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 the fault in our stars. (lorkhan)

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Selebrian Frost

Cuirassée du Prince

Selebrian Frost
Cuirassée du Prince
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ARRIVÉE : 28/04/2014
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MessageSujet: the fault in our stars. (lorkhan)   the fault in our stars. (lorkhan) EmptyMer 21 Mai - 21:45


the fault in our stars.

Lorkhan & Selebrian


L
a nuit n'apporte pas conseil. La nuit apporte les tourments, les appréhensions et crache à nos visages nos pires suspicions. Elle est reine du chaos, observant du haut de son piédestal céleste les âmes infâmes qui osent s'égarer en son royaume ; la nuit est propice aux pires machinations. Quelques lunes à peine s'étaient écoulées depuis l'attaque horrifiante des elfes au Grand Bal et tout Jernvugge était sur le pied de guerre. On patrouillait deux fois plus les ailes du château, escortait nobles et familles royales au moindre déplacement et était beaucoup moins enclin à faire entrer le peuple dans la capitale. Ibehnolt tout entière semblait encore en haleine de cette soirée marquée par le sang de deux acteurs importants. Si la vie de Lorsei Ravncrone n'était plus en danger, pas plus que celle de son frère, accompagner ce dernier dans ses moindres faits et gestes me rappelais sans cesse à quel point mon incapacité à avoir protégé Lorkhan ce soir-là me terrorisait. Je me rappelait le sifflement d'une lame prête à faucher la vie, les cris, la terreur, et la foule en panique m'empêchant de rejoindre à temps mon maître. Je n'avais pas réussi à écarter bourgeois et gardes à temps. L'arme fatale s'était effroyablement figée dans l'épaule de l'héritier, lui arrachant un hurlement d'effroi. Le sang avait perlé, écarlate et moqueur, comme pour me remémorer que bien que considérable et primordiale à mes yeux, la vie de mon lord restait aussi fragile que celle des autres, et ô combien pas à l'abri de la mort et des blessures. Quel cauchemar que de voir l'être que vous avez juré de protéger jusqu'à ce que Dagoth vous emporte, être l'objet des azimutées conspirations d'un peuple déchu en quête de vindicte. Mon épée n'avait été en mesure d'apporter aucune justice ce soir-là, pas plus que mon armure n'avait été capable d'être bouclier pour mon prince.

L'aile du Dragon me semblait soudainement beaucoup trop risquée. Qui diable pourrait bien se cacher derrière ces colonnes doriques ou encore, dans l'ombre de ces voilages ? Je guettais la mort partout, comme l'ombre d'un dragon survolant l'existence précaire de Lorkhan. Je l'aurais bien emporté ailleurs ; caché dans les grottes des Okerkysten ou aux confins des steppes de l'Est, loin d'Ibenholt et du sang des rois. Cependant, il fallait bien se rendre à l'évidence ; je n'arriverais pas toujours à anticiper le danger, et il me faudrait, la prochaine fois, être en mesure de défendre Lorkhan contre toute chose. Pour le moment, ma ronde dans l'aile du dragon n'avait révélé aucune présence nébuleuse, et il était temps pour moi de s'assurer que mon protégé était toujours en sécurité derrière les remparts de ses appartements. Le temps de m'annoncer, la porte des habitations s'ouvrit sur la silhouette svelte du prince, ses apparats moins officiels qu'à l'habitude vue l'heure tardive, occupé dans sa pleine contemplation austère sur l'horizon d'Ibenholt. Sous la tunique noire et violine se dessinaient les courbes du pansement qui cachait la plaie sévère à son épaule, et je baissai les yeux quelques instants, tourmentée de plus bel à l'idée de cette peau souillée à cause de moi. Puis, je refermai les lourdes portes derrière moi et m'avançai vers mon hôte. J'avais abandonné ma lourde armure et mon heaume plutôt en soirée, si bien que je n'étais vêtue que d'une très légère tunique en cotte de mailles sous un corset de cuir, un pantalon simple et des bottes hautes, l'épée scellée à sa ceinture. Le prince et la bête à leur plus simple expression.

Longtemps je cherchai son regard, mais en trois jours il ne me semblait l'avoir rencontré aucune fois. Cette distance froide qu'instaurent la peur et la violence entre deux personnes pourtant si proches me rendait malade, et il me semblait que je pourrais mourir d'ainsi trop craindre pour la santé de mon maître. Les yeux absinthes que je posai sur lui étaient soucieux et anxieux. « Lorkhan... » Je l'appelai doucement, comme on le fait pour apprivoiser un animal sauvage et blessé. Il me paru une éternité avant que son regard, opalin sous le clair de lune, ne daigne caresser ma silhouette brièvement. Enfin, j'inspirai profondément, l'air de vouloir me donner du courage. « Ai-je permission de parler librement, votre altesse ? » Jamais de telles formalités n'avaient été d'usage entre nous, pas plus qu'elles ne sont utiles entre frères et sœurs. Cependant, les rares fois où j'avais jugé sages d'en user, étaient lorsque je m'aventurerait en terrain dangereux avec mon seigneur.  

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Lorkhan Ravncrone

Prince aux Fers

Lorkhan Ravncrone
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MessageSujet: Re: the fault in our stars. (lorkhan)   the fault in our stars. (lorkhan) EmptyMer 4 Juin - 2:28


the fault in our stars.

Lorkhan & Selebrian


T
rois jours. Trois jours passés à ressasser cette scène, encore et encore, comme s'il était désormais condamné à la revivre chaque fois que ses yeux se fermaient pour chercher quelque repos. Et il le voyait, lui, ses prunelles ambrées, la panique portée comme un fardeau par son regard, et puis ... Et puis ... Comment avait-il pu laisser faire ça ? Lorsei. Le nom de sa sœur, sa pauvre sœur, qu'il revoyait là, gisante sur le sol, battait, revenait au même rythme de ses tempes endolories par le manque de sommeil ... Trois jours s'étaient écoulés, et la peur de la perdre ne faisait qu'alourdir le poids de la culpabilité à mesure que son état ne témoignait d'aucune amélioration. Aujourd'hui encore, il avait passé la journée à ses côtés, à espérer la voir émerger de la pesanteur dans laquelle les guérisseurs d'Ibenholt la plongeaient volontairement afin qu'elle ne souffre pas trop. Et, tandis qu'il l'imaginait se débattre dans ces épaisses brumes teintées de douleurs, il se surprenait à implorer ces Dieux qu'il ignorait pourtant si souvent le reste du temps, à leur quémander ne serait-ce qu'un peu de pitié pour Lorsei, sa douce Lorsei, celle qu'il aimait tant. Et pourtant, pourtant ... Ce n'était là, au fond, qu'une partie de ses inquiétudes. Les autres, celles beaucoup moins avouables pour un frère dont la sœur luttait en ce moment même pour ne pas laisser s'en aller les dernières forces qui l'animaient, c'était toutes ces questions qui restaient alors sans réponse: qui avait commandité cet attentat ? Et les émeutes ? S'il avait soupçonné, le soir du Bal, les hommes de Nelrenethys, il était désormais clair qu'elle n'y était pour rien. Et puis il y avait ce mot de la Reine Australe, une fausse missive où un certain « L. Ravncrone » promettait monts et merveilles à quiconque s'arrangerait pour faire disparaître Nelrenethys. Qui pouvait bien s'amuser à de telles machinations ? Qui pouvait bien vouloir la guerre entre Sorhelm et Ibenholt ? Le Prince se laissait aller, pour la millième fois en trois jours, à diverses conjectures et suppositions. La liste des suspects était longue, mais la certitude que le coupable était bien trop discret pour y figurer, qu'il était juste là, tapi dans l'ombre, à jouer les apprentis artificiers en manipulant ainsi des forces qui le dépassaient très certainement. Ainsi, même dans les heures parmi les plus sombres de son existence,  l'empathie qu'il pouvait éprouver à l'égard de celle qui était, sans aucun doute, la personne la plus chère à ses yeux était contrariée par son goût pour les machinations et, surtout, par l'impérieuse emprise qu'avaient les affaires politiques sur tous les autres pans de son existence.

Assis là, à méditer, à ressasser les évènements et les informations qui assiégeaient son esprit mieux qu'une armée l'aurait fait d'une forteresse, Lorkhan se laissait porter par la quiétude de ses appartements. Il savait, au fond, que réfléchir encore et encore aux mêmes choses ne lui apporterait rien d'autre qu'une insomnie, et le manque de sommeil commençaient à se faire lourdement ressentir sur ses capacités de réflexion. Il devait s'éloigner des problèmes, des intrigues, des angoisses le temps d'un moment. Juste éteindre ce cerveau qui se plaisait à le torturer de mille et une manières. Demain viendrait bien assez tôt, et avec le renouveau du jour réapparaîtraient les vieux tourments de la veille. Alors, il fallait profiter de ce moment hier et aujourd'hui, de cette accalmie entre deux orages. Et quoi ? Peut-être que demain serait un autre jour. Peut-être que demain, Lorsei se réveillerait, et alors il n'aurait plus à se ronger les sangs là, bêtement assis dans le silence de ses appartements, à tenter de résoudre des problèmes auxquels il n'avait pas l'ombre d'une solution à apporter. Peut-être, oui, peut-être. Malheureusement, le Prince n'avait jamais été homme à se contenter de peut-être. Sa nature, non, son orgueil ne faisait qu'encourager ses démons à se manifester, comme pour mieux l'inciter à les combattre. Il avait toujours combattu les problèmes et, s'il avait recherché la paix, ce n'était que dans le but de mieux préparer la guerre. Cette fois-ci ne ferait pas exception: demain, Lorsei se réveillerait. Demain, Nelrenethys parlerait. Demain serait un autre jour, car telle était sa volonté.

Soudain, trois coups brusques à la porte de son logement le tirèrent de ses songes, puis une voix familière se fit connaître, traversant le bois de la lourde porte. Selebrian. Le regard du Prince se teinta presque immédiatement d'une certaine amertume, comme d'un agacement qui ne disait pas son nom. Un instant, il songea même à ne pas lui ouvrir, à ne pas le recevoir. Elle était pourtant l'une des rares personnes à pouvoir se vanter de jouir d'un accès presque inconditionnel au Prince: plus que sa garde du corps, elle était une amie, une vraie, presque une sœur, sans doute. Néanmoins, même en ces temps troublés où les âmes en peine cherchaient souvent le réconfort d'un être cher, Lorkhan, lui, fuyait plutôt la présence de Selebrian. Après quelques secondes d'hésitation, il se résigna pourtant à se lever pour lui ouvrir, puisqu'il avait fait congédier tous ses domestiques. Ce soir, comme tous les soirs depuis trois jours, il ne désirait qu'une chose: la paix, et la solitude. Selebrian devrait avoir une bonne raison de venir le déranger ainsi. Lorsqu'il lui ouvrit, il ne lui adressa pour salut qu'un regard laconique, presque froid. Lorkhan n'était que rarement chaleureux, sauf lorsque la situation l'exigeait. Ce soir, pourtant, il était encore moins expressif que d'habitude. Regagnant son fauteuil aussi prestement qu'il l'avait quitté, Lorkhan n'invita pas son hôte à s'asseoir en face de lui comme il aurait fait avec n'importe qui d'autre. Si, d'ordinaire, il aurait très certainement s'agit d'une simple marque de familiarité, ce soir cela prenait la forme d'un certain dédain, chose guère habituelle dans la relation qu'avaient noué, au fil des années, le Prince et sa garde du corps. En réalité, il ne semblait presque ne pas lui porter attention, et il fallut qu'elle vienne le chercher du son de sa voix pour que son regard, toujours aussi sec et glacial que les vents septentrionaux, ne vienne se poser sur elle:

« - Parle donc, Selebrian. » dit-il simplement, ignorant les simagrées qu'elle avait utilisées. Si elle avait quelque chose à lui dire, elle n'avait pas à se cacher derrière le protocole qu'elle ignorait bien volontiers d'ordinaire. Alors, son regard se fit soudain plus vif, et il reprit: « - Voila au moins une chose pour laquelle on peut te faire confiance. Au moins une chose dans laquelle tu excelles, en vérité. »

Aucun sourire, aucun geste ne vinrent adoucir la dureté de ses propos. S'il avait l'habitude d'être moqueur avec ses proches, il semblait cette fois bien plus que ça. Et si tous les signes ne l'avaient pas encore conforté dans l'idée que quelque chose n'allait pas entre elle et lui, Selebrian pouvait maintenant en être sûre et certaine.

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Selebrian Frost

Cuirassée du Prince

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MessageSujet: Re: the fault in our stars. (lorkhan)   the fault in our stars. (lorkhan) EmptyVen 6 Juin - 4:52


the fault in our stars.

Lorkhan & Selebrian


O
h, je connaissais ce regard. Ces orbes glacés qui ne daignent vous fixer que pour vous déshabiller d'une accusation lourde et incommode. Longtemps ; je le connaissais depuis trop longtemps pour savoir qu'il ne s'agissait d'un mépris quotidien de mon Prince. Non, notre relation n'avait jamais été de telle nature. À dire vrai jamais, en plus de deux décennies passées à vieillir ensemble, Lorkhan n'avait fait preuve d'une telle placidité à mon égard, et un tel détachement me bouleversait. Moi qui aurais éviscéré, écartelé, mené mille et une croisades en son nom, et en son nom seul. Moi pour qui tout l'or des Clanfell ne m'aurait pas poussé à quitter les flancs de mon maître et ami ; moi pour qui toute promesse de trône et de pouvoir était futile pour assurer mon allégeance à Lorkhan Ravncrone. Des années. Je m'étais entraîné des années, avais enterré certaines de mes relations les plus précieuses, m'était mise cible de tous les soldats de Ravenhole dans le seul but d'être utile et digne du seul homme que je pourrais jamais servir. On s'était moqué de moi, m'avait lancé de la bauge au visage, m'avait renié. Il m'avait brutalisé, martyrisé, torturé psychologiquement. la pute du prince, l'écuyer du prince ferré, la courtisane en amure. Tous y étaient passés. Mon équipement saccagé, ma monture, blessée. L'enfer d'une femme dans un monde d'hommes ; pourtant, j'avais tenu bon. Mon acharnement, ces heures d'entraînement, tout avait porté fruit. Je fus digne de lui. De sa confiance, de son respect, de sa pleine estime. Je fus digne de brandir ma lame pour lui, de verser le sang pour lui, de massacrer, tuer pour lui. et toutes les horreurs du monde me semblait briller de la plus belle pureté lorsqu'il s'agissait d'agir pour Lorkhan Ravncrone. Toutes ces années. Toutes ces années d'allégeance, de servitude, de loyale dévotion pour me mener à ce jour. Combien de fois ? Combien de fois m'étais-je repassé la scène, encore et encore, en l'espace de trois lunes ? Aurais-je pu prévoir l'attentat ? Et si je m'étais trouvé près de cette colonne au lieu d'être à la gauche de la piste de danse, aurais-je eu le temps de sauter à temps pour empêcher la lame de transpercer l'épaule de Lorkhan ? Si l'agresseur était survenu de mon flanc droit, aurait-il eu un effet de surprise suffisant pour atteindre le cœur ? Oh, je m'en étais torturé. Ma couche n'avait tant bien que de mal épongé la sueur et les pleurs que les cauchemars des événements m'inspiraient. Tout ce mal pour être dédaigné de la sorte.

Lorkhan Ravncrone n'était pas un homme facile d'approche. Austère, frigide et d'un naturel détaché, il était difficile de se sentir aisé en sa présence. Tout en lui respirait l'impartialité, et lorsqu'il vous faisait savoir son désintérêt avec lequel il m'abordait à l'instant même, il était d'autant plus ardu de ne pas perdre contenance devant sa stature impassible. Cependant et fort heureusement, toutes ces lunes passées à ses côtés m'avaient permis de cerner de plus amples façons tous les aspects de sa personne, et savaient plus de quiconque de quelle manière il était préférable d'aborder le Prince lorsque son humeur était à son pire. Après tout, qui étais-je pour mériter de connaître cet homme à son meilleur, si j'étais incapable de le supporter à son pire ? Je l'avais connu perdu et accablé lors de son enfance délaissée, fougueux et impétueux lors de son adolescence combative contre son aîné Lorkmir, brisé et blessé lorsqu'il fut torturé et enchaîné. Je l'avais suivi à chaque pas de son ascension ; je n'allais pas disparaître dans les méandres de la nuit alors que sonnaient à ses portes les rebondissements de sa montée au pouvoir.

Ainsi donc, je me débarrassai de mon ceinturon, l'abandonnant au coin d'un massif meuble en acajou, et me risquai à prendre siège face à lui. Il s'obstinait toujours à me déconsidérer, se perdant dans la contemplation de la tapisserie ou encore du paysage nordique. Seul le froncement douloureux des sourcils accusa les mots qui, valsant comme des poignards, furent crachés de ses lippes jusqu'alors obstinément closes. Soit. Je n'avais pas réussi à le protéger lors de l'attaque, mais j'avais tenté par tous les moyens de l'atteindre, et de le protéger. Peut-être, pensai-je, serais-je rassurée dans quelques années à l'idée qu'il n'y avait rien, absolument rien que je n'aurais pu faire de là où j'étais. Cependant pour l'heure, la culpabilité et la honte me pesaient encore comme le poids d'un géant sur mes épaules, et obstination de Lorkhan à m'offrir toute rédemption n'aidait en rien les choses. Je restai un long moment silencieux, à l'observer avec attention, déchiffrant chaque muscle qui, parfois, tressaillait dans son faciès. Puis les mots, aisément, s'écoulèrent de mes lèvres avec tout le naturel du monde. C'était comme si le voile était tombé. « À l'opposé, » commençai-je d'un ton neutre, répondant calmement à sa boutade « tu es un homme de bien peu de mots lorsqu'il s'agit d'exprimer l'objet de ton mépris et de ton marasme... » Je lui laissai une chance. D'enfin me regarder, de cracher toute l'ampleur de son animosité. J'étais prête. Prête à recevoir explicitement, enfin, tout le fond de ses sombres pensés. Mais cette chance de se soulager l'esprit, Lorkhan ne la saisit pas. Je poursuivais donc, nullement ébranlé. « ... Mais soit, comme il te plaira. Nous y reviendrons bien assez tôt, » murmurai-je comme pour moi-même, certaine que les représailles ne tarderaient pas à venir. Son entêtement à ne vouloir me regarder, décidément, me dérangeait bien davantage que son mutisme. Ainsi me plaisais-je à l'imiter, me plaisais-je à l'imiter, me perdant dans une contemplation aussi simple que celle de la lune alors que j'abordais un sujet ô combien plus épineux. Je m'humectai rapidement les lèvres, désirant plus que tout n'avoir à dire la chose qu'une fois, et clairement. « À l'égard du fait que je sois responsable de ta vie, Lorkhan, je ne crois pas que de forniquer avec l'épouse de ton père soit ton choix le moins discutable. »

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MessageSujet: Re: the fault in our stars. (lorkhan)   the fault in our stars. (lorkhan) EmptyVen 13 Juin - 16:49


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Lorkhan & Selebrian


L
orkhan faisait absolument tout pour rendre Selebrian le plus mal à l'aise qu'il fut possible d'être en sa présence, ne lui adressant aucun regard, aucune sourire. Rien qui puisse lui laisser penser que sa rancœur était feinte. Etait-ce le cas ? Oui et non. Oh, il lui en voulait. Il lui en voulait d'avoir été trop lente, d'avoir échoué à le protéger, lui mais aussi et surtout Lorsei. Il lui en voulait d'avoir manqué à son devoir, à sa promesse, car lui avait toujours fait pour ne pas manquer aux siennes. Lorkhan était rancunier, il l'avait toujours été: n'était-ce pas d'ailleurs le moteur de toutes ses gloires ? La vengeance qu'il avait à prendre sur les siens, sur la vie elle-même, voila tout ce qui lui avait toujours importé. Avec Selebrian, il avait toujours été plus indulgent. Elle était son amie, presque une sœur. Aujourd'hui, pourtant, elle était celle qui se devait de garantir sa vie et, par extension, tout ce qu'il avait accompli jusque-là. S'il mourait parce qu'elle avait été trop lente, trop distraite, bref, s'il lui arrivait quelque chose à cause de son incompétence, alors elle ne pouvait s'attendre à aucune indulgence de sa part: tout ça était trop important pour que l'amitié ou l'amour entrent en ligne de compte. Rien ni personne ne se mettrait sur le chemin de son ambition. Il se l'était promis.

Il écouta Selebrian d'une oreille faussement distraite. Visiblement, elle maniait l'ironie aussi bien que le Prince. Pourtant, tout au contraire de lui, Lorkhan savait pertinemment que la sienne se faisait plus blessante lorsqu'il l'exerçait sur Selebrian que lorsque celle-ci se plaisait à lui infliger la sienne. Malgré sa malheureuse tentative de le faire réagir, le Prince savait pertinemment que son amie ne le connaissait que trop pour imaginer parvenir à ses fins ainsi. Après tout, c'était elle, la coupable: elle méritait son courroux, car c'était sa punition pour avoir échoué dans la tâche qui lui avait été confié. Rien de plus, rien de moins, et tout ça s’achèverait quand il jugerait bon que cela s'achève. Il était maître de la situation. Il aimait à le croire, du moins: en ce moment plus qu'en aucun autre, les évènements semblaient lui glisser entre les doigts. Selebrian en payait injustement le prix. Quoiqu'elle puisse faire, quoiqu'elle puisse dire n'y changerait rien ... Jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Que venait-elle de dire ? Lorkhan ne put s'empêcher de ramener son attention vers elle. Si, d'ordinaire, il était plutôt habile pour dissimuler son étonnement, cette fois faisait exception. Oh, il était pertinemment au courant que les rumeurs allaient bon train mais, jusque-là, personne n'avait été aussi direct envers lui. Etait-ce quelque chose d'admis, à Ibenholt, que la Reine et son beau-fils forniquaient en toute impunité ? A ce moment, le Prince faisait tout pour garder son aplomb.

« - Comment l'as-tu appris, Selebrian ? » dit-il simplement, posant enfin son regard sur elle. Sa voix était calme, posée. Il ne niait pas: à quoi bon ? S'il lui en voulait de ne pas voir été là pour lui, elle restait son amie, et une des rares personnes qui pouvaient se targuer d'avoir sa pleine confiance. Il se fichait bien qu'elle soit au courant. « - Je suis surpris que tu portes attention aux ragots. Ce n'est pas ton genre, pourtant. Enfin, j'en apprend beaucoup sur toi, en ce moment. » reprit-il alors, désireux de ne pas la laisser s'en tirer si facilement. « - Toujours est-il que je me fiche bien de ton avis, Selebrian. » Etrangement, pourtant, il ne put s'empêcher de reprendre, visiblement agacé par l'impudence de son amie: « - Mais puisque tu sembles t'intéresser à qui occupe ma couche, sache que je fornique avec un certain nombre de femmes, oui: des servantes, des esclaves, des catins. L'une d'entre elles est même aveugle, te rends-tu compte ? Veux-tu des noms ? Ta curiosité sera peut-être satisfaite, comme ça. » Il se tut une fois encore, pour mieux reprendre son assaut quelque peu vengeur: « - Mais peut-être es-tu simplement jalouse ? C'est cela, Selebrian ? Je t'estimais trop pour te traiter ainsi, mais si c'est là le problème ... » Inutile d'être plus explicite, il espérait que cela serait suffisant pour la gêner. Après un bref instant de silence, il termina: « - Pour ce qui est de la Reine ... »

Pour ce qui est de la Reine quoi ? Il s'arrêta net, visiblement hésitant sur la suite à donner à sa phrase. Etait-ce différent ? Etait-ce plus que ça ? Oui, sans doute: s'il rechignait à se l'avouer, il lui paraissait évident que Sylarne ne pouvait se mettre au même plan que toutes ses autres concubines. Mais, s'il pouvait se résoudre à accepter l'évidence de pareille nuance, pouvait-il seulement définir clairement ce dont il s'agissait alors ? Non, bien sûr que non. Pourtant, il savait que se poserait bientôt la question, et peut-être Selebrian s'y risquerait-elle alors ...

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