Demeure ancestrale des Clanfell, Fortrekke est à vrai dire une véritable petite forteresse à même les remparts d'Ibenholt. Vêtue de pierres magmatiques à la teinte d'obsidienne et couverte d'autant d'étendards rouge sang frappés de l'emblème du lion des neiges, l'illustre résidence est patrouillée en permanence par des manteaux d'écarlate, soldats personnels de la famille qui assurent aux lions d'Ibenholt une sécurité qu'on dirait exagérée. D'imposantes grilles, un jardin de fleurs au bouton rouge, des escaliers de pierre taillée, une immense porte et quelque flopée de meurtrières et de fenêtres communes d'où transpire et suinte la richesse outrecuidante des Clanfell. On dit que la demeure pourrait accueillir toute une garnison et tout autant de nobles suffisants, mais elle demeure tristement solitaire depuis que Synric et Sylarne passent le plus clair de leur temps à la cour et depuis qu'Ehvan s'est exilé chez les Elfes. Une chose est certaine, tous les Clanfell sont les bienvenus entre ces murs et formellement invités à venir savourer les grâces que confère la richesse du lion...

Littéralement le nid de l'aigle, Ravnrede est la récente construction des Ravncrone, un véritable joyau d'architecture et d'audace, un manoir à la façade d'argent qui rappelle les habitations de pierre de Ravenhole, comme si on avait déplacé l'Arête du Ciel depuis les falaises d'Okerkysten jusque dans le ventre d'Ibenholt. La folie des grandeurs de Jorkell le poussa à flanquer chaque arête du toit d'une corneille aux yeux d'améthyste et au bec d'or massif, allant jusqu'à recouvrir de feuilles dorées chaque centimètre de la porte d'entrée et de joyaux violets chaque statue représentant la glorieuse maison de la corneille.

Immémoriale bâtisse façonnée par la pierre du Solvkant, la demeure des Snowhelm jauge pesamment les parages depuis la naissance même de la capitale. Le calcaire de la roche choisie pour ses fondations est si blanc que la résidence paraît comme se fondre dans le panorama enneigé d’Ibenholt et, malgré sa clarté souvent jaspée de glace, l’ensemble de la gentilhommière ne laisse guère de place à l’hospitalité. Les hautes et épaisses grilles noires camouflent un long couloir pavé qui, tout juste, laisse passer un carrosse de front, pour ensuite s’ouvrir sur une cour intérieure qu’aucune flore ou ornements n’embellit. Seules de vieilles gargouilles en bois de chêne soutiennent les angles surélevés de Hoarfrost, de la taille d’hommes, humanoïdes de corps mais bestiaux de têtes ; des masques d’ours pour toute effigie, diverses grimaces hostiles figées à jamais sur leurs gueules. Une phalange de l’armée personnelle des Snowhelm sillonne la ronde et les postes de guet depuis que le patriarche siège au Conseil restreint, animant les annexes soldatesques et les écuries.