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 Hymn to the Pearl ♤ Greer

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Jora Ebonhand

Perle de Nacre

Jora Ebonhand
Perle de Nacre
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ARRIVÉE : 26/03/2014
MURMURES : 725



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MessageSujet: Hymn to the Pearl ♤ Greer   Hymn to the Pearl ♤ Greer EmptyLun 7 Juil - 0:16



A
demi dissimulée dans son écrin textile, la Perle d'une contrée de Percnoptères voletait dans son firmament onirique, parmi les nues de réminiscences et un alizé d'espérance. Les cambrures thoraciques se soulevaient et désenflaient dans une récurrence harmonieuse, le minois à la carne voluptueuse était environné de voiles capillaires d'un nacre inusuel, tel un héraldique physique de l'unicité qui couronnait la princesse fugitive, à défaut que son crin ait pu aujourd'hui être ceint d'une tiare autrement plus souveraine. Les muscles physionomiques s'étaient détirés en une expression fallacieusement  éthérée, l'asthénie bien plus que l'ataraxie faisant office de narcotique pour la disciple pérégrine qui s'était mise à dénombrer les heures les séparant encore du royaume solaire. La liberté était olympienne, mais elle transbahutait un cortège d'incommodités auxquelles elle s'était certes attendue, ce qui ne la sauvegardait point pour autant de tourments qu'elle veillait à garder sous clé dans le coffre de son être. Son loyal arroi était déjà fort assez taraudé par le moindre pépiement inopiné pour subir des doléances qui n'avaient pas lieu d'être. Jora n'était plus une vénus de la cour, plus de ces damoiselles aux voeux pieux qui s'embourbaient dans l'oisiveté à l'instar de laies dans la fange. Elle avait renoncé à la veulerie dès l'instant où la boite crânienne d'Hulgard s'était brisée sur le promontoire du Trône de Jais, une décision ratifiée depuis qu'elle s'était esbignée de l'aire conquise par les Freux et qu'elle savait ses partisans compter sur elle autant que l'inverse était vrai. Si elle n'attisait pas les charbons ardents de leur loyauté pour que des braises naisse un brasier, sa cause était perdue, vouée à la débâcle avant même qu'elle n'ait brandi les premières armes. La délicate rose d'opale allait devoir sculpter son propre jardin et apprendre à en chasser l'ivraie si elle voulait avoir une chance de récupérer tout ce qui lui restait de ses aïeux, tout ce qui revenait légitimement à son patronyme galvaudé. C'était une falaise escarpée qu'il lui restait à ascensionner avec l'appréhension du prosélyte mais l'opiniâtreté de dévot d'atavisme, car si l'avènement était encore loin devant, elle avait pour elle la foi d'une rescapée et un chauvinisme familial qui ferait sa qualité. Depuis l'Abîme pandémoniaque dans lequel avait plus qu'assurément échoué l'âme de feu son père, sa fille unique se demandait s'il puisait un semblant de fierté dans les actes et desseins de son héritière, plus enhardie que jamais à être digne d'un statut qu'elle avait longtemps répudié avec pétulance. Il avait fallu que le despote trépasse à la pointe de l'estoc Ravncrone pour qu'elle épouse la perspective d'une royauté, l'ironie ne manquait pas de fantaisie...

Sa flexuosité cérébrale lui relatait les prémisses de cette extraordinaire odyssée qui affleurait doucement à son point d'orgue, depuis le dédale cabalistique de Jernvugge à la fragrance estivale des Terres de l'Automne à la frontière desquelles ils avaient fait halte. La déveine de Morgana avait sonné le glas certain des espoirs ingénus de l'Ebonhand, qui, même si elle s'était elle-même serinée quant au fait que des sacrifices seraient inéluctables, avait toujours eu une escarbille d'optimisme que ce ne soit pas le cas. Il y avait eu la meurtrissure d'Irinwe, pour laquelle elle s'était rongée les sangs jusqu'à la dernière veine mais qui, à la finalité, s'en sortait à relativement bon compte. Puis, il y avait eu cette pierre d'achoppement, dans la bourgade d'Havoc, où une flânerie théoriquement sans péril avait bien failli tourner au drame. Ehvan l'avait emmenée jusqu'à l'officine du hameau après qu'elle ait formulé l'envie de découvrir la vie agreste, elle n'avait commis aucune bévue, un châle parfaitement enclavé sur sa crinière, humble et discrète comme l'aurait été une simple dame de bohème, mais elle avait omis que cette figure séraphique n'était pas aussi inconnue qu'elle le pensait. Son identité était apparue au seul quidam présent comme un truisme fulgurant, quand bien même avait-il pris soin de lui ôter sa capuche de fortune pour corroborer ses doutes, avant de prendre ses jambes à son cou telle une algazelle devant un lion – et justement, celui qui avait escorté la nymphette s'était tout de go mis en chasse. Il s'en était revenu à l'aboutissement de plusieurs minutes, rauquant une tirade sibylline dans ses détails mais diaphane dans sa signification : il s'était occupé de l'importun, et la belle d'ivoire supputait qu'il l'eut achevé dans la pénombre d'une cache de façon nette et fugace. L'incident avait au moins eu le mérite d'exacerber la prudence de l'intéressée qui ne s'était alors plus séparée de la cohorte jusqu'à cette fois dans le Val d'Airain, où sa préceptrice et elle s'étaient isolées pour se baigner dans une rivière. Les confidences avaient cadencé la séance, les esprits avaient semblé lénifiés, jusqu'à cette étrange rencontre avec ce dénommé Alteth, prétendument féal de la Main Blanche et connaissance proche de sa gouvernante. S'ils avaient bon gré mal gré accepté de retarder leur traversée sous la requête de la joliette elfe, ils s'étaient diligemment remis en route pour enfin quitter les landes des Lonerider.Ils touchaient au but, bientôt, ils se loveraient dans le giron de la reine Nelrenethys avec l'intention farouche d'exploiter les privilèges de leur nouvelle position au sein de l'échiquier politique.

Ce fut justement en songeant aux paroles qu'elle adresserait à sa Majesté des Elfes Austraux que la jouvencelle s'était assoupie, et alors que seules les chimères se profilaient à l'horizon, un éclat furtif de lucidité l'extirpa de son vortex immatériel. Ses paupières de plomb eurent grand peine à s'entrebâiller pour confusément distinguer la lueur de l'âtre autour duquel les tentes avaient été montées, ainsi qu'un jeu d'ombres imprécis auquel elle ne s'intéressa pas. Elle préféra s'aliter sur le flanc dextre avec la volonté de s'immerger dans ses rêves en suspend, son bras s'allongea pour couvrir davantage de place et tandis qu'elle quêtait pour la position adéquate, sa paume heurta une étrange sphère hirsute. Ses phalanges allèrent à tâtons pour authentifier l'objet dont les aspérités communes firent naître un sentiment d'angoisse qui s'amplifiait d'instant en instant. La pulpe de son index caressa une surface à la fois sèche et curieusement semblable à celle d'une lippe, puis, dans son exploration, ce même doigt s'enfonça malhabilement dans une matière mucilagineuse comme celle d'un oeuf mal cuit, l'épaisseur de la paroi en moins. La sensation glutineuse la fit soupirer une plainte écoeurée, elle récupéra immédiatement sa main et se redressa pour lever le mystère sur cette chose manifestement inerte. De sa menotte non souillée, elle se frotta les mirettes pour excommunier l'ankylose puis saisit le corps non identifié qui s'était convié dans sa couche, qu'elle plaça ensuite à niveau de la strie de lumière qui venait de l'extérieur pour être encline à mieux voir.

La cataracte lactescente qui faisait sa chevelure se hérissa. Sa pesanteur pataude s'évapora comme une étoile nivale sous les faisceaux d'un soleil ardent. Son entière musculature fut subitement percluse dans une terreur indicible et émétique. Son coeur se perdit dans une cavalcade qui fit pulser l'ichor à ses tympans. Ses lèvres églantines se cachetèrent dans une horreur aphone. Entre ses paumes fébriles, se trouvait une tête. Une tête séparée de ses épaules, tranchée dans des pulsions barbaresques, en témoignait la coupure irrégulière sur ce qui demeurait de la gorge. Immortalisé dans une mimique épouvantée aux ridules de douleur, le malheureux n'était plus qu'un trophée que les lords plaçaient sur leurs remparts en guise d'avertissements, et à en voir l'état de l'un des yeux, Jora comprit que c'était dans cet orbite que son doigt s'était précédemment engagé. Elle aurait glapi de tout son soûl, si l'envie de rendre tripes et boyaux n'avait pas subito submergé son larynx, et n'en sortit qu'une lamentation sourde alors qu'elle lâchait le crâne qui roula dans la couverture. Elle aurait offert son hoirie pour que ce ne soit qu'un cauchemar, mais le désir vomitif qui lui labourait les viscères clamait que non. Prise d'une fulgurante panique, blême tel l'astre sélénite, l'Ebonhand fit volte-face pour se hâter hors de l'habitacle – mais, elle se retrouva face à deux quartz luisants dans l'obscurité, des gemmes spectrales qui la transirent une nouvelle fois. Son nez en effleura un autre, elle sentit une haleine brûlante corroder son derme et ce fut comme si son âme elle-même venait d'ouvrir ses ailes béant pour laisser le loup patibulaire la sonder à son aise. Elle s'apprêta à s'époumoner, tant par peur que pour alerter ses comparses qui ne se doutaient vraisemblablement de rien – du moins, elle favorisait cette conjecture à celle qui insufflait que l'énergumène les avait tous occis avant de la rejoindre. Toutefois, une lourde patte s'écrasa sur sa bouche, on l'agrippa, et à défaut de pouvoir faire autrement, la Perle harpa le galbe masculin comme si la Phobie venait de trouver un hôte charnel. Ses ongles cherchèrent une parcelle de peau et s'y plantèrent, mais les piètres serres de la colombe ne changèrent rien à la pression qui l'agrichait et à l'étau musculeux duquel elle devint captive. Ses calots écarquillés lancèrent leur ancre dans le regard hyalin devant lequel elle trembla, dans l'attente de ce qu'elle augurait comme une sentence sépulcrale.

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