Oui elle avait peur, oui elle craignait le guet-apens comme les leurres, oui, elle redoutait les mensonges et les simulacres. Mais elle redoutait davantage la solitude, le vide et le manque, préférant s’immoler sur le bûcher des artifices que sur celui de la réalité. L’onirisme était toujours préférable au néant. « ...Mais ne fais pas l'erreur de jouer avec moi comme tu joues avec les autres moins que rien, si tu ne veux pas que je te traite comme tel ! »


D
éjà son joug se refermait sur elle, impératives entraves qu’il rivait au creux de son être alors que s’acharnaient sur la courbure médullaire de son dos de fébricitants frissons. Lorsqu’il fusionna leurs deux corps enfiévrés, elle fut parcourue de mille feux, l’apyre de sa luxure s’éveillant enfin comme la conflagration de la lune dans l’encre obsidienne de la nuit. La faible et valétudinaire enveloppe charnelle la trahissait déjà, capitulant d’halitueux gémissements qui venaient s’écraser sur le bois fuligineux du secrétaire, unique témoin de leurs ébats clandestins. Déjà sa poitrine nue embrassait les anfractuosités ligneuses alors qu’elle calquait les nervures du bois sur la chair de ses mains, s’accrochant à cet unique repère concret dans un univers qui se faisait fantasmagorique, alors que s’épanchaient entre la carnation incarnadin de ses lèvres les fragments de sa voix brisée par un désir au fil tranchant. Et Lorkhan la surplombait, maintenant son bassin rivé au meuble alors qu’il allait et venait en elle, saccades thaumaturges qui creusaient son échine de frémissements imperceptibles. La lionne ainsi domptée releva la tête, lovant sa crinière d’or au creux de l’épaule du prince, alors qu’elle ouvrait les lèvres, soie carnée qui mussa le silence sous l’écho doucereux d’un gémissement. « Lorkhan… » parvint-elle à lui souffler, l’air se faisant abrasif alors qu’elle luttait pour ne pas défaillir, la gorge déchirée d’un cri qui se faisait rugissement. Qu’aurait-elle pu faire d’autre pour empêcher le fauve tapi en elle de briser son cloître ? Elle n’avait nulle envie de jouer les antagonistes, se murant dans un implacable hubris qui rongeait le cuprifère airain de leur amour pour n’en régurgiter que rouille et corrosion. Était-ce là ce qu’avait imaginé Jorkell pour les séparer, distillant l’effroi et le doute sous l’orfroi de leur complicité pour mieux se faire schismatique ? Diviser pour mieux régner. Qu’un écueil de plus façonné par le freux destiné au lion. Mais les volucres tendaient des pièges aériens là où les fauves les ignoraient, telluriques et invaincus. Et c'est ce qu'elle fit, ignorer toutes les appréhensions, les doutes et les craintes, s'oubliant entièrement dans une étreinte plus que syncrétique, fusionnelle. L'urgence halitueuse creusait ses cuisses d'une insoutenable chaleur alors qu'elle inclinait la tête vers lui, laissant ses lèvres fiévreuses, puis ses dents glisser sur les voiles de la carnation masculine alors qu'elle se saisissait de son poignet pour l'obliger à s'écarter, rompant la cadence qui menait insensiblement à une acmé qu'elle souhaitait assujettir à ses plus folles envies.


O
h, s'il était souverain de son corps, elle se ferait reine de ses jouissances, elle l'obligerait à gémir son nom encore et encore jusqu'à ce qu'il le hante, nuit et jour, jusqu'à ce qu'elle se fasse ombre de son ombre et que dans ses nuits solitaires ou accompagnées il ne trouve de paroxysme que dans l'évocation de sa chevelure, de ses courbes et de ses charmes à elle. À elle et à elle seule. « Lorkhan, arrête ! » Une injonction soufflée sans grande conviction, mais qui, conjuguée à ses mains qui se rivaient au bassin de son amant pour l'obliger à rompre leur union eurent l'effet escompté. Elle amarra ses prunelles smaragdines à celles du freux, baissant les yeux avant de se mordre la lippe, contenant une envie incoercible de le faire basculer pour le chevaucher là, sur le socle des voliges, jusqu'à satiété. « Je ne me joue pas de toi, je ne l'ai jamais fait... Tu m'obsèdes, Lorkhan. » Sylarne vint attacher sa main à la joue du prince, disséminant un baiser vaporeux sur ses lèvres avant de poser ses mains sur le torse qui s'offrait à elle, les laissant tracer les moindres cluses de son abdomen qu'elle sentait défaillir sous ses doigts. Quand ses mains atteignirent enfin les hanches de son amant, elle y enlisa ses ongles avec férocité, un sourire fauve s'esquissant sur le marbre lisse de ses lippes. « Tu ne me laisses plus une nuit de répit et chaque seconde vespérale partage le secret de mon désir pour toi, quand, frappés d'inanition mes propres doigts glissent en moi pour se substituer à toi... » Les léonines prunelles brûlaient maintenant, dévorant l'éclat flavescent des torches et des flammes qui rugissaient dans l'âtre. La férale inclina la tête, un rictus s'échappant d'une bouche sculptée de cynisme. « Rien n'y fait, pourtant et aussitôt que la nuit m'accorde enfin un salvateur paroxysme, il se dérobe à mes mains tendues me précipitant vers un manque encore plus grand... » Avec une lenteur mesurée, elle se laissa choir sur ses genoux, les griffes toujours attachées à la taille du prince qu'elle explorait désormais d'une bouche famélique, la soie de ses lèvres s'amarrant de subreptices instants sur les quai de sa chair pour les quitter aussitôt. Faisant face à l'impérative virilité de son prince, elle releva les yeux vers lui, lui soufflant d'une voix lascive : « Et au matin, je ne retrouve de toi en moi que gouttes d'ombres et sur ma langue, une éternelle saveur d'obsession... » avant de refermer le sanctuaire de ses lèvres sur l'épicentre de sa masculinité, accrochant sa langue à la verge tendue, goûtant à leur plaisir jadis partagé avec avidité pendant que s’enfonçaient davantage ses ongles à la jonction de ses hanches, laissant stigmates exsangues d'une volupté qu'elle ne contrôlait déjà plus.


E
t déjà elle s'arrogeait les soupirs du prince, puisait à même les mains qu'il glissaient dans sa chevelure une plus grande hardiesse, la soie carnée de sa bouche se faisant plus brûlante et hégémonique encore autour de la virilité dressée. Mais elle voulait plus et tout son être réclamait les frissons de leur ultime diapason et Sylarne posa une main sur le ventre de Lorkhan, l'écartant doucement alors qu'elle remontait le cours sinueux de son abdomen d'une langue caressante jusqu'à la jonction de son cou et de son oreille où elle dissémina un baiser enflammé. Toujours murée dans le silence, avalée par les fébricitantes chaleurs d'une vésanie qui ne la quittait plus, elle l'obligea à nouveau à s'étendre sur la couche, se hissant sur le baldaquin, féline, languide. « Tu avais raison, Lorkhan... » La lionne se glissa jusqu'à lui, ceignant à nouveau son bassin de ses cuisses, sans toutefois les unir à nouveau de ces voluptueuses entraves charnelles. « Tu es celui qui m'a habillée de feu pour faire courir entre mes cuisses une fièvre que toi seul peut éteindre... » Elle vint frôler les lèvres du prince des siennes, mêlant leurs souffles saccadés alors qu'elle se suspendait toujours à l'orée d'une fusion plus que salutaire, laissant ses lippes goûter au magnétisme du corps désiré avec tant d'impatience. Captant le guède des yeux de Lorkhan, elle l'arrima au céladon de ses prunelles avant de se glisser sur sa virilité tendue, exhalant un gémissement fauve qu'elle accompagna de deux paumes sur son torse avant de redresser le buste, le surplombant totalement de sa gracile et diaphane silhouette alors qu'il se rivait à nouveau en elle, plus profondément encore. Déjà elle imprimait un ondoiement lascif à son ventre, les mains toujours attachées à son torse alors qu'elle le chevauchait, s'épanchant en cris jaculatoires alors que sur le vélin de sa chair se jouait le crescendo d'un plaisir qui ne saurait tarder à trouver son acmé. Haletante, elle s'immobilisa, forçant son bassin à l'inertie avant de plonger son regard dans celui de Lorkhan. Le souffle court, toujours frémissant des fièvres qu'il semait au creux de son être, elle lui murmura d'une voix étonnamment douce, suppliante : « Je t'en prie, Lorkhan... Dis-moi que tu te battras pour moi... pour nous. »

Et elle anticipait sa réponse, tanguant à la frontière de la catharsis, attendant qu'il vienne la délivrer de la prison dans laquelle il l'avait lui-même murée, une fois de plus...

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

Lorkhan Ravncrone
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MessageSujet: Re: Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan]   Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] EmptyVen 23 Mai - 0:34

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sylarne clanfell & lorkhan ravncrone
gouttes d'ombre, saveur d'obsession
Oh, qu'il la possédait ! Jouissance sans commune mesure que de sentir la Reine d'Ibenholt soumise à son appétence, lui qui, refermant son implacable joug à mesure qu'il allait et venait, ne freinait son ardeur que pour mieux lui arracher ses rugissements félins dans de nouveaux assauts plus rageurs encore. Au diable Jorkell, au diable royaumes et couronnes, au diable Middholt tout entier: elle était, ce soir, son véritable empire ! Sa crinière ? Des bois flavescents où ses mains chasseresses s'en allaient traquer quelques douces sensations. Ses lèvres ? Les portes du plus majestueux des palais qu'il serait jamais amené à posséder. Ses seins ? Citadelles sous sièges permanents, défis à cette ambition charnelle qui l'embrase tout à fait et dont il ne peut vouloir que s'emparer. Et son âme, cette âme impétueuse, l'âme léonine de Sylarne Clanfell, fief tout acquis à sa cause, il l'espérait, non, il le sentait, le savait: voilà sa plus grande prise, il en était, alors qu'il assénait un nouveau coup de reins ravageur à celle qui ne lui résistait déjà plus, définitivement certain. Il était le maître de la Lionne, l'avait dompté, pour un temps du moins, et le chaos de ses pulsions qui ravageait son intellect le poussait à s'immoler tout à fait dans ce bucher de vanité qui lui faisait imaginer que cela durerait pour toujours. Et, au cœur des flammes noires de cette morgue si profonde qu'il s'y perdait, il ne pouvait voir ces chaînes qui le chevillaient à son amante comme elles la chevillaient à lui. Elles étaient plus ténues, moins évidentes, mais tout aussi réelles. Et, au fond, tout aussi aliénantes.

« Lorkhan, arrête ! ». Ces mots claquent, et il refuse d'abord d'obéir. Pourtant, Sylarne insiste, ses mains se muant en remparts face aux assauts de moins en moins impétueux du Prince. Essayait-elle encore de remettre en cause sa supériorité ? Il sent poindre la colère, mais il se tempère aussitôt, Sylarne s'affairant déjà à calmer l'ardeur par la douceur, ses doigts creusant de fins sillons sur son corps brûlant de désir et échauffés par l'effort. Il l'écoutait alors, tâchant de regagner ses esprits qui, emportés par la fièvre de leurs ébats, ne formaient plus qu'un amas confus de pulsions animales et de désirs souverains. Les aveux de Sylarne le prirent au dépourvu. Elle qui était si fière, presque autant que lui ... Cela devait lui coûter de ses livré à pareilles confidences. Et pourtant, Lorkhan ne parvenait pas à en estimer réellement la valeur. Déjà, la Reine l'embarquait vers d'autres plaisirs ... Il la regardait alors qui se mettait à genoux, tandis qu'elle continuait à se confesser à lui. Avait-il soupçonné, avant ce soir, qu'il l'obnubilait à ce point ? Sans doute pas. L'espace d'un instant, juste le temps d'une seconde, deux peut-être, le Prince entrevit l'existence de sentiments plus profonds que ces désirs qui les animaient tous deux, mais déjà les lippes de son amante se refermaient sur sa virilité, dissipant à nouveau toutes les pensées cohérentes qu'il était parvenu à rassembler durant le court répit qu'ils s'étaient autorisés. Il pousse un soupir d'aise, la regarde, ses yeux rivés droit dans les siens, tandis qu'elle s'affaire à lui arracher un plaisir avec cette langue habile qui, il le sentait, n'aurait aucun mal à le faire défaillir si elle poursuivait ainsi son ballet.

L'instant d'après, il se retrouve à nouveau sur la couche de la Lionne qui, sans même qu'il s'en rende compte ou presque, l'avait traîné jusqu'à cette tanière, cet antre qui était la sienne et où, en cet endroit plus qu'en tout les autres, elle savait se faire Reine. Il l'écoutait alors, tandis qu'elle lui rappelait ces mots qu'il lui avait dit, lors de leur première rencontre. À ce moment, il n'avait s'agit que de défier son père, que de braver l'interdit ... À cet instant, c'était différent et, s'il se concentrait assez, lui-même pouvait entrevoir l'abîme infini dans lequel il avait, ce jour-là, sauté à pieds joints. Et pourtant ... et pourtant ! Coupable jusqu'au plus profond de son âme, il savait que cela n'avait jamais été un instant de faiblesse, au contraire: à ses côtés, il ne se sentait que plus fort, que plus brave et, si c'était à refaire, il n'hésiterait pas un seul instant. N'est-ce pas ? La nuit lui donnait cette assurance que c'était là une erreur qu'il commettrait à nouveau sans aucun doute, mais, bientôt, le jour chasserait la pénombre nocturne et illuminerait alors peut-être les choses sous un jour nouveau ... Un nouveau rugissement, un nouveau soupir d'un plaisir coupable mais tellement jouissif. Sylarne avait pris le dessus, et Lorkhan se laissait faire non sans pour autant se livrer à quelques assauts sporadiques, moins impétueux, comme s'il acceptait à son tour de partager le sort de son amante, avant que ne vienne la question fatidique.

« - Je le ferai, Sylarne ... » finit-il par lâcher d'une voix complaisante, alors qu'elle lui arrachait un nouveau soupir. « - Bats-toi pour moi, et je le ferai. » Il se tut un instant, et reprit alors, alors qu'il basculait son amante afin de la dominer à nouveau: « - Mais laisse-moi mener cette guerre. »

Quelle guerre ? Quelles batailles ? Étaient-ils seulement certains de livrer la même ? Il n'y avait pas de place pour les détails, cette nuit, mais c'est en eux que se cachent les plus funestes malices. Alors, que voulait-elle qu'il fasse pour elle ? Tuer Jorkell ? L'épouser ? À cet instant, il était prêt à tout lui promettre, non pas par calcul ou par rouerie: il était sincère. Pourtant, il l'avait avoué plus tôt, la nuit n'était pas faite pour réfléchir. Perdu au milieu de ces saveurs d'obsessions qui obstruaient sa raison, il n'y avait plus, cette nuit, ni vérité ni mensonge ou, du moins, tous deux se confondaient pour ne former plus qu'une indicible fausse réalité qui n'existaient que par le fait de promesses hasardeuses, fugaces. Bien sûr, tout cela n'effleurait même pas Lorkhan qui, ayant repris l'initiative à celle qui le lui avait dérobé, se livrait alors de nouveaux assauts de plus en plus effrénés tandis qu'il sentait se rapprocher l'extase, les rugissements de plus en plus réguliers de la Lionne et les sensations si particulières qui s'emparèrent de son intimité ne laissaient alors aucun doute. Déposant de nouveaux baisers sur les lippes de sa Reine, le Prince se délectait de chacun de ses gémissements et, alors qu'il sentait le corps de son amante se tendre sous lui, il sut qu'ils atteindraient ensemble l'orgasmique béatitude dont ils s'étaient tant languis tous deux.

Gouttes d'ombre, saveur d'obsession [PV Lorkhan] 962983line
Combien de temps purent-ils alors partager cet instant de paix après la guerre, de calme après la tempête ? En silence, ils ne dirent rien. Cette nuit n'avait pas été comme toutes les autres nuits, tous deux le savaient. Et ils savaient aussi que la prochaine serait aussi différente que celle-ci, et ainsi de suite: à partir de ce moment, ils s'aventuraient sur un chemin plus périlleux encore que celui qu'ils avaient arpenté jusqu'à maintenant. Quels dangers se terraient au fond du précipice qui bordait leur route ? Lorkhan n'osait même pas les imaginer. Il crut bien pourtant les apercevoir lorsque, les rappelant à la réalité de la nuit, trois coups secs, rythmés d'une façon si particulière qu'ils ne laissaient aucun doute, vinrent interrompre leur idylle nocturne. C'était là le signal que les complices de leur concupiscence utilisaient pour avertir les deux amants qu'un danger potentiel. Est-ce que Jorkell s'apprêtait à visiter cette épouse qu'il partageait avec son fils ? Était-ce simplement un avertissement pour les prévenir qu'il était dans les parages ? Le Prince n'en savait rien et il s'en fichait bien. À chaque fois que retentissaient les trois coups fatidiques, il n'avait plus qu'une idée en tête: déguerpir au plus vite. Cette fois-là comme toutes les autres fois, il ne prit que le temps d'honorer sa Reine d'un dernier baiser, avant de s'enfuir, jusqu'à ce qu'il puisse se visiter à nouveau, quittant Sylarne avec pour seuls mots: « - Fais moi appeler, la prochaine fois qu'il n'est pas là. »

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